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 for the ones who dream of stranger worlds; ruben.

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Lazare Sinclair
- la grand-mère à moustache -
Lazare Sinclair
- la grand-mère à moustache -
damné(e) le : o28/12/2020
hurlements : o1661
pronom(s) : oshe/her.
cartes : o(av/icons) fürelise (cs/sign) tucker, blondieressources.
bougies soufflées : o44
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for the ones who dream of stranger worlds

Les conseils avisés d'Enoch en tête, et les souvenirs d'une soirée mémorable en fond de pensée, Lazare avait pris la route avec le cœur léger, afin de se procurer quelques bières, et de quoi grignoter. Les longues années d'amitié avec son invité avaient été de bons pédagogues pour connaître les goûts de Ruben sur le bout des doigts. Le temps lui avait enseigné sa pizza favorite, sa couleur préférée, et tous les éléments chers à son cœur. Il aurait pu rester chez lui à attendre, se contenter de l'alcool qu'il gardait déjà dans son bar ; mais il ne pouvait rester en place, et se laisser aller à l'angoisse. Ces quelques courses étaient la parfaite excuse pour faire un tour, et s'aérer l'esprit - au-delà de l'envie de faire plaisir à son meilleur ami. La dernière soirée passée en compagnie de ce dernier avait beau s'être déroulée à la perfection, il n'était pas certain d'être capable de contenter Ruben sur le plan affectif. Les histoires d'amour ne se terminaient pas toujours de la meilleure des manières, et Lazare était bien placé pour le savoir. Le chagrin des évènements survenus lors de leur prime jeunesse avait eu un effet dévastateur dans son rapport à l'amour ; l'avait rendu imperméable aux sentiments qui avaient pourtant déjà germés en son cœur. Il souhaitait bien faire les choses, prouver à Ruben qu'il était capable d'être humain, lui aussi, et de se conduire comme quelqu'un de fréquentable.

Il n'avait que peu l'occasion de partager des instants de complicité avec son frère, et savait les apprécier avant que le vent ne tourne et que les doutes et les rancœurs ne réapparaissent. Il n'avait donc pas tardé, en rentrant de ses emplettes, à attraper son téléphone pour s'occuper de cette histoire de passeport. L'envie de venir en aide à Enoch décuplée par le bonheur qu'il ressentait à l'approche de l'arrivée de son ami. L'homme n'avait pas été difficile à contacter, le numéro de téléphone scrupuleusement enregistré afin de réclamer son service plus rapidement. Les négociations étaient son fort, offrant toujours moins que ce qu'il recevait, et n'admettant aucun refus lorsqu'il se savait dans son bon droit. L'affaire résolue, il envoya un message à Enoch afin de lui indiquer que les documents devraient être prêts sous des délais miraculeux ; puis rangea son téléphone afin de se remettre à des affaires plus urgentes, qu'il ne pouvait délaisser.
L'attention revenue sur des dossiers empilés méthodiquement, il s'était installé derrière son petit bureau d'acajou. Les feuillets s'échappaient, face à ses yeux, dans des positions faites de courbes et de chevauchements. Il était organisé, n'admettait jamais qu'un élément ne dépasse de son espace de travail ; sauf lorsqu'il avait le nez dedans, les documents devenant trop importants pour être maîtrisés. L'amour pour sa profession lui permettait de se plonger dans son travail sans effort, et d'en oublier de compter les longues minutes qui le séparaient du soir. Il devrait être dans son bureau, accessible à ceux ayant besoin de s'entretenir avec lui ; mais il ferait acte de présence le lendemain, n'aurait aucun mal à prétendre avoir passé la journée en déplacement. La probabilité qu'un quelconque avocat, juge, ou autres magistraux ne l'accapare pour la soirée était bien trop élevée pour qu'il ne s'y risque.

Lorsque le coup fut donné contre la porte, Lazare était encore concentré, le front baissé sur des lignes qu'il lisait machinalement. Il releva la tête, et cria un limpide : « J'arrive ! » Il avait l'habitude de lui dire d'entrer directement, Ruben pouvant se considérer chez lui entre les murs de cette maison ; il y avait passé tant d'heures en compagnie du procureur. Mais, ce soir, il ne voulait pas se contenter de lui hurler un énième c'est ouvert !, bien heureux d'aller l'accueillir pour l'occasion. Il prit quelques secondes pour refermer quelques feuillets confidentiels, des documents à ne pas laisser traîner et autres classeurs, et s'engagea en direction de la porte, le pas jovial. Il ouvrit la porte, et adressa un sourire timide à son meilleur ami, avant de s'écarter de l'entrée en lui faisant signe de pénétrer dans son humble demeure. Il eut envie de se risquer à une étreinte, peut-être à un baiser en coin de lèvres, ou une quelconque démonstration d'affection, mais se contenta de refermer la porte derrière lui, pour l'instant.

Ce n'est qu'une fois la porte fermée, seuls, couverts d'une réelle intimité, que Lazare s'autorisa à un geste tendre. Il fit un pas vers Ruben, et déposa un timide baiser à la commissure de ses lèvres. « Je suis content de te voir. » Il se détacha aussitôt de lui, et s'éloigna vers sa cuisine. « Je t'apporte à boire, installe-toi. » Il disparut près de son frigo, et attrapa deux bières avant de revenir vers lui, pour lui en tendre une, qu'il venait de lui ouvrir. Il avait fait un premier pas, rompant leur éternelle ritournelle de salutation d'un baiser qu'ils n'étaient pas habitués à s'offrir, comptait - maintenant - lui laisser de l'espace. Il ne voulait pas trop en faire, ne surtout pas le brusquer, le braquer, et gâcher ce qu'ils étaient en train de créer, de partager. Il s'adossa donc à son bureau, la bière entre ses doigts crispés, et l'observa, sourire aux lèvres. « Alors ce reportage photo ? Vous êtes prêts pour la publication ? »



BURN WITH ME TONIGHT
i got all i need, when you came after me. fire meet gasoline, i'm burning alive and i can barely breathe, when you're here loving me, fire meet gasoline, burn with me tonight.
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Ruben Mendoza
- le christ cosmique -
Ruben Mendoza
- le christ cosmique -
damné(e) le : o26/12/2020
hurlements : o1176
pronom(s) : oelle
cartes : ofurelise <3 (ava) ; heresy (sign) ; moodboard par le meilleur des procureurs du monde
bougies soufflées : o44
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La proie lui donnait tout ce qu'il voulait. Loquace. Désespérée. Chaque phrase était une piste de plus à exploiter, chaque nom une plaie de plus dans laquelle enfoncer ses doigts. Dos contre la lourde porte blindée de l'abri, verrouillée de son côté, il pouvait encore sentir les dernières bribes de son désespoir. Les tympans encore pleins des tambourinements de ses poings contre la parois, de ses multiples suppliques afin qu'il le laisse sortir. Il n'avait rien écouté. Adossé à la porte, dévorant les éclats d'énergie, de désespoir, de larmes. Dormance et bouche grande ouverte en absorbant plus qu'il ne le pouvait, concentré qu'il était sur l'afflux bienfaiteur d'émotions, chaque infime fraction d'énergie ravivant les couleurs sur sa peau blafarde. Puis les coups, s'étaient mués en griffures, contre la porte du bunker. Les cris s'étaient étouffés en murmures. La quantité phénoménale d'énergie de son double, son originel, s'était progressivement atténuée. Eteinte, comme l'homme. Et l'esprit de se sentir parfaitement repu.
Il la savoura, toute cette énergie nouvelle qui filait dans ses membres. Une sensation intense, jamais vécue jusqu'alors. Un rappel, aussi, d'à quel point il avait faim. Avant. Il agita ses doigts, savoura la pression de l'air contre sa peau. Finit par se désolidariser de la surface fraîche du métal pour faire un pas, puis deux, l'impression d'être plus vivant qu'il ne l'avait jamais été. Son étreinte sur la poignée était bien plus forte que lorsqu'il avait poussé son double à l'intérieur de son propre bunker. Il tourna la clé dans la serrure, sentit une résistance l'empêchant de pousser d'avantage le battant. Une masse humaine recroquevillée au sol, de tissus rapiécés et de bouclettes poivre-sel. Ruben sanglotait faiblement de l'autre côté de la porte. Pathétique.

-Repose-toi. Je reviendrai pour le dessert.

Un coup sec, brutal, contre la masse, pour évaluer sa propre force. Un cri de douleur en guise de réponse. Rictus au creux des lèvres, en refermant. Ruben l'essuya du pouce, comme une miette restée après un repas plus que copieux. Gravit les marches quatre à quatre pour rejoindre le rez-de-chaussée, et fermer soigneusement la porte qui menait à la cave. La disposition des lieux était telle que, dans l'éventualité où l'homme se mettrait à crier, personne ne l'entendrait. Un abri anti-atomique d'une excellente facture, Ruben lui-même était prêt à le reconnaître. Ne comprenait ni l'attrait ni la nécessité d'une telle précaution, surtout pour un civil, mais en voyait l'utilité pour lui-même. Enfermé dans la pièce, son repas était déjà sagement rangé dans son garde-manger. Plus qu'à lui jeter quelques fragments de nourriture de temps en temps pour qu'il ne dépérisse pas, et il aurait une source infinie d'énergie pour se sustenter lui-même.
Une source infinie de divertissement, aussi. Il se serait contenté de cet arrangement, au fond. Inutile d'aller bien loin, juste besoin de maquiller ses traces et s'arranger pour parfaire l'illusion d'être l'autre. Une réflexion qui lui traversa l'esprit en croisant les yeux noirs qui perçaient son visage, au détour d'un vieux miroir posé en équilibre sur une pile de documents. Un regard dur, glacial. Ses boucles, négligées, son épaisse barbe poivre-sel. Il portait les mêmes vêtements qu'au jour de son avènement, lorsque ce même visage qu'il considérait avec attention s'était attardé sur son miroir. Négligé. Il abandonna le rez-de-chaussée, fit le tour des trois chambres clairement inutilisées de la vieille bicoque. Un arrêt à la salle de bain pour une douche dont il n'avait pas besoin, juste pour remettre de l'ordre dans toute sa tenue. Bouclettes tirées en arrière, barbe bien brossée. Le regard toujours dur qui se posa, au détour d'une penderie, sur un costume anthracite qui ferait bien plus l'affaire que tous les pantalons délavés, les t-shirts troués et autres vestes difformes de l'individu.

Lui-même, quand il rejoignit le rez-de-chaussée. Pas un son, dans la maison aux courants d'air. Aucun souvenir de ce qu'il était, mais ça n'était rien de plus qu'un détail. Il avait tout son temps devant lui pour parfaire sa couverture, pour étudier chacun des aspects qui faisait de Ruben qui il était. Qui il devait être. Une vie toute entière qui n'était pas la sienne mais qu'il apprendrait à simuler pour arriver à ses fins. A combler sa faim.
Quand ses doigts s'attardèrent sur le téléphone portable de son original et composèrent machinalement le code de sécurité de Ruben, c'est une autre idée qui franchit son esprit. L'homme qu'il avait enfermé était spécial. N'avait pas paru affecté par ses talents, n'avait pas semblé transi de peur quand il avait invoqué ses plus grandes peur. La précaution, la méfiance étaient de mise. Et la série de SMS qui défilaient sous ses yeux noirs prouvait qu'au moins une autre personne tenait suffisamment à lui pour servir de seconde option.
Lazare. Ruben en avait parlé, plusieurs fois. Avait mentionné son nom en le suppliant de le relâcher. Lire le nom avait invoqué des images, belles et moins reluisantes. Des sentiments diffus qui s'étaient évanouis aussi sec dans son cœur comme dans sa tête, incapable de s'y accrocher. Le téléphone portable finit dans la poche de son costume, cogna le jeu avec la clé du bunker. C'était de cela que la proie parlait, en disant qu'il "fallait qu'il rejoigne Lazare" qui allait sûrement s'inquiéter. Sa deuxième option l'attendrait à 20h. Largement assez de temps pour se préparer.

******

20h. Le jeu de clés roulait sous ses doigts, dans la poche de son costume. La faim n'était pas famine, mais elle sourdait toujours, arrière-pensée lancinante, dans un fond de son esprit. Avait survolé les vestiges d'une vie toute entière visiblement faite de papier, de cassettes et autres enregistrements vidéo, pour se donner une idée de qui était l'homme dans le bunker. Une étude méthodique lui avait prouvé qu'il était tout ce qu'il abhorrait. Négligé, décousu, désorganisé. Il repassa machinalement les pans de son costume, finit par frapper à la porte. Lazare Sinclair n'avait pas été difficile à trouver, une fois qu'il avait su comment le chercher. Ses iris s'étrécirent quand il croisa le visage léonin de celui qui l'avait invité. Il se souvenait de lui. En pleine nuit, à côté d'un téléscope. Bien des années avant, quand son visage n'était pas sillonné par le temps et que sa moustache n'agrémentait pas sa lèvre supérieure. Il passa une langue sur les siennes, Ruben, attendit de se faire prier pour entrer. Hocha silencieusement la tête en guise de salutation, l'ombre d'un sourire qui aurait pu sembler timide s'il le ressentait réellement. Un pas, et le renard était dans le poulailler. Se vit accueillir d'un baiser au coin des lèvres, qui étira d'avantage le rictus sous la barbe poivrée. Une relation amoureuse. Idéale.

-J'ai cru que tu n'oserais pas.

Invité à le suivre, invité dans sa vie, invité dans son coeur. Ruben ne se laissa pas prier, mains dans les poches de son costume anthracite. Détailla les lieux du regard. Un cadre qui n'avait rien à voir avec celui qu'il avait quitté peu avant, témoin d'une personnalité bien plus en adéquation avec ses propres préférences. Il tira les bouclettes en arrière, s'installa sagement à la place qui lui était attitrée. L'habitat de Lazare Sinclair lui semblait vaguement familier, quelques souvenirs revenaient, disparates, dans sa tête. Il les chassa d'un mouvement de bouclettes en relevant le museau vers son amant, de retour de sa cuisine. L'homme semblait avoir besoin de bien plus de courage liquide que Ruben.

-Tu ne t'assois pas avec moi ?

Toutes les appréhensions de l'autre homme lui parvenaient en délicates saillies, suffisantes pour titiller son attention. Un entrelac d'attentions contradictoires à une relation de longue durée. Il enroula ses doigts autour de la bière, la fit tinter contre sa jumelle en guise d'invitation. Mais Lazare s'écartait encore plus physiquement, à son grand dam. Ruben porta le goulot de la bière à ses lèvres, ne les mouilla qu'à peine avant de la reposer sur la table basse devant lui. Un sourcil parfaitement brossé s'arqua.

-Le reportage photo ?

De quoi parlait-il ? Il avait bien remarqué la nuée d'appareils photographiques éparpillés un peu partout dans la maison de son original, mais n'avait aucune idée de sa profession. Fouteur de merde, très certainement. L'esprit s'emballa, à plein régime sous les bouclettes tirées en arrière. Il allait devoir improviser.

-C'est vrai, ce reportage photo. Les clichés sont fantastiques, mon patron était enchanté. Il part dans les presses bientôt.

Rester suffisamment évasif. Faire l'économie de mots superflus. Il passa une nouvelle main dans ses cheveux, les tira en arrière pour révéler un sourire presque gêné. Jusqu'à ce que le naturel revienne au galop, l'autre homme ne semblant pas pressé de le rejoindre sur le canapé. Toutes ces petites conversations saines et équilibrées n'étaient pas son rayon, à Ruben. Il se leva finalement du canapé. Lissa les pans de son costume avant de rompre la distance qui le séparait de Lazare. Ses mains coulèrent le long de son ventre, s'enroulèrent autour de ses hanches alors qu'il s'approchait dangereusement de son amant. Ses lèvres survolèrent celles de ce dernier, captèrent dans son haleine ces petits soupçons d'appréhension qu'il avait cru sentir au cours du premier baiser. Un murmure contre son souffle, un rictus au creux des babines.

-Tu n'as pas besoin de prendre toutes ces pincettes avec moi, tu sais ? Je suis toujours le même Ruben, rien n'a changé.

A quelques exceptions près. Quelques longues secondes de latence, avant de savourer le contact. De savourer avec langueur la tension de l'autre homme, en même temps que ses lèvres. Un met délicat, qui donnait envie de bien plus. De peur. Lazare serait ce dessert copieux qu'il avait mentionné à son autre avant de partir. Il avait hâte de tout lui raconter à son retour. Rompit sa série de baisers, pinça doucement la lèvre inférieure de l'amant entre ses dents. Le souvenir d'un autre, de baiser, autrement plus doux, autrement plus chaste, tamponnait l'ivresse dans son crâne. Toujours lové contre l'autre homme, il recula légèrement la tête pour le dévisager d'un regard vipérin.

-Bonsoir Lazare. Plus approprié pour nous saluer, ne crois-tu pas ?

Ses mains s'envolèrent sur la poitrine de l'autre homme. Le regard toujours rivé sur les iris sombres de son compagnon, Ruben passa ses incisives sur sa propre lèvre inférieure avant de s'échapper totalement. Revint posément jusqu'au canapé, tira les pans de sa veste de sorte à ne rien froisser et s'assit de nouveau à la place qui lui était attitrée. Tapota le coussin à côté de lui pour inviter l'autre homme à le rejoindre, maintenant que le ton était donné. Jambes croisées, il lia ses doigts autour de son genou et poussa un soupir de contentement. Les émois amoureux étaient toujours doux comme des sucreries.

-Quel programme as-tu prévu pour nous, ce soir ?

L'homme, de mémoire, d'observation, semblait organisé. Méthodique. Un pair, ce qui était appréciable au vu du chaos qu'il avait laissé jusqu'alors. Se laisser porter par ses volontés pourrait être une bonne manière de savoir comment mieux l'appréhender. Comment mieux se laisser aller à ses propres envies, une fois les règles de la soirée clairement établies. Imposer les siennes ne serait pas difficile, par la suite. Ruben avait même une idée très claire d'une partie des évènements, en témoignait sa forme de salutation qui ne laissait aucune part à l'interprétation. Ses doigts coulèrent distraitement le long du goulot de la bière, avant de l'empoigner. Tremper ses lèvres dans le liquide malté. Ne rien boire, tant il n'avait pas soif. Regard vipérin en suivant les mouvements de Lazare. Oh, il avait des projets pour lui. Et ils étaient aussi nombreux qu'appétissants. Un claquement de langue, en déboutonnant la veste de son costume. Lazare serait un met de choix.




i have become
comfortably numb

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for the ones who dream of stranger worlds

Il ne fut pas rassuré par la première remarque de son meilleur ami. Si elle avait vocation à alléger les doutes de celui qui avait initié le geste ; il n'en était rien. Lazare n'était pas certain qu'il s'agisse de quelque chose de positif ; Ruben n'était pas sûr qu'il le fasse, mais en avait-il seulement envie ? Il ne savait alors - pour l'heure - s'il regrettait ou non de s'être montré aussi démonstratif avec son amant. Il ne pouvait se permettre de faire un faux pas de plus, bien trop concentré sur ses actions pour réfléchir de manière logique. Lui qui était si perspicace était incapable de lire les réactions de son ami pour en tirer des conclusions valables. Il devait prendre du recul, rester en retrait, et n'intervenir qu'une fois les idées claires. Une fois la bière tendue au photographe, les boissons percutées, il s'était installé contre son bureau, histoire de lui laisser assez d'espace pour respirer. Il ne tenait pas à l'étouffer, et ne savait comment fonctionnait ce genre de relation. Il connaissait son meilleur ami depuis assez d'années pour que la situation ne les mette pas mal à l'aise, mais la voie que prenait leurs échanges était difficile à suivre. Il avait peur de mal faire, d'être l'individu inhumain que certains dépeignaient.

Tu ne t'assois pas avec moi ?

Il resta interdit, ne sachant s'il devait le rejoindre ou même dire quelque chose, toujours installé contre son bureau en acajou. Il se contenta de le regarder, pesant le pour et le contre, en faisant attention de ne pas paraître trop stoïque, ne pas donner l'impression d'être un robot. Le détour emprunté vers une voie professionnelle fut le bienvenue, il aurait seulement aimé que les détails soient plus denses, que l'explication dure plus longtemps. Ruben était souvent ainsi, à se perdre dans des explications sans fin, passant d'une broutille à une autre, en perdant le fil de ses pensées. Lazare ne le suivait pas toujours, parfois interloqué par le nombre d'informations avec lesquelles réagir, mais se plaisait à l'écouter parler de sujets qu'il aimait. C'était pour cette raison qu'il avait passé un moment si délicieux, lors de leur dernière rencontre. Il s'était plu à entendre son meilleur ami se perdre dans la description de certaines théories lunaires, pointant quelques étoiles en en donnant des significations et d'autres.
Il ne put qu'être surpris par la brièveté de sa réponse, lui qui semblait si plongé dans son reportage. Il ne s'en formalisa pas, aurait bien le temps de lui demander de plus amples informations par la suite. Il hocha la tête, mima un parfait, et but une gorgée de bière en attendant. Lorsqu'il baissa sa bière, et la posa dans son dos, Ruben était déjà debout, bientôt face à lui. Les sourcils arqués, il le laissa le rejoindre ; malgré l'envie de le savoir toujours au plus près, il ne put s'empêcher de se tendre en sentant ses mains se poser autour de sa taille. Il en aurait presque retenu sa respiration, si Ruben ne la lui avait pas volé. Les lèvres entrouvertes, comme essayant de récupérer l'oxygène qui lui manquait, il restait immobile sous les caresses de son ami. Il s'abandonna dans ce baiser qui lui était offert, le corps entier cherchant son double, pressé contre celui du photographe. Les yeux fermés, il n'osa retrouver le monde réel qu'une fois la voix de Ruben revenue entre eux.

Il lui avait rendu son baiser avec ferveur, les mains légèrement levées : il avait voulu les poser contre ses joues, s'en était gardé en sentant déjà sa présence lui échapper. Il sentait toujours la tranche de son bureau dans son dos, aurait pu le renverser à trop s'y appuyer pour ne pas s'écrouler. « Bonsoir, Benny. » Le surnom murmuré tendrement, presque trop pour celui qu'il était. Il n'était habitué à ces rapprochements, à ce genre de rapport, et s'étonnait de découvrir Ruben aussi à l'aise dans son rôle. L'œil vif qu'il découvrait lui rappelait celui de son meilleur ami lors de leurs révisions à l'université, l'autre homme concentré sur ses leçons, le regard aussi alerte qu'à cet instant. Lazare avait toujours apprécié partager ses notes avec lui, toujours heureux de découvrir de nouvelles perspectives sur des cours qu'ils suivaient pourtant tous les deux ; mais dont Ruben comprenait différemment les ficelles, d'un esprit plus libre.
Il sourit affectueusement, la tête légèrement baissé, plongé dans des souvenirs qu'il n'avait aucune envie de partager avec Ruben ; il savait qu'ils s'en souviendraient de manières différentes, pouvait bien garder ces joyaux égoïstement. Il l'observa alors que l'autre s'installait de nouveau sur le canapé, une fois sa tâche accomplie, satisfait en apparence de son assaut contre le procureur. Lazare savait que la soirée ne serait pas facile, les deux amants s'étant échangé quelques messages pour s'avouer leur trac commun ; ils ne s'étaient pas retrouvés depuis cette fameuse soirée où des paroles supplémentaires avaient été échangées, des gestes également. Mais il était loin d'imaginer un revirement aussi brutal, surtout après la confidence de Ruben concernant ses doutes.

Il attrapa la bière dans son dos, et s'avança vers le canapé en l'entendant lui demander ce qu'il avait prévu pour la suite de la soirée. Ils en avaient discuté lorsqu'il l'avait invité à passer le voir, de ces films à rallonge qu'il gardait pour ses rencontres avec lui ; ils n'avaient pas vraiment les mêmes goûts, mais Lazare n'avait pas réellement de préférences définies. Il ne connaissait que peu de ces œuvres entrées dans la culture populaire, ne s'abrutissait jamais devant la télévision, et passait son temps à s'instruire - pas pour la culture, mais pour la praticité. Le monde fantastique n'avait que peu de secrets pour lui, et cela lui était bien plus utile que n'importe quelle fiction. Il s'y laissait prendre pourtant, parfois, pour faire plaisir à son meilleur ami, capable de ne plus compter les heures devant certains de ses favoris, alors même qu'il commençait à les connaître par cœur. Il pouvait se lasser de ces long-métrages, mais jamais des commentaires de son ami, de sa présence, et de tout ce qu'il avait à en penser. L'esprit du photographe était largement plus animé que la moyenne, et s'y plonger était un plaisir que le chasseur prenait sans retenue.

Il haussa les épaules, la petite bouteille tenue timidement entre ses doigts qui se seraient fait tremblants s'il n'était pas aussi concentré sur le reste. Il releva le regard vers son invité, un brin coup d'œil à cette veste qu'il venait de déboutonner, qui demeurait autant une invitation qu'une manière - peut-être - de se mettre à l'aise. Il s'installa sur le canapé, plusieurs coussins de distance entre eux, trop gêné pour prendre place à ses côtés. « J'ai tous tes films préférés, je me suis dit que t'aimerais les revoir. » Il regardait sa bouteille, le pouce en caressant la surface avant que l'ongle ne prenne la relève pour décoller l'étiquette, presque nerveusement. Bien que l'idée de le retrouver l'avait rendu extatique, qu'il avait compris qu'il leur faudrait du temps pour reprendre leurs marques, il ne s'était pas attendu à ce genre de fossé entre eux. Ruben avait perdu toute appréhension, le chasseur pouvait sentir son regard sur lui, et ne percevait plus ce petit quelque chose qui caractérisait tant son meilleur ami. Il était reconnaissant que ce dernier ait pris les devants pour détendre l'atmosphère, mais ne savait comment évoluerait la soirée, en ce sens. Il sourit après avoir bu quelques gorgées, en silence, et reprit. « Et on pourrait commander ces pizzas que tu aimes tant, qu'en dis-tu ? » La soirée avait été totalement organisée pour le plaisir de son ami, regroupant tout ce qu'il aimait, ou du moins ce que Lazare pensait le plus capable de le satisfaire.

Il regarda autour de lui, un mhh signifiant qu'il réfléchissait - avec très peu d'aise, plutôt dans un grognement gêné. Il trouva enfin ce qu'il cherchait sur la petite table près de Ruben, rompit alors la distance entre eux pour s'en emparrer. Le corps penché au-dessus de Ruben, le bras tendu, les joues certainement rougies. Il attrapa l'appareil, et le brandit devant lui victorieux. « Je l'ai ! » Il ne put s'éloigner de nouveau, la manœuvre aurait pu être mal perçue aux yeux de son invité ; il était malpoli de fuir autant, et voulait faire son possible pour qu'il se sente à l'aise avec lui. Leur relation semblait avoir changée, mais ce n'était pas une raison pour se reposer sur ses lauriers, et attendre que l'univers ne fasse le reste du travail. Il allait allumer la télé, mais reporta plutôt son attention sur son ami, en essayant de ne pas relever à quel point il le trouvait beau ainsi apprêté. Il aimait tout de son ami, de ce costume qui le mettait tant en valeur, à sa manière qu'il avait eu de soigner sa barbe, et ses cheveux. Et lui, à côté, que l'on connaissait pourtant pour une certaine élégance, se trouva subitement trop peu habillé pour le recevoir. Il n'avait pas l'habitude de réfléchir à ce genre de choses, de se préparer pour voir son ami.

La tête tournée vers lui, le regard s'évadant un bref instant sur son corps - sans trop en faire de peur que Ruben ne s'en rende compte - il prit une grande inspiration, et posa la télécommande à côté de lui. « Sauf si tu avais une autre envie en tête ? Tu voudrais sortir ? » Pour faire quoi ? Ce n'est pas comme s'ils allaient se rendre en boîte de nuit, ou retourner parcourir les rues comme s'ils étaient deux adolescents ; ils avaient largement passé l'âge. Il aurait peut-être dû faire une réservation dans un restaurant ; c'était bien cela qu'ils faisaient, les autres ? Il n'y avait pas pensé, incapable de prévoir comment se passait un rendez-vous amoureux, lui qui n'avait pas eu à en organiser depuis ses fiançailles avec Frida, et qui n'avait rien officialisé depuis, avec qui que ce soit. Il finit par se masser la nuque, l'air gêné, le besoin de s'expliquer. « Désolé, je suis un peu ... C'est nouveau pour moi. » Il aurait préféré se retrouver face à la plus dangereuse créature de la ville, s'en serait certainement bien mieux sorti. Il était doué avec les armes, avec la loi, pouvait se montrer brillant lors d'évènements publics, ou de ces soirées pimpantes où il fallait faire bonne impression et dorer leur nom ; mais se retrouvait battu par les relations humaines. « J'ai besoin d'un peu de temps pour apprendre à gérer .... tout ça. » Il reprit la télécommande, demandant du regard : on met quand même ?



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