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 we are not standing we are falling (roy)

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Etrangement, depuis que tu es revenue à Exeter, la ville entière te reluque. En permanence. Entre la police, le père et le privé, tu ne sais plus où donner de la tête. Faut dire que t’es habituée aux rues bondées, aux panneaux lumineux, aux visages inconnus. Une parure parfaite pour te fondre dans la masse. Ici, tu demeures une étrangère, une citadine exilée, une héritière pourrie gâtée. Difficile de passer inaperçue. Par conséquent, tu dois redoubler de vigilance. Les habitants parlent, ils parlent trop, t’observent du coin de l’œil. C’est pourquoi tu as décidé de louer ce chalet dans la forêt. La tranquillité, tu voulais pouvoir découper tes victimes tranquillement. Et tu le fais, dans le plus grand secret du monde mais ça devient de plus en plus difficile. Entre le témoin gênant, le voisin curieux et le territoire prisé, la tâche se complice drastiquement au fil des mois. Le retour du patriarche Henderson n’arrange rien à la situation. Il s’est mis à te pourchasser comme un prédateur après une proie. A défaut de parvenir à t’atteindre, il a multiplié les vautours rôdant dans les parages. Des enquêteurs gracieusement rémunérés qui t’épient sans cesse. Ca te gonfle clairement qu’il te mette le grappin dessus de la sorte mais t’as pas l’intention de lui dévoiler ce que tu fais quand personne ne regarde.

Alors tu prends des précautions supplémentaires lors des enlèvements. A New-York tu pouvais facilement disparaître dans la foule, devenir un fantôme. Ici, c’est presque mission impossible. Par conséquent, tu procèdes principalement la nuit, comptant sur l’obscurité pour te protéger davantage. Généralement, elle ne faillit pas à son rôle mais ce soir tu n’es pas le seul danger vacillant dans les rues d’Exeter. Et c’est seulement lorsque le coup te met littéralement K.O que tu t’en rends compte. A moitié consciente dans le coffre de cette voiture bon marché, tu peines à fluidifier le flux de tes pensées. Pourtant il est capital d’anticiper la suite des évènements. Ta vie en dépend peut-être. La dernière fois que tu t’es retrouvée dans cette situation, tu as perdu ton humanité pour devenir un wendigo. Cela ne risque pas se reproduire. Au mieux, tu mourras rapidement. Au pire, tu vas être torturée, découpée en morceaux, tenue éveillée pour sentir ta peau tomber de ton squelette. Concentre-toi Diana. Malgré le poids de tes paupières, tu résistes de toutes tes forces. Hélas, au bout d’un quart d’heure, tu ne parviens à les maintenir plus longtemps. Quand tu finis par te réveiller, c’est au milieu d’une pièce vide, du plancher sous tes pieds. Tu reconnais rapidement la structure des chalets de la forêt. Cependant, ce n’est pas le tien, non.

Y’a une odeur étrange dans l’air. Est-ce l’odeur de la fin ? T’as pas le temps de répondre à cette question que tu replonges dans les bras de Morphée. Cette fois, ce n’est pas un coup brutal qui t’assomme mais bel et bien la drogue administrée. Le petit malin. Ca veut forcément dire que c’est un wendigo parce qu’il sait parfaitement que sans cette dose, tu vas te détacher de ta chaise pour lui rentrer dedans. Malheureusement, tu n’en auras pas l’occasion. Lorsque tu reprends conscience, la forêt t’encercle de part et d’autre. Incapable de comprendre ce qui se passe, tu continues d’avancer, soutenue par… « T’es qui toi putain ? » Probablement l’abruti qui vient de t’aider à t’échapper. L'abruti qui vient de franchir une ligne de non retour. Que te vaut cet acte de générosité ? T’en as aucune idée, bien incapable de le reconnaître quand même tu l’aurais vu en ville. Tu peines à mettre un pied devant l’autre alors faire marcher ta mémoire, ce n’est définitivement pas au programme. Cependant tu réalises que vous êtes en train de fuir. Comportement étrange, surtout venant de ta part. T’as presque envie de lui dire de faire demi-tour pour achever la raclure qui a tenté de t’atteindre mais t’es clairement pas en état de l’affronter. Alors tu tentes de suivre la cadence comme le poids mort que tu représentes. Pourquoi il t’aide à la fin ? « Qu’est-ce que tu me veux ? »


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Désabusé : adjectif ou nom courant voulant dire “qui a perdu ses illusions. Exemple : Marsten, une bouchée de hamburger dans la bouche, était présentement désabusé.
Pas qu'il portait de base de grandes illusions en lui, le détective, mais Roy avait au moins pensé pouvoir passer la première partie de sa filature tranquillement et avoir le temps de bouffer ce putain de cheeseburger bien mérité, quoi. Parce que oui : observer de loin, de très loin, ça voulait dire “pause déjeuner” dans son jargon à lui...

Des repas solitaires, parfois dans sa voiture (qu'il gardait toujours propre), parfois dans des diners anonymes.
S'il savait cuisiner, Marsten se mettait peu aux fourneaux pour lui-même et le travail lui donnait une excuse pour mal manger à peu près n'importe où...
Les fast foods, c'était un plaisir coupable, le genre qui faisait du bien à l'âme même quand on en possédait plus trop. Son âme, n'étant pas très religieux de base, Marsten savait pas où elle en était, si on l'avait inscrite sur un atelier grillades ou non. Il se posait pas ce genre de question, trop préoccupé par l'acte même de mourir plutôt que l'Après.
Il rêvait de cela toutes les nuits, mourir. Pas pour lui-même, mais les défunts profitaient de son sommeil pour le hanter avec ce moment fatidique où ils passaient de vie à trépas. Son don lui faisait “voir” (ressentir) via le voile du rêve et de l'imagination, les moments intimes et douloureux des points de non-retour.
Ca ne le rendait pas le plus heureux des hommes ça, ne jamais avoir de jolis rêves. Pourtant selon la légende Marsten pouvait sourire autrement que les soirs de pleines lunes, quand les astres s'alignaient. Et puis, on le payait pas pour être joie et bonheur mais pour faire son boulot : dénicher, découvrir, et deviner. Faire le sale travail dont même les flics voulaient pas aussi. Aller dans l'intimité des gens, se foutre de la pudeur de leur vie et au fond c'était qu'une suite logique pour lui qui ressentait déjà leurs morts sans les connaître ni d'Eve ni d'Adam.
Il y avait des choses, comme ça...

La nana qu'il aurait du filer cette nuit, c'était pour le compte de son père à elle. Roy connaissait la famille Henderson, le père parce qu'il le payait, le frère parce qu'il était un ami et que les amis, c'était rare et beau, comme les repas fast foods qui faisaient du bien. Fallait en profiter. Wes aussi était pas contre des infos sur sa propre soeur, ça permettait à Roy de l'aider tout en ne faisant raquer que le père, de quoi continuer à cultiver une certaine amitié quoi. Manipuler les gens, pour Marsten c'était pas forcément quelque chose de nécessaire, mais la famille Henderson possédait des profils si particuliers qu'il ne pouvait pas s'en empêcher. Pour le père, encore une fois, c'était juste une histoire d'argent, pour le fils hé bien... lui cacher des choses, lui en révéler d'autres, Roy le faisait par amitié. On protégeait les gens comme on pouvait, et cela était encore plus vrai à Exeter. La soeur, il la connaissait peu. A vrai dire, tout ce qu'il savait d'elle maintenant c'était que Diana venait de se faire enlever en pleine rue, juste sous son nez.

Néanmoins, preuve qu'il y avait encore un soubresaut d'espoir en ce monde, Roy parvint à manger le reste de sa commande tout en suivant discrètement la voiture avec la donzelle dans le coffre.

***

Comme un animal aux abois, elle montrait les crocs, sifflait des questions tout autant que des insultes. Et cela coulait sur le visage impassible du détective tout autant que de l'eau de pluie...
Les insultes, avec son physique particulier, Roy avait appris à ne plus les entendre, ou du moins faire semblant.
Il tressaillait toujours autant à la vulgarité, mais de l'intérieur. Des mouvements du coeur et pas du corps, parce que approcher des deux mètres, ça vous faisait apprendre à vous contrôler au moins physiquement.
Qui était-il, hein?

”Quelqu'un qui aurait préféré un autre type de soirée”, grogna l'homme.

Il avait à peine haussé la voix, laissant les mots s'immiscer dans les silences. A présent, ils fuyaient tous les deux, tandis que Diana, à peine consciente, peinait à suivre le rythme. Du mieux qu'il le pouvait, Roy l'aidait. La forêt était sombre et sa voiture encore loin. Il tâchait de garder chacun de ses sens aux aguets,

”Te sortir de là, j'ai jamais trouvé ça très mondain d'attacher quelqu'un dans les bois alors bon...”

Un bruit lui fit relever la tête un peu : les suivait-on? D'une poche de son manteau, Marsten sortit une petite bouteille d'eau qu'il tendit à la jeune femme. Ils avaient besoin de reprendre leur souffle tous les deux, en avait grandement conscience.

”A moins que je n'ai interrompu un petit fantasme sexuel et consenti presque trop bien organisé?”

Après tout, ce genre de choses pouvait arriver...



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Fébrile, vulnérable, t'es clairement pas dans ton état normal et ça te fait chier de devoir t'en remettre à quelqu'un. Gravement chier. Parce que c'est toi, d'habitude, le prédateur, le bourreau, le danger. Tu fuis pas pour ta vie, au beau milieu de la forêt, avec un parfait inconnu. T'es pas une putain de proie. Est-ce que le karma décide de te punir pour tes crimes ? Dans ce cas, tu serais encore attachée sur cette chaise, attendant ta sentence. Et ce grand gaillard qui te traîne comme un boulet n'aurait pas eu l'amabilité de te détacher. Encore moins la chance de te trouver. Ce qui t'interroge. Ca fait peut-être parti du plan ? De te faire croire à une évasion. Tu ne peux t'empêcher d'être méfiante comte tenu de la situation inédite. « Et tu passais devant le chalet par hasard ? » Il te cache clairement un truc. Tu crois pas aux coïncidences, encore moins quand elles impliquent ta propre vie. Trop grande prudence ou véritable méfiance intuitive, tu préfères encore ne pas boire. C'est pas faute d'en avoir clairement envie, sentant ton oesophage te brûler à force de courir à en perdre haleine. Simplement, tu peux pas te le permettre.

T'es peut-être tombée sur un pervers ? Ca serait vraiment de l'acharnement, de te faire kidnapper une première fois par un wendigo puis une deuxième fois par un humain dérangé. « En pleine nuit ? » Autant il te paraît vraiment étrange, autant il t'inspire pas forcément une quelconque menace. Durant un moment, tu envisages même qu'il travaille pour ton père mais dans ce cas-là, pourquoi te ramener en vie ? Ca lui ferait un poids en moins. Il ne resterait que le fils prodige, l'échec cuisant. Bien plus facile à gérer. Et puis, une opportunité pareille, c'est pratiquement inespéré. Peut-être que ce n'était pas prévu. De te libérer ? Tellement de questions tournoient dans ta tête, ça te donne presque le tournis. Tu vas lui accorder le bénéfice du doute, finalement, à cet inconnu. Parce que t'as clairement besoin d'un coup de main pour continuer d'avancer. Tu entends les bruits des branches qui se cassent au loin. Le danger approche. « Le petit fantasme sexuel et non consenti trop bien organisé va débarquer, on bouge ? » Tu reprends ses termes à quelques mots près. Si c'était ton fantasme, tu ne te serais pas retrouvée à cette chaise, ligotée.

Au contraire, tu serais précisément en train de le poursuivre, à travers les bois. Rien que cette idée t'excite. A moins que ce ne soit l'adrénaline qui te chamboule. Elle est beaucoup plus intense que les fois précédentes. Parce que tu n'as aucun contrôle sur les évènements, forcée de les vivre, les subir. Ca te rappelle ce qu'il s'est passé dix ans auparavant, quand tu as perdu ton humanité. Tu te rappelles le bruit du coffre qui se referme sur tes espoirs, celui qui s'ouvre sur la nuit noire. Tu te rappelles de tes cris de terreur, de ceux de douleur. Les souvenirs refont surface avec brutalité mais n'est-ce pas le fonctionnement du trauma ? T'as bien dû mal à marcher, manquant presque de trébucher à plusieurs reprises. Tu te revois, en train de courir, terrifiée, dans cette même forêt. Quelle horreur. « J'peux plus continuer. » Que tu finis par admettre au bout de quelques minutes à peine. Tu sais pas si c'est la drogue, la fatigue, l'émotion mais tes pieds n'avancent plus. T'as l'impression d'être agglutinée dans la boue. En fait, t'es plus ou moins en train de faire une crise de panique, peinant à reprendre ton souffle.

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Chaque souffle de la forêt semblait comme une menace tandis que Marsten continuait de soutenir la jeune femme. Celle-ci avançait du mieux qu'elle le pouvait, souple malgré son esprit drogué, mais l'énergie qu'elle mettait à répondre et questionner lui enlevait une fougue nécessaire pour continuer. Le détective secoua la tête, quand bien même l'obscurité cachait le geste. Sauf qu'il préférait parfois les gestes aux mots, Roy, que cela était plus facile du moins pour lui. Il se força à répondre malgré tout, ce que Diana demandai était légitime : qui était-il, pourquoi?

”Je bossais, Miss.” Une demie vérité qu'il sortit avec tout le naturel du monde, qu'il continua aussi. ”Et par chance plutôt que par hasard, ça m'a mené dans les environs. Je suis détective privé sur une enquête...ma plaque est dans ma poche mais vous verrez mieux dans la voiture.”

Toucher l'objet pouvait cependant rassurer la blonde peut-être. Elle refusait de boire cependant, l'homme n'insista pas. C'est encore elle qui entendit le danger avant Roy, faisant hocher la tête du détective qui se remit en mouvement. Il n'avait pas peur des bois et des ombres, cela voulait juste dire qu'il en savait certains dangers, pas qu'il n'y risquait rien.
A Exeter, le concept de sécurité n'existait pas vraiment, entre des arbres ou entre des murs. Aucune importance...
A ses côtés, la jeune femme peinait de plus en plus. Il la soutenait au mieux, l'empêchant de totalement perdre l'équilibre, la rattrapant lorsque cela était nécessaire, comptant sur elle pour indiquer un danger proche puisqu'elle semblait posséder l'ouïe la plus affûtée des deux.
Sauf que tout à coup Diana se stoppa et complètement cette fois-ci. Juste le temps d'une phrase et peut-être bien qu'elle paniquait à défaut de l'exprimer par des cris et des larmes? Le plus doucement qu'il put, Roy lui attrapa le visage de ses mains à lui, s'approchant pour regarder la jeune femme dans les yeux et qu'elle le regarde lui aussi. Il guidait sa tête épuisée en ce sens...

”La voiture n'est plus très loin, je vais vous porter sur mon dos. On va y arriver.”

Et le détective parlait d'une voix égale comme si cette dernière phrase faisait partie des vérités immuables de ce monde : on va y arriver.
Il se saisit de Diana, la faisant passer derrière lui avant de la soulever et de reprendre sa route. Désormais le sol se faisait plus traître, tomber n'aurait pas les mêmes conséquences. Sauf qu'entre cela et abandonner la jeune femme, Roy avait choisit.
Peut-être bien qu'il demanderait une augmentation au père de cette dernière cependant...

”Vous l'entendez encore, le détraqué?”

Sauf qu'il y eut un bruit proche, trop proche. Un bruit comme Roy se sentait incapable de décrire, animal peutêtre mais également humain par le même temps. Ou peut-être autre chose. Et ce que cela exprimait, Marsten ne voulait pas le savoir parce que cela serait à la fois beaucoup trop instinctif et beaucoup trop précis.

”Mes clés de voiture sont dans mon autre poche si jamais je dois l'affronter pour le retarder Vous continuez par la sente là et vous y êtes, vous m'entendez miss? Jusqu'à ce qu'ils nous rattrapent, je vous porte. Ensuite vous foncez et je m'occupe de lui... prenez les clés, vous en êtes capables.”

Parce que sinon cette femme serait sûrement portée disparue, tuée comme toutes celles et ceux sur lesquels Roy enquêtaient, comme toutes celles et ceux qui hantaient ses nuits et pour lesquels le détective n'aurait jamais assez de larmes.
Alors s'il pouvait au moins en sauver une, quelle importance?
Quand bien même non, on ne l'avait pas payé pour cela au départ. Surveillez-la, avait-on dit. Elle n'a pas besoin d'être surveillée en ce moment, elle a besoin d'être aidée.
Et cela, Roy était au moins capable de le faire un peu...

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C’est qui ce foutu inconnu ? Tu ne peux t’empêcher de t’interroger, profondément perturbée par tout ce qu’il fait. Parce que tu dois bien reconnaître la vérité : il te rend terriblement mal à l’aise. C’est pas faute de vouloir t’aider mais voilà le dit problème. Jamais personne n’a fait ça pour toi. Jamais personne n’a sauvé ta peau. Jamais personne n’a même tenté. T’as dû t’en sortir seule, survivre seule. Rescapée, bafouée, traumatisée, t’as pas eu d’autres choix que de t’en remettre à ta volonté pour t’en sortir. Il était où cet étranger, dix ans auparavant ? Pourquoi tu l’as pas rencontré dans cette même foret à l’époque ? Quand tu pensais disparaître au milieu des bois, courant à en perdre haleine ? Tu mènerais peut-être une existence différente, normale, anodine. Tu serais peut-être encore saine d’esprit. Tu aurais peut-être gardé cette chose si précieuse que t’as perdu au prix de ta vie… ton humanité. « Un flic hein… » T’as une folle envie de rire quand tu découvres l’ironie de la situation. A vrai dire, tu manques presque de t’étouffer avec ta propre salive en apprenant la raison de sa présence ici. Bien que tu ignores la nature de son enquête, tu crains qu’elle ne tourne autour de toi. Et s’il était sur ta piste tout ce temps ? Sans vraiment le savoir. Sans réaliser que le monstre recherché est simplement devant lui.

Tu penses rarement aux familles des victimes, aux parents endeuillés, aux fratries brisées, aux orphelins affligés. Est-ce que l’un d’eux aurait engagé cet homme pour te trouver ? Tu devrais être reconnaissante mais ce n’est pas le sentiment qui te torpille les intestins. En fait, c’est plutôt le contraire. Ca te dérange profondément de te retrouver dans ce cas de figure. A ce point vulnérable et fragile. T’as clairement besoin de son aide et ça te crève le cœur de l’admettre. Parce que tu ressens des choses si profondément enfouies en toi que tu les pensais disparues et elles remontent à la surface avec une violence inouïe, brutale, qui te fait complètement perdre pied. « Il est proche... très proche. » Que tu parviens péniblement à articuler alors que tu te concentres sur ta respiration pour reprendre ton souffle. Pourquoi t’es essoufflée Diana ? C’est lui qui transporte ta carcasse loin du danger. Calme-toi bon sang ! T’as pas le temps de répondre à son plan foireux -ce qui s’avère probablement être une bonne chose compte tenu de ce que tu allais dire- que vous êtes subitement percutés de plein fouet. Tu tombes à quelques mètres de lui, à quelques centimètres des clefs. Elles ont valsé en l’air en même temps que vos corps désarticulés. Est-ce un signe ? C’est forcément un signe. Par réflexe, tu les récupères bien qu’à ce moment précis, tu n’aies encore pris aucune décision.

T’enfuir sans te retourner ou t’engager dans cette lutte ? Hélas l’étranger n’est pas au centre de tes calculs. Tu n’hésites pas car sa vie est en danger par ta faute. Tu te demandes simplement s’il ne faut pas mieux déguerpir et revenir achever l’ennemi quand tu en seras capable, prête à abandonner ton bon samaritain. T’es clairement pas en état de remporter le combat alors tu exécutes ses ordres et puises dans tes réserves pour courir. Un kilomètre. Avant de brutalement faire demi-tour, comme ça, sans aucune explication plausible. Qu’est-ce que tu fous Diana ? Tu n’arrives pas à comprendre ce qu’il se passe dans ta tête alors que tu te vois foncer vers une mort prématurée. Si seulement tu pouvais t’arrêter. En vain. Depuis quand tu fais ça putain ? Tu ne peux pas rivaliser au niveau de la force, la drogue te rendant beaucoup moins puissante que tu ne l’es mais dans une tentative désespérée, tu sautes sur votre assaillant pour filer un coup de main à… tu ne sais même pas son nom. C’est d’un pathétique. Plutôt que de profiter de l’occasion pour t’éclipser, tu t’accroches à ce cou comme une écharpe qui bascule d’un côté et de l’autre. Tu te servirais bien des clefs dans ta main pour lui enfoncer mais si tu lâches un bras, tu vas basculer. Reste plus qu’à espérer que l’étranger ait une arme sur lui pour le trouer de balles…


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L'homme contre lequel il se battait, Marsten le distinguait à peine. Il sentait la brûlure de ses propres muscles, l'effort pour repousser une masse toute aussi puissante de l'autre côté et bien sûr, le poids de la nuit. Cela le dérangeait presque, avoir conscience de tout cela. Une simple bagarre, Roy s'en fichait, mais là les événements l'amenaient à jouer bien plus gros, pas de quoi accorder du temps à la moindre distinction.
Pragmatique dans l'âme, Roy aimait pouvoir tout bloquer des mots et des émotions, les laisser l submerger après, bien après. Consciemment ou non, il reproduisait le même schéma que pour son don de prescience qui ne s'éveillait que lorsque lui-même dormait, le laissant tranquille chacune des autres secondes de la journée.

Son dos heurta l'écorce d'un arbre. La fille avait disparu tant bien que mal, ainsi que Roy le lui avait demandé. Là encore, cela ne provoqua rien chez lui, pas pour quelque chose qu'il avait lui-même proposé qui plus est. Et c'était pour des conneries de ce genre qu'on jugeait Marsten froid, pas à l'écoute des autres voir même malsain. Il connaissait sa propre réputation, la classant dans ce grand carton de choses mentales dont il se foutait royalement, rien de plus.
Si Roy crevait ce soir dans ce bois, si l'on retrouvait son corps de tel manière à programmer un enterrement, ça se bousculerait pas au niveau des larmes et du chagrin. Sans doutes que les flics de la ville seraient au contraire ravis d'avoir la paix un peu, au contraire.

Le pire dans tout ça? Marsten avait une arme. Une arme et pas le temps de la prendre entre les coups à éviter, ceux à donner aussi. Situation de merde, soirée de merde, vie de merde sans doutes s'il crevait pour de bon.
Et puis quelque chose se jeta sur son agresseur. Roy comprit qu'il avait le choix entre deux choses : être surpris ou sortir son putain de flingue. Le détective ne prit pas la peine d'hésiter, retrouvant le poids réconfortant de la crosse dans sa main à lui. Il parla ensuite sans même prendre conscience de ses mots : tout n'était qu'instincts. Instincts pour réagir, instincts pour reconnaître...

”Ecartez-vous maintenant! “

Est-ce que Diana l'avait entendu, était-ce au contraire un hasard si la jeune femme recula assez pour laisser le champs libre au détective? Il tira, sourd au son de l'arme qui pourtant avait du en produire un assez grand. Pas un petit “pan” de film d'action mais un bang de balle mortelle.
Balle mortelle? Peut-être pas. Au dessus de leur tête, un nuage d'étourneaux déchira le ciel, réveillé en sursaut par le bruit de la déflagration. Ca piaillait, ça piaillait dans tous les sens, ça envoyait encore plus d'ombre au sol et dans les arbres. La forme de l'homme qui avait kidnappé Diana et contre qui Roy avait tiré, en profita pour se perdre dans une obscurité plus profonde encore. Merde...

”Merde” paraphrasa Marsten, en accord avec ses propres pensées. Il ne tremblait pas mais avait la respiration sourde, profonde.

”On retourne à la voiture maintenant et on ne s'arrête pas.”



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C’est extraordinaire ce que l’adrénaline peut faire. Brouiller complètement le cerveau au point d’en perdre la notion du temps, le concept de souffrance. Parce que la décharge libérée est tellement forte qu’elle vous fait presque tourner la tête. Elle te fait tourner la tête. Chaque battement de cœur est une palpitation qui te bouscule, te motive, te dirige. Sans vraiment comprendre ce qu’il se passe, tu es entraînée à travers les bois par l’inconnu. Celui-là même qui vient de te sauver la vie. Un chouïa trop tard ? Tu n’as pas encore remarqué le sang qui coule sur ton chemisier. Tu n’as pas encore senti la douleur lancinante dans ton ventre. Ça viendra, quand l’adrénaline diminuera. Quand ta pression artérielle baissera. Quand tu te rendras compte que certains muscles ne répondent plus. Ça viendra, quand tu penseras être hors de danger. Quand tu finiras par arriver à la voiture. Quand tu finiras par reprendre ton souffle. Elle est seule, le long de la route, la bagnole abandonnée, la ligne d’arrivée. Tu ressens un certain soulagement en l’apercevant au loin, en frôlant le capot du bout des doigts. C’est de courte durée. Tu ne parviens pas à la portière, tombant brutalement au sol.

Tu la sens, désormais, cette brûlure à même la peau. Cette plaie béante dont l’hémoglobine s’échappe. Coupure nette, brutale. D’une lame que tu as brièvement aperçue au cours de la lutte. Lorsque tu étais pendue à ce cou menaçant comme un pantin. Elle t’a pas loupée la garce. « Merde. » A ton tour de relever l’évidence de la situation, l’urgence de ta condition. Heureusement que l’adrénaline ne dure pas des heures. Sans quoi, tu serais morte au bord de cette route, auprès de cet inconnu. Et là, tu te poses un millier de questions. Vous êtes beaucoup trop loin de l’hôpital pour que tu parviennes à temps. Pourtant ce n’est pas faute d’avoir gardé les clefs de la voiture dans tes mains, de pouvoir circuler rapidement, brûler tous les feux de cette cité maudite. Hélas, la distance qui te sépare des secours te sera fatale. A n’en pas douter. Rapidement, tu penses à ta location, à ton chalet, perdu dans la forêt. Retourner là-dedans ? Vous êtes à quelques minutes du point de chute avec la bagnole. Un kilomètre, un croisement, un panneau et une montée à en perdre la vue. Le seul bémol c’est que tu n’peux pas l’emmener là-bas.

Ce serait du suicide. Le matériel médical se trouve au sous-sol, à côté de tes restes alimentaires, au fin fond du congélateur blanc. Et s’il ne devine pas le contenu de ces derniers, la scie électrique peut lui donner un indice. Sauf que t’as pas vraiment le choix. Au pire, tu t’en débarrasseras le moment venu. C’est pas la première fois que tu dois tuer un bon saint-samaritain. Généralement, tu évites de t’en prendre à eux, ce ne sont pas tes proies de prédilection. Tu préfères traquer les monstres comme toi. Cependant, il faut faire des compromis dans la vie. Ce flic en est un, ni plus ni moins. « Je connais un endroit, pas loin d’ici. » Que tu murmures entre deux respirations. Ça fait longtemps que tu ne t’es pas prise une raclée pareille, un coup mortel. A vrai dire, tu ignores si des organes internes sont touchés. Faut espérer que ce ne soit pas le cas. L’inconnu t’aide à t’installer non sans t’arracher des cris de douleur. La prochaine fois, tu réfléchiras avant de faire demi-tour. Terrible erreur. Tu aurais pu t’éviter cette peine, te barrer avec la voiture et l’abandonner comme un malpropre. Sauf que t’es retournée en arrière. Pourquoi ? Si seulement tu savais.

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Dernière édition par Diana Henderson le Lun 18 Jan - 22:11, édité 5 fois
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Marsten avançait, il n'y avait pas d'autres choix. Il ne fit aucun commentaire en découvrant la blessure de la jeune femme, conscient du prix de chaque souffle, de chaque seconde. Le détective se contentait de la soutenir, de marcher, pas même d'espérer. Toute son énergie allait à des tâches simples, il refusait qu'une émotion quelconque ne vienne parasiter le reste.
Enfin, ils rejoignirent la route et avec elle, la silhouette silencieuse de la voiture du détective.

L'homme ouvrit la portière arrière et y poussa sans brutalité la jeune femme. ”Continuez d'appuyer” se contenta-t-il de dire. Pas plus.
Réconforter n'était pas pour lui, du moins pas comme ça, pas de cette façon alors que le chaos continuait. Il hocha la tête et prit place côté conducteur. Un endroit? Bien.
Le bruit du moteur, les phares allumés, tout cela avait comme quelque chose de purement sacrilège avec la nuit de la forêt. Roy prit la route, suivant le chemin indiqué par la jeune femme à l'arrière. Cela demanda peu de temps de rejoindre l'endroit en question, celui qu'elle connaissait. Peu de temps, et pourtant l'impression de siècles entiers passés s'accrochaient à la carrosserie. Certaines nuits avaient ce parfum là.

A nouveau, Roy se gara. Il alla dans son propre coffre, en sortit la boîte à pharmacie qu'il gardait toujours dans son véhicule. Etre détective, ça demandait de s'habituer aux passages à tabac parfois, Roy exerçait ce métier depuis assez d'années pour le savoir, pour être préparé. Il ouvrit la portière pour Diana, lui proposant à nouveau son bras libre si elle en avait besoin. Ensemble, titubant de douleur et de fatigue, ils arrivèrent à l'intérieur. Aussitôt, Roy désigna à la jeune femme un endroit où s'allonger à moitié.

”Enlevez votre haut si vous en êtes capable, je vais devoir désinfecter la plaie avant toute chose.”

Elle ne crachait pas de sang, cela était positif. S'il en avait eu le temps, Roy se serait permit de l'espérer tout du moins. Il n'avait pas le temps, jamais pour ça, jamais vraiment. Des jours et des années qui s'écoulent, des sentiments qui n'éclosent pas. Marsten lui-même était incapable de s'en rendre compte, trop maudit d'être lui-même peut-être.

Il désinfecta la plaie comme il le put : les bords étaient nettes. Des observations qu'il pouvait faire, sans pour autant en tirer de véritables conclusions : fallait-il recoudre ou bien cela condamnerait la jeune femme à une hémorragie interne?

”C'est le moment où vous me dites que vous vous y connaissez en médecine, je crois. “

Autant espérer un peu quand même, du moins cela s'en rapprochait légèrement.

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Est-ce vraiment à l’arrière de cette bagnole étrangère que tu vas crever ? Avec pour dernier compagnon, un inconnu au bataillon ? Et là, au bord du doute, en proie à ce dilemme existentiel, tu ne peux t’empêcher de vouloir attraper ton téléphone pour l’appeler. Ce frère indigne qui te fait défaut, qui manque à l’appel. Preuve ultime d’un profond attachement. D’une forme d’affection qui prend vie seulement quand la tienne prend fin. Quand elle frôle la mort comme un peut-être précipité. Parce que tu n’as que lui, finalement, comme véritable attache. Ton ancre. Pour le meilleur et pour le pire. « Au panneau à gauche. » Tu tentes de demeurer concentrée, attentive. Et ce, afin d’arriver rapidement au point de chute. Il faut vite arrêter l’hémorragie que tes paumes de main tentent de prévenir en exerçant une forte pression sur la plaie ouverte. Par chance, tu as de l’expérience en la matière.

D’habitude, ton champ d’application s’applique à tes victimes mais cette fois, la victime, c’est toi. « La clef est derrière… cette planche. » Tu pénètres dans l’enceinte du chalet avant de trouver refuge près de la cheminée. A ce moment-là, ta principale préoccupation occupe les traits de ton compagnon d’infortune. Peux-tu vraiment lui révéler ta tanière ? Dans le cas contraire, il te faudra le tuer. En effet, tu ne peux te permettre de gérer une réaction inattendue. Trop faible. Trop vulnérable. Il pourrait prendre la fuite et te dénoncer, pire encore décider de t’achever. Et tu n’es pas en état d’affronter une option comme une autre. Par chance, il trimballe avec lui une boîte à pharmacie. Problème réglé. Faut dire que ça te contrariait de l’éliminer. Tu es parvenue à t’échapper grâce à lui. Sans mentionner une véritable dette, tu reconnais la valeur de cet humain. Ce flic. Cet allié. Un mot bien rare dans ton champ lexical.

« Je vais vous guider. » Dans d’autres circonstances, tu aurais pu te recoudre toi-même mais avec la drogue, tu ne peux tenir fermement l’aiguille entre tes phalanges. Une grande première. Déception. Tu vas devoir lui donner la main. A vrai dire, tu espères qu’aucun organe interne n’est touché mais tu ne peux le certifier avec exactitude. Ironique non ? Tu es capable de garder un homme en vie après lui avoir arraché le bras pourtant tu es incapable d’évaluer la gravité de ton cas. Faut dire que tes connaissances médicales sont plutôt portées sur l’anatomie. Cependant, tu es tout à fait consciente qu’il faut réagir vite pour ne pas te vider de ton sang. Menace à éviter. Danger à condamner. Tant bien que mal, tu tentes d’aider et d’accompagner ton allié d’infortune dans l’exercice de cet acte médical. Un acte anodin pour un flic non ? C’est ce que tu espères en tout cas.


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