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 even a white rose has a black shadow + azaël

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featuring azaria & samaël
« even a white rose has a black shadow »

Je croyais que tu raccrochais. Alors explique moi ce merdier. Qu'est-ce que tu fous ? Un soupir caressa mes lèvres, maligne trahison d'un épuisement psychique. Le « dit-merdier », dans lequel je m'étais fourré, ne concernait ni mon investigation ni ma folle décision d'enquêter en sous-marin. Il était corporel. Mon menton flancha et effleura mes clavicules, esquisse parfaite et indésirée d'un homme succombant brièvement au poids de ses propres tourments. Infecté par la nuit, souillé par la fiction, je craignais mes réactions plus que celles du tueur que je poursuivais. Seul le souvenir de ma mère me poussait à continuer, et ce malgré les peurs que nourrissaient les sinistres images prisonnières d'un cerveau exténué. J'inspirai profondément pour me reprendre, et chassant la vision de leurs corps empêtrés dans le linceul de mes bras, me redressai contre le mur immaculé de l'hôpital bruyant. Nombreux étaient les visages qui se brouillaient sous mes yeux, striés du noir d'une franche trop longue. Protégé par une casquette sombre, dissimulé par un masque noir, j'attendais en silence la sortie promise de mon espoir le plus persistant, à savoir le seul et unique témoin à avoir peut-être entrevu le visage de celui qui hantait mes nuits depuis si longtemps. « Qui est cet homme ? » L'onyx glissa sur le visage de l'infirmière à l'expression méfiante. Si le masque était commun en Corée, il est vrai que l’Amérique l'assimilait au mystère et au danger. A raison cette fois. « Cet homme étrange est un collègue associable. Ne faites pas attention à lui. » La peau roula sur ma mâchoire contractée en un signe colérique qui lui fut dissimulé par le tissu décrié. Avec un dernier sourire contrit, si ce n'est même un rire surjoué, Andrew me rejoignit les mains dans les poches. « Tu te mets en pause pour pouvoir effrayer le mignon personnel médical ? Tu sais que ce truc est tout sauf discret ? » Un sourire sarcastique fit luire mes yeux noirs. « Que t-a t-elle dit ? » « Tu n'as toujours pas répondu à ma question Maël. Pourquoi ce bordel ? Pourquoi avoir rendu ton insigne si c'est pour me suivre comme une ombre et enquêter dans ton coin ? Qu'est-ce que tu me caches ? » Une inspiration, suivie d'un soupir, fut la première réponse qui lui fut offerte. Quant à la seconde, elle fut l'illustration même de mon humeur : sombre et caustique. « Si tu y avais mis au moins autant de conviction avec elle, tu serais reparti avec l'identité du tueur. Je ne suis pas ton témoin Andrew. Je suis ton ami et collègue et je t'ai demandé un service. Si tu ne te sens pas capable de me le rendre sans chercher à comprendre ce que j'ai dans la tête, retire toi. Je trouverais quelqu'un d'autre. » Un voile couvrit ses traits, triste incompréhension d'une situation que je ne pouvais ni ne désirais lui expliquer. « Elle ne garde que des souvenirs flous de son agression. La seule chose qu'elle ait certifié fut qu'il l'ait attaqué par derrière. Inutile donc de te préciser que nous n'obtiendrons pas de portrait robot. » Je plissai les lèvres en décollant ma chaude carcasse du mur froid. « Et l'équipe ? Quant arrive-t-elle ? » « Elle ne sera pas là avant demain matin . »  Pardon ? » J'avais sifflé l'étonnement qui noyait mes prunelles, seule fenêtre sur le tumulte émotionnel que je traversais. Heureusement, son manque d'observation était un don. « Il me semblait qu'elle sortait ce soir. » « Oui », confirma-t-il mal à l'aise, « mais l'équipe ne sera pas disponible avant demain matin. Je n'ai rien pu y faire. » Un rire nerveux éclaboussa mes lèvres serrées, auxquelles seul un filet d'air échappa. « Il a tué sa sœur, ne crois-tu pas qu'elle est hors de danger ? »  Tu veux parier ta carrière sur cette assertion ? » grondai-je en m'éloignant. « Qu'est-ce que tu fais ? Samaël ! » Les muscles noués par une colère froide et retenue, je remontais le couloir et appuyai sur le bouton de l'ascenseur. Les portes s'ouvrirent, mes jambes mouvèrent … elle me frôla. Poursuivie par son souffle erratique, elle s'immobilisa près d'un être tendu, inconsciente du danger auquel elle s'exposait. Le savais-je moi-même ? Les poings serrés dans ma veste noire, je me décalais pour offrir mon dos à la paroi. N'avais-je pas quitter les forces de l'ordre pour éviter d'exposer mes propres flétrissures incomprises ? Je tournai légèrement la tête, effleurant du regard son visage. Le choc me poignarda. Assassiné par ma conscience tourmentée, je fixais ses traits familiers, le visage pâle – celui qui fait face au souvenir –  et les yeux agrandis. La douleur colorait ses iris, la peignant d'une vie que je croyais fauchée et arrachée. Mes poumons gémirent, mes lèvres s'entrouvrirent. Je respirais, silencieux, à l'abri du masque de la honte. Il me fallut quelques secondes pour échapper à l'illusion du jugement et comprendre qu'elle était la sœur de la disparue. Le témoin. Un rire jaune fit trembler ma gorge brûlante alors que les portes s'ouvraient sur le grand hall. Repoussant la fragilité de l'homme, je me vêtis de l'insigne pour la suivre. Elle lui ressemblait trait pour trait mais sa démarche était différente. Moins assurée, plus solitaire, elle semblait prisonnière d'un autre monde. Je fronçais doucement les sourcils, arcs d'ébènes sur deux amandes ténébreuses, avant de prendre une décision téméraire. Délaissant ma moto dans les méandres du parking, je la suivis sur le trottoir humide. La bruine tombait du ciel crépusculaire, humectant d'une couverture brumeuse les mèches brunes et ondulées qui noircissaient mon front. Rayée par ces dernières, elle s'éloignait, la main crispée sur le sac que balançait ses hanches. Les souvenirs balayèrent mes paupières et se superposèrent au présent pour m'attirer dans les bras d'un soir si proche que je pouvais en effleurer les détails. Je revoyais ses mimiques, ressentais cette volonté d'approcher l'insaisissable. Et si je n'avais nourri aucun sentiment pour elle, elle m'avait néanmoins laissé pour héritage ses émotions, à l'image de cet esprit  qui m'avait suivi des jours avant de s'évaporer. Deux êtres qui, à leur manière, m'avait touché en tissant autour de mon être une toile de laquelle je demeurais prisonnier. Je secouais la tête, soufflai sur mes cheveux, me focalisai sur elle. Hélas, le policier endormi l'avait laissé échapper au profit de la culpabilité. Et merde! Accélérant le pas – impulsive et stupide décision – je m'élançais dans la rue à une vitesse telle que je n'évitais le projectile que de justesse. Le sac effleura le tissu qui masquait mes traits sans l'arracher. Je levais aussitôt les mains, tant pour éviter un second coup que pour apaiser la jeune fille. Dans quel état merdique me trouvais-je pour m'être laissé prendre ? « Je suis simplement chargé de vous escorter chez vous. Vous n'étiez pas sensé me voir, je suis désolé. »
(c) chaotic evil

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