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 scales and arpeggios (saul)

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Enoch Sinclair
- castafiore wannabe -
Enoch Sinclair
- castafiore wannabe -
damné(e) le : o06/03/2020
hurlements : o2669
cartes : oava fürelise la plus belle // sign exordium // moodboard par l'angelot
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La mission était simple. Facile d'aller à l'essentiel, quand tout ce que l'on a à faire, c'est s'infiltrer dans un appartement et attendre d'en cueillir sagement le propriétaire. C'était tout du moins l'ordre de mission que les Sinclair avaient élaboré, dans le secret de l'Archange, pour cette cible en particulier. L'homme vivait seul, la purification ne devait donc pas être rattachable au supposé serial killer. Il était toutefois nécessaire que la Mission soit accomplie proprement. Au nom de Dieu comme du reste des Hommes, la créature ayant commencé à prouver son instabilité. Gabriel s'était proposé spontanément pour s'en occuper. C'était lui qui l'avait ferrée, c'était lui qui s'était occupé de la traquer. Et, nonobstant du regard épervier de son aîné, il avait même obtenu confirmation rapide de la nature impie de ladite créature. Facile, quand cette dernière se trahit d'elle-même. Les Guédés n'avaient que rarement notion du monde qui les entourait, et de la capacité de ce dernier à faire attention au moindre détail. Quand l'homme qui dansait avec cette jeune femme s'était effondré au beau milieu de la piste de danse, au Tartarus, il n'avait pas fallu bien longtemps au chasseur pour comprendre de quoi il en ressortait.

Ils n'étaient pas évidents à appréhender, ces guédés. Comme les incubes, comme les succubes, leur manière si particulière de se nourrir rendait toujours l'identification plus délicate. Pas impossible, encore moins pour l'oeil expert. Encore moins pour celui, maître, de quelqu'un qui a passé l'essentiel de sa vie à les observer. Mais obtenir cette preuve, ce sésame qu'exigeaient ces foutus Michael et Uriel, c'était plus compliqué. Et Enoch avait été très fier d'agiter sa victoire sous le nez du reste de sa fratrie. Ca leur apprendrait à le traiter d'impétueux.
Parce que quelques fois, de temps en temps, cette fameuse impétuosité était nécessaire. L'avait été lorsqu'il avait fallu réagir à temps, rapidement, au cours de cette étrange croisière en compagnie de Saul. Le sera probablement toujours, en réalité, malgré ce qu'en diraient les autres. L'envie de le leur prouver toujours vissée en travers des entrailles, à chaque fois qu'un sourcil ou qu'une moue dédaigneuse s'illustrait sur les traits des autres. Seul Raphael, ses petits coups d'oeil maladroits, pour conforter Enoch dans ce qu'il faisait. Et cette fois-ci, il avait eu raison.

Sur toute la ligne.

Enfin à un détail près. Le petit chaton noir qui donnait des petits coups de patte à ce qui était anciennement sa maîtresse, dans ce salon complètement retourné. Il avait tout prévu, du matériel pour précipiter un arrêt cardiaque -récupéré au Sudden Death, il allait devoir vanter son efficacité au propriétaire-, au pick-up qui attendait sagement quelques étages plus bas. Il l'avait observée plusieurs heures, suffisamment à son goût pour connaître ses horaires de travail et savoir quand attaquer. Avait même saisi une aubaine inouie qu'il avait prise pour un coup de pouce divin : une petite annonce sur Craigslist, la créature souhaitant vendre un vieux meuble pour faire un peu de place dans son antre. L'occasion idéale pour frapper. Il avait répondu à l'annonce, avait prévu un rendez-vous avec elle. Aurait glissé l'aiguille dans sa cuisse ou son bras, en passant à côté d'elle. Une discrétion absolue, "je suis vraiment navré de vous demander une telle chose mais... puis-je utiliser vos toilettes ?", le prix surtout pas négocié pour qu'elle ne se méfie de rien et accepte. Il aurait attendu quelques minutes et serait revenu comme une fleur, aurait attrapé l'impie par les pieds, l'aurait fourrée dans son chiffonnier et se serait occupé de consacrer les lieux.
Ni vu. Ni connu.
Si ce n'était pour le chat.


Les grands yeux d'un bleu incertain du chaton se levèrent encore une fois dans la direction d'Enoch. Quelques semaines à tout casser, tout juste sevré. Devant l'absence d'objets réservés à un chat, le Chasseur ne s'était pas méfié. Mais tout était plus clair à présent. Pas un poil sur les vêtements de la guédée, pas un arbre à chats ou un jouet. L'animal s'était précipité comme un boulet de canon dans ses pieds, courant après un bouchon de bouteille en liège, l'empêchant d'effectuer son devoir. La jeune femme avait vu l'aiguille, avait instantanément tenté de se défendre.
Et le résultat s'étendait, froidement, au pieds du chasseur. Le coeur encore battant, Enoch posa ses yeux verts dans ceux, immenses, de la petite bête. L'animal s'arc-bouta, tentant de se faire plus gros qu'il ne l'était. Couvert de toiles d'araignées, de s'être caché sous le meuble qui était à la vente pendant le chaos. Enoch tendit une main presque amicale, encore tremblante d'adrénaline vers l'animal. Reçut un "pfftfftftfftt" en réponse.

Il n'avait aucune idée de ce que ce chat foutait sur sa scène de crime. Il ne savait même pas comment il était arrivé là. A moins que tout cela ne soit à cause de cette journée, dans le courant de la semaine, où il avait vu la Guédée revenir chez elle avec un carton entre les bras et toutes les précautions du monde. Il n'y avait pas prêté gare, au début. S'était dit que c'était sûrement à cause de la fatigue que le carton donnait l'impression de bouger. Mais maintenant, il comprenait. Ce chat était, pour elle comme pour Enoch, un imprévu. Mais alors quoi ? Il avait tout l'appartement à nettoyer, il avait une purification à terminer, il voulait passer voir Saul juste après. Il ne pourrait pas le faire avec la boule de poils, tout comme il ne se voyait pas laisser l'animal derrière lui, entre ces maudits murs, comme si de rien n'était. Il soupira en s'agenouillant au niveau de l'animal. Laissa les griffures du chat rejoindre celles de la Guédée, et finit par attraper la boule de poils. Il ferait son boulot, laisserait l'animal dans une pièce fermée pour être sûr qu'il ne s'échappe pas. Et, une fois tout terminé, il aviserait.  ​

Une boîte en carton minaudante au pied du fauteuil passager du vieux pickup, il finit par s'extirper pour la deuxième et dernière fois du parking. Tendit une main dans la boîte, grattouilla vaguement la petite boule de poils qui s'y trouvait. Duvet cotonneux et nuée d'épines. L'animal n'avait pas eu le temps de vraiment comprendre tout ce qu'il venait de se produire. N'avait peut-être même pas eu le temps de s'attacher à la Guédée. Le Chasseur se gara devant l'immeuble de son amant. Grattouilla le sommet du crâne du chaton, s'assura de bien avoir emporté les quelques objets que la créature avait pris pour son bien être. Une litière toute neuve, le carton avec sa vieille couverture dans lequel le chaton était déjà. Le bouchon en liège avec lequel il l'avait vu jouer, et qui avait foutu en l'air tous ses plans. Il en pouffa presque, presque attendri par l'idée qu'une si petite chose soit capable d'autant. Presque, jusqu'à ce qu'une nouvelle nuée d'épines et des petites dents trop joueuses lui arrachent un cri de douleur.

-Bonsoir mon ange, je sais que nous n'avions rien prévu de particulier pour ce soir, mais je voulais te faire une surprise.

Crachotement de l'interphone. Le chaton, dans sa boîte, étrangement calme le temps qu'Enoch s'annonce. Il n'avait pas fallu longtemps pour qu'il comprenne, l'envoyé de Dieu. Peut-être que le chat n'était pas un imprévu, mais qu'il faisait partie d'un plus grand mouvement. Le Grand Dessein était chargé de mystères après tout. Et l'animal, quand il n'était pas en train de jouer à massacrer son petit bouchon de liège, lui faisait penser à une certaine personne. L'ange, en l'occurrence, qui s'occupait de lui ouvrir les portes de son loft. Saul n'avait-il pas dit qu'il voulait un chat, une fois ? Il espéra l'avoir bien entendu, Enoch. Poussa les portes du coude, son carton dans ses bras, le chaton dévorant le décorum de ses grands yeux plus tout à fait bleus. Cette curiosité insatiable, elle aussi elle lui faisait penser à Saul.
A moins que tout, depuis quelques temps déjà, ne lui fasse penser à Saul. Une terrible maladie qui rongeait ses esprits. Parfois chimère parfois espoir, surtout maintenant qu'il espérait que le chaton soit le bienvenu dans le loft immaculé de son amant.

Amant auquel il adressa un sourire radieux, en approchant pour lui voler un baiser. Si facile, quand l'autre ne s'y attend pas. Si agréable, maintenant qu'il osait se le permettre. Les choses n'étaient toujours pas claires et le Grand Dessein toujours aussi trouble en ce qui les concernait, mais Enoch n'était pas prêt d'avoir dit son dernier mot. Pas alors que la création la plus pure, la plus parfaite et la plus belle du divin était juste là, devant lui. Son carton étrangement calme entre les mains, il le glissa contre celles de son amant. Le tint toujours contre lui, pour ne pas trop déséquilibrer son contenu.

-Je l'ai trouvée il y a quelques heures. Elle m'a fait penser à toi.

Comme tant d'autres choses. Comme les rayons du soleil perçant entre des nuages d'orage, comme la mélodie du café dans un percolateur, comme... trop de choses, trop d'impressions inconnues qui épousaient doucement tous les angles d'une vie trop étriquée. D'une enfance toutes en angles acérés. Maintenant qu'il y pensait, à part sa propre fratrie, il n'avait jamais eu d'animaux de compagnie.

-Il me semble que tu m'avais dit une fois vouloir un chat. Pour emmerder Constance, selon tes termes. J'espère ne pas m'être trompé.




But as sure as God made black and white, what's down in the dark will be brought to the light
Sooner or later
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Saul Marsh
- le plus beau cu(pidon) -
Saul Marsh
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scales and arpeggios //
with enoch sinclair

La lumière de sa petite lampe de chevet allumait à peine les pages qu'il tournait au rythme de sa mine. Les quelques notes qu'il prenait se noyaient dans la pénombre de cette heure si tardive ; les bonnes gens étaient déjà couchées. Lui, éclairé faiblement, approvisionnait son esprit en connaissances diverses, se nourissait de cette culture qui était pour lui ce qui importait le plus en ce bas monde. La montre n'indiquait qu'un tic tac présent pour le bercer, mais jamais elle ne prévenait d'un moment de sommeil, ou l'obligation de s'allonger. Il lui arrivait, pourtant, d'y jeter un oeil ; à titre indicatif. Un jour nouveau venait de débuter, sans que Saul ne s'en rende compte, trop absorbé par ses trouvailles. Il posait parfois son stylo, se concentrait sur quelques pages, s'enfonçant plus en arrière dans son fauteuil, puis reprenait avec plus de véhémence encore. Il était impossible, pour lui, de penser à une nuit entière de sommeil ; une nuit qu'il passerait sans s'instruire, simplement à profiter de quelques rêves et d'un repos pourtant bien mérité. Le silence baignait la pièce, le loft tout entier plongé dans une atmosphère qu'il aimait tout particulièrement. Il était seul, et pouvait entendre le vol d'une mouche.

Le calme, si plaisant, fut de courte durée. La sonnerie de l'interphone, qu'il pensait débrancher depuis quelques mois déjà, laissa retentir un bip bip strident, qui força Saul à relever la tête. Il détestait cet appareil, et pensait ne jamais pouvoir s'habituer au vrombissement qui lui était caractéristique. Un regard à son poignet droit lui indiqua que minuit était déjà passé, et il était bien rare qu'il reçoive de la visite à une heure pareille ; sauf quand il avait un invité, bien entendu. Il finit par se lever, éteindre la lampe de chevet, et rejoindre l'interphone en allumant l'ampoule de la pièce principale, sur le passage. Persuadé d'entendre la voix de sa mère, certainement écoeurée à l'idée de venir dans un quartier pareil, lui demander de déjeuner avec une demoiselle le lendemain, il fut surpris de discerner une voix masculine : bonsoir mon ange. Il en reconnut le timbre instantanément et, derrière cette porte qui les séparait, il se surprit à sourire.
Il ne répondit pas, se contenta de déverouiller la porte, et l'ouvrir, après avoir ravalé son sourire. Ils n'étaient jamais voués à rester. Il baissa les yeux sur la boîte qu'il transportait, et lui adressa un regard interrogateur. Il le laissa entrer, et referma la porte derrière eux. Le baiser qu'il laissa sur ses lèvres fut bref, mais marqua une pause certaine dans l'esprit du cupidon, qui resta quelques secondes interdit, bouche bée. En quelques gestes, Enoch avait ranimé le loft qui se trouvait mort jusque là, et apporté de la vie dans une soirée semblable aux précédentes. Il jeta un regard dans la boîte, lorsque son ami l'y invita, et resta impassible face à son contenu : il ne s'attendait pas à ça. « Elle est jolie. » Il prit la boîte, et la déposa sur le comptoir de sa cuisine afin de mieux l'examiner. Il lui adressa un sourire, la tête dans la carton, en passant sur le crâne de l'animal, un doigt pour la caresser. « Tu l'as trouvée où ? » Il se redressa et pivota vers lui, en attendant une réponse. Il n'était pas curieux de ce genre d'information, mais faisait simplement la conversation. Le sourire ne prit fin qu'après qu'il se soit retourné.

Il se moquait de la réponse, n'attendit pas alors pour revenir près de son amant, dans l'intention de le remercier. Il passa deux bras autour de sa taille, et le serra contre lui en déposant un baiser contre ses lèvres. Il ne s'attendait pas à sa visite, ni à ce présent, mais était enchanté. Il pouvait entendre l'animal ronronner derrière lui, et ne doutait pas de la cohabitation étroite qui leur conviendrait à l'un, comme à l'autre. Saul, peu sensible aux visages humains, se sentait plus à l'aise au contact animal. Il relâcha son compagnon - après une étreinte - et revint vers la boîte, où il attrapa la boule de poils qui le regardait fixement. Il la souleva devant ses yeux, admira ses grands yeux bleus, puis la posa sur son épaule, prêt à s'habituer à sa compagnie. L'animal resta perché, déjà chez elle. « En quoi t'a-t-elle fait penser à moi ? Je ne suis pas si poilu. » Mi-blagueur mi-sérieux, alors qu'il s'approcha de son bar, le chat toujours sur l'épaule. « Tu as le temps pour un verre, ou le devoir t'appelle ? » Et encore une fois, il n'attendit pas la réponse, et attrapa une bouteille de vin. Il aurait pu prétendre en choisir une banale, pas de celles que l'on garde pour de grandes occasions, mais sa cave n'était remplie que de breuvages de grandes occasions. Il s'occupa de déboucher, puis de servir dans deux grands verres à pied. Le chaton s'accrochait, semblait prendre ses marques directement sur son nouveau propriétaire, qui semblait déjà l'avoir adoptée. « Je suis ravi de te voir, j'ai cru un instant qu'il s'agissait de Constance. Je n'ai pas encore rechargé mon amulette anti-sorcière, alors ça aurait été dangereux de la recevoir. » Il n'usait que de ce genre d'humour, de ces analogies en qualifiant sa mère de sorcière, de démon, parfois même de créatures qu'il ne connaissait pas. Finalement, il ne s'agissait que d'une manière de lui dire qu'il était heureux de le voir.

Il aimait ses soirées en solitaire, mais converser avec Enoch faisait partie de ces échanges intéressants, auxquels Saul n'avait pas l'habitude d'assister. Le monde lui paraissait bien bas, il avait besoin de personnes comme Enoch, pour rétablir l'ordre. « Elle prévoit dans son coin un voyage en France, si ça se précise il te faudra faire tes bagages. L'air parisien la rend plus dramatique encore.* » Il rangea la boîte, dans laquelle se trouvait le chat initialement, sous le plan de travail, et apporta son verre au chasseur. « Assez parlé d'elle. » Il fit tinter son verre contre le sien, éludant les raisons du voyage, dans le but de passer une meilleure soirée. Enoch ne pouvait pas être là seulement dans le but de lui remettre le présent, cela aurait pu attendre le lendemain. S'il était là, c'était certainement dans l'optique de passer du temps avec lui, il ne s'échaperait pas si rapidement.

* en français.

(C) ETHEREAL





AIN'T GONNA BE ALONE
tell me do you really think you go to hell for having loved ? tell me and not for thinking every thing that you've done is good. i really need to know. after soaking the body of jesus christ in blood.
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Enoch Sinclair
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Apporter le carton et son précieux contenu à Saul avait été si naturel, si spontané en croisant le regard régalien du petit chat. Comme si une pièce manquante à un puzzle dont il ignorait l'existence s'était matérialisée devant lui, et que tout s'associait parfaitement. Une évidence, maintenant qu'il avait boîte et chat entre les bras, et que son amant baissait les yeux vers la petite boule de poils. La réaction de Saul, pourtant, lui fit marquer une légère pause. Son intuition avait-elle eu un raté ? Les occurrences étaient rares, mais elles arrivaient. Et aussi bien avait-il pu être parfaitement en harmonie avec la réalité des faits en ce qui concernait la guédée, quelques heures plus tôt, aussi bien pouvait-il s'être royalement trompé pour ce qui était de Saul et du chat. Prêt à reprendre la boîte des bras de l'ange, si jamais il ne faisait que suggérer que sa présence soit dérangeante. Ce qui était une évidence pour le commun des mortels n'était pas obligatoirement le sens que devait prendre le Grand Dessein. Mais le détachement de Saul n'avait pas l'air négatif. Factuel, plutôt. Comme on parlerait de la pluie et du beau temps, comme si on prétendait que la situation n'était pas surprenante. Pas cette prétention, cependant, sur les traits du Français. Cœur battant, en tâtant toujours les eaux, le Chasseur. Plus inquiet de déplaire en cet instant précis plutôt que d'échouer, quelques heures plus tôt, quand il était aux prises avec l'ancienne propriétaire du chaton.

-Je... L'ai trouvée en mission.

Vérité sans les détails, inutile de trop en dire. Saul n'était pas sans ignorer les activités nocturnes du Chasseur, qu'il s'agisse de ses activités professionnelles et extra-professionnelles. Il avait beau être au courant de la teneur de ces dernières pour avoir même tenté de s'y frotter lui-même, il n'était pas nécessaire d'entrer dans les détails, cette fois-ci. Pas alors que, retenant encore son souffle à chaque geste que faisait l'ange, Enoch évaluait si sa décision hâtive avait ou non été la bonne. Se mordit la lèvre inférieure, une fois, deux fois, les nerfs trop vifs pour son propre bien. Allait même proposer de reprendre la bête, si jamais elle dérangeait le plus jeune. Mais il n'en eut ni le temps, ni l'envie, en voyant l'expression de Saul se métamorphoser. Un sourire d'une beauté rare, lumineux, sur le visage du Français. Et le soldat de sentir son coeur fondre dans sa poitrine, devant pareil spectacle. L'impression avait été bonne, les pièces manquantes du puzzle avaient fini par retrouver leur place. Il n'avait pas échoué en écoutant son instinct et en apportant la violente boule de poils dans ce loft, auprès de cet ange en particulier. Ange. Le mot prenait tout son sens, devant un sourire pareil.
L'impression de n'avoir même pas fini sa phrase alors que Saul rompait la distance qui les séparait. Sentit son corps se tendre puis se relâcher instantanément quand ses bras s'enroulèrent autour de sa taille. Pelote de nerfs adoucie par le geste, d'autant plus par le baiser qui suivit. Le coeur battant la chamade dans sa poitrine, il se laissa aller contre les lèvres de Saul. Fondit dans l'étreinte, déposant entre ses bras, sous ses doigts, bien plus que ce que les mots pouvaient exprimer. Son soulagement. Sa gratitude. Toutes ces pensées qui l'avaient accompagné, le temps qu'ils soient séparés l'un de l'autre, même quelques secondes avant que la guédée n'ouvre la porte de son appartement. Saul était partout, seigneur omniscient du royaume d'Enoch. Et si le Chasseur serait resté des heures à chanter ses louanges, lèvres contre lèvres, l'ange rompit l'étreinte. Un pincement au coeur quand ce dernier finit par s'échapper d'entre ses bras. Les doigts d'Enoch glissèrent le long du bras de l'autre homme, jusqu'à ses doigts, pour le retenir sans force. Qui était-il, humain, mortel, pour forcer la plus parfaite créature du Seigneur de s'échapper ? Et pourtant, quelques fois, ce n'était pas l'envie qui lui manquait.
Un écho, à tout ce qui se passait dans son coeur. Ces grandes vagues de solitude qui l'empêchaient de trouver le sommeil, quand il rejoignait les vastes salles vides de sa vieille bicoque. Ces élans lyriques qu'il sentait, inconnus, dans son palpitant à chaque fois qu'il passait sans pouvoir s'arrêter devant l'enseigne du Sudden Death. Toutes ses pensées semblaient n'être plus capables de converger que vers une seule personne. Et si la sensation était bien moins aléatoire que lors de leurs tous premiers échanges, Enoch ne savait pas s'il valait mieux lutter ou finir par s'y faire. A cette tendresse, alors qu'il suivait la démarche souple de son amant du regard. A toute cette foutue tendresse, maintenant qu'il s'accoudait au comptoir de la cuisine, pour contempler chacun des mouvements de l'homme au chaton. Les yeux verts ne lâchèrent rien du spectacle, l'envie d'en graver chaque seconde dans sa mémoire. Constance Marsh était un couperet prêt à s'abattre sur leur relation, toute aussi trouble et mal définie qu'elle soit, à n'importe quel moment. Et si c'étaient les décisions de son fils qui primaient sur le restes, Enoch se demandait toujours s'il ne finirait pas par se lasser. De lutter contre elle. D'eux. Alors autant profiter de chaque instant, autant graver chaque minute de ce bonheur que le Chasseur n'avait encore jamais connu. De peur d'en manquer.
De peur de le perdre.

Il pouffa, en voyant la petite bête perchée sur l'épaule de son amant. Perroquet de poils et de moustaches, mais bien plus à sa place qu'elle n'avait apparemment jamais été. L'équilibre instable d'abord, mais elle n'avait pas l'air de vouloir aller ailleurs. L'envie de lui avouer à voix basse que c'était exactement qu'il savait ce que ça faisait, de ne pas avoir envie de lâcher l'ange. Le garda bien pour lui, à l'abri dans son coeur, loin des oreilles de Dieu et du reste du monde. Certains désirs étaient faits pour être préservés.

-Non, non, ce n'était pas du tout un message subliminal, je te le promets !

Mains levées en signe de défense pour lui prouver sa bonne foi. La blague était bonne, mais pas la raison. Le regard pétillant, Enoch y réfléchit réellement. Profita de la question suivante pour ne pas répondre à la toute première, incertain de savoir précisément ce qui l'avait poussé à faire le rapprochement entre la petite boule de poils et Saul Marsh. Ses mains glissèrent le long du comptoir, il hocha tranquillement la tête.

-Tous les détails de l'expédition de ce soir ont été réglés, je... ou plutôt nous sommes tout à toi pour la nuit.

Un regard de connivence au chaton, perché sur son épaule. Petites pattes tremblantes et derrière relevé pour faire balancier, mais si fermement accroché à son nouveau propriétaire qu'Enoch eut la certitude d'avoir fait ce qu'il fallait de mieux. Quant aux autres détails de la soirée, il n'avait pas besoin de les ressasser. Avait tout fait dans les règles jusqu'à la consécration des murs. Des gestes assurés, répétés. Si gravés dans sa mémoire qu'il n'avait même plus besoin d'y penser. La police d'Exeter n'était déjà pas brillante. Ils ne pourraient jamais remonter jusqu'à qui que ce soit, même pas le petit chat. Petit chat qui semblait commençait à trouver son équilibre, alors que Saul attrapait la bouteille de vin. Enoch se redressa par réflexe pour rattraper la bête, lorsque son amant joua du tire-bouchon sur la bouteille. Mais l'animal ne donnait absolument aucune impression de mal-être, perché qu'il était. Ses grands yeux bleus étudiant tout ce qu'il se passait, sous sa gouverne. Le Chasseur poussa les verres dans la direction de Saul, peu habitué à être celui qui se faisait servir. La sensation n'en était pas moins grisante, de l'autre côté du comptoir. Il observa la robe pourpre napper le fond des verres, bercé par les ronronnements du chat et la voix de son amant. Pointe de chaleur dans la poitrine à d'aussi simples mots que je suis ravi de te voir. La notion de Constance était incapable de gâcher la douceur d'un tel aveu. Même si l'allusion ne manqua pas de faire sourire le Chasseur.

-Nous pouvons toujours consacrer les murs de ton loft et attendre de voir si cela peut avoir vocation de répulsif. Il me reste encore un peu d'eau bénite dans la voiture, au besoin.

Et tout un paquet de méthodes plus expéditives pour régler le problème de l'ange de manière définitive. Sous-entendues dans la manière qu'il avait de poser la voix, accentuées par un haussement de sourcils éloquent. Inutile d'en ajouter d'avantage, autant laisser planer le doute. Saul savait qu'en l'absence de preuves d'une nature impie, Enoch ne pouvait de toutes façons rien faire. La dragonne avait encore de beaux jours devant elle. Dragonne qui avait apparemment de grands projets de voyages, bien que le Chasseur ne soit pas certain de comprendre en quoi cela impliquait qu'il fasse ses valises. Se concentra d'autant plus lorsque l'accent rugueux du Français roula le long de la langue désirable de son amant, hérissant agréablement les cheveux contre sa nuque. Prétendre qu'il n'aimait pas entendre ces tonalités aurait été mentir. Mais il n'avait pas la virtuosité de Saul, quand bien même ce dernier s'exprimait quelques fois en sa présence.
Se pencha légèrement en avant, concentré, pour essayer de comprendre ce que le châtain venait de dire. Dra... matic, again ? Le Français avait beau être une langue latine, et Enoch avait beau avoir entendu plus de latin que de raison au cours de sa vie, il n'était pas certain d'avoir saisi toutes les subtilités. Se mordit la lèvre inférieure en accueillant le verre entre ses doigts, une expression perdue passant quelques secondes sur son visage. Saul était, lui, déjà passé à autre chose. Les verres tintèrent, signalant le passage à un sujet suivant. Mais Enoch n'y était pas encore, lui. Trempa les lèvres dans le vin d'une qualité rare qui lui avait été servi, hocha la tête en signe d'approbation quant au breuvage. Les connaissances de son amant dans le sujet étaient vastes, tout épicurien qu'il était. Tout professionnel qu'il était dans le domaine, Enoch ne manquait pas d'être impressionné par ses choix. Ni même de le lui montrer. La robe pourpre du vin finit par tourner dans le verre, au bout de ses doigts. Une valse irisée, subtile, pour dégager les arômes d'un produit déjà parfait. Adapté à des retrouvailles telles que les leurs.

-Il est délicieux, mais j'imagine que tu le savais déjà ?

Clin d'oeil amusé, en recouvrant le plaisir d'une nouvelle gorgée. Il finit par reposer son verre sur le comptoir, les doigts caressant le rebord du verre distraitement. Non, il avait beau chercher, il ne comprenait pas.

-Dr...amatique, oui ?*

Il fit rouler une nouvelle gorgée de vin puis les syllabes de ces mots inconnus de Français sur sa langue. Un entraînement volontaire, de répéter ce que lui disait son amant pour s'approprier la prononciation. Petit projet personnel que d'apprendre au moins les sonorités de la langue, afin de lui réciter quelques vers de ses poèmes préférés.
Le type de pensées qu'il n'avait jamais eues, Enoch. Qu'il s'était surpris à avoir, jusqu'à remplacer le choc par l'illusion qu'il puisse s'agir d'une bonne idée.

-Toutes mes excuses, je n'ai pas compris ce que tu disais... En quoi est-ce que Constance et dramatique signifient que je doive faire mes valises ?

D'aussi loin qu'il savait, d'aussi loin qu'il arrivait à se souvenir, la bonne-femme avait toujours eu des attitudes et une vision du monde de diva. Ce n'était pas maintenant que cela allait changer. Au contraire, le fait qu'elle parte en voyage prochainement n'était-il pas synonyme qu'ils aient enfin la paix, au moins tout le temps de son absence ? Si seulement il pouvait lui arriver quelque chose, en prime, au cours dudit voyage. Quelque chose de définitif, de préférence. Mais ce n'était pas le genre de souhaits que l'on se devait de faire, encore moins dans ces circonstances.
Il se redressa finalement de son siège, l'envie de se rapprocher de son amant plus impérieuse que toute conversation sur sa mère. Profita de la proximité pour donner une grattouille affectueux au chaton, s'étonna de recevoir un ronronnement plutôt qu'un coup de griffes en guise de réponse. L'animal n'était clairement pas prêt de quitter son perchoir, mais ce dernier avait apaisé sa colère vis à vis du Chasseur. A moins qu'il ne s'agisse de l'aura de Saul. Ce quelque chose que dégageait l'autre homme, rare et inexplicable.
Je sais ce que c'est.


-Elle a l'air nettement plus à l'aise, à présent. J'étais à peu près sûr de mon coup, en te l'apportant. Content de voir que mon instinct avait raison.

Ses doigts abandonnèrent la fourrure douce du chaton, s'offrirent une escapade le long des traits pointus de l'ange. Coulèrent doucement le long de sa mâchoire jusqu'à poser l'index et le majeur sous son menton. Une légère impulsion pour l'inciter à lever le museau vers lui. Sourire en coin.
Il savait.

-C'est son regard. C'est ça qui m'a fait penser à toi.

Des yeux d'un bleu perçant, capables d'être aussi froids que la glace et aussi brûlants que le feu. Une ambivalence qu'il avait vue dans les regards que lui avait lancé le petit chat noir. Mais il n'y avait pas que cela. C'était tout un ensemble, du port naturellement noble de l'animal, à son élégance, à la souplesse de sa démarche. A sa nature prédatrice, dangereuse, cachée sous une beauté sans pareille. Il observa son pouce couler le long des lèvres du Français, frisson contre la nuque en retirant sa main pour la glisser dans sa poche. Resta debout, à quelques centimètres à peine de Saul, s'engorgeant de sa présence aussi bien que de sa chaleur. Regard vert sur le chaton.

-Tu sais quel nom lui donner ?





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Il n'avait jamais imaginé adopter un animal ; trouvant en ces bestioles des sujets trop imprévisibles pour son monde bien rangé. L'idée, pourtant, avait été évoquée durant une conversation banale, pour répondre à un besoin qui se faisait ressentir quotidiennement, celui d'emmerder sa génitrice. Il était étonné qu'Enoch ait retenu un si infime détail. Il avait pris un grand risque, en amenant la créature jusqu'ici, mais qui ne serait pas sans récompense. Les grands yeux du chat, d'une couleur impossible, n'avait eu qu'à s'accrocher à ceux du cupidon pour que l'idée de refuser ce présent ne s'envole à tout jamais. Il lui semblait que, maintenant que l'animal était entré dans sa vie, il lui était impossible de s'en défaire. Le chasseur avait certainement souhaité se débarasser du chaton, après avoir mis fin aux agissements de son propriétaire - à en juger par l'évocation de cette Mission, qui semblait tant compter - mais Saul y voyait une offrande bien plus importante. Il était ravi que son amant ait pensé à lui, bien que les raisons de ce parallèle restent flous.
Peut-être qu'il venait de là, ce sourire qui n'avait pu être éludé, ou bien il venait du sentiment glorifiant d'avoir une nouvelle corte à son arc, aux yeux du chasseur. Il n'était pas qu'un homme froid et distant, comme le laissaient entendre le cercle très fermé des relations de sa mère ; il avait également ce quelque chose d'attendrissant qui émanait de ces félins. Il le remercia du bout des lèvres, du prolongement de ses bras, mais effaçant jalousement son sourire. Il eut pourtant envie de le renouveler rapidement, à l'évocation de cette nuit qu'ils passeraient ensemble. Enoch n'était pas libre pour la soirée, mais bien pour la nuit. Il resta pourtant impassible, se contentant d'hocher la tête pour signaler qu'il en était satisfait.

Il sentait à peine le petit être perché sur son épaule, alors qu'il s'occupait de servir les verres de vin, et de vaquer à ses occupations. L'animal semblait cramponné à lui, et ne plus vouloir quitter la chaleur de l'humain qu'il venait d'adopter. Saul aurait pu l'oublier, tant sa présence fut rapidement évidente ; la créature n'était pas un poids supplémentaire, mais plutôt un manque si elle venait à lui être retirée. Il ne pourrait en dire autant de la fibre maternelle, quand bien même il lui arrivait d'être reconnaissant envers elle, pour certaines raisons qui s'effaçaient bien vite au profit de ses agissements plus condamnables. Il connaissait l'avis d'Enoch sur la question, savait qu'il ne portait pas cette femme dans son cœur, à raison. Il pencha légèrement la tête sur le côté, à sa proposition, comprenant bien où il voulait en venir, et se contenta de répondre avec beaucoup de simplicité : « Rien ne prouve que je survivrai moi-même à l'eau bénite. » Il lui lança un de ces regards énigmatiques, de ceux qu'ils échangeaient sans retenu lors de leur rencontre ; l'aura de Saul entre l'angélique et le démoniaque. Les premières semaines avaient été marquées de cette ambivalence entre ces deux faces de la même pièce, Saul comme un homme multiple. Et si Enoch semblait avoir trouvé la preuve qu'il n'était en rien la représentation du mal qu'il prétendait être, cela n'empêchait pas le vendeur de mort de jouer de ses anciens questionnements. Simplement pour le plaisir, pour rallumer cette flamme dans le regard de son amant, celle du danger.

La lueur passa, se dissipa alors que Saul serrait ses doigts autour de son verre, satisfait de la bouteille qu'il prenait la peine d'offrir à son invité de marque. Enoch en valait la peine. Le cupidon fut heureux de constater que son ami avait l'air d'apprécier. Il but quelques gorgés à son tour, bien content de partager son amour pour ce nectar avec quelqu'un, sa famille se contentant d'acheter ce qui se faisait de plus coûteux en se moquant du goût, ou de la qualité. Il hocha la tête à son tour lorsque la question lui fut posée : évidemment qu'il le savait, il ne doutait jamais de ces bouteilles qu'il dénichait avec beaucoup de sérieux.
L'air perdu sur les traits, et cette tentative au bout de la langue, donnèrent à Enoch un air d'enfant qui ne déplut pas au cupidon. L'innocence installée sur le visage du chasseur, et il ne pouvait que se féliciter d'avoir le pouvoir de provoquer ce genre de réactions chez l'autre. Il resta immobile en le laissant approcher, ne répondant pas à sa question, laissant traîner le suspens. Il se rappela de la présence de l'animal sur son épaule en le voyant lever la main dans sa direction, et entendant les quelques ronronnements reçus en retour. Il restait silencieux, la tête légèrement relevée à sa demande, plongeant son regard dans le sien en attendant de voir la suite de son geste.

À une époque pas si lointaine, cette main qui parcourait son visage se serait certainement arrêté contre sa gorge ; aurait mis une simple virgule à un jeu qui ne pouvait se terminer que d'une seule manière. Les doigts terminèrent leur course seulement sur ses lèvres - gardées entrouvertes, impatientes. Ils n'étaient plus comme avant ; avaient oublié ce qui les avait lié les premiers temps, cette violence qui avait installé les premières briques d'une habitation dans laquelle ils semblaient maintenant confortables. Saul ne savait pas s'il s'agissait d'un mal, ou d'un bien, ne s'était pas posé la question avant cette sensation étrange qu'il avait ressentie au contact de ses doigts contre sa mâchoire ; cette pulsion qui s'était éveillée, l'envie de l'agripper et retrouver cette passion sans borne, une nouvelle fois. Les yeux bleus restaient accrochés aux verts, dévièrent enfin, alors que l'animal fut évoqué. Saul ne bougea que pour reprendre son verre entre ses doigts, et profiter de quelques gorgées, en silence. Satisfait de toujours avoir su l'apprivoiser ce silence, afin de ne pas en être gêné lors d'instant comme celui-ci. « Tu as une idée ? » Il reposa son verre, et approcha une main de son épaule afin d'en déloger le chaton. Il l'attrapa et l'observa en lui donnant quelques gratouilles sur le haut de la tête, se demandant quel prénom pourrait porter un être d'une telle noblesse.

Il se baissa afin de déposer l'animal sur le sol, ferait attention à ne pas lui marcher dessus, mais savait que l'animal ferait le tour du propriétaire, ne resterait pas dans leurs pattes. Il lui tapota gentiment l'arrière-train pour l'inviter à visiter seule, puis se releva doucement, comme s'il n'avait pas la force de pousser d'un seul coup sur ses giboles ; mais la lenteur était pourtant calculée. Lorsqu'il fut debout, ce fut plus proche encore d'Enoch, bien trop proche. Il approcha une main à son tour, mais en direction de la ceinture de son amant, afin de glisser un doigt dans un des passants de l'avant. Il termina ainsi de le rapprocher de lui, et décida enfin de répondre à ses questions concernant le voyage qu'il risquait d'entreprendre. « Je ne suis pas naif, je sais qu'elle compte me présenter à d'anciennes connaissances, pour trouver la prochaine. » Il fit pivoter son amant pour le placer dos contre le comptoir, et pressa son corps conre le sien, se moquant de lui faire mal à cause de l'arrête qui devait résister contre son dos. Les lèvres avides de le goûter de nouveau s'ouvrirent sur d'autres mots : « Constance sera difficile à supporter, et je comptais sur ton soutien. Je me suis dis que tu pourrais m'accompagner. » Il posa sa deuxième main contre le haut de son partenaire, et l'agrippa sans ménagement pour réduire le chemin jusqu'à ses lèvres. Il s'en empara, avec bien plus d'ardeur que quelques minutes en arrière, répondant à ce besoin primaire qu'il avait ressenti lorsque les doigts adverses se promenaient sur sa peau.

Il l'embrassa avec fièvre, marqua ainsi cette question qu'il lui posait sans réellement en saisir l'importance. Un voyage qui sonnait romantique ; ils n'auraient pas toujours sa mère sur le dos, pourraient profiter de leur temps libre pour visiter cette ville que Saul connaissait bien, et qu'il aurait aimé lui faire partager. Il ne savait pas réellement quel était le message exact derrière ce baiser. Il pouvait s'agir d'une manière de lui donner un aperçu de ce qui les occuperait, parfois, durant leur séjour ; tout en appuyant l'importance de sa présence à ses côtés. Une tendresse qui réclamait toute son attention, en contraste avec cette main toujours agrippée à son haut, et l'autre tirant le passant de son pantalon. « J'ai peut-être aussi envie de- Ce serait l'occasion de montrer à ma mère que tu comptes plus qu'elle ne le pense. » Il n'avait relâché ses lèvres que pour mieux les reprendre, mordant plus qu'il n'embrassait réellement. Le besoin d'éveiller l'œil du chasseur, d'alimenter ce feu qui avait fait d'eux des amants, malgré la raison. Il restait ainsi accroché à lui, forçant sur des poignets déjà douloureux. « Je t'interdis de refuser. »

Il relâcha son pull, puis son pantalon, et occupa de nouveau ses deux mains ailleurs ; une attrapant son verre, et l'autre parcourant ses cheveux, afin de dégager son propre visage. Il fit quelques pas en arrière, et porta les lèvres jusqu'à son breuvage, le vidant presque intégralement. Ses pas le portèrent jusqu'à sa table basse où se trouvait un billet d'avion. « Elle n'acceptera pas que tu nous suives, alors j'ai pris les devants pour que tu nous rejoignes là-bas. Première classe. » Il posa son verre sur la surface plate de la table, et profita de sa main libre pour déboutonner les deux premiers boutons de sa chemise, étouffant de chaleur. Il ne savait comment fonctionnait ce pouvoir dont ils avaient parlé, cette capacité qu'il semblait avoir à éveiller certains besoins ; amour, haine, juste sexe ? Les trois, peut-être. Il ne savait comment le délencher, ni comment le contrôler, mais si la manœuvre pouvait lui permettre d'accéder à ses désirs, alors il devait tenter le coup. Les recherches qu'il avait faites jusqu'alors n'avaient servi à rien, il ne parvenait à lire que peu de choses sur le sujet ; peut-être étaient-il trop peu nombreux ? « Qu'en penses-tu ? »



AIN'T GONNA BE ALONE
tell me do you really think you go to hell for having loved ? tell me and not for thinking every thing that you've done is good. i really need to know. after soaking the body of jesus christ in blood.
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