Revenir en haut Aller en bas


AccueilAccueil  Dernières imagesDernières images  RechercherRechercher  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  


Partagez
 

 Been A While | Louis

Aller en bas 
Trevor McQueen
- très grand cafard-né-homme -
Trevor McQueen
- très grand cafard-né-homme -
damné(e) le : o27/10/2023
hurlements : o558
pronom(s) : oelle
cartes : oavatar (c)hedgekey ; icons (c)spacecorgi
bougies soufflées : o38
Been A While | Louis Empty
Been A While | Louis
Sam 2 Déc - 18:08

Been a While
    Y’a tant et tant à Cherrytown qui te rappelle l'ancienne époque ; c’est ton quartier d’enfance, celui où vivent encore tes parents, celui où t’allais faire tes conneries à tout âge, surtout quand t’étais trop petit pour gérer tes déplacements. Dans les douze ans que t’es parti, y’en avait eu des ravalements de façade, des enseignes disparues, des nouveaux commerces tenus par des nouveaux visages. Et puis y’avait des incontournables, toujours les mêmes impérissables, que t’avais été ravi de revoir, même si ça te donnait des claques d’un autre temps. T’étais repassé aussi à Hidden Crystal, y’a déjà un long moment, fraichement sorti de prison dans un espèce de pèlerinage identitaire. Tu te rappelais plus bien de qui t'étais avant, tu savais pas plus où t'allais - en plein dans la rechute à contempler le pire, à la dérive, en quête de sens, d'une direction pour une liberté dont tu savais que faire.
    Tu t’étais rebaladé dans les rayons bizarres de trucs et d'autres, en achetant pas plus que d'antan, quand tu faisais déjà que regarder, ou semblant de regarder ; de toute façon, t’avais rarement de l’argent dans les poches à cet âge. Ce que t’avais pu y passer des dizaines d'heures sur des années d'enfance. Peut-être même que ça t’avait formé sur certains aspects sans que tu t’en rendes comptes, que t'avais hérité de là ce côté très frileux de l’étrange, très superstitieux comme un refus de contrarier l’au-delà et l’invisible, qu’on retrouvait pas vraiment chez tes frangins. T’avais revu Faith aussi la dernière fois, elle avait pris des rides sur son visage, mais elle t’a reconnu quand même et vous avez discuté un peu – à peine. T’avais pas osé trop en dire sur ton absence, la honte dans la gorge comme si tu voulais pas décevoir l’image du môme qu’elle avait en mémoire, mais peut-être qu’elle savait déjà tout en fin de compte. Après tout, ta connerie, elle avait fait le tour de ta vie sociale, elle avait eu son encart dans le journal, pour achever d'enterrer les dernières miettes d'innocence. Mais ça faisait si longtemps.

    T’avais pas eu besoin depuis, t’avais d'autres choses à faire et à penser. Tu revenais à Cherrytown surtout pour visiter tes parents et c’était rarement une partie de plaisir. Mais peut-être pour la première fois aujourd'hui, tu rentres à Hidden Crystal avec de l’intention. Tu doutes encore pourtant, ça t’intimide de te frotter à ces trucs un peu magiques qui pourraient aussi bien se retourner contre toi, c'était presque trop. Mais y'avait eu Angel dans ta vie entre temps. Ce type rencontré dans les derniers jours t'avait collé dos au mur, et malgré tes supplications, Bonnie avait refusé catégoriquement de briser la colocation. Y'a de la détresse en toi clairement, que tu sais pas gérer comme il faut, alors tu t'en remets au mystique, pour une fois. Quand tu poses tes yeux sur les premiers étalages pourtant, tu sais même pas ce que tu cherches. De quoi t'en protéger, ou de quoi le faire souffrir, ou même de quoi convaincre Bonnie de changer d'avis et quitter l'appartement.
    La raison voudrait que tu t'en mêles pas. Mais tu lui en veux, bordel tu le hais – et il t’inquiète et il te terrifie. T’en dors mal la nuit, t’arrêtes pas de jeter des coups d’œil à ton portable en te demandant si ta sœur va bien, si elle risque quoi que ce soit. Tu sais pas ce qu’il s’est vraiment passé dans sa piaule ce jour-là, mais l’élan quasi passionnel qui t’avait foudroyé devant lui était passé aussi vivement qu’il était venu, et t’étais persuadé qu’il avait fait quelque chose de peu naturel, qu’il t’avait possédé, manipulé d’une façon qui te soulevait l’estomac. T’avais envie de pleurer quand t’y pensais, tu te sentais si sale. T’avais du mal à en parler, mais t’avais dû te poser pas mal de questions sur toi-même et de te dire qu’on t’y avait forcé – ça avait fait reculer beaucoup de choses, t’en savais plus où t’étais. Et même si tu te détestais d’avoir ce genre de pensée pour qui que ce soit, force était de reconnaître que tu lui souhaitais du mal, avec tout ce qu'il te faisait éprouver.

    T’as levé les yeux sur le comptoir, et t’as été surpris d’y trouver un nouveau visage. Tu penses nouveau, mais y’a quelque chose en lui de familier, même si tes neurones ont de la peine à relier tous les points. « B’jour. Faith est pas là aujourd'hui ? » tu demandes ; c’est la première fois que t’entres ici et que c’est pas elle qui tient boutique. C’est peut-être pour ça que tu peines à identifier la femme qui se tient là, qu’a pourtant ton âge et que t’aurais reconnaître tout de suite – parce que t’es concentré sur une inquiétude naissante. Après tout, la grand-mère avait atteint un certain âge, et ça faisait plus d’un an que t’étais pas repassé au final. Qu’elle ait fini par céder la main, c’est pas ce qui t’étonne, mais y’a aussi l’éventualité d’une nouvelle un peu plus grave, et que tu soulèves avec une certaine appréhension en approchant la nouvelle gérante. « Elle va bien ? » T'en oublies momentanément ta quête de destruction ou de réconfort, pour t'intéresser à ce qui avait été un petit refuge sentimental, presque un terrain de jeu, pour toi y'a plus de vingt, ou vingt-cinq ans ; c'était comme visiter son école primaire, et réaliser comme tout paraît plus petit quand on est devenu si grand. Tu laisses peu de doute sur le fait que tu connaissais la maîtresse des lieux, et les lieux avec, même si ton visage en avait été évincé si longtemps. Peut-être bien aussi longtemps, d'ailleurs, que celui qui te faisait face.




Give me hope for something better,
give me justice for my cries,
tell me we're all in this together
and if we're not then tell me lies.
(c)Zen
Revenir en haut Aller en bas
Louisiana Richardson
- the beaten and the damned -
Louisiana Richardson
- the beaten and the damned -
damné(e) le : o28/11/2023
hurlements : o18
cartes : oZuzucreation
Been A While | Louis Empty
Re: Been A While | Louis
Mar 16 Jan - 17:53

been a while
Anatomie d’une journée ordinaire

6h. Le réveil sonne. Comme tous les jours, du lundi au vendredi. Il n’y a bien que le samedi où tu te permets la folie d’un réveil un peu plus tard. Il faut dire que ne pas avoir besoin d’emmener deux petits monstres - dont un qui a toujours du mal à se lever - à l’école, ça aide beaucoup. Mais aujourd’hui est un jour de semaine, alors tu quittes ton lit pour aller préparer le petit-déjeuner d’Aidan et Zane. Une habitude presque devenue rituelle. Tu prends toujours les mêmes bols - jaune pour le premier, rouge pour le second - et tu adresses une prière à un esprit dont tu as choisi de ne pas définir la nature pour espérer que leur journée se passe bien et qu’ils ne rencontrent aucun problème. C’est seulement après que tu sors du lit les deux marmottes. En règle générale, Aidan est réactif - sans doute l’appel du ventre - alors que ce n’est qu’après ta douche que tu parviens à finalement faire quitter Zane son lit. Mais toujours suffisamment tôt pour partir à l’heure et déposer les enfants à l’école à 8h pour arriver dans ta boutique à peine une demi-heure plus tard.

De la même manière, l’ouverture est presque plus proche d’un rituel que d’autre chose. Il serait étonnant qu’il en soit autrement dans une boutique ésotérique, cela dit. S’il y a bien quelqu’un qui a conscience des esprits entourant le monde et de leurs potentiels dangers, c’est toi. Avant toute chose, tu t’assures du bon positionnement des pierres protectrices dans les différents angles de la boutique, qui passe pour de la décoration - déjà à l’époque de ta grand-mère qui ne croyait guère en leurs pouvoirs, n’ayant jamais été démontrés. Mais toi, tu crois dans le pouvoir de l’intention que l’on donne aux objets. C’est ta croyance. Ta manière de supporter tout ce qui peut bien se passer dans la vie. Ce n’est pas parce que ça n’a pas été efficace pour Roland que tu as cessé d’y croire, bien au contraire. C’est sans doute après tout cela que tout est revenu plus fort encore.

Un petit coup de poussière plus tard et le temps de traiter les livreurs qui arrivent avec les nouveautés à installer et à vérifier, qu’il est déjà l’heure d’ouvrir. Il y a rarement foule à l’ouverture. Même si la clientèle est nombreuse dans une ville comme Exeter, on n’a pas forcément besoin tous les jours de se protéger contre des choses auxquelles de nombreuses personnes ne croient toujours pas. Petit point sur ton agenda, tu as un rendez-vous cet après-midi avec quelqu’un qui a besoin de quelque chose de plus spécifique que ce que tu proposes au grand public.

Une journée somme toute classique.

Sauf qu’il y a parfois un événement inattendu. Quelque chose de nouveau. Qui sort de l’ordinaire. Aujourd’hui, une rencontre et une demande. Faith n’est pas là ? La question réussit à t’arracher ton sourire et te replonge dans ce moment que tu aurais préféré oublié. Le retour à Exeter. L’enterrement. La tristesse. Le regret. La colère. Juste un instant. Presque imperceptible. Tu reprends bien vite ton sourire. Peut-être un peu plus artificiel cette fois. ‘‘Bonjour monsieur.’’ Étrange. Il y a quelque chose, chez cet inconnu, qui ne l’est pas temps. Une ancienne connaissance de la ville qui ne t’aurait pas reconnue - et la réciproque serait également véridique. ‘‘Je suis désolée de vous l’apprendre mais Faith nous a quittés il y a plusieurs mois de cela. C’est pour ça que la boutique a été fermée pendant un temps. Vous la connaissiez bien ?’’ Il n’a pas le profil typique d’un des clients de ta grand-mère. Mais tu as appris à ne pas juger un livre à sa couverture. Mais peut-être aussi la connaissait-elle d’un autre contexte ? Ou alors avait-il entendu parlé d’elle d’une autre manière et a-t-il besoin de ses services ? ‘‘Elle était malade et ça a fini par avoir raison d’elle. Je m’appelle Louis, je suis sa petite fille, enchantée. C’est moi qui ai repris la boutique. Je ne suis pas encore aussi douée qu’elle, mais je peux peut-être vous aider selon la nature de votre problème ?’’ Son visage te dit définitivement quelque chose, mais tu te vois mal aborder le sujet de but en blanc. Peut-être plus tard, qui sait ?

Peut-être pas si ordinaire.

Revenir en haut Aller en bas
Trevor McQueen
- très grand cafard-né-homme -
Trevor McQueen
- très grand cafard-né-homme -
damné(e) le : o27/10/2023
hurlements : o558
pronom(s) : oelle
cartes : oavatar (c)hedgekey ; icons (c)spacecorgi
bougies soufflées : o38
Been A While | Louis Empty
Re: Been A While | Louis
Sam 27 Jan - 2:11

Been a While
    Sitôt que la question quitte tes lèvres, tu devines presque ce que tu vas entendre. Il est peut-être léger, le changement d'atmosphère – ce sourire fané, rien qu'un seul instant – mais calibré comme t'es sur l'émotionnel, y'a tout de suite une peine contagieuse qui vient se loger dans un morceau de cœur. Bonjour monsieur, le mot t'est inconfortable, ici plus encore, dans ce lieu et ce moment qui te ramènent à ta lointaine enfance. Et, bientôt, les suivants viennent confirmer tes soupçons naissants. Faith nous a quittés il y a plusieurs mois de cela, qu'elle te dit ; aussi stupide que ce soit, tu te sens presque honteux de l'apprendre aussi tard. Le fait est que t'es ni dans leurs proches, ni dans les réguliers de leur clientèle. C'est pas ta place et ça se voit d'ailleurs au premier coup d'œil, que tu fais tâche dans leur décor. Il faut le dire : t'as pas le profil, avec ta gueule défoncée, usée prématurément par les années de taule, tes bras mieux fournis que tes neurones, t'as pas l'aura du mystique et plutôt celle du type qui les fracasse par principe. Pourtant ça reste une partie de toi, ce lieu – une partie heureuse de ton enfance, ce qui représente une petite rareté en soi, parce que t'étais globalement pas un enfant heureux. Ça te touche dans un recoin sensible, tout aussi peu légitime qu'il puisse être. Vous la connaissiez bien ? T'es hésitant quand tu hoches la tête sur la négative, ce que tu peux te sentir ridicule d'avoir posé la question, et coupable d'avoir remué un deuil qui devrait pas te concerner.

    Comment tu pourrais la connaître bien ? T'es venu la voir qu'une fois sur les quinze dernières années, principalement parce que t'avais pas tellement eu le choix. Tu la connaissais comme un enfant connait un adulte, c'est à dire infiniment peu mais juste assez pour toucher du doigt la bienveillance et la compassion dont elle était dotée. Elle, sans doute, te connaissait-elle mieux – plus que tu ne pourrais t'en douter, comme on est facilement un livre ouvert à cet âge pour les grandes personnes. Y'a de grandes chances qu'elle ait compris très vite ce qui te motivait à passer autant de temps dans les parages, même si t'étais persuadé de le cacher très bien. « Un peu, » t'as finalement répondu, « je passais des fois... quand j'étais gamin. J'ai des bons souvenirs ici. » Des souvenirs qui portaient principalement un visage tranché par les étagères, qui te rendait muet comme une carpe et profondément imbécile dès qu'il apparaissait un peu près de toi. Un visage qui se calque, à présent, sur celui qui se tient devant toi, et la ressemblance s'affirme à chaque sentence qui te parvient d'en face.

    Je m'appelle Louis, je suis sa petite fille, enchantée. C'est moi qui ai repris la boutique. La suite s'est noyée dans la réalisation, et l'embarras qui t'est tout de suite monté jusqu'au nez. Pendant un instant, rien qu'un instant, pas plus long sans doute que celui du deuil précédent, tu t'es retrouvé dans le corps de ce gamin un peu replet, trop timide, le visage rouge, le cœur battant. Le rare, peut-être même seul enfant de cette clientèle, prétendant piocher des pierres par poignées pour ne pas laisser croire qu'il venait pour elle : cette fille de son âge qui, bien que du même quartier, ne fréquentait pas son école hélas. Ce que tu pouvais la trouver jolie, et comme elle semblait jouer les grandes, à s'adresser aux adultes dans la boutique – comme elle en savait, des choses, et ce qu'elle pouvait être occupée tout le temps, ce qu'elle en avait des choses à faire, ce qu'elle devait être douée, et jolie, et intelligente. Et quand elle n'y était pas, parce qu'elle avait ses mille autres choses à faire, tu tournais quelques minutes dans les rayonnages et puis, Faith te disait d'elle-même, Louisiana ne passera pas aujourd'hui, comme elle avait dû tout comprendre en fin de compte – et tu étais déçu comme un triste diable, et tu t'en allais souvent tout de suite après, comme le reste ne t'intéressait plus vraiment.

    « Louis...iana ? » t'as répété, alors que le sourire te grimpait sur les joues, reléguant loin derrière la peine que tu avais éprouvé en apprenant le décès de sa grand-mère. Elle était toujours terriblement jolie, à vrai dire, bien que d'une toute autre façon. Plus tu la regardes, et plus tu te demandes comment t'as pu ne pas la reconnaître tout de suite. « C'est Trevor. Tu... Tu te souviens sûrement pas de moi, c'était pratiquement une autre vie. » Y'a encore cette vieille timidité qui te rampe dans le ventre, tu te dis que tu vas passer pour un idiot si elle se souvient pas de qui tu es. Il aurait peut-être mieux valu qu'elle oublie pourtant, parce que y'a un certain nombre de souvenirs qui pourraient te peindre comme triplement idiot si elle s'en souvenait vraiment. Tu t'es râclé la gorge un peu nerveusement, le regard fuyant comme t'étais quand même assez honteux, mais ça te passerait bien assez tôt, t'espères. « T'es revenue à Exeter pour la boutique ? Merde, ça fait tellement longtemps ! T'es là pour rester ? » Non pas que t'avais l'intention de revenir la stalker entre les rayonnages, ça serait plus aussi bien vu à l'âge que t'avais maintenant, surtout avec ton casier judiciaire. Mais même si les vingt dernières années s'étaient éternisés comme une vie entière, même s'il te semblait que t'étais plus du tout la même personne qu'alors, on oublie jamais son premier vrai coup de cœur, et ça te faisait tellement plaisir de pouvoir reprendre de ses nouvelles.




Give me hope for something better,
give me justice for my cries,
tell me we're all in this together
and if we're not then tell me lies.
(c)Zen
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé
Been A While | Louis Empty


Revenir en haut Aller en bas
 
Been A While | Louis
Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» I just wanna be part of your symphony (Louis&Cas)
» mi casa es tu casa (louis)

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
flw :: exeter :: cherrytown-
Sauter vers:  
<