Revenir en haut Aller en bas


AccueilAccueil  Dernières imagesDernières images  RechercherRechercher  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  

Le deal à ne pas rater :
Jeux, jouets et Lego : le deuxième à -50% (large sélection)
Voir le deal

Partagez
 

 have we been cursed ? (bobby)

Aller en bas 
Susan Love
- only sue can judge you -
Susan Love
- only sue can judge you -
damné(e) le : o12/06/2019
hurlements : o2489
pronom(s) : oshe/her.
cartes : o(av/icons/cs) fürelise (sign) tucker.
bougies soufflées : o39
have we been cursed ? (bobby) Empty

-- have we been cursed ? ft. @bobby horton
    Elle avait troqué ses talons contre des chaussures plus confortables pour s'enfoncer dans les entrailles de la forêt. Le chemin jusqu'à la ferme était semé de ravins, d'écorces et de sentiers boueux, mais c'était également le cas pour se rendre chez un de ses plus chers amis. Bobby. La porte lui serait ouverte à coup sûr, l'offrande liquide dans sa main en attendant de rejoindre son futur propriétaire. Elle avait choisi une bouteille qui plairait assurément à son ami, experte du genre d'éthanol au fond duquel il était le plus susceptible de se perdre avec elle. Elle lui avait envoyé un message dans la matinée, en apprenant qu'une réunion venait d'être repoussée ; elle n'avait donc pas à se lever le lendemain matin et n'aurait à rejoindre son bureau que bien des heures plus tard. L'occasion en or pour faire un saut dans l'insouciance et redevenir, le temps d'une soirée, la jeune femme marrante qu'elle ne se permettait de montrer qu'à une poignée d'individus. Le pack de bières dans son autre main servait de balancier, l'empêcherait de perdre l'équilibre au cas où un obstacle la ferait trébucher ; c'était l'explication qu'elle donnait, d'un ton rieur, chaque fois qu'on lui faisait remarquer qu'un type d'alcool suffisait pour une soirée.
    Les deux présents dans les mains, elle évoluait doucement jusqu'à la propriété de l'ancien pompier, faisant attention de ne pas coincer le bas de son pantalon dans une ronce qui aurait obstrué son chemin. Il lui fallait parfois y donner des coups de pied, s'y acharner comme si les branchages avaient proféré des insultes à l'encontre de sa mère, pour pouvoir passer. Et si elle prenait ce chemin, plus difficile, moins accessible, peu intuitif, c'était afin d'être le plus discrète possible. Elle ne voulait pas être vue dans l'hypothèse où un homme de la ville viendrait à sortir de l'habitacle dans lequel se trouvait son ami. Elle avait bien trop d'ennemis pour se permettre de leur donner une opportunité de l'atteindre en visant la cabane, un de ses seuls havres de paix depuis des années. Elle ne voulait faire courir aucun danger à Bobby, n'avait pas confiance en ceux que ce dernier pouvait ramener chez lui ; le cerveau d'un homme était placé bien trop bas pour être fiable, celui de son ami ne faisait pas exception selon elle.

    Lorsqu'elle arriva devant la porte, elle était en avance. La joie de laisser tomber sa robe de juge, d'abandonner ses talons sur le bois de son meuble à chaussures, était trop forte pour qu'elle ne soit capable d'attendre. En quittant le tribunal, elle n'avait fait qu'un arrêt rapide chez elle pour changer ses chaussures, et avait directement pris la route de la forêt. Elle ne s'était pas demandé si Bobby serait prêt à la recevoir, pas même s'il serait chez lui, ce n'était pas son problème ; il avait intérêt d'être là, sans quoi il recevrait un message assassin pour lui rappeler de la retrouver sans plus attendre. Elle avait besoin de parler, sans plus tarder. Elle frappa deux coups à la porte, leva la bouteille en l'air en voyant la porte s'ouvrir. Elle ne prit pas la peine de voir s'il était seul en s'engouffrant par l'ouverture, lâchant rapidement. « — Je sais, je suis en avance, mais il fait bien nuit quelque part sur terre, pas vrai ? » Elle fit comme chez elle en allant droit vers le frigo, le carton de bière se déchirant déjà sous ses doigts alors qu'elle les plaçait dans le frigo en faisant attention de ne rien faire tomber. La nourriture humaine qui se trouvait à l'intérieur l'aurait presque fait grimacer en poussant quelques boîtes sur le côté.
    Un travail de rangement qui ne dura que quelques secondes avant qu'elle ne se redresse en abandonnant le carton sur la petite table. Elle passa une main dans ses cheveux en le regardant enfin : « — Tu m'as abandonnée pour la Saint Valentin, c'est la soirée parfaite pour te faire pardonner. » Il ne lui devait pas de l'accompagner pour cette soirée censée se passer aux bras d'un être aimé, mais elle avait eu besoin de lui malgré tout. Morgan était en déplacement pour cette fête, un rendez-vous qui lui avait été impossible d'annuler et sa femme ne lui en avait pas voulu pour ça ; mais malgré le besoin d'indépendance qu'elle exprimait souvent, elle aurait aimé avoir de la compagnie. Elle n'avait pas voulu déranger Marlon, réticente à l'idée qu'il ne se contente que de lui conseiller de passer la soirée avec son meilleur ami et associé. Susan n'avait pas voulu y penser, trop affolée à l'idée de faire ce premier pas qui lui reviendrait, encore, en plein visage comme un retour de flamme.

    La Saint Valentin était une fête difficile pour elle, son alliance l'empêchant de trop s'amuser et l'absence de son mari ne laissant chez eux qu'un vide qu'elle ne voulait pas affronter en cette période. Même au Foyer l'air était différent, les individus qui venaient de l'extérieur offrant une fleur ici et là à ceux qui n'avaient jamais entendu parler de cet évènement. Elle n'avait même pas essayé d'en parler à Darius, sachant que ce dernier était susceptible de se laisser entraîner dans cette tradition pour les beaux yeux de sa gorgone. Elle s'était donc sentie seule ce soir-là, effroyablement seule, malgré le monde qui avait peuplé le bar dans lequel elle avait passé une bonne partie de cette soirée de février. Elle avait envoyé un message à Bobby, mais n'avait reçu aucune réponse en retour, ce qui avait réduit à néant son espoir d'avoir un camarade pour boire à ses côtés. « — T'étais avec ton animateur radio ? » Elle revint de la petite cuisine pour venir déposer un baiser sur la joue de Bobby, de quoi saluer son ami en bonne et due forme. « — Je l'ai entendu à l'antenne le lendemain matin, il avait l'air bien fatigué ; si c'est toi qui lui as fait ça, je crois que t'y es allé un peu fort. » Elle traina les pieds jusqu'au canapé, s'y laissant tomber sans aucune grace, enfin ravie de pouvoir se comporter comme bon lui semblait, loin de tous ceux qui auraient pu vouloir en dire quelque chose. Elle n'avait pas à être compétente aux yeux de Darius, pas même respectable aux yeux du tribunal, et loin de l'élégance qu'elle affichait face à Donald ou son mari. La tête tournée dans la direction de l'ours, elle fit une moue suppliante : « — Tu me sers un verre et tu ramènes tes fesses ici ? J'ai tellement de choses à te raconter ! » Elle leva les doigts en l'air après chaque énumération, comptant le nombre d'aventures lui étant arrivées. « — J'ai échappé à un attentat au Tartarus, j'ai sauvé la peau d'un avocat et un journal veut mon témoignage au sujet d'une enquête, j'ai rendez-vous dans quelques semaines avec un reporter. Mais avant de parler de tout ça, j'ai besoin d'en savoir plus sur ... ça. » Elle leva le doigt et montra le cou de son ami, d'où étaient visibles quelques marques qui avaient commencé à s'effacer avec le temps.



BABY YOU'RE MY FLAME
never know how much i love you. never know how much i care. when you put your arms around me, i get a fever that's so hard to bear.
Revenir en haut Aller en bas
Bobby Horton
- bouba, le petit ourson -
Bobby Horton
- bouba, le petit ourson -
damné(e) le : o06/02/2024
hurlements : o98
cartes : ofürelise ; uc
have we been cursed ? (bobby) Empty

have we been cursed ?
Le calme avant la tempête. Il pouvait le sentir, à la manière dont l'air se chargeait de l'odeur presque camphrée du sol forestier. L'humidité constante de ces derniers jours n'enlevait rien à l'impression. Encore moins que le temps, c'était le calme dans sa propre vie qui ne présageait rien de bon. Pas qu'il s'en plaigne, bien au contraire. Mais Sunshine Cleaning n'avait plus eu de contrats "spéciaux" depuis plusieurs jours. Comme si la Saint Valentin avait assoupi les esprits, pour une trève qui ne durerait que le temps que les corps soient repus. Une sorte de pause qui le mettait mal à l'aise. Depuis plusieurs années, il avait bien remarqué que les esprits étaient gonflés aux endorphines, après avoir passé une bonne Saint Valentin productive. Mais ça ne durait jamais réellement. Wilma aussi le savait. Alors il s'accrochait à sa serpillère, accomplissant son devoir comme tout bon homme de peine qu'il était. L'emploi du temps de Bobby était bien assez chargé, mais il avait demandé à ce que Wilma négocie une heure ou deux de plus avec le cabinet de psychologues dans lequel oeuvrait Walters. Pas uniquement pour pouvoir admirer de loin son profil en trompette, ou prétendre ne rien voir de ses œillades. Mais aussi parce que sa marge de manoeuvre commençait à se réduire drastiquement. Les jours passant le rapprochaient un peu plus de la date limite pour retrouver la maudite perle qui avait occasionné ce délai. Et s'il ne la trouvait pas, les emmerdes allaient vraiment commencer. Si les rapprochements étaient particulièrement agréables, il ne pouvait pas non plus perdre son objectif de vue. N'avait pas encore réussi à subtiliser la clé de Rhett pour pouvoir accéder à son bureau, et n'avait aucune manière de le fouiller de fond en comble tant que son propriétaire s'y trouvait. Il appréciait les moments passés en compagnie de l'autre homme, ce n'était pas la question. Mais il était en mission. Et la réputation de Sunshine Cleaning, tout autant que le regard épervier de Wilma, pesaient lourdement sur ses larges épaules.
Même si le regard de Wilma semblait voilé par un tout autre type de préoccupation, ces derniers jours. Il l'avait entendue marmonner dans sa barbe, quelques heures plus tôt. Saul était aux abonnés absents. Afin de conforter la vieille pie, Bobby avait fait un crochet devant le Sudden Death, pour lui dire que la boutique était bien ouverte et qu'elle n'avait pas à s'en faire. Mais la petite échoppe était fermée. Au premier passage, il ne s'en était pas inquiété outre mesure. Saul était connu pour faire comme cela lui chantait, en ce qui concernait son affaire, et ouvrait boutique à des heures qui lui convenaient plus qu'au reste des mortels. Mais, au deuxième passage, il avait trouvé porte fermée. Au troisième, il avait envoyé un sms à son ancien amant. Qu'il ne reçoive aucune réponse n'avait pas été surprenant. Mais trop de coïncidences constituaient un problème. Et Bobby n'aimait pas les problèmes.
Il avait bien l'adresse du loft, mais il n'y était pas allé par politesse. Sachant que Saul ne vivait pas seul, parce que Wilma plus que le principal intéressé le lui avait dit ("Ca fait tellement chier Constance, c'est formidable !"). Il trouvait toutefois qu'encore une fois, les coïncidences étaient trop nombreuses. Jamais de fumée sans feu, comme il l'avait appris à ses dépends. Sans parler de ce qu'il avait entendu Rhett dire, lorsqu'il l'avait rejoint chez lui.

Dans ces moments, il ne trouvait pas meilleur endroit que sa cabane pour faire le point sur tout ce qui grouillait dans sa tête. Son havre de paix, loin du reste du monde. Pas de réseau, pas de panneaux, pas d'emmerdes. Il était en route pour la retrouver quand il avait reçu un tout autre texto. Susan. Susan qui voulait qu'ils se voient, le soir même. Ce n'était pas une proposition, c'était un impératif. Et ça lui convenait. Il avait répondu rapidement, sachant que le message se perdrait entre les arbres, une fois qu'il serait à destination. La jeune femme avait visiblement un paquet de temps à rattraper. Sa voisine depuis qu'il s'était installé à Exeter, ils s'étaient rapidement trouvé des atomes crochus. Bobby n'était personne pour juger autrui, avec la vie qu'il menait. Encore moins en traînant aussi près du campement de la Cohorte, comme il le faisait. Qu'il copine avec les sectaires qui vivaient à l'autre coin de sa forêt n'était finalement pas si troublant. Ils avaient beau vivre comme des moines, certains d'entre eux comme Susan sortaient quelques fois de derrière les hautes barricades qui cerclaient la Ferme. Il avait même eu l'occasion de rencontrer le gourou du coin, et l'avait trouvé bizarre, mais sympathique. Mais c'était Susan qu'il avait toujours préférée, dans tout le lot.
Et c'était Susan qui allait se pointer dans quelques temps pour éponger ses problèmes et des litres d'alcool, et ça lui allait. Peut-être que son esprit acéré serait capable de l'aider à détricoter le sac de noeuds dans lequel il avait l'impression de s'empêtrer.  

Mais l'air était chargé et le calme de mauvais augure. Il avait entendu des bruits de pas plusieurs fois, la nuit. Le hurlement des loups. La meute était revenue chasser du côté de la forêt depuis plusieurs semaines, et il avait été contraint de ressortir ses pièges. Même s'ils semblaient ne jamais y prendre leurs pattes. Mesure de précaution. Il savait que la jeune femme était alerte, mais un excès de prudence n'était jamais de trop. Et même s'il s'assoupissait en l'attendant, vautré dans son fauteuil au coin du feu, il tendait l'oreille. Sursauta en entendant finalement des coups sur la porte d'entrée de la cabane. Groggy, en ouvrant. Une bouteille d'alcool passa dans son champ de vision puis disparut aussi vite, et une tornade brune s'engouffra aussitôt chez lui. Il referma la porte en frottant ses yeux, gonflés par le sommeil. Reconnut le parfum de Susan, une seconde avant qu'elle n'ouvre la bouche.

-C'est toujours l'heure de l'apéro quelque part dans le monde.

Il bâilla longuement et fit craquer sa nuque. L'alcool le réveillerait. Et, à défaut, Susan s'en chargerait elle-même, Bobby en était certain. Elle s'affairait déjà dans la kitchenette. Elle était comme chez elle, après tout. S'il ne l'avait jamais rejointe dans sa Ferme de sectaires, elle savait que la cabane était un havre de paix pour toutes les âmes errantes peuplant cette forêt. Encore plus si elles apportaient un pack de bières et une bouteille flambante neuve de... c'était quoi qu'elle avait apporté ? Il approcha d'elle et jaugea l'étiquette de la bouteille tandis qu'elle avait le nez dans le frigo. Leur oeuvre achevée à tous les deux, il croisa enfin le regard clair et un reproche. Arqua un sourcil.

-On avait prévu un truc ?

De mémoire, non. C'était même parce qu'il n'avait rien de prévu qu'il avait pris des heures supplémentaires pour l'entreprise. Et qu'il avait fini par passer la nuit chez Rhett. Mais peut-être qu'elle avait juste décidé qu'il lui avait posé un lapin. A moins qu'ils aient effectivement prévu un truc, mais qu'il s'en était pas rendu compte. Ca n'aurait pas été à exclure, tant l'homme avait tendance à oublier l'existence de son téléphone. Téléphone qu'il attrapa tout de même pour s'assurer qu'il n'ait pas réellement fait faux bond à son amie. Il se souvenait d'un sms, auquel il n'avait pas pu répondre. Etant occupé. Chez Rhett. Mais il s'était empressé de lui répondre une fois qu'il avait trouvé une minute. Avant ça ? Rien. Après ça ? Un pincement au coeur, de se dire que la belle ne passait pas la soirée avec son propre mari. Après tout, c'était supposément la journée des amoureux. Que Bobby reçoive une invitation de sa part n'avait rien d'ordinaire, et pourtant rien d'extraordinaire. Ce n'était pas la première fois que c'était arrivé. Il rangea son téléphone dans la poche arrière de son jean, n'en dit rien de plus. Inutile d'enfoncer le couteau dans la plaie. Susan lui en avait suffisamment dit sur sa relation avec son époux pour qu'il sache qu'elle n'avait rien d'un compte de fée. Il se rattraperait donc ce soir, pour ne pas avoir été disponible le précédent. Sut au baiser qu'elle déposa sur sa joue qu'il était déjà pardonné, de toutes façons.

Il resta dans la cuisine, la regarda s'effondrer dans le canapé. Surpris, son regard divagua de la brune au frigo, puis du frigo à la brune. N'avait-elle rien oublié ? Elle enchaînait déjà, les poids des semaines passées sans se voir déliant visiblement sa langue. Est-ce qu'il était avec Stu ? Il aurait pu répondre, si elle ne poursuivait pas déjà. A vrai dire, il n'avait pas eu de nouvelles de Stuart, pour cette nuit qui pourtant avait l'air de lui tenir tant à coeur. L'homme était l'Emphase en personne, sûrement qu'il avait prévu tout un tas de merveilles pour montrer à l'âme soeur à quel point il en était fou. Mais Bobby n'avait pas reçu d'invitation. Il ne s'en formalisait pas pour autant. Les fleurs, les chocolats n'étaient pas son truc. Il avait même loupé la matinale, lové qu'il était contre un psychiatre au nez en trompette. Mais il était content de savoir que son tourbillon d'amant avait lui aussi passé une bonne soirée.

-J'peux prendre tout le crédit, si ça t'fait plaisir.

Et maintenant, sa curiosité était piquée à vif. Il creuserait le sujet auprès du principal intéressé, quand ils se reverraient. En attendant, il approcha du frigo et l'ouvrit pour extirper deux bières du bac à légumes. Deux bières que Susan n'avait visiblement pas vues, en déposant les siennes. Il les leva dans sa direction à l'invective, l'air goguenard. T'as de la merde dans les yeux, ou c'est que je t'ai manqué à ce point ? La question silencieuse resta en suspens. Les bières, elles, voyagèrent jusqu'au fauteuil avec celui qui les tenait. Il les décapsula contre l'angle d'un vieux meuble en bois. En tendit une à son invitée, puis s'installa lourdement à côté d'elle. Tinta les deux bières entre elles et s'offrit une gorgée devant l'énumération. Un sifflement admiratif.

-Rien que ça ? En même pas deux semaines ?

De nombreuses questions se pressaient déjà les unes après les autres. Interrompues par le regard impérieux de la brune, et son index pointé en direction de sa gorge. De nouvelles marques s'y trouvaient, déposées par Rhett tout au cours de la soirée qu'ils avaient passée ensemble. Machinalement, Bobby y passa sa main. Une grimace.

-Tu devrais voir l'autre gars.

Un haussement de sourcils suggestif, avant qu'il ne se fende d'un sourire en coin. Tira une nouvelle gorgée de bière, savourant sa fraîcheur d'un claquement de langue satisfait. Exactement le coup de fouet dont il avait besoin pour achever de se réveiller. Mais sa réponse, elle, n'était certainement pas suffisante pour la belle. Il la connaissait, depuis le temps. Elle n'était pas du genre à lâcher son os, une fois qu'elle y avait planté ses jolis crocs. Il soupira, passa une nouvelle fois sa main sur sa gorge. Se surprit à sentir une douce chaleur dans sa poitrine, à leur évocation. Passagère.

-J'avoue, ton Honneur. C'est pas moi qui ai épuisé le réal. Il est trop adorable pour faire ça. Moins affamé que l'autre gars, si tu vois c'que j'veux dire. J't'ai dit que j'étais occupé, à la Saint Valentin. Bah c'était ça que j'faisais.

Pointant de son index vers les marques dans son coup, il coula un clin d'oeil à son invitée. Savait parfaitement qu'il en faudrait nettement plus pour la choquer que quelques allusions graveleuses. Et s'il savait qu'il pouvait compter sur Susan pour garder un secret, Bobby éprouvait une certaine forme de retenue. Déclarer qu'il fréquentait Walters était mettre un nom, un statut, une officialisation sur ce qu'il n'était même pas sûr de pouvoir qualifier de relation. Oui, ils s'étaient vus à plusieurs reprises. Oui, il avait apprécié chacun de leurs échanges. Mais de là à qualifier ce qu'ils entretenaient comme une relation ? Ils avaient beau avoir passé la Saint Valentin ensemble, il n'était pas certain que ça ait réellement une signification. Tira une gorgée de sa bière et changea immédiatement le sujet, et peut-être que la nuit allant, l'alcool coulant, il serait plus à l'aise pour en dire davantage.

-Mais attends, on revient en arrière. Comment ça, un attentat ? Et comment ça, t'as sauvé un avocat ? Et dernière question, quand tu dis avocat, tu dis l'avocat ?

Il n'y en avait qu'un seul après tout qui revenait sans cesse dans leurs conversations. Depuis des mois, toujours le même. S'il n'avait jamais rencontré l'homme, il savait parfaitement tout ce qui n'allait pas chez lui. Mais aussi tout ce qui allait très bien, aux yeux de la belle brune. Son sourire irritant, sa démarche approximative, son accent traînant. Si Susan mentionnait un avocat, il ne pouvait y avoir que lui. Si c'était de son frère qu'elle parlait, elle aurait dit Marlon.

-Si tu m'donnes des détails, t'as le droit de me poser deux questions auxquelles j'peux pas me défiler.

Pour beaucoup, cette proposition n'aurait qu'une bien maigre portée. Mais Susan connaissait Bobby. Soit il était évasif, soit il changeait de sujet prestement, quand les questions devenaient trop pertinentes. Voire il n'y répondait tout simplement pas. Elle connaissait la valeur de ce qu'il lui proposait. Décida d'ajouter un bonus supplémentaire :

-T'auras même le droit de squatter mes fringues. Hors de question que tu restes en tailleur si on se murge. D'ailleurs, t'as prévu de rentrer comment ? Si tu m'dis ce soir, j'te laisse pas partir. Les loups sont revenus dans le coin, c'est dangereux par ici, la nuit.

Non, il ne la laisserait pas partir. Il avait appris à connaître et à apprécier la jeune femme. Et quand bien même elle n'était pas son amie, il ne l'aurait tout de même pas laissée partir. Les loups ne lui faisaient pas peur, et il connaissait la forêt comme sa poche. Mais sa vie à lui était bien différente de celle des autres. Il ne laisserait personne courir un tel risque, encore moins quelqu'un de précieux à ses yeux.


Revenir en haut Aller en bas
Susan Love
- only sue can judge you -
Susan Love
- only sue can judge you -
damné(e) le : o12/06/2019
hurlements : o2489
pronom(s) : oshe/her.
cartes : o(av/icons/cs) fürelise (sign) tucker.
bougies soufflées : o39
have we been cursed ? (bobby) Empty

-- have we been cursed ? ft. @bobby horton
    La question de Bobby la fit sourire ; On avait prévu un truc ? N'avait-il pas compris que si Susan décidait de le voir, c'était un rendez-vous pris tacitement ? Il n'y était pourtant pour rien, la juge plaisantait en lui faisant le reproche. Elle était déjà passé à autre chose, ne voulant pas perdre de temps à parler de sa déprimante soirée, alors qu'ils avaient tant à se dire ; des choses bien plus importantes que l'état de son mariage. Ils avaient la soirée pour s'étendre sur le reste, pour absorber assez d'alcool pour une équipe de rugby et éviter de penser à ce qui occupait déjà assez leurs journées. Susan ne savait pas où en était le quotidien de son ami, s'il avait des problèmes à lui partager ou coulait des jours heureux. La main tendue, Susan attrapa l'offrande que lui proposait son ami, ravie de pouvoir sentir la fraîcheur de la bière entre ses doigts. « — Je suis une femme très occupée. » Il pouvait s'en passer des choses dans la vie de la jeune femme en seulement deux semaines. Il en était sûrement de même pour lui, à en juger par l'état de sa peau. Elle n'avait pas remarqué les marques avant de le voir de plus près, pouvait en découvrir l'ampleur maintenant qu'ils étaient proches ; d'où venaient ces rougeurs ? Elle en avait sa petite idée, mais avant envie d'avoir l'histoire complète, de savoir quel animal sauvage avait eu le cran de rendre les coups.
    Bobby la connaissait assez pour savoir qu'il gagnerait du temps à lui en dire le plus possible dès maintenant. Elle ne comptait pas le laisser sans tirer sans un nom, un contexte et une photo de l'autre homme. Il était toujours plaisant pour elle de suivre les déboires sentimentaux de son ami, sachant pourtant qu'ils ne tardaient jamais à être remplacés par d'autres. L'évocation de l'animateur radio était hasardeuse, tant la juge savait qu'il y avait une possibilité pour qu'ils ne se voient plus, il en était de même avec les autres conquêtes qui passaient dans la vie de l'ancien pompier. Le regard fixé sur lui, elle vida quelques gorgées de bière en attendant qu'il en dise davantage, de quoi se mettre sous la dent.

    Moins affamé que l'autre gars, si tu vois c'que j'veux dire.

    Il lui en faudrait plus, bien plus, pour qu'elle ne pose pas bien des questions. Il avait rencontré quelqu'un, et elle n'était pas au courant ? Elle se redressa en l'interrogeant du regard, la bière dans la main alors qu'elle savait qu'il en faudrait bien d'autres pour que son ami n'accepte de lui donner des détails. Les réponses viendraient en temps et en heure, et elle n'en perdrait pas une miette. En attendant, elle se contenta d'une petite tape sur l'épaule, et d'un regard de connivence. Petit cachottier. Il lui faudrait un carnet pour noter toutes les questions qu'elle comptait lui poser concernant l'homme, mais plus encore sur la relation qu'ils entretenaient. L'animateur radio paressait bien moins intéressant tout à coup, surtout s'il s'avérait qu'il n'était pas celui qui avait laissé sa marque sur son camarade. « — T'as pas entendu parler de l'homme qui a ouvert le feu au Tartarus ? Devine qui était sur scène à ce moment-là. » Elle écarta les bras pour embrasser la situation, sourire aux lèvres pour montrer qu'elle n'en gardait aucune séquelle ; il lui en fallait bien plus, étant donné le rythme de vie qu'elle menait entre justice et dérives. La dernière question était plus difficile que les autres, pouvait-elle vraiment évoquer la soirée qui avait suivi l'attaque ? La chambre d'hôtel qu'elle avait partagée avec Mattheson, les soins qu'elle lui avait prodigués en veillant sur lui. Il aurait sûrement bien des choses à en redire, mais il aurait toutes les raisons de le faire.

    L'envie d'avoir des détails sur sa vie l'emportait sur la possibilité de se refermer comme une huitre ; elle dirait tout ce qu'elle savait, pour peu qu'il lui dévoile qui était cet homme qui avait le droit de laisser des rougeurs sur sa peau, et de se l'accaparer dans une soirée aussi importante que la Saint-Valentin. Elle ne réfléchit que quelques secondes avant d'abdiquer en se rapprochant de Bobby d'un air de confidence. « — J'étais en train de chercher un moyen de faire sortir les musiciens en sécurité quand ... Mattheson a débarqué. Je dis que je l'ai sauvé mais en réalité, je pense que j'aurais été dans un sale état s'il n'avait pas été là. » Elle leva les mains pour se justifier sans qu'il n'ait le temps de poser de question embarrassante. « — Avant que tu n'demandes : non, on avait pas rendez-vous, je sais pas ce qu'il faisait là. » Sûrement un rendez-vous avec Tina, ou un deal à l'abris des regards. Le Foyer Rouge avait beau avoir la priorité sur le club, la matronne acceptait que d'autres organisations s'y bousculent ; c'était bon pour les affaires, et cela montrait qu'ils auraient toujours de quoi se retourner en cas de problème, ils n'avaient besoin de personne pour prospérer. Darius l'avait certainement bien senti, les choses ayant changé depuis sa convalescence ; Susan avait essayé d'en parler avec celle qui avait été son amante, mais elle ne lâchait aucune information.

    Les yeux plissés en l'observant, elle fit travailler ses méninges pour décider de la question à poser ; il fallait être méthodique, ne poser que celles qui donneraient. Elle réfléchissait à ce qu'elle pourrait lui demander quand il reprit la parole ; sourcil arqué, elle ne put s'empêcher de sourire en plissant les lèvres. « — Je reste ici, mais sache que j'ai jamais eu peur de ce qui pouvait se cacher dans la forêt, papa. » Elle termina sa bière de quelques longues gorgées et posa la bouteille vide sur la table en se mettant debout. Elle acceptait les règles, se changerait s'i ne voulait pas avoir affaire à Madame la Juge pour la soirée, mais à une jeune femme en pyjama. « — Très bien, va me chercher un pyjama pendant que je réfléchis à mes deux questions ; je te préviens, je veux des détails, sinon ça compte pas. » Elle n'en avait pas donné beaucoup de son côté, n'avait pas dit le plus important, mais il n'était pas censé le savoir. Elle en dirait plus s'il venait à lui demander, préciserait peut-être ce qui s'était passé plus tard dans la soirée, les mots qu'ils avaient échangés, la tendresse qui allait avec.
    Elle attrapa les cadavres de bouteille et alla en chercher des nouvelles, laissant à son ami l'honneur de les ouvrir afin de ne pas abîmer sa manucure ; une excuse qui ne marchait pas toujours tant Bobby savait qu'elle n'avait pas ce penchant superficiel comme elle le prétendait. « — Je veux tout savoir sur ton rencard ! Pour commencer : Est-ce que tu comptes le revoir ? J'attends encore de voir qui pourra un jour dompter l'ours. » Les sourcils levés, aucune peine à délivrer de telles paroles qui en auraient mis quelques-uns en colère, gêné d'autres. « — C'est qui ? Et me dis pas que c'est encore un bibliothécaire ou que sais-je, tu dois arrêter de piocher dans la fonction publique, sinon tu pourras plus faire deux pas sans croiser tes ex. » Elle resta debout, désireuse d'enfiler n'importe quoi qui ferait office de pyjama, et conclut : « — Je veux des détails, ok ? Je pars pas d'ici sans un nom, une photo et une liste de caractère. Et si c'est un mec chiant comme la pluie, je me réserve un droit de véto. »



BABY YOU'RE MY FLAME
never know how much i love you. never know how much i care. when you put your arms around me, i get a fever that's so hard to bear.
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé
have we been cursed ? (bobby) Empty


Revenir en haut Aller en bas
 
have we been cursed ? (bobby)
Revenir en haut 
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
flw :: exeter :: the yelling hills :: blue forest-
Sauter vers:  
<