nociception

@noah cervantes

tw; drogue

Ayant chargé un peu avant de venir pour des raisons évidentes, Cecil n’est pas tout à fait certain de se rappeler le nombre de jours consécutifs qui avaient été animés par ces recherches à l’allure d’enquête de quartier. Noah, quelque peu initiateur de cette idée, n’a pas aidé à le freiner, n’étant pas tout à fait imperméable aux idées de merdes qu’il pouvait lui proposer. En était-ce seulement une cependant, rien n’était moins sûr ; pourtant, c’est des semaines plus tard que le duo se concertent, admettent être sur une piste sérieuse. A tel point qu’il leur était probablement envisageable d’aller débusquer le boug, Connor Shepard, qu’ils ne connaissaient ni d’Eve ni d’Adam sur le papier, forcément. Si ça se trouve, ce putain de numéro lui avait fait la pire blague de son existence, en empruntant jusqu’à la voix de sa défunte mère, pour aller lui faire chercher la chemise trop bon marché d’un mec qui semblait parier au casino du coin (et même au delà) en ayant le don de tout perdre dix minutes après. Avec des dettes pareilles, ç’aurait été étonnant qu’il ne barbotte pas dans des trucs louches, pour se rincer un peu de tout ça.

En bon ancien de la Cohorte, et connaissant plus de visages et d’âmes qu’il n’aurait pensé l’imaginer, Cecil s’était lui-même étonné d’avoir su dénicher son adresse, grâce aux autres pistes que Noah lui avait fournies. Qu’est-ce qu’il pourrait bien foutre de ça, après ? Les conneries, c’était fini, il n’allait pas s’infiltrer là-dedans, et toquer, ce serait pour lui dire quoi ? Le trentenaire appelle son pote en lui donnant l’adresse à voix haute, d’une façon cryptée, à sa sauce. Au pire il irait le chercher, mais depuis le temps, il savait comment il fonctionnait ; et ces relents d’autrefois lui foutaient autant la trouille qu’ils le rassuraient.

Le cul vissé sur l’assise de sa moto, en perpendiculaire, sans casque pour pouvoir entendre et se faire entendre, il a l’air anxieux. Puis Noah débarque, il le salue comme à son habitude, avec un fist bump tout indiqué. Y’a pourtant pas l’ombre d’une grande détermination dans ledit geste, et ça se sent.

“J’crois que c’est là.”

Ils étaient arrivés à la fin de leur quête qui ne rimait, selon lui, plus à rien, maintenant qu’elle avait démontré son… effroyable contradictoire. Il avait même pas retiré ses gants, ses épaules étaient affaissées, et son sweat commençait lui aussi à lui peser lourd, maintenant, sans la vitesse pour le lui faire oublier. Son œil trop clair va chercher celui du Cervantes, puis se reporte sur le bas de l’immeuble pourri, de l’autre côté de la chaussée. Il doit être onze heures du matin, et le soleil n’est même pas suffisant pour lui réchauffer le cœur ou la carne.

“C’était… c’était pas une idée de merde ?” qu’il lui demande spontanément, son bégaiement revenant presque à la charge, alors que depuis ces derniers mois, ses efforts avaient été considérables pour re-contrôler sa respiration comme autrefois. “Putain mais on lui dit quoi s’il est là ?” Se présenter ? Quelle riche idée, de se foutre à poil devant un type qui pourrait les ouvrir en deux, allez savoir. S’il se sentait plutôt en sécurité avec Noah - et sa Yamaha - il était moins assuré de ce qu’il voulait vraiment en faire, maintenant qu’ils en étaient arrivés là.

“On s’tire… ?”

Mais la réponse de Noah et de leur funeste destin, il la connaissait déjà.