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 (cw) once you care you're fucked (rhett)

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Bobby Horton
- bouba, le petit ourson -
Bobby Horton
- bouba, le petit ourson -
damné(e) le : o06/02/2024
hurlements : o107
cartes : ofürelise ; uc
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once you care you're fucked
Il ne s'était pas attendu à ce message. Avait anticipé des retrouvailles au cabinet de psychiatrie, s'était même attendu que Walters soit le premier à briser le silence une fois que les heures tardives aient rappelé à leur domicile tous les collègues du psychiatre. Ce qu'il s'était passé entre eux était une parenthèses dans toute une histoire que Bobby n'avait jamais envisagé d'écrire, tant elle n'était pas réellement la sienne. Un écart de conduite, ce genre de dérapages qui n'aurait pas dû arriver mais qui, pourtant, avait été le bienvenu. Mais si l'homme de peine était capable de voir où cette parenthèse pourrait se placer dans sa propre histoire, le rapprochant de cette perle qui lui manquait si cruellement, il n'était pas certain de vouloir réellement y prendre part. Pas par rapport à Wilma, quand bien même la vieille carne était toujours frileuse à chaque fois que le corps de Bobby prenait les décisions à la place de sa tête. Mais parce que Rhett Walters était une cible potentielle, pour peu qu'il n'arrive pas à ses fins. A force de revenir dans son bureau, le Nettoyeur était formel. C'était bien là qu'il avait fait tomber le sac contenant les précieux objets à prélever lors de cette soirée fatidique. La perle manquante ne pouvait donc que s'y trouver, et il l'aurait certainement déjà obtenue si ce n'était pour le propriétaire des lieux.

Rhett Walters. La vie avait repris son cours naturel, suivant les hauts et les bas d'une routine qui avait légèrement changé. Les marques qu'il avait laissées sur la peau de l'ancien pompier avaient mis plusieurs jours avant de commencer à réellement s'estomper. Un souvenir qu'il avait cru apercevoir le long de la gorge de l'autre homme, quelques fois, en levant un oeil de son nettoyage pour l'observer. Trop conscient des yeux marrons braqués sur lui, à chaque fois qu'il accomplissait son travail. Et, maintenant, un effort supplémentaire que Bobby faisait pour répondre plus clairement à ses salutations derrière son masque, à chaque fois qu'ils se croisaient. Mais, plus que tout cela, c'était le ronronnement de sa voix. Une berceuse pour les sens, qu'il entendait plus précisément, maintenant qu'il avait eu le privilège de l'entendre ronronner à son oreille. L'empreinte fantomatique de ses caresses sur sa peau qui avait ce petit goût de reviens-y, d'interdit, et la promesse d'une rétribution pour cet instant séparé du reste du temps qu'ils avaient passé ensemble. Il n'oubliait pas, Bobby, n'oubliait que rarement. Borgne mais pas sourd, la proposition d'un coup de main était restée gravée dans sa mémoire. Il avait soumis l'idée que Rhett puisse aider Lloyd, et, s'il prêtait à présent une meilleure attention sur la manière dont Walters appréhendait ses patients, il commençait à se faire à l'illusion qu'il s'agissait d'une bonne idée. Wilma n'en savait rien, ni de leurs étreintes, ni de leur arrangement. N'en saurait quelque chose que si la situation venait à empirer, mais Bobby de se dire qu'il avait encore deux mois et demie devant lui avant de pouvoir restituer cette maudite perle.
Avec un peu de chance, il la trouverait avant de devoir commettre l'irréparable. Et ce que Wilma ne savait pas ne pouvait pas la mettre en rogne.

Non, il ne s'était pas attendu à ce message. Il n'était pas rare que des numéros inconnus s'affichent sur l'écran de son téléphone. Encore moins que ces messages lui arrivent à une heure avancée de la nuit. Il n'y avait pas prêté attention au départ, le nez dans ses produits. La ville tout entière battait au rythme d'un seul coeur, Exeter toute entière tournée vers cette maudite Saint Valentin. Une fête commerciale, selon le Nettoyeur. Mais, paradoxalement, l'une des nuits les plus actives pour Sunshine Cleaning. Les scènes de crime étaient légion, à la Saint Valentin. Nettoyage officiel pour la police, officieux pour "arranger le coup" comme disait Wilma. Nombreux étaient les amoureux en mal d'amour qui se disait "stop" avec brutalité. C'était le cas dans cette petite villa de Sirenwhyte dont il passait chaque centimètre carré à la javel avec application. Engoncé dans sa combi, masque sur le nez, et missionné de récupérer certains des effets de Madame pour ne pas trahir son implication dans le décès accidentel de Monsieur. Son téléphone, posé sur le comptoir d'une cuisine à présent comme neuve, avait vibré. A travers sa visière, il avait vu l'écran s'illuminer un bref instant pour révéler un numéro inconnu. N'en avait pas fait cas sur le moment, était revenu consulter ledit message une fois le salon entièrement passé au peigne fin. Il ne restait que quelques finitions, travail le plus important, dans la chambre maritale ainsi que la salle de bain. Encore une heure, deux s'il prenait son temps. Le message recula la course des aiguilles d'une bonne heure. Son signataire, en particulier. Rhett Walters.
Bobby ne s'y était pas attendu, à celle-là. Encore moins à cet échange si particulier. Un rendez-vous pour du boulot qui n'en était pas un, un rencart qui n'aurait jamais dû avoir lieu entre eux. Pourtant ses pouces réagirent plutôt que sa prudence. Le temps qu'il réalise ce qu'il acceptait, ses doigts avaient déjà pressé le bouton envoyer. Il s'était tourné vers son contrat de plus. La Saint Valentin était une fête commerciale, et, étrangement, il n'était pas fâché d'y perdre un peu de pognon, ce soir là.

La vérité, il ne l'admettrait pas. Le fait que l'éventualité que ce supposé rendez-vous de travail n'en soit pas qu'un, il préféra prétendre que ce n'était pas la raison pour laquelle il se dépêcha de finir son travail ce soir. Encore moins la raison pour laquelle il se pressa de revenir au bureau pour loger sa carcasse imposante dans la minuscule douche de la partie réservée aux employés. Ou qu'il fouilla dans son casier à la recherche de vêtements de rechange, n'y trouvant qu'une chemise rouge qu'il y avait glissée "au cas où" plusieurs années et plusieurs kilos auparavant. Elle ferait affaire, malgré qu'elle soit légèrement trop serrée. Le fait qu'ils doivent parler du potentiel suivi de Lloyd aussi, malgré que l'homme de peine glisse une main dans le frigo du boulot pour en tirer des bières fraîches, histoire d'avoir quelque chose à apporter à son hôte. Wilma avait toujours insisté sur la nécessité qu'ils aient une qualité de service irréprochable. S'ils devaient se raccrocher au prétexte d'un job pour se revoir, Bobby ne pouvait pas faire d'entorse à cette règle.

De longues minutes plus tard, son vieux pickup s'engageait dans les ruelles étroites de Downtown. Clope au bec, il lorgna plusieurs fois sur son téléphone pour s'assurer de bien arriver à proximité de l'adresse communiquée par le psychiatre. La ville palpitait toujours au rythme des coeurs, de nombreux badauds errant dans ses rues malgré l'heure avancée de la soirée. Il gara son pickup où il le put, fourra les bières dans un vieux sachet en papier qui traînait sur le fauteuil passager et considéra un bref instant l'arme dans la boîte à gants. Pour la première fois de la soirée, compte tenu de ses dernières missions, elle y resterait sagement. L'impression d'être pourtant à poil, en sortant de son pickup. L'excuse du boulot résonnant comme un mantra sous ses mèches, et son paquetage à la main, pour rejoindre la demeure Walters. Walters, dont le nom était ostentatoirement marqué sur l'étiquette au dessus de l'interphone. Walters, dont la voix répondit rapidement dans un crachotement par le haut parleur. Si c'était effectivement pour le travail, malgré tout ce que le psychiatre avait pu dire ensuite, Bobby n'aurait pas dû avoir aussi peu la sensation d'être à sa place.

Le travail reste à la place du travail, c'est là qu'il est le mieux. Wilma n'avait pas tort sur ce point. Loin de l'environnement contrôlé d'un bureau, ou d'une scène de crime, il était à découvert. La parenthèse de la cabane au fond de la forêt s'était passée dans son territoire, parfaitement sous son contrôle. Et Bobby avait beau avoir de bons réflexes, il savait qu'il était aussi prompt aux mauvaises décisions, quand il ne maîtrisait pas son environnement. Prit la première d'une sûrement longue série en sentant ses gardes s'abaisser légèrement, quand il croisa enfin les yeux marrons de Walters.

-'soir, c'est pas grand chose, mais j'ai apporté des bières.

Qualité de service. Il leva le sachet vers le psychiatre pour lui montrer patte blanche. Aurait pu se fendre d'un sourire mais ce n'était pas non plus exactement le genre de la maison. Ne sachant pas comment l'autre homme fonctionnait dans ce type de configuration, il garda ses mains pour lui-même, malgré l'envie spontanée qu'elles eurent de se glisser sur ses hanches. Les habitudes avaient la vie dure, encore plus quand il fallait se convaincre que tout n'était que travail. Depuis la cabane, Bobby s'était toujours gardé de retrouver le moindre contact physique avec Walters, qu'ils soient seuls ou accompagnés. Il attendit que ce dernier l'invite à entrer, jeta un dernier coup d'œil par dessus son épaule par habitude avant de le suivre. La maisonnée qui l'attendait était différente de ce à quoi il s'était attendu. Le chaos adolescent semblait ne pas avoir atteint totalement chaque centimètre des espaces, malgré ce que Rhett avait pu dire de ses enfants. On dit souvent qu'une maison est le reflet de l'état d'esprit de ceux qui vivent dedans. L'absence de traces enfantines, voire adolescentes, était frappante. Il n'en dit rien, n'avait rien à en dire. Rhett le lui avait déjà confirmé dans la forêt et le constater ne put l'empêcher de sentir un pincement au cœur. Marmotte avait tellement laissé sa marque partout dans sa vie, dans la cabane comme dans son mobil-home à Ashmill, qu'il n'envisageait pas que n'importe quel père d'ados ne vive pas dans le même type de chaos. L'envie de retrouver le contact de l'autre homme, qu'il avait réprimée depuis la cabane, lui brûla de nouveau les doigts. Sa main libre finit par retrouver la hanche du brun, il coula ses lèvres contre l'une de ses pommettes. Est-ce qu'il s'agissait vraiment de continuer à se voiler la face ? Il n'avait jamais été question de boulot, pas même au premier sms.

-Sympa, chez toi. Très... Ses yeux coulèrent sur la décoration, sur les meubles, sur la bibliothèque qui trônait dans ce qu'il apercevait du salon. Moderne ? Confortable ? Adulte ? ... cosy.

Il résista à l'envie de lui demander si c'était une bonne chose, qu'ils se revoient comme ça. Tout comme il résista à l'envie de venir chercher les lèvres de l'autre homme, malgré qu'ils se soient rapprochés suffisamment pour qu'il puisse capter son souffle contre son visage. La proximité n'était jamais une bonne amie, quand bien même elle pouvait servir ses intérêts. Et le sachet au bout de sa main était cette excuse toute trouvée qui pouvait l'empêcher de continuer à prendre de mauvaises décisions, malgré qu'il sache qu'il ne suffirait que de peu pour les enchaîner. Il le souleva de nouveau, pour que Rhett puisse constater la trace d'humidité qui assombrissait dangereusement le fond en papier :

-T'as un frigo ou on les partage maintenant ? Le sachet risque de pas pouvoir attendre plus longtemps.




Dernière édition par Bobby Horton le Dim 10 Mar - 18:15, édité 1 fois
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Rhett Walters
- from chagrin to folie meurtrière -
Rhett Walters
- from chagrin to folie meurtrière -
damné(e) le : o26/11/2023
hurlements : o402
pronom(s) : oshe/her.
cartes : o(av/cs) fürelise (gif) overgrons (lyrics) brel.
bougies soufflées : o48
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-- once you care, you're fucked. ft. @bobby horton
    La fête des amoureux n'avait plus réellement de sens pour lui depuis le départ de June. Ils avaient pris l'habitude, au début de leur relation, de se préparer des surprises – sans nécessairement dépenser d'argent – dans le seul but de montrer à l'autre combien leur amour perdurait. Ils n'avaient pas à faire grand-chose pour que la magie opère, tout juste un mot doux, un petit-déjeuner ou une tendresse de plus que la veille. Les temps avaient changé après l'arrivée des enfants, les deux jeunes amoureux embarqués dans un pan désastreux de la parentalité ; le statut de parent supplantant celui d'amant. Ils ne se surprenaient plus en écrivant des mots doux sur le miroir de la salle de bain, n'arrivaient plus dans la cuisine entièrement nu pour une surprise coquine avant d'aller travailler. Pourtant, le changement n'avait pas d'importance, parce qu'ils avaient perdu la passion des jeunes amants, mais avaient gagné une famille – c'était ce que se disait Rhett, le soir venu, en s'endormant après une journée à s'occuper des gosses.
    Maintenant que June n'était plus là, le 14 février avait un goût bien différent encore. Il n'était plus lié à la passion de l'amour ou à la monotonie du mariage, mais bel et bien à une solitude qui ne demandait aucun remède. Il n'avait pas ressenti l'envie, ces dernières années, de combler le vide, l'absence, contre la peau d'une nouvelle conquête. Et, si l'idée d'un corps à corps était attrayante, il avait souvent craint qu'un de ses amants réguliers ne prenne la date pour un message trop officiel. Ouvrir ses bras à une personne, durant une date aussi spécifique, était une porte ouverte vers les malentendus, les cris, l'abandon. Il avait alors longtemps lutté contre ces possibilités, se satisfaisant d'une soirée en solitaire pour la énième fois. Et, lui-même, en envoyant le message à ce numéro qu'il n'avait encore jamais tapé, se demanda ce qui pouvait bien avoir changé.

    Aucune réponse ne lui vint. Il aurait pu passer sa soirée dans son bureau à travailler sur certains dossiers. Il avait beaucoup de travail en ces temps de fête ; l'amour était une bénédiction pour certains, un appel à l'affliction pour d'autres. Les jours – semaines, parfois – à venir seraient rythmés par les pleurs des maris trompés qui, étant rentrés faire une surprise à leur amour, s'étaient retrouvés face à l'adultère et au déshonneur – selon leurs termes. Il n'avait pas envie de s'y confronter dans son état, pas alors qu'une dose de magie pourrait l'aider à braver l'ennui que lui inspiraient ces gens-là. Non, il ne passerait pas la soirée seul. Il avait une idée en tête, aussi interdite que plaisante. Bobby. Il ne se serait pas pensé capable d'aller au terme de ses envies, surtout après l'épisode de la forêt. Ils s'étaient recroisés, plusieurs fois, sans jamais évoquer ces caresses avides qu'ils avaient échangées avec passion. Il y avait pourtant ces regards, ces sourires pincés, l'œil inquisiteur qui épousait les formes de l'autre. La tension était toujours à couper au couteau, et le reste du monde semblait s'en être rendu compte, à en juger par les rictus servis par Victoria.
    Le silence de Bobby depuis leur rencontre entre les arbres, malgré des salutations toujours cordiales, n'offrait pas à Rhett les moyens de comprendre si son invitation serait acceptée ou non. Après tout, l'homme vivait reclus dans une cabane, certainement qu'il n'avait jamais eu envie de plus que la compagnie d'une nuit avec ses congénères. Heureusement, le psychiatre n'avait pas peur des refus, pire encore, il pouvait se satisfaire d'être un preneur de risque. Il n'avait donc rien à perdre, et une compagnie délicieuse à gagner.

    Finalement, la réponse ne fut pas longue à arriver. Rhett préféra ignorer ce sentiment de satisfaction qui gonfla son cœur lorsque les messages se terminèrent sur un rendez-vous. Un regard vers sa montre, et il se mit en tête de préparer la soirée correctement. Il n'avait pas le temps de préparer quelque chose de trop élaboré à manger ; rien ne pouvait mijoter alors qu'il n'avait pas la journée devant lui. Bobby ne venait que pour le travail, en théorie, mais il souhaitait pourtant le recevoir convenablement. Pour une raison qui lui échappait, il voulait qu'il passe un bon moment, pire encore, il voulait lui plaire. Il abandonna donc l'idée de préparer de quoi les nourrir, sachant qu'ils n'auraient qu'à commander une pizza le moment venu. La douche l'aida, la sensation qui suivit également. Il était détendu, étrangement, malgré une certaine appréhension. Il ne comptait rien tenter, lui parler de cette affaire qui semblait lui tenir à cœur, et voir comment se déroulerait le reste de la soirée ; de la nuit, s'il le souhaitait. Rien de plus. Alors pourquoi se tenait-il devant le miroir de sa chambre, à vérifier si ses vêtements flattaient assez sa silhouette ? June avait toujours apprécié de le voir en denim, ce qui suffisait pour qu'il en enfile et mise sur cette stratégie. Cela lui changeait des tenues qu'il portait au travail, mais son ex-femme avait toujours eu beaucoup de goût, il lui faisait donc confiance.

    Lorsqu'il revint dans sa cuisine pour vérifier s'il avait des bières dans le frigo, il attrapa son téléphone au passage. Il avait reçu un message d'Enoch, quelques secondes en arrière. Les sourcils froncés, il avait répondu après avoir levé les yeux au ciel durant un échange qui ne lui avait guère plu. Il règlerait ce problème plus tard, la soirée ne serait pas dédiée aux affaires des autres, il se l'était promis. L'opération de sa Saint Valentin sonna à sa porte, sortant Rhett de sa réflexion. Il ne tarda pas à aller ouvrir, sourire aux lèvres en découvrant son invité sur le pas de sa porte. Il arqua un sourcil en voyant les bières, heureux de voir qu'ils avaient la même idée de l'esprit de travail ; pas question de passer la soirée autour d'une table à faire des plans en toute sobriété. Le sourire toujours aux lèvres, il se retint de lever les yeux au ciel en sentant un baiser contre sa pommette ; ses lèvres n'étaient pas bien loin, Bobby aurait pu y tenter sa chance. Il attrapa le sac en papier que lui tendait l'homme et l'invita à entrer en refermant la porte derrière lui. « — On va les mettre au frigo en attendant, j'en ai d'autres au frais. » Il ouvrit le réfrigérateur et y déposa les bières du sachet, une à une, avant de mettre le sac humide dans la poubelle. Il attrapa ensuite deux bières fraîches et les posa sur le plan de travail en refermant le frigo ; pressé à l'idée d'entamer cette soirée qui ne pouvait qu'être délicieuse.
    L'attention entièrement revenue sur son invité, il laissa son regard couler le long de sa silhouette, sans cacher l'air appréciateur sur son visage. Il eut un faible pour la chemise rouge, sentit son intérêt grandir en s'imaginant agripper ses hanches pour passer ses doigts en dessous du vêtement. Il le gratifia d'un claquement de langue et d'un rictus, les doigts s'aventurant déjà contre le tissu, rapprochant son corps de celui de son compagnon sans le lâcher des yeux. « — Tu es très en beauté, ça risque d'altérer ma concentration. » Il n'hésita pas avant d'emprisonner ses lèvres entre les siennes, la décision prise depuis qu'il avait ouvert la porte et posé les yeux sur lui. Il lui offrit un baiser plein de promesses, les mains pourtant sages contre ses hanches. Lorsqu'il recula la tête, ce fut pour lui adresser un sourire taquin. « — Comment va ta lèvre ? » Il arqua un sourcil, prêt à se fondre de nouveau dans un baiser plus vorace, peut-être pour offrir un traitement similaire, à s'assurer de la pérennité de la blessure.

    Le téléphone l'en empêcha, commençant à vibrer sur le plan de travail, près d'eux. En temps normal, il aurait ignoré l'appel, se serait contenté de refuser sur son écran et de savourer la présence de son hôte. Toutefois, la conversation par messages qu'il avait partagée avec Enoch lui disait qu'il avait tout intérêt à accepter et faire une pause dans son échange avec Bobby. Il poussa un profond soupir et s'excusa d'un : désolé, j'dois prendre l'appel, à contrecœur.

    Il le relâcha et attrapa vivement son téléphone pour répondre, avant de le contourner pour quitter la pièce. La conversation ne fut pas plaisante, les paroles d'Enoch le mettant de plus en plus en colère, offrant à son organisme la joie de se mettre en branle. Les dents serrées, le cœur battant, il n'avait pu faire autrement qu'abdiquer face à la situation. Il ne savait comment aider Saul, ne pouvait risquer non plus de mettre Valentino en péril. Sa tentative de parler bas ne porta pas ses fruits, pas au bout de quelques secondes seulement alors que la peur avait déjà gagné son organisme. Il ferma les yeux un instant en réfléchissant, en essayant de trouver une solution pour satisfaire tout le monde. Le sentiment de ne pas être à la hauteur lui broya les tripes, le forçant à se tenir à la table pour garder l'équilibre. Il respira de plus en plus fort, une main plaquée contre sa poitrine, ne se souciant plus d'être entendu tant il avait du mal à préserver son calme. Lorsqu'il raccrocha, le poing fermé autour de son téléphone, il leva le bras et le balança vers le sol pour y démolir l'appareil. Il ne s'agissait pas du choix le plus raisonnable, mais c'était le seul qu'il avait été capable de faire.

     Il prit une grande inspiration pour essayer de se calmer et se retourna pour retourner à la cuisine, n'aurait qu'à inventer une excuse pour expliquer son état ; la fatigue, peut-être quelque chose qu'il avait mangé et qui lui voulait du mal. Lorsqu'il fit volteface, ce fut pour tomber nez à nez avec Bobby qui était arrivé dans le salon, il ne pouvait dire quand, ne l'ayant ni vu ni entendu faire. « — Je... Mh... Désolé, je dois ... » Il se passa une main sur le visage pour essayer d'en chasser la rage, mais ne fut que plus agité encore. Les poings serrés, phalanges devenues blanches ; il ressenti l'envie de frapper. « — J'ai à faire. » Le regard dur, il marcha en direction de l'emplacement de son cartable pour en sortir son téléphone professionnel. Au passage, il bouscula Bobby épaule contre épaule, sans prendre la peine de s'en excuser. La seule chose qui importait était de récupérer le portable. Il ne s'en servait que pour ses patients, mais espérait avoir le numéro de son frère enregistré dedans. Il releva la tête pour le regarder après avoir envoyé un sms d'avertissement à Valentino. « — Qu'est-ce que tu fais encore là ? » Il ne voulait pas lui parler sur ce ton, mais refusait de le voir rester une minute de plus près de lui. Il se connaissait, savait qu'il avait du mal à modérer ses réactions depuis qu'il avait frôlé la mort. La carrure de Bobby le protégeait et Rhett n'avait jamais été un violent, mais ce n'était pas cela qui l'inquiétait. Il ne voulait pas que Bobby découvre cette face de sa personnalité, celle qui s'en moquait du mal qu'il pouvait faire aux autres, celle qui se faisait passer – lui et sa famille – avant tout le reste.




est-ce d'avoir trop ri,
que leurs voix se lézardent
quand ils parlent d'hier ?
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Bobby Horton
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once you care you're fucked
A quoi bon continuer de se voiler la face ? Les échanges qu'ils avaient eus, restreints, depuis leur étreinte dans la forêt n'avaient pas permis de savoir précisément ce qu'il se passait dans la tête du brun. N'étaient restées que les oeillades, n'étaient passés que quelques mots entre eux. Elements insuffisants pour se faire idée ou raison sur la nature de la relation qu'ils entretenaient. Pour peu qu'ils en entretiennent effectivement une. Bobby ne savait pas réellement sur quel pied danser, pas qu'il ait fait quoi que ce soit pour aider. N'en savait pas réellement plus en acceptant la proposition, malgré que les intentions de Rhett aient été plus claires que tout ce qu'ils avaient pu se dire jusqu'à présent. Mais c'était l'argument du travail qui avait été invoqué initialement. Un argument confortable, pour l'homme comme pour son déni. Planqué derrière ce faux prétexte, le moindre rapprochement pouvait être plus facilement expliqué. Excusé. Il n'ignorait pas l'intérêt que le psychiatre lui portait. Les yeux marrons avaient été suffisamment insistants, pendant tous ces jours autant que lorsqu'il avait ouvert la porte ; Bobby n'avait pas manqué la manière dont ils semblaient s'être illuminés en l'apercevant. S'il ne connaissait pas exactement la nature de leur relation, ce regard, lui, en avait dit bien plus long que n'importe quelle parole. Le prétexte du sachet de bière pour ne pas risquer de se méprendre, il avait fini par suivre son compagnon jusqu'à la cuisine. Son unique œil léchant chaque centimètre carré de surface comme pour mieux s'en imprégner, avant de revenir se poser sur la nuque du brun. La réaction de Rhett à l'annonce des bières lui avait donné une idée très claire de leur conception à tous les deux d'une soirée à parler boulot. Relative. Alcoolisée. A bien des égards similaire, sur bien des points les mêmes, et pourtant tout qui les opposait maintenant que Bobby avait une vision plus globale de l'univers de l'autre homme. Il ne le jugeait pas, il le considérait seulement. Selon toute probabilité, s'il se basait sur toutes ses relations précédentes, leur "relation" s'évanouirait aussi vite qu'elle avait commencé. Dans un soupir agacé, de l'autre ou de lui-même, une fois que la mission aurait été accomplie.
Comme tant d'autres avant Rhett Walters.

Il le suivit jusqu'à la cuisine, s'appuya contre le comptoir le temps que le maître de maison fasse ce qu'il avait à faire. Les iris glacier posés sur sa nuque, le long de son dos, alors que le visage de l'autre homme était capté par la lumière vive du frigidaire. Une pensée fugace. Le denim lui allait divinement bien. Il avait même l'impression que Walters avait fait un effort tout particulier pour ce rendez-vous impromptu. Pour le boulot. Un frisson le long de la nuque, alors que ses mains clamaient une proximité à laquelle elles ne savaient pas si elles avaient droit. Elles eurent rapidement une réponse, Walters rompant finalement la distance entre eux. Le soulagement de constater qu'il ne s'était pas totalement trompé sur les intentions de l'autre homme. Un soupir presque soulagé contre ces lèvres qui vinrent chercher les siennes, alors que, spontanément, son propre corps obéissait à la cadence. Tout entier à venir chercher cet amant d'un soir, ses mains retrouvant cette place qu'elles réclamaient sur son torse. Les doigts grattant les boutons de la chemise en jean avec l'envie de la retirer, mais il n'en fit rien. Le ton était donné, avec la chaleur de ce baiser. A quoi bon se voiler davantage la face ? Aucun des deux hommes n'avait prévu de se retrouver sous ce toit pour parler boulot. Peut-être qu'ils aborderaient rapidement le sujet, puis que leurs corps retrouveraient cette fusion destructrice qui les avait animés tant de fois dans la protection de la cabane au fond des bois. Le coeur rythmant l'envie, les lèvres entrouvertes sur une ombre de sourire, parées à retrouver leurs jumelles. Un roulement des yeux, appuyé, à la mention de la blessure que lui avait laissé Rhett lors de leurs derniers échages. Elle avait mis des jours à cicatriser correctement. Se servant de l'excuse de devoir porter un masque à cause des produits d'entretien, Bobby avait tout fait pour ne pas laisser à Walters la satisfaction de le voir galérer avec elle. Il gronda doucement, s'apprêta à répondre d'un baiser bien plus appuyé, bien plus vorace, pour lui prouver à quel point tout allait mieux. Mais le téléphone de Walters se mit à vibrer bruyamment sur le comptoir, l'empêchant d'aller au bout de ses projets.

Il lâcha les hanches de son amant avec la même déception qu'il vit dans les prunelles marrons. Un hochement de tête, alors que Walters marmonnait une excuse. L'ancien pompier passa une main sur sa barbe en le voyant s'extraire de la cuisine, à regret. Avec curiosité, aussi. De quel genre d'urgence pouvait-il s'agir ? Les âmes que traitait le psychiatre pouvaient elles être aussi esseulées que ça, alors que l'homme plus que le psy avait d'autres projets. Il fourra ses mains dans ses poches, Bobby. Observa la cuisine pour mieux s'en imprégner en jouant avec son briquet du bout des doigts. Une oreille distraite tendue vers le salon, où se jouait toute la conversation. Cette dernière devint rapidement bien plus houleuse qu'attendue. Et si Bobby aurait voulu aider le psychiatre à préserver le secret professionnel, le ton grimpait bien trop vite dans le salon pour qu'il n'entende rien de ce qu'il se passait. Un prénom acheva de le convaincre qu'il avait tout intérêt à ne pas faire la sourde oreille. Saul. Il connaissait un Saul, Bobby. Le filleul de la vieille Mancini, anciennement un amant de fortune, nouvellement un ami. Le prénom était assez répandu aux Etats-Unis pour que son instinct ne se mette pas immédiatement en branle, pourtant, il ne put s'empêcher de sentir un frisson dévaler le long de sa colonne vertébrale. Quel que soit le Saul dont Walters parlait, dans son salon, il était visiblement en danger. Et les termes employés par l'homme de raison étaient tout sauf raisonnables. Piqué par le prénom, l'intérêt de Bobby s'accentua. Sans le réaliser, il s'était rapproché de la porte pour capter davantage de la conversation. A mesure que le ton grimpait, il pouvait sentir toute la tension contenue jusqu'alors dans le salon hérisser ses nerfs par capillarité. Elle était palpable, sombre et épaisse, presque physique. Walters trempait dans des affaires qui auraient été insoupçonnables en le voyant comme cela et, à l'entendre commencer à monter dans les décibels, l'homme à l'autre bout du fil était tout aussi peu net.
Dans quoi est-ce que les deux hommes pouvaient traîner, pour parler de danger, de menaces, ou de kidnappings ? La raison aurait voulu que Bobby se retire aussitôt de la conversation. Qu'il fasse le dos rond, prétende qu'il n'avait rien entendu, mais réaliser que le charmant nez en trompette n'était finalement pas si propre lui fit quelque chose. Sans savoir quoi, sans pouvoir précisément mettre le doigt dessus. Une forme d'appréhension, une forme d'excitation, peut-être même une forme de compréhension. Autant de sensations contraires, injustifiées, et pourtant. Pourtant, maintenant qu'il s'était glissé silencieusement dans l'encadrement de la porte et qu'il observait de nouveau la nuque de son amant, Bobby ne voyait non pas un inconnu mais bien un pair, dans ce salon.

Un pair à bout de nerfs. Un pair qui avait des problèmes bien plus gros que lui-même, qui sentait toute leur pression s'écraser sur des épaules qui n'étaient pas aussi solides qu'il le pensait. Il pouvait l'entendre, son souffle court. Les expirations caractéristiques de la crise de panique, pouvait voir l'affaissement de ses épaules, si droites, presque fières quand ils s'étaient trouvés. Les paroles hachées, précipitées. Et pourtant, il choisit de ne pas intervenir tout de suite. Les iris céruléens suivirent le mouvement du téléphone quand Rhett l'éleva, au bout de son bras. Suivirent sa chute fracassante contre le sol. Bras croisés, épaule calée contre le chambranle de la porte. Plus aucune lueur amusée dans les yeux bleus tandis que Walters se démenait, à deux doigts de la crise de nerfs, dans son propre espace. Un lion en cage, soumis à la pression de ses émotions. Lui qui avait eu l'air en plein contrôle de tous ses moyens, en permanence, à chaque fois qu'il était sur son territoire... Finalement, il ne l'était pas tant que ça.
Et la colère, cette colère sombre, sourde, mauvaise qui brûlait les veines du psychiatre, Bobby ne la connaissait que trop. En connaissait toutes les nuances, la portée destructrice, la saveur aigre-douce, aussi terrifiante qu'exaltante. Sous toutes ses coutures, dans toutes ses nuances. Ce n'était pas un érudit, ce n'était pas un bourgeois, ce n'était pas inconnu qu'il voyait dans ce salon. C'était un pair.
Et il n'aurait jamais dû se sentir aussi égal à l'inatteignable Walters qu'il se sentait à présent.

Attiré par la colère comme par un aimant, il s'était rapproché. Il pouvait la sentir, la capter, l'absorber, cette hargne qu'il ne connaissait que trop. Sa puissance destructrice, sa capacité à tout détruire sur son passage. Voulait voir jusqu'où elle allait, dans cet homme qui n'avait vu que possédant un entier contrôle de tout ce qui l'entourait. Comme si le déferlement des émotions imprimait un tout nouveau visage sur les traits arrondis, et Bobby qui ne pouvait pas ne pas vouloir voir jusqu'où ils iraient. Les prunelles assombries, il tenta quand même un :

-Ca va ?

Qui reçut une réponse plus qu'approximative. Fasciné par les mouvements nerveux de l'autre homme, alors que ce dernier allait chercher un autre téléphone comme s'il n'existait pas. Dévoilait ce visage planqué sous toute la suffisance, cette noirceur qu'il avait cru déceler quelques fois, au cours de ses observations. La prit de plein fouet, d'un coup d'épaule contre la sienne, alors que malgré sa grande carrure l'ancien pompier était devenu invisible. Il s'en serait offusqué, s'il n'avait pas suivi la conversation. Se serait sûrement empourpré, furieux comme l'autre homme, s'il n'avait rien suivi de tout le drame de ces dernières minutes. A la réflexion faite, il arqua un sourcil. Répondit du tac au tac, la voix basse et le ton volontairement plus traînant qu'à l'ordinaire. Hachant chaque mot pour voir s'ils pourraient atteindre l'homme derrière ses émotions :

-Parce que je peux aider.

Il pouvait entendre la voix de Wilma le prévenir que c'était une très mauvaise idée. S'attendit à ce que Rhett lui rit au visage, mauvais comme la gale, et quelle que soit sa réaction, elle ne l'atteindrait pas. Trop fasciné qu'il était par la déferlante d'émotions dans un être qui se serait voulu aussi parfait, il poursuivit. Il voulait voir jusqu'où elles iraient, ces émotions. Voulait voir si l'autre homme serait aussi incontrôlé, aussi incontrôlable, s'il était celui qui pressait davantage cette colère jusqu'à ce qu'elle éclate. Un juste retour de flammes, après la cabane. Mains toujours dans les poches, parfaitement stable dans sa proposition. Il jaugea Walters comme s'il était un inconnu car, à bien des égards, c'était ce qu'il était. Bien plus proches en réalité qu'ils ne l'avaient jamais été.

-J'ai pas l'contexte. J'sais pas qui t'as eu au téléphone, mais j'en ai entendu assez pour voir que ça sent mauvais comme histoire. Mon pickup est garé dans la ruelle. Ashmill c'pas loin. J'ai un flingue dans la boite à gants, et deux autres dans le faux fond du coffre. Si y'a que ça, on y va. Au mieux on sauve ce "Saul". Au pire on empêche l'autre gars de faire le con. Ce sera toujours plus productif que péter ton téléphone.

Une proposition qui n'était ni appropriée, ni délicate. Provoquer le feu jusqu'à ce qu'il le brûle n'était pas malin, mais tout son être réagissait à l'appel de la colère de Walters comme à une drogue dure. Totalement, tout entier, et jusqu'à la déraison. Il y avait quelque chose d'électrique, dans la noirceur des iris marrons. De délicieusement brisé.

-J'sais pas dans quoi tu trempes, mais j'aime mieux ça que tout ce que j'ai vu jusqu'à maintenant. Donc soit j't'aide, soit tu m'gueules dessus, soit on s'cogne, soit on s'prend à la sauvage, soit on trouve une autre solution, soit tout à la fois. Dans tous les cas, j'ai pas prévu d'bouger. Et plus tu seras con, plus j'aurai envie de rester. Donc c'toi qui vois.

Rhett était parti bien trop loin pour que la raison soit la solution pour le faire redescendre. Le provoquer était tout sauf une solution, Bobby en était parfaitement conscient. Mais il avait envie que l'autre homme éclate. Il avait envie de revoir les émotions passer, toutes à la fois, sur ce visage d'une composition si absolue à chaque fois qu'il le voyait dans le cabinet. Il arqua un sourcil provocateur dans la direction du psychiatre. Le réceptacle des maux de l'Humanité, n'était, sommes toutes, rien de plus qu'un Humain.

-Pas besoin d'être quelqu'un pour toi pour voir qu'ça va pas.


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Rhett Walters
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Rhett Walters
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    Il pouvait sentir la rage parcourir son corps, se frayer une route dans chacun de ses membres pour un but précis : la destruction. Il pouvait se réjouir d'avoir parlé à Enoch à travers un téléphone, sans quoi une bagarre aurait certainement éclaté entre eux. L'impulsivité n'offrait rien de bon, Rhett avait beau le répéter à ses patients, il était incapable de s'y soustraire depuis quelques années. La soirée de l'incident avait tout changé ; lorsqu'il s'était réveillé, il avait senti des différences sur lesquelles il lui avait été impossible de mettre des mots. Lui si facile à vivre, qui avait toujours su maîtriser ses émotions, se trouvait – depuis ce jour – emporté par toutes les secousses, même les plus limpides. L'envie, la passion, la colère, suivis de près par tous les péchés les plus capitaux. En cette soirée, après avoir ressenti cette sensation indélicate de se sentir inutile, amoindri par l'impuissance de ne pouvoir avoir de pouvoir sur la situation, c'était une ribambelle d'émotions qui tournoyait en son cœur. Il serait seul face à cela, n'aurait qu'à se noyer dans le fond d'une bouteille en attendant le lever du jour, en espérant que son beau-frère, et ami, parvienne à décanter la situation. Cette solitude, il l'avait cherchée ; comment se rendre utile dans le cas contraire ? Il avait tant réclamé la présence de Bobby près de lui pour la soirée, se retrouvait abattu de devoir le chasser de chez lui, sans même lui fournir un semblant d'explication. Il n'avait pas d'autre choix, ne pouvait embarquer cet homme dans une aventure si périlleuse, dont les enjeux étaient trop importants pour être partagés. Il comprendrait, ou s'emporterait en le traitant de tous les noms. Il en avait l'habitude, savait se montrer ordurier pour échapper aux clarifications. Une belle excuse pour justifier d'être un réel salaud, éviter de penser à ce que le temps avait fait de lui.

    Ce soir-là, ce fut à Bobby d'en faire les frais. La réplique avait fusé avant même que Rhett n'ait eu l'intention de la prononcer. L'autre homme n'y était pour rien dans la situation, mais il fallait bien s'accrocher à une réaction, et qu'elle soit négative était plus facile à accepter. Il ne pouvait se montrer tendre, ne pouvait déposer un baiser sur la joue de l'homme de ménage en lui souhaitant une belle soirée, avant de l'accompagner à la porte ; alors, la plus logique des solutions était de le faire fuir de lui-même. Le psychiatre, pourtant, ne s'était pas attendu à une telle réaction de sa part. Parce que je peux aider. La question évidente brûla le bout de sa langue, voulant la cracher avant qu'elle n'entame totalement sa chair. Pourquoi ? Il ne prononça pas ce mot, trop chargé de sens, se contenta d'un rire bref ; comme si la proposition était ridicule à en pleurer. Le poing serré, il secoua la tête sans se défaire du sourire qui en restait : mauvais, un rictus presque carnassier.
    La frustration gagnait du terrain au fur et à mesure que Bobby poursuivait. Un torrent sans nom dans les veines, prêt à emporter tout ce qui se trouvait dans la maison. Il fut reconnaissant que ses enfants ne soient pas présents ; ils étaient bien les seuls à qui il refusait de faire du mal, quoi qu'il advienne. Il ne pouvait se calmer pour autant, partagé entre la terreur qui s'était emparé de lui durant la conversation téléphonique, cette impuissance qui lui donnait envie de hurler et frapper dans les murs, et un malaise qui comprimait sa cage thoracique. Le regard fou, il lui fallut quelques secondes avant de comprendre que Bobby n'était pas une hallucination, qu'il était bien présent et ne comptait pas partir aussi facilement. Rhett eut pourtant besoin d'être seul, du moins, pensait-il trouver une solution dans cette solitude qu'il s'imposait quand tout allait mal. Il serra les dents à s'en faire mal à la mâchoire et posa ses yeux sur Bobby, les iris devenus noirs. « — La ferme. » Il n'arrivait plus à réfléchir, les pensées toutes tournées vers le même point. L'urgence. Il fallait être rapide, efficace, mais comment ? Il ne pouvait contacter son frère autrement qu'avec ce téléphone professionnel qu'il laissa tomber sur le canapé, à défaut d'avoir une réponse de sa part. Il pouvait se rendre sur place, et après ? Il n'allait tout de même pas se dresser face à ses collègues, ses supérieurs, pour réclamer la libération d'un homme qu'il connaissait à peine. Et si Enoch était blessé ? Et s'il en blessait, lui-même ? Il y aurait peut-être des morts dans le processus, des morts parce qu'il avait été incapable de garder Saul hors des radars, malgré ses tentatives.

    Les paroles d'Enoch se mélangeaient à celles de Bobby, il commençait à ne plus y voir clair dans tout ça. Finalement, il se tourna vers l'homme qui se trouvait dans son salon et lui siffla de dégager une nouvelle fois, le regard noir toujours braqué sur lui comme une ultime mise en garde. L'homme ne sembla pas bouger, toujours décidé à lui venir en aide, alors même qu'il ne lui avait rien demandé. C'était son rôle d'aider les autres, il était celui qui devait recevoir les plaintes pour mieux y trouver des solutions. Un élan de fureur l'emporta vers lui, les doigts toujours crispés en des phalanges blanches. Planté devant lui, il abattit son poing contre la mâchoire de l'autre homme, sentant ensuite une nouvelle frustration en s'apercevant que le coup n'avait pas eu tant d'effet, l'homme ayant reçu le coup sans trop ciller. Les doigts fourmillants sous le choc, et l'esprit loin d'être rassasié, il leva de nouveau le poing et eut un hoquet de surprise en sentant les mains de l'homme l'empoigner pour l'empêcher de frapper. « — Lâche-moi ! » Bobby était bien plus fort que lui, plus imposant, et l'attaquer était une des pires idées qu'il aurait pu avoir ; mais l'heure n'avait pas été à la réflexion, pas alors que tout dans son organisme le brûlait de l'intérieur. Il essaya de se défaire de l'emprise de Bobby, de libérer ses bras comme un animal enragé, mais ne parvient qu'à se fatiguer, les nerfs lâchant en même temps que le reste. Il souffla, le cœur cognant brutalement dans sa poitrine. « — J'ai pas le droit de t'embarquer dans mon merdier, c'est putain de dangereux, tu comprends pas ! » Il finit par ne plus se débattre, le corps échoué contre celui de Bobby, le front posé sur son épaule en essayant de reprendre son souffle. « — Lâche-moi, ou t'es viré ... » Il ne voulait pas jouer cette carte, mais se trouvait démuni face à la situation, impossible de se défaire de sa poigne ou de lui faire entendre raison autrement. Il n'était même pas certain d'avoir le pouvoir de le mettre dehors, mais quelles étaient ses autres possibilités ?

    Il ne s'était pas rendu compte qu'il avait entouré Bobby de ses deux bras après avoir dit ces mots, attrapant le dos de sa chemise entre ses poings serrés, s'y accrochant comme à une bouée de sauvetage. Le souffle plus régulier, il finit par relever la tête pour plonger ses yeux rougis dans ceux de son compagnon. Il déglutit péniblement, les doigts tremblants autour du vêtement de Bobby. L'envie de frapper était toujours présente, logée dans ses deux bras contractés. Finalement, il lâcha le tissu pour venir plaquer ses mains contre le torse de Bobby, il y empoigna son cols des deux poings pour l'attirer plus brutalement contre lui, une jambe placée en avant pour rapprocher également leurs hanches, la colère mêlée à toutes sortes de pulsions. « — Je sais pas si j'ai envie de te cogner ou ... comment tu dis déjà ? à la sauvage ? » Il lâcha le vêtement d'une main pour la glisser contre sa nuque jusqu'à ses cheveux, fourrant ses doigts dans des mèches en s'agrippant plus fort encore à lui. Le visage toujours aussi près du sien, les lèvres effleurant sa mâchoire alors que son corps entier vibrait contre le sien.




est-ce d'avoir trop ri,
que leurs voix se lézardent
quand ils parlent d'hier ?
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Bobby Horton
- bouba, le petit ourson -
Bobby Horton
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once you care you're fucked
C'était comme assister à un accident de train, quelques secondes avant l'impact. Bobby l'aurait voulu, il n'aurait pas réussi à détourner les yeux de la scène qui se déroulait devant lui. Les nerfs à vif, les mouvements hachés, le souffle saccadé de Rhett étaient autant d'indicateurs que la tempête était imminente. Une colère devenue rage, sombre et dévastatrice, que le cyclope pouvait capter par capillarité. Si palpable qu'elle était presque matérielle, si invasive qu'elle s'immisçait dans les propres membres de l'ancien-pompier. Mais ce qu'il voyait, c'était surtout le psychiatre. Toute cette contenance qu'il avait toujours vue, ces sourires charmeurs, cette joie de vivre illusoire, ce self-control irritant dont il semblait toujours faire preuve quand Bobby l'apercevait dans son bureau, avec ses patients. Envolés. Ne restait que la hargne, le mépris, la colère et cette froideur délicieuse qui noircissaient toujours plus le marron pourtant tendre de ses prunelles. Encore appuyé à l'encadrement de la porte, bras toujours croisés sur sa poitrine, il ne pouvait pas détourner le regard. Découvrait une toute nouvelle facette de l'autre homme, une face plus sombre, sournoise et dangereuse. Fascinante. La colère avait toujours été la plus grande révélatrice de la nature profonde d'un individu. Et ce que voyait Bobby lui donnait envie de creuser encore plus.
Qui était-il réellement, ce faux-ami ? Un homme de contrôle, ou un être incontrôlable ? Certainement pas ce qu'il montrait. Pupilles dilatées par la curiosité, il suivit chacun de ses mouvements brusques. Des invectives fusaient, glissaient sur le cuir de l'ancien pompier. Pas qu'il n'en ait rien à foutre de ce que Rhett disait, pas totalement en tout cas. Il avait dit qu'il ne bougerait pas. Qu'il allait aider. S'était parfaitement attendu à ce que l'autre ricane et s'agace d'autant plus mais ce n'était qu'une formalité. Après tout, c'était ce type de réaction que Bobby attendait. De voir ce qu'il allait se passer d'autre, peut-être de pire, dans le cadre si rangé de cette vie dramatiquement propre.

La ferme.

-Hmmhmm.

Un simple hochement de la tête, effronté, prouvant à quel point il en avait rien à foutre du fiel que l'autre homme pouvait lui lancer. A en juger par ce qu'il avait réussi à entendre, Walters avait plus gros chat que lui à fouetter. Il tournait lui-même comme un fauve en cage. Avait matérialisé un tout autre téléphone que celui qui gisait, en pièces, sur le sol. Pas du tout suspect. Plus le temps allait, moins Bobby croyait que l'autre homme était bien sous tous rapports, encore moins avec ce qu'il avait sous les yeux. Une poignée de pièces d'un puzzle qui semblait particulièrement complexe. Un innocent n'aurait pas réagi comme il l'avait fait, en retrouvant froidement un autre téléphone et en composant machinalement ce qui semblait être un texto à quelqu'un. Quelle que soit la merde dans laquelle Walters se trouvait, elle n'était pas nette. Peut-être l'une des raisons pour lesquelles Bobby restait campé sur ses positions. Ce n'était pas que cette colère, qu'il comprenait pour la vivre beaucoup trop souvent. C'était cet ensemble, ce pied dans une vie de magazine, cet autre pied dans un tas de fumier, qui l'intéressait. Qu'il comprenait. Pas net était un euphémisme. Son genre de connard. Que Walters soit particulièrement attirant quand il était à deux doigts de l'explosion n'enlevait rien à la beauté du spectacle.

Une nouvelle invective claqua dans l'air. Des frissons dévalèrent le long des épaules de l'ancien pompier. Il se détacha lentement du cadre de la porte, marqua deux pas en avant puis s'y planta fermement, maintenant le contact visuel. Les yeux aussi sombres que ceux de Walters. Les bras toujours croisés sur sa poitrine, et le menton légèrement relevé, dans une attitude de défi. Si tu veux que je dégage, va falloir que tu m'y forces. Il pouvait sentir la colère monter dans son propre système, répondant presque naturellement à sa jumelle. Un tumulte d'énergie qui s'intensifia alors que Walters rompait la distance entre eux, le regard plus noir que jamais. Il vit le coup arriver. L'encaissa sans vraiment de difficulté. Depuis Lloyd et l'accident, la douleur était une vieille connaissance qui revenait quelques fois frapper à sa porte. Mais, pour qu'elle le fasse, il en fallait bien plus que le coup de poing que lui asséna Rhett ; coup de poing qui ne l'avait qu'à peine fait ciller. Pourtant, il eut un effet que l'ancien pompier aurait préféré éviter. Grondante pour mieux épouser sa jumelle, sa colère avait commencé à doucement mais sûrement réchauffer son système. L'unique oeil du cyclope capta les mouvements des bras de l'autre homme. Ses mains filèrent aussitôt pour empoigner les deux poignets de Walters, d'une rapidité surprenante pour un homme de sa carrure. Le retenir, pour éviter que chaque coup précipite la chute. Maintenir ses bras, pour maintenir sa propre ivresse sous contrôle. Mais Walters s'avéra bien plus combatif qu'il n'y aurait paru. Si Bobby tint bon, retenant chacune de ses tentatives, Rhett se débattait avec une énergie inattendue. Poings et répliques comprises. Des mots qui ravivèrent la curiosité de celui qui le maintenait captif. Lui qui se serait attendu à des insultes, des ordres ou des menaces, se retrouvait face à un aveu. La confirmation que rien n'était aussi beau ou parfait que ce que la façade soignée de Rhett Walters laissait présupposer.
Un pincement au cœur, infime, derrière le tumulte. Derrière le feu qui embrasait ses veines, et la rage de l'autre homme qu'il avait l'impression d'absorber comme une éponge. D'un mouvement souple, il tira finalement les bras de Walters pour le rapprocher contre lui. Enroula ses bras autour de son dos pour le maintenir plus fermement. Rhett pourrait frapper ses flancs, mais Bobby savait pertinemment qu'à part un ou deux bleus, cela ne ferait pas de différence. Protéger son propre visage, là où chaque coup aurait attisé sa propre hargne. Et le laisser s'épuiser, comprimé contre sa masse, jusqu'à ce qu'il abandonne. Un abandon qui ne tarda pas à venir. Les membres plus souples, Rhett agrippait à présent sa chemise, dans son dos. Mais Bobby n'en lâcha pas moins sa prise.

Lâche-moi, ou t'es viré.

-C'est ça, j'm'en branle.

Un ricanement mauvais. Parce que c'était absolument vrai, qu'il s'en foutait. Son esprit aurait été moins assombri par le tumulte d'émotions, il aurait rationnalisé, explicité sa volonté. Qu'il souhaitait juste calmer Rhett, qu'il n'était pas son employeur, qu'il ne comptait pas le laisser dans cet état alors que clairement ça n'allait pas. Mais son système s'était branché sur la fréquence de son instinct, vibrant au rythme des pulsations de son coeur et de celui de l'autre homme, qu'il sentait cogner contre son torse. Au hurlement rageur de cette colère qui ne souhaitait que déborder, pour mieux absorber celle de l'autre homme. Toute entière. La chaleur de l'autre corps contre le sien ravivait cette brûlure sombre, dans tout son corps. Son souffle erratique contre son cou, la manière avec laquelle il l'attirait à son tour contre lui, la noirceur de son regard. Le chaos appelait toujours le chaos. Bobby avait toujours préféré y sombrer que lutter contre.
Et il ne lutta pas contre, lorsque Rhett se dégagea pour l'attirer d'autant plus contre lui. Il la connaissait, cette brûlure dévorante. Ce besoin de consumer, absorber, se laisser brûler jusqu'à ce qu'il ne reste plus rien. Y trouva un écho dans le regard de Rhett maintenant que l'échange devenait très différent de ce qu'il était au départ. Y repéra pourtant la même urgence qu'il avait perçu plusieurs fois dans ses paroles. Un nouveau pincement au cœur, infime sous la brûlure qu'il ressentait sur et sous sa peau. Rhett avait besoin de son aide.
Qui était-il pour la lui refuser ?

-A la sauvage, ouais.

Un rictus mauvais, sous les lèvres de l'autre homme. La raison aurait voulu qu'il s'arrête là, qu'il mette un terme à toutes ces conneries tellement il était évident que c'était parce que Rhett n'allait pas bien qu'il était dans cet état. Mais Bobby ne connaissait que trop bien cet état, justement. Ce besoin de se laisser brûler par les deux bouts, indépendamment de ce que la raison pourrait nécessiter. S'il n'y avait que cela comme remède pour eux deux, il n'était personne pour refuser de l'administrer. Pressant son corps contre celui de l'autre homme, il s'empara de sa bouche avec voracité. Ses mains vinrent agripper le dos de la chemise de l'autre homme, tirant dessus nerveusement pour dégager sa peau, se faufilèrent dessous pour mieux capter chaleur et nervosité. Embrasser pour mieux mordre, dévorer pour tenter d'assoupir cette famine qui n'avait cessé de croître. Les lèvres abandonnant leurs paires pour les retrouver avec violence, avant de courir le long de la mâchoire, du cou du psychiatre. Ses mains abandonnèrent dos et chemise à moitié démise, coururent le long de ses formes pour venir se lover à l'arrière de ses cuisses. La force décuplée par l'urgence de la situation, le besoin de sortir tous les deux de leur tête, il le porta sans la moindre cérémonie jusqu'au meuble le plus proche. Se lova entre ses cuisses tandis que ses mains se démenaient déjà avec la boucle de sa ceinture, et au diable la délicatesse ou les habits qu'ils auraient peut-être encore sur le dos.
Une pensée, derrière le tumulte des émotions et des corps. Pourvu que rien ne les interrompe.


********


Le coeur cognant encore lourdement contre sa poitrine, Bobby leva les yeux vers le plafond. Un lustre. La surface sous son dos était vaguement moelleuse, et il n'avait aucune idée de quand ou de comment ils avaient fini leur étreinte à sur le tapis du salon. Le ballet tumultueux des corps avait été bien plus intense que l'avait annoncé le début de la soirée. Mais s'il y avait une chose qu'il suspectait, c'était que l'issue de la soirée serait similaire. Il espérait seulement que son coup de main avait suffisamment été efficace pour aider Rhett, d'une manière ou d'une autre. Il l'avait été pour lui-même, en tout cas. En témoignaient les marques qui couraient déjà sur son épiderme, l'élancement dans son dos. Ils ne s'étaient pas lâchés, dans cette fusion précipitée. Comme si cette consomption était mutuelle, et que personne n'était sorti indemne de cette affaire. Lui, en tout cas, n'avait plus une goutte de colère dans son système. Il espérait qu'il en soit de même pour Rhett.

Il pouvait sentir le poids de la tête de son amant sur son bras, entendre sa respiration encore saccadée, du côté où il ne voyait pas. Au terme d'un effort douloureux qui lui arracha un grognement, il se tourna sur le côté. Plia le bras pour mieux l'enrouler autour du crâne du psychiatre et l'attirer plus près de lui. Comme pour compenser le chaos de leur étreinte, il se laissa aller, le cyclope. Pressa son nez contre celui en trompette, puis recula légèrement pour l'étudier attentivement. Est-ce qu'il se sentait mieux ? A en juger par son regard, il aurait dit oui, mais il préférait s'en assurer.

-Confortable, ton tapis.

Une ombre de rictus, sous sa barbe. Tenant toujours Rhett au creux de son coude, il en profita pour dégager sa main libre et la leva jusqu'à son front pour en retirer une mèche brune, collée par la sueur. L'arrière de ses doigts coula le long de sa joue un bref instant, avant que sa main ne vienne s'installer dans le creux de ses reins pour l'attirer dans une étreinte. Que Rhett en veuille ou non n'était pas son problème, à en juger par son bras qui s'alourdit presque aussitôt au creux de sa hanche. Ses doigts, eux, explorèrent paresseusement le dos de son amant.

-J'suis encore viré ?

L'ombre de rictus revint sous sa barbe, accompagnée d'une lueur fanfaronne dans les yeux clairs. Il s'agita paresseusement, glissa une cuisse entre celles de son amant pour mieux profiter de sa chaleur. Un vieux réflexe, l'écho silencieux d'une solitude qui lui avait appris à profiter de la proximité humaine, les rares fois où elle se présentait. Cela ne durerait pas. Alors il avait tout intérêt à maximiser chaque minute comme il le pouvait.

-Ca va mieux ?

Quels qu'aient été les problèmes qui avaient fait partir le psychiatre en vrille, il était plus que certain que ce qu'ils venaient de faire n'avait été d'aucune utilité. Mais ce n'était pas le type de réponse qu'il attendait. Espérait. Inatteignable comme se voulait Walters, il y avait de grandes chances que l'autre prétende que la vie était merveilleuse ou qu'il lui dise d'aller se faire foutre. Bobby n'était plus à ça près. Mais quoi que le psychiatre réponde, quelque chose lui disait qu'il avait bien fait de rester.


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    Heureusement que la poigne de Bobby s'était emparé des poignets du psychiatre, sans quoi l'ascension de la colère n'aurait connu aucune fin. Les mouvements de Rhett, erratiques, ne seraient devenus que plus violents encore, n'auraient pas écouté la raison qui les exhortait au calme. Il s'était fatigué assez rapidement, la frustration sombrant, tête la première contre l'épaule de l'homme d'entretien. Il s'y était agrippé avec force, comme si relâcher le vêtement de l'autre homme serait synonyme de naufrage ; il n'était pas préparé à la solitude que cela engendrerait, tout juste capable d'ouvrir les yeux sur la situation dans laquelle il était empêtré. Bobby n'était pas là pour ça, et peut-être qu'il regrettait de s'être déplacé pour entendre les élucubrations d'une âme perdue, pour recevoir des coups qui ne lui étaient pas personnellement destinés, et finir captif d'une étreinte incertaine, tremblante. Rhett n'avait pas le courage de le regarder pour s'en rendre compte, tout juste capable de tourner cette rage en quelque chose de plus plaisant, mais tout aussi destructeur. La carcasse pressée contre celle de l'homme, il réclamait une attention toute particulière pour oublier ce qui était important. Il avait besoin de sortir de son corps, plus que tout, de fondre contre un adversaire qui saurait partager la même urgence que la sienne ; il ne connaissait pas Bobby depuis longtemps, mais savait qu'il était le candidat idéal pour cette bataille sans vainqueur.
    La jambe passée contre la cuisse de Bobby, les mains tremblantes d'un besoin qu'il ne pouvait exprimer, il se laissa presque tomber contre le torse de son amant pour qu'il n'ait d'autre choix que de le retenir. La proposition était scandaleuse, bientôt autant que cette manière qu'il avait de quémander contre ses lèvres, d'une volonté renouvelée par la proximité de leurs corps. La bouche qui échoua contre la sienne fut une réponse satisfaisante ; il n'avait pas été effrayé, répondait aux réclamations faites par son hôte avec une ferveur incroyable. Rhett ne put s'empêcher de gémir contre ses lèvres, un bruit étouffé qui témoignait de sa surprise et de son contentement. Il n'acceptait de laisser filer ces lèvres que pour les sentir contre sa peau, y laisser des marques qu'il lui rendrait au centuple.

    Le désir de l'autre n'avait plus rien d'humain et tout d'animal, se traduisait en caresses précipitées, en crocs raclant la peau. Il fut bien incapable d'arrêter le chaos, seulement poussé par la frénésie de l'instant et le besoin irrépressible de se laisser posséder jusqu'au néant, jusqu'à n'être plus rien qu'une âme pleine et qu'un corps vide. Il se laissa porter, appréciant l'aisance de son amant à le soulever de terre, comme s'il ne pesait presque rien, les mains s'organisant déjà pour révéler sa peau, ne rien laisser susceptible de se mettre entre eux durant l'ébat. La volonté était présente, mais au final, il laissa le plein contrôle à Bobby, s'abandonna entièrement à ses désirs, pour mieux nourrir les siens.

______________

    Le souffle court, respiration saccadée faisant descendre puis monter sa poitrine dans un rythme irrégulier, Rhett gardait les yeux fermés pour conserver ce sentiment de plénitude. Les tensions les plus préjudiciables avaient quitté son corps, laissant à ses nerfs la possibilité de se relâcher sans craindre de nouvelles secousses. Confortable, ton tapis. Il ouvrit les yeux, un rictus aux lèvres en acquiesçant doucement. Il se laissa emporter dans cet élan de tendresse dont il n'avait pas l'habitude, à laquelle il avait déjà gouté lors de leur première étreinte et qui avait su dompter son animal intérieur. Il ne bougea pas en sentant Bobby se rapprocher plus encore, poser une jambe entre les siennes pour opérer un contact absolu. Il appréciait les caresses le long de son dos, aurait pu s'endormir en sentant ces doigts taquiner son épiderme en des passages appliqués. La joue contre le bras de son amant, il décala sa propre épaule pour se tourner entièrement vers lui, passer une main entre eux, dans un sentiment de sécurité, de protection. C'était ce que lui inspirait la présence de l'autre homme, son contact, cette sérénité qu'il ne trouvait jamais aussi facilement dans les bras d'autres de ses compagnons.

    J'suis encore viré ?

    Il ne put s'empêcher de rire, le nez tapant légèrement contre celui de Bobby alors qu'il relevait la tête pour rire plus fort encore. Il rebaissa la tête pour le regarder dans les yeux, se mit à faire une moue dubitative pour montrer qu'il réfléchissait encore à la question. Il ne se serait pas souvenu de sa menace de le renvoyer si Bobby n'y avait pas fait allusion ; Rhett n'avait usé de ce pouvoir que parce qu'il s'était senti acculé par la situation et par l'entrave qu'il avait exercé autour de ses poignets. « — Tu veux la vérité ? Je suis pas sûr d'avoir le droit de te virer... » Les yeux fermés de nouveau, il reposa plus confortablement sa joue contre le bras de son amant, soupirant d'aise en se sentant capable de s'endormir ainsi lové contre la chaleur de l'autre. Il murmura, d'un filet de voix : « — Et puis, tu as fait du bon travail, je peux bien te garder encore quelques semaines. » Il ne parlait évidemment pas du ménage de son bureau, mais bien de ce qu'ils venaient d'accomplir. Aucun moyen de savoir s'il était sérieux concernant les semaines à venir, le regard braqué dans celui de l'homme, un unique sourcil arqué pour soulever la plaisanterie ou au contraire prouver que ça n'en était pas une.

    Ca va mieux ?

    Finalement, après une grande inspiration, Rhett détourna le regard pour fixer un point invisible, se recentrer sur ce qui évoluait dans son esprit. Les yeux baissés pour réfléchir, il évalua les risques encourus, les paramètres du jeu dans laquelle il n'avait aucune incidence. Il avait envoyé un message à son frère pour le prévenir du danger, mais il n'aurait jamais été assez rapide pour arriver avant Enoch en prenant la route. Il avait fait son maximum, et même si ce n'était pas assez, c'était là sa limite pour la soirée. Il tourna la tête pour lancer un regard sur le téléphone qu'il avait abandonné sur le canapé, se redressa légèrement pour l'attraper du bout des doigts sans quitter l'étreinte entre les bras de Bobby. Il approcha l'appareil de son visage et fronça le nez en voyant qu'il avait reçu une réponse de la part de son frère ; très courte, seulement pour le rassurer concernant sa sécurité, il n'était pas à son poste ce soir. Il poussa un soupir et se redressa complètement pour s'asseoir, sans rompre la proximité réconfortante avec son amant.
    Il se rendit compte qu'il n'avait pas répondu à sa question, ne savait pas vraiment comment le faire. Il allait mieux, certes, mais pour combien de temps ? La situation était toujours critique ; Valentino avait beau ne pas être en danger au qg des Sons, il pouvait l'être chez lui si Enoch n'obtenait pas satisfaction une fois sur place. Il se passa une main sur le visage et finit par hocher la tête, montrer qu'il allait mieux, mais sans le verbaliser, afin de ne pas faire tourner sa chance. Il n'avait pas envie de lui en dire davantage, et ne trouva pas encore le courage de le remercier ; peut-être que ça viendrait ensuite. Il plissa les lèvres et tourna la tête pour le regarder, soupirant de nouveau. « — Désolé, j'imagine que c'est pas la soirée que t'espérais. » Il se massa la nuque, la fit craquer, ne s'arrêtant pas sur ce qu'il sentait sous ses doigts, certainement des marques laissées par son compagnon.  « — C'était inconscient de notre part, ma fille aurait pu rentrer n'importe quand. » Vince et Mike découchaient, mais Sofia avait prévu de rentrer dans le courant de la soirée ; avec elle, Rhett ne savait jamais à quelle heure l'attendre.

    La nuque inclinée, il se pencha vers Bobby pour venir cueillir ses lèvres une nouvelle fois, déposer un baiser qui disait ce merci silencieux que sa bouche n'arrivait pas à formuler autrement. Il recula ensuite la tête et regarda autour d'eux, jugeant le bordel qu'ils avaient mis en si peu de temps ; un record selon lui. « — Je nous commande une pizza ? J'ai plus l'habitude de cette fête, j'ai pas mis les petits plats dans les grands, il faut dire que t'étais pas ... vraiment prévu. Et en attendant que la pizza arrive, tu peux m'expliquer pourquoi t'as des flingues dans ta camionnette ? » Il se remit debout en disant ces quelques phrases, ramassa son caleçon en poursuivant : « — Si c'est pour me tuer, je te jure que y'a des solutions plus simples que me baiser puis me tirer une balle. » Le ton de la plaisanterie avant de couler un clin d'œil dans sa direction en enfilant son caleçon.




est-ce d'avoir trop ri,
que leurs voix se lézardent
quand ils parlent d'hier ?
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Bobby Horton
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once you care you're fucked
Une indolence paresseuse s'était installée dans ce salon où la tempête avait laissé ses traces. Un moment en suspension dans le temps, agréable, à ne profiter que de la chaleur de l'autre. Des situations rares que Bobby appréciait toujours autant que possible, tant elles ne duraient jamais longtemps. Avec ceux qui comptaient. Avec ceux qui ne comptaient pas. Avec Stuart. Avec Rhett, en l'occurrence. L'impression que l'autre homme n'était pas indifférent non plus à cette sérénité, improvisée après le chaos. Il pouvait sentir le poids de ses membres contre les siens, le calme qui imprégnait ses mouvements ou ses soupirs. Ils revenaient de loin, tous les deux. Mais l'ancien pompier en était persuadé : d'une manière ou d'une autre, il avait réussi à apaiser les troubles du psychiatre. Pouvait voir à ses expression, à la sérénité qui s'était imposée sur ses traits alors qu'il le voyait fermer les yeux et que le poids de son crâne s'enfonçait dans son bras. Pouvait le voir dans l'éclat qu'avaient ses yeux quand ses paupières s'étaient rouvertes, à la façon dont le rire remplaçait si facilement la rage, maintenant. Il ne connaissait pas bien le psychiatre, c'était un euphémisme. Mais il commençait à repérer certaines choses. Comme lui, le brun pouvait être pris d'accès qui, s'ils n'étaient pas rattrapés assez vite, pouvaient devenir extrêmement destructeur. Comme lui, la violence était rapidement la solution pour échapper au tourbillon de la colère. Contre les autres. Contre lui-même. Un état que le cyclope ne comprenait que trop, depuis l'accident. Qu'il avait appris à amadouer, malgré qu'il ne le souhaite que rarement. Céder à l'impulsion était toujours plus facile, tant cette dernière devenait impérieuse. Mais il y avait une différence entre le vivre et le voir chez une autre personne. Bobby le savait, il était une cause perdue de ce côté-là. Mais ça ne voulait pas dire que Rhett devait l'être pour autant.

L'étincelle au fond de l'oeil, alors que son amant se fendait d'un rire. Rien de mauvais, dans celui-là. De douloureux ou de contrit. Juste un franc éclat de rire, libéré de tous les carcans qui l'avait étouffé avant qu'ils ne finissent sur ce tapis présumé confortable. L'aveu du psychiatre accentua l'ombre de sourire qui ourlait ses lèvres. Oh, Bobby le savait, que Rhett n'avait aucun pouvoir de ce côté là. Ne lui dirait pas pour ne pas briser tous ses rêves, mais il avait supervisé le contrat lui-même. Les clauses étaient suffisamment claires pour que personne dans le cabinet n'ait des envies de grandeur. Ce genre de caprices était trop risqué pour le bien de la mission qui lui incombait. D'autant que Wilma n'aurait pas apprécié la blague, raison pour laquelle elle s'assurait toujours que les contrats soient signés avec les personnes qui avaient la tête la mieux vissée sur leurs épaules, quand on en venait à un nouveau cadre de travail. Il connaissait suffisamment la vieille pie pour savoir qu'elle n'aurait jamais choisi Rhett Walters pour remplir cette fonction. La secrétaire était la seule signataire, et c'était une bonne chose. Pour autant, voir Rhett en rire était un soulagement.

-Faut bien, j'tiens à nos 5 étoiles sur Yelp.

Les troubles semblaient loin de ce salon, de leur étreinte, à présent. Loin de cette bulle de calme et de tendresse qui, à la grande surprise du Nettoyeur, semblait être partagée. Il s'imposait, d'ordinaire. Sentait immédiatement à la manière dont les muscles de ses partenaires se nouaient si l'étreinte aller durer ou non. Aurait pressenti que ce serait le cas avec l'élusif Rhett Walters, mais ce ne fut pas le cas. A son grand bonheur. Il aurait pu s'endormir de la sorte, céder à l'appel des membres de son amant s'alourdissant contre les siens, au calme de sa respiration, à a la chaleur de sa peau. Piquer un somme sur un tapis en plein salon n'aurait pas été à exclure.

Mais il avait fallu qu'il pose la question quand même. Sentit aussitôt l'ambiance se métamorphoser, l'inquiétude revenant marquer les traits ronds de son amant. Les grands yeux marrons changèrent d'intensité, devant ses yeux. Il relâcha légèrement sa poigne pour le laisser plus libre dans ses mouvements. A regret. Ce genre de moments ne duraient jamais longtemps, et c'était généralement de sa faute. Cette fois n'avait pas coupé. Il n'en étudia pas moins les réactions de Rhett, pour mieux prendre la température. Fut soulagé de voir que la tempête était suffisamment loin, et semblait prête à le rester. Se décala légèrement pour le laisser se redresser complètement. Ses doigts n'en lâchèrent pas son dos pour autant. S'appliquèrent à tracer des arabesques paresseuses le long de sa peau, une sorte de rappel au calme alors que Rhett semblait de nouveau en proie à une vague supplémentaire de troubles. Il était là pour aider. Peut-être l'avait-il réussi un peu. Ce n'était pas pour tout foutre en l'air. Mais les problèmes semblaient plus grands que cette maison cosy en centre-ville. Bien plus gros qu'une petite vie rangée de psychiatre, du peu qu'il avait saisi. Des noms. Des dangers. Des choses qui n'avaient rien de net, et encore moins l'air légales. L'autre homme pourrait tenter de se faufiler comme une anguille hors de ses filets, Bobby n'était pas prêt à lâcher l'affaire. Avait bien enregistré tout ça, et comptait agir en conséquence si l'occasion se présentait. Après tout, en se trouvant dans le Saint des Saints, il aurait tort de ne pas en profiter. Il se tortilla de nouveau pour s'allonger sur le flanc, calant son coude en équerre pour mieux soutenir sa tête. Rhett semblait souvent loin mais revenait toujours à un moment donné, ça aussi, il l'avait remarqué. Ca n'y manqua pas. Un haussement d'épaules aux commentaires.

-Tu sais, la soirée que j'avais prévue de base, c'tait en tête à tête avec ma serpillère dans un bureau désert. Autant dire que t'as déjà dépassé toutes mes espérances. Et pour ta fille, t'en fais pas. On lui dira qu't'avais besoin de déplacer des meubles.

Il n'était pas certain que Rhett lui ait dit ça, que sa fille allait revenir dans le courant de la soirée. Pas sûr non plus qu'il l'ait entendu ou lu, si ce dernier le lui avait communiqué. Une paire de lèvres vint cueillir les siennes dans un baiser inattendu. Plus tendre que les autres qu'ils avaient partagés ce soir-là, plus profond, aussi. L'ours s'y laissa capturer dans un soupir, la surprise rapidement chassée par l'envie de prolonger un peu plus cet instant de sérénité qui semblait sur le point de se briser. Sentait qu'il y avait un message, derrière ce baiser, mais n'était pas certain de sa signification. Alors autant profiter, tant que l'instant était présent. Se laisser abandonner à contrecoeur, parce que c'était le jeu, et qu'il ne fixait pas ces règles. Il se redressa finalement à son tour, jeta un regard circulaire au chaos qu'ils avaient laissé dans toute la pièce. Rhett reprit la parole tandis qu'il passait une main dans ses cheveux pour y remettre un peu d'ordre. Ses épaules et son dos le tiraient, comme la dernière fois. A en juger l'état du psychiatre, il devait lui aussi avoir fière allure.

Suivit le mouvement tandis que Rhett parlait et finit par se lever. Il se dirigea vers ce qui semblait être son boxer et l'attrapa, à deux doigts de répondre qu'il était partant pour une pizza quand une autre question tomba entre eux. Ses armes. Alors comme ça, Rhett avait enregistré cette information. Soit parce qu'il les avait vues, la première fois que Bobby l'avait raccompagné, soit parce que le chaos ne l'avait pas totalement pris quelques temps plus tôt. Il n'en fit pourtant pas cas. Avait une réponse rôdée à l'infini pour ce genre de questions.

-L'Amérique et le 2ème Amendement. J'fais juste valoir mes droits.

Le ton trainant de la conversation. Il sauta dans son boxer, avant d'ajouter :

-Et avant que tu demandes, j'ai ma licence.

Il arqua un sourcil à la remarque suivante. Oui, il y avait des solutions plus simples. Mais il y avait aussi le fait qu'avec les cartouches qu'il lui avait mises depuis qu'ils avaient commencé à coucher ensemble, il aurait toute une série de blagues graveleuses sur le bout de la langue. Cette dernière claqua entre ses dents, se retenant de lâcher le fond de sa pensée. Avec Rhett dans cet état, il n'était pas certain que ce dernier apprécierait ce genre de commentaires. Et pourtant, l'occasion était bien trop belle. Evoluant dans le salon comme s'il était chez lui, il finit par retrouver son jean et l'enfila avec toute la sérénité, laissant planer l'interrogation comme s'il étudiait la meilleure réponse à y fournir. Finit par lâcher, les yeux dans les yeux :

-J'étudie encore la méthode. Les flingues, c'pour les moments où tu veux pas que j'tire autre chose que des lapins.

Zip bruyant de la fermeture éclair. Mensonge sur la méthode, vérité pour les flingues. Pour lui, le débat était clos, et les choses étaient dites. Après tout, oui, il avait déjà trouvé ladite méthode. Quand bien même l'étude avait été remisée au fond de sa pensée, et quand bien même il préférait une approche en douceur plutôt que celle qu'aurait certainement préconisé Wilma, si elle était au courant. Mais Bobby ne se sentait pas encore suffisamment au pied du mur pour demander les conseils de la vielle carne. Quand bien même elle ne s'était pas empêchée de les lui donner. Retrouvant finalement sa chemise rouge, non loin de celle de Rhett qu'il lui tendit au passage, il l'enfila finalement sans la refermer.  

-Parfait pour une pizza, tout me va tant qu'il y a de la barbaque. Et que c'est une des plus grandes. Tu m'as filé la dalle, et il en restera pour ta loupiote comme ça.

Parfaitement à l'aise, malgré les circonstances. Il s'étira finalement, laissant craquer ses vertèbres bruyamment. Son estomac commençait à crier famine, son dernier repas remontant à plusieurs heures déjà. Un sandwich l'attendait comme à son habitude dans son camion, comme à chaque fois qu'il partait en mission le soir. Mais il n'y avait pas touché, filant directement dans cette petite maison. Il traversa le salon pour se diriger tranquillement vers la cuisine. Rhett était sur sa route, aussi prit-il le temps d'enrouler un bras autour de sa taille, de glisser ses lèvres contre sa tempe, puis de continuer son cheminement jusqu'au frigo. Il en subtilisa deux bières fraîches, les ouvrit en se servant d'un pan de sa chemise. Attendit que le psychiatre le rejoigne pour poser la sienne, de question :

-Et toi, tu m'expliques pourquoi un psychiatre bien sous tous rapports a deux téléphones ? C'pour pas que tes gosses tombent sur tes conversations avec tes amants ?

Un haussement de sourcil appuyé, en sirotant sa bière. S'il donnait volontairement cette porte de sortie à Rhett, ce n'était pas innocemment. Non seulement parce qu'il voulait entendre la vérité sur ce qu'il avait capté quelques instants plus tôt. Mais il se doutait que celle là, il ne l'aurait pas de sitôt. Mais il y avait une autre raison à cette allusion. S'il ne se comptait pas totalement dans le tas, il avait bien vu que le psychiatre semblait bien plus proche d'un de ses visiteurs que de tous les autres. N'avait pas bien vu, ni bien entendu, supposément. Mais ses yeux trainaient partout où ils le pouvaient quand il faisait son travail, au cabinet. Et s'il avait réussi à additionner deux et deux correctement, l'un de ses visiteurs réguliers, celui qui restait souvent après les heures de consultations, était le chevelu dénommé Bernard.

-Tes gosses sont au courant ?

Il savait qu'il s'engageait sur un terrain sensible. Rhett avait parlé de leur mère quelques fois et Bobby avait repéré l'ombre d'une alliance quelques autres. Les portraits qui se trouvaient sur les meubles, dans cette jolie maison sans jouets, montraient quelques fois les traits enjoués d'une belle brune aux yeux clairs. Il ne pouvait s'agir que d'elle, cette mère. Il n'avait pas tous les détails. Ne les méritait probablement pas. Mais ça ne faisait aucun mal de demander quand même.

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Rhett Walters
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-- once you care, you're fucked. ft. @bobby horton
    Il s'était échappé de la chaleur de son amant pour éviter de s'y abandonner de manière trop confortable ; comment sortir d'une bulle de bonheur après s'y être habitué ? Il devait se relever avant de prendre ses aises, avant de se perdre dans l'étreinte et ne plus pouvoir s'en extirper sans un pincement au cœur. Il eut froid en se mettant debout, les gestes pourtant plus calme qu'en début de soirée alors qu'il attrapait son boxer pour l'enfiler. Il se sentait presque honteux d'avoir ainsi profité des bras de Bobby, comme s'il en avait le droit. Les ébats n'engageaient rien, mais la douceur de ce genre de moment était à bannir pour ne pas être pris au piège ; la tendresse était une forme d'attache. Combien d'hommes prenaient cette même place, finissaient par être remplacés par d'autres ? La plaisanterie qui avait suivi sa fuite n'était là que pour éviter de trop y penser, de vouloir y revenir malgré les claques mentales qu'il s'infligeait. Un sujet pour un autre, Bobby n'y verrait sur du feu. L'existence de ces armes à feu que l'homme avait évoqué durant leur joute verbale lui restait à l'esprit ; la curiosité le poussait à poser la question. Il n'avait rien contre la possession d'arme, comprenait bien que se protéger était devenu une nécessité dans le monde actuel, mais Bobby aurait été prêt à s'en servir pour lui venir en aide, pas seulement pour sauver leur peau.
    Il opina du chef en entendant sa réponse, ne demanda pas plus de précision pour l'instant, de peur de le braquer en allant trop loin dans les réclamations. Le moindre pas vers la vérité de celui qu'il était était une victoire, il lui fallait s'armer de patience pour entrer au cœur du sujet, dans le cœur de l'individu. Il ne fit donc aucune remarque, laissant planer cette plaisanterie concernant son propre sort, pensant que son amant n'en tiendrait pas cas, qu'il se contenterait de l'ignorer. Il releva la tête vers lui, surprise, en l'entendant lui répondre. Les flingues, c'pour les moments où tu veux pas que j'tire autre chose que des lapins. Il déglutit, sa bouche devenant subitement très sèche.

    Il ne le quitta pas des yeux, le cœur battant de désir alors que le psychiatre s'approchait de son compagnon dans deux buts : récupérer sa chemise, et en profiter pour lui voler un nouveau baiser, capable de sauver le feu que la remarque de l'autre homme venait d'allumer. Il garda son vêtement dans une main, agrippa sans tendresse la nuque de Bobby pour l'attirer à lui, griffant la peau à la naissance de ses cheveux ; mordant sa lèvre après le passage de ses dents ; dévorant tout ce qu'il pouvait savourer avant de le relâcher. Le souffle court, le corps de nouveau collé au sien, son érection créant une proéminence dans son boxer. Il s'éloigne tout juste de ses lèvres pour murmurer : « — Tu m'apprendrais à me servir d'une arme ? » Il serait ainsi bien plus utile dans ce genre de situation concernant les Sons of Mercury, pourrait aider son frère et Enoch à la fois, peut-être. Les doigts toujours enfoncés dans sa peau, il dépose un dernier baiser vorace contre sa bouche avant de le relâcher, sa chemise toujours dans l'autre main. « — Enfin, pour ça il faudra qu'on se revoit ; la balle est dans ton camp. » Il arqua un sourcil en souriant, puis partit dans un coin du salon pour récupérer son téléphone ; aucun message de Valentino, hormis celui visant à le rassurer sur le fait qu'il n'était pas au laboratoire. Il suivit ensuite Bobby jusqu'à la cuisine, les vêtements sous le bras.

    Il attrapa sa bière, en but quelques gorgées en écoutant la question de Bobby. La réponse était bien simple, l'un de ses portables étant réservé à ses patients. Cela lui permettait de séparer ses relations personnelles et professionnelles. Pourtant, le deuxième téléphone lui servait également en cas d'urgence, comme c'était le cas ce soir. Il se gratta le menton un instant, réfléchissant à une réponse convenable, puis finit par hausser les épaules. « — Je ne vois pas en quoi cela dérangerait les enfants, la plupart de mes amants ne les rencontrent pas. C'est Sofia elle-même qui m'a poussé à voir du monde, elle est allée jusqu'à m'organiser quelques rencards. » Il continua de le regarder en sirotant sa bière, prenant de longues gorgées sans le lâcher des yeux. D'un geste du pouce, il essuya la goutte au bord de sa lèvre en poursuivant : « — Et toi, est-ce que ça te pose problème que je vois d'autres hommes ? » Une question honnête sur un ton malicieux ; à la fois soucieux de s'assurer qu'il soit confortable avec la situation dans laquelle ils se trouvaient, et également une manière de lui demander s'il était jaloux.

    Sans attendre la réponse, comme si ça n'avait pas d'importance – il tendait pourtant l'oreille –, il termina sa bière et ferma ses doigts autour de son téléphone en le levant : « — Je commande, je vais prendre une douche en attendant les pizzas. Fais comme chez toi, j'en ai pas pour longtemps. » Il garda ses vêtements sous le bras, se dirigeant vers l'escalier sans un regard en arrière, quand tout ce qu'il voulait était de savoir s'il souhaitait le suivre ou non ; il n'attendit aucune réponse pour disparaître au bout du couloir, emportant son téléphone avec lui en composant le numéro de la pizzeria.

_______________________

    La soirée n'avait pas été aussi savoureuse que Sofia l'avait prévu. Elle avait passé une partie de sa présence là-bas à envoyer des sms à Mary pour lui dire combien les jeunes de son quartier était désolants, et parlant en long et en large de certaines rumeurs concernant les élèves de sa classe. La jeune fille s'amusait moins quand sa meilleure amie n'était pas dans les parages ; comme si, pour rire, il lui fallait la présence de cette dernière près d'elle. Elle détestait quand Mary rentrait chez elle, quand elle n'était plus chez son oncle, où elle pouvait la trouver bien plus facilement. La jolie rousse n'avait qu'une seule envie pour terminer cette soirée, rentrer chez elle et contacter sa meilleure amie pour lui raconter combien la soirée de Darren avait été gênante ; ce dernier avait essayé de lui déclarer sa flamme pour la Saint Valentin, ce qui avait rendu la situation bien dérangeante. La maison de son ami n'était pas très loin de chez elle, elle avait donc laissé la voiture de son père sur place, rentrant à pied afin de ne pas conduire alors qu'elle avait bu quelques bières. Si son paternel venait à s'en plaindre, elle pourrait toujours lui demander s'il voulait la voir encastrée dans un mur à cause de l'alcool, cela fonctionnait toujours.

    Le pas trainant, elle rangea son téléphone dans la poche arrière de son jean en arrivant devant chez elle. Elle n'avait pas regardé l'heure, mais son père devait sûrement être en vadrouille avec son rendez-vous du soir, ou au bureau à travailler sur le dossier de quelques patients. Il ne s'arrêtait jamais, celui-là. Elle pourrait donc profiter de la télé après avoir téléphoné à Mary, sans avoir à expliquer à son père les relations entre tous les personnages de sa série ; elle trouvait ça cool qu'il s'intéresse à ses émissions, mais il était incapable de comprendre la psychologie des personnages, peut-être parce qu'elle ne collait pas assez au réel. Avoir un père psychiatre, ça craint. Lorsqu'elle arriva devant sa maison, elle fronça les sourcils en découvrant un homme sur son porche, une cigarette entre les doigts. Les sourcils froncés, elle s'avança en accélérant le pas : « — Msieur Horton ? » Qu'est-ce qu'il faisait là ? Est-ce qu'il y avait un problème avec Mary ? Elle lui avait parlé par message toute la soirée, elle l'aurait su si une catastrophe était arrivée.

    Elle s'arrêta près de la porte, ne comprenant pas comment la maison pouvait être allumée, la porte ouverte, si son père était à son rendez-vous. Et Bobby, que faisait-il là ? Elle examina la situation, comme elle le faisait avec Rhett quand il était injuste selon elle ; plus tard, elle serait sûrement avocate vu sa capacité à ne rien laisser de côté. Elle s'humecta les lèvres, faisant le calcul dans sa tête : elle avait déposé ses frères à leur soirée, il n'y avait donc qu'une personne susceptible d'être chez eux. Sa bouche fit un o parfait alors qu'elle mettait des images sur la situation. Puis, un yeurk s'échappa d'entre ses lèvres alors qu'elle essayait de chasser ces mêmes images. « — C'est toi le rendez-vous de mon père ? Genre, vous baisez ? Okay, c'est dégueulasse... » Elle jeta un rapide coup d'œil à la fenêtre et regarda de nouveau Bobby, bien trop à l'aise. « — Avant que tu essaies de nier, j'peux avoir une cigarette ? »




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once you care you're fucked
Déraper paraissait si simple, ce soir. Si naturel, l'évidence même. L'argument d'une soirée passer à parler boulot était une piètre excuse derrière laquelle se planquer, encore plus un soir de Saint Valentin. Mais une excuse tout de même pour prétendre ne pas être qui ils étaient, ni ce qu'ils voulaient réellement. Mais tout aussi faible était le prétexte, toute aussi faible l'était la volonté du Nettoyeur. S'accrocher à l'excuse n'avait plus été une option à l'instant même où les souffles s'étaient retrouvés. L'intention de la soirée était évidente pour les deux hommes. Oui, déraper était si simple, ce soir-là. Pas besoin de leurrer qui que ce soit, à part eux-mêmes. Pas besoin de devoir être ce qu'ils devaient représenter l'un pour l'autre, aux yeux du monde. Alors quand Rhett avait bien fait comprendre l'intensité de ses intentions, quand il avait capturé de nouveau les lèvres de l'ancien-pompier avec autant d'intensité, Bobby n'avait pas résisté longtemps. Retrouver la saveur de sa bouche, agripper de nouveau ses formes et se perdre entièrement dans sa chaleur ne nécessitait ni excuse ni argument. Ne s'était même posé la question sur l'origine de l'ivresse, seulement sur sa résolution, l'agonie appelant l'agonie. Le chaos des heures précédentes dans les salon les avait suivis dans la cuisine. Même si c'était inattendu. Bobby n'était personne pour refuser ce genre de traitements, quand ils étaient réclamés avec autant de passion.

Retrouver le cours naturel de la soirée, et prétendre être ce qu'ils n'étaient pas. De nouveaux deux êtres capables de deviser, échangeant sur quelque chose d'aussi élémentaire que des pizzas tout en se faisant de nouveau violence pour se redonner un minimum apparence humaine. Déraper était si simple, oui, mais aussi incroyablement dangereux. Et si la Saint Valentin était la célébration de l'amour, ce dernier n'avait pas encore su frapper à la porte. Seule grondait la passion, dans les regards encore luisants ou les coeurs cognant encore un peu trop fort dans leur poitrine respective. Cupidon en diablotin, Rhett manipulait le tempo de toute la soirée et Bobby était ravi de le laisser faire. Ne s'était pas gardé de laisser son regard glisser sur ses formes tandis qu'ils reprenaient le cours de leur conversation, comme s'ils ne venaient pas juste de déraper une nouvelle fois dans cette cuisine. Oui, déraper était beaucoup trop simple, quand on en venait à Rhett Walters. Son genre de connard. Une réflexion qui s'était de nouveau imposée, alors que la mention de lui donner des cours de tir -à une condition évidente- était tombée entre eux. Qui était revenue, affectueusement, alors que, reprenant leur souffle, ils s'étaient remis à converser. Bobby n'avait volontairement pas répondu à la proposition, laissa sa langue s'exprimer différemment qu'avec de vaines paroles. Parce qu'en réalité, il ne savait pas quoi répondre. L'atmosphère électrique de cette soirée aurait pu prôner le oui, qu'il savait que sa conscience ou le bon sens diraient irrévocablement non. Alors autant se taire qu'en dire trop, non ?

Cette forme de réponse avait eu l'air d'être satisfaisante pour son amant du soir. Et la conversation de suivre naturellement son cours autour du repas, puis de certaines questions plus personnelles. L'information ne tomba pas dans l'oreille d'un sourd. Oreille qui capta également un prénom qui parut familier à Bobby. Il ne rebondit pas, l'oeil captivé par les mouvements de main du psychiatre. Tira une nouvelle gorgée de bière quand ce fut son tour de répondre, puis haussa à son tour les épaules :

-Pour que ça m'pose problème, faudrait que ce soit du sérieux.

Pourtant, l'infime pointe du mensonge au bout de sa langue. Il n'aurait pas su comment la placer ni quel nom lui donner, à cette impression. Ce n'était pas comme si ce qu'ils faisaient était sérieux, s'ils pourraient même qualifier ça comme "on se fréquente". Même pas dit qu'ils se revoient une fois que sa mission serait terminée. Alors pourquoi l'image du gars qu'il avait vu tourner plus d'une fois autour du cabinet de Rhett le dérangeait. Nouvelle gorgée de bière. Nouvelle proposition à mot voilé de la part du psychiatre, à laquelle il ne répondit pourtant pas. Malgré que son regard, lui, ait coulé le long des courbes du brun tandis que ce dernier. Il ne déraperait pas, cette fois-ci. Et si la fraîcheur de la bière était la bienvenue, la possibilité de suivre Rhett pour apposer sa marque sur l'homme ainsi que toutes les pièces de sa demeure n'en effleura pas moins les pensées de l'homme de peine.

Rhett éloigné, il resta un temps à siroter sa bière dans la cuisine. Le chaos les avait suivis, où qu'ils aillent. Remettant un peu d'ordre dans sa tenue, il reboutonna sa chemise rouge et céda à ses vieux réflexe. Nettoya sommairement les preuves du tumulte laissé dans la pièce avant d'attaquer rapidement les plus accablantes dans le salon. Déformation professionnelle plus que honte, en accomplissant ces gestes qu'il répétait, finalement, tous les jours. Rhett avait mentionné qu'il ne vivait pas seul. Et s'il ne toucha pas à l'emplacement de tous les meubles ou de tous les objets qui avaient eux aussi subi leurs ébats, ça ne lui coûtait rien de donner un coup de main. Ramassa les morceaux du téléphone gisant misérablement au sol et les déposa sur la table basse, l'envie d'en tirer la carte SIM s'imposant sous les mèches éparses. Mais il n'en fit rien, de cela. Pas tout de suite. S'il passait la nuit entre ces murs, il continuerait probablement son tour du propriétaire. Peut-être qu'il en apprendrait encore davantage sur le maître des lieux. Satisfait de son nettoyage sommaire, il fit le tour de la cuisine pour trouver où se cachait la machine à laver, y glissa le torchon dont il s'était servi et fit un crochet pour reprendre sa bière. Air frais et nicotine étaient le remède dont il avait besoin pour récupérer ses forces.

Accoudé à la rambarde du porche, il tira quelques bouffées de sa cigarette. Le quartier était calme. Résidentiel. Propre. Bien sous tous rapports, et pourtant. La conversation que Bobby avait captée n'avait rien d'innocent. L'urgence, la colère et la culpabilité qu'il avait senties juraient avec cette gravure d'Epinal, et Bobby crevait d'envie de savoir ce qu'il en était. Oui. S'il restait ici, il ferait le tour de la demeure sous sa forme fantomatique pour explorer davantage. Le psychiatre n'était pas uniquement séduisant. Il cachait quelque chose de profondément malsain. It takes one to know one. Maintenant que Bobby l'avait remarquée, il ne pouvait juste pas passer à côté. Attrapa son téléphone pour composer un unique message. La situation avait eu l'air critique, pour le dénommé Saul. Et s'il y avait une chance sur un million qu'il s'agisse du même homme, Bobby écrivit rapidement au seul Saul qu'il connaissait. Principe de précaution. Après tout, le filleul de Wilma était le genre d'électron suffisamment libre pour s'être entiché d'un gars qui n'avait jamais eu l'air vraiment net, malgré son attitude d'enfant de choeur. Un excès de prudence n'était jamais de trop.

Le nez encore baissé sur l'écran de son téléphone, il capta du bruit, du côté où il ne voyait pas. Ne s'en inquiéta pas ; plusieurs badauds étaient déjà passés dans la ruelle, rejoignant leurs pénates après une soirée en ville. Le bruit, pourtant, se rapprocha. A la lueur des réverbères, le Nettoyeur remarqua la flamme d'une crinière rousse. En dessous, une adolescente. Planquée par la demi pénombre, il entendit sa voix avant d'en voir le visage. Leva le museau immédiatement.

-Sofia ?

Sofia, la meilleure amie de sa Marmotte. Qu'est-ce qu'elle foutait là, en pleine nuit ? Seule ? Ralenti par la bière et les endorphines, son sang fit mollement un tour. Puis l'évidence s'imposa sous les mèches éparses. C'était pour ça que le nom de la fille de Rhett lui paraissait aussi familier. Parce que lui aussi connaissait une Sofia. La connexion était là, en chair et en os, devant lui. Un ricanement d'abord nerveux, puis amusé, secoua sa poitrine. Alors ça, c'était une surprise à laquelle il ne s'attendait pas. Sofia non plus, à en juger la nuée d'expressions qui se succédèrent sur son visage pointu. Maintenant qu'il y regardait de plus près, la ressemblance avec son père sautait aux yeux.

-Hey gamine.

Son ricanement s'accentua alors que l'esprit de l'adolescente semblait faire un triple salto arrière, sous sa crinière de feu. Bobby, lui, sentit ses nerfs se détendre à mesure que le temps passait. La première question à tomber ne le surprit pas. Il était en terrain plus que connu avec la rousse. Savait déjà que son esprit vif était accompagné d'une langue bien pendue. Comme Rhett. Makes a lot of sense. L'ombre d'un sourire amusé fleura sous sa barbe alors qu'il tapait distraitement la cendre de sa cigarette par dessus la rambarde. Un haussement d'épaules.

-J'ai aucune raison de nier, t'es assez grande pour ça. Par contre, tu l'es pas assez pour que j'te file une clope.

Il l'avait toujours bien aimée, cette gosse. Sa vivacité d'esprit, l'amitié sans faille qu'elle entretenait avec sa nièce. Les deux gamines étaient comme les doigts de la main, inséparables même lorsqu'il y avait plus d'une centaine de miles pour les séparer. Bobby s'accouda à la rambarde, se tournant complètement vers elle. D'aussi loin que les filles se connaissaient, elles s'étaient toujours vues en dehors de chez Sofia. Il n'avait jamais vu l'ombre de ses parents. Maintenant que les pièces s'emboîtaient, il ne savait pas comment réagir. Avait toujours joué cartes sur table avec elle, et ne se voyait pas commencer à lui mentir dès ce soir.

-J'bosse pour le cabinet de ton père, on a commencé se fréquenter un peu mais j'avais pas fait le rapprochement avec toi. Ca te dérange ? Si oui, j'attends la pizza et je décolle.

Il connaissait la gosse, mais pas à ce point. D'autant que même si Rhett lui avait dit que c'était elle qui avait insisté pour qu'il recommence à fréquenter des gens, ça ne signifiait pas pour autant qu'elle apprécie que ces mêmes gens soient sous son toit avec son père en même temps qu'elle. Il ne pouvait pas lui en vouloir si elle lui disait non. Ca faisait une sacrée information à digérer. Et elle n'était pas n'importe qui non plus. L'observant attentivement, il arqua un sourcil interrogateur.

-Tu rentres tôt, soirée de merde ?

Aucun sous-entendu dans son ton quant à la possibilité qu'elle puisse le déranger dans ses projets, parce que ce n'était pas le cas. Ils avaient toujours parlé librement, que ce soit en présence ou non de Marmotte. Et il était sincèrement surpris de la voir revenir aussi tôt. D'autant que ramener le sujet sur elle était la meilleure façon de détourner son attention sur ce que lui et Rhett fabriquaient ensemble un soir de Saint Valentin. Quand bien même il se doutait que la rousse n'aurait aucun mal à revenir sur le sujet. Il y avait beaucoup de choses qu'il commençait à entrevoir, maintenant. Notamment que la pomme n'était vraiment pas tombée loin de l'arbre.


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Rhett Walters
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    Elle eut envie de lui mentir, de prétendre que son père acceptait qu'elle fume, peut-être même qu'elle en avait l'habitude ; mais il ne la croirait pas, ou ne lui donnerait rien, même avec l'accord parental. Une putain de morale : on ne fait pas fumer les adolescents. Ce n'était qu'une question de conscience, il était évident qu'ils faisaient ce qu'ils voulaient en soirée, quand il n'y avait pas d'adulte pour les surveiller. Les buralistes n'étaient pas tous aussi droits dans leurs bottes que Bobby, vendaient au premier venu sans vérifier l'âge de l'acheteur ; de toute façon, il était si aisé de se procurer de faux papiers d'identité. Finalement, elle haussa simplement les épaules et ne répliqua pas. La question était bien plus importante que sa demande, elle voulait savoir quelle relation entretenait l'homme avec son père ; était-il au courant de qui il était ? Est-ce qu'ils se cachaient de peur qu'elle n'approuve pas ce lien étroit ? Elle en doutait, Bobby n'avait jamais arrondi les angles avec elle, s'était toujours montré franc. Elle s'humecta les lèvres, bras croisés en attendant une réponse de sa part, le regard incisif pour montrer qu'elle attendait la vérité ; elle ne voulait pas être épargnée.

    Ça te dérange ? Si oui, j'attends la pizza et je décolle.

    Elle battit des paupières, n'en croyant pas ses oreilles. L'index levé pour arrêter le temps, pour suspendre ses paroles et montrer qu'elle avait à y redire, la stupéfaction se lisait sur son visage. Elle n'était pas choquée par la nouvelle, se moquait bien qu'il puisse fréquenter son père ; au contraire, c'était l'occasion de se rapprocher de Mary, de la voir plus souvent encore. Ce qui lui apportait cet air outré était le reste, l'évocation de la pizza. « — Pardon ? Une pizza ? Tu veux dire qu'il a pas cuisiné ? » Elle avait la réponse à sa question, devait maintenant s'occuper du reste ; dont l'éducation de son propre père. Elle roula des yeux, exaspérée par les manières de son père qui avait mis longtemps à se préparer, mais n'était pas capable de cuisiner. « — C'était bien la peine de l'aider à s'faire beau pour qu'il commande une pizza pour la Saint Valentin. » Elle allait lui en dire deux mots ; il allait l'entendre. Elle avait d'ailleurs envie de demander s'ils avaient choisi une bonne tenue, comment il l'avait trouvé dans ces vêtements qu'elle avait validés avant de partir à sa soirée. Elle lui poserait la question plus tard, voulait d'abord nourrir les curiosités de Bobby.
    Il changeait de sujet, réclamant des détails concernant son retour de soirée. Elle savait qu'il s'intéressait réellement à la réponse, qu'il ne s'agissait pas d'une manière de ne plus parler de ce qui comptait pour ce soir. « — C'était nul, j'vais monter à ma chambre et appeler Mary. Oh, d'ailleurs ... » Les yeux grands ouverts, elle eut comme une illumination en attrapant le téléphone dans la poche arrière de son short. L'appareil dans la main, elle ouvrit la conversation avec sa meilleure amie et enregistra un vocal en gardant le pouce appuyé sur l'écran : « — Tu devineras jamais qui j'viens de trouver chez moi, j't'appelle dans un moment avec une info ... T'es clairement pas prête !  » Elle rangea le téléphone dans sa poche et reporta de nouveau son attention sur Bobby. Elle avait bien des choses à lui demander, à commencer par savoir où était son paternel, si leur relation était sérieuse, s'ils étaient amoureux, et bien d'autres informations qui, pourtant, ne lui serviraient à rien.

    Elle estimait qu'il était venu son tour de le questionner. La cigarette terminée, elle rentra dans la maison en se disant qu'il avait certainement finit sa pause nocturne. Qu'est-ce qu'ils étaient en train de faire, de toute façon ? Puisque son père n'avait pas cuisiné, ils n'étaient sûrement pas en train de dîner. Elle arqua un sourcil en voyant le désordre qu'ils avaient mis, bien qu'un léger ménage ait tenté de masquer le chaos. Elle ne put s'empêcher de sourire en allant jusqu'à la cuisine. Sans quitter Bobby des yeux, elle ouvrit le frigo pour attraper une petite bouteille de jus de fruits. « — Ton mec était pas dispo ce soir ? » Elle ne savait rien de la vie amoureuse de l'homme, mais avait déjà croisé, entendu parler, d'un homme. Les hommes qu'il voyait ne la regardaient absolument pas, et elle s'en moquait pas mal ; sauf qu'aujourd'hui, cela concernait son père. Elle espérait qu'il jouerait cartes sur table, qu'il lui dirait si cette relation n'était pas faite pour durer, mais surtout qu'il le dirait directement à son père. Elle posa la bouteille sur le comptoir et reprit en s'essuyant le coin des lèvres. « — J'sais pas ce qui se passe avec mon père, et ça me regarde pas de savoir qui tu vois à côté. J't'aime bien, t'as toujours été cool avec moi, mais j'tiens à te prévenir que t'as intérêt à pas merder avec lui. Il peut parfois être un peu ... exaspérant, mais il est passé par assez de merde pour pas tomber sur des connards. Lui fais jamais de mal, d'accord ? » Elle adorait se foutre de la gueule de son père et, comme tous les adolescents, il lui arrivait de ne pas être très correcte avec lui ; mais elle l'aimait. Elle s'était toujours montrée protectrice le concernant, surtout depuis le départ de sa mère. Elle tenait à mettre les points sur les i avec lui, même si elle n'en avait pas réellement le droit ; elle n'avait pas à se mêler des histoires de son père, il était assez grand pour se débrouiller seul.

    Elle posa ses deux coudes sur le comptoir et son menton entre ses mains, regardant Bobby en souriant ; maintenant qu'elle avait dit ce qu'elle avait sur le cœur. « — Tu l'aimes bien ? » Elle n'avait pas à demander où se trouvait ce dernier, ayant entendu des pas à l'étage et de l'eau couler. Il était passé à la douche, alors qu'il s'était déjà lavé avant l'arrivée de Bobby. Elle était jeune, mais pas assez innocente pour ne pas comprendre ce qui s'était tramé avant son arrivée.




est-ce d'avoir trop ri,
que leurs voix se lézardent
quand ils parlent d'hier ?
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Bobby Horton
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Bobby Horton
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once you care you're fucked
Rhett l'avait prévenu. Il était question que sa fille aînée revienne dans le courant de la soirée et Bobby s'était préparé à l'éventualité de la croiser. Il n'avait pas eu l'intention de s'éterniser, initialement. Une vague idée de ce qui l'attendrait une fois le psy devant lui, mais guère plus. Quelques échanges physiques, une conversation ou deux, peut-être même qu'ils parleraient effectivement boulot, puis en voiture Simone. Il serait rentré à pas de loup, au mieux sans croiser la gosse, au beau milieu de la nuit. C'était du moins les projets qu'il avait eus en arrivant. Au final rien de tout ce qu'il avait prévu ne s'était passé comme il l'aurait cru. Mais au delà de tout, il y avait ce que ça voulait potentiellement dire. Nier volontairement toutes les implications de leur rencontre nocturne un soir de Saint Valentin, pour ne pas avoir à se dire que ça pouvait être potentiellement la porte ouverte à d'autres rendez-vous. Oui, il avait du plaisir à apprendre à découvrir Rhett. Oui, il y avait plusieurs formes d'intérêt, au delà de l'attrait qu'évoquaient ses sourires, ou la chaleur de ses cuisses. Mais ne pas rester, s'échapper de ses bras au beau milieu était la meilleure manière de refuser les implications. Les on dits. Les problèmes.
Evidemmment, tout bon plan ne peut se passer comme il le devrait. Toute bonne résolution est prise pour partir presque aussitôt en fumée. Evidemment, il avait fallu que Rhett prouve encore une fois qu'il était bien moins lisse qu'il n'y paraissait. Qu'il y ait cet éclat aussi délirant que profondément perdu au creux de ses prunelles. L'ombre de dangers plus gros que l'homme, et ce besoin viscéral de se perdre dans sa colère. Autant d'éléments que Bobby comprenait. Qui agitaient une nouvelle forme d'intérêt sous les mèches châtain. Le genre de mystère auquel Wilma ne cessait de le mettre en garde. A mesure qu'il s'enfonçait sur ce chemin, c'était sa couverture et leur sécurité qui risquaient de partir en fumée.
Mais Bobby étant Bobby, ces considérations avaient été remisées dans cette partie de sa conscience que les endorphines avaient assoupie. La claque du vent frais, celle de la nicotine, n'avaient pas suffi à la faire revenir sur le devant de la scène. Celle de découvrir que la fille de Rhett était arrivée bien plus tôt que prévu non plus.
Celle qu'il s'agisse de Sofia, par contre...

Sofia, la meilleure amie de Marmotte. Un visage rond constellé de tâches de rousseur, un regard clair auquel rien ne semblait jamais échapper. Bobby aimait beaucoup la gamine, savait qu'elle le lui rendait. Mais les circonstances étaient légèrement différentes maintenant que tous les deux savaient que Bobby et Rhett étaient autre chose que juste des collègues. Et l'homme de peine était aussi de secrets. Confronter ces deux pans de son univers pouvait être à double tranchant, il ne le réalisait que trop. Soulagé de se dire qu'il était en terrain presque connu avec la gamine, il n'en restait pas moins prudent. Impossible de savoir précisément quelles étaient les relations entre le père et sa fille. Et maintenant qu'il avait cette dernière sous les yeux, il réalisait qu'il aurait pu se préparer plus tôt à son dilemme. Il aurait suffi qu'il envoie le soupçon de respect qu'il avait eu jusqu'alors aux oubliettes. Un coup d'oeil aux rares photos de famille qui se trouvaient dans le salon aurait pu être la révélation qui l'aurait empêché d'être surpris. Pas que la surprise soit mauvaise. Mais Bobby aurait pu additionner deux et deux sans que les vapeurs de la passion ou de la bière ne soient là pour adoucir le choc.
Et maintenant, Sofia s'ajoutait à l'équation. Rester, ou ne pas rester ? La question se posait encore, avait été déposée entre les doigts graciles de l'ado. C'était parce qu'il l'aimait bien qu'il avait proposé de s'échapper, quand bien même il n'était pas certain de le vouloir. Mais visiblement, ce ne fut pas ce détail qui fit réagir l'adolescente.

Tu veux dire qu'il a pas cuisiné ?

Déstabilisé, il arqua un sourcil. Marqua un temps d'arrêt, cigarette à mi chemin entre le vide et ses lèvres, tandis que la jeune fille roulait des yeux. Ah parce qu'il était question que Rhett cuisine ? Pensée fugace qui ne sortit pas sous la moustache. Parce que l'information fut aussitôt remisée quelque part dans la mémoire de l'ancien pompier. Lui, ça ne l'avait pas choqué outre mesure. Mais s'il prenait un pas ou deux de recul, il pouvait comprendre pourquoi Sofia réagissait de cette manière. La date. La Saint Valentin. L'invitation était-elle plus préméditée qu'il n'y paraissait ? Il ne s'était pas posé la question, mais maintenant que Sofia poursuivait, il eut la réponse qu'il n'attendait pas. Oui. L'ombre d'un sourire s'étira sous sa moustache. Vu sous cet angle, Rhett avait effectivement fait un faux pas. Même s'il lui avait fourni une toute autre forme de repas, ces dernières heures. Il tapota la cendre de sa cigarette par dessus la rambarde, haussa les épaules.

-Tu l'as aidé à se faire beau, hein ? Parce qu'il m'a dit qu'il voulait qu'on parle boulot, quand il m'a invité.

Une information comme une autre, qu'il n'était vraiment pas obligé d'ajouter. Mais après tout, Rhett n'était pas présent. Et la jeune fille en connaissait suffisamment sur lui pour savoir qu'il n'était pas du genre à cacher ce genre de choses. Encore moins si cela pouvait déclencher une situation qui pourrait le faire ricaner dans sa barbe. Après tout, il n'était pas en faute. Si la langue bien pendue de la gamine allait s'agiter, il était certain que ça ne serait pas contre lui.
Une certitude qui ne tarda pas à s'effondrer, après qu'ils eut échangé quelques mots sur la soirée dont elle revenait. Il avait beau être désolé pour elle, il n'eut pas le temps de lui dire. Tout allait toujours trop vite, dans la tête des gamins. Si vite qu'il écarquilla les yeux alors qu'elle y plantait les siens, le doigt posé sur son écran. Et un message à Mary qui le concernait directement, parce que l'adolescente était de suite revenue sur le sujet qui l'intéressait. Il déglutit, fixant chacun de ses gestes. Le téléphone de la discorde enfin rangé dans sa poche, il grommela :

-J'te file 10 balles si tu dis rien à Marmotte, rapport à moi et ton père.

Il avait chaud. Ses mains étaient moites. Homme de secrets, oui, et la perspective que Sofia mette un terme auquel il n'avait potentiellement même pas réfléchi laissait une impression désagréable sur son palais. Il n'en parlait pas souvent à Marmotte, des hommes qu'il voyait. Et si Rhett n'était pas réellement dans la même catégorie que ceux qu'il fréquentait d'ordinaire, pour la bonne raison qu'il était le père de sa meilleure amie, il ne voyait pas pourquoi les choses changeraient. Mais la jeune fille n'en eut cure. Fila directement jusqu'à la cuisine, ses pensées bien plus rapides que celles du forestier. Ecrasant son mégot sur la rambarde, il reprit sa bière et la suivit malgré lui. Il y avait une potentielle crise à endiguer rapidement. S'efforçant à rester stoïque, malgré ses sourcils froncés, il la suivit jusqu'à la cuisine. Profita du bref instant de répit pour jeter son mégot sagement, dans la poubelle. Tira une longue gorgée de bière, l'attention de la gamine de nouveau pleinement sur lui. Elle revint à la charge. Inutile d'espérer changer de sujet, ce n'était même plus considérable.
Un haussement d'épaules.

-On avait tous les deux d'autres projets, à la base.

Et il fut certain que sa réponse serait mal interprétée, aussitôt qu'il l'eut prononcée. Ce n'était que la vérité, pourtant. Le seul qu'elle connaissait était Stuart, et Stuart avait des trucs à faire de son côté. En ce qui concernait Bobby, s'il avait respecté les siens, il serait probablement en train de regarder une rediffusion de match dans son camion en mangeant son sandwich, après avoir pris le temps de bien finir son job. L'invitation de Rhett n'était pas prévue. Mais ça, il n'y avait que les deux hommes qui pouvaient le savoir. Et Sofia embrayait déjà sur autre chose. Le ton plus sérieux de la jeune fille l'interpella. Il comprenait très bien ce qu'elle voulait dire. D'où ça pouvait provenir. N'avait pas une connaissance étendue de leur vie de famille, savait toutefois entre le témoignage de la fille et de son père qu'ils avaient eu une vie assez compliquée. Mais le sang était le sang. Si quelqu'un faisait du mal à quelqu'un de la sienne, il réagirait exactement de la même manière. Déjà accoudé au comptoir, il acquiesça.

-Yes Ma'am.

Cela faisait longtemps que personne lui avait fait ce genre de topo. La dernière fois, c'était le père de sa meilleure amie quand, à l'âge que Sofia avait, il avait demandé l'autorisation formelle de l'amener au bal de promo. Ce que l'homme ignorait c'était que les deux ados s'étaient arrangés pour servir d'argument l'un à l'autre pour ne pas avoir à inviter qui que ce soit. Louisa avait vomi dans le bol de punch pendant que Bobby jouait à touche-pipi avec un quarterback au fin fond du parking. Memories. Mais les circonstances étaient différentes et il appréciait trop la gamine pour ne pas être aussi sérieux qu'elle. Même si la mention à la douleur aurait eu de quoi faire sourire. Encore plus vu les penchants de son père. Oh il n'allait rien lui dire à ce sujet. Encore moins alors que c'était Rhett qui avait été le premier à frapper.
Et même s'il avait quelque chose à dire, il préférait ne pas trop y réfléchir. Encore une fois ce malaise, celui qui lui donnait l'impression que les autres attendaient qu'un terme soit posé sur le grand flou. Lui, il le préférait largement, cet indéfini. Ne rien qualifier directement était l'assurance que s'il fallait couper l'herbe à la racine, quelle qu'en soit la raison, la coupure serait nette et sans bavure. Une réflexion qui ne put aller au bout de son cheminement, le regard lumineux de l'adolescente revenant se poser, amusé, sur sa carcasse. Tu l'aimes bien ? Un frisson. Il détourna les yeux, mal à l'aise. Marmonna :

-T'es bien la fille de ton père, toi.

Un soupir. Il faisait chaud, d'un coup, dans cette cuisine, non ? Une nouvelle lampée de ce qu'il restait du fond de sa bière, longue et mousseuse. Il fit claquer sa langue et, poussant la bouteille vide hors du passage, se pencha devant la gamine. Attitude miroir, les yeux dans les yeux.

-Ecoute, gamine. J'suis très sérieux, pour le deal. On monte à 50 si en plus de ce que je t'ai demandé, tu dis rien de tout ça à ton père.

Soudoyer une gosse n'était pas dans ses habitudes, mais pas au-delà de ses valeurs. Surtout quand il s'agissait de sauver sa peau. Et Sofia n'était pas n'importe quelle enfant. A en voir le pétillement de malice au fond de ses yeux clairs, il y avait fort à payer qu'elle y voyait bien plus clair dans leur petit jeu que les adultes à sa charge le pensaient eux-mêmes. Un point que Bobby avait toujours admiré chez elle. Il était très fier de voir que Marmotte choisissait très bien ses amies. Plus elles étaient malines, mieux c'était pour sa protégée. S'accoudant sur le comptoir, il joignit ses doigts et reposa son menton sur ses mains liées.

-J't'explique pourquoi. Parce que j'aime bien fréquenter ton père, au delà de certaines... qualités indéniables. L'truc c'est que de un, c'est tout frais, de deux, c'est même pas sensé s'faire. Donc pour l'instant on va mollo, on s'amuse bien, et on dit rien à personne. Parce que la seconde où ça s'ébruite, vu que c'est plus ou moins l'gars qui m'paie à passer la serpillère dans son bureau jusqu'à la fin de ma mission, on est dans la merde. J'perds mon taf, et ma partenaire colle un procès au cul de Rhett pour abus de pouvoir au mieux, un paquet d'autres charges au pire. T'as déjà croisé Wilma. Tu sais qu'elle est retorse. Bah tout ça là ?

Ce disant, il se pointa de l'index, puis la cuisine, puis la direction approximative vers laquelle passait le bruit des pas de Rhett à l'étage.

-... Tout ça elle en sait rien. Y'a que nous trois dans la confidence, et je préférerais vraiment que ça le reste. Vous avez vos qualités, les Walters, même si vous posez vraiment beaucoup de questions.

Il lui coula un clin d'oeil de connivence. La balle était dans le camp de Sofia, comme elle l'avait été depuis le début de cette conversation. Bobby passa la main sur la poche arrière de son jean pour attraper son porte-feuille. Ses doigts ne palpèrent rien de plus que la réalisation qu'il l'avait laissé dans son pickup. Il n'y avait pas que Rhett qui s'était rendu présentable pour cette soirée "boulot". Impossible de lui glisser les 50 dollars du deal, alors il tendit son autre main en direction de la jeune rousse :

-Si tu serres ma main, t'as les sous la prochaine fois qu'on se voit. T'as ma parole.

Oserait-elle ? Elle était futée, en plus d'être pleine de ressource. Rien ne lui garantissait qu'elle ne tente pas de négocier la valeur à la hausse. Mais en même temps, elle était aussi assez intelligente pour comprendre les raisons qu'il avait glissées sur la table. Ce n'étaient pas toutes les raisons qui impliquaient qu'il reste aussi évasif que taiseux, en particulier sur le lien qui l'unissait à Rhett, mais Sofia en savait à présent suffisamment pour comprendre qu'en parler pouvait avoir de lourdes conséquences.
Bobby espérait juste une chose, quelle que soit la décision de la rousse. Qu'elle la prenne vite, parce qu'il entendait déjà les pas de Rhett se rapprocher, maintenant qu'il redescendait l'escalier. Dans quelques minutes, il trouverait son amant en pleine négociation avec la chair de sa chair. Le genre de spectacle auquel personne ne pourrait s'attendre.
Et un tout autre type de sac de noeuds en perspective.


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    Sofia avait parfois du mal à comprendre pourquoi les adultes semblaient parfois si aveugles concernant des points qui les concernaient pourtant de très près. Elle aurait juré, en parlant à son père plus tôt dans la soirée, que ce dernier prévoyait un rendez-vous romantique ; la date du jour aidant dans cette direction. Pourtant, la surprise se lisait dans le haussement de sourcil que Bobby lui adressa en réponse à son questionnement. Il aurait dû cuisiner, selon elle, si ce n'est l'inviter au restaurant pour une soirée en bonne et due forme. Les galipettes qu'avaient faites, d'après elle, les deux hommes avant son arrivée pouvaient apporter une réponse à la question : pourquoi ne pas avoir réservé une jolie table, dans un restaurant de la ville ? Mais elles ne disaient pas pourquoi Rhett avait apporté tant de soin à sa tenue, à son apparence. Il ne prenait pas ce mal lorsqu'il s'agissait de Bernard, du moins elle n'en avait pas l'impression. Elle en était à se demander si son père n'avait pas prévu de demander cet amant en mariage tant il avait insisté pour savoir ce qui lui seyait le mieux.

    Tu l'as aidé à se faire beau, hein ? Parce qu'il m'a dit qu'il voulait qu'on parle boulot, quand il m'a invité.

    Le regard plongé dans le sien, elle avait – à son tour – arqué un sourcil, d'un air qui signifiait : et tu l'as cru ? t'as mis cette chemise pour travailler ? Il fallait tout faire lorsque les parents étaient dans l'équation ; passé un âge, ils redevenaient des enfants, et les adolescentes devaient prendre le relais pour qu'ils ne fassent rien de travers. Et qui s'occuperait de Bobby pour en faire de même ? Mary vivait bien trop loin, elle ne venait pas assez souvent pour lui montrer la voie. Et elle, avait-elle une quelconque légitimité à le traiter comme s'ils étaient proches, comme s'il n'était pas que l'oncle de sa meilleure amie, mais comme son propre oncle ? Il fallait bien que quelqu'un s'y colle, et son amie ne serait d'aucune aide alors que Bobby lui demandait de garder le secret. Pourquoi ? Mary n'avait jamais eu l'occasion de bien connaître Rhett, ce dernier étant fréquemment absent quand les filles s'enfermaient dans la chambre de Sofia pour écouter de la musique en tournant les pages de magazines. Ils s'étaient croisés, bien sûr, le psychiatre voulant toujours savoir avec qui sa fille passait son temps, mais n'avait pas vraiment pris le temps d'apprendre à la connaître. Ce n'était pas qu'il s'en moquait, plutôt qu'il avait toujours autre chose à faire, et qu'il avait l'impression de déranger quand il s'approchait trop près de sa fille et de son cercle d'amis. Il n'y avait donc aucune raison de ne pas être Mary au courant de la liaison qu'entretenaient les deux hommes. Elle ne répondit donc pas, en disparaissant à la cuisine.

    La proposition ne recevrait aucune réponse pour l'heure, pas alors que Sofia sautait déjà sur une autre question. Elle se moquait des hommes – et rares femmes – que son père fréquentait, mais était excitée d'apprendre que celui de cette Saint-Valentin était connue d'elle seule. Pourtant, à quoi servaient les secrets s'ils ne pouvaient être partagés avec une meilleure amie ? Rebondir sur l'affection que portait l'homme à son père était donc plus intéressant ; du moins en théorie. La remarque sur le réalisateur que Bobby fréquentait passa à la trappe, autant que la réponse à son semblant de menace qui lui fit seulement hocher la tête. Ils n'avaient pas besoin de s'y attarder, maintenant qu'elle avait ses réponses. Il lui faudrait tout de même savoir si son père, lui, savait qu'il n'était pas exclusif à l'autre homme. La réponse que l'oncle de Mary donnerait à sa dernière interrogation serait alors décisive. T'es bien la fille de ton père, toi. Elle ne pouvait savoir s'il s'agissait d'un compliment ou non, mais à en juger par le contexte, ça ne devait pas en être un. Elle fit un sourire innocent en battant doucement des paupières, comme si une auréole pouvait apparaître au-dessus de sa tête.

    On monte à 50 si en plus de ce que je t'ai demandé, tu dis rien de tout ça à ton père.

    La demande de ne rien dévoiler à sa meilleure amie ne l'avait pas tant étonnée ; après tout, peut-être qu'il ne voulait pas que Mary en sache trop sur ses fréquentations, et elle pouvait comprendre pourquoi : même si elle n'était pas d'accord. Par contre, pourquoi ne pouvait-elle pas dire à son père qu'elle connaissait Bobby ? Ce dernier dû s'en apercevoir, puisqu'il reprit la parole avant qu'elle n'ait pu remettre de l'ordre dans ses pensées et élaborer une réplique adéquate. Parce que j'aime bien fréquenter ton père, au-delà de certaines... qualités indéniables. Elle fit une grimace, la langue légèrement tirée, ne voulant rien savoir de ces qualités, et braqua de nouveau son regard sur lui en attendant la fin de son laïus.
    Elle savait qu'il n'avait pas tort, que le mieux était que la situation ne soit pas connue de trop de monde, mais elle se sentait tout de même frustrée de ne pas pouvoir dévoiler ce qu'elle savait. Elle n'accepta pas en des termes précis pour le moment, se contentant de poursuivre sur sa lancée comme si cela pouvait faire changer Bobby d'avis. « — C'est dommage, j'aurais pu être utile, par exemple en lui demandant ce qu'il pense de toi, si tu fais battre son petit cœur ou pas. Ou même faire tes louanges en enfonçant Bernard, il prend toujours à cœur mon avis, et celui de mes frères. » Elle fit une nouvelle grimace, de dégoût cette fois-ci, en prononçant ce prénom. Ce n'était pas qu'elle ne l'aimait pas, mais elle pensait qu'il n'était pas fait pour son père, que ce dernier méritait mieux que ce snob qui finirait par l'ennuyer. Elle préférait voir Bobby dans son périmètre, plutôt que cet homme qui ne cessait de lui demander si elle avait fait ses devoirs. C'est bon, on a compris que t'étais instit', lâche-nous.

    Elle allait poursuivre, lui demander bien des choses supplémentaires pour qu'il change d'avis et trouve un moyen de mettre tout le monde au courant sans avoir à braver tous ces défis. Mais elle savait que le temps lui était compté, les pas se rapprochant dans le couloir du premier étage, son père n'allait plus tarder. « — C'est d'accord je dis rien, mais je veux pas de ton argent ; garde-le pour inviter mon père à dîner. Et j'accepte juste parce que c'est mignon. Vous vous voyez malgré tous les dangers que ça implique, ça prouve vraiment que vous vous plaisez, et j'veux que mon père soit heureux. » Et si Bobby pouvait l'être aussi, c'était un plus appréciable. Elle leva la main pour serrer celle de l'homme, et se retint d'ajouter quelque chose en voyant la silhouette de son père apparaître en haut de l'escalier. Elle relâcha rapidement la main de Bobby et croisa les bras contre son buste. « — Roméo t'aurais pu faire à manger, c'est quoi ces manières ? Et où est passée la tenue qu'on a choisi ensemble ? » Rhett descendit les escaliers d'un pas hésitant, sentant bien qu'il arrivait dans une zone hostile depuis le retour de sa fille. Les vêtements ayant subi des dommages dans la bataille des corps, Rhett les avait directement mis au sale et avait enfilé un simple jean avec un tee-shirt rouge ; peut-être, inconsciemment, pour être assorti à l'autre homme.

    Il vint se poster derrière Sofia et posa les deux mains sur les épaules de cette dernière en regardant son amant d'un air désolé. « — J'ai pas eu le temps, et j'ai ... renversé de la bière sur ma chemise. Ta soirée était si décevante que ça que t'es déjà rentrée ? » Sofia leva les yeux au ciel, n'en croyant pas un mot, mais elle n'insista pas afin de ne pas mettre son père trop mal à l'aise en présence de Bobby ; cela ne l'aurait pas dérangé avec un autre, mais elle voyait les efforts que le psychiatre mettait dans cette relation et ne voulait pas être un obstacle de plus entre eux. Elle haussa alors les épaules pour montrer qu'elle abandonnait cette bataille, et leva la tête pour regarder Rhett. « — C'était pourrave, j'vais monter appeler Mary pour m'plaindre, t'en fais pas. Mais tu nous présentes pas ? » « — Si,  pardon, Sofia je te présente Bobby, Bobby voici Sofia, ma fille. Si elle t'a menacé avant que j'arrive, s'il te plaît ne porte pas plainte, elle plaisantait. » Il sourit et ébouriffa les cheveux de la petite, plaisantant à son sujet ; mais pas totalement. Il connaissait assez sa fille pour savoir qu'elle n'avait pas la langue dans sa poche, et en venait à se demander de quoi ils avaient parlé avant son arrivée. « — Arrête, t'es chiant ! C'est bon j'vais dans ma chambre. J'vais mettre mon casque pour pas vous entendre, j'suis déjà assez trauma comme ça à cause d'internet. » Elle commença à monter les marches sans se retourner, puis lança un enchantée bobby, une fois en haut de l'escalier. « — Travaillez bien ! » Elle sourit et s'enfuit vers sa chambre dont elle ferma la porte. Rhett prit une grande inspiration, laissa échapper un léger ricannement, d'un air gêné : « — Désolé, j'espère qu'elle a pas été pénible. Elle est adorable, juste un peu ... adolescente. »




est-ce d'avoir trop ri,
que leurs voix se lézardent
quand ils parlent d'hier ?
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Bobby Horton
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once you care you're fucked
Il avait toujours bien aimé Sofia. Et même si la situation n'était pas enviable, s'il aurait préféré garder jalousement ses petites sauteries avec Rhett sous cape, il était rassuré. Il aurait pu tomber sur n'importe quelle gamine, mais que ce soit celle-là en particulier, il la connaissait. Elle avait une bonne tête vissée sur ses épaules. Intelligente, rusée mais humaine avant tout. Des qualités qu'elle lui prouvait encore alors qu'ils négociaient maintenant les clauses de son silence. Ce ne fut pas tant les arguments qu'elle lui sortit qui le firent sourire. Bon, la possibilité qu'il ait éprouvé une certaine fierté en la voyant grimacer lorsqu'elle mentionna le fameux Bernard n'y était pas pour rien non plus. Après tout, voir que la jeune fille réprouvait le spécimen était très flatteur. Et même au delà de ça, il était parfaitement d'accord avec sa vision de l'individu. Lui aussi ne le portait pas dans son coeur. Avec ses cheveux, avec sa façon de ne pas voir les petites mains qui nettoyaient après lui, avec cette voix de velours et cet accent britannique qui s'ourlaient autour de conversations qui étaient aussi chiantes qu'impossibles à suivre. Voir que Sofia partageait un avis similaire voire proposait de lui mettre des bâtons dans les roues, c'était avoir une alliée de poids dans cette histoire, quelle qu'elle soit, avec Rhett.
Mais il n'y avait pas que pour ça qu'elle parvint à le faire sourire. C'était cette manière qu'elle avait de parler de son père. Ces mots, planqués dans les silences entre chaque phrase. Ce regard un peu plus lumineux que d'ordinaire, cette expression sur son visage quand elle parlait de lui. Bobby ne connaissait de la relation du père et de sa fille que ce que chacun pouvait bien lui dire. Mais le regard des deux était le même, quand ils parlaient de l'autre. Le regard doux, tendre, de celui ou de celle qui tient profondément à l'autre.
C'était ça, qui le faisait sourire. Toute aussi distante que Sofia devienne avec l'adolescence, elle faisait sincèrement attention au bonheur de son père. Ne le lui montrait pas, ne l'avouait pas, agissait plutôt qu'en parler sans rien faire. Et rien que pour ça, il ressentait un léger pincement au coeur. Est-ce qu'il avait réellement sa place entre ces murs, au milieu de tant d'amour ? Il était comme un loup dans la bergerie, venu chercher ses indices, venu se perdre dans la chaleur de Rhett sans vraiment se douter des conséquences. Sauf qu'elles étaient là, à présent, ces conséquences. Dans le regard doux de Sofia, alors qu'elle parlait du bonheur de son père.

Il hocha lentement la tête quand elle énonça ses termes. Ne saurait jamais s'il rendrait vraiment Rhett heureux, mais c'était un deal qu'ils se faisaient, pas une promesse. Ca ne l'empêcherait pas d'essayer, pendant le temps où les deux hommes fricoteraient. Serra la main de la jeune fille avec la même sincérité dont elle faisait preuve. Ils avaient toujours été sur le même terrain, tous les deux. Ce n'était pas ce soir, malgré les circonstances, que cette relation changerait. Et peut-être qu'il se servirait de ces fameux 50 dollars pour amener le psychiatre au restau, qui sait. Le monde était construit de peut-être, encore plus maintenant qu'elle avait résumé leurs intentions sous un tout autre point de vue.

Adouci, lorsque Rhett approchait enfin de la cuisine. Les mains déjà éloignées avant qu'il ne les voit, et leur deal secret qui le resterait. Bobby s'accouda sereinement au comptoir, se tournant dans la direction de son amant. S'autorisa un coup d'oeil le long de sa nouvelle tenue, un jean et un t-shirt rouge qui mettaient toujours aussi bien en valeur l'homme, malgré leur simplicité. Appréciable. Très. Il n'en dit rien, laissant père et fille deviser sereinement. Meuble parmi les meubles, et juste un haussement de sourcil insistant pour bien marquer chacune des accusations de Sofia. Il était et serait naturellement de son côté. Croisa une paire d'immense yeux marrons qui étaient bien plus piteux qu'il ne l'aurait cru. Pour une fois, son regard avait l'air plus sincère que ses paroles. Encore plus alors qu'il sortait une excuse si vaseuse que Bobby pouffa malgré lui. Ce dernier étouffa rapidement son ricanement dans la bouteille de bière vide, faisant semblant de la boire. Evidemment, Sofia ne s'y ferait pas prendre. Mais la bataille qui avait lieu dans cette cuisine, toute aussi bénigne qu'elle soit, n'était pas la sienne.
Dans tous les cas, son silence prouvait bien qu'il était du côté de la rousse. Rousse qui relança les hostilités, hostilités auxquelles Bobby haussa un sourcil appuyé en direction de Rhett, puis de Sofia. Il attendait son signal. Allaient-ils jouer le jeu de ceux qui ne se connaissaient pas, ou celui de ceux qui se connaissaient déjà ? La balle était dans le camp de la jeune fille, et il était tout disposé à suivre la version qu'elle servirait. Leva sa bière dans la direction de sa comparse pour la saluer officiellement, et attendit son signal pour adopter son propre rôle. Il ne tarda pas à s'imposer, Sofia jouant aux ingénues alors qu'elle filait vers l'étage. Une lueur amusée s'alluma dans le regard de son allié. Ils joueraient donc à ceux qui ne se connaissaient pas.

-Enchanté, gamine.

Assez fort pour qu'elle l'entende, pour qu'elle entende aussi qu'ils jouaient au même jeu. La porte claqua sur une mention au travail qui était tombée plus tôt dans la cuisine, entre les deux alliés. Une insistance qui raviva la lueur au fond des yeux de l'homme de peine. Il fut même surpris que Rhett ne rebondisse pas directement dessus, mais le soupir qu'il reçut en réponse le conforta dans l'idée qu'il était juste fatigué par les événements passés.

-J'l'aime bien, elle a l'air futée. Et elle pose autant de questions que son père.

Il se désolidarisa finalement du comptoir pour se diriger tranquillement vers le frigo. Tira la porte puis deux bières du réceptacle, décapsula ces deux dernières avec sa chemise tout en refermant la porte d'un coup de hanche. Revenant vers Rhett, il lui tendit un des flacons. Fit tinter le sien contre celui du psychiatre avant de s'en offrir une nouvelle rasade, restant non loin de lui. D'aussi près, il pouvait aisément sentir l'odeur de son shampooing comme celle de son gel douche. Ses cheveux encore humides, en bataille, lui allaient un peu trop bien. Bobby fit claquer sa langue en posant sa bouteille de bière contre le comptoir. Ses mains virent facilement se nicher sur les hanches de son amant.

-Elle m'a aussi dit un paquet de trucs très intéressants... Alors comme ça, il paraît que tu t'es fait beau pour ce soir ?

Les informations que Sofia avaient coulées dans ses oreilles étaient des armes potentielles dont il comptait bien se servir. Ses mains cajolèrent les poignées d'amour de l'autre homme, se faufilèrent sous le vêtement pour y retrouver la peau fraîche. Proches au point de pouvoir sentir le souffle du brun contre son visage, il continua:

-Evidemment, elle m'a demandé ce que je foutais ici. Et évidemment, elle m'a pas cru quand j'ai dit que j'étais là pour le boulot. J'pense que ton excuse de la tâche de bière a pas pris non plus.

Ses mains continuèrent leur chemin le long de la peau de l'autre homme, parfaitement à leur place. A bien des égards, il était parfaitement où il le devait, ce soir. Aurait prétexté devoir filer si Sofia avait montré la moindre gêne, mais ce n'était pas le cas. Au contraire, le fait que la jeune fille semble approuver ce type de rapprochements apportait encore plus d'eau à son moulin. Il en profita lâchement, approcha ses lèvres de celles de Rhett pour les lui refuser avant de les couler vers sa tempe. Susurra contre son oreille :

-Par contre ta fille elle a raison. Des pizzas alors que t'aurais pu me faire à bouffer, c'est honteux. Tu vas avoir du taf pour te faire pardonner une erreur pareille.

Ses mains coururent le long de son dos, échappèrent au carcan du t-shirt rouge pour se faufiler au creux des reins du psychiatre. S'y attardèrent un instant, aguicheuses, avant que Bobby finisse par les enlever. Recula de deux pas pour s'installer sereinement au comptoir de la cuisine, l'air de rien. Il reprit sa bière pour en siroter une gorgée, un sourcil narquois levé dans la direction de son amant. Techniquement, Rhett l'avait déjà nourri deux fois. Une toute autre forme de faim restait une faim malgré tout. Et sur cet aspect, Rhett avait déjà fait preuve de suffisamment de générosité. L'homme de main tourna de nouveau son regard vers le psychiatre. Une question lui brûlait les lèvres, sans qu'il ne sache comment l'articuler. Sofia, il la connaissait d'une toute autre manière. La jeune fille lui avait même confié ses inquiétudes quant à sa capacité à rendre son père heureux ou non. Mais elle était là, l'interrogation. Le père et sa fille semblaient vivre deux vies parallèles, tout en se rejoignant sans réellement le mentionner. Se les disaient-ils vraiment, ces mots qui semblaient si silencieux ?
Il finit par prendre une inspiration, se lança. Ce n'était ni le lieu, ni sa place, mais il poserait quand même la question. Même s'il s'attendait déjà à l'une de ces parades dont le psychiatre avait le secret, quand les sujets s'approchaient d'un peu trop près de tout ce qui le touchait directement. Ca ne coûtait pourtant rien de demander :

-Elle a l'air de pas mal se soucier de ton bonheur, ta fille, tu l'sais ? Je sais, c'pas vraiment ma place de dire ça et elle me l'a pas dit directement, mais ça s'sent, ces choses là. Elle voulait savoir ce qu'on était, genre, si nous deux, y'avait un truc. C'du sérieux pour toi, ça ?

Une autre question était tombée, avec la première. Ce n'était pas seulement la relation entre les deux qui interrogeait Bobby, c'était aussi cet ensemble qu'il désigna avec le fond de sa bière. Passant de Rhett, à lui, à un cercle qui les englobait tous les deux. Sofia avait planté cette graine de culpabilité infime, au fond de son coeur. Celle qui lui faisait se dire que peut-être qu'au fond, il risquait de casser quelque chose en agissant comme il le prévoyait. Quelque chose bien au-delà de ce que lui-même envisageait.


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Rhett Walters
- from chagrin to folie meurtrière -
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-- once you care, you're fucked. ft. @bobby horton
    Les mains dans le fond des poches, Rhett regarda sa fille monter les marches de son pas lourd, comme si elle portait le poids du monde sur ses maigres épaules ; n'était-ce pas l'impression de tous les adolescents ? Le sourire qu'il affichait en l'observant était plus sincère que ceux qu'il offrait à longueur de journée dans son cabinet. Il était si fier de sa fille, de tous ses enfants d'ailleurs. Ils avaient beau ne pas toujours être d'accord, devoir parfois faire des concessions à cause de l'absence de leur mère, ils finissaient toujours par se retrouver après une boutade, un clin d'œil, ou un trait d'esprit. Il espérait que sa présence n'ait pas refroidi les ardeurs de son invité, et qu'il n'avait rien contre les enfants. J'l'aime bien, elle a l'air futée. Il ne put s'empêcher de ressentir une forme de soulagement en l'entendant se prononcer sur la question. La raison de ce sentiment vif était inconnue ; en quoi l'avis de son amant concernant sa fille pouvait lui être si important ? Bobby n'était qu'un rendez-vous professionnel au mieux, charnel au pire. Il plissa pourtant les lèvres et hocha la tête pour lui montrer qu'il l'avait entendu, qu'il était d'accord : c'était une petite futée.
    Il suivit son compagnon du regard, accepta avec plaisir la bière offerte. Il n'attendit pas avant de la porter jusqu'à ses lèvres pour en boire plusieurs longues gorgées. La douche lui avait fait un bien fou, la fraîcheur de la bière était une sucrerie de plus qu'il ne comptait pas refuser.

    Alors comme ça, il paraît que tu t'es fait beau pour ce soir ?

    Il se laissa entraîner contre lui, abandonné entre les mains qui parcouraient ses hanches comme pour y trouver de l'or. Le contact de ses doigts contre sa peau fraîche le fit frissonner, il se serra alors un peu plus contre lui à la recherche de son toucher. Il ne pensait pas que Bobby reviendrait si rapidement vers lui, fut ravi de constater que sa rencontre avec Sofia ne l'avait pas fait fuir. Il posa une main contre le torse de son camarade, la bouche tordue en un sourire espiègle en répondant à sa remarque. « — Pourtant c'était la vérité, t'es là pour le boulot, pas vrai ? » Il dut prendre sur lui pour ne pas rompre la distance qui séparait leurs lèvres. « — C'est normal que je m'apprête pour un rendez-vous professionnel, j'ai une réputation à maintenir. Et sauf ton respect, il me semble que cette chemise rouge n'a rien d'innocent. » Le bout de ses doigts taquina légèrement le tissu du vêtement, tout près des boutons. La frustration de ne pas pouvoir plonger contre sa bouche fut remplacée par un frisson d'anticipation en l'entendant susurrer à son oreille. « — J'ai déjà commencé à me faire pardonner, non ? Et puis, si j'avais cuisiné, cette soirée aurait plus ressemblé à un rendez-vous galant qu'à une soirée de travail. » Le regard sage se planta dans celui de Bobby, il se mit à battre des cils comme l'avait fait Sofia quelques minutes en arrière. Il resserra ses doigts autour de la bouteille en savourant toujours la fraîcheur qui en émanait, alors même que le vide que Bobby laissa en se désolidarisant de lui avait installé un nouveau froid sur ses épaules.

    Il appuya son autre main sur la table de la cuisine, campé sur une hanche en l'observant. Il ne s'attendait pas à ce qui vint ensuite, que ce soit l'évocation des sentiments de sa fille, à cette question qui tomba si brutalement entre eux, qu'il aurait pu s'en étouffer. Aucun moyen de retenir son expression de surprise, incapable de ne pas être soufflé par la violence de ce qui s'imposa à lui. Ils n'en avaient jamais discuté jusqu'ici, comme si leur situation avait été logique dès le début, depuis ces baisers échangés dans la cabane du forestier, ces moments partagés alors que ce dernier lui avait sauvé la vie dans les bois. Une relation qui n'en était pas une, qui n'était que la purgation de leurs désirs, à trop se chercher depuis la première fois qu'ils s'étaient vus. Ils se plaisaient physiquement, cela se voyait comme le nez au milieu du visage ; de plus, Rhett pouvait avouer qu'ils formaient une belle équipe dans les ébats charnels. Pourtant, est-ce que ces quelques données étaient suffisantes pour réfléchir plus loin ?
    Probablement pas. Rhett avait plusieurs visages qu'il voyait dans ce genre de rendez-vous où rien ne comptait sinon le corps de l'autre. Rien de sérieux, seulement du bon temps sans jamais sortir de l'anonymat des chambres à coucher, des motels. Bernard était différent, il était celui qui se rapprochait le plus d'une relation sérieuse, un des seuls qu'il avait déjà présentés à ses enfants, et avec qui il était sorti officiellement. Alors pourquoi ce n'était pas lui qui était chez lui ce soir de Saint-Valentin ? Pourquoi en attrapant son téléphone, c'était le numéro de Bobby sur lequel il s'était arrêté sans trop y réfléchir ?

    Il était resté silencieux bien trop longtemps pour que ça ne paraisse pas suspect, il devait dire quelque chose. Le corps parlant avant la bouche, il haussa les épaules en regardant un point invisible derrière l'autre homme. « — Comme si ça pouvait marcher toi et moi ! J'suis bien trop intense pour toi. » Et pourquoi pas ? La mine qu'il affichait était en contradiction avec ce qu'il venait de dire, mais il ne pouvait pas s'en apercevoir. « — Ma vie est bien trop compliquée pour que je pense à une ... relation sérieuse avec qui que ce soit. Ma vie est dangereuse, instable, et je- J'pense que si les choses avaient été différentes, t'aurais été un premier choix. » Comme si ça pouvait adoucir ce qu'il venait de dire. Et d'un autre côté, c'était bel et bien la vérité. « — J'veux dire, tu nous vois sortir ensemble ? » Il leva les yeux au ciel comme si l'idée était ridicule, mais le ricanement montrait combien il était déstabilisé.

    Il mit de la distance entre eux sans s'en apercevoir, faisant le tour de la table comme pour ériger une barrière derrière laquelle se cacher. Il termina sa bière d'un coup et la posa sur la table en changeant très rapidement de conversation. « — Alors, cet ami ? Comment puis-je lui venir en aide ? Je dois en savoir plus pour être utile. Quand a eu lieu son traumatisme, par exemple ? » Il releva le regarde en entendant la sonnette de la porte retentir, soupira et se dirigea vers l'entrée sans prononcer de parole supplémentaire. Il paya le livreur en laissant un pourboire puis referma la porte en portant les pizzas de son autre main. Il revint à la cuisine et posa la nourriture sur la table. « — J'savais pas ce que t'aimais, donc j'en ai pris deux. » Il était gêné depuis que la question était tombée entre eux, et étrangement nerveux. Une forme d'énervement, de frustration qui lui faisait serrer les dents. L'envie de lui balancer qu'il avait tout gâché avec sa question à la con. 




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