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 cold little heart (rupaul)

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Enoch Sinclair
- castafiore wannabe -
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damné(e) le : o06/03/2020
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cold little heart (rupaul)
Dim 18 Fév - 1:35

cold little heart
C'était de notoriété publique, la Saint Valentin était la fête où tous ces monstres de Cupidons étaient au meilleur de leur forme. Pas parce que la Lune ou toutes ces putains de planètes étaient alignées au quatrième décan dans la Maison de mon cul, mais parce que cette fête faisait tellement chavirer tous les cœurs des adolescents prépubères en mal d'amour que, forcément, les bestioles étaient plus puissantes. L'amour, cette belle connerie d'amour. Rupert avait jamais pu blairer l'amour, d'aussi loin qu'il se souvienne. Pas tout à fait vrai, pas tout à fait faux, et tout avec commencé avec Nancy jusqu'à ce qu'elle le dégage pour un mec gonflé aux hormones qui allait pousser de la fonte quatre fois par semaine. Erreur de parcours, Nancy, selon Rupert. Et son cœur s'était desséché, racorni comme un raisin sec, depuis le départ de la femme aimée. C'était ça, l'aussi loin qu'il se souvienne. Une notion poussée par un déni brutal, qui l'avait poussé à rejoindre les Sons of Mercury dans le but de régler une bonne fois pour toutes son corps à cette saloperie d'Amour.
Apprendre que des non-humains avait été un premier choc. Apprendre que ces non-humains étaient capables de manipuler les sentiments des autres, sur un simple caprice, avait été la goutte de trop. La cause des Sons of Mercury était aussi simple qu'elle était belle, pour Rupert. Une de ces raisons auxquelles s'accrocher pour ne pas réaliser que la vie l'avait aigri, ou tout simplement qu'il était pourri dès le départ. Nancy ne pouvait pas l'avoir lourdé juste comme ça. Il ne pouvait qu'y avoir une raison, et le Poulet aux Hormones qu'elle avait trouvé ne pouvait que l'avoir manipulée pour arriver à ses fins.

Et Rupert haïssait l'amour. Purement, simplement, viscéralement. Détestait toutes les décorations rouges, roses et blanches qui jonchaient toute la ville. Détestait voir tous ces tourtereaux se tenir la main ou se bécoter sur les bancs des parcs, quand il rentrait du boulot. Détestait la simple notion que des choses qui n'avaient d'humain que l'apparence puissent évoluer parmi les véritables Humains. Il avait trouvé les Sons of Mercury par hasard, à moins que ça n'ait été ces derniers qui l'aient trouvé. Mais il avait surtout trouvé dans leurs rangs un esprit de communauté qui lui avait prouvé que son état d'esprit n'était finalement pas si différent que celui d'autres. Des hommes et des femmes de partout, de toutes les classes sociales. Un melting-pot de connaissances et de compétences qui ne l'avait pas laissé indifférent, auquel il s'était vite fait honneur de s'intégrer. Unis dans une cause commune, avec toutes les nuances qu'il était incapable de voir. Il s'était rapidement improvisé comme une de ces petites mains qu'on ne nomme pas, mais dont on a toujours besoin de l'aide. Chasseur des Chassés, pour alimenter les labos, et continuer d'extraire de l'horreur toutes les merveilles. Les Sons of Mercury ne faisaient pas que nettoyer les rues d'Exeter de l'abomination. Ils créaient de ses sucs le plus merveilleux des cadeaux : cet amour qu'on lui avait refusé.
L'abomination des uns était le pain béni des autres.

La Chasse avait été bonne, en ce 14 Février. N'en restait plus qu'un qu'ils avaient en observation depuis un bail. Un dénommé Saul Marsh, propriétaire d'une boutique étrange dont personne parmi ceux que Rupert avait interrogés ne comprenait l'utilité. Encore moins la légitimité. Boutique de bricolage, novelty shop ? Les applications des objets de Sudden Death étaient multiples. Les nombreuses armes, poisons et autres objets léthaux pouvaient toujours être utiles à leurs actions si jamais l'opportunité d'avoir la main leste sur les articles en vente se présentait. Le but était d'en cueillir le patron le plus rapidement et le plus discrètement que possible. Mais Rupert avait lorgné sur la vitrine, à chacune de ses sessions d'observations. Il avait beau être monstrueux, Saul Marsh avait bon goût. Et si sa nature avait plusieurs fois été remise en question, son nom disparaissant quelques fois miraculeusement de leurs listes depuis un an, Rupert savait qu'un jour viendrait où les Sons of Mercury mettraient la main dessus. Ce jour était arrivé.

L'homme, pour peu que ça en soit vraiment un, n'avait pas d'habitudes claires à définir. Ce qui le rendait plus difficile à faire tomber dans leurs filets. Il ouvrait sa boutique quand il le souhaitait, idem pour les fermetures. La seule constante que les différents Sons postés en observation avaient relevée était qu'il finissait toujours inéluctablement par rejoindre son domicile. Ils avaient noté la présence d'un partenaire, un certain Sinclair. Le nom était familier de certains des Chasseurs, en particulier d'une ancienne membre de la Garde de l'Aurore. Une anomalie dans tous les systèmes, pour peu que Marsh soit effectivement un de ces foutus Cupidons. Une autre des raisons pour lesquelles la nature de l'homme s'achevait sur un point d'interrogation. Mais pour Rupert, quand bien même le nom avait été retiré des listes pas plus tard que cet hiver, cela ne faisait aucun doute. Marsh avait trouvé la meilleure planque, en charmant un de ses ennemis naturels. De quoi assoupir tous les soupçons. Mais pas les siens.
Les rafles de la journée l'avaient ragaillardi. Achever ce 14 Février sur une capture spectaculaire serait le point culminant de son engagement. Il avait réussi à attirer un autre de ses collègues dans ses desseins. Peter était encore fraîchement intégré, mais il avait du potentiel. N'avait pas été difficile à convaincre, et attendait à présent sagement sur le siège passager de leur camionnette, le regard rivé, lui aussi, sur la porte de la boutique. Selon toutes probabilités, si l'homme était en couple, il aurait des projets pour la soirée. Rupert repéra du mouvement du côté de la porte. Les clients épars en sortaient à présent en masse, comme pour signaler la fin des heures d'ouverture. Un coup d'œil à sa montre : bientôt 17h30. Il signala qu'il était temps de bouger à Peter. Ce dernier opina du chef, attrapa son duffle-bag et, sortis prestement de leur voiture, les deux hommes se dirigèrent rapidement vers la porte.

Derniers arrivés, à en juger la boutique vide et le coup d'œil glacial que leur adressa le propriétaire des lieux. Rupert avança de la caisse, les mains dans les poches. Quelques mots pour faire bonne mesure :

-J'cherche de la mort aux rats. Du genre rapide et définitif.

Il se doutait bien que ce n'était pas le genre de la maison. Mais à en juger tout ce qui s'étalait sur les différentes étagères, il n'était pas bien loin du compte. Son regard broussailleux cilla vers Peter alors que ce dernier faisait vaguement le tour des étals. Une main fourrée dans l'ouverture de son sac. Rupert planta ses pieds dans le sol, déposa ses pupilles dans les yeux clairs du patron. Ses observations avaient beau être extérieures, et son appréciation du concept de la boutique très approximative, il avait une idée générale de la thématique. Poursuivit, cherchant à attirer l'homme dans une zone plus dégagée que là où il se trouvait. Derrière son comptoir, il ne serait pas facile à atteindre.

-Un truc suffisant pour que personne ait le temps de me sauver. Ou y arrive, d'ailleurs.

Il bascula sur ses pieds et se tourna vers les différents produits exposés, l'air pensif. Celui de considérer toutes ses options. Le concept de la boutique avait beau l'écœurer, il ne pouvait qu'être admiratif sur les multiples possibilités qui s'y trouvaient. Et le maître des lieux, malgré qu'ils aient visiblement dérangé ses projets, ne pourrait que l'aider, non ?
Ce fut très clairement et très littéralement non. Mais à con, con et demie. Et Rupert était particulièrement con, selon Nancy. Il campa sa position, les mains toujours lovées dans ses poches. Evalua Marsh alors qu'il se retirait de sa position, poursuivant naturellement ses activités comme si les deux derniers clients ne se trouvaient pas dans la boutique.

-Ca peut pas attendre, c'est ce soir ou jamais.

Ce disant, il pivota légèrement. Marsh, au nom de la fermeture imminente de sa boutique, n'avait pas l'air disposé à renseigner qui que ce soit. Rupert approcha de la bestiole, lorgna sur ce qu'il faisait. Le genre d'insistance agaçante qui poussait les autres à se tourner vers lui. Ca n'y manqua pas. Une attention qui se solda avec un coup de poing de Rupert, directement au niveau de l'abdomen. Marsh partit en avant, Rupert l'accueillit d'un coup de genou sous le menton. Un mouvement qui lui fit perdre l'équilibre pendant une brève seconde, le poussant à chercher un appui sur l'étagère la plus proche. Des objets basculèrent et s'écrasèrent au sol. Au même instant, Peter était déjà dans le dos de la bestiole, et glissait un sac en tissu noir autour de sa tête.

-Fais gaffe à pas toucher sa peau !

Dans un geste pratiqué depuis longtemps, il tira les gants qu'il tenait prêts dans chaque poche de son pantalon. Les enfila alors que Peter se débattait avec l'autre homme, et attrapa une corde sur l'étal le plus proche. En une poignée de secondes, les mains du Cupidon était immobilisées dans un nœud solide. Rupert fourra ses mains dans les poches du costumes de leur client, en retira le portefeuille, les clés et le téléphone qu'il jeta par terre. Le regard de Peter, lui, filait sur tous les objets étalés partout autour d'eux alors qu'il maintenait toujours Marsh d'une poigne ferme. Une mine d'or. Mais Rupert aboya :

-On a pas l'temps, on dégage !

Peter se mit en marche à contrecœur, poussant Marsh devant lui. Rupert, lui, jeta un dernier coup d'œil circulaire. Un boitier caractéristique l'arrêta une brève seconde. Une caméra. Mais une brève inspection suffit à l'homme pour réaliser que la petite Led rouge qui signalait qu'elle enregistrait ne clignotait pas. Quel intérêt d'avoir une caméra qui n'enregistrait rien ? Il haussa les épaules. Ouvrit la porte puis le chemin, et, en quelques minutes à peine, Marsh était fourré à l'arrière de la camionnette et cette dernière démarrait en trombe. Les Sons avaient le bras long. Un kidnapping en pleine journée ne serait qu'une vague inquiétude parmi tant d'autres pour la Police d'Exeter.

*****

L'arrivée de la camionnette aux abords de l'usine désaffectée qui leur servait de fief fut marquée de regards dubitatifs, puis accueillie avec plaisir, une fois son contenu révélé. La chasse avait été très bonne, ce soir. Rupert, chef d'œuvre de l'opération, eut les honneurs de conduire lui-même son butin dans les entrailles du bâtiment. Gants toujours aux mains, il enfila un masque puis il ouvrit les portières et, sans répondre à son captif, en approcha. Même entravé, même avec la tête couverte, les Cupidons étaient un danger potentiel. Un coup de poing, au niveau de la tempe. Sonné, Marsh serait plus facile à gérer. Accompagné de plusieurs de ses collègues, ils le transportèrent jusqu'au sous-sol. Le jetèrent dans une des caves, réservées à leurs précieuses matières premières. Malgré le danger, un Cupidon était plus exploitable vivant que mort. Acquis de conscience ou envie de lorgner son butin, Rupert resta un temps dans la geôle improvisée pour évaluer son œuvre. La nature de l'autre homme était encore, tristement, en suspens. Et il n'y avait qu'un seul moyen pour savoir ce qu'il en était. Rupert retira son masque.

-Dépêche-toi de me foutre la haine, qu'on en finisse.




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Dernière édition par Enoch Sinclair le Lun 22 Avr - 0:16, édité 1 fois
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Saul Marsh
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-- cold little heart ft. @enoch sinclair
    Il avait changé ses habitudes depuis qu'il fréquentait Enoch. Jusqu'ici, il s'était moqué de cette fête qui ne signifiait rien pour lui ; contrairement à sa mère qui n'avait de cesse de le pousser dans des bras différents chaque année. Peut-être pensait-elle qu'une stratégie mise en place lors de la Saint-Valentin avait plus de chance d'aboutir – priait-elle l'enfant de Mars et Venus pour l'occasion ? La relation qu'il entretenait avec Enoch avait mis un point final à cette aversion pour une instance qui ne lui avait rien fait ; mais qui, jusqu'ici, ne lui avait rien apporté. Il n'était pas doué pour ce genre de choses, pour les démonstrations d'amour ou l'organisation d'instants de partage avec l'être aimé. Le chasseur le savait, mais Saul avait tout de même peur qu'il attende quelque chose de lui, après ces mois – années ? – à se fréquenter. Le boutiquier avait demandé conseil à un ami qu'il connaissait pour son romantisme ; du moins, l'était-il bien suffisamment aux yeux du cupidon, pour ce qu'il en savait. Phil n'avait pas été d'une aide suffisante, ne s'était pas montré aussi éloquent qu'escompté, faisant revenir le cupidon au point de départ.
    Il s'était creusé la tête en attendant derrière son comptoir, le client se faisant toujours aussi rare en ces temps de fête. Il faisait des promotions pour les poisons à prendre à deux, avait préparé une étiquette sans fioritures qui indiquait : une corde achetée, une corde offerte. Mais la mort ne semblait pas être partagée, activité qui se faisait encore en solitaire de nos jours. Ce premier pas dans le monde de l'amour ne l'avait pas aidé à trouver d'idée adéquate pour sa soirée avec Enoch, mais l'avait occupé une bonne partie de l'après-midi. La question toujours sans réponse, alors que la journée de travail touchait presque à sa fin. Il en aurait quasiment interrogé un client au hasard ; que pouvait-on offrir à une personne avec qui l'on partageait la vie ? La plupart des individus connaissant un minimum Saul aurait attesté que le simple fait d'y réfléchir venant de lui était déjà un cadeau, lui qui n'aurait jamais pensé prendre part à ce genre de soirée des années en arrière. Pourtant, il sentait que ce n'était pas le genre de vérité à énoncer.

    J'cherche de la mort aux rats. Du genre rapide et définitif.

    Il n'avait levé les yeux que quelques secondes après l'entrée des deux hommes dans sa boutique, le regard d'abord rivé sur ses cahiers de compte. Le regard relevé dans leur direction, en les sentant approcher, n'avait rien eu d'accueillant ; il allait fermer. « — Mhmh. » Il ne bougea pas alors que le client poursuivait sur sa lancée, le regard passant de ce dernier à l'homme qui était entré à sa suite. Ils avaient besoin d'être deux pour acheter de la mort au rat ? Il était rare que les individus acceptent d'être accompagnés pour ce genre d'achat, surtout en énonçant des sentences pareilles. Son ami ne le sauverait donc pas ? Étrange, mais il n'avait pas à les juger, aurait même pu admirer l'acceptation d'un ami désireux d'aider son prochain à en finir avec la vie.

    Ca peut pas attendre, c'est ce soir ou jamais.

    Il continua son train-train, refermant le livre de compte et calant le tiroir de la caisse pour qu'elle ne s'ouvre pas avant le lendemain. Il lui faudrait d'ailleurs réparer ce mécanisme, il verrait comment s'y prendre durant la nuit, quand Enoch serait endormi. Il marcha derrière le comptoir, terminant ses rangements avant de pouvoir récupérer ses affaires et fermer la porte derrière lui – derrière eux. Il leur laisserait le choix entre le suivre ou rester enfermés dans la boutique ; il serait de retour le lendemain au matin, sauf envie de rester au lit avec son compagnon pour une matinée prolongée. Il acceptait de plus en plus, avec délice, les tendresses crapuleuses du réveil. Lorsqu'il se retourna vers son client, ce dernier toujours dans son champ de vision, ce fut donc pour lui signifier qu'il avait deux minutes pour sortir, emporter son ami avec lui, avant qu'il ne ferme. Il n'en eut pas le temps, un coup dans l'estomac lui coupant le souffle en un éclair. L'attaque le fit perdre l'équilibre, la vision troublée par l'assaut contre sa mâchoire ; puis, le noir s'abattit sur lui, la respiration devenue difficile sous le sac qui obstruait sa vue. Il n'entendit pas les injonctions suivantes, eut à peine le temps de tenter une riposte que le deuxième homme était sur lui pour l'immobiliser. Il eut envie de leur ordonner de le lâcher, qu'il était assez grand pour se déplacer tout seul ; en vérité, il aurait dit vrai, n'aurait pas essayé de leur échapper, pour peur qu'ils se conduisent en gentlemen.

    Il n'adressa pas la parole à ses assaillants, pas une seule fois durant le trajet ; il se moquait même de savoir s'ils étaient tous deux à l'avant du véhicule ou si l'un d'eux était avec lui. Cela n'avait aucune importance, et Saul n'avait jamais été du genre à perdre son temps et son énergie à faire la conversation à ceux qui n'en valaient pas la peine. Il ne releva alors la tête qu'en entendant la porte s'ouvrir et attendit d'être sur la terre ferme pour demander : « — Surtout ne me dites pas où on est, j'adore les surprises. » Il n'entendit aucune réponse, fut accueilli par un poing percutant sa tempe. Il lui fallut une grande concentration pour ne pas s'écrouler au sol, ou bien fut-ce grâce à la main qui le maintenait en place. Il se laissa entraîner sans résistance, grimaçant en sentant la corde qui entravait toujours ses poignets. Il souffrait, sentait ses articulations lui hurler de le libérer ; mais ne fit pas le plaisir de prononcer le moindre mot concernant cet inconfort, pas même un gémissement qui pourtant lui brûlait les lèvres.

    Il fallut quelques minutes pour que le bourdonnement de ses oreilles se tarisse, que sa vision ne soit plus troublée par le coup qui l'avait sonné. Il put enfin ouvrir les yeux, cligna plusieurs fois des paupières pour s'acclimater à la faible luminosité qui paraissait toutefois ardente après tant de temps passé dans le noir complet. Dépêche-toi de me foutre la haine, qu'on en finisse. Il arqua un sourcil en comprenant ce qu'il lui demandait, néanmoins surpris de la tournure des événements. Lui qui pensait qu'il s'agissait d'une simple histoire de vengeance de la part d'une des nombreuses personnes qu'il avait humiliées dans sa vie, n'avait fait que tomber entre les griffes de ces individus dont Enoch l'avait mis en garde.
    Il y avait de quoi s'amuser avec ce genre d'individu, leur problème n'étant pas d'ordre personnel ; mais la satisfaction serait moindre. Il ne pouvait pas le pousser à bout, l'individu devait le garder en vie d'après ce qu'il en savait. « — Si tu me détaches, je peux même te faire tomber amoureux. » Il fit un rictus, arqua un sourcil d'un air suggestif pour lui faire comprendre qu'il n'utiliserait aucun pouvoir pour cela. Il connaissait le genre d'homme qui se trouvait face à lui, la simple évocation d'un potentiel rapprochement intime pouvait suffire pour l'énerver. Ces gars-là, ils avaient tous des problèmes avec leur masculinité, ne pouvaient supporter des allusions avec des personnes du même sexe.

    Ce ne serait pas suffisant, il le savait ; pourtant, la mission était déjà lancée. Saul devait le mettre en colère, il devait le pousser à bout pour le forcer à s'en prendre à lui. Il ne pouvait le tuer sans recevoir de lourdes sanctions de la part de ses patrons. Saul replia un genou sous son corps et s'appuya le dos contre le mur pour se relever en se propulsant doucement sur sa jambe. Il se tint droit, une fois debout, et fit un pas en direction de l'homme en le défiant de s'en prendre à lui du regard. Il pouvait le faire, Saul n'essaierait pas de l'en empêcher, pour le moment – bien au contraire, il le cherchait. Il avait fait des recherches concernant sa propre nature, quand Enoch lui avait annoncé l'hypothèse selon laquelle il n'était pas humain. Il avait lu que son sang pourrait faire des miracles, mais n'avait pas eu le temps de se renseigner quant au reste de son corps ; est-ce que la salive avait un pouvoir précis ? Il n'en savait rien, mais pouvait s'en servir pour provoquer son agresseur.
    Il releva la tête et projeta sa tête en avant pour cracher au visage de l'autre ; attendant ensuite qu'un potentiel coup arrive. Il cherchait à recevoir de nouveaux coups au visage afin de se blesser à l'intérieur de la bouche. Il pouvait bien se mordre pour cela, mais n'aurait pas assez de ressource pour aller au bout de ce qu'il devait entreprendre. Il fallait remplir sa bouche de sang, et pour cela, il devait se faire passer à tabac. « — Toutes mes excuses, j'avais quelque chose de désagréable dans la bouche. » Il regarda derrière l'homme, comme réclamant l'attention d'un quelconque serveur, en sachant pertinemment qu'il ne trouverait personne. « — Excusez-moi ? Quelqu'un pourrait m'emmener une eau pétillante avec une rondelle de citron ? » 



AIN'T GONNA BE ALONE
tell me do you really think you go to hell for having loved ? tell me and not for thinking every thing that you've done is good. i really need to know. after soaking the body of jesus christ in blood.
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cold little heart
La pêche était bonne et le poisson se tortillait actuellement devant lui. Sa belle gueule traversée d'un rictus détestable, comme souvent avec cette bande de blaireaux. Mais contrairement à beaucoup de ceux qui finissaient dans cette petite pièce froide et sans lumière, il ne semblait pas particulièrement atteint par la situation. Surprenant. D'ordinaire, les proies passaient des larmes aux cris, sans oublier les supplications. Beaucoup essayaient de négocier leurs biens voire bien plus. Mais pas Marsh. S'il n'était pas heureux de se trouver dans la geôle avec Rupert, tout ce que ce dernier pouvait voir sur les traits régaliens n'était qu'une légère indisposition. Peut-être un soupçon de mépris, qui finit par croître à mesure que l'air revenait dans ses poumons. Il y en avait quelque fois, des comme lui. Ceux qui ne disaient rien, qui ne posaient pas de questions. Parfois parce qu'ils étaient morts de trouille, d'autres fois par pure suffisance. Les derniers, eux, parce qu'ils étaient parfaitement sûrs de leur capacité à sortir de là en utilisant le pouvoir que leur conférait leur abomination. Des occurrences rares mais précieuses, souvent faciles à briser. Toujours condamnés à sortir du labo les pieds devant.
Ce que Saul Marsh ignorait, c'était que Rupert les avait tous vus, depuis le temps qu'il faisait partie des Sons of Mercury. Les suppliques, les cris et les insultes, l'indolence voire l'effronterie, il avait tout connu. Il avait un but, c'était de sortir de cette geôle avec la sentence. De quelle manière il l'avait obtenue était à son entière discrétion : du moment qu'on savait si l'homme était ou non un humain, le reste n'était qu'un détail. Une mission dont Rupert n'était pas particulièrement fan, tant ce processus pouvait parfois être long. S'il y avait moyen d'expédier l'identification rapidement, il pourrait rejoindre les autres Chasseurs pour célébrer leur réussite. Il n'avait pas le temps pour les petites salves d'ironie de Marsh. Nancy lui avait souvent dit qu'il finissait toujours vite. Rupert ne pouvait que lui donner raison, quand bien même il n'était pas certain qu'elle ait dit cela à propos de sa manière d'aborder n'importe quel aspect de son travail.
Une autre chose que Marsh ignorait, c'était à quel point Rupert détestait les gens de son espèce. Le genre de mecs imbus d'eux mêmes, dans leurs petits costumes sur mesure, qui buvaient leur petit vin avant d'aller à leurs petites soirées mondaines. Ce genre de connards qui regardaient les gens comme Rupert de si haut qu'ils auraient pu s'en faire un torticolis. Tout dans l'attitude et les manières de Marsh ne pouvait que l'irriter. On lui avait soufflé que le nom Marsh était connu, en particulier dans le petit monde haïssable des socialites. L'homme avait des contacts, pire, il était de ceux qui étaient nés avec toute la ménagère en argent de Maman dans la bouche. Les supérieurs avaient bien insisté sur la nécessité de traiter ce cas avec un peu plus de finesse que d'ordinaire. Si jamais le joli coeur qui se trouvait avec lui dans sa chambre 5 étoiles n'était pas ce qu'ils pensaient, il valait bien s'en débarrasser quand même. C'était préférable à subir le courroux de Papa ou Maman Marsh. Fucking nepo baby.
Et ça Rupert, ça le mettait en joie. Parce que pour une fois, on allait pas lui taper dessus si jamais les choses tournaient au vinaigre pour un gars qui n'était même pas une saloperie de Cupidon. Au contraire. Tout le monde tournerait sagement les yeux si jamais Marsh ne ressortait pas vivant de toute cette histoire.

Si tu me détaches, je peux même te faire tomber amoureux. Un rictus s'étira sur le visage rougeaud du geôlier. Il y avait peu de choses dont Rupert était aussi certain que son attraction pour les courbes féminines. L'allusion l'aurait même fait ricaner s'il n'était pas aussi pressé de rejoindre les autres. Il se pencha vers la forme au sol, empoigna fermement le menton de Marsh pour le forcer à le regarder dans les yeux. Un claquement de langue.

-Tente le coup, mon mignon, ça ira plus vite.

Il repoussa le visage de Marsh vers l'arrière, pour le remettre à sa place. Au niveau du sol. Présomptueux de croire qu'il était le premier à l'attaquer sur ce terrain. Mais Rupert avait déjà tout vu, tout entendu. Et si une chose pouvait bien le mettre sur la piste de la preuve dont il avait besoin, c'était que l'autre bourge lui fasse soudainement reconsidérer sa sexualité. Oh, il savait que certains humains à peu près normaux avaient des dons similaires à ces saloperies d'angelots. C'était connu dans les rangs des Sons of Mercury, l'un des aspects que les Chasseurs redoutaient le plus avec la perspective de se faire chopper. L'erreur était humaine. Et ces humains, c'étaient ceux qui se faisaient passer pour des Cupidons juste parce qu'ils pouvaient manipuler le coeur des autres.
Se méfier était son métier, et il était bon en méfiance. Il attendit de voir si Marsh mettrait ses menaces à exécution ; le trouver subitement séduisant serait un bon signe. Mais à part se redresser difficilement, l'autre n'en fit rien.

Bras croisés, Rupert le regarda gigoter. Se demanda comment accélérer le processus. En haut, ils devaient déjà être en train d'ouvrir leurs premières bières, et il ne voulait rien manquer des célébrations. Que Marsh approche, une expression de défi dans ses yeux froids, était une première. Qu'il lui crache dessus fut une surprise.

-Put...

Premier réflexe, essuyer le filet de salive qui avait fini sur ses yeux. Il cracha un nouveau juron en pressant son masque de laine contre son visage, dégagea ses yeux, prêt à tout nettoyer. Se ravisa aussitôt sa vue dégagée. Oui, c'était chiant. Oui, le geste avait précipité son sang dans ses veines, et l'expression triomphante de Prout Prout devant lui n'arrangeait rien pour son calme. Mais au contraire, qu'il soit couvert de salive était une bonne chose. Chose qu'il ne fut pas en mesure de comprendre de suite, la rage devant le geste prenant immédiatement le dessus. Le coup de poing partit tout seul, s'écrasa dans un bruit mat, distinct, contre la joue du prisonnier. Rupert ne réprima pas son envie de poursuivre. Un deuxième coup suivit, atteint l'autre pommette saillante. Attrapant un des bras fermement, il entraîna Marsh à travers la pièce. Lui fit achever sa progression contre le mur le plus proche, écrasant son joli minois contre le béton brut qui les entourait.

Accélérer les choses. Soufflant comme un boeuf dans le cou de Marsh, il pressa une main derrière sa nuque pour appuyer encore davantage son visage contre les rugosités du béton. Espéra la sentir, la petite étincelle. Si Marsh était ce qu'il devait être, rien que sa salive aurait la capacité de lui faire reconsidérer toute sa vie amoureuse. Mais, quand il tira sur les cheveux de l'autre pour l'attirer vers lui, quand il posa son regard rougi de colère sur les traits fins de l'autre homme, rien.
Absolument rien. Un grondement frustré :

-Forcément, fallait que je tombe sur le seul con qui tire à blanc.

Il poussa un autre grondement frustré. Passa une main agacée sur son visage pour finir d'effacer les quelques filaments de salive qui y étaient encore. Il allait devoir passer à la vitesse supérieure. Tenant toujours les cheveux sombres dans sa poigne, il tira de nouveau la tête de Marsh en arrière.

-Voilà ce qu'on va faire. Papa, Maman, ton p'tit copain, personne viendra te chercher. Ici, t'auras personne pour te servir une putain de limonade. Donc s'il faut que j'te saigne comme un cochon, j'suis libre de le faire.

Et il allait le faire, si c'était nécessaire. Après tout, c'était bien de son sang qu'ils avaient besoin au labo, non ? Qu'il soit pas tout à fait vivant ne devrait pas poser de problèmes, si ? Il allait devoir le faire confirmer par les blouses blanches. Mais en soit, ce n'était pas son problème. Repoussant le visage de Marsh contre le béton rugueux, il finit par reculer. Il pouvait sentir sa bière tant attendue s'éloigner à vue d'oeil, dans cette configuration. Ca, et les félicitations de ses supérieurs.

-Dernière chance de faire quelque chose avant que j'aille chercher mon matos.

Si Marsh ne tentait rien, il allait devoir se salir.



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-- cold little heart ft. @enoch sinclair
    Il y avait des risques dans cette altercation avec l'autre homme, bien plus importants qu'il ne l'aurait pensé. Saul n'avait pas peur de mourir, c'était un fait ; mais il ne souhaitait pas donner satisfaction à ce Rupert pour autant. Il n'aurait eu aucun mal à dévoiler qui il était, se serait fait une joie d'éclairer sa lanterne sans même qu'il n'ait à poser la question, s'il n'avait pas été aussi antipathique aux yeux du boutiquier. Il avait été violent, rustre, et n'avait pas pris la peine de lui demander de les suivre ; ce que, qu'il le croit ou non, Saul aurait fait après seulement quelques questions. Entre personnes civilisées, ils n'auraient eu qu'à se rendre à l'endroit indiqué en conversant sur les détails à venir. La curiosité de Saul, ou plutôt son besoin d'apprendre, l'aurait mené à sa perte ; mais sans faire de vagues. Il aurait laissé un mot à l'attention d'Enoch pour lui expliquer la situation, l'aurait remercié d'avoir partagé les dernières années de sa vie, accompagné d'indications concernant les habitudes de Pénélope, à suivre à la lettre. Du point de vue de Saul, les choses étaient aussi simples que cela, mais il avait fallu que son assaillant use de violence avant de civilité, et se montre caractériel par défaut. Un comportement indigne aux yeux de Saul, qui avait donc décidé de lui mener la vie dure, qu'importait le prix à payer.
    L'homme méritait donc la mauvaise humeur du Français, et plus encore son insolence. Constance l'aurait réprimandé à le voir cracher ainsi au visage de quelqu'un ; indigne d'un homme de son rang, qu'importaient les circonstances. La mine de l'autre homme fut une bénédiction, Saul s'en délecta sans s'en cacher. Il ne le laisserait pas se servir de lui sans se battre, et s'il voulait sa précieuse matière première, il faudrait le tuer pour l'avoir. Il savait qu'ils pouvaient le garder en captivité longtemps, attendre que le sang ne se régénère pour ponctionner de nouveau ; ainsi de suite. Ils ne le tueraient qu'après être allé au bout de ses ressources, une fois que l'homme serait trop affaibli pour être utile. Saul refusait qu'on se serve de lui de cette manière ; il acceptait la mort, mais pas l'assujettissement.

    La tête haute, il fixa son assaillant en adressant un rictus qui en aurait fait craquer plus d'un. Saul avait toujours eu un don pour énerver ses contemporains, il n'avait parfois besoin que d'un regard, d'une parole bien servie. Le crachat était nouveau, ceci dit, l'homme ne s'abaissant jamais réellement à ce genre de chose lorsqu'il ne se sentait pas en présence d'une personne qui ne semblait réagir qu'à la violence. Un con pour un con, ce serait sa méthode. Ils feraient un duo merveilleux, entre violence verbale et physique. Le coup qu'il reçut au visage le déséquilibra momentanément, il posa la main au sol pour essayer de reprendre un appui, mais fut immédiatement projeté de l'autre côté par une deuxième attaque. La douleur se fit ressentir sans attendre, la vue brouillée. L'homme l'avait bien sonné, il n'avait pas pris de gant. Il se prépara à un nouvel assaut qui ne vint pas, du moins pas de la même manière. Les poignets déjà endoloris par ses attaches, il grimaça en le sentant tirer sur son bras pour le trainer de force à l'autre bout de la pièce. Forcément, fallait que je tombe sur le seul con qui tire à blanc. Il savait que sa salive n'était pas très efficace ; peut-être qu'il aurait dû s'entraîner, essayer de mieux s'en servir pour se protéger. Le sang fonctionnait mieux d'après ce qu'il en savait – sûrement des foutaises – mais il fallait qu'il trouve un moyen de se détacher avant d'essayer. Il pensa à garder le sang qu'il avait dans la bouche pour pouvoir lui cracher au visage plus tard ; aurait donc plus de chance de succès ; mais savait qu'il aurait d'autres occasions, recevrait bien quelques coups supplémentaires.

    La maladie mêlée aux liens provoquait des épisodes douloureux qu'il ne connaissait que trop bien, pouvait en supporter bien davantage avant de plier devant ce connard. Il resta silencieux, se concentrant pour oublier la brûlure de ses articulations déjà malmenées.

    Papa, Maman, ton p'tit copain, personne viendra te chercher.

    Il avait raison concernant ses parents. Son père attendrait, connaissait assez son fils pour savoir qu'il ne servait à rien de retourner le pays pour le retrouver ; sa mère, à l'inverse, irait certainement constituer un cauchemar pour les forces de l'ordre. Il la voyait déjà s'insurger devant le manque d'efficacité de la police, réclamer l'intervention d'un groupe privé pour retrouver son fils unique. En revanche, qu'en était-il de son p'tit copain ? Ils n'étaient plus seulement des fréquentations depuis des mois déjà ; ils avaient emménagé ensemble, partagé le quotidien d'un couple. Il partirait à sa recherche, il en était persuadé. Est-ce qu'il était près du but ? Est-ce qu'il arriverait à temps ? Ces questions, en revanche, restaient sans réponse. L'image d'Enoch réglant son compte à ce Rupert était belle, offrait une force supplémentaire pour supporter la situation. Il n'avait pas peur, au fond, mais ne savait pas combien de temps son corps pourrait supporter les coups avant que les dégâts ne soient irréversibles. Il déglutit péniblement après avoir craché au sol tout le sang qui s'était accumulé dans sa bouche, et appuya son épaule contre le mur pour se redresser en le regardant. « — Surtout n'oublie pas mon eau gazeuse en revenant, tu seras un sucre. » Qu'il aille chercher son matos, il en fallait plus pour soumettre un Marsh. Les membres de cette famille vivaient avec Constance ; pourquoi craindre des vermines après avoir grandi avec le diable en personne ? La réelle torture était d'écouter sa mère parler, l'homme pouvait bien le frapper, cela n'y changerait rien.

    Une fois debout, il s'avança vers son bourreau, une expression neutre sur les traits du visage, mais le mépris bien présent dans le fond de ses yeux. Il posa son regard sur l'autre, essayant de ne pas montrer combien ses poignets lui faisaient déjà mal, et combien il avait besoin de son médicament pour soulager la douleur. Il était habitué à oublier de les prendre, mais ne disait rien quand c'était de son propre chef. Il en aurait sûrement bientôt besoin, mais ne réclamerait rien à Rupert concernant ses blessures. Il lui fit face, la tête légèrement penchée en l'observant, des pieds à la tête, étudiant la forme de ses bras pour en analyser la puissance. C'était inutile, il savait qu'il ne faisait pas le poids face à lui en combat régulier ; mais il pouvait toujours se montrer assez imbuvable pour recevoir des coups supplémentaires. C'était la mort qu'il cherchait, pas la libération. « — Un peu facile de s'en prendre à un homme attaché, tu ne penses pas ? Détache-moi, et on verra si t'es toujours aussi souriant. » Il ne retiendrait peut-être pas ses coups face à un homme libéré de ses chaînes ; bien que vu la puissance de ceux qu'il avait déjà reçus, il avait l'impression qu'il ne les retenait déjà plus.
     Il se doutait que certains avant lui avaient certainement essayé cette technique, mais peut-être que l'homme était un novice. Il ne perdait rien à essayer, après tout. Il reprit alors, se mettant assez près de lui pour sentir son souffle. « — Je prendrai soin de ton cadavre, ne t'en fais pas. J'imagine que personne n'en voudra tant tu m'a l'air ... banal, mais je pourrais toujours donner tes os pour mes chiens. » Il ne savait pas s'il était si banal que ça, s'il avait un pouvoir particulier. S'il était ici, et pas ailleurs, c'était certainement qu'il avait des aptitudes pour ce qu'il faisait, mais lesquelles ? Saul aurait tout le loisir de le découvrir, mais avant cela, il lui fallait trouver un moyen de se détacher, et trouver une autre astuce si piquer l'égo de l'homme ne suffisait pas.

    Assez proche de l'autre homme, Saul savait qu'il n'aurait jamais assez de force dans les jambes pour venir à bout de Rupert ; mais il pouvait le déséquilibrer et prendre le dessus sur la vitesse. Il plia la jambe en avant et asséna un coup rapide en direction du tibia de son vis-à-vis ; mais pas assez rapidement.



AIN'T GONNA BE ALONE
tell me do you really think you go to hell for having loved ? tell me and not for thinking every thing that you've done is good. i really need to know. after soaking the body of jesus christ in blood.
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Enoch Sinclair
- castafiore wannabe -
Enoch Sinclair
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cold little heart
Il pouvait parfaitement les imaginer. Tous les autres, autour de leur table à l'étage, à deux doigts de fêter une soirée rondement menée. Il pouvait presque entendre le crépitement de la bière fraîchement ouverte, pouvait presque sentir le goût salé des biscuits apéro sur sa langue. Et, pendant que tout le monde se payait une tranche de bon temps, il était enfermé avec un connard récalcitrant dans les entrailles de l'usine désaffectée. A vouloir faire trop de zèle, Rupert s'était tiré une balle dans le pied. Il ne pouvait qu'entrevoir à quel point son erreur le perdrait. Les plateaux et les glacières seraient vides, quand il remonterait. Pire, il n'y aurait plus personne pour célébrer son coup de maître avec lui.
Ce putain de Français. Lui mettre un coup ou deux lui avait fait du bien, mais rien qui puisse apaiser ne serait-ce qu'un peu ses frustrations. Il la voulait, sa haie d'honneur. Estimait l'avoir plus que méritée. Et tout ce que le péteux en face de lui lui donnait, c'était l'envie de frapper plus fort. J't'en foutrais, moi, de l'eau gazeuse. Pour sûr qu'il allait pas tarder à la boire à la paille, quand Rupert aurait passé tout son agacement sur son joli minois. Plus facile quand on n'a plus de dents.

Pour autant, il sembla bien qu'il avait touché une corde sensible, avec ses dernières menaces. Quelque chose dans le regard, une lueur de mépris plus tenace que les précédentes. Il suffisait de tenter, de taper dans le noir pour voir si un de ses coups finiraient par échouer. Maintenant que Marsh était debout devant lui, du fiel plein ses yeux clairs, Rupert se demandait qui des trois mentionnés avait eu le plus d'impact. Le compagnon ? Les parents ? Il n'avait pas été assez vif pour capter quand le regard de Marsh était devenu mauvais. La faute à une salle insuffisamment éclairée, prétendra-t-il. Mais l'effet était là. Restait à voir s'il était capable de le reproduire, maintenant qu'il avait trouvé la brèche. Restait à savoir s'il en aurait le temps, aussi. A mesure que les minutes filaient, c'était sa propre patience qui s'élimait. Il n'avait pas plus envie de rester dans cette situation que l'autre, et l'entendre débiter des conneries n'eut d'autre effet que de lui faire rouler les yeux vers le plafond. N'en restant pas moins sur ses gardes, il le laissa faire. Avancer. Prendre l'espace. Un rictus au creux des lèvres, parce qu'il fallait qu'il soit bien con pour se dire qu'il avait un minimum d'impact en se comportant comme cela. Mais si ça pouvait lui faire plaisir, Rupert n'allait pas l'en empêcher. Les Cupidons étaient plus agréables à cogner quand ils avaient du répondant.
Bras croisés en le voyant avancer, le chasseur toisa sa proie pendant quelques minutes. Son rictus s'élargit, ses épaules traversées par un pouffement rauque :

-Tu crois vraiment que je suis con au point de te détacher ?

L'autre gars n'était-il pas capable de voir à quel point la situation était comique ? Parce que Rupert, lui, était hilare. Le détacher, et puis quoi encore ? Lui apporter la citronnade qu'il espérait autant ? Plutôt crever. Jusqu'à nouvel ordre, c'était le chasseur des Sons of Mercury qui imposait le tempo. C'était lui qui décidait s'il avait envie ou non de libérer les liens du mignon, et pour l'instant, c'était un refus catégorique. Même si la voix de son ex se glissa, sournoise, entre ses pensées. Même si elle lui soufflait que si, il était infiniment con, et que c'était tristement à un degré pathologique en ce qui le concernait. Il n'avait jamais regardé la définition de pathologique dans le dictionnaire.
Et Marsh de continuer d'avancer dans sa direction. Au point que Rupert pouvait aisément lire tout le mépris inscrit dans ses prunelles, au point qu'il pouvait sentir son haleine contre sa peau. Levant le nez pour le toiser, il attendit la prochaine blague. Elle ne manqua pas.

Au début, tout du moins. Jusqu'à ce que le mot "banal" tombe entre eux, uppercut verbal auquel il ne s'attendait pas du tout. L'hilarité précédente s'évanouit aussitôt, faisant de nouveau place à ce bouillonnement entêtant qui grondait progressivement dans ses veines. Pas encore la haine. Mais, déjà, le dégoût. Mépris contre mépris, et le fiel du prisonnier qui s'infiltrait dans ses veines sans qu'il n'y ait fait attention. Parce que ça, pour la peine, c'était vrai. De tous ses collègues, ce soir, il était le seul à ne rien avoir de "particulier". Un humain en bonne et due forme, alors que les autres avaient pour l'un la capacité d'entendre les pensées, pour l'autre celle de traverser les murs. Il n'avait jamais su comment se situer vis à vis d'eux. Devait-il les considérer pour ce qu'ils étaient, des êtres exceptionnels, alors que lui était le plus humain de la bande ? Ou devait-il les considérer avec le même mépris que ceux qu'ils faisaient entrer dans ces cellules ? A bien des égards, les Cupidons eux-mêmes étaient dotés de capacités qu'il pouvait leur envier. Et, au fond de lui-même, il savait parfaitement ce qu'il en était. Il se sentait moindre, vis à vis d'eux. Petit.
Banal.


Ouvrit la bouche pour rétorquer vivement qu'il n'était pas insignifiant, mais fut interrompu par la nouvelle surprise que Marsh avait dans son sac. La garde trop basse, ce fut in extremis qu'il parvint à éviter le coup de pied vers son mollet ; il put sentir aisément la pointe de la chaussure de l'autre homme effleurer le tissu de son pantalon. Les nerfs aux abois marquèrent la cadence erratique de son coeur. Il recula d'un autre pas, par précaution alors que l'autre tentait de reprendre ses appuis. Reprit son souffle avant de jurer :

-Bordel, c'était quoi, ça ?!

Le gentil fils à Maman de tout à l'heure avait bien changé. Lui qui avait donné l'illusion d'avoir quelque chose à perdre quelques minutes auparavant avait maintenant le répondant que Rupert avait attendu tout du long. Mais ce qui l'aurait fait rire au début de l'altercation ne le fit pas rire du tout, cette fois-ci. Au contraire, entre l'agacement, la frustration de ne pas faire partie des célébrations et ce con en face de lui qui n'en faisait qu'à sa tête, il n'avait plus le goût à rire. Pouvait sentir son sang commencer à bouillir, l'attribua à sa mauvaise humeur plutôt qu'à la possibilité que l'autre homme soit ce qu'il voulait qu'il soit. Le sang tambourinant contre ses tempes, il renâcla et cracha au sol, juste à côté de lui.

-T'as décidé de jouer, ça y est ? T'as décidé de te mettre enfin à mon niveau ?

Un mec au dessus de la banalité. Ca allait lui montrer, à cette connasse de Nancy. A tous les autres. A ce putain de Marsh. Il rompit la distance vivement, deux, trois pas, puis attrapa le Français par le bras. L'attira vers lui et le retourna pour n'avoir vue que sur son dos. Ses mains s'activèrent aussitôt sur les liens qui lui tenaient les poignets.

-On va jouer, connard. Oui, à armes égales. Poing contre poing, et que le meilleur l'emporte.

Ses gestes défiaient toutes les mesures de précaution qu'il avait toujours prises. En temps normal, il aurait senti venir la vague. L'aurait vue, se serait retiré de la situation pour souffler un coup, fumer une cigarette à l'extérieur, remettre du calme dans ses pensées. Mais trop de choses se cumulaient, ce soir. Et Rupert de ne pas savoir qui de Marsh ou de lui-même provoquait cette colère qui grimpait dans son système.
Les liens du Cupidon s'écrasèrent au sol dans un bruit sourd. Posant une main sur l'épaule de Marsh, il le retourna brutalement. Lui colla un coup de poing contre la mâchoire et recula d'un pas. Secoua sa main endolorie pour en chasser la douleur, avant de reprendre une position de combat.

-Vas-y, cogne ! C'est ce que tu voulais non ? Ou c'est l'moment où tu cours te planquer derrière ta Maman ?

Il affecta un ton forcé, geignard, sur ce dernier mot. Maman. Avec un peu de chance, c'était elle, le déclic. Et si c'était pas elle, il avait encore deux autres possibilités à exploiter pour provoquer l'autre gars. Après tout, c'était lui qui avait porté le premier coup.
Selon Rupert.




But as sure as God made black and white, what's down in the dark will be brought to the light
Sooner or later
God'll cut you down

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