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 how soon is now ?

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Cecil Osborn
ouin-ouin ascendant mieux que rien
Cecil Osborn
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damné(e) le : o31/03/2023
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how soon is now ?
Mer 24 Avr - 16:49




Il s’en foutait bien de se faire beugler dessus, ni même d’avoir des réponses. Lorsqu’il lui a dit qu’il allait lui chercher le nécessaire, il a non seulement confectionné, mais il les a ramenés, ces onguents qu’on aurait eu tôt fait de dire de bizarres, oubliant tout le reste. L’anniversaire de mars pouvait être proche, le sien aussi, passé depuis quelques semaines, Cecil s’était trouvé meilleure occupation que ça à ce moment-là. Même l’identité de ce traître inconnu, qui lui avait valu de commencer des recherches à son sujet, épaulé par Noah, n’était qu’un grain de sable dans son esprit. Trevor, ce jour là, avait été sa priorité.

Il se rappelle même pas avoir beaucoup parlé, quand il a fallu lui passer le baume sur les plaies, encaissant surprenamment bien ce qui pouvait suinter du blessé, en mots, maux comme pensées. Elles ont pourtant filé droit à des endroits auxquels il repense encore maintenant, pendant qu’il roule, sans vraiment calculer quoi que ce soit. Cecil n’avait pas voulu bégayer, n’avait pas voulu le brusquer ; pourtant, tout ce qu’il avait fait, il avait eu la désagréablement sensation d’avoir trop insisté. Parce que c’était important pour lui, de le savoir bien, mais c’était aussi un moyen de se rendre utile là où il savait qu’il n’était rien.

McQueen sait trop de choses sur lui, et s’il l’avait connu il y a dix ans de ça, il y’a fort à parier qu’il aurait été sous surveillance de ses pairs depuis longtemps. A vrai dire, l’enfant de la Cohorte n’aurait jamais pu se permettre de se livrer autant à quelqu’un n’appartenant pas à sa famille. Le secret était loi, et même certains ne se présentaient pas par leurs véritables identités, alors qu’ils avaient grandi ensemble. Cecil ne s’est pas toujours appelé ainsi. C’est l’évidence même, raison pour laquelle certains contacts existants encore l’appellent autrement. Pas de pseudonyme, seulement un persona qui n’appartient qu’au volatil. C’est ainsi qu’il s’est forgé, né libre.

C’est pourtant pas compliqué, de se lier, ça l’a jamais vraiment été pour lui, comme s’il avait cette aura de Fou autour de lui. Deux trois bricoles sur l’épaule, un animal de compagnie pour l’accompagner, et il était parti sans savoir à quelle heure il allait bien pouvoir revenir. Sa vie avait été faite d’aventures, là où d’autres se complaisaient dans la froideur mortuaire de la routine. C’est pourtant quelque chose qui le rassure aujourd’hui, cet espèce de carcan ; ayant perdu ses repères depuis un moment. Face à l’inédit que lui a apporté la mésaventure de Trevor, il s’est toutefois senti ressuscité.

Il s’est revu s’occuper de cette gueule cassée qu’était son oncle, il s’est revu s’occuper des doigts lacérés par le verre de ces mômes qui s’étaient échappés par le mauvais endroit. En tailleur et penché sur son ouvrage, il n’y avait qu’un vide qui rassemblait tout ce qu’il avait été, et ce qu’il était encore un peu. Un vide d’émotions et de souvenirs, amalgamés là pour l’aider. Avant de partir, Cecil lui a dit quelque chose : “Repose-toi, ok ?” mais y’avait bien trop de choses qui lui bouffaient la gorge à ce moment-là, comme s’il avait emmagasiné au passage toute la mélancolie et la culpabilité qui avaient pu s’épancher ce jour là.

Il n’a pas voulu imposer sa présence. Il sait où il habite, maintenant ; et les façons de le contacter étaient plurielles, sans toutefois avoir l’assurance qu’il réponde dans la minute, l’aventureux restant toujours vagabond dans son existence.

Il a laissé les jours filer, Cecil courant les routes en forçant sur son turbo comme pour se remplir à nouveau d’essence de vie, s’occupant à la Ferme plus qu’à l’accoutumée, la saison y étant propice. Il y a toujours des cernes sous ses yeux trop clairs, mais ses mots se délient mieux. Il est toujours un estropié de la vie, mais il se sent moins seul, quant bien même il se réentend dire à sa mère de ne pas partir.


Galvanisé par la pleine lune, l’homme s’échappe du Green Mermaid après avoir fait son office auprès des poules et des lapins - ne pas leur ouvrir l’enclos et les nourrir, c’était comme manquer à sa mission ; sait qu’il se fera encore une fois reprendre d’avoir accéléré si fort à neuf heures du matin. Au lever, il a envoyé un message à Trevor, s’étant rappelé qu’il lui devait quelques légumes et du romarin, comme promit. Quelque chose qui ressemblait à : “Yo jte depose ce que tu voulais jespere tes la au pire ce sera sur le palier” parce qu’il était possible qu’il soit au JJ’s, mais Cecil n’était pas quelqu’un qui avait un sens de la temporalité parfaitement calibré, pas plus qu’il connaissait par cœur l’agenda de Trev.

Passer lui déposer ça avant de partir en virée en solitaire, c’était aussi une façon de se préoccuper de lui, sans avoir à l’étouffer. Chose qu’il avait sans doute faite avant, et peut-être même toutes les fois précédentes, pense t-il en arrivant dans la rue avec un son de moteur grondant qu’il n’avait pas volé. A force, pourrait on dire qu’il finirait par devenir caractéristique. De là où il est, et c’est toujours volontaire, il peut voir l’une des fenêtres de l’appartement. Il est pas encore dix heures du matin, il essaie d’appeler, sans retirer son casque, le bluetooth de l’intercom fonctionnant déjà parfaitement bien avec son téléphone. Toujours le cul vissé à sa Yamaha, il se laisse tanguer de droite à gauche, incapable de rester en place, tapotant sur le réservoir.

Ca sonne, c’est au moins ça.



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Trevor McQueen
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Re: how soon is now ?
Mer 1 Mai - 23:39

How soon is now ?
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cw; carcéral et plein de trucs lourds.

    Pas idée de l'heure qu'il est, réveillé depuis la veille. T'avais compté les secondes avant minuit comme un gosse attend Noël, comme si le temps d'une seule minute tu allais voir changer ton monde. Le nez sur la date, sur l'écran de verrouillage. 12:01 AM 04/24/24. Rien d'autre que ça t'attend aujourd'hui et t'es toujours le même.

    Le téléphone était retourné par terre et t'avais gardé les yeux ouverts, ressassé un million de souvenirs dans la pénombre. Ça t'empêche plus vraiment de dormir, ça fait quinze ans que t'apprends à faire avec, mais aujourd'hui y'a une substance dans chaque seconde que t'aurais l'impression de perdre si t'étais pas là pour la saisir. C'est pas comme si tu pouvais te rattraper l'année prochaine. Quinze ans que t'attendais le jour de ta libération et tu l'avais connu trois ans avant l'heure.

    Tout seul sur le parking, devant le bâtiment. La première fois en douze ans que t'avais le droit d'aller où tu voulais. Mais on pouvait pas aller très loin, dans ce pays, sans bagnole, sans téléphone et sans adresse. Sitôt libre, plus personne en avait rien à faire. T'avais sur toi que le vieux blouson de ton père, t'avais même oublié que t'étais entré avec, dans le temps. Il sentait les oubliettes – toi aussi, t'avais l'impression de sentir la mort, tellement l'air sentait meilleur dehors. Une heure, t'as attendu, parce que t'osais pas retourner à l'intérieur demander si tu pouvais passer un coup de téléphone. T'avais oublié de le faire avant. T'avais juste pas pensé à l'après, y'a rien qui comptait plus que ta liberté – maintenant, elle avait un goût amer d'oublié. La peur au ventre qu'on te laisserait pas ressortir si tu rerentrais. Mais t'as fini par le faire, pour appeler ton père, qu'il vienne te chercher. Ça faisait bien cinq ans que tu t'étais pas retrouvé en face. Il a pas dit un mot de tout le trajet. Toi non plus d'ailleurs.

    Y'a pas de volet opaque dans les baraques américaines, la nuit sans sommeil continue sous le soleil. T'as ramassé ton téléphone à l'aube, sans t'intéresser aux quelques notifications traînantes. J'viendrai pas, t'as envoyé à ton boss. Tu l'as éteint, comme tu comptais de toute façon pas lire sa réponse – rallumé quand même, après quelques secondes. Si y'avait bien un jour où il était pas question de trimer pour un autre, obéir sur quoi dire ou quoi faire, c'était bien celui-là.

    T'as partagé ta cellule un moment avec ce fils de chien, ça remonte à si longtemps, maintenant. Tu te rappelles plus ce que t'avais dans le crâne, seulement que tu supportais plus rien. Mais tu te souviens que t'as été réveillé avec ses mains écrasées sur ta mâchoire, à ressentir tout le poids de son corps. Le pouce dans ta joue que t'as mordu si fort, le coup que t'as pris dans les yeux en réponse – le bras maintenu contre le matelas pour pas que tu cognes, parce que ça faisait des jours que tu faisais que ça. Avec le goût du sang, la sensation des pattes sur ta langue. Dans un haut-le-cœur, la carapace dure et le froissement des ailes dans le fond de ta gorge. Voilà ce qui arrive quand on sait pas fermer sa gueule. Tu pesais trente livres de moins, à l'époque.

    Deux fois depuis l'aube, t'as réussi à quitter le matelas, t'égarer quelque part dans l'appartement vide qui se ressemblait pas. Une fois au moins pour te brosser la langue et te rincer la gueule. Comment expliquer qu'ils sont périmés, tous ces souvenirs, tellement tu as changé en profondeur. C'est ce qui a été le plus dur, quand t'es sorti : de retrouver ta chambre sans lit et dans un débarras d'affaires que t'avais jamais vues, d'aligner des mots à des gens connus mais aucune conversation ressemblait aux anciennes, parce qu'à trente-cinq ans t'étais plus celui que t'étais à vingt-trois. Ce gamin malheureux, t'es pas sûr qu'il existe encore quelque part, et tu méprises tellement tout ce qu'il était que tu peux pas non plus dire qu'il te manque. Pourtant c'est quand même toi, et ça t'a brisé de le sentir si lointain parce que sans lui, t'es fait de plus de taule que d'homme.

    C'est plus les mains sur la mâchoire, c'est les poings, mais elle est endolorie, encore, encore. Ça t'a jamais quitté, la rage dans le ventre, le regard fielleux, les nerfs à vif, pourtant c'est pas vraiment les tiens. Même quand c'est pas toi qui commence, c'est toi qui ramasse. Faut une carcasse immense pour contenir toute la haine de ce monde. Crève, crève, crève, crève. T'es jamais autant marqué que par les attaques qui ont ce vœu d'humiliation, et les mots sont plus difficiles à encaisser que les coups. Même libre, ta vie vaut rien, ta gueule mérite rien mieux que ce qu'on lui assène. Lir savait même pas ce que t'avais commis comme horreur et pourtant tu le répugnais quand même.

    T'aurais pu retourner au trou pour ça. Le jour de libération que t'avais attendu quinze ans avait si peu de valeur que t'aurais pu le passer derrière les barreaux, si ça s'était passé à peine plus mal. Injuste. Le mot te reste jamais très longtemps. Je mérite. C'est la leçon que t'as retiré de ces quinze ans, la véritable intention planquée sous les grands discours de réinsertion sociale. On t'a pas appris à être quelqu'un de bien, on t'a appris à accepter tout ce qui t'arrive parce que t'es quelqu'un de mauvais. Et tu mets tellement d'efforts à essayer de te relever quand même, que pour ce système conçu pour briser, broyer, formater, t'es une success story incroyable. Regarde-toi, tenter d'être meilleur et leur donner raison pour ce qu'ils t'ont fait. Mais comment croire que tu mérites pas ça alors que tu crois au destin dur comme fer ?

    Contre ta mâchoire douloureuse, y'a la pression douce des doigts de Cecil imprégnés de baume. Presque tendre, où tu l'avais pas été. T'avais été si haineux, si plein de colère et de rancœur, si plein d'angoisse aussi et surtout, si plein de honte ; toujours un chaudron bouillonnant d'émotions lourdes et trop nombreuses, que tu mettais tout ton cœur à pas faire déborder sur quelqu'un qui le méritait pas. T'avais accusé la douleur, elle t'avait surtout servi de support pour sortir l'agressivité autrement que par les démonstrations de force. Je peux pas y retourner. C'est que tu savais pas encore si les charges allaient retomber, si Lir ou le patron du bar allaient te poursuivre, et combien de nouvelles lignes t'allais voir poindre sur ton dossier. T'avais tellement la haine contre lui, et contre Jax de s'entendre avec un con pareil, comme si le type que t'avais accueilli sous ton toit quand il était plus très loin d'être à la rue validait qu'on te roue de coups au sol et qu'on te traite comme de la merde, même si ça n'avait rien à voir. T'avais la haine contre les flics aussi, que t'as jamais porté dans ton cœur mais que t'arrivais plus non plus à séparer de tes geôliers, en ce qu'ils représentaient l'autorité, l'incitation à soumission, et tous les abus que tu associes avec. Plus jamais ça. T'avais pas voulu lui dire, à Cecil, à quel point ça te retournait le ventre, de retrouver ce genre de dynamique que t'avais trop longtemps subi – à quel point tu haïssais d'y être habitué, d'avoir à nouveau l'impression d'y être et que t'en sortirais jamais.

    T'as juste admis, en somme, que tu t'étais pris la tête avec un connard et que c'était pas ses oignons. T'as aussi dit que c'était que des bleus et que ça passerait tout seul, que tu comptais pas y faire quoi que ce soit et que tu toucherais pas au doliprane. Tu sais que t'as été sec, tu sais aussi que t'as pas été méchant – t'aurais pas supporté de le traiter comme le problème alors que tu t'es mis à y tenir tellement, à Cecil. Tu voulais qu'il te perçoive comme plus entier que tu n'étais, pas celui qui a envie de chialer à la première injure sur un complexe mais celui qui peut s'encaisser des tirs d'obus et pas se soucier de les panser. Pourtant, y'avait de ces mots que tu ressassais, dans le silence installé alors qu'il te pansait quand même. Dégénéré que t'étais. Handicapé, obsédé, dégénéré que t'étais. Je veux que tu crèves, t'entends ça ? Ç'avait été le plus rude, celui qui sonnait le plus vrai. Celui que tu méritais le plus. Et t'étais rempli de peine mais l'attention qu'il mettait auprès de toi avait essoré la colère comme l'eau d'une éponge. T'avais fini par garder ta gueule close, ta tête basse, posant les limites fermes de ce que tu pouvais tolérer qu'il touche ou qu'il voit. Les mains à hauteur de ton visage, c'était déjà trop facilement la promesse d'une clef de bras, dans une humeur pareille. Mais t'avais laissé faire, et tu détestes reconnaître que t'y repensais parfois, moins comme un soin que comme une caresse. « Repose-toi, ok ?Hm. » Ça portait plus la même agressivité, mais t'avais pas su diriger ta reconnaissance autrement que par tes yeux. Tes répugnants yeux de bête. « Tu trouves que j'ai des yeux bovins ? » que t'as demandé, un peu hasardeusement, dans un mélange de honte et de peine. Sur l'instant, ça t'importait moins que ce soit vrai pourvu que lui ne le pense pas. Y'avait trop de moments qui te touchaient quand vos regards se croisaient, et ça t'aurait fait si mal de plus oser le regarder à cause de ça.


    C'est le plafond que balayent tes yeux bovins, ton lourd corps d'animal ankylosé contre le matelas, le nœud dans ta gorge infiniment trop dur pour que tu l'avales. Tu as eu l'impression après ce jour que Cecil essayait de mettre de la distance, et tu t'en sens responsable. Tu sais pas quelle est la part de vrai, mais tu le ressentais d'autant plus que tu avais constamment envie de le voir et que tu remettais en question trop de tes actes. De plus en plus, tu retenais tes messages et tes propositions, effaçais, écrivais plusieurs fois, comme tu avais toujours l'impression de les doser si mal. Tu te mettais à penser à lui à mille heures du jour, et tu t'étais surpris plusieurs fois à grimper plusieurs conversations en arrière pour relire un maigre bout de phrase qui t'avait rendu le cœur plus tiède.

    Tu n'avais pas mentionné à Cecil le 24 avril. Tu en avais parlé à Jax, il y a une semaine ou deux, sur le ton de l'anecdote, incapable même auprès de lui d'assumer le poids qu'avait pris pour toi cette date. Elle n'avait duré qu'un temps, cette fierté masculine de prétendre n'être affecté par rien, et tu avais passé les derniers jours à t'isoler progressivement, fermer ta coquille, dresser mille barrières pour encaisser la vague sans même savoir à quoi elle ressemblerait. Et tu appréhendais presque de lire un message de Cecil ou d'y répondre, comme s'il n'avait pas fallu qu'il colore un instant qui se devait d'être gris. Aujourd'hui, ta chambre ressemblait pratiquement à une cellule.

    Y'a une sonnerie, dans le silence, que tu laisses s'écouler sans réagir, alors qu'elle te tort le ventre. Tu t'imagines le patron du JJ's prêt à te virer sur le champ, ou peut-être Za prendre sa pause et te préparer une armée de vocaux pour te reprocher de l'avoir abandonnée dans un shift infernal. Sur la seconde répétition, t'y jettes un œil et tu vois sur l'écran que c'est Cecil. Il est la seule raison pour laquelle t'as pas complètement éteint ton téléphone, pourtant t'hésites à décrocher. C'est une journée qui devrait appartenir à personne d'autre qu'à toi, et tu ferais rien mieux que t'y morfondre. Tu pourrais toujours lui parler demain. Demain quand, miraculeusement, tout ira mieux sans que t'aies rien à faire. Peut-être qu'il a besoin de quelqu'un. Y'a pourtant pas une fois depuis le pont de Cherrytown où t'as été indispensable. Mais tu réalises que si tu manques l'appel et que t'en as plus aucun autre aujourd'hui, tu t'en rendras doublement malade. Alors tu décroches, laisses un silence, attends un mot. « Hey. » que t'as dit seulement.

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Give me hope for something better,
give me justice for my cries,
tell me we're all in this together
and if we're not then tell me lies.
(c)Zen


Dernière édition par Trevor McQueen le Jeu 2 Mai - 21:29, édité 1 fois
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Re: how soon is now ?
Jeu 2 Mai - 16:41




Tu trouves que j’ai des yeux bovins ?” Il en a froncé les sourcils, à ces mots, parce que leur impact n’aurait jamais été le même s’il n’avait pas aidé à limer ses contours abîmés, s’il n’avait pas été canardé par ses pensées missiles. Cecil n’a pas cillé, lorsque son regard, le sien, s’est planté dans celui qu’il devine avoir été insulté de bovin. “Non.” C’est assuré, dans la voix, dans tout ce que lui aussi peut porter dans les yeux à ce moment là. Il n’entend même pas qu’il puisse douter de ça : il ne voit que les tréfonds de son âme blessée et belle à la fois, qui n’attend qu’à être transcendée, peu importe par quoi. Ca lui rappelle pourtant douloureusement des choses qu’on lui a dites, aussi. Auxquelles il ne repense pas aussi souvent qu’un suicide. “Tu trouves que j’ai des yeux de pigeon mort ?” C’est demandé de la même façon, comme s’il cherchait à valider ou à invalider l’information ; même après tant d’années à ne plus l’entendre. Comme si c’était le regard de cet autre qui prévalait sur tout ce que lui-même pouvait penser, juger de sa propre apparence. Sans doute parce qu’il n’y avait désormais que Trevor pour rendre les choses un peu plus réelles, et donner un sens là où il n’y en avait plus.

L’œil est accroché à un bout de nuage, à l’en faire tirer un peu trop sur ses cervicales. Entre la première et la troisième sonnerie, Cecil trouve que ça prend la forme d’une tortue ailée et qu’il s’étonne à n’en avoir jamais imaginé à lui seul. Ca décroche, pourtant ; et son cœur s’emballe instantanément, réattérissant. “Hey. - Yo, je… euh…” il lui faut quelques micro-secondes pour se rappeler ce qu’il foutait là, sa voix feutrée informant son auditoire qu’il appelait d’un casque fermé. “J’suis en bas de chez toi, je voulais être sûr que j’avais le droit de déposer les trucs que je t’avais promis de déposer, genre sur le palier ou, ou… je sais pas” Cecil déballe sans trop buter sur ses mots, n’a vraisemblablement pas pu relever le silence au bout du fil, ce qui aurait pu lui laisser entendre que Trev n’était pas au JJ’s.

Ca fait déjà quelques instants que l’homme ne regarde plus vers la fenêtre de l’appartement, appuie machinalement sur son thorax avec son poing ganté et fermé, sa façon de dire à son cardiaque de se calmer. Il inspire un coup, reprend ; tapotant de plus belle sur le réservoir, de quoi laisser passer un peu sa nervosité passagère. “Je t’ai pas réveillé au moins ?” et soufflé plus bas, “Merde, j’sais même plus quelle heure il est…” et il cherche machinalement son téléphone dans la poche de sa veste, de quoi se rassurer de ne pas avoir débarqué trop tôt alors que, au fond et sans toutefois conscientiser, Cecil sait qu’il n’est pas si tard, ni même trop tôt pour le solliciter. Au moins sur le papier.



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Re: how soon is now ?
Jeu 2 Mai - 21:16

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    Il était pas prévu que Cecil t'appelle aujourd'hui, et tu avais même porté l'espoir qu'il ne le fasse pas. Tu te sens presque coupable devant l'appel, comme si tu avais été pris sur le fait, comme s'il avait pu deviner qu'il s'était immiscé dans tes pensées, ce souvenir infiniment trop actuel au milieu de ces autres d'un autre âge. Sa voix collait mal au décor intentionnellement terne que tu t'étais posé ; tout à la fois, elle te parvenait dans une acoustique si particulière, intime et étouffée.

    Elle t'évoque le parloir. A plus d'une reprise, on avait restreint tes droits de visite à cause de ta violence répétée. Tu en avais quand même reçu quelques unes, dans les premières années, quoique tu t'en rappelles mal – mais du peu que tu t'en rappelles, elles faisaient pas beaucoup pour te remonter le moral. Y'en a une que t'oublieras jamais, celle où ta mère est venue avec un courrier de haine qui était arrivé pour toi à la maison. T'en avais déjà reçu toi-même de ton côté, mais tu dirais qu'ils étaient presque mieux censurés, comme si l'expéditeur craignait que la Loi regarde. Qu'est-ce que ça t'a fait mal d'entendre ces choses crues de la voix de ta mère, et tu l'as regardée pleurer, de l'autre côté de la vitre, le combiné pressé contre ta joue, incapable de trouver les mots à dire. Vous n'en avez plus jamais reparlé, et les visites se sont espacées, de toute façon, jusqu'à cesser tout à fait. J'comprends, que tu disais au téléphone, quand on te donnait des excuses pour ne pas venir. Ça demandait pourtant pas tant de logistique de rejoindre la prison d'Exeter depuis Cherrytown, mais tu n'espérais plus. Y'avait déjà plus qu'elle qui répondait à tes appels, et t'étais jamais trop sûr, selon quand t'arrivais à trouver un poste libre, que t'allais pas juste sonner dans le vide.

    Tu ne sais pas vraiment de quoi te parle Cecil quand il évoque les trucs qu'il avait promis de déposer. Le monde s'était vidé de chaque côté de la parenthèse de vingt-quatre heures, ni promesse dans l'avant, ni projet dans l'après. « T'es en bas ? » tu répètes après lui, alarmé, non pas pour qu'il te le confirme, mais parce que tu réalises que tu perds la main sur le programme. Merde. Tu pouvais encore prétendre que tu n'y étais pas, qu'il pouvait laisser ce qu'il amenait sur le pas de la porte ou repasser plus tard. Après tout, à cette heure, tu devrais être au Diner à faire la mise en place, ou quelque part sur le parking à fumer ta première clope. Ce que dit plutôt le battement plaintif dans un recoin de poitrine nerveux, c'est que t'as envie de le voir, que le son de sa voix te fait plaisir, que sans doute il te ferait du bien. Mais tu sais que t'es incapable de te prétendre normal, que tu vas juste être désagréable et sinistre. Surtout tu te sens sale, t'as la sensation d'avoir douze ans de crasse incrustée dans la peau et c'est un sentiment que tu détestes, alimenté par trop de complexes, qui se raniment presque davantage devant lui que les autres.

    C'est pas un jour où tu veux être vu, mais t'aimerais pourtant le voir lui. Y'a rien ni personne qui t'oblige à rester seul, y'a même rien ni personne qui a décidé que ça devait être un jour triste – alors qu'à bien des égards, ç'aurait dû être une célébration. Je t'ai pas réveillé au moins ? Merde, j'sais même plus quelle heure il est... Tu doutes qu'il ait manqué le profond soupir, alors que tu passes et repasses la main sur ton visage, peinant à arrêter ta décision de l'un et l'autre côté. « Non ça va, j'ai pas vraiment dormi. » Sans doute qu'il aurait été préférable de ne pas lui dire, mais tu espérais aussi qu'il utilise cet angle pour interpréter ton attitude sans forcément chercher plus loin, et surtout lui éviter de croire qu'il était le problème. « ...Viens, monte. Je... J'enfile un truc et je t'ouvre. » T'étais pas encore tout à fait décidé de la place que t'acceptais de le laisser prendre. Il pouvait aussi bien rester quelques minutes, déposer ses affaires et repartir, toi prétexter d'aller au JJ's ou requérir une sieste pour le pousser vers la porte sans qu'il se sente jeté. T'as laissé quelques secondes de battement avant d'interrompre l'appel, pour paraître moins sec alors que t'avais déjà du mal à mettre dans ta voix le vivant habituel – mais t'as coupé quand même, pour faire justement ça. Te lever, enfiler le premier jogging, le premier t-shirt, en regrettant de pas avoir le temps d'une douche. T'as pas osé regarder ton reflet, assuré que tu t'en sentirais d'autant plus médiocre, que peut-être même t'oserais plus te montrer, si tu jugeais trop durement l'image que tu donnes.

    Il est pas le premier que tu vois surgir de l'escalier, par l'entrebâillement de la porte. C'est qui ce tocard ? que tu t'es demandé, parce que dans tes nœuds de complexé, le casque et la combi de motard te donnaient carrément l'impression de se la jouer. T'as ravalé pourtant ça très vite quand t'as reconnu le visage de Cecil sous la visière relevée. Ah c'est le mien. Tu comprends aussi mieux l'appel et sa qualité sonore particulière, et le deuxième regard est plus clément, plus appuyé. « Tu vas plaire aux filles, comme ça. » Tu l'as dit sur un sourire maladroit, mais la plaisanterie peine à imprégner ta voix plate. Tu t'es permis la raillerie mais tu sais déjà que c'est de toi que tu parles. Ça fait un moment que tu n'as plus suffisamment de déni pour envelopper tout ce qui te traverse quand tu le regardes. Dans l'étau du casque, surtout, ses yeux lumineux ressortaient comme deux gemmes devant le nuancier de gris mat où tu t'étais tapi.

    « Tu trouves que j'ai des yeux de pigeon mort ? » Ça t'avait si profondément surpris que la colère avait mis un délai à surgir. Il fallait être d'une mauvaise foi abominable pour le mettre devant une comparaison si écœurante, alors que c'est la première chose qui t'avait saisi toi. Depuis les premières secondes, alors que ses yeux t'avaient crevé de toute la violence qui habillait votre première rencontre, tu les avais trouvé incroyables – si ronds et incomparablement clairs. Ils étaient si froids alors, ils s'étaient fait peu à peu plus tièdes à mesure des mois. Même alors que tu avais l'excuse de l'habitude, ils ne perdaient pas leur effet, et tu passais tellement de temps à les admirer en silence que tu avais le sentiment de le lui avoir dit un demi-million de fois, sans qu'aucune ne franchisse la barrière de tes lèvres. Mais tu avais bondi sur un retour de nerf : « Qui est le fils de pute archi con qui t'a dit ça ?! » prêt à remettre le couvert après autant d'effort pour te calmer, alors que tu le prenais presque pire que lorsqu'on t'avait insulté toi.

    Après le doute que tu avais eu pour le faire monter, tu peux difficilement te cacher ce que c'est de le voir, à chaque fois. Tu aimerais mettre la journée sur pause, éterniser la minute avec lui et reprendre le cours du temps seulement après, mais tu sais que tout ce que tu lui donnes, tu le prends quelque part. « C'est ça ? » Ton attention va sur le paquet qu'il se trimballe, s'efforce d'en deviner le contenu, alors que tu ouvres la porte plus largement pour le faire entrer sans le verbaliser davantage. Tu repères les légumes dans l'emballage, et des plantes aromatiques, sûrement. « Ah, oui... Merci. » Tu te rappelles plus ce que tu comptais en faire, mais tu n'allais pas non plus t'en plaindre. Ça te fait de la peine pourtant de réaliser que tu n'as pas la moindre envie de mettre le pied en cuisine, alors que c'était devenu un échappatoire récurrent à tous tes problèmes.

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Give me hope for something better,
give me justice for my cries,
tell me we're all in this together
and if we're not then tell me lies.
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Dernière édition par Trevor McQueen le Ven 3 Mai - 9:12, édité 1 fois
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Cecil Osborn
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Re: how soon is now ?
Ven 3 Mai - 8:30




Il n’a pas entendu le soupir, seulement le sien qui s’est calqué malgré lui sur celui à l’autre bout du fil. L’air contrit avait fini par faire son chemin, donnant une vague impression de tempête dans son casque. Encore un peu et il aurait toutes les compétences nécessaires pour commenter un rallye, à moins de finir sur le siège du co-pilote. Souffler dans son micro, même si ça n’avait rien à voir avec la gamme proposée pour ce genre d’activités, n’était que la traduction d’une nervosité qui allait tôt ou tard lui échapper. A nouveau en conduite, Cecil oublierait le pulsatile, oublierait peut-être même qu’il roulerait, ne finirait pas pour autant dans un arbre après avoir pointé à un vitesse vertigineuse - encore que - mais aurait au moins bénéficié de tous ces effets qui le rendaient un peu plus disponible émotionnellement aujourd’hui. Certains miracles ressemblaient à un mec l’empêchant de sauter d’un pont ; d’autres avaient deux roues, une carrosserie digne de la Batmobile et un modeste turbo.

Non ça va, j'ai pas vraiment dormi.” Il sait pas s’il a bien entendu, ou même comprit. Pas vraiment dormi… merde tiens, il devrait le laisser tranquille alors, non ? Est-ce que Cecil a bien dormi, lui ? Vraiment pas, ou alors c’était qu’un rêve. Y’a encore tout qui se mélange dans sa marmite cérébrale, lui donnant pas un seul instant pour en dégobiller une. “...Viens, monte. Je... J'enfile un truc et je t'ouvre.” Il arrive pas à ouvrir la gueule pour lui dire qu’il aurait pu laisser ça sur le palier, sans qu’il ait à s’efforcer de se rendre présentable ou whatever. Il a vu l’heure, sur l’écran, un peu en même temps ; téléphone qu’il range aussitôt, laissant le soin à Trevor de raccrocher quand il le voulait (lui avait précisément la capacité d’omettre de le faire). “Ok, j’arrive alors, je marche doucement, promis” c’est sans doute l’envie de pas le vexer, alors qu’il a fait l’effort, ou bien son incapacité toujours prégnante à ne pas savoir freiner son flux de pensées, il sait pas trop.

Cecil coupe le contact et tient promesse, y allant le plus naturellement possible, sans aller dans un enchaînement trop rapide. Il voulait pas que Trev se presse, pas plus qu’il s’oblige à ouvrir la porte ou… s’oblige, tout simplement. S’il lui avait laissé ces derniers jours sans le solliciter, c’était pour lui laisser l’air et l’espace dont il avait besoin après ce qui s’était passé. Cecil était à mille lieues de connaître la véritable raison qui poussait aujourd’hui McQueen à être aussi bas. S’il était télépathe, il n’était pas encore devenu devin.

En grimpant les escaliers, il compte les marches machinalement dans sa tête, après avoir levé sa visière pour - surtout - se faire de l’air, avant de pouvoir se faire une meilleure acoustique pour entendre ce que Trevor pourrait lui dire. Ca ne payait pas de mine, comme ça, mais on entendait franchement pas grand chose, un casque vissé sur la tête. Cecil n’avait pas pour ambition de rester ici pendant trois heures, déjà par respect, parce que Trevor n’avait vraisemblablement pas lu son message d’avant où il s’annonçait. Il ne ferait d’ailleurs aucune remarque à ce sujet, il se contenterait d’être jugé - en mal ou en bien - par son entrée en matière familière, mais jamais là pour nuire à qui que ce soit.

L’ascension terminée, ce n’est qu’à ce moment-là que l’homme relève le nez vers la porte qui laisse entrapercevoir Trevor. Il sait pas bien dire si c’est l’effort qui lui réchauffe le plexus, ou si c’est juste de le revoir qui lui fait cet effet là, mais il doit bien admettre qu’il oublierait encore quelque chose, peut-être même son dû joliment empaqueté sous le bras, s’il n’avait pas ouvert la bouche pour lui dire quelque chose.

Tu vas plaire aux filles, comme ça. - Ah…” le fond de son œil sourit, et les lèvres qu’il ne peut pas voir le font aussi. “…trop relou” ça lui rappelle leur fantastique performance à la patinoire au marché de Noël, à la question étrange sur la daronne, aux pensées filantes d’un Trevor vexé qu’un mec de la sécurité l’ait ramassé. Trop relou, oui, que ce soit ni les filles, ni les mecs de la sécurité qui décorent son esprit depuis quelques temps, pour mettre de la couleur là où y’avait eu trop de gris. “C’est ça ? - Oui… Nan, c’est moi” trait d’humour crétin, pour mettre en valeur sa propre crétinerie, plus que de faire du tord à qui que ce soit. Sous-entendre qu’il est ce qu’il avait promit de ramener était quand même gonflé, mais Cecil n’avait pas réfléchi, pas plus qu’il n’avait voulu laisser s’échapper tout le bon que lui procurait la conduite.

En rentrant, en passant à côté de l’homme qui le dépasse de taille et pas qu’un peu, il lui lève un peu le cageot carré thuné pour l’occasion, dégainé de dessous son bras. “Ah, oui… Merci.” Cecil laisse ses pas le mener jusqu’à la cuisine, après avoir s’être décrotté les pompes sur le pas de la porte (spoiler : il n’y avait rien à décrotter). Il dépose le bazar sur un coin du plan de travail, retire machinalement ce qui couvrait les aliments et les aromates pour ne pas les abîmer. L’air libre, y’avait que ça de vrai.

Ciboulette, romarin… y’aura bientôt du basilic rouge, si t’aimes bien” ça se cuisine plutôt facilement, à ce qui parait. Lui, il se contente de manger, et vaguement se renseigner sur ce que chaque chose peut apporter à un cuisinier comme Trev. C’est pas comme s’il en connaissait beaucoup d’autres, des passionnés du genre. Concentré à lui faire les présentations, même brèves, de ce qu’il lui avait rapporté, on s’aperçoit non sans mal de ses difficultés cognitives. Ramasser des informations qui pourtant lui étaient faciles à cueillir, avant, pour les transcrire verbalement. Plus difficile qu’il n’y parait, il a pourtant fait des progrès, et il est le premier à ne pas les remarquer. “Radis,j’ai galéré à les ramasser à cause de Jodie, “Salade,fallait les sauver avant que le gang vienne les bouffer, “Asperges…j’aime pas les asperges.

Il lui laisse le cageot, parce que c’était mieux que de laisser les choses pas en place. C’est pas comme s’il en manquait à la ferme. “Y’a que la salade qu’il faut manger assez vite, le reste, ça va” il va pas lui apprendre à congeler les aromates non plus, mais au moins, il voulait l’informer qu’il y avait eu sauvetage in extremis. Il laisse un temps de battement, Cecil va chercher des yeux ceux de l’hôte des lieux. Il a envie de lui demander comment ça va, mais il lit déjà la réponse sur sa face, quant bien même y’avait quelque chose de doux à la fois.

Encore une fois, il ne réfléchit pas. Y’a juste le naturel qui veut reprendre sa place.

J’partais en balade. Je sais pas à quel point t’as pas dormi,” ni à quel point il a envie d'être seul aujourd’hui, “Mais si tu veux venir y’a aucun souciça me ferait plaisir mais il pourrait pas lui imposer quoi que ce soit. La proposition était jetée ainsi, Trev se serait sans doute forcé s’il l’avait entendu lui dire qu’il aimerait bien qu’il soit avec lui. Cecil se triture ses mains sans s’en apercevoir, comme à peu près tout ce qu’il faisait naturellement pour passer la nervosité perpétuelle qui lui cognait fort à l’intérieur.

J’sais juste pas où je vais,” pas de quoi rassurer un potentiel voyageur supplémentaire, sauf si cela flirtait avec son besoin de se délivrer de quelques chaînes invisibles. Comme lui.Ni à quelle heure je vais rentrer.” c’était les seuls disclaimers qu’il pourrait bien lui servir, mais il y avait tout de même mérite à les exprimer avant toute prise de décision de son côté.



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