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 Siren Song # Wilde

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Shane Wilde
- the beaten and the damned -
Shane Wilde
- the beaten and the damned -
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Siren Song # Wilde
Jeu 2 Mai - 1:17

Siren song
-- Saltwater tongue is calling me.

Si belle quand tu danses. Ce n'est qu'une mission de plus. Une autre. Qui fait appelle aux mêmes talents. Le charme, les arguments, le vol. Shane n'est là que parce que Miss Wilde le veut. Dans son sang ne voltige aucun étourdissement, elle a la sobriété appliquée, le coeur éteint. Shane la regarde. Sa soeur. Si belle sur la piste de danse. Les ondulations de ses hanches fines. Ses regards joueurs aux messieurs. Son menton volontaire. Ses cheveux d'or qui battent la mesure. Si belle. Une proie comme une autre. Femme - mais la sexualité n'est pas une option. Jeune - mais l'argent ne suffira pas. Belle - mais avertie. En recherche d'attention - ça oui, Shane peut l'utiliser.  

Dans les ombres invisibles, l'aînée observe sa seconde. A ses oreilles, elle n'entends pas les musiques mais ne vibre qu'aux vibrations des basses. Les lumières passent à peine sur son visage pale. Ses cheveux sont détachés. Elle est adossée contre le comptoir, le regard vissé sur le corps hypnotisant de la sirène. A ses lèvres la paille d'un cocktail sucré. Sur sa langue, le sombre amer d'une question sans réponse. Pourquoi m'avoir fait croire ta mort? L'égoïste ne voit que le reflet de ses propres sentiments. Elle est aveugle au reste. A cette lumière différente qui danse sur la piste. A cet éclat, devant ses yeux, nouveau et triomphal. Aveugle. Il n'y a que ses sentiments à elle qui tournoient. Pas de la colère -cela demanderait trop d'efforts. Mais une dureté, comme jamais. Je ne serais jamais partie sans toi. Pourquoi ? Au fond, Shane sait, Calliorée a bien fait de fuir.

Alors, Shane aimerait que la mission du Garden ne soit pas personnelle. Elle fait semblant, comme toujours (c'est en ça qu'elle excelle). Comme à chaque fois, l'araignée observe sa proie. Comme si elle ne connaissait pas ses habitudes. Comme si sa seule présence n'était pas déjà un coup de maître dans le kidnapping volontaire de Calliorée. Comme si elle pouvait articuler une rencontre, comme si elle pouvait maîtriser une interaction. Comme si ... Comme si ses plans n'allaient pas tous se briser à l'instant où elle croiserait le regard de sa soeur.

La nymphe disparaît. Du coeur et des yeux de tous. Une autre lui succède. A celle ci Shane ne trouve aucun intérêt. Elle se retourne vers le barman. Un homme - facile. Un sourire malicieux se dessine sur ses lèvres rosées. Ses longues paupières tombent puis se relèvent. Le bleu de ses iris semble emprunt d'une envie de jouer. Et voilà qu'il s'approche, le torse un peu plus haut, le charme au creux de son sourire.

Vous voulez quelque chose?


J'aimerais voir une amie, elle est ici, elle vient de quitter la piste de danse.

Holly ? Elle ne devrait pas tarder.


Et avant qu'elle ne puisse l'arrêter, le confondre, demander Calliorée, il continue.

Ah tiens voilà, elle est sortie.

Shane se retourne mais ne voit rien, l'homme vient, au dessus de son épaule, lui pointer du doigt une direction. Holly ? Baby sis' en avais-tu marre qu'ils ne sachent prononcer ton nom ? Si loin de la Louisiane, les américains ne peuvent qu'éventrer la délicatesse de son délicat nom français. Elle susurre, tournant son visage vers lui, et ses lèvres vers les siennes.

Merci.

Il pourra toujours être utile, si jamais son séjour à Exeter s'éternise. Utile mais soudain, il a perdu son intérêt. La harpie le quitte des yeux et si vite l'oublie. Car alors, attirée par le bruit, ou par le magnétisme des corps, Calliorée a tourné ses yeux vers elle. Sa soeur. Là. Présente. Vivante. Qui la regarde. Les bleus qui se confrontent, se reconnaissent, le même regard de braises glacées et de duretés polies. Sa soeur. Ses cils fondent comme ses jambes soudain lourdes. Son coeur manque un battement, puis un second, avant de repartir si vite qu'elle en a le vertige. Sa soeur. Là. Vivante. Présente. Et le monde autour n'existe plus.

Shane s'élance. Sa beauté chavirée par une émotion vive. Ses instincts aux commandes. Animale, viscérale. Sa soeur. Elle s'avance, sans voir les autres. Sans s'y intéresser. Sans percevoir qu'Holly est peut-être avec un client. Sa soeur.  Elle s'élance et ses bras s'ouvrent. Le corps choyé entre en collision avec le sien. Qui enfin, retrouve un équilibre et une immobilité, qu'elle n'a pas eu depuis deux années.

Shane respire son odeur. La serre contre elle à l'en broyer. Ses lèvres se déchirent en un si grand sourire. Son coeur s'ouvre plus fort, plus violemment. L'émotion la submerge. Elle en tremblerait presque.

Ma soeur.

C'est quand elle a les os fins de sa sœur entre les siens, que Shane se rend compte de la profondeur de son absence. Sur sa peau, la sienne, la carnation jumelle. Leurs cheveux se mélangent, le même blond, et pourtant elle peut sentir le voile des siens sur son visage, si doux, comme quand elle était petite fille. Tellement différente et pourtant, tellement familière

Tu m'as tellement manqué.

Quiconque qui aurait vu son sourire grand comme le diable ces derniers années, hurlerait au mensonge. Et pourtant c'est vrai. Sans sa soeur Shane n'était que l'ombre d'elle même, aussi solaire et intense qu'une comète dans le ciel, si proche de s'effondrer dans le néant. Sans Calliorée, l'aînée n'est plus que ses peurs. Et s'il y a peu de place dans son coeur pour sa cadette, elle est la seule qui y existe vraiment. Sans Calliorée, réalité, fantasmes et cauchemars se mélangeaient, sans qu'elle ne puisse savoir le faux du vrai.

Une larme coule le long de sa joue, humidifie celle de sa soeur. Sel pur et honnête, vérité violente et viscérale. Un sentiment tentaculaire enlace son corps tremblant d'émoi. Soulagement ou terreur, elle ne le sait. Une force gronde dans son ventre. Tendresse ou angoisse, elle ne distingue plus. Qu'importe. Sa soeur est vivante.

Ses lèvres vont chercher sa joue, qu'elle embrasse. Un sanglot secoue sa cage thoracique, la joie brille sur son visage qui s'écarte du sien. Elle n'en croit pas ses yeux. L'affection frénétique emballe ses pensées.

J'ai cru, j'ai cru ...

Les yeux si bleus, si demandeurs, si suppliants. Ses mains qui remontent, se posent sur les mâchoires. Son front qui vient chercher le sien. Ses yeux qui se ferment dociles et aimants. Ma soeur, ma soeur.


Et le client, se sentant chanceux, enlace leurs tailles mêlées.
Je ne suis pas contre un threesome, vous savez.




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Calliorée Wilde
- the fear of being average -
Calliorée Wilde
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Re: Siren Song # Wilde
Dim 5 Mai - 15:35

Siren Song
-- I know our love is forsaken
But do you care if I was alive ?
Il y a quelque chose qui la gêne. Holly ne regarde pas. Les regards insistants sont nombreux, ceux qui veulent son attention, ceux qui tendent avec trop d’insistance un billet… Ils appellent parfois. Ne pas écouter, ne pas regarder. Danser, seulement danser à en perdre la tête, à s’étourdir dans les rythmes forts et entêtant qui pulsent au cœur noir des enceintes. Ici ce n’est pas la réalité, mais il y a une entrave, une fissure dans le monde de la nuit et du vice.
Holly continue, se déhanche, ses reins contre la barre, perchée sur des talons trop hauts. La matronne qui la voulait danseuse à l’époque… Elle serait servie. Et elle danse en y pensant la sirène, le sourire aux lèvres des fois quand elle songe à tout ce qu’elle ose et qui lui était interdit. Elle est libre, on la paye et elle vit où elle veut quand elle veut. Elle allonge qui elle veut dans les draps, chevauche avec amour ou indifférence. C’est son corps, sa vie. Qu’ils la regardent, elle se sent libre et ça ne lui fait plus peur.

Les sons et les lumières vibrent dans son crâne, elle s’oublie, oublie tout. Sauf cette gêne. Alors Calliorée s’agace. Elle pose enfin les yeux sur ceux qui tendent un billet ou qui ne font que l’appeler. Ils doivent se tenir à carreau. Ici, les nymphes sont protégées. Ce n’était pas toujours le cas des autres clubs de la ville où elle a travaillé. Celui qui lui plaît le mieux, elle lui adresse un léger sourire, timide, les yeux qui s’échouent un peu ailleurs. Ingénue. Elle se cambre et tournoie pour exposer un peu plus sa chute de reins. Puis elle descend. Elle n’a qu’un regard à lui donner pour qu’il la suive comme un gentil chiot. Calliorée n’est pas si rapide pourtant. Elle s’attarde dans la foule où il la rejoint et l’enlace. Il est affamé mais courtois alors la nymphe sourit et continue de danser contre lui. Il lui demande son nom et sourit quand elle le lui donne. Ils réagissent souvent de la façon, celui-ci n’en fait pas exception. Holly, piquante et de velours ou la sainte.
Ensemble ils ondulent dans les rythmes entêtants et Calliorée en profite pour jeter des regards autour, cherchant ce qui ne veut pas la laisser tranquille. Sous les cils lourds de mascara, les opales brillantes, trop maquillées, se nichent rapidement sur la source du problème. Son cœur manque un battement. Et Calliorée se souvient du message. Sa sœur… Le Garden… Ça y est, c’est enclenché. Déjà ? Elle aurait aimé que ce soit plus tard. Que ce ne soit jamais. Mais l’autre était trop impatiente et a brusqué les choses. C’est maintenant… C’est maintenant chère grande sœur. La nymphe disparaît à nouveau contre le torse de son cavalier. Elle réfléchit quelques secondes. C’est encore le moment de se dérober mais Shane l’a probablement déjà vue. Que fais-tu ici chère sœur ? C’est elle qui t’a envoyé n’est-ce pas ? Elle a vu le message, elle sait que je vis, que j’ai fui… Calliorée ne va pas fuir à nouveau. Non non, je ne fuis plus. Tu es là. J’arrive. J’ai faim, si faim… Qu’as-tu pour moi, grande sœur ? Quels maux et quels caprices… Il n’y aura pas fort à faire. Exeter se chargera du reste.

Une seconde trésor, dit-elle sans demander. Elle abandonne l’homme mais elle ne se rend pas compte qu’il la suit. Shane occupe son esprit, accélère son cœur, serre ses entrailles. Les distances se réduisent et à mesure de l’approche, Calliorée sent le fil de la vengeance s’aiguiser. Il devient plus clair, comme si elle approchait la lumière. La colère, le cri… Non, chut. Se calmer est nécessaire, vital. Et les pensées se tarissent quand les yeux d’eau se rencontrent. Surprise limpide, intentions sombres, englouties. Les masques se tissent automatiquement sur les visages des sœurs mais Calliorée n’a pas remarqué qu’elle s’est figée. C’est Shane qui vient, les émotions débordantes ou le jeu d’actrice à son paroxysme.
Déjà ses bras l’enlacent, la serre et Calliorée se ressaisit pour lui rendre son étreinte. Elle a peur. De ce qu’il va se passer, de ce qu’elle va faire. Elle a peur… De perdre le contrôle maintenant que tout a commencé. Elle va se perdre davantage, entraîner sa sœur dans sa chute… Mais elle a besoin de se nourrir. Et qui d’autre pourrait mieux le faire que Shane ? Ses terreurs nocturnes, les précipices desquels elle tombe chaque nuit, chaque jour qui passent… Exeter est pour elle, elle est pour Exeter. La certitude la berce, la tue, et Calliorée sourit sincèrement tandis qu’elle entoure sa sœur d’une tendre étreinte.

Tu es venue. Un murmure dans son épaule, le soulagement palpable dans sa voix. La sirène se réjouit, la sœur s’attendrit.
Un sentiment familier la frappe de plein fouet, celui que rien n’a changé, que malgré tout ce temps, les choses reviennent si naturellement… Shane n’est pas heureuse, son univers personnel vient simplement d’être à nouveau comblé, c’est tout. Croit-elle qu’elles vont rentrer à présent ? Que tout est pardonné… Mais tu ne sais sans doute même pas que tu as des choses à te faire pardonner. Alors regarde ce que tu m’obliges à faire, je dois moi-même me faire dédommager.
Les yeux fermés, elle accueille l’embrassade comme si elle revivait. Shane marmonne mais les mots ne viennent pas davantage et la nymphe secoue la tête, pleine de sentiments, les cils bordés de larmes.
Je sais… Mais non.
Tant de choses qui reviennent, des aiguilles et des lames qu’elle avait enfoui, fui, pour ne plus supporter ce qui la perce et ce qui la blesse. Cette autre qui avale tout, même sa propre douleur ne sait pas digérer. Elle garde, fait macérer, bouillir, entretien des flammes plus ardentes que celles des enfers…

Et soudain, un bras à sa taille, plus épais, plus ferme, plus avide. Calliorée se raidit et ses yeux s’allument d’une braise glaciale qui disparaît aussitôt. Elle se détache de sa sœur et tend une main vers la mâchoire de l’homme. Un sourire doux, les lèvres s’ouvrent et l’espoir en face gonfle. Shane n’aurait jamais vu Calliorée ainsi. Elle était l’effacée, l’ingénue. Ingénue toujours, certes… Mais les reines en main.
Allons, nous sommes sœurs. Le ton cajoleur, l’œil le contemple avec amusement comme si elle croyait un seul instant que ça l’arrêterait. Lui aussi sourit.
Alors ça, c’est encore mieux.
Mm… Finalement les plus beaux ne sont pas les mieux. Pourquoi s’étonne-t-elle ? Le Tartarus est de ces endroits où l’on croit que tout est sans conséquence, où l’on se révèle sous un autre jour, dissimulé dans la nuit et les vices des autres. Il faudrait souvent qu’ils apprennent à se taire, songe Calliorée tandis qu’il se tourne vers sa sœur.
Vous êtes nouvelle ici ? demande-t-il avant que son œil ne se fasse plus alerte sous les nuances agitées des lumières tamisées. Éclat d’intelligence, observation insoupçonnée, basique mais loin d’être idiot. Vous êtes nouvelle dans la ville, même, qu’il constate avec une relative certitude.
L’idée a l’air de l’amuser. Calliorée n’intervient pas, une curiosité mal placée sur le déroulé des choses. Que voit-il, avec quelle malédiction ? Chaque habitant est marqué, usé d’une certaine façon. Shane est encore intouchée même si sa prédisposition à l’ensorcellement est déjà évidente.
Vous verrez, Exeter a… son charme. Il adresse ensuite un regard entendu à Calliorée. Mais la nymphe fait son travail, verse dans l’idyllique plutôt que dans l’ironique.
Et cet endroit en est la preuve, qu’en pensez-vous ? rit-elle, contaminant le client qui approuve avec ardeur.
Finalement Holly s’approche de lui, enlace son cou et vient murmurer à son oreille des mots de sirène. Elle est soudain plus froide, soudain quelqu’un d’autre, une seule idée en tête, un seul sentiment au cœur. L’impatience. La langue siffle un ordre, susurre de velours qui le presse de s’en aller voir ailleurs. Quand il s’écarte, Calliorée vacille, cligne des yeux et regarde autour d’elle. L’homme disparaît alors que sa gorge la gratte et qu’une pointe lui perce l’arrière du crâne. Elle se ressaisit aussitôt et se retourne vers Shane avec un sourire.
Éloignons-nous.

Tant à se dire. Tant à mentir. La part des choses est faite, elle sait tout ce qu’elle va inventer… L’autre sait. La nymphe l’entraîne plus en retrait, dans un coin à l’abri des regards et du gros de la foule. Elle ne veut pas que ceux qui la connaissent lui posent trop de questions s’ils la remarquent. Calliorée ne pensait pas retrouver Shane ici, honnêtement, plutôt chez elle ou dans un café… Pas là où sa sœur, l’effacée, l’ingénue, s’offre aux regards et se prostitue en jouant quelqu’un d’autre. Des variables s’agencent, questions inquiètes tout à coup. Calliorée a vécu dans une mafia, elle sait reconnaître un agencement similaire quand elle en voit un et c’est le cas pour le Tartarus. Elle s’est toujours tenue à l’écart, ne voulant plus de problèmes que ceux qu’elle a fuis en venant ici. Nombre de détails qui ne plairaient pas à Miss Wilde, nombre qui ont justement attiré la sirène ici. Et elle est là, la matriarche, dans les yeux de Shane, son émissaire fidèle, qui parle et qui fait du bruit pour deux. T’a-t-elle dit, ma sœur, qu’elle m’a envoyé à la mort ? T’a-t-elle raconté comment se sont fait massacrer notre frère et notre sœur là-bas par sa faute ? Elle n’a jamais osé non plus pensé à Liam, s’il est venu lui aussi mourir en Europe… À la pensée glaçante, Calliorée se masse le plexus avant d’inviter sa sœur à s’assoir sur les banquettes vides.
Commande pour te faire passer pour une cliente, ils ne poseront pas de questions. Certainement ce qu’elle a déjà fait mais il s’agit d’assurer la couverture d’Holly à cet instant.
La nymphe garde ensuite le silence. Elle inspecte son vernis tandis qu’une bataille duelle se livre en elle. La colère gratte, s’impatiente, et en face la panique se dessine. Elle a peur, si peur de perdre le contrôle et de tout gâcher. Quand la consommation arrive, elle remue sur la banquette.
Je n’étais pas sûre que tu viendrais.
N’en dire que trop peu, alimenter la curiosité déjà présente. Calliorée ne peut pas dire la vérité, du moins pas tout. Elle n’est pas certaine du jugement de Shane dessus. Mais elle peut sous-entendre certains détails.
Je ne savais pas quoi faire… Il s’est passé des choses horribles. J’ai dû partir… Mais je ne savais pas comment revenir. Comme si l’idée l’avait effleuré… Jamais. Même si la Nouvelle-Orléans lui manque terriblement, elle ne veut plus voir Miss Wilde et ses faux airs, voir sa colère et son dégoût pour sa fille adoptive. Elle ne veut pas supporter une autre seconde la satisfaction à peine dissimulée de l’humilier encore. Mais Calliorée fait semblant de laisser la porte ouverte.

Et puis je ne pouvais pas te laisser. Mais je sais… dit-elle d’un air si coupable qu’il lui serre la gorge, … ça fait déjà longtemps et chaque jour à prolonger ce mensonge aggravait les choses. Même si ce n’était qu’à moitié un mensonge… Je crois que d’une certaine façon, je suis bel et bien morte là-bas. L’ombre sur son visage passe et finit par s’atténuer. Calliorée sourit de nouveau et se tourne vers Shane.
Et toi, parle-moi de toi depuis tout ce temps. De toi et des autres. Dis-moi ma sœur, que je t’ai manqué, que tu vas tout faire pour t’attarder ici et me convaincre de revenir. Dis-moi que tu restes près de moi, que les cauchemars ne sont plus supportables, que les nuits couvent des terreurs sans nom. Parle, confie ton mal, déverse-le ici. Exeter t’écoute… Je t’écoute… Et nous avons faim, faim de ce que tu as à nous offrir. Reste… Reste et appartiens-nous… !



Don't be cautious, don't be kind You committed, I'm your crime Push my button anytime You got your finger on the trigger But your trigger finger's mine
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Shane Wilde
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Re: Siren Song # Wilde
Mar 7 Mai - 21:57

Siren song
-- Saltwater tongue is calling me.
Un homme. Les hommes. Comme des jouets trop faciles. Comme des meubles trop imposants dans une pièce trop petite. Ils se croient posséder l'air, monnayer le temps. Elle n'a que ça de précieux, Shane, l'attention. Si rare, si pulsatile. Si intense et puis soudain sortie de son axe, débobinée autour de sa soeur, sans que celle ci ne puisse complètement la rattraper. Ses yeux qui s'égarent, sitôt que les corps se quittent. Elle observe, le corps des femmes qui dansent, les yeux des hommes qui luisent. Elle pourrait vivre ici. Elle pourrait en aspirer tout l'air, le faire tournoyer autour de son corps qui ne sait même pas si bien danser. L'avaler. Goulûment. L'attention des hommes ici est trop facile. Les femmes ici sont trop dociles. Et toi ma soeur tu ronronnes comme les autres.

Un battement de cils, à peine, et Shane a déjà un sourire grand comme le monde. Comme si elle s'amusait. Alors même que les larmes n'ont séché sur ses joues. Je peux mentir pour toi, sister. D'habitude c'est toi qui déteste ça. dans le fond Shane a toujours cru que sa soeur détestait son côté facile, cette place qu'elle s'est faite dans la machine toute huilée de Miss Wilde. Mais c'est toi, maintenant, qui perds ton sauvage et ton secret. C'est toi qui te plie au monde dehors. Est-ce que tu t'amuses au moins ?

Et l'homme, qui s'intéresse à elle, Shane n'en attends pas moins. Elle ne s'en rend même pas compte, de ce besoin maladif d'être sous les feux des projecteurs.

Oui je viens d'arriver.

Il l'intéresse tellement peu pourtant l'homme. Mais le silence de sa soeur, si légère, si lointaine, comme si elle creusait sous la surface, comme si elle voulait savoir. Tu attends toujours que je parles sis'. Tu attends toujours de savoir, de quelle couleur sera mon feu. Ce que je vais choisir. Alors elle se sert de lui, l'homme, pour parler à sa soeur. C'est toujours comme ça, parler au travers les autres, poser les questions sans le faire, demander en silence. Sa bouche gourmande s'ouvre et elle ronronne.

C'est ma soeur, elle m'a invité ici. J'irais partout pour elle, tout ce qu'elle pourrait demander.

Jeu et innocence. Pourquoi n'être pas revenue? Pourquoi m'avoir appelé ? Qu'est ce que tu veux me montrer? Vérité  pourtant, Shane ne comprends même pas comment sa soeur a pu attendre plus d'une année pour l'appeler. Shane ne comprends même pas pourquoi et comment Calliorée a pu partir. Elle les regarde, Shane. Elle a tellement l'habitude d'être prise pour une idiote qu'elle en a fait son métier. Elle rie quand ils rient, elle sourit quand ils sourient. Pourquoi tu as plus de connivence avec lui que moi sis' ? L'intelligence chez Shane, est cachée, dissimulée sous le voile superficiel de ses allures bécasse. Rarement utilisée, elle a l'énergie dévorée par la fuite. Mais l'intelligence perce l'anesthésie de l'âme, quand elle travaille. Car c'est ce que c'est, un travail, récupérer sa soeur, la faire revenir dans les rangs, lui rappeler qu'elle existe. C'est pour cela, et pour cela seulement, que Miss Wilde l'a laissé venir ici.

Docile, Shane suit sa soeur, elle paie en avance. Cher, très cher, trop. Et puis elle s'assit à côté de sa soeur. Elle la regarde. Si belle, si différente. L'a-t-elle jamais regardé ainsi ? Aussi longtemps. Aussi sagement. L'a-t-elle jamais vu ? En a-t-elle jamais pris le temps? Tu es inquiètes, sur la défensive, pourquoi ? Shane n'y comprends rien.

Pourquoi je ne serais pas venue ?

Tu es ma soeur, ma seule famille, je te suivrais partout où tu iras. A-t-elle vraiment passé si peu de temps avec sa petite soeur que celle ci en doute ? Shane s'interroge soudain. Cherche en elle des réponses absentes. Ne voit que sa soeur qui ondule, patiente, latente. Les mots recherchés avec soin, si loin de l'impulsivité de son aînée. Comme si tu travaillais, toi aussi, en cet instant. Comme si tu me sondais. Shane n'a pas envie de se mettre en colère, mais sa frustration enfle, son incompréhension grimpe, perce le plafond, jusque enfin, Calliorée lui pose une question personnelle, comme si le reste avant était sans importance.

Bullshit

Ne fais pas semblant, je ne suis pas ta cliente putain, je suis ta soeur. Je te connais depuis toujours.

Tu t'en fous de moi, ça fait trop longtemps que tu m'as laissé croire que t'étais morte.

Calliorée ne le sait pas, mais dans tous les délires et les mauvais plans de Shane, pour toutes les cordes qui ont enserré son cou et les venins qui ont empoisonné ses veines, Shane a toujours eu ce dernier sursaut de survie. Cette dernière secousse, cette dernière pulsion de vie. La raison pour laquelle elle n'a jamais cherché le sommeil dans un cercueil. Ni la paix six pieds sous terre. De toute évidence, sa soeur ne lui a pas fait la même faveur.

Clairement, une colère presque enfantine traverse le miroir de ses pensées, gronde entre ses lèvres, se transforme en léger mépris sur son visage - seule carapace face à l'incompréhensible.

Tu te plais ici ?

Ses yeux la quittent, cherchent ailleurs, les réponses qu'elle ne connait pas. Elle n'a pas envie de savoir, elle a besoin de savoir, elle ne veut pas mendier, elle ne sait pas demander. Shane ondule, elle aussi, la parole aussi glissante que l'insaisissable sirène.

Cela ressemble à chez nous.

La seule chose qui y manque. C'est moi. Il était temps, j'imagine, que tu te débarrasses de ce poids sur tes épaules. L'égoïste ne voit qu'elle, le prends personnellement, ne cherche même plus d'autre raison. Avais tu honte de moi little Sis'? Avais tu peur de moi ? Peut-être que tu avais raison, de te casser. De partir le plus loin possible. De te faire toute petite, invisible, pour que je ne sache pas où te trouver. Tu avais raison. Tu aurais dû laisser les choses comme ça. Pourquoi changer d'avis ?

Si tu avais voulu te prostituer, Miss Wilde se serait fait un plaisir...

Lui rappeler la mère, lui rappeler qu'elle a envie de revenir. Qu'elle avait un pouvoir là -bas - quand ici elle n'est qu'une danseuse. La mère, plus qu'elle. Sa jalousie est palpable. Son désespoir perce dans ses prunelles. Shane ne sait même plus ce qu'elle veut. Elle ne contrôle rien. Elle ne veut rien contrôler. Juste fêler ce mur, entre elle et Calliorée, qu'elle a elle même érigé, et qu'elle reconstruira pierre par pierre au prochain cauchemar.

Et soudain l'impulsive refuse ce faux jeu qui les encage dans une discussion qu'elle ne comprends pas.

Putain, Call', tu ne crois pas que je mérite plus que ça ?

Ça. Cette absence alors qu'elle est présente. Des fragments soufflés quand elle ne comprends rien. Cette réunion de merde alors qu'elle aurait voulu que Calliorée la sert dans les bras jusque l'en l'étouffer. La déception est grande, mal dirigée. Son corps se recule, se pose contre le dossier, sa tête se lève un peu, ses yeux se ferment. Soumission légère, elle digère, elle accepte, Shane n'a pas le reproche long. Pour elle, c'est toujours de sa faute. Pour elle, elle a du forcer la main de Calliorée, d'une façon ou d'une autre. Shane se déteste trop pour ne pas croire autrement. Elle n'a pas de pudeur, non plus, ça fait trop longtemps qu'elle se laisse aller devant sa soeur. Ses yeux se couvrent d'humidité, elle s'ouvre. Reproche mêlée de douleur, la blonde soupire un cri de désespoir.

Tu as toujours été celle sur qui je pouvais compter.

La seule constante dans son univers. L'horizon qu'importe le vertige. La terre sous ses pieds, même si elle essaie toujours de s'envoler. Tu peux me le dire. Que tu ne m'aime pas. Que tu ne veux pas me voir. Que tu n'en peux plus de moi. Que tu as besoin de tunes ou jenesaispasquoi. Je peux l'encaisser. Je peux tout encaisser. Rien ne sera pire que ça. Ce faux intéressement. Ces paroles vides. Don't let me in the dark ...



don't let me sleep
Fear is an illness. If you catch it and you leave it untreated. It can consume you.
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Calliorée Wilde
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Tu sais si bien inventer et si peu mentir, grande sœur… Calliorée teste, elle lance des dés hasardeux, peu soucieuse du destin puisqu’il promet d’être empoisonné quoiqu’il arrive. Elle sent à côté d’elle, son aînée se crisper. Les effusions se sont taries semble-t-il, il n’est plus l’heure de jouer les retrouvailles chaleureuses. Mais tant mieux, tant mieux que tu aies espéré. Tu n’en tomberas que de plus haut. Shane pose des questions si agaçantes que la sirène risque de perdre patience. Calliorée se musèle, le monstre prend le dessus pour garder le calme. Pourquoi ne serait-elle pas venue… Parce qu’il n’y a que ton propre intérêt, parce que si le Garden ne t’avait pas lâché la laisse, tu serais restée auprès de Miss Wilde. Elle lui ment, sans même s’en rendre compte peut-être, et Calliorée ne se souvient plus comment elle faisait pour ignorer tout ça. Alors elle garde le silence et le venin derrière les dents pour se bercer dans la musique trop forte où elle sait encore comment s’y noyer et s’oublier.

Il en faut si peu pourtant, pour qu’elle craque. Gentiment, de façon contenue… Mais c’est un bain de soleil sur sa peau, tout un buffet sur sa langue affamée. Elle ne dit rien. La sirène muette, qui dévisage - et encore… Elle est ailleurs, sous un autre ciel que le plafond du club. Faire mal. Ce n’est même pas si monstrueux. Elle a fait pire. Ce ne sont que des prémices, une pâle ombre de ce qu’elle planifie. Bien sûr… Que nous nous moquons de toi, humaine intouchée, sœur chérie. Tu as toujours été unique, nous le savons. Nous avons rêvé de ce moment, de ce goût électrisant… Nous avons tant attendu, nous aussi.
C’est faux et tu le sais très bien, tranche Calliorée à l’extérieur. Y a-t-il tant à dire, à préciser ? Mettre des mots sur l’évidence qui plane ne ferait que remuer le couteau dans une plaie dont elle ignore l’existence depuis toujours.
Calliorée se ferme, la petite sœur qui s’agace des remarques de l’aînée. Elle a sur la banquette, un air de fillette contrariée mais l’opale trahie le tranchant d’une colère bien mature. Elle ne répond plus que par monosyllabes.
Oui. Oui elle se plaît car elle commence seulement à apprécier la liberté. Oui elle se plait car elle est loin. Puis elle échappe un minuscule rire mesquin à la remarque. Non justement, ça n’a rien à voir. Tu ne vois que la surface, grande sœur. Tu vois mais tu ne regardes pas parce que tu n’en as pas le temps. Tes propres problèmes t’aveuglent, ils prennent toute la place devant tes yeux… Et moi, me vois-tu seulement ? Après ces deux années, as-tu appris à me regarder ou est-ce que je ne suis toujours qu’un élément de ton confortable décor ? Elle regrette Calliorée, elle s’étouffe d’espoirs quelque part… Elle sait qu’ils ne se réaliseront jamais. Regarde Shane, ce que je suis obligée de faire maintenant. Elle secoue la tête, les coudes s’appuient sur la table tandis qu’elle se masse les yeux du bout des doigts pour ne pas froisser son maquillage excessif. Elle feint la difficulté émotionnelle, la blessure des mots de sa sœur pour leur donner un poids et des conséquences. Calliorée se perd entre ce qui est vrai et ce qui ne l’est pas, elle ne se retrouve plus dans sa dualité car ce qu’elle laisse, le monstre l’emporte.

Elle est en colère. Le soleil sous lequel se coule la sirène, le confort dont elle se gave, Calliorée ne voit qu’un feu digne de l’enfer. Elle se complait et se frustre, savoure et se tait.
Miss Wilde, répète-t-elle avec une expression indéchiffrable alors que Shane continue ses offenses. Mais elle, elle ne dit rien de plus. Il y a si peu à faire. Sa chère grande sœur est un océan si agité et pourtant il est si facile d’y troubler davantage la surface. Calliorée se demande si son métier la dégoûte. L’aînée n’est pourtant pas mieux parfois… Ce jugement si facile, si obstiné, la conforte dans son silence et la raison de son expulsion dans le Massachussetts.
Il ne faut plus longtemps. Nouvelle vague qui roule, déferle et se brise. Son esprit est ailleurs, il serpente dans les courants, les laisse glisser sur sa peau, enivrer sa carnation sirène. L’autre rêve, Calliorée cauchemarde. Elle voit rouge, pique un fard à l’odieuse et soudaine question de Shane. Toi, toi, toujours toi… Le monstre rit à l’intérieur, il a les dents souillées de sang, la gorge ravie, la panse plaine. Il rit et croasse… Tu ne mérites rien.

Le numéro de la sœur blessée maintenant ? Calliorée la dévisage. Cette colère passagère et puis comme une sorte de… culpabilité. Doit-elle s’en vouloir ? Est-ce le moment où elle pose sa tête sur son épaule, lui dit qu’elle a été une horrible petite sœur ? Elle est si froide, la nymphe tout à coup. Et son ire si brûlante. Elle n’en montre presque rien. L’habitude de dissimuler, de contourner en se disant que ce n’est pas grave. Mais son expression change, les traits se dégrippent enfin. Calliorée ancre son regard dans celui d’en face, brusquement sincère. Elle est désolée. Elle ne sait pas quoi faire, comment faire… Elle ne sait pas être là, pas s’occuper des autres… Elle ne peut plus. Il n’y a plus que son nombril maintenant, comme Shane n’a toujours eu que le sien en soucis. Elle veut le mal et l’adoration, il n’y a qu’ainsi qu’elle se sent bien. Calliorée se terrifie et la peur est un éclair furtif dans ses yeux. Sauve moi… Sauve-toi.

Alors soudain, la trahison faite, le monstre ferme les paupières et se détourne. Elle secoue la tête. La sirène pense à l’humiliation de Miss Wilde, à l’égocentrisme de Shane, à tout ce sang dans lequel elle a choisi de disparaître à son tour. Si seule, utilisée, détruite. Et nous, grande sœur, nous n’aurions jamais connu tout ça si tu ne nous avais pas livré. Tu nous aurais emmenées ailleurs, loin de notre tante camée, loin du taudis qui puait la drogue et le renfermé. Si tu nous avais aimées, si tu n’avais pas pensé qu’à toi… Nous aurions pu aller partout, être ce qu’on voulait. Calliorée ne l’aurait pas rencontré, lui qui est si loin aujourd’hui. Qui ne vit plus peut-être, ou qui la croit morte comme les autres… Miss Wilde se serait fait un plaisir de les briser plus encore, de semer le trouble chez Roméo et Juliette, et d’en rire de cet air mesquin qui n’appartenait qu’à elle.
Elle a les yeux humides, elle aussi. Calliorée s’obstine à secouer la tête, à refuser tout en bloc. C’est trop, elle le savait et ça ne l’a pas déçu.
Tu n’as pas le droit de dire tout ça. Quel culot. Des retrouvailles en fanfare… Tu as si peu confiance en moi que tu ne réfléchis pas avant de débiter tout ça. Tu ne te dis pas qu’il y a peut-être une bonne raison ? Tu ne vois toujours que ton propre intérêt… Tu étais seule, tu ne mérites pas tout ça… Et moi, Shane ? Calliorée relève des opales rougies, dardant sa sœur, retournant les couteaux dans les plaies qui se multiplient. Elle progresse à contre-courant, défie les vagues qui seront incapables de la noyer. Moi qui n’avais rien et encore moins le choix. Qui ai trainé dans la boue et dans des clubs immondes. Ici on me respecte, je fais ce que je veux de mon corps et je suis libre. Ma vie, mon argent, aucun compte à rendre à qui que ce soit… Ici, je suis qui je veux, ce ne sont pas les autres qui décident pour moi. Est-ce ça qui te tue, grande sœur ? L’unique décision que j’ai prise de ma vie, par moi-même… Quelle offense, hein ?

Miss Wilde ne t’a jamais rien dit, je me trompe ? Si j’ai tardé, Shane, c’est que je ne savais pas quoi faire. Comment savoir ce que Miss Wilde penserait de tout ça, alors que c’est probablement elle qui m’a envoyé à la mort avec notre frère et notre sœur ? Je les ai vus mourir sous mes yeux, j’ai failli y passer aussi. Une mission qui n’était pas du tout dans mon domaine, qui plus est. C’était si gros comme coïncidence, que l’idée que ce soit un piège m’occupait tout l’esprit. Comment réapparaître après et faire confiance à qui que ce soit au Garden alors qu’on m’avait probablement envoyé dans le Massachussetts pour y mourir ? Et si je t’avais demandé de l’aide immédiatement après, dans quel pétrin je t’aurai mise ? La question tue dans sa gorge, les autres mots qui pourraient y germer. Calliorée se ressaisit, la sirène se musèle. Elle ne doit pas tout dire, certainement pas l’essentiel.
Mais j’ai pris ce risque, je t’ai appelé. Parce que c’était trop dur de te faire croire à tout ça et que je savais que je pouvais te faire confiance. Tu n’es pas les autres, tu es ma sœur. Et certainement aussi pour ça que tu me blesses bien mieux que les autres. Pour ça que tu dois payer.
Car si Calliorée avait été elle-même, jamais elle n’aurait appelé. Par honte, par soucis de lui épargner le véritable piège. Celui du Garden est concret, humain, assez pour que Shane y trouve sa place. Celui d’Exeter n’a rien de palpable. Il est flou, irréel. Il n’a aucune loi, aucune préférence. C’est une ravine de lianes épaisses et noires qui se referment déjà sur elle, le repère des monstres et des défigurés qui se cachent. C’est un lieu stérile quand le Garden n’est qu’abondance et chaleur. Une jungle avec la loi de la jungle. Exeter est un vide, il aspire et fait sien celui qui s’attarde trop. Il attire et dévore. Calliorée s’y débat mais la force de ses souvenirs d’avant n’est pas suffisante, elle le sait. Ceux de Shane ne le seront pas non plus. Pas d’enfance… Seul progrès, passer du bout de la chaîne de la drogue à son début. Des soldats. Dont un terrassé par les cauchemars. Calliorée déglutit. Elle a peur, si peur de tout ce qui se met en place. Mais elle est prisonnière de sa propre nature.

Elle déglutit et relève la tête. Pars, pars et ne revient jamais.
Qu’est-ce que je peux faire, Shane ? Qu’est-ce qui se dit d’elle, là-bas ? Suffisamment de choses pour qu’elle la laisse ou qu’elle la traine jusqu’à eux ? Hais-moi, va-t’en avant que tu ne le puisses plus. Je t’aime encore trop pour te voir te faire maudire. Car je ne peux plus rien faire pour toi et tu ne peux rien pour moi.



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