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 dark side of the moon - lazare

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Ruben Mendoza
- le christ cosmique -
Ruben Mendoza
- le christ cosmique -
damné(e) le : o26/12/2020
hurlements : o1176
pronom(s) : oelle
cartes : ofurelise <3 (ava) ; heresy (sign) ; moodboard par le meilleur des procureurs du monde
bougies soufflées : o44
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Le vent frais, humide des nuits d'Hiver d'Exeter berçait mollement les feuilles tout autour de lui. Doigts gelés, crispés sur son téléphone, Ruben gardait son regard rivé sur la grande masure sise à quelques mètres à peine de son arbre. Perché qu'il était, à retenir souffle et battements de coeur depuis plusieurs minutes. Les chiens avaient été sifflés par leur maître et il lui avait cru entendre une porte claquer. Mais il n'en était pas certain. La certitude finirait par arriver, Andreas le lui avait promis. Quelques caractères noirs qu'il avait pourtant entendus clairement à ses oreilles, aussi clairement que si son ancien colocataire s'était trouvé juste à côté de lui. Souffle toujours court, perché dans son arbre. Téléphone serré contre son coeur comme s'il s'était s'agit de la main de son ami, pour mieux se rassurer. Ses oreilles finirent par capter le raclement caractéristique de pneus sur des gravillons. Les aboiements, les grognements et autres invectives désagréables s'étaient achevés. Ne restait plus que cette lumière qui signifiait que la maîtresse du moment de Monsieur le Maire était toujours à quai. Mais qu'importait. Ruben se foutait d'elle, elle était parfaitement humaine, elle. Il était donc temps de descendre de son arbre et de s'échapper dans la nuit noire.

Il l'aimait bien pourtant cet arbre. Il l'aurait appelé Marcel, pour peu qu'il ait dû passer la nuit entre ses branches. Aurait pu y laisser son empreinte, les initiales de son nom dans son écorce, mais il avait mieux à faire.
Il était toujours à même de revenir.

Bien sûr qu'il reviendrait. Le Maire avait un comportement plus qu'étrange depuis plusieurs mois, qui concordait presque avec tous les éléments déroutants qui se produisaient en ville. Ruben n'était pas idiot, il avait bien vu que l'homme -enfin, Homme était un bien grand mot- ne clignait pas des paupières comme autrui. Avait dû se résoudre à admettre que non, il n'était pas un agent dormant Reptilien, mais juste atteint de conjonctivite. Mais c'était bien avant que l'homme ne commence à agir vraiment étrangement. Et le chercheur de vérité n'avait pas manqué de relever le point de bascule, celui à partir duquel tout avait commencé selon lui : la cérémonie organisée en l'honneur de Paula Merrick, une jeune fille portée disparue puis retrouvée au beau milieu de la forêt dans des circonstances plus qu'étranges. Comme toujours à Exeter, la police n'avait pas été d'une grande efficacité. Une vidéo avait hypothétiquement été tournée dévoilant le Maire en train de deviser avec un homme comme une ombre, qui était supposément un membre de l'équipe municipale. Puis cette vidéo avait disparu dans la nature. Un comble, sachant que rien ne disparaissait vraiment sur Internet.
Alors quoi, il l'avait rêvée, cette vidéo ? C'était possible, Ruben savait que son esprit embrumé lui jouait fréquemment des tours. De brefs instants de lucidité avant de re-plonger à corps perdu dans les recherches, InfoWars en fond, Fow News sur un écran, des zététiciens débattant de pseudo-sciences sur un autre. Le cerveau en stimulation constante au fond de son bureau, ébullition systématique et nécessaire. S'il n'avait pas tout ça, il aurait eu la sensation de surnager. A moins que ça n'ait été l'inverse, et qu'il ne se soit déjà noyé complètement dans le cumul d'informations.

Noyé, par tout et le reste, depuis des années. Mais remonter à la surface avait ses avantages. Celui de réaliser que les caractères noirs notés sur l'écran de son téléphone renvoyaient une date qu'il attendait depuis un petit moment. L'anniversaire d'Andreas, le 23 Janvier. Il ne s'en serait pas souvenu s'il avait passé sa vie noyé dans celle des autres, si ? Une manière comme une autre de se rassurer en trottinant en pleine nuit jusqu'à sa vieille maison. Des preuves plein les mains et son "échec" déjà oublié, concentré qu'il était sur l'instant présent. Andreas n'allait pas tarder à débarquer pour passer la nuit. Ce n'était pas ce que Ruben avait prévu pour l'anniversaire de son meilleur ami. Lui qui ne planifiait rien avait pourtant décidé de mettre les petits plats dans les grands pour lui. Qu'Andreas vienne ce soir en particulier plutôt que le lendemain n'était rien de plus qu'une légère entorse à tout le reste. Après tout, se retrouver perché dans un arbre, coursé par les chiens du Maire dans le jardin privé de ce dernier, n'était pas prévu non plus. Et pourtant il y avait survécu.

Répercussions nébuleuses dans son esprit vaporeux. Les inhibitions s'étaient envolées si rapidement, après l'Incident. Lointaines et passagères, parce que le monde ne s'empêcherait finalement jamais de tourner. Il n'était pas capable de l'arrêter, Ruben, et ne le tenterait certainement pas plus. Mais s'il pouvait aider, ne serait-ce qu'un peu, à secouer le tapis pour révéler toutes les saloperies planquées dessous, alors il serait heureux. Pour la vérité. Parce qu'elle leur avait toujours été vitale, à Frida comme à lui. Que c'était son absence qui l'avait arrachée à ceux qui l'aimaient.

Balancement de bassin dans le salon, Pink Floyd à fond pour accompagner sa redécouverte des photos prises sur son appareil numérique. Il n'avait pas eu besoin de refaire le lit de la chambre, il était déjà prêt depuis belle lurette. Jamais défait par qui que ce soit d'autre que ses invités, puisqu'il ne dormait pas dedans. Le canapé du salon l'accueillait à bras ouverts à chaque fois que son corps dépassait ses limites. Et, s'il avait envie de calme, il y avait toujours la petite banquette militaire au fond de son bunker. L'esprit et les pensées vagabondes, perdus au profit du rythme. Des fois il avait l'impression de ressentir l'énergie des autres avant de les apercevoir. Se dirigea vers la porte d'entrée avant qu'Andreas n'ait eu le temps d'y frapper pour le faire entrer.

-T'as faim au fait ? J'ai faim.

Comme s'ils s'étaient quittés la veille. Comme à chaque fois. N'était-ce pas exactement le cas, après tout ? Famine au creux des membres plutôt que de l'estomac, pourtant. Cette faim ancestrale que seule la danse semblait capable de rassasier depuis des années. Mais il n'en ferait rien, Ruben. Elle était paresseuse, ce soir. Il irait danser demain, si nécessaire. Un sourire plein de dents, solaire, en se dirigeant vers la cuisine. Par dessus l'épaule, parce qu'il savait qu'Andreas le suivait déjà.

-Une bière aussi ? Deux ? Il était en forme, Monsieur le Maire, alors ?

Mains lestes et souples sur la poignée du frigo. Il en sortit de quoi accueillir son sauveur, mais rien pour célébrer son anniversaire. Ce n'était pas encore l'heure. Deux bouteilles de bière, une dans chaque main. Quand il se rapprocha enfin d'Andreas, ce fut parce que les rebords de la table en formica qui les séparait étaient un excellent décapsuleur à bière. Le chuintement caractéristique du liquide s'imposa entre les deux amis, se manifesta physiquement en la bouteille fraîche qu'il tendit à Andreas.

-Tu sais, je me voyais vraiment dormir dans cet arbre. Tu me sauves la vie une fois de plus.

Merci, tacite, assumé dans le regard chaleureux posé sur son ami. L'envie d'enrouler un bras autour de ces épaules qu'il devinait fatiguées, mais l'impression que ce n'était ni le lieu, ni l'heure. Alors il fit tinter sa bouteille contre celle de son compagnon. S'offrit une gorgée de bière et une bouffée d'air frais, la sensation de toujours être plus capable de respirer quand Andreas n'était pas trop loin de lui.




i have become
comfortably numb



Dernière édition par Ruben Mendoza le Dim 19 Déc - 0:36, édité 1 fois
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Lazare Sinclair
- la grand-mère à moustache -
Lazare Sinclair
- la grand-mère à moustache -
damné(e) le : o28/12/2020
hurlements : o1661
pronom(s) : oshe/her.
cartes : o(av/icons) fürelise (cs/sign) tucker, blondieressources.
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-- ruben & lazare.

Il avait quitté le palais de justice avec la même démarche assurée que d'habitude. Lorsqu'il sortait de ce grand bâtiment qui regorgeait d'histoires, il avait toujours l'impression d'avoir accompli de bonnes actions, et de racheter une parcelle de son karma ; quelques notes positives pour équilibrer la balance. Il n'était pas fier de ce qu'il venait d'entreprendre, amoncelant les uns aux autres un nombre impressionnants de mensonges, afin de justifier son appel. Il était arrivé sur les lieux à temps pour accueillir la venue de monsieur le maire, et s'était empressé de réfléchir à la meilleure manière de passer pour un allié, et non un ennemi. L'homme avait été en colère, déblatérant sans retenu son avis sur une personne qui avait osé franchir le périmètre de son domicile. Le procureur ne pensait pas qu'il mentionnerait l'incident, mais il semblait être dans un état trop important de nerfs pour changer de disque. Une aubaine pour Lazare, qui avait attrapé l'occasion au vol pour lui certifier que l'individu serait retrouvé par ses propres soins, et qu'une plainte serait une perte de temps. Lazare ne savait pas si Ruben avait été vu de près ou non. Le propriétaire des chiens avait-il pu voir son visage ? Si Lazare pouvait persuader qu'il était inutile de s'attarder sur cet inconnu qui devait certainement passer par là par hasard, alors il devait sauter sur l'occasion.
Jamais un plaidoyer n'avait été aussi branlant, et s'il avait convoqué ses plus belles paroles pour le convaincre que rien de grave n'était arrivé, et que l'important était que le fugitif ne reviennent pas, il ne savait pas si la flèche avait atteint sa cible ou non. Il avait été forcé de lui assurer qu'il se chargerait lui-même de juger et punir l'homme qu'il venait à récidiver. Son poing se contractait parfois pendant qu'il parlait, un : ruben, tu fais chier qui tournait dans son palais mental. Une mélopée sans rancune, plutôt un soupir face à une erreur qu'on ne peut s'empêcher de chérir.

Il n'en voulait pas à Ruben d'être ainsi, malgré les désagréments que cela pouvait leur apporter à tous les deux. Il lui pardonnait tout ; n'écartait jamais rien de ce contrat qu'il avait signé avec lui-même, des années en arrière. Celui stipulant qu'à la manière qu'il jugerait le plus efficace, il devait prendre soin de lui. Alors aller à la rencontre du maire, et s'attarder sur des excuses qu'il ne pensait pas -pour l'avoir dérangé sans raison valable- étaient justifiés, pour le bien de son meilleur ami. Il ne manquerait pas de lui mettre une tape derrière la tête pour le rappel à l'ordre, mais oublierait immédiatement que son ami se trouvait dans une mauvaise passe. Ça sert à ça les amis, non ? C'était du moins, ce qu'il entendait dire, venant de personnes normales.

En fuyant du bâtiment où il travaillait pour une partie de ses activités, il n'avait pu s'empêcher de jeter des coups d'oeil méfiant par-dessus son épaule, craignant d'y voir apparaître n'importe quel visage paraissant suspect. Un brin de paranoïa qu'il traînait avec lui, à cause du reste de ses activités qu'il préférait ne pas ébruiter. Toujours l'impression d'être épié, analysé, afin d'être neutralisé. Il avait regagné sa voiture, crachant entre ses dents le soulagement de s'être sorti de cette conversation qu'il ne maîtrisait pas autant qu'il l'aurait souhaité.
Contact allumé, il était parti : direction, le domicile de Ruben.
Il connaissait la route par coeur, à force de l'avoir emprunté pour rejoindre son meilleur ami. Le virages se prenaient sans qu'il n'y pense, l'esprit encore perdu sur les preuves que devait lui fournir le photographe. Il avait l'habitude d'entendre les théories délurées qu'il lui servait parfois, mais écoutait toujours les suivantes avec la même attention appliquée. Ruben avait raison, quelque chose n'allait pas avec celui qui était à la tête de la ville, et protéger ce coin perdu faisait partie de son travail. Il avait confiance en son meilleur ami malgré tout, et saurait reconnaître si ses avertissements seraient viables ou non.

Il arrive devant la porte, dossiers sous le bras, soufflant légèrement afin de chasser la fatigue qu'il accumulait depuis bien trop longtemps. Il n'a pas besoin de frapper à la porter, cette dernière s'ouvrant d'elle-même sur un visage qu'il ne connaissait que trop bien. Pas besoin de mondanités entre eux, pas de bonjour inutiles. Il ne répond pas à sa question, se contente de le suivre à l'intérieur de sa maison, refermant la porte derrière lui. Il réagit à l'évocation d'une bière, levant le pouce en l'air afin de montrer qu'il était partant. Il soupire ensuite, relâchant la pression que cette entrevue avait déposée sur ses épaules déjà trop contractées. Mais il ne s'accordait aucun moment de répit, et malgré son besoin de décompresser, et de dormir, il comptait bien se mettre directement au travail en s'inquiétant de ce que Ruben avait à partager avec lui. - Tu nous l'as énervé pour la semaine, j'te remercie pas. Il prononce ces quelques paroles en attrapant la bouteille qu'il lui tend, lui jetant un regard entendu. Il ne pouvait pas lui en vouloir, mais souhaitait qu'il arrête ses conneries. - Il a été très éloquent à propos d'un individu qui aurait pénétré chez lui. Je lui ai promis de te mettre la main dessus. Il lui adresse quand même un sourire, en faisant tinter sa bière contre la sienne, la tenant entre son index et son pouce, par le goulot. - La prochaine fois, je te laisse en haut de ton perchoir, et je m'arrange pour que tu chopes la grippe. Sourire toujours présent, lui signifiant qu'il plaisantait.

Il avale quelques gorgées de bière, dépose son porte-documents dans un coin au hasard de la table, et s'y adosse en croisant les bras. La bière toujours dans sa main, il a un air ailleurs, traits affaissés par la fatigue. - Alors, je t'écoute. Tu en es où dans tes recherches ? Il aurait pu faire un break, profiter de retrouver son meilleur ami pour lui demander comment il allait, ce qu'ils comptaient manger ce soir -puisqu'il avait faim. Mais ce n'était pas dans ses habitudes, Lazare allant toujours à l'essentiel, ne vivant que pour les missions qu'on lui confie. - Tu as pu entendre quelque chose avant qu'il ne lâche ses chiens ? Il reporte sa bière à ses lèvres, en dardant sur son ami un regard fatigué.



BURN WITH ME TONIGHT
i got all i need, when you came after me. fire meet gasoline, i'm burning alive and i can barely breathe, when you're here loving me, fire meet gasoline, burn with me tonight.
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Ruben Mendoza
- le christ cosmique -
Ruben Mendoza
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Un temple de courants d'air, sa tête. S'y brassaient le vent et les idées, s'amoncelaient les concepts, aussitôt happés par le trou noir qu'était devenue sa mémoire. A trop la charger d'inutile, le concret n'imprimait plus aussi bien les cellules grises de Ruben. Perdu, dans sa tête, dans sa vie. Frénésie incessante depuis l'Incident, et le monde qui tournait des fois bien trop vite tout autour de lui. Qu'importait qu'il tourne comme un derviche pour tenter de rattraper le rythme effréné du temps ou de ses propres idées. Le guédé n'y arriverait certainement jamais. Alors il en avait pris son parti, avait appris à s'accommoder de toutes ces spécificités qui faisaient sa nouvelle psyché. Les idées qui s'échappaient étaient toutes notées quelque part, toujours. Le plus difficile restait ensuite de savoir où elles avaient été remisées, pour être mieux exploitées. Il voyait sa tête comme le noeud magistral d'une multitude de pelotes de fil emmêlées entre elles. Savait aussi bien comment suivre un filin coloré que s'arrêter devant la radiance de toutes les couleurs mélangées entre elles. Admiratif, toujours, lorsqu'il lui semblait être capable d'apercevoir l'iceberg hypothétique en entier. Ruben n'était pas du genre à se contenter soit de la face visible, soit de la face invisible de ce dernier. Et qu'importait si le reste de l'Humanité n'était pas prêt à recevoir la vérité toute entière. Des tréfonds de son brouillard, Ruben savait que le monde n'était pas forcément prêt pour ces informations. Mais il viendrait, le jour où les caractères notés sur son blog, disséminé sur les forums, éparpillés dans sa propre demeure, seraient tous assimilés et compris. Les courants d'air dans sa tête s'échapperaient de leur palais pour se répandre en ouragans sur la surface du monde.
L'ouragan de la vérité.

Regard tendre sur les traits éperviers de son meilleur ami. Lui aussi, il serait capable de la comprendre, cette vérité. Il en approchait, pas à pas, rien qu'en étant le procureur de tant d'affaires qui n'attendaient d'être démêlées. Bientôt il comprendrait, Ruben en était certain. Ricana dans sa barbe poivre-sel avant de s'asseoir sur la table en formica, juste à côté de son compagnon, regard trop vif posé sur le profil aquilin de Lazare. Bien trop amusé par les événements de la soirée. Il haussa les épaules, enfant insouciant devant l'ire du monde. S'il ne faisait pas ce qu'il faisait, personne ne serait jamais au courant de rien. Ses doigts carrés se faufilèrent jusqu'à la main libre de son ami. Parfaitement à l'aise avec le corps de l'autre, alors que Ruben posait ladite main sur sa cuisse.

-Félicitations, Monsieur le Procureur, tu m'as mis la main dessus. C'est le Maire qui va être ravi.

Œillade de connivence, alors qu'il retirait sa main de celle de Lazare. Ne se préoccupait plus des règles ou des convenances depuis bien longtemps, ce poids échappé de ses épaules depuis plus d'années qu'il n'en comptait. Se contenta de savourer la chaleur de cette main sur sa cuisse dans un soupir, avant de s'offrir une nouvelle gorgée de bière. Acheva les envies volatiles dans le houblon, celles de faire remonter cette main là où elle savait parfaitement aller. Il connaissait Lazare. Un chasseur de vérité, tout comme lui. Il ne passerait pas facilement à autre chose. Par chance, Ruben avait une réponse parfaitement satisfaisante à lui donner. Il s'agita sur le rebord de la table, un signal pour que Lazare s'occupe de sa propre main. Voyant qu'il n'était pas question de changer de sujet ou d'occupation, le photographe sauta souplement sur le sol.

-Ca dépend, tu m'expliques comment tu t'arrangerais pour me filer la grippe avant ou après que je t'aie dévoilé tous mes secrets ?

Un bref coup d'œil à son ami, vif et amusé. Bien trop heureux d'avoir toute son attention, Ruben. Un enfant dans un magasin de jouets, à chaque fois qu'il retrouvait Lazare Sinclair. Il finit par tourner les talons, louvoya jusqu'à son salon. Il n'était pas question de lui faire perdre d'avantage de temps, et le brun avait toute une série de clichés à étudier. Ils ne seraient pas trop de deux pour ce faire.

-C'est par ici. Fais attention de pas te prendre les pieds dans les boîtes, c'est le nouveau château en carton de Sir Huxley, le temps que je remette tous mes dossiers dedans.

Où était-il, d'ailleurs, ce chat ? Sûrement parti compter fleurette aux minettes du quartier. Ruben se faufila souplement jusqu'au canapé et s'y assit, tira le sac de couchage qui lui servait d'ordinaire de couverture. Le jetant de côté, il récupéra enfin la boîte de Pandore qui refermait tous les secrets municipaux qu'il avait récoltés jusqu'alors. Le reste était sur son ordinateur portable, laissé à l'abandon devant eux sur la table basse. Il déposa un premier dossier sur les genoux de Lazare avant de se tordre pour attraper sa sacoche. Son écriture droite et propre recouvrait l'intégralité des pages, assortie d'une multitude de clichés et d'observations diverses. On y voyait le Maire s'entretenir avec deux membres du Conseil Municipal, connus, reconnus. N'ayant aucune confiance en la qualité de préservation des données du numérique, Ruben s'était occupé de retranscrire la trentaine de secondes d'entretien entre les trois hommes à main nue, dans le dossier qu'il avait remis à Lazare. On y parlait de ce corps retrouvé au niveau d'un des générateurs de la ville. Un collègue aux trois hommes. Retrouvé mort, électrocuté, à cinq cent mètres de l'endroit où il était supposé être : la place de l'Hôtel de Ville.

-Je sais plus si tu l'avais vue, cette vidéo. C'était pas toi qui t'occupais de cette enquête, d'ailleurs ? Comment ça s'était conclu, déjà ?

Il courait bien trop de lapins en même temps. Beaucoup trop pour réussir à tout suivre sans s'y perdre. C'était peut-être même la raison principale de ses problèmes, mais Ruben manquait de bien trop de recul pour s'en rendre compte. Ses doigts carrés s'enroulèrent autour de son petit appareil photo numérique. Il se baissa au-dessus de l'écran, scanna les photographies qu'il avait pu prendre. Des floues et des ternes. Une d'entre elles pourrait être vaguement exploitable, mais, plus que les images, c'était le son qui l'intéressait. Il brancha l'appareil à l'ordinateur portable, laissa l'ensemble mouliner dans le vide. Si lent. Bien plus lent que le cours de ses pensées.
Se raccrocher à autre chose, pour ne pas se laisser perdre dans le tourbillon. La faim engourdissait ses sens, ramollissait ses défenses. L'envie de danser courait comme un flux électrique le long de ses jambes, agitant son genou gauche. Il se rapprocha de Lazare, glissa son menton par-dessus son épaule. Nota que l'homme avait changé d'eau de cologne.

-Ca te dérange si je mets un peu de musique ?

Du coq à l'âne, mais qu'y pouvait-il ? Lazare sentait effectivement très bon, il n'allait pas le nier. Et une de ses mains était déjà posée sur la télécommande de sa vieille chaîne stéréo. Indépendamment de la réponse de son compagnon, les vieilles enceintes crachotèrent puis laissèrent passer un filet de musique. Les chanteurs de Pink Floyd se turent doucement, un murmure pour ne pas brouiller la concentration de Lazare. Ruben déposa son menton au creux de l'épaule de son compagnon, regard noir toujours rivé sur sa propre écriture. Huma le parfum en cherchant à en définir les différentes fragrances avant d'abandonner, se laissant porter naturellement par la musique.

-T'as changé d'after-shave, non ? Il sent bon.

Ils avaient toujours été comme ça, depuis des décennies. Tactiles. Ruben, principalement. A moins qu'il ait été le seul à l'être, et ne s'en était jamais rendu compte. Les doigts de sa main libre s'agitèrent dans l'air, distraitement, valsèrent au rythme des guitares et des basses. Lazare avait dit qu'il était fatigué. La lassitude de ses propres membres s'alourdit alors qu'il se concentrait sur l'idée. Peut-être que s'il y pensait suffisamment fort, cela aiderait son compagnon à se sentir moins fatigué. Ca avait eu l'air de fonctionner, quelques fois.  






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Lazare Sinclair
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-- ruben & lazare.

Il a le regard de celui qui n’a pas eu de réelle nuit de sommeil depuis des semaines, voire des mois. L’oeil assez vitreux, échappé de l’attention de son partenaire, lui qui en règle générale regardait toujours son interlocuteur en face. Il posait la question comme si elle était évidente, souhaitant savoir ce qu’il avait bien pu apprendre sur Monsieur le Maire qui pourrait justifier de s’introduire dans son espace familial comme un vulgaire brigand. Lazare connaissait assez son meilleur ami pour savoir qu’il ne lui mentait pas, et qu’il pouvait lui fournir des informations, comme il le lui avait indiqué durant leur échange téléphonique. Il avait les épaules affaissées, et sa bière pendait mollement au bout de ses doigt. L’attention focalisée nulle part, sur un point invisible, les oreilles presque bourdonnantes d’un silence qu’il s’imaginait. Il peut presque sentir le regard de son ami le lorgner, n’y fait plus attention depuis le temps. Il a souvent cette sensation qu’il le regarde réellement, avec autre chose au fond des prunelles que la crainte ou la haine de ceux qu’il côtoie jour après jour à son travail, ou dans sa vie plus personnelle. Ce même regard, qu’il aime intercepter dès qu’il en a l’occasion, a un pouvoir sur lui. Il aime savoir son ami tout près de lui, assez pour pouvoir percevoir l’éclat de ses yeux noisettes.

Il sort de ses songes en sentant la main de son ami s’emparer de celle qui ne tenait pas la boisson, afin de la déposer sur une de ses cuisses. Il s’aperçoit alors que Ruben s’était installé sur la table, et relève les yeux afin de lui sourire. Il appuie légèrement cette main sur le tissu, dans une pensée secrète qu’il ne dévoilera pas, songeant à un indécent : il n’est pas le seul à être ravi. Il n’en dit rien, laissant seulement ses doigts à la place exacte où il les avait posés pour lui. Il aurait pu se contenter d’en rire, puis la retirer ; mais il aimait ce contact qui lui paraissait pourtant si détestable venant des autres. Tout était différent avec Ruben, il avait en lui une foi infini, et une tendresse qu’il n’avait jamais su lui exprimer. Il ne réagit pas verbalement, reste ainsi à lui sourire l’air un peu absent.
Il retire sa main en sentant que son ami est sur le point de descendre, et dépose sa bière sur la petite table avant de faire craquer ses doigts pour les dégourdir ; l’impression que ses membres entiers sont endormis. Il récupère sa petite bouteille de bière, et pince sa langue entre ses dents en l’entendant le questionner concernant ses méthodes pour donner la grippe. Il hausse les épaules, trouverait un moyen.

Il s’avance à sa suite, levant les pieds assez haut pour ne pas se les prendre dans les cartons qui étaient échoués au sol. Il pouvait presque imaginer la boule des poils rousse qui servait de compagnon d’intérieur à son meilleur ami, s’y engouffrer pour y faire la sieste. Lui n’avait jamais eu d’animal de compagnie ; en dehors de ses frères. Il aimait bien la petite bestiole qui gambadait parfois dans ses jambes. En temps normal, concernant d’autres habitants, peut-être qu’il se serait moqué de savoir qu’un animal trainait dans les environs. Mais il était heureux de savoir que Ruben n’était pas seul, et qu’il pouvait partager son temps avec un compagnon à quatre pattes durant ces longues heures où il le savait plongé le nez dans des affaires obscures. Il se surprend alors à chercher le petit animal des yeux, regard plissé pour mieux distinguer les mouvements. Absent ; le chat avait dû sortir.
Il le suit jusqu’au canapé, et s’y installe à ses côtés, posant la bière sur la table basse face à eux. Il attrape les dossiers échoués sur ses genoux, satisfait par la rapidité de son ami qui semblait ne pas vouloir perdre de temps. Ils avaient la nuit devant eux, et Lazare s’en réjouissait, la compagnie de son ami étant toujours appréciable, malgré quelques égarements lorsque quelques sujets arrivaient sur le tapis. Les débordements n’entachaient en rien le plaisir que le procureur ressentait lorsqu’il passait du temps avec lui. Et il aurait répudié quiconque aurait eu l’audace de prétendre le contraire. Il se jette immédiatement dans l’étude des documents, les informations passant d’une main à l’autre, regard parcourant grossièrement les pages noircies d’écritures pour l’heure ; dans l’idée d’avoir une vue d’ensemble sur ce que son ami lui offrait là. Il était patient, Ruben, pour faire tant de retranscriptions quand la plupart se contentait des joies du numériques. Mais Lazare n’en était pas étonné. Il le savait prévoyant, pour ce genre de choses.

Il hoche la tête lorsqu’il demande s’il était sur l’affaire, ayant lui-même opéré bon nombre des interventions concernant ce mystère. La procédure avait été accélérée, et les preuves jugées irrecevables. L’argument bidon : vidéo de mauvaise qualité, l’homme dessus pouvait être n’importe qui. Qui d’autre qu’un juge corrompu pouvait avaler une défense pareille ? Il avait également crié au montage, victime d’un coup monté. La preuve que le Maire était un homme intouchable, et qu’il serait presque impossible de l’atteindre de manière légale. Il repose les feuilles sur ses jambes, en attrapant d’autre pour les parcourir.

- L’affaire avait été classée sans suite. Tu imagines bien qu’aucun n’a voulu poursuivre une figure aussi importante.

Il était écoeuré par ce genre d’affaires, lorsque les intérêts de la ville passaient après l’image d’une personnalité publique. Il y avait tant de malfrats qui étaient libres à cause de ce genre de décisions altérées ; il exécrait ces faux verdicts. Lui était trop droit pour laisser l’argent ou la gloire faire faiblir sa soif de justice. Et il savait que Ruben, plus que quiconque sur cette terre, était fait de ce même bois. Obsédé par cette vérité qu’il recherchait dans chaque recoin, à se perdre entre tout ce que le monde a encore de dissimulé en son sein.

Il fait un signe négatif de la tête lorsqu’il lui demande l’autorisation de mettre de la musique. Un bruit de fond ne le dérangeait pas, et il savait son compagnon bien mieux concentré une fois baigné dans la mélodie. Il le laisse alors faire, sans remarquer cette proximité qui n’était plus un problème entre eux depuis bien des années déjà. Ils avaient passé tant de temps ensemble, avaient traversé tant d’épreuves, et apprécié tant de rapprochements. Il laisse son attention ricocher un instant sur le papier, en sentant le menton de Ruben se poser contre son épaule. Il tourne la tête pour le regarder, par simple réflexe, puis se recentre sur les documents. Il bouge sur le canapé, se rapprochant de son ami afin de coller complètement leurs cuisses, lui permettant de caler mieux sa tête par la même occasion. Il ne réfléchit pas à ce geste, totalement motivé par une habitude qu’il ne perdrait jamais, celle de rapprochements qui lui faisaient toujours du bien. S’il avait vu un de ses frères agir de la sorte, il l’aurait certainement traité de fragile, intérieurement.
Il repose les quelques feuilles sur ses cuisses, et tapote sa joue avec deux de ses doigts, un sourire fatigué aux lèvres.

- Je te le prêterai quand t’auras décidé de raser tout ça.

Il sourit et enlève ses doigts.

- Mais ça serait dommage, ça tient chaud l’hiver.

Il aimait bien cet air que lui conférait sa barbe, il l’avait toujours trouvé beau ainsi. Mais l’hiver était une meilleure excuse pour qu’il ne s’empare pas d’un rasoir pour retirer cette ombre qui s’étalait sur ses joues. Il retourne ses yeux fatigués vers l’affaire qu’ils analysaient avant cette remarque, en essayant de les garder ouverts, de toutes ses forces. Il laisse son compagnon s’agiter à côté, sentant la tête de ce dernier de plus en plus lourde contre son épaule. Et sentant, lui, une énergie nouvelle le parcourir. Il en ressent un profond frisson le parcourir, revigoré peu à peu, un souffle se répandant dans l’ensemble de ses membres, facilitant à ses yeux le seul fait de rester ouverts. Il voit la main de son ami s’agiter dans son champ de vision, et a immédiatement un frisson, pressentiment désagréable, une sensation qu’il n’aurait pas du ressentir. Il se racle alors la gorge, et essaie interrompt Ruben. Il glisse sa main contre la cuisse de son ami, pour attirer son attention. Lui caresse légèrement.

- Tu disais pas avoir faim ? Tu veux qu’on commande quelque chose ? On risque d’en avoir pour la nuit, tu vas finir par crier famine.

Il attrape son téléphone de son autre main, dans sa poche arrière, prêt à composer le numéro de n’importe quel restaurant livrant à domicile. Ils auraient pu cuisiner eux-mêmes, mais ils avaient du pain sur la planche concernant des affaires plus importantes, et n’avait pas de temps à perdre. Mais si son ami en avait envie, ils pouvaient s’y contraindre quand même. Il s'étire légèrement, essayant de se défaire des frissons qui parcouraient son corps, accordant un regard de biais vers Ruben.

Il lui dépose le téléphone sur les jambes afin qu’il choisisse lui-même ; lui n’avait pas faim. Il attrape ensuite l’ordinateur portable sur la table basse, retirant sa main de sa cuisse, et installe l'appareil sur ses genoux, enlevant les feuilles volantes avant. Il ouvre le fichier de l’appareil que Ruben y avait connecté, et regarde les fichiers qu’il contient en cherchant ce qu’il souhaitait lui montrer.

Il sourit devant l’abondance de données.

- Dis-moi, ça fait combien de temps que tu t’y intéresses ? Tu aurais dû m’en parler bien plus tôt.



BURN WITH ME TONIGHT
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Ruben Mendoza
- le christ cosmique -
Ruben Mendoza
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Il avait toujours été d'un naturel particulièrement optimiste, avant l'Incident. Un naturel spontané mais loin d'être naïf, alors qu'il avait décidé de croquer le monde à pleines dents, quelle que soit la nature ou la qualité dudit fruit mondial. Candide juste pour l'illusion, mais optimiste par passion. Le monde n'était pas aussi sombre et manichéen qu'il y paraissait, il y avait une certaine beauté dans chacune de ses aspérités. Mais ils ne pouvaient pas s'offrir le luxe de croire que l'Enfer était tellement pavé de bonnes intentions que les démons eux-mêmes en étaient devenus des anges. Optimiste mais pas dupe, Ruben. Jusqu'à ce que ses ailes se brûlent devant l'injustice de ce monde. La radiance de l'optimisme s'était faite soleil ardent, ses convictions bûcher sur lequel il se laissait brûler bien trop souvent. Bien trop vaillamment et sans voir où était le problème. Parce que bien des choses avaient changé depuis l'Incident, et même Ruben était capable de le voir, lorsqu'il se forçait à prendre du recul. Les années avaient précipité sa patience dans un gouffre sans fond, et il était incapable de la repêcher. Il n'en avait pas le temps. Il n'en avait pas l'envie. Ses forces devaient être consacrées à bien autre chose que ça. Sans patience, même l'optimisme devenait acharné. Une des nombreuses raisons pour lesquelles le guédé perdait et ses plumes, et son temps, sans même le réaliser. La quantité de dossiers qui s'étalaient hors de leurs cartons, tout autour des deux hommes, comme un témoignage vibrant de toutes les flammes qui léchaient la psyché de l'ancien magistrat. Un Enfer que craignaient ses parents, dont Lazare lui avait parlé, et que Ruben était absolument incapable de remarquer. Perdu dans son univers, perdu dans ses pensées.

Perdu dans cette réflexion qui croissait, croissait encore sous ses boucles noires. Lazare avait l'air fatigué. Se laissant porter par le rythme de la musique, bercé par celui de la respiration de son ami, Ruben avait fermé les yeux. Avait laissé la pensée devenir refrain, s'imposer par dessus les paroles d'une chanson qu'il connaissait déjà par cœur. Ses doigts avaient pris le relais, chassant l'air de multiples arabesques. Danseurs aguerris, le corps du guédé toujours en activité quand un son s'apparentait à une mélodie. Il les laissa faire, parce que c'était ce qui paraissait être le plus judicieux sur le moment. Si Lazare était fatigué, les arabesques avaient le don de le soulager. Et qu'importait s'il sombrait peu à peu dans une douce catatonie. Après tout, il commençait à se faire tard. Mais il était bien, là où il se trouvait. Au calme. Au chaud. Confortablement installé, la chaleur de Lazare tout contre sa peau, le petit tapotement affectueux de ses doigts encore vibrant contre sa joue. Alors les doigts valsèrent, encore et encore.
Jusqu'à être interrompus par une caresse le long de sa cuisse. Les grands yeux du guédé se rouvrirent sous le frisson, gonflés par ce sommeil qui avait commencé à ronger ses forces. Perdu, en chassant une réponse dans le regard épervier de son compagnon. Suspendus dans les airs, ses doigts danseurs s'échouèrent contre le canapé.

-Hein ? Euh, oui, oui j'avais faim oui, tu as raison... 

Il allait le lui concéder, perdu qu'il était par la vague de fatigue qui venait de s'abattre sur ses épaules. Se décala en voyant son compagnon s'activer, rompant tout contact avec lui. Apparemment plus à l'ordre du jour, la chaleur réconfortante de Lazare. Ruben en prit son parti, s'étirant longuement pour restaurer un soupçon de vitalité dans ses vieux os. Il avait l'impression d'avoir pris vingt années d'un seul coup. Un bâillement accueillit l'irruption d'un téléphone dans son champ de vision. Il finit par le prendre pour jouer distraitement à sortir et remettre la coque de protection de l'appareil, cherchant à se concentrer sur ce que lui disait son compagnon. La douceur de son ton, plus que ses mots, le poussèrent à hocher doucement la tête en guise de réponse. Léthargique comme un enfant qui aurait dépassé l'heure de sa sieste. Il se mordit l'intérieur de la joue pour se pousser au réveil. Lazare avait raison, ils allaient devoir travailler toute la nuit, au moins. L'heure était déjà plutôt avancée, et ils n'avaient même pas abordé le plus surprenant dans toute cette affaire. Ruben finit par se redresser, alors que la main encore posée sur sa cuisse venait de s'envoler.

-J'ai besoin d'un bon café, avant. Un grand.

Le téléphone de Lazare tiendrait sa place au chaud. Une main dans les bouclettes et la démarche hasardeuse, alors qu'il rejoignait la vieille kitchenette où trônait une cafetière américaine antique. Le café coulait toujours à flots, toujours chaud, dans cette maison. Se déversa à gros bouillons dans deux mugs à fleurs d'une autre époque, tandis que Lazare s'installait vraiment quelques mètres plus loin. La porte grande ouverte pour s'entendre par dessus la musique. Il n'en avait heureusement pas pour bien longtemps. Juste un bref coup d'oeil à la gamelle d'Huxley. Encore à moitié pleine. Si le chat n'était pas à côté ou dans les parages, c'était qu'il devait être en goguette. Des fois, c'était à se demander s'il n'était pas lui-même cet espion infiltré entre ses murs, qui lui piquait ses enquêtes. Mais Huxley n'avait pas de pouces. Il n'avait aucun moyen d'envoyer sa quantité astronomique de fichiers à ses émissaires. L'honneur était sauf.

-Presque un an. Il y a toujours eu des disparations étranges dans cette ville, je ne t'apprends rien. En tant que procureur, tu dois en voir passer, des affaires de ce genre. Mais il y en a un paquet de vraiment bizarres depuis un an, si tu veux mon avis. Quelques uns de mes contacts ont commencé à en parler sur mes réseaux habituels. Ca m'a mis la puce à l'oreille.

Revivifié en parlant d'un sujet qui lui tenait particulièrement à coeur. Toujours cette fatigue presque anormale au creux de ses os, mais Ruben se savait capable de passer outre. Au pire, il fermerait les yeux cinq à dix minutes sans rien dire à personne, et tout irait pour le mieux. Les deux tasses de café fumantes dans ses mains étaient elles aussi un premier élément de réponse à la question de l'épuisement. Déposant la tasse de Lazare sur la table basse, il se pencha au-dessus de son ami pour décaler l'ordinateur portable dans sa direction. Ses dossiers avaient beau être parfaitement organisés - un paradoxe, quand on considérait l'étendue du désordre dans lequel Ruben évoluait -, il savait précisément quelles informations il souhaitait montrer au procureur. Ses doigts s'activèrent sur le touchpad, ses pensées suivirent un chemin qu'il ne connaissait que trop sur son propre ordinateur. De dossier en dossier, il finit par trouver celui qui recensait tout ce qui l'avait particulièrement intrigué depuis une année. Des rapports entiers d'observations qui aurait pu passer pour ceux de détectives privés chevronnés, des originaux de photos triées soigneusement... La seule chose qui manquait à son dossier était une preuve vraiment concrète : la vidéo de cet enregistrement qu'il avait réussi à retranscrire, mais qu'il n'avait pas eu le temps de conserver précieusement.

-Tu te souviens que la nuit du fameux enregistrement, celle de la soirée de célébrations, un type a été retrouvé par le shérif, mort, sur un des générateurs de secours de la ville ? Sauf que l'affaire a été bien étouffée par la grosse coupure de courant et le début d'émeute qui ont eu lieu au cours de la soirée. Quasiment personne n'en a entendu parler. Je suis prêt à parier que c'est pour mieux planquer la poussière de la Mairie sous le tapis.

De tous les journaux locaux, il n'y en avait eu qu'un seul pour parler du corps retrouvé à côté du générateur. Une bien drôle de coïncidence, en considérant que c'était précisément au cours d'une coupure de courant que l'émeute avait commencé : des enfants étaient introuvables. En cumulant tous ces éléments avec la fameuse vidéo qui lui manquait, il avait de quoi soulever un bon gros lièvre. Les éléments concordaient beaucoup trop bien pour avoir l'air de simples coïncidences. Il finit par se rasseoir lourdement dans le canapé, sa tasse toujours à la main. Manqua de renverser du café brûlant sur son estomac, mais les années d'expérience lui avaient conféré un excellent sens de l'équilibre. Il souffla doucement sur la vapeur qui s'élevait de sa tasse. Sirota le liquide amer avant de se tortiller pour extirper le téléphone de Lazare de sous sa cuisse. Composa distraitement le code pour déverrouiller l'appareil. Il le connaissait par cœur.

-T'as toujours pas changé ton code, hein ? Je me suis toujours demandé à quoi ils correspondaient, ces nombres. Mais peut-être qu'il serait plus sûr d'en changer, non ? T'es peut-être le mec le plus secret que je connaisse, si jamais on me torture au sérum de vérité, tu cours un risque... Et j'ai pas envie de te mettre en danger bêtement comme ça...

Une remarque avec un fond de mise en garde. L'éventualité que des rétributions tombent, surtout de la part du Conseil Municipal plus que louche d'Exeter, était plus qu'envisageable. Et Ruben aimait trop Lazare pour que ce dernier subisse la moindre répercussion, pour peu qu'il arrive ce qu'il redoutait. Il n'avait pas peur pour lui. N'avait jamais eu peur pour lui-même. Mais Lazare, c'était une toute autre paire de manches. Il n'en ajouta pas plus. Se laissa happer par la contemplation des quelques rares icônes colorés qui clairsemaient un fond d'écran d'une neutralité impeccable. Il avait toujours été fasciné par cet aspect de son meilleur ami. Celui qui ne se laissait jamais approcher que sous condition, qui ne trahissait quasiment jamais ce qu'il était ou ce qu'il pensait. Il l'avait vu faire avec d'autres, avait constaté à quel point Lazare était différent avec le reste du monde. L'impression d'être unique lui avait toujours réchauffé et glacé le sang, à l'ancien magistrat. Parce que toute aussi douce que soit cette impression d'une considération profonde, elle n'était pas sans risques pour Lazare. S'il cachait autant son existence aux yeux du monde, c'était qu'il avait de bonnes raisons. Et si Ruben avait toujours eu trop de respect ou d'estime pour son compagnon et ne les lui avait jamais demandées, il comprenait aussi qu'il pouvait être une faiblesse pour Lazare Sinclair. Ses doigts galopèrent sur l'écran tactile, composèrent le numéro d'une pizzeria à proximité qu'ils connaissaient parfaitement. Il passa commande sans se presser. Deux pizzas, quelques bières pour compenser celles qui manquaient dans son frigo. Un bref coup d'oeil à Lazare pour s'assurer d'avoir bien commandé ce qu'il préférait, et la commande était achevée. Il allait rendre son téléphone à son compagnon que ce dernier vibra entre ses doigts. Les iris marrons s'accrochèrent malgré eux sur l'extrait du sms que venait de recevoir Lazare.

-Vous croyez aux Wendigos, dans ta famille ?

Un sourire amusé, innocent, au creux des lèvres alors qu'il rendait le portable à son propriétaire. Ces légendes anciennes faisaient partie des éléments qu'il était venu à étudier, pour ses propres enquêtes. Un folklore particulièrement riche, limite vivant, enveloppait tout Exeter. Mais il avait souvent entendu ou vu Lazare rouler des yeux à chaque fois que les théories de Ruben commençaient à verser vers des explications de cet ordre. Bien plus folkloriques, apparemment trop pour son meilleur ami. Il savait que le dénommé Gabriel, dans les contacts de son compagnon, n'était autre que son cadet. Enoch, s'il se souvenait bien. La langue de Lazare avait fourché bien des années auparavant, appelant le plus jeune par cet étrange surnom. L'occurrence avait été tellement surprenante que l'information était restée gravée quelque part dans la mémoire pleine de trous du guédé.
Et Gabriel venait de lui envoyer un sms très surprenant, avec le mot Wendigo suivi d'une série de chiffres. Fatigué comme il l'était, Ruben n'était pas certain de réussir à faire une autre connexion entre la suite de chiffres que la plus logique qu'il puisse trouver : il s'agissait de coordonnées. L'envie pressante de couvrir l'autre homme d'interrogations. Il l'étouffa en se mordant la lèvre inférieure en même temps que sa curiosité. Baissa les yeux en délaissant le téléphone, l'impression qu'il lui brûlait le bout des doigts.

-Pardon, je ne voulais pas lire tes messages. Il s'est juste affiché tout seul, et tu sais comme je suis, je réfléchis pas toujours suffisamment.

Pas même une remarque contre lui-même, pas même une sorte d'apitoiement ou d'auto-dénigrement. Ruben n'était pas ce genre de personne, il n'en avait ni l'envie, ni la patience. Tout ce qu'il faisait n'était qu'édicter des faits, toujours les mêmes. Une vérité biaisée par le filtre de son esprit confus restait toujours une forme de vérité, non ?
Alors pourquoi se sentait-il aussi coupable ?

-Dans le dossier "vidéos", va sur celle qui s'appelle CCTV 12, tu vas voir. Elle a été prise pile poil la nuit de la soirée pour Paula Merrick, dans la rue où se trouve le local technique avec le générateur. On y voit clairement quelqu'un passer rapidement, mais ses traits ne sont pas suffisamment nets pour une identification formelle. Je suis pourtant prêt à parier que c'est lui qu'on a retrouvé sans vie à côté du générateur.

Voix feule, précipitée. Le besoin de changer de sujet pour ne pas mettre Lazare mal à l'aise. De tous les êtres chargés de mystères qu'il connaissait, traquait ou côtoyait, son meilleur ami était de loin celui qu'il souhaitait le moins brusquer.




i have become
comfortably numb

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Lazare Sinclair
- la grand-mère à moustache -
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dark side of the moon.

--- Open up the curtains. Window watching, people killing, robbing. The sky is falling, falling down. It turn into news and this is the apocalypse.


Il ne relevait jamais les instants où le corps de son meilleur ami commençait à se mouvoir près de lui. Il en avait pris l'habitude, ne cessant jamais de sentir les élans gestuels, même lorsqu'il n'y avait pas de musique. Et parfois, il avait l'impression que ces mélodies, et sa gestuelle, avaient des pouvoirs magiques. L'évidence était là, d'un don que peu d'individus pouvaient avoir de naissance. Mais jamais le chasseur ne laissait ses pensées s'évader vers certaines possibilités. Le pouvoir que son partenaire exercé, par le biais de ces danses qui se trouvaient parfois entraînantes, ne devait pas être questionné ; sous peine de révéler une vérité que Lazare ne serait pas en mesure de supporter. Les circonstances n'étaient pas en la faveur de cette différence, et certainement que l'envie de rester dans l'ignorance était plus forte que celle de se vêtir de vérité. Ruben était trop doux pour que son ami n'est de questions à se poser ; et qu'importe si la fatigue s'en allait alors que les gestes se faisaient de plus en plus amples.

Il ne s'agissait que d'un hasard.
Un pur, et malheureux, hasard.


Pourtant, son esprit ne pouvait s'empêcher de prendre des détours incertains, lorsque la musique s'élevait. Il venait certainement de là, son air un peu détaché ; son regard perdu au loin, aggripé à un point qui n'existait pas. Et pour être également pour cette raison, qu'il l'interrompt. Ne pas le laisser installer le doute. Ne pas le laisser sombrer dans des incertitudes qui n'étaient bonnes ni pour l'un, ni pour l'autre. La nourriture en ultime excuse ; son compagnon ayant précisé sa famine.
La vivacité de Ruben l'avait quittée, afin de laisser place à une létargie plus sommeillante. Le calme s'était installé dans son regard, en même temps que son corps s'était fait moins vif. Lazare relève les yeux, afin de suivre la silouhette de son ancien colocataire du regard. Losque cette dernière disparaît, il reporte son attention sur l'ordinateur posé sur ses genoux, en se demandant quelle quantité astronomique de fichiers il pouvait avoir dans cet appareil. S'il ne partageait pas toutes les idées de son ami, concernant des théories jugées trop fumantes, il n'en était pas moins admiratif de l'énergie utilisée pour mettre tout en oeuvre. Il était d'une persévérance à toute épreuve, et Lazare adorait cette partie de sa personnalité. Le procureur tend l'oreille afin d'entendre les propos de son ami, par-dessus la musique, et hoche la tête dans son coin, comme si l'autre pouvait le voir faire. En effet, il en voyait passer des dossiers étranges, dans ses affaires. Plus encore depuis qu'il était réputé dans son travail, et que ses plaidoiries se faisaient de plus en plus proches de sujets primordiaux pour la ville. Un rictus éclaira furtivement les lèvres de Lazare, à l'évocation de ces contacts, qu'évoquaient le photographe.

Ruben revenu avec une potion magique, pour réveiller les esprits, l'odeur avait tout d'agréable. La fatigue pourrait s'envoler, et laisser place au travail. Dormir était une perte de temps, selon Lazare, et le café était alors un compagnon idéal dans ses pérégrinations matinales. Son ami s'active, les doigts sur le clavier, à chercher un document qui semblait avoir une importance capitale dans leur cheminement de pensée. Le procureur tend la main, et s'empare d'une des tasses fleuries, avant de souffler dessus, le regard rivé sur son ami. Il continue d'hocher la tête, en l'écoutant parler, affirmation après affirmation, pour lui montrer qu'il suivait son raisonnement. Ruben avait raison ; l'affaire avait été classée bien trop rapidement, le Maire se servant de son grade pour étouffer les accusations.
Il arque un sourcil à sa question suivante ; à quoi bon changer de code ? Il ne sait comment réagir, alors se contente d'hausser les épaules, en souriant très légèrement. « Je ne suis pas si secret que ça. Du moins, pas pour toi. » Ruben en savait bien plus sur lui, que quiconque sur cette planète ; les membres de sa famille compris. « Je ne crains pas qu'on te torture pour m'atteindre. Je saurais faire en sorte qu'ils ne puissent pas t'attraper. » S'il persistait une vérité dont Lazare était sûr, c'était qu'il serait toujours là pour protéger son ami. Il avait trop perdu, au cours de sa vie, et ne comptait pas laisser son meilleur ami entre de mauvaises mains.
Lazare tend la main pour récupérer le téléphone, une fois que son ami termine de commander leur pitance. Son geste s'arrêter sur la notification, et sur le regard de Ruben qui s'y attarde malgré lui. L'inquiétude ne se révèle pas immédiatement sur les traits de Lazare, seulement lorsqu'il comprend que l'information vient de Gabriel. Et la question de son ami est la preuve que son attention s'est laissée happée par le message. Il essaie de ne pas montrer que la situation rend les choses inconfortables. Ce serait donner trop d'impotance à ce mot qui n'aurait jamais du se dresser entre eux : wendigo.

Il soupire alors, d'un air innocent, comme s'il avait mal lu ; mais ne se défend de rien. Il ne peut lui en vouloir, ni lui signifier qu'il n'avait pas à lire ses messages. Mais comment rattraper cet oubli ? Il lève une main, comme pour désamorcer la situation, et secoue la tête afin de lui éviter de culpabiliser inutilement. « C'est juste une farce entre nous. » Il avait un don iné pour mentir ; pour se cacher de certaines parties de sa vie, que son ami ne devait jamais découvrir. Aucune hésitation dans sa voix, et pas d'explications supplémentaires. Les meilleurs mensonges - ceux qu'on ne remettait pas en question - étaient toujours les plus courts. Lazare n'était pas loquace, alors cela ne pouvait mettre la puce à l'oreille. Cependant, Ruben connaissait assez son ami pour savoir qu'il n'était pas le genre à échanger des blagues avec son cadet. Cela pouvait jouer en sa défaveur. Il n'écoute qu'à peine ce que lui explique son comapgnon, trop occupé à regarder les chiffres sur son écran. Des coordonnées. Et Lazare savait exactement ce qu'il devrait en faire, comme à son habitude. Il se racle la gorge, et se lève du canapé, un air magnanime au visage. « Tu m'excuses ? Je vais l'appeler, au cas où. » Il fait quelques pas sur le côté, et compose le numéro de son frère, la taquinerie ammorcé sur sa langue.

La conversation ne se passe pas comme prévu. Le ton monte. Les mots se fracassent les uns contre les autres, sans qu'aucun ne puisse les retenir. Parfois, il tournait légèrement le dos à Ruben, comme si ce mouvement pouvait effacer sa voix, afin qu'il ne l'entende pas. Le ton parfois plus bas, à chuchoter, à essayer de se faire petit. Mais la colère l'emporte, au-delà de tout. Enoch raccroche, sans qu'il n'aît le temps de répliquer. La mine basse, il regarde son téléphone portable, tête baissée, à essayer de ne pas céder à son envie de le rappeler. Cela ne ferait qu'agraver les choses. Il soupire, range le téléphone dans sa poche arrière, et revient à pas lents vers Ruben. Las, il se laisse tomber à côté de son ami, et dit d'une voix basse : « Mon frère ... te passe le bonjour. » Il prend une grande inspiration, et attrape l'ordinateur afin de le recaler sur ses genoux, et essayer de se reconcentrer sur leur affaire. D'un doigt tremblant sous l'émotion, ou la colère, il appuie sur la touche pour lancer la vidéo dont parlait son camarade, et essaie de se concentrer dessus. « Mh donc, tu disais ? Paula Merrick ? » Il continue de se râcler la gorge, afin d'éclarcir sa voix en parlant ; essaie de ne pas paraître trop touché par son échange téléphonique.



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