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 fake happiness is still the worst sadness (calloways)

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“i'll get over it, i just gotta be dramatic first.” & « J'ai mal. » Il grogne, quand l'infirmière claque un ultime coup de scalpel près de sa cicatrice, et agite sous son nez un dernier fil. « Et voilà. Je vous avais bien dit que ce ne serait bientôt qu'un mauvais souvenir. » Il a toujours les mains crispées sur son t-shirt, remontées sur son torse qu'il daigne enfin regarder, coup d'oeil anxieux s'abaissant de plus en plus jusqu'à la plaie. Douze petits flots en moins, et un amas boursouflé étendu sur son flanc gauche, qui lui fait plisser le nez. « C'est laid. » Le constat est amer, tout en s'osant à effleurer le désastre du bout des doigts. Il n'avait pas réalisé que ça mettrait autant de temps à cicatriser, persuadé de découvrir sous le pansement une peau presque immaculée. Il faut dire qu'il n'a pas vraiment regardé jusqu'ici. Ni aux urgences, ce soir-là, après qu'Isma ait appelé une ambulance, ni à sa sortie, sous la douche, ou en s'habillant le matin. Ni même lorsque la dénommée Ciara s'est pointée chaque jour pour la réfection des pansements, à tâter les contours déchirés en lui coulant des regards en biais. Plus occupé à évaluer son potentiel de séduction en y allant toujours de sa petite remarque aguicheuse, qu'à daigner s'inquiéter de sa blessure. Il n'a pas bien réalisé ce qui lui est arrivé, Romeo, comme à chaque fois que quelque chose de grave se produit dans sa vie. C'est à dire, rarement, jusqu'ici. Le genre d'événement notable qu'il a toujours mis plus de temps que la normale à assimiler. Le genou, c'était une chose. Une tare qu'il cherchait encore à contourner par tous les moyens en son pouvoir, près d'un an après. Se faire poignarder en boîte de nuit par un cinglé en était une autre, bien plus abstraite encore. Celle-là prenait une toute autre dimension, n'aidait en rien à dissiper cette idée innée voulant qu'il ne soit voué qu'à vivre dans l'extraordinaire. C'était d'ailleurs l'ombre d'une fierté déplacée qui s'était installée sous sa carne translucide, lorsque son frère était arrivé à ses côtés, cette nuit-là. Je ne rigolais pas quand je te disais que le gars avait un couteau... Je me suis fait poignarder pour de vrai, comme dans les films, tu te rends compte ? C'est un délire. Je pisse le sang, ça fait un mal de chien, pourtant je te parle, c'est fou. Je ne me suis même pas évanoui. Allez, ne fais pas cette tête, tu sais qu'il ne peut rien m'arriver. C'était à peu près ce qu'il lui avait dit, avec quelques syllabes traînantes, d'autres manquantes, l'alcool aidant probablement à anesthésier ses sens. Il était presque venu à bout de la patience du médecin urgentiste venu le chercher, à lui tenir la jambe tout en contant l'événement comme un exploit, un exploit donc il était le principal phénomène.

Moins de mots sur ses maux, face aux autorités. Soudainement incapable de se remémorer l'aspect de son agresseur, quand son visage ne cessait de lui revenir par salve, et serait destiné à le hanter pour des nuits entières. Il ne savait pas trop lui-même pour quelle raison il avait refusé son aide lorsqu'on avait cherché à dresser le portrait du criminel. Peut-être parce qu'il avait besoin de lui dehors, et non enfermé. Au-delà de son acte barbare, c'était à son don surréel que Calloway s'était accroché. Celui qui avait estompé sa douleur, lui avait permis de marcher sans boiter.

Jusqu'ici, il n'a rien dit. S'est contenté de traîner sa peau jusqu'à la demeure parentale, comptant sur leur voyage hivernal annuel pour squatter son ancienne piaule, parasiter le temps libre de son frère, le contraindre à rester à ses côtés. Et puis, y'avait Ciara et ses grands yeux bleus, ses longs cheveux dorés, ses gestes doux et ses mots tendres. Enfin, c'est comme ça qu'il le percevait. Des non-dits derrière sa manière de tamponner sa plaie, de lui jeter des regards comme pour s'assurer qu'elle ne le meurtrissait pas davantage. Perdu dans ses films, Romeo, il suffisait de ces dix minutes de soin pour que l'incube se mette à gronder, malmené d'être ainsi contraint au repos, lui aussi. « Dis-le que c'est laid, Isma. » Il incline la tête en arrière sur l'accoudoir du canapé, contemple l'envers de son frère. Il lui a demandé d'être là, cette fois. Déjà, pour lui donner le courage de regarder, avoir son avis, aussi. Et puis, parce qu'il ne sait plus vraiment s'il plaît, maintenant qu'on l'a amoché. « Attends. En fait. Ne dis rien. Je reformule. » Il réfléchis un instant, pendant que Ciara remballe son matériel, sourire en coin aux lèvres et prunelles qui roulent dans leurs orbites. « C'est laid comment ? Plutôt du style, mon dieu quelle infamie, jamais je ne poserai ma bouche à moins d'un mètre de ce truc dégueulasse ? Ou alors...» Là qu'il baisse à nouveau les yeux vers l'infirmière qui s'empare de sa veste, dégage sa queue de cheval de son écharpe. Le ton est plus ténébreux, malgré la grimace qui lui déglingue la face alors qu'il se redresse sur ses coudes. « C'est laid, mais ça m'excite à la fois, cette blessure de guerre. »

Ciara est partie, et il a le crâne qui retrouve mollement un coussin, les mains qui déroulent son t-shirt jusqu'à son nombril. A son frère qu'il s'adresse, cette fois. « Tu crois que j'arriverai plus jamais à choper qui que ce soit ? »
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Dernière édition par Romeo Calloway le Sam 24 Déc - 16:32, édité 2 fois
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“ton corps est en lego” &

Le blessé. Le soleil qui sans cesse trébuchait, foulait son corps, piétinait ses rêves et amadouait le ciel pour reconquérir son chemin de lumière.  Romeo dont le nom lui assurait de toujours bercer les niaises et candides dans des mensonges peints au fil de ses défauts, de ses échecs et de ses conquêtes d'un soir. Réalité étrange dans laquelle l'héritier de la tragédie semblait se plonger. Aimant, encore et toujours, nourrir son égo avec des illusions et une compétition avec laquelle il semblait avancer. Toujours persuadé qu'il devait conserver ses charmes pour avoir de la valoir, belle gueule qui était sans intérêt lorsqu'il perdait ses abdos en coton et ses dents abonnés aux blanchiment chez le dentiste. Isma aussi, était comme ça. Entretenir un physique pour assurer une image contre la société, sans trop se faire remarquer, préférant valoriser son corps au nom du sport plutôt que de plonger dans des conquêtes sexuelles dont son frère avait le secret. Le prince blessé souffrait, le jeune le savait et observait en silence. Laissant l’infirmière faire son œuvre, écoutant cette insistance, cette drague lourde qui donna à plusieurs occasions naissance à un rictus sur son petit visage. Yeux déposés sur son cellulaire, lisant des commentaires sur les réseaux, la haine déversée par ceux et celles qui avaient besoin de vomir une frustration de par les maux de la colère et du malheur. Qu'importait, il suffisait d'être beau pour être détesté et conspué en hurlant que tout cela n'était que factice, un bonheur de façade qui s'écroulait à mesure que le temps passait. Le petit dernier était le plus éloigné de cela. Gabrielle nageait là dedans, dans cette quête de perfection qui rendait son amour pour la beauté aussi glauque que l'adoration d'être un lot de consolation après une soirée trop arrosée. Romeo, lui, s'était replié sur son physique après la fracture de sa vie, le point d'arrêt à sa carrière, modifiant son reflet, préférant se recouvrer d'or pour tenter de remettre de l'ordre dans sa vie. Isma, lui, il était l'argent. Le second, celui qui convoitait l'or non pas pour se pavaner, mais pour l'acquérir une fois seulement et pouvoir finalement achever son évolution : il avait outrepassé les limites raisonnables et physiques pour s'affranchir du second rôle. Briller, pour finalement s'éteindre. Isma avait une colère qu'il maîtrisait par une vocation, contrairement à ses aînés.


Il fallait que l'infirmière soit mignonne. La chanson serait différente si elle ressemblait à Susan Boyle. Il suffisait d'écouter son frère pour savoir ce qu'il tentait d'entreprendre sans grand succès. Il était aussi lourd qu'un éléphant. Écoutant son frère en redressant la tête de son téléphone, prêt à lui répondre, mais coupé par le danseur qui avait finalement autre chose à raconter. Il désirait une mise en confiance, qu'il ne trouverait pas auprès de son frère, puis finalement, la génance ultime alors qu'il lançait une dernière perche à l'infirmière qui semblait être une championne olympique de course face à un enfant qui tentait de lancer un crayon dans le visage de tata Diana. Hochant la tête avec un immense sourire en totale contradiction avec ses dires à venir, hypocrisie parfaite. « Nimass li ». L'avantage de parler hébreu étant sans nul doute de pouvoir s'exprimer sans jamais risquer de se faire comprendre. Traitant tout simplement son frère de casse pied, pour lui faire comprendre qu'il ressemblait à un chien qui agitait frénétiquement sa queue en période de chaleur. Saluant l'infirmière d'un petit sourire, parce qu'il était temps de partir.




« Bah c'est pas laid, j'crois que ça ressemble à un vagin XXL. Bon tu m'connais, j'suis pas branché vagin ». Sans doute cela était-il donc le pire commentaire à offrir dans cette situation, mais il devait à la fois le ménager et lui faire admettre que tout cela n'était pas dramatique. « C'est en faisant n'importe quoi, qu'on pecho n'importe qui ». La moquerie le fit ricaner, facile, méchante diraient certains, mais il préférait tenter de détendre l'atmosphère que d'enfoncer son frère. « Attends, j'sais comment te remonter le moral, j'ai trouvé des photos de gens moches sur google, genre tu sais les chirurgies ratées et tout ? J'vais cherché ça et mettre ces images sur la télé, tu pourras admirer toute la soirée la laideur profonde et te dire que ta petite coupure c'est rien.  ». Attrapant un coussin pour le jeter à la tête de son frère. « Évidemment p'tite bite que tu vas réussir à pecho, tu inventeras une histoire bidon pour justifier ça, genre tu as voulu sauver un chat qui était devant Twilight et tu refusais d'infliger ça à un petit chat innocent. ».


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“i'll get over it, i just gotta be dramatic first.” &« Tu sais qu'à force d'me les sortir, j'finis par comprendre ce que tu dis. » Il grogne, sourit à la fois, parce qu'il n'y a bien que son frère pour pouvoir se permettre de le réprimander ou de lui coller ce genre de petit nom sans qu'il ne s'en émeuve. Et il a sûrement raison de le trouver casse-pied. Lui-même se trouve casse-pied. C'est d'être contraint au repos qui l'emmerde sérieusement, de ne pas pouvoir effectuer ses exercices de rééducation comme il le fait depuis douze mois déjà. Accroché à l'idée que ça sert encore à quelque chose, qu'il peut encore récupérer, il y a toujours été assidu. Il ne sait pas dans quelle mesure son père a pu intervenir pour que le kiné accepte de continuer à le prendre en charge malgré l'absence de résultat probant, les progrès qui sont venus, au début, se sont stabilisés, et stagnent. Il n'y a plus grand chose à faire, hormis entretenir la mobilité restante et espérer que ça ne se dégrade pas trop avec le temps. Là est la vérité, mais personne n'a osé la lui dire réellement. Professionnels contraints au silence grâce au petit pactole qu'on leur refile dans son dos. Tout n'est que manigances parce qu'on le sait, dans la famille. Qu'il s'effondrera dès que le verdict tombera. Dès qu'on le lui dira en face, droit dans les yeux et sans détour : l'Opéra, c'est fini. La danse, ce ne sera plus jamais comme avant. Et il n'y aura plus d'envol. Tout juste le titre d'étoile accroché à son nom, consécration avant la chute fatale.

Alors, il s'impatiente, Romy. Tourne en rond en traînant la patte, à s'accrocher aux repères familiers pour mieux délaisser sa canne, tâcher de ne pas trop tirer sur sa cicatrice qui ressemble déjà suffisamment à rien comme ça. Et puis, il y a Scar à l'hôpital, l'absence totale d'envie de rentrer hanter son appartement pour se retrouver seul avec ses pensées les plus sombres. Sale période, qu'il se dit. Bientôt, tout ira mieux. Tout s'arrangera. Ce genre de merdier, ça ne peut pas durer toute une vie. Et il s'accroche au positif, comme il l'a fait depuis tout petit. Au décolleté de Ciara lorsqu'elle se penche pour le rafistoler, aux instants privilégiés qu'il peut partager avec Ismaël, dans leur maison d'enfance, quand les parents ne sont pas là. Alors, il fait la moue, ronchonne de manière toujours plus excessive quand Isma se met à lui faire une description très peu sympathique de sa plaie, mais dans le fond, c'est tout ce qu'il veut. Son attention sur lui. Être important à sa manière, même si ça signifie de monopoliser le temps de la seule personne devant laquelle il n'a jamais eu honte de s'assumer tel qu'il est réellement. Même clopinant. Même la panse tranchée en deux. « T'en as vu beaucoup des vagins XXL ? Clairement, on est loin du compte. » Et il finit par faire pivoter ses jambes, se rasseoir tranquillement en soutenant machinalement son flanc d'une main. « Je suis désolé mais ce type était trop bizarre. Quand on te mate pendant une heure t'as le droit de te méprendre, je crois. Surtout qu'il m'a embrassé avant de me planter. C'était sûrement un fétichiste. Pas le genre qui te lèche les orteils ceci-dit, mais qui bande en te saignant, quoi. » Il a quelques théories, Romeo, mais ce n'est que repousser l'hypothèse la plus plausible, à laquelle il manque pourtant trop d'éléments. « Tu sais que j'arrive pas à me retenir. Fin', je suis désolé mais si on me tend une perche aussi grande... non je ne l'ai pas vue, c'est juste l'expression, mais t'as compris, te fous pas de ma gueule. Ben je peux pas m'empêcher de la saisir. C'est comme ça. De toute façon, ça doit être héréditaire. T'y as juste échappé. » Il en est certain, à avoir suivi les histoires tumultueuses parentales, qu'il ne fait que suivre le même chemin. Une connerie de patrimoine génétique, mais concernant les pulsions sexuelles. C'est son idée à lui, celle qui ne le rend pas si responsable que ça de ses actes. Ceux qu'il songeait normaux, et puis, c'est Scar qui lui revient en tête, inconsciente sous son poids, ne se réveillant pas. Sujet rapidement balayé parce qu'il n'y a rien à y faire, il ne peut pas y penser sans que ça ne l'angoisse. Et il n'aime pas ça, l'angoisse. Ce n'est pas le genre d'émotion qu'il fréquente d'ordinaire. « Ok, pour les photos. » Il marmonne en attrapant au vol le coussin qui s'éclate dans sa gueule, qu'il vient caler sous sa nuque. « Tu sais qu'à force de mêler Twilight à toutes nos fausses excuses, plus personne ne va nous croire ? » Et il finit par se marrer, en croisant le regard de son frère, même si ça lui tire sur le ventre et que ça fait rapidement mal. « Ouais, j'vais bien trouver un truc un peu badass pour justifier ça. Les préliminaires qui ont mal tourné, ça reste peu vendeur, j'crois. » Il a beau plaisanter, ça le titille, malgré tout. Ce que l'inconnu lui a dit, en refusant de lui donner son nom. Et ce qui l'emmerde encore plus, c'est de se demander ce que le type pourrait faire à nouveau. A Ismaël, notamment. Tout aussi progéniture de Larry que lui. Alors, il retrouve son sérieux, petit à petit, marque une longue pause avant de se décider à reprendre la parole. « J'ai pas envie que ce mec décide de s'en prendre à toi, la prochaine fois. Quand j'lui ai demandé qui il était, tu sais ce qu'il m'a répondu ? De demander à Larry. J'sais pas pourquoi, mais il était obnubilé par p'pa. »
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“ton corps est en lego” &

ça cogne fort, l'idée d'avoir tort. Il faut dire qu'il était sans doute bouffé par les remords, gueté de près par la mort comme un enfant jouant avec le feu. Il avait casé les caches du bingo de sa vie : briser une carrière, perdre sa famille pour en acquérir une factice et finalement baiser plus que la population de la ville. Les chevilles qui finissaient par peser plus lourd que sa bite, ou l'inverse, difficile de le dire avec lui. Mené par le bout du nez par son terrible orgueil, malmené par ses pulsions sexuelles, ses addictions et ses réactions étranges. Né sous le soleil, l'ombre pourtant tournait. Éclipse portant le nom d'échec. Il fuyait, mais funeste rencontre qui finirait par heurter l'oiseau en plein vol, phénix dont les cendres s'envoleraient avant de renaître. Il était condamné par sa cupidité, ses vices, son air hautain et ses valeurs contradictoires. Prince qui voulait briller, exceller et vivre dans le luxe qu'importait le prix à payer. Né chez les riches, bercé dans une vie aisée qui offrait à Romy le droit de vanter un sang bleu qu'il n'osait pas hurler, mais qui débordait de ses traits. Peau parfaite, gamin bien entretenu avec des capacités physiques dignes d'un mannequin. Avalanche, il gravissait le mont avec facilité. Aucun mérite ? Difficile à dire, né avec une cuillère en argent dans la bouche, une bite en acier et une langue acide. Bien des choses furent offertes à Romy, mais il n'aurait jamais ce dont son frère pouvait se vanter : un héritage. Langue, la sienne, langage qu'il fallait tenter de comprendre. Romy serait éternellement un Calloway, un enfant aisé, fils d'une bonne famille américaine croyante et qui avait le don pour briller. Ismaël n'avait de Calloway que l'apparence. Dans son sang coulait l'héritage d'un peuple qui existait dans l'esprit du gamin. Juif avant d'être un Calloway, frère avant d'être juif. Difficile à justifier, mais tout semblait évident dans l'esprit de la troisième roue du carrosse. « Uwlay ». Peut-être. Peut-être pas, jamais, il serait toujours spectateur.



« J'ai vu un seul vagin, le vagin de trop ». Parce qu'il s'était vite découvert. Tout comme il avait découvert la plus grande passion de son frère : lui-même. Le brun aimait bien l'écouter, cela le faisait toujours. Le danseur semblait chuter de son balcon en découvrant le monde banal. Il évoquait le monde à sa façon. Il évoquait sa nature, ses passions et ses addictions à sa façon. Frère qui baisait plus qu'il ne réfléchissait. Sans doute était-ce un miracle s'il n'avait pas choppé de une IST. Impossible à dire s'il en avait été victimes. Il étalait son tableau de chasse, mais rarement ils parlaient sentiments. Isma n'aimait pas ça. Il n'aimait pas évoquer ce sujet de l'amour, parce que bouclé n'aimait que ses amies et Romy. Personne d'autre. Plus sa sœur évoluait, plus le fossé entre eux venait à devenir trop grand. Il n'aimait pas son père et certes il appréciait sa belle-mère, certes elle occupa une place solaire dans son enfance, mais elle ne fut jamais sa mère. « J'suis comme ma mère sans doute, toi tu es comme l'autre. Tu es comme le père, peut-être que c'est ça, chacun a tiré un truc de sa personnalité. J'ai rien de lui, si j'suis grand, voilà, wouhou. ». Le bouclé aimait en rire, parce qu'il fallait bien avouer que lui et le paternel, cela ne semblait pas parler de lui-même : ils n'avaient rien en commun. « La bite en chaleur, super l'hérédité ». Néanmoins, sur ce point il fallait reconnaître au père un point : il restait quelqu'un de dévoué à la personne qui partageait son lit. Sans doute, difficile à dire, Isma s'en foutait en réalité.


Foutre l'ipad sur ses jambes pour se connecter à l'écran plat. Lancer la vidéo des chirurgies ratées et le tour était joué : distraction visuelle. Romy marchait aux images, les paroles cela ne suffisait pas pour occuper son esprit, tel un gosse. « Promis la prochaine fois je vais citer autre chose genre que tu pleures devant 50 nuances de boules. ». Parce que oui, Jamie Dornan, il était fort sexy. Le bouclé laissa échapper un rire. « Rater les préliminaires c'est vendeur ? Tu sais pas sucer sans mordre une bite. Elle était peut-être trop grosse pour ta douce bouche ». Relation étrange, l'humour avait sa place plus que tout. Le brun ne parlait pas d'amour, mais parler de sexe et des histoires de son frère était une chose naturelle.


L'écoutant d'une oreille distraite tandis qu'il se levait en direction de la cuisine. « Larry n'est pas réputé pour être le meilleur ami de tout le monde. Tu veux faire la liste des gens qui détestent cet individu ? Non, on va plutôt se prendre à boire et à manger. Tu veux quoi ? ». Le pas assuré vers la cuisine : il avait la dalle.




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“i'll get over it, i just gotta be dramatic first.” &« Et le traumatisme fut. » Tonalité dramatique, poignet plaqué au front quand la nuque bascule, feint un malaise et s'écroule un peu plus fort dans les coussins. Paupière se soulève pourtant quand Ismaël évoque le père - le père, pas le sien, pas le leur. Et la narine se plisse face à l'affront, outré jusqu'à la moelle quand il se redresse, s'appuie sur son coude et tourne la tête dans sa direction, sourcils froncés. « Je suis aussi grand que toi. » Faux, même s'il n'a pas manqué de se hisser sur la pointe des pieds au dernier moment sur chacun des clichés familiaux dispersés dans la maison, histoire de gagner une demi-tête sur son petit frère. Il réfléchit sérieusement à la question des ressemblances, tout à coup, Romeo, comme un jeu qu'il n'a aucune envie de perdre, des similitudes qui font un peu mal une fois le doigt posé dessus. « Je crois que je préfère me dire que je ressemble à ma mère, aussi. De toute façon, si t'y réfléchis bien, c'est elle la moins sage des deux. Des fois j'me demande comment elle fait. J'suis sûr qu'elle doit avoir toute une vie cachée. J'vois pas comment elle pourrait se contenter de lui quand elle ne se contentait pas d'Emilio. » Nullement gêné que d'évoquer les déboires parentaux, sujet de la sexualité abordé très - trop ? - tôt à l'époque, sans que le sujet ne se soit jamais paré de tabous hypocrites sous leur toit. « Mais ne dis pas que je suis comme lui, tout court. » Boudeur, la moue qui s'empare de son visage et le regard de chien battu qui dévore ses prunelles. Persuadé pendant toute son enfance d'avoir tout hérité d'Emilio, la révélation de la paternité de Larry, ou plutôt, la deviner, avait été violent pour l'adolescent en pleine ascension. Seul réconfort trouvé dans le lien de sang partagé avec Ismaël et Gabrielle, ces coeurs déplacés qui battait à l'unisson. Repère franc dans le désastre de cette vérité, trouver des points communs avec son frère, sa soeur, se sentir appartenir à quelqu'un, c'était tout ce qui lui avait permis de surpasser le doute menaçant de l'étreindre. Incapable pourtant de s'avouer être distinct de l'Italien, aujourd'hui encore le danseur oublie parfois qui est son véritable père dans la danse des âmes ayant aimé sa mère.

« T'étais à deux doigts de verser une larme devant ses abdos, toi aussi, arrête. » Qu'il râle en fixant l'écran, captivé par les images qui défilent lentement, comme pour passer le temps. Difficile de ne pas s'ennuyer une fois les mouvements restreints, l'ordre de rester tranquille donné. N'a jamais su tenir en place, Romy, et ça ne lui réussit guère. Je vais dépérir, c'est ce qu'il a clamé à la sortie de l'hôpital, ce qu'il a également dit au médecin, et puis, à Ismaël, une fois par jour, au moins. Plaintif grattant l'attention, peur de s'éteindre peut-être, en arrêtant de faire du bruit. Angoisse de se retrouver seul avec certaines pensées agaçantes, une fois le silence tombé autour de lui. Besoin de parler, encore et encore, quand c'est si facile avec Isma, inné, même. « Personne ne s'en est plaint jusqu'ici. » Froncement de sourcils quand l'égo est malmené par le cadet, c'est ce qu'il lui faut pour détourner les yeux dans sa direction, sourire qui s'étend rapidement sur ses lèvres et dévoile les canines immaculées. « Je l'ai même pas vue, c'est peut-être le pire, je ne saurais même pas te dire si elle en valait la peine ou non. » Parce qu'en parler comme d'une réelle personne semble plus aisé que de mentionner dans le détail son propriétaire. « Après, un mec qui joue comme ça avec un poignard ne peut être bien doté. J'lui ai bien montré que j'étais intéressé, il a peut-être flippé à l'idée que j'fasse un commentaire et a préféré me planter. Voilà. » Ce serait si facile, si pratique d'y croire. Et d'oublier Larry. D'oublier l'évocation de ce paternel qu'ils partagent. De ce nom dont ils ont hérité et qui semble désormais les mettre en danger, sans qu'ils n'aient aucune idée du motif. « Un verre d'eau avec un citron pressé, merci. » N'abuse pas, jamais. « Et toi, tu vois du monde intéressant en ce moment ? » Pourrait continuer de parler de lui durant trois heures, mais il n'y a qu'avec Ismaël qu'il concède à offrir un peu de terrain, l'une des seules existences digne de son attention.

Tend l'oreille, le blessé qui finit bien par se lever en attendant que son frère revienne, faire quelques pas dans le salon pour soulager le genou trop rapidement ankylosé, vadrouiller dans le hall, traverser la bibliothèque, atteindre la porte du bureau. Son bureau. Posté devant la porte, sa main s'ose à harponner la poignée, la tourne en sentant un frisson d'excitation grimper entre ses épaules. Interdiction d'y pénétrer depuis qu'ils se sont installés dans la maison, c'est avec stupeur qu'il découvre qu'elle n'est pas verrouillée. « Merde. Isma. Isma. » Comme un môme, il recule de trois pas en manquant de se casser la gueule dans la précipitation, jure en attrapant son genou, se retient au mur et le cherche du regard. « Larry a laissé le bureau ouvert. » Et il n'a pas besoin d'en dire plus pour que l'intention soit comprise, sans doute. Envie de fouiller, persuadé désormais de pouvoir y trouver un secret, une raison justifiant l'acte de l'inconnu, un nom, peut-être, une signature à apposer sous sa cicatrice dégueulasse.
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Dernière édition par Romeo Calloway le Dim 22 Mar - 18:38, édité 1 fois
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“c'est toujours une meilleure histoire d'amour que Twilight” &

Traumatisme qu'il fallait accepter avec humour. Incapable d'éprouver le moindre désir pour l'autre sexe, pour la forme subtile de l'échine féminine. Le frisé ne s'était trompé qu'une fois, tenté par la découverte, de suivre les normes, de lutter contre ses sentiments. Puis, il abandonna cette folie destructrice. Il n'aimait pas les femmes, il n'était pas attiré par les femmes et n'avait aucune envie de foutre sa bite dans un trou. La proximité avec la mère, le rejet du père, toutes ces conneries, tout le contexte social et ce beau bordel. Le bruns avait la notion de la réalité, mais qu'importait cette dernière, il avait abandonné la galère qu'était de fréquenter une femme. Un fils qui voulait de bite, une notamment, tandis que le second fils baisait tout ce qui bougeait. Isma se demandait où était la plus grande déception. Peut-être Romy, parce qu'il portait sur ses épaules les espoirs de la famille tandis qu'Isma avait abandonné ce rôle de prince au profit de l'effacé. Romy avait hurlé pour être dans la lumière, quémandé l'amour de l'aube et du crépuscule : il devait faire face au poids de cette réclamation. Alors bien sûr, il n'était pas Larry. Il était Romy, le fils qui croyait être le prodige, figure luciférienne, déchue puis remontée sur terre pour massacrer les infidèles. Le monde avait une forme de sadisme envers ce gosse, mais cette souffrance, fut réclamée malgré lui. « Les gens peuvent changer tu sais ». Isma laissait à son frère le soin de juger sa mère, son sang. Point commun entre les deux gosses : ils refusaient d'être comme lui, de devenir le même que celui méprisé. Larry avait tous les défauts d'un père sans amour, mais les qualités nécessaires d'un mentor prêt à porter ses protégés au sommet de la plus haute montagne. Un défi ? Un challenge ? Qu'importait, il fallait y faire face et gagner. Un mauvais père, mais excellent professeur de vie.



« Il est vrai que j'ai un penchant pour les abdominaux ». Mieux valait en rire. Il était facile de cerner les goûts du brun, nettement moins de comprendre ceux de son ainé. Il aimait les gens « jolis », mais cela ne voulait rien dire. La beauté était subjective, même si pour Romy cela s'arrêtait certainement à la taille 38 pour les femmes et à un homme plus petit que lui. Moquerie bienvenue, mais il ignorait les préférences de son frère, hormis bien sûr lorsqu'il était question de simplement profiter de la chair : quelqu'un de potable dans le noir et cela suffisait pour assouvir ses besoins. Cela expliquait également l'absence des plaintes : il était sans doute logique de venir dire que Romy ne connaissait pas le nom de ses conquêtes. Une histoire d'un soir, un moment égaré sur tinder et voilà qu'il pouvait se vider en moins d'une heure. Le monde romantique d'Hugo était ivre et cette ivresse avait brouillée les codes sentimentaux et les approches. Il suffisait d'une bite pour discuter, d'une photo dénudée et parfois d'un simple « salu sa va » pour entamer la conversation philosophique du soir. Ne faisant que confirmer la chose en annonçant fièrement qu'il faisait trop sombre, qu'il n'avait pas jugé la marchandise. Puis, il inventa une excuse qui fit sourire le frisé. « Mon excuse twilight était plus crédible ». Il fallait sans cesse y revenir, pour le taquiner, insisté sur la nature pourrie de son excuse. Le brun n'était pas là et était par définition incapable d'affirmer. Romy était seul juge et le problème d'un juge comme lui était son incapacité à faire preuve d'impartialité. Il le savait, comme tout le monde.

Roule des yeux à l'écoute de la demande : il allait aussi lui foutre une paille et dessiner une bite en forme de glaçon. Le brun acquiesça en silence alors qu'il écoutait la fameuse question. Fameuse question à laquelle, il ne répondrait pas. La seule peur de prononcer son nom ferait valser la réalité. Dire son nom et découvrir que Romy avait déjà couché avec, que Romy ne l'aimait pas ou n'importe quelle autre information qui risquerait de mettre à mal les liens. « Toutes mes fréquentations sont intéressantes, tu l'sais bien. J'suis quelqu'un qui sélectionne avec précaution ». C'était vrai, mais il esquivait la question à sa façon. Préparant alors sa boisson tandis que son côté il préparait un virgin mojito. Point le temps de terminer sa préparation correctement que son frère était au coeur d'une connerie. Il quitta la cuisine en conservant en main le couteau de cuisine nécessaire pour découper les citrons et suivit la voix de son frère. Le bureau était ouvert. Faire semblant d'être surpris serait une possibilité, mais le gamin le savait. Isma fut seul bien des soirées dans cette immense maison. Inutile de rentrer dans les détails. Il avança en direction de son frère en déposant le couteau sur la console. Passant à côté de son frère. « Un peu de nerfs ». Entrant dans le bureau, qu'il connaissait déjà, ne cherchant pas à simuler la surprise. Cela serait crédule de penser pouvoir mentir à son frère. « Y a plusieurs tiroirs qui sont fermés à clés, j'pense qu'il doit la cacher dans son cul ou dans sa chambre ». Pas une seule photo individuelle. Portrait de famille dégueulasse selon le plus jeune, vulgaire utopique, sourires faux. « J'suis sûr que y a un death note dans un coin ».




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“i'll get over it, i just gotta be dramatic first.” &Haussement d'épaule, sourire en coin. Romeo ne s'est jamais réellement soucié de l'absence de loquacité de son frère à propos de ses conquêtes, semblant moins enclin que lui à détailler son panel de relations. Pourtant peu réservé, Isma n'a jamais l'air enchanté à l'idée de s'épancher sur le sujet. Plus habile pour évoquer les aventures passées, en rire avec lui qui ne manque aucune occasion de renchérir à ce propos. Peu clairvoyant à propos des raisons le motivant à ne pas céder à ses requêtes, l'aîné est de toute évidence trop concentré sur ses propres anecdotes pour se soucier de son manque de développement. Ne s'imagine guère en réalité à quel point le silence du cadet pourrait le blesser, s'il en devinait la finalité. Question qu'il ne s'est jamais posé, Romy n'a pas vraiment envisagé l'éventualité d'avoir pu, sans le vouloir, connu un soir ou un autre l'un des hommes susceptibles d'avoir ensuite rencontré son frère. Tableau de chasse sérieusement aberrant, incube sous la peau ne manquant guère de prolonger la liste semaine après semaine, l'hypothèse n'est pas si folle qu'elle n'y semble. Exeter aurait presque des airs de village face au Calloway conquérant, hormones en ébullition depuis ses quinze ans, à ne jamais manquer une occasion. Peut-être parce qu'assumer cette possibilité ne manquerait pas de lui coller la réciproque en pleine gueule. Impossible de concevoir qu'Ismaël ait pu se rapprocher de l'un d'entre eux. Pas quand le danseur a toujours aimé, naïvement, se sentir unique, dominant toute forme de relation qu'auraient pu connaître ses amants.

Stupeur à le voir s'inviter dans l'antre paternelle sans plus d'émotion. « T'es sérieux ? » Visiblement oui, alors, il l'y suit. Bureau connu pour y avoir été convoqué à maintes reprises par le passé, le garçon ne s'est pourtant jamais vraiment intéressé à ce qu'il pouvait renfermer. Une chance pour le paternel que d'avoir un fils si concentré sur son nombril qu'il n'éprouvait absolument aucune forme de curiosité pour ses potentiels secrets. Un peu moins avec Ismaël, à en juger par son entrée comme en lieux conquis. « Tu viens souvent dans le coin ? » Difficile de noyer cet air boudeur qui s'immisce avant même qu'il ne l'ait anticipé. Il n'aime pas ça, se rendre compte que son frère peut entretenir quelques secrets à son égard. Même s'il ne s'agit que d'être allé traîner dans l'espace privé de Larry. « Pourquoi ? » La question est sincère alors qu'il se met à déambuler, plus lent à le suivre, à traîner la jambe sans chercher à camoufler la boiterie, pas devant lui. Claudiquant jusqu'à la grande bibliothèque, ses doigts se glissent d'emblée sur la poignée d'un premier tiroir, qui cède. « Tu penses qu'il a d'autres enfants ? » Pas de tact, se contente de jeter un regard au-dessus de son épaule à l'intention de son frère. « Je ne vois pas ce qu'il aurait d'autre à tenir sous clé ? » Et ça lui semble presque évident désormais qu'il l'a dit à haute-voix, à finir par se redresser, refermer le tiroir d'un coup de hanche tout en se tournant vers son cadet. « T'imagines, on était déjà trois. Il a peut-être une liste de tous les mômes qu'il a semé un peu partout, quelque part. Et c'est peut-être ça, le fameux death note. » Sourit de toutes ses dents, face à l'impossible. N'empêche que ça le tiraille quand même un peu. « Imagine, le mec de l'autre soir est en fait notre frère. Tu vois, ça expliquerait pourquoi il n'était pas chaud pour céder à mes charmes, on aurait même dit que ça le dégoûtait de m'embrasser. Un peu comme si toi, tu devais m'embrasser, tu ferais la même tête. » S'est remis en mouvement, à passer à côté de son frère et faire claquer un baiser dans les airs à côté de sa joue pour mieux repartir à l'assaut des tiroirs du bureau. « On va en avoir le coeur net. »
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Dernière édition par Romeo Calloway le Sam 24 Déc - 16:29, édité 1 fois
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“c'est toujours une meilleure histoire d'amour que Twilight” &

Tout le monde avait ses petits secrets. Le frisé n'y faisait pas exception. Il connaissait son père, peut-être, difficile de venir se vanter de connaître un homme aussi distant, méprisant et méprisé. Isma n'aimait pas son père, ne partageant avec lui que les liens du sang et l'argent sans doute. Parce que cet argent, il le devait à son père. Cette éducation, toutes ces bricoles et ces conneries superficielles venaient de son cher paternel. Lien financier qu'il avait parfois envie de renier, mais il était trop conscient de la réalité pour simplement tourner les talons et jeter à la poubelle cette prison dorée qu'il avait finalement apprécié avec le temps. Il fut toujours le gosse plus fragile, distant, qui souriait, mais qui jamais le faisait de vague. Le brun avait mené sa barque comme étant l'enfant dont personne ne se méfiait, le trop fragile, le moins téméraire du lot. Si Tamara était la grande réussite de la famille, le soleil dans un univers trop étroit qui ne laissait pas la place aux autres. Romy était la lune, la face cachée qui brillait la nuit. Voilà deux astres qui survivaient sans pouvoir renoncer à l'autre. Le brun, lui, étoile filante qui jamais ne parvenait à détourner l'attention du public. Pourtant, ce gosse qui souriait et qui faisait face au monde : il avait joué de l'innocence que le monde lui accordait. « J'ai l'air de raconter une boutade ? ». Parce qu'il n'allait pas inventer un truc pareil. Fouiller le bureau de Larry, projet idiot, si le père découvrait que son intimité avait été violé, il perdrait patience avec ses gosses. Le gamin esquissa un petit sourire.« Disons que je passe de temps en temps, pas fréquemment, mais tu sais des fois il suffit que la porte soit ouverte. J'suis pas un cambrioleur, disons simplement que je me suis promené dans le bureau ». Pas vraiment une réponse, c'était mieux que rien.



« Peut-être qu'il vend de la drogue, ou qu'il fait blanchir de la tunes. Sincèrement, tu me dirais qu'il mange des enfants dans une galette… ça serait crédible. ». Parce que son frère voulait chercher des drames, des mensonges et des vérités : Isma était au dessus de tout cela. Les regards se croisaient tandis que son demi-frère énonçait des théories, cerveau bouillonnant qui rendait à sa conviction un air enfantin. Reliant comme toujours ses drames, sa personne, à celle de Larry. Peut-être que cet égoïsme caractérisait la famille, le brun ne parvenait pas à définir s'il était lui aussi un égoïste. Si comme Romy, il aimait parler de lui, justifier tout ce qui arrivait dans sa vie par des histoires. Tout devait se justifier, il fallait trouver une cause à tout. Peut-être avait-il besoin d'être rassuré sur ses agissements ? L'idée de se prendre un râteau était donc si impensable qu'il fallait trouver une cause à ce rejet ? Cela amusait toujours le plus jeune de constater ce besoin maladif de fuir ses propres responsabilités. « Et sinon, l'hypothèse que tu es tout simplement pas son style ? ». Larry. Le bouc émissaire de cette famille, sans doute une belle revanche pour ces années merdiques à ses côtés. Riches années, mais pauvres en terme de liens familiaux. Moquerie, parce que remettre en cause ses capacités était toujours un plaisir.


Le brun constata alors la tentative de l'autre, du frustré, de forcer les tiroirs. Le brun s'interposa alors entre son frère et le tiroir et déposant une main sur son torse. « Okay, t'es mignon, mais j'habite encore ici. ». Le brun hocha la tête. « S'il découvre que c'est ouvert il va directement m'accuser et vois-tu, j'ai pas forcément envie de me faire lyncher ». Le brun hocha les épaules. « On pourrait chercher la clé avant d'envisager de fracturer avec excès et violence les tiroirs ? Sauf si tu veux simuler un cambriolage, mais j'ai la flemme ».





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“i'll get over it, i just gotta be dramatic first.” & Dubitatif, Romy, à l'affût de la moindre carabistouille. De quelle manière une information aussi cruciale que de savoir l'antre paternelle ouverte pouvait avoir filtré entre eux ? Il n'en sait fichtre rien. Loin de ressembler à la caverne aux trésors, n'empêche que ça le froisse un peu, parce que quelque part, il aurait aimé le savoir. Y trouver peut-être quelques réponses concernant la relation qui pouvait avoir lié Larry à sa mère, et à Emilio, lorsqu'ils avaient vingt ans de moins. Puisque, de toute évidence, le prénom des deux hommes ne pouvait être prononcé devant l'autre, et que sa mère s'était toujours évertuée à l'embabouiner à leur propos. Persuadé de découvrir un univers de possibilités jusqu'alors inexploré en pénétrant dans le domaine Calloway, il s'émerveille pour un rien, intérieurement. Laisse traîner prunelles, doigts, sur tout ce qui se trouve à sa portée, à y laisser ses empreintes comme en terrain conquis. « Tu as tes propres raisons pour y passer de temps en temps, j'imagine. » Parole en l'air, nonobstant destinée à être attrapée au vol. Petit pincement dans le coeur aussi, de ne pas avoir été mis dans la confidence. « Tu fais quoi quand tu traînes par là, alors ? » Il continue, tout en poursuivant son exploration jusqu'alors infructueuse. « Tu te poses dans son fauteuil et tu t'imagines à sa place, en maître des lieux, homme de la famille ? » Tout n'est dit que dans un second degré perceptible, sourcil arqué témoignant bien de ce que Romy peut réellement penser de leur père.

« Tout est possible, mais toi, tu as la capacité émotionnelle d'une petite cuillère avec ce genre de théorie :  je miserais quand même sur l'idée que son véritable but était de se reproduire le plus possible en un temps record. Histoire de laisser des fils de Larry un peu partout, pour jamais disparaître. Après tout, c'est un grand amateur de génétique. » Il ne sait pas trop, en réalité. Il ne lui en voudra jamais d'avoir eu d'autres mômes que lui, quand ça lui a permis de continuer de grandir, bien entouré, après qu'Emilio ait quitté sa mère - et lui, aussi. Nul doute que le danseur tient bien plus à Ismaël et Tamara, qu'à leur géniteur commun. « D'ailleurs tu connais l'histoire du mec qui a cinq bites ? » Toujours à revenir sur les vannes à la con et déplacées pour passer le temps, une fois sous ce toit, à perdre tout du brin de maturité né de cette dernière année de galère. « Son slip lui va comme un gant. » Accroupi devant le bureau, il ne se redresse que pour laisser à Isma le loisir de distinguer son front, et ses sourcils qui s'haussent et s'abaissent successivement. Voilà, maintenant, il s'met en tête que Larry n'aurait pas un, mais deux autres enfants. « Mon style est universel, personne n'y a encore résisté. » Sans doute que c'est vrai, qu'il le doit en parti à l'attrait surnaturel qui le caractérise, dont ses conquêtes sont victimes. Peu clairvoyant à ce propos, Romeo préfère envisager son charme comme simplement naturellement irrésistible. Même une haleine sentant fort le reblochon ne pourrait le desservir - preuve en étaient ces nuits toujours chaudement partagées après les soirées raclette hivernales réunissant les danseurs en fin d'année, écart de régime toléré.

Il proteste un peu, avant d'accepter de reculer et de lâcher le tiroir. « On va chercher la clé. Et surtout la trouver. Pourquoi garder un tiroir fermé ? C'est encore plus suspect. » Romeo achève de se redresser, et frotte ses mains l'une contre l'autre, comme s'il venait de se salir les mains. Clairement l'impression qu'il garde, en se remettant à boitiller dans le bureau. « Je le vois bien se la jouer James Bond. » Pour ça qu'il commence par soulever un premier cadre accroché au mur pour en contempler l'envers. « Je m'occupe des tableaux, il y en a beaucoup trop pour une seule pièce, c'est louche. » Et il poursuit son manège, à garder en tête l'image de l'inconnu, de manière quasi-obsessionnelle. « Il versait de l'argent à ta mère, non ? Il suffirait juste de mettre la main sur ses relevés de compte pour faire une syncope. » Et peut-être trouveraient-ils même l'identité exacte de l'inconnu, dessus. Certainement un de ces croque-lardons n'ayant pas reçu de pension alimentaire, et venant désormais parasiter leur famille en commençant par s'attaquer à l'aîné des deux fils.

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Dernière édition par Romeo Calloway le Sam 24 Déc - 16:28, édité 1 fois
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“c'est toujours une meilleure histoire d'amour que Twilight” &


De grâce, qu'il trouve enfin sa place, que sa carcasse se glisse dans la peau d'un autre s'il le faut, mais qu'il respire enfin à nouveau. Voler les poumons d'un autre pour respirer, arracher les yeux d'autrui pour admirer le monde immaculé d'un rouge vif et se glisser dans des gants de peau. Le parfum du costume cadavérique masqué par les parfums luxueux dérobés dans la salle de bain du riche propriétaire. Voilà l'image cauchemardesque qui se glissait dans l'enfant de sorcellerie, dans l'esprit tordu d'un enfant fasciné par l'horreur. Dans n'importe quel jupons, il pourrait imaginer ce triste portrait. Image sordide de lui, dans un corps bouffi, une robe blanche laide et un autel pour sacrifier son indépendance en quémandant une bague qui ne viendrait jamais. Pas de mariage, rien qu'un fantasme que fut celui de sa mère. Lui, il taisait ces films glauques, ces reflets du passé, ces idées noires et souriait parce qu'il le fallait. Quand elle était morte, le sourire s'était imposé, pour lui rappeler qu'il ne fallait pas être triste. La tristesse n'allait pas à ses yeux, il devait aller mieux, parce qu'elle était malheureuse. Alors quand il voyait son père, il voyait la chair putréfiée, son coeur sans rythme qui animait son âme et son compte bancaire qui lui offrait le luxe de cacher la gangrène qui dévorait son emprise charnel. Comme toujours, il ne dirait rien de tout cela. Immense sourire au bord des lèvres, petit rire narquois en observant son frère. « Je l'imagine se branler sur des photos de lui tellement qu'il s'aime ». Trash et cash. Le frisé préférait en rire avec son frère, parce qu'il comprenait ce qu'il ressentait. Un peu.

Créer des jouets à son image, devenir immortel par le sang de ses enfants. L'immortalité, il en rêvait ce crevard. D'être un jour meilleur, de devenir plus fort, plus doué que tout le monde. Danser sur les pas de Dieu en pactisant avec Lucifer. Larry avait une seule passion dans la vie : lui-même. Le sexe n'était qu'une conséquence de cet amour. Il aimait les compliments, la fierté du plaisir et vider ses couilles, mais nullement des sentiments. L'argent était la seconde conséquence de cette affection de lui-même. Le succès, la réussite, la preuve qu'il était au dessus du lot. Malheureusement, sur ce second point, cela infestait la personnalité des gosses. Courir après le soleil, deux enfants. L'une brillait, tandis que l'autre était tombé dans l'ombre en brisant son corps et tentait de combattre la sœur aînée. Isma, fit un choix autre : la lune, silencieuse, mais qui jamais ne chutait. Jamais identique, mais toujours dans le sillage. La définition du gosse. « Là pour en faire, mais pour s'en occuper c'est une autre chanson ». Mépris difficile à cacher dans ses mots. Une somme d'argent, voilà ce que fut Isma. Fort heureusement, Romy décide de détendre l'atmosphère avec une vanne dont il a le secret : une vanne, nulle. Pourtant, ce fut cette même vanne nulle qui fit ricaner le frisé.


Un élan de modestie plus tard et un arrêt brutal des fouilles du chercheur le plus perdu de la galaxie : ils entamèrent une réelle réflexion. Tandis que son demi-frère s'amuse de la situation, les pupilles du brun se déposent sur le tiroir. Premier tiroir, le plus en haut, pour s'assurer que personne ne tenterait de l'ouvrir en dessous. Déplaçant ses iris sur la vitrine avec les différentes récompenses dorées, ces premiers prix qui venaient tous de Tamara et Romy. Le frisé, l'argent, était relégué au second plan. Véritable étendard de la réussite des enfants, sportive, musicale ou scolaire. Une vitrine qui en disait long. Réflexion rompue par le mot « mère » qui résonne dans ses oreilles. Rien de grave, simplement l'argent versé. « J'ai les relevés de ma mère, mais ça va juste donner un numéro de compte... » Pause brutale en fixant la vitrine. « Vos premiers prix. La vitrine il l'ouvre jamais. Aux yeux du monde, mais la cachette parfaite ». Pas une certitude, mais une théorie.









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“i'll get over it, i just gotta be dramatic first.” & L'oreille tendue vers les dires fraternelles, Romeo ne perd pas son objectif de vue. Désormais convaincu de tenir la solution de cette énigme étrange, c'est pourtant bredouille que s'achève son petit tour des cadres accrochés aux murs. Et l'impatience le gagne, de manière perceptible, au gré de ces soupirs ponctuant chaque nouvel échec. Besoin d'en finir, quand le jeu perd de sa saveur, à ressasser le comportement de son agresseur. Pourra dire ce qu'il veut, en rire, faire mine de s'en remettre, n'empêche qu'il reste humain, derrière ses grands airs. Et l'appréhension née de sa chute l'année passée, celle qui a creusé des failles dans l'armure scintillante, renaît du fond de sa gorge légèrement nouée. Plutôt aisé au départ, de feindre l'indifférence, l'enthousiasme même à avoir été pris dans une danse presque mortelle. En faire un événement d'une importance capitale, prêt à entrer dans la légende du survivant - il avait même un petit sourire en coin à l'hôpital - fonctionnait un temps seulement. Désormais qu'il lui semble brûler à l'approche de réponses espérées, il stresse un peu, Romeo, vaine tentative d'humour qui se casse sur la langue : « Je ne suis pas d'accord, il m'a accueilli à bras ouverts et avec toute la bonne volonté du monde, de mon côté. » Petite pause, en venant s'accouder à la bibliothèque tout en préparant la chute : « Forcément, ça allait enfin lui permettre de s'occuper de ma mère, de m'accepter sous son toit. » Il a le nez qui frémit à cette boutade qui le rebute sitôt prononcée. Depuis le temps, il lui semble avoir compris qu'Agate s'était contentée d'un choix par défaut, au départ d'Emilio. Et il était déjà un peu trop tard, lors de leur réconciliation, pour que Romeo soit en mesure de substituer l'homme l'ayant élevé par son géniteur.

« Tu sais que t'as de bonnes idées, des fois ? » L'air narquois de circonstance et déjà le danseur se poste aux côtés de son frère, à détailler la vitrine. « C'est comme dans les films. » Il s'excite, Romy, à déverrouiller la vitrine délicatement, avant de bloquer, la main tendue vers un trophée, son trophée, le premier. Il a les doigts qui se mettent à trembler, un peu, subitement, manquent de se raviser. Y'a plus qu'un sourire fané sur ses lèvres quand il finit par l'attirer à lui et le contempler. Poussière limant les dorures, il y a un pas de recul, deux, trois, et ses fesses qui viennent trouver le bord du bureau pour s'y asseoir. Vulnérable face au passé qui lui cingle la rétine. Bouche bée, c'est un regard perdu qu'il repose sur son cadet, avant de noyer la détresse dans un rire étouffé. Il se rappelle l'avoir fièrement porté au-dessus de sa tête, loin de la modestie espérée par ses professeurs, s'être pavané devant les autres en esquissant des entrechats. Toute une série de réussite devant lui, tout un chemin tracé, et puis : « Si j'avais su que ça se passerait comme ça. » Que ça se finirait comme ça, il n'est pas capable de le dire, Romeo, et se contente de se redresser, après ce moment de latence, instant de faiblesse effacé en se mettant à secouer la coupe avec véhémence dans l'espoir d'entendre le cliquetis de clés à l'intérieur. « Pas là. » Et il ravale le désarroi, à rejoindre Isma, enchaîner les gestes mécaniquement, retracer mentalement le cheminement de ses succès amèrement. « T'es trop petit pour le voir, mais y'a tes trophées de natation sur la dernière étagère. » Comme si Isma ne le dépassait pas de quatre bons centimètres depuis des années déjà. « Tu veux que je te fasse la courte échelle pour les attraper ? » Rictus de gamin, pas peu fier de sa connerie, Romy, qui lui file un coup de coude dans les côtes.
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Dernière édition par Romeo Calloway le Sam 24 Déc - 16:27, édité 1 fois
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“c'est toujours une meilleure histoire d'amour que Twilight” &



Aujourd'hui, il y avait lui et moi. Il y avait nos histoires, nos galères et nos souvenirs. Je savais pourtant, quand lui se berçait encore dans l'illusion, que tout cela prendrait fin lorsque le cœur de Romeo battrait si fort pour quelqu'un que ses principes allaient s'envoler. Il renoncerait à changer de draps, à vivre des histoires sordides dans les bars, à baiser sans demander l'identité. Romy répéterait un schéma qu'il connaissait : il fonderait une palais des glaces pour ne jamais descendre dans la plèbe. Incapable de supporter la banalité. Il passerait alors la bague au doigt de son amour, de cette entité fictive qui le pousserait à poursuivre sa valse au sein de la bourgeoisie américaine. Parce que Roméo, plus que la médiocrité, il fuyait cette solitude, là où j'embrassais cette dernière. En apparence il était indifférent, là où les apparences révélaient un être plein de bonté. J'étais un menteur, mais lui aussi. Tout cela justifiait notre si belle entente : deux enfoirés qui mentaient avec un destin tout tracé. Roméo finirait par s'accrocher aux wagons de la vie classique pour continuer d'exister, suivre les règles sociales pour être envié, admiré et jalousé par ses voisins, amis et ses anciens partenaires. Il courrait vers la lumière, quand j'avançais lentement vers les limbes. Plus envie de quitter ces dernières. Revenir était toujours une sensation de torture. Un jour, la ceinture qui me forçait à retrouver le monde réel serait délaissée, enfermé dans une pièce en laissant la mort venir me récupérer sans crier garde. Pourrir pour laisser l'autre fleurir. J'avais cette certitude. Pas une question de responsabilité, mais seulement de réalité. L'amour permettrait à Roméo Calloway d'atteindre ses objectifs de vie, aussi superficiels étaient-ils ces pseudos « idéaux sociaux ». La toxicité qui traversait ma vie finirait par me noyer en suivant le chemin de ma mère. Je n'étais pas blasé, mais presque heureux de cette finalité. La mort, comme un cadeau.


« Qui est Batman et qui est Robin ? Tu fais de la danse, t'es plus Robin s'tu veux mon avis ». Sans doute que ce registre n'était pas celui que j'aimais le plus cité, mais l'idée de citer un film d'horreur me semblait « inopportun », puisqu'il y avait rarement plus d'un survivant. Il était la connasse vierges dans les films d'horreur et j'étais la blonde qui crevait. Voilà un beau résumé de ce que nous étions, des archétypes avec des physiques inversés. L'autre admira alors son premier trophée, et j'avais envie de lui hurler qu'il devrait en faire une copie pour l'imprimer sur des t-shirts, mais il semblait presque perdu. Nos regards se sont croisés. La victoire, il aimait ça Romy. Aujourd'hui il était difficile pour lui de se clamer comme étant le meilleur, mais il avait la volonté de l'être et cela était déjà beau. «  T'as pas besoin de ça pour être le meilleur pour moi ». Parce qu'il était peut-être borné et égoïste, mais il fut tout l'inverse pour moi.



Moquerie facile, mais qui était vraie : mes trophées étaient au fond, comme pour cacher la honte de l'argent. Dressant mon majeur à son attention avec un petit air d'idiot en récupérant la chaise de bureau de mon paternel, laissant cette dernière glisser jusqu'à la vitrine. Me voilà en train de grimper sur cette dernière en passant la main par dessus la vitrine dans l'espoir de trouver la clé, une nouvelle tentative ratée. Mon regard se déposa à mon tour sur mes trophées, cachés au fond de la vitrine. J'attrapais le premier, la seconde place, premier échec cuisant pour le père Calloway qui n'assista plus jamais aux compétitions – hormis celles nationales et internationales. Contrairement à Romy, pas de mélancolie, bien au contraire, ce trophée fut jeté dans la pièce, contre la porte sans la moindre hésitation, brisant alors ce dernier sans causer chez moi la moindre tristesse. « Il remarquera rien, t'inquiète ». J'ai attrapé une supposée copie du diplôme de Tamara qui trônait fièrement avec le reste. Prenant le temps de retourner l'objet, ce fut sans grande surprise que la clé était derrière le cadre. Parce qu'elle était la meilleure, après tout. Ricanant avec ironie en décrochant la clé pour ensuite la jeter sur le bureau, offrant à Roméo le plaisir de fouiller ce putain de tiroir dont je me foutais royalement. « C'était évident, idiots que nous sommes ».






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“i'll get over it, i just gotta be dramatic first.” &« Robin ? Le rôle secondaire ? » Il râle, pas plus mature qu'à l'époque où ils s'inventaient héros de leur propre fiction, à distribuer les rôles en tâchant la plupart du temps d'hériter de capacités équivalentes. « C'est moi l'aîné, je suis Batman. » Persiste sans réprimer le sourire qui ne s'éveille que trop facilement aux côtés d'Ismaël. Rien à lui cacher. Pas même les travers de son existence. Son train de vie aberrant. Bien que l'épisode Scar qu'il n'a pas assumé lui-même, et qu'il lui a tu. Alors, forcément, son frère les décèle, les contrariétés qui suintent des blessures encore fraîches lorsque le premier trophée se manipule d'abord avec précaution. Voyage sur le sentier des souvenirs au gré des coupes brillantes sous la vitrine. Beau palmarès à tous les trois, est obligé de le céder à Tamara également, quand bien même ne lui reconnaîtra-t'il aucun mérite à haute voix. Compétition malgré leurs domaines de prédilection bien différents, remarquée par leur géniteur depuis les premiers mois à vivre sous le même toit, savamment attisée par les soins de Larry. Entre les deux frères, pourtant, l'homme n'a jamais réussi à immiscer son influence, rejeté en bloc par leur solidarité. Alors, il bat des cils, relève son regard dans celui de son cadet et le sourire se fait faiblard, tremblotant sur la ligne incertaine de ses lèvres. « Tu sais que je t'aime, toi ? » Jamais compliqué de le dire, en abuse sûrement, Romy, depuis que l'attachement s'est tissé entre eux sans qu'ils n'aient à forcé les choses. Il se le dit, parfois, que les choses auraient pu être différentes, si Isma était entré dans sa vie plus tôt. S'ils avaient pu passer leur enfance toute entière côte à côte. Bien conscient d'être tempéré par le plus jeune, c'est son avis qui compte, le seul qui importe véritablement quand tout se met à dérailler. Bouffée de tendresse qui déborde de ses prunelles trop expressives, dans les siennes qu'il trouve le courage de reposer le trophée et de lui laisser la place nécessaire pour poursuivre les recherches. « La réciproque est vraie, tu le sais ? » Un geste de la main vers l'objet de réussite qui s'éclate à l'autre bout de la pièce, relégué au second plan par Larry, il se le dit, Romy, que ça doit laisser un goût amer, malgré tout. « T'es le meilleur aussi. On partage la première place. » Et il ricane, croise ses bras dans un haussement d'épaules en scrutant les expressions de son petit frère. « D'ailleurs, on s'en fout de la natation. Mais je t'avoue que ça me manque de voir tout un tas de beaux mecs en moule-bite et bonnets de bain en train de gonfler leur musculature en bord de bassin. T'as gardé des contacts dans le milieu ? » Grand sourire visant à détendre l'atmosphère de leur pèlerinage empreint d'un malaise croissant. Royaume paternel qu'il rêve subitement de réduire en cendre, feu de joie alimenté par les diplômes respectifs. Première fois que ça lui saute aux yeux, devant le rangement soigneusement pensé par Larry, à quel point la répartition sur son petit podium personnel pouvait être subjective. A lui sans doute qu'il le doit, ce sentiment d'infériorité éprouvé au contact de sa soeur, ayant parasité toute leur relation depuis des années. A bien regarder, il se les imagine sans peine, ses trophées en train de batailler avec les siens, mélangés sur les étagères, prêts à s'éclater les uns contre les autres pour se tenir fièrement au premier plan. Premier plan d'quoi, d'ailleurs ? De l'image lisse et nette de leur famille ? De la photo annuelle de janvier ornant les carte de voeux envoyées ci et là en témoignage de leur surpuissance dont personne n'oserait douter ?

Arraché à ses pensées au tintement qui retentit à ses côtés, ses doigts viennent s'emparer de la clé et il la manipule quelques secondes, pris d'une hésitation. « T'as pas peur de ce qu'on va trouver ? » Parce qu'il en est certain, qu'ils vont bien mettre la main sur quelque chose. Et puis, ça s'envole aussi rapidement que c'est venu, tiraillement au flanc en morsure de rappel, et il n'attend pas la réponse de son frère pour ouvrir le tiroir.

« J'en étais sûr. » C'est ce qu'il marmonne après avoir soigneusement épluché une pile de contrats auxquels il ne comprend rien, à déblayer le tiroir pour mettre la main sur une pochette bleue aux coins cornés. « Je crois que c'est lui. » Le doigt s'écrase sur la tête du gamin qui ne sourit pas sur la photo attachée en haut du document. Y'a un air trop familier avec le type de la boîte, malgré les vingt bonnes années semblant séparer cet épisode du môme qui tire la gueule sur le cliché. « Malyen Orlov. » Il lit, se déconcentre, ramené inlassablement à ce visage qu'il détaille encore et encore, à soulever machinalement le papier. L'oeil est alors immédiatement attiré par un second visage, et le coeur manque un battement. « Isma, viens voir. » Juste en dessous, un autre enfant, regard égaré devant l'objectif, et ça creuse dans les méninges de Calloway, soudainement, parce que celui-là, il l'a déjà vu, il y a longtemps. « Eh, ça me parle, pas toi ? » Et il se décale pour faire une place à son frère devant le bureau, front plissé en quête de réminiscence. Parce qu'il lui semble que c'est ce gamin qu'ils ont déjà vu, errer devant chez eux alors que sa mère débarquait à l'improviste pour demander l'aide du scientifique. N'avait rien compris, à l'époque, Romy, sans doute pas plus qu'Isma. « Tu crois que c'est encore un frère caché ? Sa mère était venue le redonner à Larry ou quoi ? » C'est assez flou, contours complexes à redessiner. P'tetre parce qu'il ne se rappelle pas tout à fait, Romy, que Larry lui a ensuite suggéré d'oublier cet épisode.
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Dernière édition par Romeo Calloway le Sam 24 Déc - 16:27, édité 1 fois
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“c'est toujours une meilleure histoire d'amour que Twilight” &



Fallait-il le rappeler ? Le répéter ? L'écrire sur le papier glacé et l'incruster dans le marbre sacré des aisés de ce monde ? Marquer au fer rouge cette seule affirmation : le darwinisme n'est pas prêt de s'envoler. Une sélection naturelle qu'il était idiot et crédule de réfuter. Dans cet ordre naturel, les pions Calloway avaient chacun une place distincte. Tamara était la réussite, celle qui écrasait autrui qui appliquait le principe de survivre en se délectant de la situation. Écraser les faibles pour briller, maltraiter les miséreux sans jamais arracher l'espoir à ces derniers : il ne fallait jamais entraîner la révolte des médiocres, parce que les divins ne pouvaient exister sans les esclaves. Roméo, lui n'était pas aussi cynique ni même monstrueux. Roméo répondait à cette idée que survivre, parfois, ne suffisait pas. Tel un traumatisme de guerre, il continuait une lutte qui était vaine, parce que ce combat était sa conviction, sa réalité et une finalité. L'eclipse dans la vie de Roméo n'était que temporaire, qu'un bref instant de sa vie avant de retourner vers la lumière. Si Tamara était le soleil éternel, Roméo ne souffrait que d'une ombre éphémère qui rendait sa chair livide, mais qui ne saurait détruire son âme. Isma n'était pas tout ça, il était la nuit, tournant le dos au soleil, ignorant l'existence de ce dernier et sachant que s'il venait à le rencontrer cela marquerait la fin de l'un comme de l'autre. La mort guettait Isma, parce que cette mort, il l'aimait en silence. Le plus beau sourire, le plus grand sourire et la plus grande douceur en hommage à la fragilité des ténèbres.  « Romy, tu portes des collants de danse, je fais de la natation. Tu sais que physiquement, je suis batman ». Moquerie douce, parce que cette place au premier plan, il la laissait à son frère. Comme des menottes nouées aux poignets, ils vivaient en harmonie.


Bien sûr qu'il le savait, cet amour fraternel étrange. Ce coeur déplacé, cette chair déchirée qui fut réparée par la tendresse d'une famille sélectionnée avec attention. Romy était mignon, sans doute un peu con, parce qu'il savait au fond que ce qu'il disait était une erreur même s'il tentait de faire de la tendresse un leurre. Sans doute pour cela que l'humour fut embrayé par la suite, pour détourner cette vague sentimentaliste. Personne ne venait plus aux compétitions d'Isma, parce qu'il le refusait. Vie segmentée. Romy était le bienvenu aux soirées, à l'université, mais il n'avait pas sa place dans l'estrade de ses compétitions. Le seul qui s'offrait le droit de venir était Larry, qui ne se déplaçait que lors des compétitions nationales. Là où même s'il finissait deuxième, le père était assuré de profiter d'une certaine renommée. Ses entraînements étaient généralement seuls, ne fréquentant plus que très rarement les cours collectifs.  « J'ai toujours des liens, mais comme j'ai un entraîneur pour moi tout seul, j'en vois moins qu'avant dans le bassin. J'suis toujours en contact avec certains, on s'croise en soirée. Tu cherches quelqu'un en particulier ?  » Parce qu'Isma avait cette distinction limpide entre le sport et les nageurs, capable de lier des liens sans y voir des adversaires. Chose complexe pour la plupart des sportifs qui visaient l'or.


« Il peut faire encore pire ? J'suis pas sûr ». Vision négative de son propre père. Tiroir qui finalement fut ouvert, les bras croisés et les pupilles teintées d'un brin de curiosité. Des dossiers, tous deux vinrent à fouiller ces derniers sans réellement savoir ce qu'ils cherchaient. Une réponse ? Une réponse à quoi ? Aucune foutue idée.  « Lui ? Lui qui ? Plan Cul 369 ? ». Petit rire moqueur, mais qui avait le mérite de dédramatiser la situation. Il daigna lui offrir un nom, preuve qu'il avait donc un minimum de lien avec ce garçon. Puis il invita son frère à observer un autre nom et une autre photo. Isma était bien la pire personne à qui demander de se souvenir d'un nom et d'un prénom.  « Euh peut-être, franchement Romy j'me souviens pas de tout ce qui s'est passé dans cette maison. C'est pire qu'Amityville cette baraque, c'est plus facile d'y rentrer que de sortir autrement que les pieds en avant. ». Il avait beau soulever un souvenir, non, Isma ne replaçait pas. La mémoire du plus jeune était fragile. Devant toujours faire la différence entre les souvenirs reniés, la réalité, mais aussi les voyages dans les limbes qui semblaient grignoter son sens absolu de la réalité. Le brun déposa un document en face de lui, l'autre en face de son frère. Extirpant son téléphone de sa poche pour activer l'appareil photo.  « Tu prends ce dont tu as besoin en photo, lorsqu'il partira pour plusieurs jours je pourrais revenir faire des copies, mais pour l'instant on va faire avec ça. Tu crois que ce Malyen et ce Orphé ils connaissent Insta ? » Parce qu'il fallait bien avouer qu'Isma était devenu un pro dans le déterrage de fantômes, néanmoins, il s'agissait des siens dans le cas présent.













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“i'll get over it, i just gotta be dramatic first.” & Petit sourire aux lèvres aux dires du proclamé Batman, un haussement d'épaules et quelques secondes de réflexion : « Il faudrait que tu m'invites à la prochaine soirée pour que j'puisse faire mon choix. » Et ça se mue insidieusement en air franchement carnassier, calculé ou non, à se le demander, vu ses habitudes peu contrôlées. Comme si Isma allait se contenter de lui servir son prochain repas sur un plateau, la blague est de rigueur, malgré tout. Une bonne excuse pour passer du temps avec lui, avant toute autre chose, jamais à court de prétexte pour s'immiscer à ses côtés en toute circonstance. Prétendra ce qu'il veut, le Calloway, derrière ses grands airs, qu'il ne sera jamais capable d'évoluer sans l'approbation de son frère, sa présence immédiate en cas de questionnement existentiel. Bouffée de tendresse qu'il lui inspire, sans doute n'a-t'il pas idée d'être, avec Emilio, le seul être sur cette Terre que le danseur admire et respecte avec autant de sincérité. Pilier de son existence, Romeo est heureux de partager ces semaines sous le même toit, rassuré de le savoir à proximité. Peu confiant, après ce qui a pu lui arriver, même si sous couvert d'humour, il ne l'avouera jamais. Presque à chercher avec une frénésie non dissimulée la preuve que cet inconnu l'a bien poignardé à cause de Larry. Qu'il ne s'agit pas là, seulement, d'une erreur de sa part, à lui. Pas si Isma se retrouve en danger par sa faute, à lui. En voudra déjà suffisamment à leur géniteur si le cadet se retrouve à son tour dans la ligne de mire de ce cinglé.

Pas besoin de mots supplémentaires pour ancrer une fois de plus le peu d'estime qu'ils peuvent avoir pour Larry. Sans doute ce qui les a liés, au premier abord, entente tacite à son propos. Différent avec Tamara, avec laquelle il n'ose soulever le sujet qu'à demi-mots souvent moqueurs, mais toujours plus prudents. Il les connaît, les moyens qu'a mis le père pour encourager sa réussite, et rattraper sa chute, ensuite. Ceux qu'il met toujours, d'ailleurs, en soutenant cette rééducation qui n'a plus aucun sens, réellement. « Plan cul 369, alors, attends que j'réfléchisse... » Se démonte pas, Romy, à faire mine de chercher dans le fond de sa mémoire en comptant sur ses doigts avant d'avancer sa connerie : « Je devais avoir dix-neuf ans, tu crois franchement que je m'en souviendrais ? » Difficile de garder son sérieux même face aux preuves affligeantes, se laisse entraîner sur le chemin de la vanne même s'il n'y a pas vraiment de quoi en rire. Dossier en main, qu'il agite sous les yeux de son frère, l'excitation martèle sa chair et affole son palpitant à mesure qu'il laisse le document dans les mains d'Isma, et se remet à fouiller. « J'ai l'impression d'être dans un thriller ! » Il s'exclame à haute-voix, le genre de propos spontané qui ne peut certainement pas être exprimé devant tout le monde, ce qu'il a tâché de s'ancrer dans la tête depuis môme, mais parfois, ça ressort. Surtout dans cette maison, qu'Ismaël compare avec celle d'un film d'horreur que Romy ne connaît que de nom. Pas son rayon. Préfère de loin les épopées fantastiques et les héros auxquels il peut facilement s'identifier. « File, je m'en occupe ! » En ébullition, l'homme redevenu gamin qui joue du flash pour tout enregistrer, ne rien laisser au hasard, même si certaines photos seront certainement rendues floues par l'enchaînement frénétique de ses gestes. « Allons, tirons-nous, je répète, tirons-nous avant que l'ennemi n'arrive ! » Exclamation bruyante après avoir refermé le tiroir à clé, avoir remis cette dernière à sa place, non sans laisser une dernière fois ses doigts traîner sur ses propres trophées, songeur.

« N'oublie pas de remettre le tien à sa place. » Un conseil, en traînant sa jambe à travers la pièce pour ramasser celui d'Ismaël, le lui tendre à bout de bras. « On va regarder ça tout de suite, pour insta, allez, viens, on s'en va. » N'aime pas y passer plus de temps que de raison. Pas quand il se remémore sans peine les longues discussions ayant rythmé les échanges de Larry avec chacun d'entre eux, dans ce bureau, depuis des années, et que ça lui colle des frissons dans la nuque à mesure qu'il s'en détourne pour de bon.
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