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 there's a virus in my brain (cw) (barbie)

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Devlin Tarrare
- madame irma vibes -
Devlin Tarrare
- madame irma vibes -
damné(e) le : o28/10/2019
hurlements : o4506
pronom(s) : oshe / her
cartes : oava fürelise la perfection // sign exordium // montage par jiji la plus jolie // moodboard par le plus parfait des maris
bougies soufflées : o35
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-- @barbie tarrare && ethan monroe && @devlin tarrare
Ils avaient voulu le soigner, ils avaient développé la plus incurable des maladies. Ni Dieu, ni le Texas, ni ses parents n'avaient pu y faire quoi que ce soit. Quand l'idée avait fini par s'implanter sous ses boucles brunes, c'était pour y rester. Devlin n'avait été que de passage dans la ville, suffisamment pour s'assigner à résidence au fond de son crâne étriqué. Avait été cette pensée à laquelle se raccrocher malgré les mois d'agonie. Les années à prétendre être ce qu'il ne serait jamais. Réformé. Le corps et la tête remis d'aplomb, merci au lavage de cerveau généreusement payé par les fonds de pension de ses parents. Des paroles à en déborder de chacune de ses oreilles, tant son crâne en avait été bourré. Il devait être le fils parfait. La gravure d'Epinal, l'expression la plus parfaite de tout ce qu'on aurait attendu de lui. Les pensées impures devaient être chassées, son corps devait expurger la saleté d'une caresse devenue souillure aux yeux de trop de ses proches. Il en était ressorti métamorphosé, de cette cure de redressement. L'imperfection battue au fer rouge, physiquement, mentalement, la psyché et les envies réduites en poussière pour mieux incarner ce fils idéal qu'il aurait dû être. On ne sortait pas de ces cures comme on y entrait. On en sortait redressé. Réformé.
Ethan avait passé des mois, propulsé dans cet établissement qu'il l'avait méthodiquement détruit. Pièce par pièce, idée après pensée, sentiment après besoin. Tout y était passé. Et, quand on lui avait remis le certificat qui attestait de sa pleine repossession de ses moyens, celui qui prouverait aux yeux du monde qu'il avait été remis sur le droit chemin, il avait souri.
D'un sourire sans joie, sans sincérité. Parce qu'ils pouvaient avoir détruit tout ce qu'ils voulaient, dans ce centre de rééducation. Ils avaient battu le corps, ils avaient brisé l'esprit.
Mais ils n'avaient pas eu le cœur.

L'amour s'était développé comme une gangrène. Mais la source de son trouble était la seule chose que les spécialistes de ce maudit centre n'avaient pas réussi à amputer. De pulsions en traumatismes, c'était le souvenir de ces caresses interdites, de cette peau brûlante contre la sienne, qui avait tourné moisissure dans ce qu'il restait des pièces de son existence. Le souvenir d'yeux d'encre, qui le regardaient comme s'il était la seule merveille du monde. Celui de la voix feutrée de Devlin, qui lui murmurait qu'ils pourraient construire leur vie loin de la désapprobation des siens. Rien qu'eux, rien que tous les deux. Se construire cette vie à tous les deux où on n'attendrait rien d'autre d'Ethan que sa pleine existence, épanouie et heureuse. Pas besoin d'impressionner des parents qui réprouvaient l'homosexualité, persuadés de son impureté. Pas besoin d'impressionner les actionnaires de l'entreprise familiale en incarnant l'image la plus parfaite d'un homme heureux et accompli, une femme pendue à son bras, une ribambelle de morveux braillards à l'autre. Devlin était cette promesse d'une liberté où il ne pourrait être que lui. Une promesse qui lui avait été arrachée en même temps que son libre-arbitre, quand ses parents l'avaient raflé et entraîné dans la spirale de l'horreur.
L'amour avait tourné gangrène. Facile de la développer, quand il n'y a qu'elle à quoi se raccrocher. L'obsession.

Des années à lutter contre ce qu'il était. A revivre la torture à chaque fois que les pensées devenaient de trop, à chaque fois que la nature prenait le pas sur l'éducation imprimée dans son crâne par le tisonner ardent de la "rééducation". Des années à prétendre tout ce qu'il n'était pas, à se réveiller à côté d'une femme qu'il aurait dû désirer sans jamais y parvenir. Il lui avait fait deux enfants, parce que c'était ça que ses parents demandaient de lui. Ce que toute la ville voulait de lui. Mais il courait, Ethan. De lui-même, après ses propres envies. Une chute précipitée dans le gouffre de sa culpabilité, à chaque fois qu'une de ces idées qu'il n'aurait jamais dû avoir selon autrui revenait hanter ses pensées. Son corps qui se soulevait contre lui-même à chaque contact jugé répugnant aux yeux des autres. Terrifié par sa nature, traumatisé par ses appels. La nausée qui revenait au creux de son bide à chaque fois que sa femme l'embrassait avant d'aller se coucher, et que, laissé seul dans le salon familial, ses pensées se mettaient à vagabonder.

Nature à amputer, cœur gangréné. Corps qui ne répondait pas comme il le devait, et le regard réprobateur du monde construit par sa famille, par la société, qui se heurtait au souvenir des yeux noirs. Ethan avait compris que son mal était incurable, cherchait les contacts autant que son propre corps traumatisé se rebellait contre eux. La violence s'était imposée comme une évidence. Réaction à contre-nature, réponse naturelle contre sa nature. Les visages tuméfiés voilaient toute sa culpabilité. Les corps abîmés faisaient écho à toute la violence qu'il ressentait vis à vis du sien. Monstruosité inassumée, façonnée par l'extérieur. Perdu entre ces deux eaux de ce qu'il était réellement et ce qu'il était supposé être, sans jamais pouvoir trouver pied. Jusqu'à ce que l'esprit malade du Texan se soit tourné vers la seule réponse envisageable à tous ses maux.

C'était dans cette caravane beige, bien des années en arrière, que sa vie toute entière avait basculé.

Elle avait pris le temps de murir, l'obsession. De vicier son sang, et remplacer progressivement tout le liquide dans ses veines. Décision prise sur un coup de tête, le coup de trop, porté sur le faciès du dernier anonyme contre lequel son corps s'était échoué. La réaction avait été épidermique, la culpabilité délavée au fil des bleus. Et l'idée de dilapider la fortune familiale dans la location des talents d'un détective privé s'était imposée peu après.  Avait planqué les frais dans les notes pour la campagne de réélection de son père. Le but de cette démarche, il le trouverait en retrouvant les yeux noirs. Ethan en était persuadé. Mais il courait après le Fils du Vent en personne. Brutalisé et chassé par les siens, Devlin n'était devenu rien de plus qu'un courant d'air dans les esprits. Le premier détective privé était revenu bredouille, mais le second, lui, avait ramené une photographie et un nom. Exeter.

Nul regard en arrière, quand il avait pris la route. Englouti les kilomètres comme les années, ne s'arrêtant que pour dormir quelques heures puis repartir. Idée pulsion, comme tout ce qui avait trait à ce qu'il était. La certitude qu'il saurait quoi faire une fois qu'il aurait retrouvé celui par lequel tout avait commencé. La suite d'une phrase ou un point final ? Il le saurait quand il recroiserait ces yeux noirs gravés à même sa mémoire. Une certitude d'autant plus forte, tambourinant avec la même violence que son coeur dans sa poitrine, quand il dépassa enfin le panneau d'Exeter. Les indications du détective le menèrent directement à un Trailer Park. J'ai toujours rêvé d'avoir une caravane bleue pervenche. Porté par le souvenir, il la trouva enfin. La caravane.
Reconnaissable entre toutes, différente et pourtant si familière. Ornée de ses panneaux en néons, de ses fanions multicolores pendus aux fenêtres. Revoir le nom de Tarrare réveilla quelque chose enfoui depuis longtemps sous les cendres. Quelque chose de plus sombre, bien plus lugubre, que ce qu'Ethan anticipait. L'espoir.

Son appréhension se heurta à une porte close. Les mains en coupe devant ses yeux marrons, le Texan avait fait le tour de l'habitacle, tenté de percevoir le moindre signe de vie par les fenêtres. Malgré les rideaux. Un manège repéré par une voisine avec deux énormes chiens, qui lui signala après un sourire avenant que la caravane était bien moins fréquentée depuis quelques années. Il ne reçoit plus que sur rendez-vous. Elle n'avait pas lâché d'information supplémentaire, malgré les ronds de jambe du Texan. Son sourire s'était heurté à une méfiance justifiée. Et, s'il avait eu envie de serrer ses doigts autour de la gorge de la bonne-femme, il avait fini par battre retraite. Quelques heures de plus, quelques milliers de plus, abandonnés à son détective privé. Hors de question de retourner dans une vie qui n'avait jamais été réellement la sienne alors que la solution n'avait jamais été aussi proche. Son téléphone finit par tinter. Une adresse finit par s'imprimer sur son écran, autant que sur ses rétines.

Qu'attendait-il en s'approchant de cet immeuble d'Ashmill un peu vieillot ? Il le saurait une fois qu'il le verrait. Profitant du passage d'un voisin, il se faufila à l'intérieur du bâtiment. Balaya du regard toutes les boites aux lettres pour tomber de nouveau, finalement, sur Tarrare. Note mentale du numéro de l'appartement. Escalier, couloir. Et, arrivé devant la porte, il hésita enfin. Pour la première fois depuis le début de cette entreprise folle. Une appréhension de petit garçon, la même que celle qu'il avait ressentie lorsque les yeux sombres du divinateurs s'étaient coulés dans les siens, chargés de cette intensité qui avait tout fait basculer. En bien, en mal. En tout. Alors il inspira, le Texan. S'orna de son plus beau sourire. Et frappa trois coups à la porte d'entrée.

Arythmie maladive d'un coeur tuméfié quand il entendit le cliquetis de la serrure.
Le regard de l'homme qui ouvrit n'était pas celui qu'il attendait.

-Bonjour, je suis bien chez Tarrare ?

S'était-il trompé d'appartement ? Sourire politicard, savamment entretenu au fil des campagnes paternelles, il se fustigea intérieurement. Comment avait-il réussi cet exploit en ayant pris autant de précautions pour être sûr de son coup ? Mais le bouclé en face de lui confirma pourtant qu'il ne s'était pas trompé. Alors qui était-il ?

-Désolé, je pensais tomber sur Devlin. Je suis... une vieille connaissance.

Impossible de feindre l'éclair de déception qui traversa son visage. Passant une main dans ses boucles courtes, Ethan bascula d'un pied sur l'autre. Toutes ces années à être forcé d'apprendre les règles, la contenance, la mesure, à lutter contre tout ce qu'il n'était pas pour incarner le Fils prodige, ne pouvaient pas se solder sur un tel échec. Reprenant contenance, le Texan finit par tendre une main vers son interlocuteur. Son corps se rebella contre lui aussitôt le contact initié. Comme à chaque fois, avec un homme.

-Monroe. Ethan Monroe. Ravi de vous rencontrer.

Au pays, ce patronyme avait un poids. Celui de nombreuses affiches disséminées partout en ville, de partisans qui se comptaient par poignées dans toutes les strates de la société locale. Monroe avait étendu son empire immeuble après immeuble, étirait à présent son sourire dans tous les téléviseurs pour vanter les mérites de ses opérations en tant que promoteur immobilier. Des logements pour tous, tel était son motto. Une banalité répétée à tout va jusqu'à ce qu'elle tombe dans les bonnes oreilles, qui s'achèverait inénarrablement sur un bulletin à son nom dans les urnes. Monroe n'était pas qu'un nom, il était une institution. Des connexions partout, et une horde de fanatiques qui étaient prêts à tout pour protéger son honneur. C'était de ça qu'il s'agissait toujours, après tout. D'honneur. C'était à cause de ce concept que sa vie était devenue un enfer, et qu'il avait tourné cauchemar.

-Devlin est-il ici ? Je suis en déplacement sur Exeter pour quelques jours, je me suis dit que... ça pourrait être l'occasion de discuter un peu. Voir ce qu'il est devenu, après toutes ces années !

Un léger rire alors qu'il retirait prestement sa main, le contact devenu insupportable, à mi-chemin entre amusé et désabusé. Le jeune homme au visage poupin, en face de lui, n'avait probablement aucune idée de quoi il parlait. Mais Ethan n'avait qu'une seule idée en tête, à présent. Entrer dans cet appartement, et engranger toutes les informations qu'il pourrait afin de mieux se rapprocher de sa cible.
Pensées fumées, sous les boucles courtes. Bientôt, peut-être, qu'elles finiraient par se matérialiser.





L O V E
by QQ & EXORDIUM.

quand Barbie vit mal son régime:
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Barbie Tarrare
- skip, petit mais puissant -
Barbie Tarrare
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damné(e) le : o07/10/2019
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-- there's a virus in my brain ft. ethan monroe
    Il lui arrivait d'être grincheux quand les circonstances lui empêchaient de faire sa sieste ; Millie avait pris cette même habitude, ses petits sourcils froncés sur une moue boudeuse, comme s'il lui fallait venger son manque de sommeil. La mission quotidienne de ses parents était donc toujours des plus importantes : endormir la petite. Devlin n'était pas là. La maison était silencieuse, paisible, plus que propice à un repos de qualité. Barbie s'était alors allongé sur le canapé, pour ensuite installer l'enfant entre le dossier et son propre corps, s'assurant qu'elle ne puisse tomber en dormant. Il risquait de finir au sol, lui-même, mais servirait à amortir la chute d'Emilia en cas de besoin. La tête de l'enfant contre son torse, il avait passé un bras autour de ses épaules afin de maintenir son petit être contre lui. Le buste légèrement en avant, dans une posture de protection, à la manière d'un dragon veillant d'un œil de défense sur son trésor le plus précieux. Il avait déposé un baiser sur le haut de sa joue, puis s'était immédiatement endormi en serrant la petite dans ses bras. Ils auraient pu s'installer dans le lit parental, profiter de plus de place et de confort ; mais Barbie aimait cette proximité, ne souhaitait pas sentir le poids de Millie s'échapper de son torse, ni sa chaleur quitter son étreinte. L'idée d'une installation plus restreinte était toujours préférable, c'était ainsi qu'il mesurait le pouvoir qu'avait l'enfant sur lui, un don apaisant bien que singulier. Ce n'était, cependant, pas la seule raison du choix de ce vieux canapé usé. Le divinateur allait rentrer avant qu'ils ne se soient réveillés, Barbie souhaitait l'entendre pour pouvoir l'accueillir. Il avait le sommeil un lourd, parfois trop léger, ne pouvait jamais prévoir si le bruit de la serrure serait capable de le réveiller ou non, s'il s'assoupissait dans la chambre.

    Il ouvrit un œil, environ une heure plus tard, sentit Millie se tortiller à côté de lui. Un bruit avait troublé leur sommeil, vacarme qui venait de la porte d'entrée. Le regard tourné vers l'heure, Barbie fronça les sourcils en comprenant qu'il ne s'agissait pas de son mari ; ce dernier ne devait pas rentrer de suite, même dans l'hypothèse où il aurait oublié ses clés. Les gestes tendres afin de ne pas la réveiller, il attrapa l'enfant entre ses bras et se dirigea vers la chambre de la petite pour l'installer dans son lit. Il déposa ses lèvres contre le front de sa fille, avant de quitter la pièce pour retrouver la porte qui avait perturbé ses songes. Il poussa un soupir en attrapant la poignée, puis ouvrit la porte. Il attendit, regardant l'homme sur le seuil, un regard réclamant des explications. Bonjour, je suis bien chez Tarrare ? Les sourcils froncés, il se contenta d'opiner du chef, attendant de savoir ce que l'homme lui voulait. Il hésita à lui proposer de laisser le colis devant la porte, se disant qu'il devait s'agir d'une situation de ce genre, mais ne dit rien en remarquant qu'il ne portait aucun paquet estampillé de leur nom.

    Désolé, je pensais tomber sur Devlin.

    Il eut cette remarque en horreur, dès l'instant où elle fut prononcée. La bouche entrouverte sur une phrase qui ne vint jamais, il tendit une main incertaine vers lui en le voyant en faire de même. Les pensées étaient nombreuses dans son esprit, s'entrechoquaient entre elles, se faisaient plus terrifiantes au fil des secondes. Il n'y avait pas qu'un élément qui clochait dans l'apparition désastreuse ; en plus de la frayeur de voir arriver un inconnu réclamant après son mari, le plus désolant était qu'il ne s'agissait pas véritablement d'un inconnu. Ethan Monroe. Il connaissait ce nom pour l'avoir entendu dans les histoires du devin. « Barbie Tarrare, je ... Vous l'avez prévenu de votre visite ? » Il avait insisté sur le nom, appuyant sur le fait qu'il portait le même que Devlin pour ne pas paraître trop acide en précisant : je suis son mari, dégage.
    Il se détacha de la porte, la laissant ouverte afin qu'il comprenne l'invitation, il ne comptait pas non plus jouer à l'hôte parfait. La démarche lente, venant tout juste de se réveiller, il s'avança de nouveau dans le salon en s'adressant à lui. « Il n'est pas là, il ne devrait pas rentrer trop tard, si tu veux l'attendre. » Le tutoiement fut naturel pour montrer qu'il n'était pas impressionné, surtout pas par son nom. Devlin lui en avait parlé, assez pour que l'enfant sache ce qu'il voulait dévoiler de ses pensées et ce qu'il garderait secret. La peur qui enserrait son cœur serait masquée par une nonchalance feinte, de quoi lui prouver qu'il n'était pas une menace à ses yeux. En réalité, après un rapide coup d'œil sur l'homme, Barbie sentit déjà sa poitrine le faire souffrir ; l'anticipation d'une crise qui ne pouvait arriver lui fit souffler un coup sans que cela ne fut vu.

    Il attendit qu'Ethan referme la porte, les bras croisés contre son torse dans une posture défensive. Il hésita un court instant à envoyer un message à Devlin pour le prévenir de la présence de l'amour de sa vie, conclut que c'était une mauvaise idée. Il avait peur qu'il ne rentre pas, ou bien qu'il se précipite pour se jeter dans les bras de cet homme. La gorge nouée, il déglutit en essayant de paraître le plus avenant possible ; ce qui n'était pas aisé pour lui, ne l'avait jamais été. Avant toute chose, il lui fallait déceler les intentions d'Ethan, comprendre s'il n'était là qu'en visite de courtoisie, ou bien avec une idée bien moins glorieuse derrière la tête. Barbie ne connaissait pas l'autre homme, mais n'avait eu que des retours faits par le filtre de son mari ; un récit donc tamisé, épuré, sous le regard d'un homme aussi doux que le divinateur, il ne savait à quoi il pouvait réellement se fier. Il lui faisait confiance, ne doutait pas de son honnêteté, mais doutait de sa capacité à voir le mal chez ses semblables. L'enfant resterait alors sur ses gardes, ne pourrait se détendre qu'en ayant la certitude que son vis-à-vis ne craignait pas de repartir avec son époux.

    Il finit par s'asseoir sur le fauteuil, près du canapé, après lui avoir fait signe de s'y installer s'il le souhaitait. S'il n'était présent que pour une visite amicale, alors Barbie n'avait aucune raison de mal le recevoir ; un comportement en deux teintes, à la fois chaleureux et distant. « Il s'est marié, nous avons une petite fille qui fait la sieste à côté. » Il gardait un sourire courtois aux lèvres, comme si ces paroles étaient innocentes, comme s'il ne s'agissait pas d'un venin lancé dans le but de faire comprendre à l'autre qu'il n'était plus rien aux yeux de Devlin. La distinction dont faisait preuve Barbie s'évaporait au fur et à mesure qu'il baladait son regard sur l'autre homme, à l'analyser comme un épervier. Il avait senti la tristesse dans la voix de son compagnon à l'évocation de cet Ethan, avait perçu combien ce dernier lui avait fait du mal et, à cette perspective, il commençait à avoir du mal à garder son calme. Le téléphone à la main, il envoya quelques messages en continuant sa conversation avec lui ; Geeta, Don et Ari furent ses anges gardiens. L'agacement devenu trop important, il ne put garder tant de complaisance sur ses traits, ne put se retenir de lancer d'un air accusateur. « Tu lui as fait beaucoup de mal, j'espère que tu le sais. Il m'a parlé de toi, de votre histoire, et je te trouve culotté de venir prendre de ses nouvelles après lui avoir brisé le cœur comme tu l'as fait. » Il se pencha en avant, les mains croisées contre ses genoux en fixant ses yeux dans les siens. « L'unique raison pour laquelle je te laisse le voir est parce que je ne veux pas prendre la décision pour lui, mais je pense que tu as fait une erreur en venant ici, et tu peux encore t'en aller. Je ne lui dirai pas que tu es passé. »



YOU BELONG WITH ME
close your eyes, give me your hand, darling. do you feel my heart beating ? do you understand? do you feel the same ? am i only dreaming ? is this burning an eternal flame ?


Dernière édition par Barbie Tarrare le Dim 12 Nov - 9:26, édité 1 fois
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-- @barbie tarrare && ethan monroe && @devlin tarrare
Pendant un bref instant, il s'était demandé s'il était bien au bon endroit. Le souvenir qu'il avait encore du divinateur était un esprit libre, bien loin des carcans trop étriqués d'une société qui ne voulait pas de lui. L'incarnation d'une liberté qui était refusée au Texan, qui lui avait été arrachée avec une méthode plus qu'appliquée. La caravane se semblait plus avoir roulé depuis longtemps, quand Ethan l'avait vue. Arrimée à sa place, toujours la même, malgré sa nouvelle couleur ou les cales autour de ses roues. La même décoration qui accompagnait chacune de ses visites nocturnes, les mêmes rideaux aux couleurs chatoyantes qui renfermaient chacune de ses étreintes avec son propriétaire. Le savoir ailleurs heurtait le souvenir. Lui qui s'y était accroché avec tant de ferveur, avait imaginé encore et encore les retrouvailles avec le divinateur, n'avait jamais envisagé une telle option. Devlin et enfermé dans un vieil immeuble, loin de cette route qui semblait le caractériser, ça ne collait pas. Cette liberté après laquelle il avait tant couru ne pouvait pas se contenter de quatre murs, dans un vieil immeuble de l'hypercentre d'une ville sans conséquences. Exeter n'avait rien pour elle, avec sa grisaille, avec ses tags et ce courant d'air qui semblait souffler à quelque heure de la journée. Se dire que son Fils du Vent s'était enfermé de la sorte ne ressortait d'aucune forme de putain de logique.

C'était pire que du gâchis, c'était un massacre.

Il avait pourtant tenté le tout pour le tout, jouant de tous ses sourires devant le jeune homme qui lui avait ouvert la porte. Petite taille, bouche et visage en coeur, une couronne de bouclettes brunes enrobant ses traits poupons. Les grands yeux marrons étaient gonflés - de sommeil ? - mais s'étaient rapidement illuminés de cette lueur qu'Ethan connaissait bien. Il avait reconnu son nom. Comme quoi, même à des centaines de miles de sa terre natale, il n'était pas qu'un sinistre inconnu. Et si c'était bien sinistres qu'étaient ses volontés, il n'en manqua pas moins de sentir un soupçon de satisfaction lui bomber légèrement le torse. Barbie Tarrare. Le rictus s'étira, sur sa gueule de travers. Devlin avait bien des frères, mais Ethan les avait tous vus sur les clichés de ses détectives. Aucun d'entre eux ne ressemblait à l'homme en face de lui. Et sa manière de bien insister sur le patronyme ne pouvait dire qu'une chose. L'esprit libre d'antan s'était fait passer la corde au cou. Du gâchis.
Un challenge. Le rictus s'étira, au creux de sa gueule carrée. Il n'accusa pas de coup, tant il n'y avait rien à accuser. Prétendre ne pas avoir anticipé qu'une telle éventualité ne puisse pas arriver était un mensonge. Pas le premier qu'il ait à dire, et certainement pas non plus le dernier. Mais il n'était pas là pour voir le mari, il était là pour voir Devlin. Il l'avait connu, le devin. Sous bien des aspects, de bien des manières. Mais chacune de ses facettes avait toujours été implacable sur le sujet : le mariage était bien pire qu'une prison.
D'autant plus persuadé qu'il allait avoir à lui parler. Seuls. Sans ce Barbie qui trainait à présent la patte, après avoir lâché celle du Texan, l'entraînant à sa suite dans la prison dorée dans laquelle il avait enfermé le Canadien. Les yeux noirs embrassèrent chaque centimètre de l'entrée, s'imprégnèrent de tout ce qu'il pouvait remarquer. La décoration était approximative, mais certains éclats de couleur, certains objets, le désordre presque ambiant n'étaient pas sans rappeler des éléments familiers. Malgré les années, malgré que le souvenir se soit effacé au profit du fantasme. Des éléments restaient, comme ce manteau en velours lie de vin râpé pendu à une patère dans l'entrée. Il l'avait connu, dans un bien meilleur état. Comme ces quelques bibelots, cette main en bois posée comme élément de déco sur un meuble dans le salon, ou cette statuette d'éléphant en ébène, qui se trouvaient toutes les deux la caravane. Des soupçons de l'écrin de plaisir qu'ils s'étaient construits tous les deux, qui prenaient la poussière dans une vie trop rangée qui ne ressemblait pas à Tarrare. Ce Barbie qui le tutoyait avait une emprise bien plus importante que ne le laissait présager sa petite taille. Mais ce n'était pas qu'une bague qu'il avait mise à son doigt. C'était des liens bien plus étroits qu'il avait glissés tout autour des membres du Fils du Vent.

-Merci, je veux bien l'attendre, si ce n'est pas trop en demander.

Bien sûr que c'en était trop. Et bien sûr qu'il en désirait davantage. Mais il n'avait pas l'intention de faire part de ses projets au dénommé Barbie -c'était quoi ce nom, sérieux ? - et encore moins à s'en faire un ami. Il lui adressa un sourire qui se voulait avenant, avant de refermer la porte derrière et de suivre son mouvement. Prévenir plutôt que guérir, c'était ce qu'on lui avait matraqué pendant des mois en cure de redressement. Prévenir plutôt que guérir, mais, dans le cas du devin, il allait très certainement devoir tout de même passer à l'étape supérieure. Voir et entendre tout ce que lui avait apportées les dernières secondes était plus qu'un problème à ses yeux. Le souvenir n'entrait dans aucune des jolies petites cases que Barbie avait dressées tout autour d'eux.
La démarche d'un homme parfaitement à sa place, même plongé dans l'inconnu. Héritage inscrit dans les gênes par son politique de père, assurance dont il était incapable de se débarrasser. Et même s'il l'avait pu, Ethan ne l'aurait pas voulu. Il n'était pas ici pour s'effacer, encore moins avec ce qu'il avait sous les yeux. Et, glissant dans le canapé sur l'invitation de son hôte, il ne prit pas même la peine de donner l'illusion de l'inconfort. Laissa son regard s'accrocher à un objet d'une couleur vive pour comprendre qu'il s'agissait d'un jouet d'enfant. Une confirmation que Barbie ne tarda pas à lui donner.

Un nuage de mépris voila ses yeux sombres un très bref instant. Il le maquilla aussitôt en écarquillant ces mêmes yeux, avant de se fendre d'un sourire faussement enjoué :

-Une petite ? Félicitations à vous deux, comment s'appelle-t-elle ?

L'air faussement avenant, du dégoût en fond de palais. Il avait beau avoir des enfants, il n'avait jamais compris l'intérêt d'en avoir. Les siens, il les avait faits pour faire taire son père. S'en occupait quand il était l'heure de le faire, et les oubliait le reste du temps. Après tout, il ne les avait jamais réellement voulus. ils n'étaient jamais réellement entrés dans ses propres projets. Croisant les jambes, il finit par enrouler ses doigts autour de ses genoux pour le ramener légèrement à lui. L'air faussement gêné, mais juste ce qu'il fallait. Faussement intéressé, aussi. Prit note que, malgré une question toute simple, Barbie n'avait pas l'air disposé à trahir le nom de l'enfant. Tant mieux. Au fond, Ethan n'en avait pas grand chose à foutre.

-J'en ai deux aussi, Louise et Sebastian. C'est fou comme on ne réalise ce qu'est réellement l'amour que quand on a des enfants.

Sur le ton de la conversation, comme à chaque fois. Ces banalités que l'on servait pour se montrer sous son meilleur profil, devant les clients, devant les actionnaires. Devant les siens mais surtout les inconnus, en particulier quand la réalité n'était pas aussi reluisante qu'elle en avait l'air. Il pouvait sentir l'odeur caractéristique du nourrisson, partout dans ce salon. Une odeur aigrelette qui lui retournait toujours autant l'estomac, même quand il s'agissait des siens. Il ne la supportait pas. Mais Barbie ne semblait pas plus réceptif à sa tentative d'accroche. Baissés vers l'écran de son téléphone, les grands yeux marrons qui le toisaient quelques fois lui échappaient trop pour qu'il parvienne à les capturer. Ethan en prit son parti. Toute information était bonne à prendre, en particulier si elle lui permettait d'évaluer les faiblesses de la concurrence. Des doigts nerveux, qui s'agitaient sur le téléphone. Des ongles rongés, surtout. L'homme était anxieux. Une boule de nerfs qui se voulait affable, mais dont le sourire qui se crispait un peu plus à mesure que passaient les secondes trahissait l'état  général.
Une bombe à retardement. Note mentale.

Ethan inspira profondément, soupira bruyamment, pour ramener l'attention de son hôte à lui. Un mouvement qui sembla porter ses fruits car l'adverse finit par lever enfin les yeux de son téléphone. Il lui adressa un sourire qui se voulait docile, comme prêt à reprendre la conversation. Fit mine de ne pas comprendre pourquoi, d'un coup, Barbie se penchait dans sa direction. Eclat de jubilation au creux de la poitrine, en percevant les sifflements d'une menace entre les lèvres ourlées. Il n'en laissa rien passer, haussa même un sourcil étonné en recevant le message. Barbie voulait jouer au con. Ethan était particulièrement doué dans ce genre d'exercice.

-En quoi serait-ce une erreur, exactement ? Tu ne connais pas toute l'histoire, Devlin ne l'a jamais sue non plus. Je suis justement ici pour rectifier les torts que j'ai pu causer.

Le ton volontairement doucereux, du sucre sur tout le fiel qu'il venait de recevoir. L'expression d'une innocence qui n'avait jamais existé, et il ne se voyait aucune utilité de cacher la complaisance avec laquelle il avait eu envie de répondre. Jouer au con, mais juste ce qu'il fallait. Après tout, il n'était qu'une connaissance de passage dans la petite et merveilleuse ville d'Exeter. Ses intentions, Barbie ne pouvait que les interpréter. Encore penché dans la direction du mari défensif, il finit par se redresser dans un soupir. S'arracha volontairement aux yeux sombres, une moue contrite sur les traits. Après tout, il était là pour bien plus.

-Je suis conscient des maux que j'ai infligés. Je suis ici pour lui présenter mes excuses et lui expliquer ce qu'il s'est réellement passé. Lui expliquer que rien de ce qui est arrivé n'était voulu. Quelque chose que je ne pouvais pas faire, ne sachant pas où il était parti. Alors quand j'ai vu la caravane, tout à l'heure, je savais que c'était ici que je devais être. Ce type d'excuses, tout comme ces explications, je ne peux les présenter qu'en personne.

Les doigts toujours liés autour de son genou, en miroir de la position du mari, Ethan finit par hausser les épaules. L'air de dire que de toutes façons, ces explications, il ne les fournirait à personne d'autre qu'à Devlin. Après tout, c'était lui qu'il était venu voir. C'était lui qu'il voulait voir. Il n'avait aucun compte à rendre à Barbie. Et encore moins d'explications à lui fournir, estimant qu'il en avait déjà suffisamment dit. Il plongea son regard dans celui, bien attentif maintenant, du bouclé. Se pencha légèrement en avant, l'ombre d'un rictus au creux de ses babines tordues :

-Nous n'avons pas besoin de prétendre être les meilleurs amis du monde, et encore moins de nous entendre. C'est pour lui que nous en sommes là, non ? Et maintenant que je suis ici, je ne compte pas bouger avant d'avoir dit ce qu'il doit entendre. Tu n'as pas besoin de prendre la moindre autre décision : je te promets de sortir de ta vie une fois que ce sera fait.

Et d'arracher Devlin de cette prison dorée dans laquelle tu l'as enfermé. Que ce soit à coups de mots, ou à coups de poings. La boule de nerfs en face de lui pourrait le brusquer, cela apporterait d'autant plus d'eau à son moulin. Restait à voir quelle position il était prêt à adopter, et s'il était suffisamment amoureux de son mari pour savoir qu'il était préférable de rester en retrait. A sa place. Lui qui ne savait pas encore ce qu'il comptait faire avant de retrouver Devlin, Ethan avait à présent un début d'idée sur ses propres intentions. Il le tirerait de là. Tous les moyens seraient les bons. Il tapota légèrement des doigts sur son genou, adoptant de nouveau une position parfaitement sereine. S'en prendre une ne lui faisait pas peur. Au contraire.

-A quelle heure rentre-t-il ? Je ne sais même pas ce que vous faites dans la vie, tous les deux. Mais j'aime beaucoup la déco, c'est... Miteux... charmant.




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    Tout dans l'attitude de l'autre homme lui déplaisait ; de sa manière d'observer l'intérieur de l'appartement, à ce sourire à mi-chemin entre la moquerie et la suffisance. Barbie n'avait pas envie de se confier à lui, n'avait pas envie de lui dire le nom de leur fille, pas plus qu'il n'avait envie de le laisser parler à son mari. Il avait parcouru bien du chemin depuis sa rencontre avec le divinateur, avait tout fait pour devenir un homme meilleur et mériter son amour. Pourtant, en voyant cet homme s'installer comme si le monde lui appartenait, il n'avait qu'une envie, reprendre ses anciennes habitudes. L'attention concentrée entre son téléphone portable et les paroles d'Ethan, il essaya d'ignorer les fourmillements au bout de ses doigts. Un rappel à la réalité, cette étrange vérité de celui qu'il était lorsqu'il portait son blouson, qu'il était loin de son cocon familial. Il laissa un léger rictus s'installer sur sa bouche, les yeux ne suivant toutefois pas la paix qu'il lui offrait. Les lèvres frémissant d'excitation à l'idée de balancer ses quatre vérités à l'autre homme, les gestes auraient suivi le mouvement si les douces paroles des uns et des autres ne l'avaient pas maintenu sur la terre ferme. Ils avaient raison ; Devlin l'avait choisi, il n'avait aucune bataille à disputer avec l'ex-amant de ce dernier, il avait déjà gagné. Il avait épousé l'homme de ses rêves.

    La pensée le détendit, mais pas assez, malheureusement, pour que son corps suive le mouvement. Il garda ses doigts crispés, en oublia de ne pas les ronger en regardant tour à tour l'écran de son téléphone et le visage de son assaillant. Il ne parla pas avant que l'autre ne le fasse, se contentant de sourire de ce rictus mauvais qui ne présageait rien de bon. Il s'en moquait des prénoms de ses enfants, n'avait envie d'aucun détail de la vie qu'il pouvait bien mener. Il prit pourtant la parole pour rebondir sur la deuxième partie de sa remarque. « Si c'est vraiment ce que tu penses, alors tu n'as jamais été véritablement amoureux. » L'amour qu'il avait pour Emilia était hors de tout propos, il ne remettait évidemment pas l'affection qu'il avait pour elle en doute. Elle était une part de lui, un prolongement indissociable de son être. Il l'aimait d'un amour paternel, un amour indétrônable ; mais avant qu'elle n'arrive dans son existence, celui qu'il accordait à Devlin était déjà la définition de l'amour selon lui. Il était profondément amoureux de son mari depuis des années déjà, assez pour aller le chercher jusque chez lui, le faire sien pour l'éternité.
    Il eut l'impression de marquer un point, aurait aimé pouvoir filmer la scène pour montrer à Romeo combien il ne s'était pas laissé faire. Il irait danser sur sa tombe en compagnie de son ami, une fois l'intrus mis en terre. Le téléphone posé sur l'accoudoir, il le regarda de nouveau en l'entendant parler. « C'est tellement altruiste de ta part ... et présomptueux, de penser qu'il a besoin d'entendre tout ça après tout ce temps. » Il ne fallait pas manquer de vanité pour se penser assez important pour retourner chez un ex pour lui apporter excuses et explications.

    C'est pour lui que nous en sommes là, non ?

    Il en avait conscience, aurait aimé lui faire comprendre que c'était pour cette unique raison qu'il ne l'avait pas mis dehors ; mais avait trop peur de s'emporter et de ne pouvoir s'arrêter une fois lancé. Ils étaient là pour Devlin, l'enfant ferait en sorte de préserver la paix en attendant que ce dernier franchisse la porte. Il ne savait pas ce que l'homme avait derrière la tête, mais Barbie était assez prudent pour ne pas le laisser prendre ses aises trop rapidement ; il ne lui offrirait un café qu'une fois son mari arrivé, si ce dernier avait besoin de parler en privé avec l'autre. Il ne s'absenterait pas longtemps, ne laisserait pas à ce revenant l'occasion de s'en prendre à l'homme le plus important de ce monde. « Quel dommage, tu risques de ne pas profiter longtemps de la déco. » Il ne fit aucune réflexion sur les métiers qu'ils faisaient l'un et l'autre, en avait-il seulement besoin ? Il pouvait bien faire la conversation, mais n'irait pas jusqu'à trop partager avec lui. Il était hors de question qu'il dévoile quoi que ce soit concernant Devlin, mais il pouvait bien poser quelques mots sur ses activités. La grande question était de savoir lesquelles. La station service serait un bon moyen de lui faire croire qu'il était inoffensif, être sous-estimé – voire méprisé – pouvait souvent être un atout ; mais d'un autre côté, évoquer son blouson de cuir pouvait le dissuader de trop jouer au con. Il prit le parti de se faufiler entre les deux possibilités. « Je suis infirmier, n'hésite pas à venir me voir en cas de bobo. Et toi, qu'est-ce que tu fais dans la vie ? » Il fit preuve d'un minimum de curiosité pour qu'ils n'aient pas à se regarder dans le blanc des yeux en attendant le retour de l'être aimé. Ils pouvaient bien discuter pour éviter de se battre, c'était encore la seule option viable au vu de la situation.

    Il baissa les yeux en sentant quelque chose contre sa jambe, sourit plus sincèrement en sentant Void se frotter à sa cheville. Barbie avait laissé les deux chats dans la chambre de la petite, conscient qu'ils seraient ravis de pouvoir la protéger de l'inconnu. L'entente entre les deux petites créatures et Emilia était superbe, les bestioles heureuses de se blottir contre la petite fille à tout instant de la journée. Les doigts tendus, Barbie grattouilla le haut de la tête de la peluche noire en tournant la tête vers la porte d'entrée. Généralement, l'arrivée de Void coïncidait avec le retour de son maitre. Il regarda de nouveau l'autre homme, ne sachant pas tellement s'il avait répondu à sa question ou non, l'esprit déjà à des lieux de leur conversation alors qu'il lui sembla entendre une clé dans la serrure. Ils n'avaient pas fermé à clé derrière eux, mais Devlin ne pouvait pas le savoir. Barbie se mit debout sans se retourner, puis s'élança rapidement en direction de la porte pour empêcher son mari de rentrer tout de suite.

    Un sourire à la fois désolé et ravi de le voir, il resta devant lui pour essayer de lui bloquer la vue ; Barbie avait beau être plus petit, il savait se mettre sur la pointe des pieds et accaparer toute l'attention de son amant. Il prit rapidement son visage en coupe et percuta sa bouche de la sienne ; tant pour dire bonjour, que pour l'empêcher de rentrer. Il ne voulait pas le laisser affronter cette épreuve seul, voulait qu'il sache qu'il était là pour l'épauler. Son rôle était de le préparer, puis de faire acte de présence – il n'hésiterait pas à intervenir en cas de besoin, ceci dit. « J'espère que t'as passé une bonne journée, je suis désolé de ne pas t'avoir envoyé un message pour te prévenir qu'il était là, mais j'avais trop peur que tu ne rentres pas ... Si tu veux qu'il parte, tu n'as qu'un mot à dire, d'accord ? Mais je pouvais pas prendre cette décision à ta place. » Et après tout, peut-être qu'il se trompait concernant les envies de son mari. Et s'il avait réellement envie de le revoir ? Et s'il avait besoin de connaître la vérité dont parlait l'autre homme ? Et s'il se protégeait lui-même de cette peur de perdre le devin, au lieu de véritablement ce dernier ?
    Il relâcha son visage après avoir caressé sa joue, puis s'écarta de la porte pour le laisser entrer. Resté derrière, il referma dans son dos et s'appuya contre le bois froid en croisant ses bras contre son torse, comme le gardien de quelque chose d'invisible. Finalement, il se décolla de la porte et s'avança vers eux en faisant attention d'analyser le moindre des mouvements de l'intrus, par précaution. Debout près du canapé, il regarda son mari, ne sachant s'il devait rester pour le soutenir ou partir pour les laisser discuter ; il aurait aimé pouvoir parler par télépathie avec lui, et au fond, c'était un peu le cas. Il leva alors les yeux vers Devlin en lui souriant tendrement pour lui montrer que tout allait bien : « Tu veux quelque chose à boire, mon cœur ? Je peux faire un peu de café. » Il le regarda attentivement, essayant de voir s'il pouvait les laisser seuls le temps de faire quelques cafés, ou s'il devait rester ici. La boule au ventre, serait-il seulement capable de tenir le coup assez longtemps pour ça ?



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close your eyes, give me your hand, darling. do you feel my heart beating ? do you understand? do you feel the same ? am i only dreaming ? is this burning an eternal flame ?


Dernière édition par Barbie Tarrare le Dim 12 Nov - 9:26, édité 1 fois
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Si c'est vraiment ce que tu penses, alors tu n'as jamais été véritablement amoureux. Haussement de sourcil, Ethan ne répondit pas à l'attaque. Se contenta du plus mielleux des sourires pour couper avec tout le vitriol qui venait de lui être lancé. Toutes les réponses fournies par Barbie au fil de la conversation n'étaient que défensives. Le petit bouclé montrait les crocs quand il était acculé, intéressant. Comme un animal blessé, juste pour tenter d'impressionner. Mais Ethan n'était pas là pour lui, il n'eut aucun mal à le lui dire. C'était pour le devin qu'il était à Exeter. C'était pour lui qu'il avait tenu le coup pendant ses mois d'agonie, pour lui qu'il n'avait fait tomber son masque que dans les heures les plus avancées de la nuit. Barbie en lui-même n'était ni un obstacle, ni un danger. Tout juste une petite distraction dans son chemin. Faire la conversation avec lui n'était pas une obligation, mais pourrait lui permettre d'aller à la pêche aux informations. Lui poser toutes ces questions, quand bien même les réponses étaient mordantes ou, visiblement, volontairement évasives, étaient une méthode pour arriver à ses fins. Pour avoir une pleine conscience du carcan dans lequel il avait enfermé Devlin Tarrare, l'esprit le plus libre qu'Ethan ait jamais connu.
Comment avait-il réussi cet exploit ? A quel point le mal était-il fait ? Si on en croyait Barbie, l'amour y était pour beaucoup. La fierté avec laquelle il avait sorti sa pique, avant que la conversation ne se poursuive, était un témoin de plus d'un égo à ne pas sous-estimer. Facile à titiller, facile à faire exploser.
La théorie de la bombe à retardement se confirmait, pour le Texan. Et avec elle, celle comme quoi l'homme en face de lui était de toute évidence incertain de la puissance de cet amour qu'il tentait de lui jeter à la figure avec tant de ferveur. L'amour n'était fort que lorsqu'on avait confiance en lui. De toute évidence, Barbie éprouvait un doute quant à cette confiance. Restait à déterminer quelle en était la cause.

Infirmier. Etrangement, ce n'était pas l'impression première que laissait le plus jeune. Ce n'était pas non plus la réponse qu'Ethan attendait pour cette question. Il ne pouvait qu'admirer l'effort, le mari s'efforçant de ne rien trahir sur Devlin ou leur vie à tous les deux. Mais il pouvait faire tous les efforts du monde, il n'avait aucune notion du contenu des deux dossiers qui avaient été remis à Monroe. Les détectives avaient été suffisamment bien payés pour lui donner de bonnes bases. Avaient peut-être omis qu'un mariage existait, mais c'était la précipitation d'Ethan plutôt que leurs compétences qui était en cause. Il était parti à la seconde où il avait su où se trouvait le Canadien. Un nom de ville, une profession -devin-, une photo qui attestait de sa présence à Exeter. Pour le reste, le Texan avait prévu d'improviser. Et si Barbie faisait tout pour ne rien lâcher, il en disait bien plus avec un regard, avec ce pouce qu'il avait porté à sa bouche, ou avec ses choix douteux en qualité de décoration d'intérieur. Bien plus que tout ce qu'il pensait.
Une vie rangée. Un métier rangé. Des apparences plus ou moins préservées, ne manquait plus que la petite maison en banlieue avec sa pelouse bien tondue et sa barrière à piquets blancs. Du gâchis. Ethan prit une inspiration suivie d'un sourire charmant, agita distraitement son pied, au bout de sa jambe croisée par dessus l'autre :

-Donne-moi ta carte, je n'y manquerai pas. Je suis dans l'immobilier. Promoteur. Je peux vous obtenir une belle affaire si vous décidez d'améliorer vos conditions de vie.

Regard circulaire au salon, à sa tapisserie vétuste, aux coups de peinture colorés qui la chamarraient. Ca ne serait pas un mal, Devlin mérite bien plus que le bouge dans lequel tu l'as fourré. Des pensées qui s'exprimèrent dans le voile de mépris qui passa sur ses yeux noirs, juste le temps d'une seconde, avant qu'ils ne reviennent se loger dans ceux de Barbie. Suivit leur mouvement vers la boule de poils noirs qui se frottait aux mollets du plus jeune. Un chat noir. Etrangement, l'une des rares choses qui fasse sens quand on en venait à Devlin, dans ce taudis. Il y avait bien des preuves de sa présence dans l'appartement, oui. Mais ce chat noir, ils en avaient parlé plus d'une fois au Texas. Un chat qui aurait dû se trouver dans leur cocon, un désir que le devin avait formulé plus d'une fois lors de ces nuits volées au reste d'un monde qui ne voulait pas d'eux. Ethan lui avait promis de lui en trouver un, lorsqu'ils se seraient échappés ensemble. Barbie lui en avait offert un, pour mieux l'emprisonner dans l'illusion d'une vie rangée.
Les doigts du Texan s'enfoncèrent dans son genou, pour ne pas en trahir les tremblements. Pour ne rien trahir de l'envie subite qu'il venait d'avoir, de les serrer autour de la gorge du petit bouclé. Cela aurait été si simple, pourtant. Si simple de se débarrasser de ce petit accroc sur la route si belle qu'il était en train de tracer pour lui et Devlin. Il hocha vaguement la tête devant le sourire faussement gêné de l'autre, lorsque ce dernier se leva. Baissa de nouveau les yeux vers le chat noir, et nota de l'embarquer lui aussi, une fois que Devlin serait prêt à partir. Finit par comprendre la raison de tout ce mouvement, quand il perçut du bruit, du côté de la porte. Son coeur se bloqua, dans sa poitrine.

***

Il y avait du boulot au poste, c'était un fait. Beaucoup, beaucoup trop, au goût du divinateur. Avec toutes ces histoires de doubles sortis de nulle part, les dossiers s'empilaient sur les bureaux de tous les enquêteurs. Des affaires surprenantes qui avaient été l'objet de toutes les conversations autour de la machine à café depuis plusieurs semaines. Qui avaient été la raison de beaucoup de coups de fil à tous ceux qui bossaient au commissariat, consultants compris. Devlin avait répondu à tous, le coeur partagé entre deux eaux : d'un côté, cela lui permettait de gagner un peu plus et, avec Noël qui approchait à grands pas, ils pourraient glisser un sacré cadeau sous le sapin pour Millie ; de l'autre, tout ce temps passé au poste l'éloignait des deux amours de sa vie. Quatre, s'ils comptait les deux chats. Il sentait bien que ce surplus de travail pesait sur tout le monde, que les moments passés avec Barbie se faisaient plus rares. Pour la première fois depuis le Canada, ils passaient plus de temps éloignés que dans les bras de l'autre. Il détestait ça. Mais il trouverait quelque chose pour se rattraper. Couvait déjà le projet d'acheter deux billets pour célébrer Halloween à Disney. Les dates coïncidaient avec leur anniversaire, autant que le sien. Barbie et lui avaient besoin de vacances. Millie était trop petite pour la parade des fantômes, il trouverait un moyen pour la faire garder. Lenny aurait été ravi de le faire, il en était certain. Mais Lenny était aux abonnés absents, ce jour-là. Arrêt maladie, avait déclaré la Shérif avec un sourire cryptique. Souriait-elle parce qu'elle était heureuse que Lenny arrête enfin d'enchainer les heures supplémentaires, ou juste l'air de lui dire t'es devin, t'as qu'à demander à ta boule de cristal ? Dans tous les cas, Devlin n'était pas rassuré. Pire, il était vraiment inquiet. Lenny n'était pas du genre à poser un arrêt sans le prévenir, il devait s'être passé quelque chose. Avec Ari ? Après tout ce que Lenny lui avait confié, il espérait vivement que ce ne soit pas le cas...

Le cœur lourd, en arrivant à Ashmill. Il n'avait qu'une hâte, retrouver les bras de ses amours, grattouiller la tête ronde de ses deux chats, et se perdre dans la douceur de leur cocon familial. Envoya un sms à Lenny pour savoir s'il fallait qu'il appelle une ambulance et fouilla dans sa poche à la recherche de sa clé. La porte était déjà ouverte, Barbie devait être déjà rentré. Des papillons dans le coeur comme à chaque fois qu'il savait qu'il allait retrouver l'Homme-Enfant, il rentra finalement chez lui.
Reçut un tourbillon de bouclettes en guise de bienvenue. Surpris, le devin se laissa attirer dans un baiser possessif qui lui coupa le souffle autant qu'il le fit sourire. Ses mains se nichèrent naturellement sur les hanches de son mari, l'attirèrent un peu plus à lui. Un murmure joueur contre les lèvres ourlées :

-Millie fait sa sieste pour que tu m'accueilles comme ça ?

La réponse tomba vite, le sourire du divinateur avec elle. Il fronça les sourcils, incapable de comprendre d'où venait toute cette précipitation. Il ? Peur qu'il ne rentre pas ? Une vague de déception au creux des reins, il réactiva sa cervelle pour essayer de raccrocher tous les wagons. Barbie parlait vite, martelait chaque mot pour être sûr que Devlin comprenne. Et l'inquiétude de reprendre le dessus. Il. Son boss ? Smith ? Les mains du devin s'accrochèrent aux hanches de son mari, avant de les relâcher. Il ne comprenait rien de ce qu'il se passait mais redoutait ce Il duquel Barbie semblait vouloir le protéger.

-B, tu m'fais peur...

Un aveu murmuré, qui n'eut pour toute réponse qu'une caresse contre la joue. Le devin laissa son mari s'éloigner à contrecœur, put enfin avoir une vision d'ensemble de l'appartement. Du salon, notamment, où il remarqua un visage qu'il aurait cru ne jamais revoir auparavant. Son coeur manqua un battement. Sa sacoche de travail, elle, s'effondra sur le sol.

-E...Ethan ?

Il l'avait cru mort. Il l'avait cru parti. Il avait cru bien des choses mais jamais qu'il reverrait le fantôme d'un amour d'avant, bien en vie et souriant dans son salon. Est-ce que c'était un canular ? Si oui, le canular avait l'air bien réel. Le corps se mettant en mouvement tout seul, sous l'adrénaline, il rejoint rapidement leur invité mystère. Surprise et incrédulité s'entrechoquaient sous les mèches brunes et, même à proximité de l'autre homme, il ne savait pas quoi faire de ses membres.

-Merde, Ethan, t'es vraiment là ?

Oh Ethan était vraiment là, oui. Le signala d'un hochement de tête affirmatif, d'un "Dev, ça fait si longtemps." étranglé. Il avait attendu ce moment depuis des années. Et si ces dernières avaient laissé leurs marques sur leurs deux visages, il était toujours aussi soufflé par la beauté du Fils du Vent. Ethan marqua un pas en avant, rompant la distance entre eux pour attirer le devin dans ses bras. Le serra étroitement contre son coeur, nichant son menton au creux de son cou malgré qu'il puisse sentir tout le corps de l'autre homme ne pas savoir quoi faire de ses dix doigts. Un soupir de contentement alors qu'il rouvrit un regard vipérin vers le mari qui les regardait. Le rictus qu'il lui lança n'avait rien d'amical.
Inconscient de tout ce qui se tramait, le Canadien, lui, finit par retrouver un semblant de possession de ses moyens. Déposa ses mains à plat sur le dos de son ancien amant, le tapotant doucement, les émotions s'entrechoquant bien trop fort dans sa cervelle pour savoir quoi faire de plus. Tout était à la fois trop familier et trop inconnu, Ethan dans son salon résonnait comme une fausse note sur une partition. Il y avait tellement de questions sans réponse, tellement de douleur et de bonheur qui étaient associés à cet homme. Et ce parfum, qui le transportait à une époque qui n'avait rien à voir avec ce qu'il avait maintenant.
Devlin marqua une première tentative de recul, rapidement interceptée par l'étreinte d'Ethan autour de ses épaules. Un sourire un peu bancal en se laissant faire, le devin marqua tout de même la fin de l'étreinte au bout d'une minute de trop pour lui, une minute insuffisante pour le Texan. Posa ses mains sur les bras de l'autre homme et le tint ainsi à bout de bras, évaluant l'autre homme comme pour s'assurer qu'il soit bien réel. Oh, il l'était.

-J'en reviens pas, c'est vraiment toi ! Mais comment ça se fait ? Qu'est-ce que tu fais là ?

Comment tu m'as trouvé ? Où étais-tu, pendant tout ce temps ? Est-ce que tu m'as vraiment abandonné, toutes ces années auparavant ? Il s'assit aussitôt sur le canapé, invita Ethan à reprendre sa place sur le fauteuil d'en face. La voix de Barbie retentit dans la confusion. Ethan fut le premier à répondre, un sourire docile sur sa gueule de travers.

-Comme c'est gentil, j'en veux bien un s'il te plaît.

Le regard du devin fila d'Ethan à Barbie, de Barbie à Ethan. Inconscient de ce qui se tramait autour de lui, il hocha la tête à son tour. Tendit une main vers Barbie pour caresser la sienne du bout des doigts, trop loin de son mari pour faire mieux.

-J'en veux bien un aussi, shonu, merci beaucoup mais t'embête pas hein, je peux nous en faire après.

Le sourire d'Ethan fondit comme neige au soleil, son regard devenu plus froid, rivé sur Barbie. Un regard que Devlin ne remarqua pas, tourné qu'il était vers son mari, sa proposition tenant encore. Si lui aurait préféré que l'Homme Enfant ne parte pas si vite, il n'était pas homme pour l'empêcher de faire ce qu'il voulait. Quand il se tourna enfin vers Ethan, ce dernier lui rendit un sourire éclatant. Il avait de nouveau toute l'attention du Fils de l'Air, le reste du monde n'existait déjà plus.

-J'aurais jamais cru que... ça fait tellement longtemps, comment ça se fait que tu sois là ?
-J'étais dans le coin pour affaires. Comme je n'avais rien à faire pour l'après-m je suis allé me promener dans Exeter et j'ai fini par atterrir au Trailer Park. J'ai vu les panneaux avec ton nom, je les ai suivis. Je suis tombé sur la caravane. J'ai failli ne pas la reconnaître.
-Ouais, B me l'a repeinte parce que j'ai toujours rêvé d'avoir une caravane bleu pervenche


Une caravane bleu pervenche, avait répété Ethan, quasiment en même temps. Devlin marqua un temps d'arrêt, un sourire perplexe sur le visage. Fixa Ethan pendant une seconde puis finit par ricaner avant de reprendre, dubitatif :

-Merde, tu te souviens de ça ?
-Il y a des choses qui marquent. Des gens, aussi.


Une remarque qui passa à des lieues au-dessus de la tête du divinateur. La confusion, la joie de retrouver ce visage du passé, l'enchevêtrement de toutes les émotions d'avant et de maintenant n'auraient laissé aucune place à cette remarque, dans tous les cas. Ils devisèrent quelques minutes du présent, de leurs vies, avant que Devlin finisse par s'excuser pour filer. Barbie n'était toujours pas revenu de la cuisine, il allait y filer pour lui donner un coup de main. S'extirpa du canapé et se dirigea à pas légers vers la cuisine, sous le regard perçant de son invité. Inconscient que sous les boucles brunes, un tout nouveau scénario commençait déjà à se former.

Le divinateur, lui, passa la tête par l'encadrement de la porte de la cuisine. Elle était grande ouverte, Barbie devait avoir entendu des bribes de leur conversation. Demanda, au hasard :

-T'as besoin d'un coup de main ?

Il repéra finalement la silhouette de son mari à côté de la cafetière. N'eut pas besoin de réfléchir que déjà son corps se mettait en mouvement pour venir se lover dans le dos de sa moitié, enroulant ses bras autour de sa taille. Il cala son menton dans le creux de son épaule, eut l'impression de le sentir étrangement tendu sous l'étreinte.

-Tout va comme tu veux, shonu ?





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    Il ne l'aimait pas, c'était décidé. Il avait pourtant essayé, quelques minutes, de trouver en cet homme ce qui avait bien pu plaire à son mari ; en vain. Les traits de son visage lui paraissaient antipathiques, même son sourire n'avait rien d'attirant, à ses yeux, tant il n'y décelait rien de vrai. Il n'avait aucune envie de lui tenir compagnie plus longtemps, avait bien mieux à faire que tailler le bout de gras avec un individu si peu accommodant ; la solution la plus enviable n'était néanmoins pas envisageable. Il ne pouvait le mettre à la porte, pas même le blesser par impulsion. Pas avant que Devlin ne l'ait vu, qu'il ne lui ait donné sa bénédiction pour le rayer de la surface de la terre. La perspective que le divinateur ne ressente pas l'envie de le chasser, qu'il soit heureux de le retrouver, était douloureuse. Il pouvait se faire des idées concernant ce que le devin pensait de sa vie avec lui. Il l'avait vu, après tout, que son mari était un voyageur avant de le rencontrer, avant de l'épouser. Il lui avait déjà soumis sa peur qu'il puisse, un jour, ressentir le besoin de reprendre la route ; Devlin avait eu la délicatesse de le rassurer sur ce point, mais ça n'avait jamais suffi à lui retirer cette idée infernale de l'esprit. Il y repensait maintenant qu'il avait le passé de son mari personnifié sous ses yeux, une apparition qu'il aurait imaginée plus chaleureuse selon les histoires racontées par l'amour commun.

    Mais il n'avait rien de l'homme que lui avait décrit Devlin, rien de celui dont il lui avait avoué être tombé amoureux durant sa jeunesse. Il en vint à se demander s'il serait capable de voir ce qui se cachait derrière le sourire du nouveau venu ; Devlin n'était pas stupide, mais l'amour qu'il lui avait porté était-il toujours assez présent pour voiler son jugement ? Barbie espérait que non, espérait ne pas se battre seul contre ce qui constituait un monstre belliqueux, au sein même de son foyer. Il fut ravi d'entendre son mari arriver, le rejoignit en quelques enjambées pour se consoler contre ses lèvres, comme un enfant essayant de sortir d'un cauchemar.

    Millie fait sa sieste pour que tu m'accueilles comme ça ?

    Il aurait tant aimé que ce soit le cas, aurait invité son mari à s'installer sur le canapé pour s'occuper de le détendre d'une manière qu'il ne pouvait faire en présence d'Ethan. Il ne pouvait dire combien il aurait aimé le faire assister à ce spectacle, simplement pour lui faire comprendre combien il savait prendre soin de Devlin, combien ses lèvres connaissaient le chemin par cœur. Il eut envie d'insulter l'intrus, se mettant à le détester seulement parce qu'il osait respirer en sa présence. Connard. Il garda ces sentiments négatifs pour lui, se contentant de libérer la route pour permettre à son mari de rentrer, de constater de la présence de son ex-compagnon, et de le faire déguerpir. Ce ne fut pas le cas, évidemment, et il ne put s'empêcher de se renfrogner à cette idée. Il allait devoir le supporter plus longtemps que prévu.
    L'idée était désagréable, mais ne constituait pas un problème, Barbie avait passé son enfance à prendre sur lui et ignorer les invités. Il aurait pu s'en contenter, rester dans son coin, s'il n'avait pas reçu un sourire si significatif de la part d'Ethan. Un coup au cœur, directement vissé à la panique qu'il avait implorée de ne pas surgir ; il n'était pas certain de pouvoir se contenir si une crise venait à s'emparer de lui. Il devait fuir, n'importe où – la cuisine ferait l'affaire. Il s'y était engouffré sous prétexte de préparer le café, avait ressenti le besoin irrépressible de coller son poing dans la gueule d'Ethan en l'entendant reprendre la parole, besoin qui fut calmé par le contact des doigts de Devlin contre les siens.

    Il parvint à adresser un sourire discret à son mari avant de prendre le chemin de la cuisine. Les mains tremblantes, il s'appuya contre le plan de travail pour souffler un instant. La situation était catastrophique. Il avait du mal à garder les paroles d'Ari en mémoire, pas alors que le regard amoureux dont parlait le légiste ne rivalisait pas forcément avec la nostalgie. Il ferma les yeux pour calmer les battements erratiques de son cœur, essayant de ne pas se concentrer sur les paroles qui s'échappaient du salon ; il ne voulait pas entendre, ne voulait pas être témoin de ce qui mènerait à sa perte ; mais ne pouvait s'en empêcher. Il finit par soupirer en essayant de se raccrocher à ce qu'il lui restait de raison : ils étaient mariés, ils avaient un enfant, ils s'aimaient. Il espérait que tout cela pèse assez dans la balance pour que le divinateur ne considère pas de reprendre sa vie sur les routes. Il attrapa le paquet de café et ajouta son contenu dans la machine, lentement, comme pour éviter que son corps ne lâche sous trop de précipitation.

    Il masqua le sursaut qu'eut son corps en sentant Devlin se glisser derrière lui ; l'esprit trop égaré, il ne l'avait pas entendu se faufiler contre lui. Il ferma les yeux, dents serrées en l'entendant se soucier de lui : « Bien sûr, ça va putain d'bien ! » Il relâcha ce qu'il avait dans les mains et soupira en se retournant, un regard implorant dans celui de son mari. « Excuse-moi, j'ai juste- Il jeta un regard en direction de la porte, espérant que son exclamation n'en ait pas franchi le seuil. Qu'est-ce que tu fais là ? » Il regretta son ton, s'en voulait de se comporter comme un imbécile alors que Devlin n'y était pour rien dans la venue d'Ethan ; il ne pouvait pas, non plus, lui en vouloir d'être ravi de le retrouver. Il attrapa alors sa main du bout des doigts, fit pression dessus en secouant la tête. « J'peux pas retourner là-bas, j'peux pas ... » Les lèvres plissées, il retroussa le nez dans une moue de dégoût en repensant aux minutes qu'ils avaient passé seul à seul. « J'devrais le garder pour moi, mais on a dit qu'on devait se dire les choses et j'agis comme le dernier des cons quand j'laisse miroiter dans ma tête. J'ai peur que tu repartes avec lui. » Il lâcha sa main et enroula brusquement ses bras autour de son cou pour le serrer contre lui. Le visage dans les cheveux du devin, il prit une grande inspiration pour s'imprégner de son odeur. Les yeux fermés, il le serra plus fort encore en reprenant. « J'ai peur de pas arriver à le laisser repartir vivant s'il essaie encore UNE FOIS de t'enlever à moi. »

    Il soupira en se désolidarisant, trop peur d'user de trop de force sous l'impulsion de la frustration. Il attrapa les tasses préparées près de la cafetière et remplit les récipients en essayant de trembler le moins possible ; peine perdue, des gouttes s'échappant sur le plan de travail. Il les tendit à son mari en essayant de ne pas en mettre partout. « Il sucre ? Si non, dis-moi, j'lui en mets douze et j'espère qu'il mourra du diabète, ce fils de pute. » Il se mordit la lèvre pour s'arrêter là, s'empêcher d'en dire plus alors qu'il avait tant à libérer de sa frustration. « Retournes-y, je vais rester un peu ici, essayer de me convaincre que y'a pas un putain d'prince charmant dans mon salon en train d'remuer du cul pour m'voler mon mari. » Il était égoïste de laisser sa frustration supplanter le bonheur de son mari, mais il ne pouvait faire autrement ; il avait changé, avait grandi, mais avait toujours ses limites. « Il est même pas si beau que ça, et tu sais quoi ? J'suis sûr que j'suce mieux. » Prends ça, connard !



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