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 Guilty Man - Styx

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Enoch Sinclair
- castafiore wannabe -
Enoch Sinclair
- castafiore wannabe -
damné(e) le : o06/03/2020
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Guilty Man - Styx
Mar 2 Juin - 17:20


 
Une vie, même aux yeux du Seigneur, peut ne devenir que peu de choses. Une boîte en bois qui prenait la poussière au fond d'un placard, pour n'en citer qu'une. C'était ce qu'était devenue Ruth au fil des années, remisée de corps et de matériel dans une boîte en bois. Elle qui n'avait jamais été acceptée que partiellement par la famille subissait au final le même sort que tous les Sinclair. Au fond de la Crypte, à noyer son désespoir dans le noir. Une réflexion en arrière-pensée, alors qu'Enoch avait fourragé, ce matin-là, dans cette armoire qu'il n'ouvrait jamais. Que ses doigts s'étaient refermés sur cette fameuse boîte, les vestiges de décennies passées plus ou moins aux côtés de cette épouse dont il avait oublié les traits. Une odeur de renfermé et de violette séchée, en ouvrant le récipient. Quelques photos aux couleurs qui commençaient à faner, l'alliance jumelle de celle que l'homme portait encore autour du cou avec sa médaille de Saint-Christophe. Un sourire fané, lui aussi, sur la photo de mariage. Aucun des deux mariés n'avaient été heureux, même à cette époque. Elle, courant après quelque chose qu'elle n'aurait jamais, lui, prétendant ce qu'il ne serait jamais. Bon époux et fausse épouse. Le cours naturel des choses telle que l'imposait la bonne tradition des bons chrétiens.

Enoch s'était arrêté de vivre pendant quelques minutes, assis sur le plancher de son vieil appartement, la boîte sur les genoux. Jésus, supplicié sur sa croix, léchant la nuque du Sinclair de son regard impérieux tandis qu'il partait dans ses souvenirs. Que les doigts secs et noueux, mats, s'enfonçaient dans les entrailles de Ruth, fouillant et décortiquant chacun de ses secrets. Elle n'en avait eu aucun, de son vivant. Et pourtant elle en avait révélé tant au moment de sa mort. Parjure enfermée dans sa boîte punitive, à hurler toute son après-vie dans sa propre Crypte. Elle avait tenté de l'en sortir, Enoch. Elle avait tout fait pour l'en sortir, investie de sa Mission Divine à elle, sans jamais rien lui en avouer. Miséricorde mal placée quand elle aurait pu s'occuper de ses propres maux plutôt que ceux de son mari. Après tout, ceux d'Enoch étaient si bien vissés à ses tripes qu'il n'y pensait même plus. On ne peut sauver ceux qui n'en ont pas envie.
Avait-elle pensé à se sauver elle aussi ? Le regard triste de la brunette lui confirma que non, figé sur le papier glacé. Un soupir au creux des lèvres, et l'envie de lui cracher dans les yeux. Il reposa la dernière photo dans la boîte, considéra un instant de tout jeter aux flammes purificatrices de la cheminée. Les souvenirs infertiles n'avaient pas à entacher les pensées, alors que la Mission devait perdurer.

Mais il y avait ce papier, coincé dans les fissures du bois. Une note jaunie dont il connaissait les quelques mots par cœur. Campement. L'Enfant Divin. 10h Jeudi. La pulpe des doigts contre l'empreinte du stylo. Enfoncée si fort que le papier aurait pu courber, toutes ces années en arrière, quand Ruth avait pris son rendez-vous. Ce même Jeudi, elle avait commis l'un des plus grands péchés. L'âme condamnée condamnable pour avoir osé s'en remettre à l'impiété.
Connasse. La boîte claqua brutalement, heurta violemment le fond du placard. Et Ruth d'être enfermée dans la Crypte pour de nombreux autres jours, à purger son châtiment divin jusqu'à ce que sonnent enfin les trompettes de Jericho.

Il avait soumis l'idée au reste de la fratrie, Enoch. A la mort de Ruth, il avait soumis l'idée de traquer cet impie clamant la divinité, et de lui planter un couteau entre les deux yeux une bonne fois pour toutes. Les fausses idoles ne méritaient que ça, de subir la fureur de Dieu. On l'en avait empêché, prétextant une miséricorde qui l'avait fait bouillir. Il fallait des preuves de son impiété. Il fallait s'assurer qu'il soit de cette engeance démoniaque qu'ils chassaient, Justice étant aveugle, les Sinclair s'improvisant ses yeux. La proposition avait été rejetée d'un commun accord. Ne laissant plus qu'à Enoch cette rage grondante au fond des entrailles, reléguée au second plan pendant des années. Presque oubliée, cette rage, jusqu'à ce qu'il recroise ces mots haïssables. L'Enfant Divin. Battue par les éléments, l'affiche, et pourtant le sourire lumineux du parjure toujours aussi éclatant. Comme une injure. Comme une provocation.
Comme une invocation. Lui qui ne se souvenait plus des traits de son épouse revit Ruth, à côté de lui, dans cette rue, devant ce panneau d'affichage. La marque violacée du nœud coulant sur sa gorge grisâtre, les yeux voilés par la blancheur de la mort. Des larmes le long de joues rendues immobiles par la raideur cadavérique, sa robe à fleurs souillée par la pendaison. Une vision brûlée dans ses rétines, qui l'avait abandonné pendant des années.
Jusqu'à maintenant.

Il en fit une affaire personnelle, Gabriel. Coula dans ses vieilles habitudes, n'en toucha pas mot à tous les autres. Profita de quelques moments de calme pour enfiler son blouson et une casquette pour se faufiler non loin du campement où officiait la Fausse Idole. Il n'était guère plus qu'un homme, le blondinet au visage léonin. Rien de plus qu'un homme, aux habitudes et aux besoins parfaitement humains. Comment Ruth avait-elle pu croire qu'il serait différent, qu'il apporterait une résolution que le Seigneur seul pouvait donner ? Il cracha sur le trottoir, enfonça ses mains dans ses poches, sa tête dans ses épaules, et suivit le parjure. Se brûla les doigts sur la photo racornie de son épouse, perdue dans les plis de son vêtement. Couteau papillon raclant la cheville, et l'envie d'exorciser ses vieux démons au fond des entrailles. Une inflexion. La lame affûtée du couteau trancha l'air, son manche se lova confortablement au creux de sa paume.
Aujourd'hui serait le jour. Il n'était pas prêt, il n'avait pas prévenu les siens. Il n'en avait pas besoin. L'autre était jeune, n'était certainement rien de plus qu'humain. Dieu semblait de son côté, en attirant sa proie du côté de la forêt. Un footing dans les bois ? Parfait.
Personne ne l'entendrait crier.

Enjambées rapides, amples et silencieuses, dans le dos de l'autre. Un fourmillement le long de la nuque, en sentant le regard voilé de Ruth dans son dos. Coulées de lave dans les veines charriant cette colère cumulée toutes ces années. Il attendit que l'autre s'enfonce juste à peine entre les arbres pour frapper.
Mouvements brefs et rapides. Sa main s'envola hors de sa poche, s'abattit sur l'épaule de l'autre. Tira l'épaule pour le forcer à lui faire face. Il écrasa son avant-bras en travers de sa poitrine et plongea de tout son poids contre le blond. Lui enfonça le dos dans l'écorce d'un arbre. Le regard que ses iris noisettes accrochèrent n'avait rien de surnaturel. Rien de "divin".

-C'est avec ta belle gueule que tu attires tes proies dans tes filets, parjure ?

Extension de son ire, la lame du couteau se nicha sous la gorge du blond. Pressa sur sa glotte. Le moindre mouvement hasardeux ferait irrémédiablement couler le sang.

-... Un excellent argument pour les épouses éplorées, certes, à moins qu'il ne s'agisse de tes prétendus miracles ?

Un rictus mauvais au creux des lèvres du chien fou de Dieu. Il était de son côté, l'avait toujours été. Mais force était de constater qu'il était bien le seul, dans cette forêt, à être capable d'apporter le jugement divin. Il retira sa lame de quelques centimètres, repoussa brutalement l'autre contre son arbre d'une poussée de tout son corps sur son avant-bras. Le couteau pressa de nouveau contre la glotte dudit Enfant Divin. La notion seule noircit le regard d'Enoch. Un grondement entre ses mâchoires serrées.

-Ça fait sept ans que Ruth s'est condamnée par ta faute. Alors accomplis un miracle tout de suite, "l'Enfant Divin", si tu ne veux pas la rejoindre en Enfer.

Ô, Seigneur, sois mon berger.
Ma main armée est la tienne, fais-en ce que tu dois.
Permets-moi d'abattre cette fausse idole.
Lavons ensemble les péchés du monde.


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Re: Guilty Man - Styx
Mer 3 Juin - 23:47


Guilty man.

"Il y a des pièges, des arnaques, quelques âmes encore pures."

Camp de la cohorte, les premières lueurs de l'aube et t'es déjà debout, les yeux pas forcément en face des trous, jamais homme du matin, surtout pas pour être efficace, cheveux désordonnés, regard absent. Impossible de commencer une journée avec un esprit aussi voilé, la vraie mélodie du matin c'est celle de la machine à café, le carburant pour entamer une journée admissible. T'étais plutôt nocturne,t'avais toujours trouvé que la nuit était bien plus attrayante, attractive et que bizarrement il y avait bien plus d'occupations ou peut être que c'était simplement ton point de vue qui était faussé. Un café rapidement avalé entre tes lèvres, quelques heures de sommeil dans le sang et vêtu pour faire du sport. Nouveaux desseins pour ton nouveau poste au sein de ta communauté. Un dompteur. Fierté non dissimulé pour avoir été choisis à cette affectation, confiance placé en toi pour protéger les tien et le devoir de ne pas faillir qui vas avec, entrainement répétés, t'as appris à te défendre à laisser échapper tes plus sombres instincts.

Entretenir un esprit sain dans un corps sain. Enfin en théorie seulement, t'irais pas jusqu'à te catégoriser de sain, t'esquisse un sourire malicieux quand en passant entre les campement, un vieil homme te salue et t'appelle l'enfant divin. Pas qui trottinent alors que la tête se secoue pour prendre ça avec amusement, est ce qu'ils y croient tous ou ils te taquinent seulement? T'as jamais vraiment su la vérité, Tyché et Zélos se sont penchés sur toi pendant ton sommeil ou c'est autre chose? Quelque chose de beaucoup moins avouable pour toi, est ce que tu t'es joué de tout ses gens ? Léger froncement de sourcil alors que tes pas se font bien plus rapide au fur et à mesure que tes pensées défilent. Non. T'as apporté une certaine accalmie chez une cohue de gens et au final ils avaient simplement un besoin de se concentrer sur autre chose parce que c'est ce que tu fais toi, tu détournes, les pensées, les besoins en fonction des tiens si tu le désires. Jamais aucunes véritables remise en question sur ce point, t'as fais ce que t'avais à faire pour assurer que les tiens ne manquent de rien, c'était pas si sinistre.

Concentration sur tes prochains objectifs, devenir le plus performant des dompteurs, tâche qui n'était pas si aisé. Au début t'as pas compris pourquoi ils avaient décider te faire monter à ce niveau la, t'as jamais manifesté la même brutalité que les autres, force tranquille qui ne déploie sa violence que si la situation l'exige. Jamais gratuitement. Mais tu le sais au fond de toi que si la situation dérape un jour, qu'un des clans de la ville se permets une petite visite sur votre campement, si tu pressens que la vie de tes parents adoptifs peut être en danger, la vie de ta petite sœur et même la vie de tout les autres, tu ferais un véritable carnage, tu le sais que tu serais prêt à devenir un meurtrier pour qu'ils soient sauf, t'as pas une once d'hésitation à ce propos, c'est pourquoi tu ne peux pas faire le flemmard et dormir jusqu'à pas d'heures tout les jours, il faut que tu sois prêt juste au cas ou. Esprit jamais complètement apaisé qui viens encore te tirailler lors de ton sommeil, on oublie jamais vraiment l'odeur de la mort.  

La forêt, lieu de prédilection pour aller t’époumoner à entretenir ton endurance et ton cardio, pas qui commencent à courir un peu plus entre la cime des arbres, t'es pas assez alerte Styx, jamais assez, comme tu cherches pas la merde dans ta vie t'es pas le genre de gars qui vas flipper du coin de la rue pourtant t'as jamais pensé que tu pouvais attirer l'attention pour tout autre chose. Encore trop naïf pour penser que tout le monde est comme toi, que la justice des hommes n'est sûrement pas la même que la tienne. Aucune appréhension de la main qui s'abat sur ton épaule dans une animosité dont tu ignores tout, il te fait lui faire face cet inconnu, tout se passe si vite, t'as pas vraiment le temps de comprendre quand ton dos se fracasse contre l'écorce d'un arbre, bouche qui s'apprête à se délier quand t'entends ses mots et pour terminer cette lame contre ta gorge. Exeter c'est le nid des fêlés mais à ce point t'es vraiment surpris, tu retiens un léger rire quand t'entends qu'il te qualifie de parjure. Parjure sérieusement, l'éclat ne sors pas tes lèvres mais un sursaut de sourire, si. Vous êtes appelés par bien des noms au sein de la cohorte, freaks, paysan, tarés, gitans, mais parjure c'est une première.

" Si t'as passé un mauvais début de journée, j'en suis carrément désolé mais je pense pas que s'attaquer à quelqu'un dans une forêt ce soit bien recommandé." Mots qui s'échappent d'entre tes lèvres, bon t'en mène pas large, t'es pas non plus lunaire, un inconnu qui te menace avec un couteau c'est jamais bon. Main qui viens s'accrocher autour de son poignet pour éviter que la lame ne se colle de trop contre ta peau. Tes émeraudes prennent le temps d'observer l'homme, souffle rapide, trépignant, détestant ne pas être libre de tes mouvements. L'homme brun, un regard déterminé qui te ferait presque froid dans le dos si tu te perdais trop dans cet océan la, membres qui ont envie de frapper, pourtant réaliste, si tu bouges, tu te retrouves la gorge tranché. Et son corps de nouveau bloqué contre cet arbre, regard noircis par l'angoisse, fébrilité et la contrariété qui grimpe lentement, sois maître de toi même Styx et surtout n'en fais pas trop. Pourtant au moment ou il prononce le prénom Ruth, ton regard se connecte de nouveau au sien. Et ses conneries d'enfant divin, quoi? Regard cette fois confus. Incompréhensible.

Quand t'as entendu ce prénom, une image te vient directement sans même que t'ai besoin de réfléchir, même avec les années qui ont passés. Femme brune, marié, t'as la vingtaine quand tu l'as connu, femme aux traits tristes, sourire éploré et un regard à se morfondre, elle était venu te voir, toi l'enfant divin, t'avais raconté ses malheurs et il n'y avait pas besoin d'être médecin pour savoir que cette femme était dans une dépression terrible. Pourtant à l'époque, cette Ruth t'avait touché, t'avais passé du temps pour qu'elle s'en sorte, t'avais eu envie de l'aider, avec ton don et puis sans, dans des discussions, dans certains sourires , partagé une  nuitée avec elle, puis plus rien. T'avais été contrarié à l'époque pendant quelques jours, l'envie de lui venir en aide sans savoir si un de ses moments avaient été moment exaltant pour cette femme à la vie complètement dingue. Ses mots, t'avais rien oublié. Femme désespéré à sauver un époux éperdument taré. Encrés dans un religion étriqué que ton esprit libre ne pourras jamais saisir. Sourcils froncés. "Ruth est morte?" Comment t'avais pu ne pas savoir ce genre d'événement? Seulement la fin de sa phrase t'agace, comment une personne aussi bienfaisante pourrait aller dans un lieu horrible, si il existe seulement, t'y crois encore moyennement. Les flammes de l'enfer, le purgatoire et toutes ses conneries pour forcer les gens à bien se comporter.

"T'es son mari ? Comment c'était déjà.. Enuque? Enoch ! C'est ça hein? C'est toi qui viens me placer un couteau sur la gorge?" Ferme ta gueule Styx, t'as un couteau sous la gorge, pourtant tu sembles quelque peu déstabilisé par ce que tu viens d'apprendre. " Tu manques vraiment pas d'air, par Hadés. Tu devrais te mettre toi même un couteau sous la gorge. Et te saigner."  Agacement évident, t'es entrain de te faire menacer de mort par quelqu'un qui est complètement taré, fou de sa religion. Pourtant il t'as expressément demandé de réaliser un miracle, cette fois, tu le regardes presque amusé, cette notion est délirante pour toi, c'est vous qu'on appelle les tarés parce que vous vivez dans un cirque le monde est décidément aveugle. "Les miracles ça n'existe pas chez moi, j'suis d'égal à égal avec mes croyances." Ta main qui force sur son poignet pour lui faire reculer sa lame, cette fois bien plus fort. "Ne crois pas que tu peux me menacer gratuitement et sache que ton enfer ne déclenche aucune peur chez moi et que Ruth n'y est certainement pas non plus. Preuve comme tu la connaissais si mal. Maintenant lâche moi." Froncement de sourcil avant de finalement esquisser un sourire sans même en prendre conscience. "Je pressens que tu vas me lâcher, parce que tu es entrain de te rendre compte comme c'est vraiment grave de menacer un homme désarmé." Voix chantante, tu voulais de l'enfant divin, tu l'as. Voix envoûtante qui imprègne l'esprit étrange de l'homme en face de toi, tu viens de jeter ta première cartouche au feu.
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Re: Guilty Man - Styx
Dim 12 Juil - 18:28


Il l'avait attendu si longtemps, cet instant. L'avait repoussé tel une pensée impure pour mieux en retrouver le concept, pour mieux en caresser l'idée. S'emparer de l'Enfant Divin et faire d'une pierre deux coups, vengeant son honneur autant que Dieu lui-même en achevant l'impiété. Impure, Ruth ne méritait pas tant de peine pour avoir condamné d'elle-même son âme éternelle aux flammes de l'Enfer. Mais s'il tentait de s'en persuader, qu'il ne faisait pas cela pour celle qui fut autrefois son épouse dévouée, Enoch se mentait partiellement à lui-même. Il y avait le spectre de Ruth, dans le moindre de ses gestes. Dans ce frisson glacial qui chatouillait sa nuque, maintenant qu'il tenait la fausse idole au bout de sa lame. Aucun doute à avoir quant à la légitimité de ses actions. Le Chasseur accomplissait une mission qui, à défaut d'être divine, était entièrement justifiée. Ruth s'était perdue au contact de cet homme. Rien de divin dans la tension musculaire que put sentir le chasseur sous son étreinte, rien de divin dans le regard de défi qui accrochait ses prunelles tandis que l'autre rétorquait quelques banalités pour se donner du courage. Enoch ne cilla pas. Ils étaient nombreux, ceux à cracher à la figure de la Mort, quand elle se présentait devant eux. Une bravade appréciable, celle de ceux qui se rient du Destin. Ca les rendait plus agréables à abattre. Bien plus satisfaisants quand leurs yeux s'agrandissaient de stupeur, le coup de grâce une fois porté.
Et il aurait du plaisir à enfoncer sa lame dans le coeur de cette fausse idole. Pour Dieu comme pour les Hommes, pour Ruth comme pour lui. Aurait eu du plaisir, si la réaction de l'autre ne lui avait pas paru aussi sincère.

Sincèrement choqué d'apprendre la mort de Ruth Sinclair. Fraction de relâchement dans les muscles arqués du Chasseur, une brève demi-seconde en ne repérant aucune malice dans le visage courbe du charlatan. A moins qu'il ne s'agisse d'un excellent comédien, ce qui n'aurait pas été surprenant, compte tenu de ses origines. Les tentes sises à l'extérieur de la ville, présumées appartenir aux membres de la Cohorte du Crépuscules, étaient un repaire de bonimenteurs, marchands de couleuvres et autres cracheurs de feu. De la mauvaise engeance, méprisable, et, très certainement, un ramassis d'excellents comédiens. Coulée de colère, coulée de lave dans les veines. Enoch raffermit sa prise sur le parjure, les mâchoires si serrées qu'un sifflement seul en échappa :

-Quoi, tu ne l'as pas lu dans les entrailles d'un poulet ? Oui, elle a pris sa propre vie juste après être venue te voir.

Un tremblement le long de l'échine, le long du corps, le long du bras. Nuée de bile et de hargne dans la gorge, colère qu'il aurait pu cracher mille fois au visage lunaire de l'autre homme, mais qu'Enoch ravala difficilement. Que le blond ait été responsable de l'état de Ruth était une chose. Qu'il prétende ne rien savoir de sa disparition, en revanche, était intolérable. Alors pourquoi le laissa-t-il s'exprimer encore ? Il était si simple de lui planter directement son couteau en travers de la gorge, et de le laisser se vider de son sang dans cette forêt. Personne ne serait jamais venu à son secours. Avec un peu de chances, les bêtes sauvages auraient même pu se débarrasser de son corps avant que qui que ce soit ne le trouve.
Alors pourquoi ne l'abattit-il pas sur le champ, Enoch ? Peut-être à cause de la culpabilité. A cause de cette tristesse infinie qu'il avait perçue sur les traits fins du spectre de Ruth, dans ses immenses yeux blanchis par la mort. Une illusion projetée par son esprit ou par Dieu lui-même pour guider son agneau vers la vérité. Et le seul détenteur possible de cette vérité, de ces explications qu'il n'avait jamais eues pour ne jamais les avoir sincèrement cherchées, il était là, devant lui. L'achever signifiait étouffer la vérité pour toujours, et à cela, Enoch n'était pas encore prêt.
Pas encore prêt à la laisser partir, maintenant qu'il l'avait retrouvée.

Aucune réaction devant les injures de l'impie. Le regard aussi fixe que le droit, paré à abattre la Justice pour peu que les réponses apportées à ses questions internes ne soient pas acceptables. Il ne bougea pas de sa position, parfaitement ancré dans le sol, parfaitement stoïque aux provocations. Détaché de la scène, l'homme planqué sous l'armure implacable du soldat. A attendre une confirmation ou une infirmation qui n'arrivaient toujours pas. Un rictus mauvais se creusa sous la barbe noire, toutefois. Il possédait à présent une confirmation, bien qu'elle ne fut pas celle qu'il recherchait. Sa proie ne cessait de clamer haut et fort son infidélité au Seigneur, lui octroyant toutes les raisons du monde de l'achever sur le champ. Alors pourquoi lui concéda-t-il cette légère avance, parfaitement volontaire, cette illusion de puissance quand "l'Enfant Divin" chercha à repousser la lame ? Parce qu'il le pouvait. Parce qu'il contrôlait toujours parfaitement la situation, le Chasseur. Sourire écho à son rictus, sur le visage lunaire du parjure. Sifflement entre les dents de l'ange vengeur, en réponse à ce "lâche-moi" aussi impérieux que ridicule.

-L'Enfer existe bel et bien, que t'y croies ou non. C'est ta prochaine destination.

En contrôle parfait de la situation. Tout du moins le crut-il, jusqu'à ce que l'Enfant Divin rouvre la bouche. Un ricanement coula dans la gorge du Chasseur, puissant, instinctif. S'étouffa progressivement alors que son corps tout entier obéissait à la prédiction de l'impie, ses muscles se relâchant sans qu'il ne leur en ait donné l'ordre. Un vent de panique souffla sous les boucles noires, ses yeux noisettes s'accroissant en se sentant relâcher effectivement l'homme.

-Qu'est-ce que... ?

Puis les pensées s'ajoutèrent au choc, l'enveloppèrent, l'étouffèrent. Un murmure retentissant dans son crâne comme autant de certitudes, la plus évidente charriée par la voix de l'Enfant Divin. Non, Enoch ne pouvait pas frapper un homme désarmé. Ce n'était pas juste. Son corps acheva sa course, tandis que, une main toujours sur l'épaule de l'autre, il recula d'un pas. Doigts mats tremblants autour de son couteau papillon, toujours fermement lové dans sa main. Ecoeurement trouble au fond du bide, en réalisant qu'il avait failli tuer un homme désarmé.

-Tu... Tu as raison.

Relent de bile, la colère toujours aussi vive dans son corps. Bouillonnante dans ses veines, le sang devenu lave, la rage improvisée volcan. Frustrée de ne pouvoir sortir à cause de principes éculés et stupides. Alors Enoch obéit au bon sens. Sa main libre agrippa le poignet du blond. Il lui fourra le couteau papillon au creux de la paume, avant de reculer pour prendre une impulsion, suffisamment de vitesse, et fracasser son front contre celui de l'autre. S'il était armé, il n'y avait plus de problèmes. Douleur sourde et profondément jouissive. Les pensées plus claires tout en y voyant trouble, sous la violence du coup. Ses mains s'enroulèrent autour du col de son adversaire, tâtons brefs et rapides, et il le projeta sur le sol de la forêt. L'enjamba aussitôt et s'assit sur son bassin, l'écrasant de tout son poids.
Un coup de poing pour chasser la suffisance de son sourire, quelques instants auparavant. Les doigts mats du purificateur s'enroulèrent autour des poignets de l'autre, le clouant dans la terre battue sans autre forme de procès.

-Ca t'amuse qu'elle soit morte ? Je l'ai retrouvée dans notre chambre. Pendue au luminaire. Tu sais ce qui m'a alerté ? L'odeur. Les pendus se souillent, au moment de mourir. Elle avait mis du parfum juste avant, sa plus belle robe, pour son rendez-vous avec le Seigneur. Ca te fait toujours rire ?

Sifflements vipérins en approchant son visage de celui de l'autre. L'envie de lui cracher sa haine et sa déception à la gueule, de visser dans ces yeux ces visions qu'Enoch avait lui même endurées en découvrant le corps de Ruth dans la chambre maritale. Avait-il pleuré en la décrochant du plafonnier ? Oui. Comme un gosse, comme lors d'une de ses innombrables sessions d'expiation dans les tréfonds de la Crypte. Désespéré de l'avoir perdue, terrorisé à l'idée qu'elle rouvre des yeux nacrés du voile blanc de la mort et qu'elle se redresse, sa peau devenue cireuse comme celle d'une marionnette. Désincarnée sans fil et, pourtant, la peur maladive qu'elle bouge à nouveau.
Les yeux rougis par la haine, rougis par le souvenir, l'incompréhension et ce désespoir partagés par les époux au-delà de la tombe. Douleur pulsante contre ses tempes, en s'appuyant d'autant plus sur l'autre. Des roulements au fond de sa gorge, alors que la volonté de Dieu se traduisait dans ses cordes vocales.  

-Qu'est-ce que tu lui as fait ? Qu'est-ce que tu as mis dans sa tête pour qu'elle se condamne ? Dis-moi la vérité.

Metatron parmi les hommes, forçant les volontés à se plier à la volonté divine. Suggestion pétrie d'intentions tout sauf pures coulée dans les oreilles du parjure, pour atteindre enfin ces réponses qu'il n'avait jamais su trouver. Soubresaut, il écrasa d'avantage les poignets de l'autre dans le sol. Entendit le bruit sourd de quelque chose qui tombe entre les feuilles, et son esprit de prendre le relais.
C'est vraiment grave, de menacer un homme désarmé. Déjà, ses muscles se détendirent autour de leur prise...




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Re: Guilty Man - Styx
Ven 31 Juil - 16:02


Guilty man.

"On provoque nous même ce qui nous arrive, et ensuite on appelle ça, le destin. Quoi de plus facile quand on choisit un chemin glissant que de prétendre qu’on y était destiné ?"

Trop d'informations dans une simple rencontre, trop de paroles qui pourraient te déstabiliser. Parce que t'as jamais été confronté à la mort avec ton don, non. T'as toujours fait en sorte d'éviter ça. T'aime pas penser à la nuit éternelle ça te ramène à ta terre de paix. A ton camp, Louisiane dans le cœur et dans le sang. Le jour ou du haut de des neufs ans t'as été confronté à la mort elle même. Et depuis tu l'évites, tu lui échappes à chaque fois depuis que t'as réussis ce sombre jour à t'enfuir à décamper de ce funeste destin. Et tant que tu pourras tu continueras à courir, gamin qui ne s'est jamais remis de cet épisode traumatique pour sa jeune âme, sourire collé en permanence sur les traits brutes du visage, insouciance et nonchalance installé sur tes épaules pourtant personne ne sait ce qui se trame dans ta caboche. Je serais digne pour vous. Vous avez donnés votre vie pour moi. Je ne vous décevrais pas.   Ruth s'est donné la mort juste après être venu te voir et ça bloque dans ta tête, réflexion sur votre manière de vivre et d'être que tu balayes d'un regard désespéré, les clichés ont la vie dures et tu l'as tellement entendu que maintenant c'est presque amusant. Comme si vous aviez que cela à faire d'aller fouiller dans les entrailles d'un poulet pour lire l'avenir, t'es prêt à tergiverser sur ce sujet même avec un couteau sous ta gorge. Pourtant t'as jamais été au courant de ça et ça te tracasse. T'as jamais pensé qu'elle allait mettre fin à ses jours, comment tu aurais pu le savoir? T'étais un gamin qui voulait réellement l'aider de tout ton cœur.  

Effluves des paroles de l'enfant divin qui atteignent Enoch et comme prévu, il relâche sa pression sur toi, tu sens la stupeur sur son visage, forcément qu'il ne comprends pas ce qu'il lui arrive mais lui non plus n'as pas le choix, atteint par ta voix enchanteresse quand tu uses de ton don. Mais t'es trop naïf Styx en pensant que ça allait suffire. Gosse qui n'arrive toujours pas a admettre que tout les gens ne sont pas foncièrement bons, non Styx, ils ne sont pas tous comme toi, la méchanceté est autant gratuite que la gentillesse et chacun décide d'emprunter une voie, parfois à contre cœur mais il y à de telles nuances et d'ombres qui s’abattent que tu ne peux jamais être soit noir, soit blanc. Mais t'es trop sincère, habitué à vivre dans ta communauté ou tu connais tout le monde, le monde extérieur, les étrangers sont si différents. Animosité évidente que tu ne saisis que trop tard lorsqu'il te colle son couteau papillon dans la main et qu'il te fracasse le front à l'aide du sien, le temps file à une vitesse vertigineuse et t'as pas le temps de comprendre que t'es au sol, hébété, bloqué au sol par l'espèce de taré qui te bloque à l'aide de son corps. Main qui vas se porter à ta tête, beaucoup trop de violence dans ce corps, colère qui grimpe en toi dans la seconde alors que tes prunelles se posent sur lui et que tu vas pour te redresser avant de te faire bloquer par les poignets. Toi, l'âme libre, l'indomptable, celui qui cours en compagnie du vent. Impression cauchemardesque de se faire immobiliser de la sorte. Corps qui se diabolise pour se défaire de ses chaines que sont devenues les mains du brun. Poing qui à le mérite de te calmer dans la seconde, bouche douloureuse et tête qui se tourne pour cracher du sang alors qu'il te parle et t'as le mérite de l'écouter, frissons froid qui te parcoure dés l'échine alors que tu marmonnes entre tes dents. "J'ai eu l'air de rigoler sale con? Ruth ne méritais sûrement pas ça. De te rencontrer je parle. Pas de mourir."

Corps contracté et tendu face à la haine de l'homme à ce qu'il dégage et qui ne te plait pas du tout, âme qui alerte à la méfiance, à s'échapper de sa présence. Haine déversé à ton égard que tu ne comprends pas, férocité qu'il dégueule alors t'as pas le choix, prendre ton mal en patience alors que sa voix résonne de nouveau, il est avide de vérité, de savoir ce qu'il s'est passé avec sa femme, pourquoi elle s'est donné la mort, si tu le savais. Pourtant tout ton corps semble résonner à sa voix et tu secoues un peu la tête, il t'as sûrement sonné bien plus que tu ne le pensais. Enfoncés davantage dans le sol, tes doigts finissent par se détendre et lâcher l'arme, sa pression se fais moins forte et tu te dégages de sa prise juste pour te redresser, regard en feu, col que t'attrape entre ses doigts pour le rapprocher de toi alors qu'il faut que tu lui répondes, t'arrive plus à faire autrement, ta bouche désire tout raconter alors que ta tête hurle le contraire et pourtant ta voix se mets à résonner sans que tu le lâches. Couteau que tu regardes un instant, l'envie de lui saigner la gorge pulse sous tes mains mais tu n'en fais rien. "J'ai essayé qu'elle aille mieux, j'ai essayé de toute mon âme, parce que c'est.. C'était une belle âme Ruth. Elle est venue parce qu'elle pensait que je pourrais lui enlever cette tristesse, accablement qui venait lui empoisonner le corps." Tu reprends ton souffle, mémoire qui se rappelle de certains sourires qu'elle avait finit par t'offrir une fois que la lune était venue vous éclairer de ses lueurs protectrices. "J'ai souhaité pour elle qu'elle trouve la paix intérieure, chose qu'elle désirait plus que tout au monde. Mais je pense qu'elle a jamais compris que c'était toi son problème. Elle se bouffait les entrailles pour un mari qui ne l'as jamais regardé. Qui ne lui accordait pas une seule once d'attention." Souffle qui se fais plus difficile, flots de paroles qui se déverse et ne semble plus vouloir s'arrêter." J'ai passé la nuit avec elle, je l'ai vu s'ouvrir et parfois même sourire cette nuit la, nous avons beaucoup parlé, de tout et de rien en même temps. Elle a disparu en même temps que la lune, aux premières lueurs du soleil et je ne l'ai jamais revu. J'ai pensé qu'elle.. Qu'elle allait mieux maintenant. Qu'elle s'était enfuie. Loin de toi. Loin du rien que tu lui apportais." Paroles qui s'éteignent enfin, émotions qui viennent t'envahir, elle est partie depuis si longtemps sans même que tu le saches et ça te fais quelque chose. Parce que t'es pas du genre sentimental toi, l'amour c'est pour ta cohorte, mais tu l'as aimé Ruth, l'espace d'un instant, durant une nuit, elle avait ce quelque chose que les autres étrangers n'ont pas, cette lueur dans les yeux qui donnait envie de lui rendre cette joie qui l'avait quitté depuis si longtemps, laisser l'éclat du soleil parcourir son visage pour se rappeler que le bonheur est dans les choses simples. Mais t'as faillis, elle a décidé de partir. De trouver la paix de la pire des manières. Mains qui deviennent tremblantes alors que tu le secoues cette fois, brutalement. "Comment t'as pu la laisser faire ça? Ton enfer, il est pour les gens comme toi. Pas comme elle." Et tu le dégages de ton corps avec force et dédain, te redressant sur tes pieds dans la seconde, prenant garde de ne pas attraper ce couteau qui te fais de l’œil, sinon il pourrait t'attaquer et c'est hors de question. "C'est moi qui tu oses attaquer ? Mais le véritable coupable. Celui qui a pêché comme vous dites chez vous, c'est toi Enoch Sinclair. Et j'espère que tu seras condamné par ton divin ou par les miens. Mais je ferais en sorte que tu payes pour tes crimes. Et à ce que je vois, ils sont nombreux."

"Utilise à bon escient les bienfaits de la Nature. Respecte son pouvoir et crains sa colère."

T'arrive pas à lire dans les prunelles de l'homme en face de toi, ça te déstabilise, homme forgé à se déchaîner dans la violence, celui trouve sa délivrance dans le sang qu'il fait couler. Élevé pour ne jamais s'épanouir dans l'individualité quand toi tu éclos du moment ou tu es avec le tien, appris à grandir dans l'amour et le partage, la bienveillance. T'as toujours rayonné malgré tes plaies Styx et aujourd'hui ne fait pas défaut, t'observe Enoch, toujours méfiant. Pratiquement certain qu'il pourrait quand même te tuer, prendre ta vie pour épancher sa conscience. "Et quoi maintenant? On vas se battre jusqu'à la nuit tombé, jusqu’à qu'il n'en reste qu'un? Sérieux redescends mec. Tu crois vraiment que t'es légitime à te placer en tant que victime?"


   
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Re: Guilty Man - Styx
Dim 20 Sep - 17:31


Des réponses. Ce n’était pas la raison première pour laquelle il était venu s’enfoncer dans cette forêt, aujourd’hui. Persuadé qu’il les avait déjà toutes au bout des doigts, ses réponses, Enoch. Une illusion portée par la certitude que ce qu’il faisait était sinon juste, au moins légitime. Si Ruth s’était donné la mort après avoir rencontré un parjure, il n’était que logique que la responsabilité de sa mort leur soit entière. Elle savait quels risques elle courait en commettant une telle ignominie. Elle savait qu’en consultant un impie, en vénérant un faux prophète lui-même gonflé de la lumière factice de ses fausses idoles, elle entachait sa vertu. Elle n’avait pas seulement fauté aux yeux de son mari, Ruth. Elle avait fauté aux yeux du Seigneur Lui-Même, et rien que pour cette raison, la sentence que l’archange souhaitait appliquer s’imposait d’elle-même. Alors pourquoi avait-il voulu savoir la vérité ? Quelle vérité ? Il était certain que l’autre était pétri de mauvaises intentions, qu’il ne pouvait y avoir que du poison pour couler le long de sa langue. Et s’il était habile de paroles, l’expression qu’avait eu l’Enfant Divin à l’annonce de la mort de Ruth, elle, était tout sauf feinte.

C’était pour cela qu’Enoch avait voulu en savoir plus. Pour cet éclat, ce choc qui avait traversé le regard glacier. Apprendre de la bouche du démon lui-même à quel point Ruth s’était salie, à quel point il avait pu la souiller. Chercher à comprendre une vérité crue qu’il n’aurait jamais voulu connaître, et dont il était désespérément tributaire. Parce qu’elle était toujours tapie dans les ombres de ce qui était leur demeure familiale, Ruth. Un souvenir vague et autrefois tendre qui revenait le hanter dans ces instants troubles, ceux où conscience et inconscience sont à peine dissociables. Sa voix résonnait dans les murs, son regard lui léchait la nuque. Et s’il était certain qu’elle fusse perdue quelque part entre le Purgatoire et l’Enfer, Enoch se demandait quelques fois si elle n’était pas encore avec lui, dans cette maison trop grande et désespérément vide.
Mais les spectres n’avaient pas plus leur place dans l’Eden que Dieu avait façonné pour ses enfants que les démons et autres créatures qu’il chassait. Si Ruth était restée dans leur chambre malgré que sa tombe ait été consacrée, il s’agissait là encore d’une hérésie qui ne pouvait avoir été provoquée que par cet homme qu’il tenait fermement sous son corps.

Position dominante mais faillible. Il pouvait sentir la respiration puissante de l’autre sous son poids, mais ce ne fut ni elle, ni ses mouvements qui le poussèrent à relâcher légèrement son étreinte. Chasseur captivé par les grognements défensifs de sa proie. Le cou tendu en avant pour capter la moindre de ses paroles, et une pensée filante au creux de l’esprit : il suffirait de peu pour lui tordre le cou. Rien que d’une arme au creux de sa paume. Si seulement l’autre était armé. Si seulement...
Aux doigts qui s’enroulèrent autour de son col, l’envoyé de Dieu se raidit mais n’en fit rien. Tant que l’autre n’était pas armé, il ne pourrait pas répliquer. Il pouvait le sentir, cet interdit, il le sentait parfaitement tandis qu’il pulsait dans ses veines. Comme un tabou à éviter pour se focaliser sur le brasier ardent planté au fond des iris trop clairs de l’impie, tandis que fiel et poison se déversaient enfin de sa gorge. Il ne cilla pas, Enoch.
Pas même alors que chacun de ses mots lui traversaient les entrailles comme autant de coups de couteau. Parce qu’il ne s’était pas attendu à ça, n’aurait jamais cru que Styx McCoy connaisse aussi bien son épouse. Chacun des mots qui coulaient d’entre ses lèvres sonnait si vrai, si proche de qui était Ruth qu’un frisson parcourut l’échine du Chasseur. Il aurait préféré que l’autre s’en moque. Qu’elle n’ait aucune importance à ses yeux, qu’il ne s’en souvienne même pas. Tout aurait été préférable qu’un portrait aussi juste de la brunette, un parfait miroir apposé devant Enoch pour faire voler tout son déni en éclats.
C’était plus simple de haïr Ruth pour ce qu’elle avait fait, plutôt que de la pardonner par rapport à ce qu’elle endurait. Mais les Voies du Seigneur sont impénétrables, et le Pardon est Divin. Deux enseignements contre lesquels ni Enoch ni Ruth n’auraient pu aller. Haïr était plus simple. Serrer les mâchoires et encaisser un énième coup, celui d’avoir été un mari absent et sans amour, l’était tout autant.

-Mensonge...

Il ne mesurait pas ses coups, l’impie. Mais il avait tort sur ce point : Ruth avait toujours obtenu l’attention d’Enoch. Il l’avait aimée, son épouse. Il l’avait choyée, désirée, appréciée. Comme il le pouvait, à la manière qu’il avait toujours connue, celle qu’il avait apprise parmi les siens. On n’était pas sans amour chez les Sinclair, on ne savait juste pas comment le faire ressortir. On n’était pas capables de le manifester de la même manière que le commun des mortels. Mais on l’éprouvait, tout aussi violemment, tout aussi brutalement que le reste du monde. Des vagues puissantes qui se révélaient sur un simple toucher, une simple main sur l’épaule, comme le faisait Mère. Une profonde reconnaissance suite à un regard ou une parole, comme lorsque le faisait Père. Il n’y avait pas de place pour le superflu, ils n’en avaient jamais le temps, la Mission n’en laissait jamais le temps. C’était elle qui passait avant le reste, c’était Dieu qui passait avant les Hommes. Un état de faits que Ruth ne lui avait jamais reproché de son vivant. Femme de Dieu, elle savait parfaitement que c’était Lui, et par conséquent les actions purificatrices qui primaient dans le coeur de ses agneaux. Son mari ne faisait pas exception à cette règle divine.
Mais l’amour existait, malgré sa forme abstraite, racornie, malingre et moribonde. Il y était, tout aussi bancal et difficile à extraire qu’il l’était. Mais il était indéniable, et, si McCoy était armé, Enoch le lui aurait fait comprendre à grands coups dans le visage.

Assourdissants, les battements de son propre coeur contre ses tempes. Assourdissantes, les prières qui se succédèrent sous les boucles noires pour étouffer la voix de McCoy. Chacune de ses paroles une morsure de plus insoutenable pour le prédateur. Mâchoires serrées, et les appuis de moins en moins stables, au-dessus de l'autre. L'Enfer et Le Seigneur en parjure au milieu des lèvres du blond, et cette tension surnaturelle qui empêchait Enoch de le faire taire définitivement. Quelle était donc cette torture ? S'agissait-il d'une épreuve de Dieu ? Ou de la vengeance d'une Ruth plus blessée qu'il ne l'aurait cru, qui aurait tant condamné son âme que tous les démons de l'Enfer s'associaient à elle pour le frapper ?
Des tremblements le long des membres, et l'air qui commençait à lui manquer. Un éclat de peine, profonde, enfantine, au fond des yeux marrons. Il ne dura pas. Les clameurs de douleur enfantines, chez les Sinclair, chez Enoch, étaient condamnées à rester sous clé. Etouffées dans un cercueil de bois, étouffées, les larmes, dans la nécessité de garder tout l'air possible pour survivre. La haine, elle, demandait moins d'énergie. Et ce fut un regard brasier, humide de rage, qu'il posa finalement au creux des iris trop clairs alors qu'il entendait très clairement le couvercle du cercueil des Sinclair se refermer sur sa propre douleur. Plus tout à fait un homme, pas exactement une arme.

Une ire sans comparaison au fond des prunelles tandis que l'autre le repoussait, encore trop occupé à dégoiser des insanités. La volonté seule apaisant les battements jusqu'alors erratiques de son coeur, lui imposant le silence. Prédateur en jaugeant sa proie. Un reniflement en retenant le trop plein de haine qui menaçait de s'épancher de ses yeux. Un rictus carnassier s'étira progressivement sous la barbe noire. Amusement mauvais.

-Et comment comptes-tu me faire payer mes crimes ? Moi, qui suis absous par Dieu pour accomplir sa Mission ? Moi qu'il a béni contre les créatures de ton espèce ?

Péché de vanité, Enoch, pétri qu'il était du souffle Divin. Vanité enflant dans tout son système alors qu'un bref coup d'oeil lui permit de repérer l'éclat de son couteau, luisant entre les feuilles mortes. Le rictus s'élargit. Gueule pleine de dents qui se seraient bien plantées dans la gorge solide du blond.

-Me qualifier de coupable alors que tout ce que tu as réussi à faire, dans ton plaidoyer, c'est prouver que tant toi que Ruth êtes d'infâmes pécheurs. Tu t'engorges de ta propre voix, le païen, tu ne réalises même pas à quel point vous êtes tous les deux condamnables aux yeux du Seigneur. Mais continue. Continue de me donner toutes les raisons du monde pour accomplir ce pour quoi j'ai été choisi.

Une victime, Enoch ? Non. Mais un mari bafoué, oui, assurément. Toutes les belles paroles de l'impie ne changeraient rien aux faits. Ruth avait craché sur les liens sacrés du mariage, avait commis le péché d'adultère, et avait condamné son âme éternelle peu après. Elle ne méritait rien de plus que cette haine que le prédateur cherchait à aiguiser, s'enorgueillant d'être au-dessus de tout ça. Mais la vérité était toute autre. Toute aussi enfermée dans la Crypte, sa conscience n'en finissait pas de saigner. La lame de la vérité enfoncée à même le coeur, et le prédateur acculé qui montrait les crocs pour ne pas se laisser dévorer. Regard noir, alors que retombait son sourire carnassier. Un roulement de roches au fond de la gorge tandis que sa volonté se muait à celle du Seigneur, de cette voix si particulière qui lui avait été confiée. Don de suggestion qui avait tout son intérêt, maintenant que le jugement devait être prononcé.

-Reprends le couteau qui est a tes pieds et plante-le dans sa cuisse, pécheur.

Froideur mécanique en énonçant sa volonté. Et cette envie qui croissait au fond de ses entrailles. L'envie de faire mal. Au moins autant que ce qu'il ressentait, au moins autant que tout le mal que le couple adultère était en train de le faire. Alors pourquoi n'éprouvait-il aucun soulagement en voyant McCoy s'emparer du couteau ? Pourquoi ne ressentait-il pas ce frisson d'appréhension délicieuse le long de sa nuque en captant la lumière le long de la lame. Une infinie lassitude, en voyant le couteau s'élever. Les roches roulèrent de nouveau au fond de sa gorge avant que ne s'abatte le couperet.

-Arrête-toi.

Une lassitude profonde le long du derme. Il jaugea l'autre d'un regard éteint, finit par s'approcher à grands pas. Picotements le long des doigts tandis qu'il les posait autour du menton de l'impie, et déplaçait sa mâchoire de droite à gauche pour bien l'observer. Pour bien ancrer dans son esprit la vision de cet homme qui avait souillé son épouse. S'il s'enfonçait ce visage dans les rétines, se sentirait-il moins vide ? Il n'était pas homme à ne pas expérimenter, Enoch. Mais rien ne vint.

-Tu ne connais rien. Ni de Ruth, ni de moi. Pas plus que je ne la connaissais, de toute évidence. Tu sembles persuadé que tu es en capacité de la pardonner pour avoir commis adultère et suicide, mais tu te trompes lourdement. Le pardon est Divin. Une vérité qu'un infidèle comme toi est dans l'incapacité de comprendre, et qui m'empêchera toute ma vie de lui accorder ce privilège. J'ai failli, en ne voyant pas qu'elle était en train de partir. Crois-moi, je le ressens tous les jours. Mais jamais je ne pourrai la pardonner, car je n'en ai ni l'envie, ni le droit.

Las, en repoussant puissamment l'autre en arrière. Las en attrapant considérant la lame qu'il avait dans la main, se disant que si l'autre s'égorgeait lui-même, cela serait objectivement moins salissant. Plus aucune envie de rien, pas même de s'emmerder à tuer cet insupportable bavard. Fatigue d'un autre temps le long des membres alors qu'il reposait son regard marron dans les iris clairs de l'autre.

-La vois-tu, l'Enfant Divin ? Parce que je sens sa présence. Elle est encore ici, sur cette Terre. C'est contre-Nature. Ce n'est pas comme ça que Dieu a créé l'Eden dans lequel nous vivons, les Morts ne sont pas supposés y rester. Et pourtant, elle est toujours là, j'en suis persuadé. Est-ce que tu la vois ? Est-ce qu'elle te parle ? Ou est-ce que tu es tellement pétri de ta propre connerie que tu es incapable de comprendre que c'est à cause de toi que son âme condamnée erre encore ici ?





But as sure as God made black and white, what's down in the dark will be brought to the light
Sooner or later
God'll cut you down

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Re: Guilty Man - Styx
Mar 29 Sep - 0:14

j'ai un mot:


Guilty man.

On ne peut pas revenir en arrière ; c’est pas facile de choisir, il faut faire le bon choix. Tant qu’on ne choisit pas tout le reste est possible.

Qu’est ce qui pousse un homme à ôter la vie aux autres, est ce que c’est vraiment quelque chose de satisfaisant de voir la lueur s’éteindre dans les yeux de la personne d’en face ? De voir l’âme quitter le corps et être libéré de sa prison charnelle. Des frissons rien d’y penser voila ce qui venait de te passer dans la caboche, c’était complètement incompréhensible, surtout de faire passer ça pour la religion, pour toutes ses conneries. T’as appris dans ce bas monde que les humains commettaient beaucoup de crimes au nom d’un dieu, d’une croisade, foutaises qui sont crus par des naïfs, des étriqués d’esprit. La connaissance, le savoir, c’est le pouvoir. C’est donné à tous. Tu ne sais pas vraiment ce qui se trame dans la l’esprit de cet homme en face de toi mais il empeste à plein nez, le crime, le sang qui est venu entaché son âme pour toujours, il te déstabilise rien que par son regard sombre et aussi par le fait que t’es persuadé qu’il pourrait te tuer comme un chien à tout moment et te laisser moisir dans le fond de cette forêt sans même un regard pour ta dépouille.

Pourtant t’as presque l’impression d’y voir une éclaircis dans ses yeux orageux, juste une seconde, t’as touché un point sensible, est ce qu’il était vraiment amoureux de Ruth ? D’une manière que tu ne peux pas comprendre, t’as connu la douceur, les caresses dans ta chevelure, une éducation belle et bienveillante et ton esprit ne peux pas concevoir qu’on puisse grandir d’une autre manière, autrement que dans des chansons douces, des sourires et des regards fier, l’amour de la nature et d’être ensemble, célébrer tout ce que la vie puisse nous offrir. Mais t’es pas naïf, tu sais et tu vois les gens aux passés rongés, qui ont grandis dans la noirceur, la violence et tout ce que tu ne pourrais pas supporter. Est ce que ce type la est comme les autres gens au passé défectueux ? Est ce que ça l’autorise pour autant à faire tout ce qu’il fait sans impunité ? Tu ne sais pas.

Et il se mets à parler et toute ta réflexion se coupe pour lever les yeux au ciel à son discours, ses paroles qui te décrochent même un léger rire, qu’est ce que tu t’en fous des paroles de Dieu de ce qu’il accorde ou non, t’es pas un homme de Dieu, t’as étudié pour ta propre connaissance les religions, les croyances des hommes et aucune n’as jamais trouvé foi à tes yeux et ton cœur, il n’y à pas qu’une religion, qu’une croyance, tu crois en tout, les divinités qui ont ton affection. Même certains anges de la religion catholique ont réussis à attirer ton affection. « Tu n’es pas meilleur que les autres, te pense pas au dessus des hommes. » Simple phrase que tu lâches avec nonchalance, les bras croisés sur le torse, te permettant même de bailler lorsqu’il est imperturbable dans ses discours qui te font royalement chier, il faut le dire et ça se vois sur ta face. «  Arrête ta comédie. Sérieux tu crois vraiment à ce que tu racontes ? C’est d’un ridicule. »

Mais alors que tallais continuer à te moquer royalement quand t’entends la voix qui s’échappe de sa bouche et qui t’ordonne, tu t’apprêtes de nouveau à rire mais ton bras se mets à légèrement trembler et ton corps qui s’abaisse mécaniquement pour attraper le couteau et la peur qui glisse dans tes yeux émeraude. Pourquoi tu ne pouvais pas lutter pourquoi ton corps et ta force n’y font rien ? Est ce que sa voix chante comme la tienne ? Est ce qu’il y à une chance même infime que ce soit possible ? «  Arrête ça tout de suite. » Voix sans appel et pourtant le couteau se lève, ta main qui guide l’acte et la lame qui commence à s’enfoncer dans a cuisse avec la même témérité et le sang qui s’écoule de la plaie venant entacher le tissus de ton jogging. La douleur au corps, au coeur, humilié de devoir souffrir devant lui.« Bordel tu me le payeras, je te jure. » Et puis la voix s’élève de nouveau, s’arrêter. La lame se retire de ta cuisse et tu fermes fort les yeux, malgré le fait que tu guérisses plus vite que la plupart des humains, la douleur elle, elle est toujours la. « Ne me touche pas, je veux pas que tu puisses me contaminer de ta maladie de l’esprit. » Ses doigts qui touchent le menton et il t’observe comme une bête de foire et ton visage crispé, le regard noir qui le déteste profondément de pouvoir et savoir jouer comme ça de la sorte avec l’obéissance de ton corps. Difficile de subir ce que toi tu sais faire sur les autres sans jamais l’utiliser à mauvais escient. Ta main tremblante qui garde le couteau serré dans un grognement rageur et colérique alors que tu fronces de nouveau les sourcils, pas qui reculent une fois, puis deux avant de rire à ses paroles, un grand rire, amusé et plein de folie. « Tu la ressens ? Mais est ce que tu es capable de ressentir quelque chose ? Toi qui possède des œillères plus grosse que ton égo ? Tu ressens la fierté du vent lorsqu’il souffle plus fort ? Le chant de l’eau et des courants, les éclats du soleil pour indiquer le chemin à suivre et celui de la lune qui te protège de ses lueurs sombres et pourtant si bienveillantes ? Tu ne ressens rien, parce que ton esprit est fermé et tu es aveugle à toutes les bonnes choses que la terre nous apporte. » Et ton corps qui se redresse de nouveau alors que tu t’approches de lui, tu t’approches, prés, trop prés. Et tu reprends sans même t’arrêter. « Si tu dis qu’elle est toujours la ? Appelle la. Demande à son esprit de venir. Et pose lui tes questions. Et apprends à lui pardonner pour qu’elle trouve la paix. T’as peur ? Même dans ta religion, on parle aux esprits. Alors soit t’es con. Non en fait c’est une certitude. Donc tu dis que tu l’entends ? » Sourire malicieux alors que tu recules et te mets à hurler. « Ruth ?! Tu m’entends ? Apparemment ton mari est assez taré pour croire que même dans la mort tu vas te faire chier à rester à ses côtés, t’en pense quoi ? Parce que moi je pense que c’est la pire connerie du monde !" Et la tu reprends un air sérieux. « Tu crois vraiment qu’on appelle les morts comme ça ? T’es vraiment un ignorant c’est pas possible. » Nouvelle fois ou tu lèves les yeux au ciel alors que tu recules de plusieurs pas. «  Si tu veux une nouvelle vérité. Je suis prêt à t’accorder d’appeler son esprit et voir si vraiment tu permets le bénéfice du doute mais je pense pas. Mon avis c’est que Ruth est bien loin. Elle ne viendras jamais et surtout pas pour te voir. »

Proposition sérieuses. Tu réussis à avoir les faveurs de certaines divinités, certains arrivent à entendre les morts, pourquoi ne pas appeler Ruth. Savoir ce qui lui avait vraiment coûté la vie, si tu étais coupable, si tu faisais partie des raisons pour justifier son suicide ou si il était à l’origine lui de tout ce mal venant de la femme de sa vie. Corps qui le pousse contre le même arbre ou il t'as bloqué, lame qui glisse sous sa gorge, tellement tranchante que le simple fait d'effleurer sa carnation laisse une marque et le filet de sang qui s'en écoule. Long soupir qui s’échappe de tes lèvres alors que tu fais de nouveau appel à ta voix chantante, celle qui vas exiger quelque chose. « Je pressens, que tu ne pourras pas m’oublier, que mon visage vas te revenir sans cesse en tête. » Petit cadeau pour ta jambe, parce que rien ne reste impunis, l’échange équivalent, le mal pour le mal. C’est la première fois de ta vie que tu utilises ton don à mauvais escient et tu ne sens aucun poids sur ta conscience, t’as cet individu en face de toi et t’arrive pas à l’équilibre, à le jauger, il est mauvais et ça c’est indéniable mais pourquoi ? C’est la question. Ta curiosité maladive Styx, vouloir comprendre les gens, parce qu’on ne fait pas du mal gratuitement, si ?




   
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Re: Guilty Man - Styx
Lun 19 Oct - 22:14


Faiblesse passagère, du corps et de l'esprit, en se laissant amadouer par la réputation de la Fausse Idole. Ruth lui semblait toujours si présente, quand il traversait les couloirs de leur maison. Si présente, quand le plancher se mettait à craquer à l'étage, sans que personne n'y soit. Les bruits de pas feutrés de son épouse, l'illusion s'était souvent apposée dans son esprit épuisé. Le bon sens, son bon sens, lui avaient souvent répété qu'il pouvait s'agir de rongeurs qui se baladaient entre plafond et plancher. Mais, lorsqu'il rentrait dans sa masure à une heure plus qu'avancée de la nuit, les mains couvertes tantôt d'alcool, tantôt de sang, Enoch ne pouvait s'empêcher d'espérer que quelqu'un y soit pour l'accueillir. De ressentir un frisson lui dévaler le long de la nuque en se disant que ce quelqu'un puisse être son épouse, décédée bien des années auparavant.
Il n'était pas homme à croire à ce genre de foutaises. Les enseignements du Père Sinclair excluaient ce principe auquel les païens semblaient si prompts à se rattacher. Il y avait une vie après la mort, oui. Le Domaine de Dieu, Paradis, qui attendait les pieux et les repentis. L'Enfer, pour les parjures comme l'homme qu'il tenait entre ses doigts. Puis le Purgatoire où brûlaient les âmes condamnées, cet entre-deux qui n'aurait jamais pu être l'Eden que les Sinclair s'attachaient à protéger. Il s'en voulut immédiatement, de cet espoir illusoire qui s'était échappé d'entre ses lèvres. Une interrogation épuisée à laquelle il n'attendait que trop de réponses. Enfant Divin, sais-tu où vont les âmes en peine ? Enfant Divin, sais-tu où s'échappe la mienne, de peine ? Jaugé jusqu'aux tréfonds de l'âme, l'impie, avec cet espoir qui nappait des noisettes devenues éteintes. Epuisées.

Sous d'autres augures, avec d'autres paroles, Styx McCoy aurait presque pu le convaincre. S'était-il servi de cette tonalité si particulière qui avait forcé le Chasseur à se plier à sa volonté, pour convaincre Ruth de se souiller ? En avait-il usé pour la pousser à commettre l'irréparable ? Il avait haï Ruth pour son geste. L'avait reniée jusqu'à vouloir abandonner son corps aux créatures de la forêt. On le lui avait refusé, on lui avait fait l'honneur d'une tombe consacrée à laquelle elle n'aurait jamais dû avoir droit. Mais peut-être y avait-elle eu droit, en réalité. Si Styx McCoy l'avait poussée jusqu'au bout, peut-être Dieu pourrait-il alors la pardonner. Enoch pourrait-il alors la pardonner. Chat échaudé, le parjure devant lui. A dégoiser des insanités qui coulèrent sur le cuir du Chasseur épuisé, avant de faire quelques pas en arrière. Redevenu Enoch, Gabriel le laissa faire. L'éclat de son rire, inattendu, ramena progressivement le Chasseur à la réalité.

Et les nerfs d'Enoch de se tendre, à mesure que le rire s'intensifiait. Marionnettiste, l'Enfant Divin, à tirer sur chacun de ses nerfs pour mieux l'entraîner dans ses retranchements. Il avait été naïf de croire que l'autre puisse être un homme sensé. L'illusion enfantine qu'était le spectre de Ruth drapé tout autour de McCoy, et Enoch s'était laissé prendre au jeu. Il y avait eu cette étincelle dans le regard clair de l'autre homme. Cet éclat qui lui avait donné l'impression que Ruth avait été autre chose qu'une simple cliente, peut-être même la femme qu'Enoch ne connaissait au final pas si bien. Plus qu'une ombre ou un simple nom, nom qu'il souillait à présent en beuglant comme un veau dans cette satanée forêt. Le sang cognait contre sa tempe alors que l'instinct reprenait les rênes, dans cette conversation. L'émotion n'était qu'une vaste supercherie. Lui et tous les Sinclair l'avaient apprise par le sang, cette leçon. Ruth n'était qu'une vaste supercherie, alors que McCoy lui attribuait nom, volonté, intentions sans même la connaître. Il l'avait peut-être possédée, ou peut-être cette affirmation était-elle aussi fausse que ses interprétations. Mais il ne la connaissait pas, sa femme.
Personne ne connaissait sa femme, au final.

-Ferme-la... Tu ne sais rien d'elle...

Grondement, entre ses mâchoires serrées. Ecrasé, étouffé entre ses nerfs et le besoin d'être toujours plus emphatique du païen. Logorrhée verbale, chacune de ses syllabes entrèrent comme des lames dans le peu de conscience qu'il restait encore au Chasseur. Noyèrent sa peine dans un océan carmin, tandis que son regard noircissait à vue d'oeil. Il l'aurait peut-être prise au vol, la proposition de l'impie, s'il n'avait pas souillé à ce point la mémoire de Ruth. S'il ne s'était pas moqué de son âme ou de ce qu'elle représentait en l'invoquant d'une manière aussi crade dans cette maudite forêt. A la place, il recula d'un pas en le voyant revenir. Pupilles se dilatèrent devant l'éclat de la lame. Un frisson sous la froideur du métal. Un bourdonnement presque extatique en sentant la caresse de la douleur. Il s'en pourlécha les babines, l'Agneau de Dieu. Laissa naître ce rictus carnassier sous sa barbe noire, qui n'augurait rien de bon. Parce que ce genre de douleur, elle était son quotidien. Il savait comment la gérer.

Il l'entendit, l'injonction. Cette tonalité si particulière qui implantait déjà les traits arrondis de l'impie dans sa mémoire, l'imprimant sur sa rétine. Un don similaire au sien. Une honte, le cadeau de Dieu gâché dans une bouche aussi impure. Haïssable.

-Je pressens quant à moi que tu n'aurais jamais dû faire cela.

Un déclic. Son rictus s'affaissa aussitôt. Glacial, son regard, tandis qu'il détacha brusquement son bras du tronc pour gratifier le plexus solaire de l'autre d'un uppercut bien senti. La lame du couteau glissa le long de sa gorge, accroissant la longueur de l'estafilade. Décharge d'adrénaline. Rapidité et habileté du soldat de toujours.

-Ne lâche surtout pas cette arme.

Ordre rocailleux, avant d'attraper les deux épaules du gars. Jaugeant sa silhouette pliée en d’œil d'un regard lointain, il n'attendit pas plus longtemps pour lui offrir son genou en pleines côtes. N'attendit pas d'avantage pour le pousser au sol et s'assurer que son propre couteau soit toujours au creux de sa paume. Tant qu'il était armé, il pourrait le frapper.
Tant qu'il était armé, toute cette haine qui lui faisait voir rouge pourrait s'exprimer. La colère de Dieu mêlée à la sienne, en filant un coup de pied dans l'épaule de l'autre pour le faire rouler dans les feuilles mortes. A genoux au-dessus de McCoy comme au-devant de Dieu, il enroula ses doigts au creux de son poing. Et frappa.
Frappa.
Frappa encore ce visage qui se déformait sous ses yeux.
Frappa toujours cette image qui se figeait contre ses rétines.
Gravées dans son esprit, les marques rougeâtres qu'il imposait sur la peau claire.
Logées dans sa mémoire, les sonorités mates de son poing s'écrasant violemment contre la chair de l'impie.
Parfaitement conscient du son du vent et du cri de la forêt, contrairement à ce que lui avait reproché McCoy. Il gelait son visage crispé, attisait cette haine sans précédent qu'avait réveillé l'autre homme.
Le sang coula, il ne sut pas au bout de combien de coups. L'idée de continuer à frapper lui effleura l'esprit, sitôt arrêtée par la vibration de son téléphone, au creux de sa poche. Son frère était en mission, il le savait, Gabriel. Il était temps de filer. Un crachat du fond des tripes pour parfaire son chef d'oeuvre.

-C'est comme ça que je vais me souvenir de toi.

Poussant une dernière fois le parjure contre le sol, sans retenir sa violence, Enoch laissa son regard couler le long de son bras.

-Lâche cette arme.

Ses doigts agiles s'immiscèrent aussitôt entre ceux de McCoy pour récupérer son couteau papillon. Une vive douleur élança sa peau, au niveau de sa glotte. Il y passa sa main libre en jaugeant froidement son oeuvre.

-Ce n'est pas Dieu qui t'a accordé ce répit, c'est moi. Prends en acte. Tes fausses idoles ne te sauveront pas, si nous sommes amenés à nous recroiser à nouveau.

Ton cérémonieux. Le couteau papillon roula au creux de sa paume, comme un animal parfaitement dressé. Ses frères l'attendaient. Il n'avait plus rien ici, et encore moins courir nu sous la lune pour invoquer le fantôme de son impure de femme avec l'homme qui l'avait souillée. Mais il y avait encore une chose sur le coeur d'Enoch.
Une chose qui n'avait rien de Divin, et tout de bassement humain.

-Présente tes excuses à Ruth pour ton offense. Puis demande pardon à Dieu pour ton âme condamnée. Peut-être que dans son infinie miséricorde pourra-t-Il puiser la force de te pardonner.

Egoïstement, il pria pour que tel ne soit jamais le cas.



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Re: Guilty Man - Styx
Jeu 5 Nov - 0:46




Guilty man.

On ne peut pas revenir en arrière ; c’est pas facile de choisir, il faut faire le bon choix. Tant qu’on ne choisit pas tout le reste est possible.

Et un jour la réalité reviens s'installer, les lueurs du soleil dévoilent les reflets immondes qu'on s'évertue à cacher depuis longtemps, c'est jamais défini à l'avance, un jour en te levant, tu te feras faucher par l'évidence de ta vie, par ta prétendue nonchalance et ton sourire joyeux sur tes lèvres et tu sens dans la situation que t'es entrain de vivre que y à une brèche qui est entrain de se créer en toi, rien à voir avec la tension malsaine qui règne entre vous deux, la colère et les accusations mais cette haine fébrile que t'as toujours ressentis et qui semble s'amplifier en la présence du chasseur, comme si il pouvait éveiller par son air, tout les relents de colère que t'as trop souvent étouffé. T'es un gamin de la lumière, t'es l'enfant de la lune et de la douceur et c'est interdit de s'adonner à la violence gratuite, la colère qui mène à rien. Equilibre fragile que tu réussis à maintenir même au sein de ton propre clan mais en la présence de Enoch tu ne sais pas encore comme il vas venir étaler le château de carte déjà bancal de ton équilibre.

Pour tes yeux, la forêt est sûrement le plus bel endroit ou tu aurais pu appeler un esprit, dans la nature, le calme et la quiétude entouré de bien des divinités, mais tu vois directement dans son éclat que tout ce que tu fais est entrain de le brusquer et de le mettre dans une colère noire pourtant tu ne sais te taire quand t'as commencé Styx et surtout pas quand tu penses ce que tu avances. Il n'y à pas de méchanceté simplement la vérité qui dégouline de tes babines, de ce que tu penses. Pas amical pour un sous parce que tu considères que l'être ne le mérite pas, il n'y à eu aucun pas ou aucun geste envers toi pour jauger la baisse de l'hostilité, peut être un éclat de peine mais rien qui t'aurait permis de jauger l'individu.

T'es presque sur de percevoir la lueur qui change, celle du monstre, celle qui se pense agir sous la main de dieu et de n'importe quel démon qui s'est infiltré dans ce corps, pas le temps de réagir, ce que t'es lent à côté de quelqu'un entrainé comme lui, sans honte tu sais que ton entrainement à toi à base de fumette te rends parfois bien trop en dessous face à quelqu'un d'expérimenté, gorge qui se retrouve à saigner et les coups s'enchainent sur ton corps, tu te retrouves de nouveau le corps au sol en ayant l'impression que t'as raté la moitié et que le temps viens de passer sans même que tu en ai la notion.

Et même si tu essayais de toute tes forces tu ne parvenais pas à lâcher l'arme entre les doigts, sa voix à lui semble sortie du purgatoire et tu n'arrives pas à la contre, pas à te défendre face aux coups qui se mettent à pleuvoir sur ton visage et si au début ton corps te hurle de te débattre et te défendre, tu n'es finalement pas un surhomme et les poings qui s'écrasent sur ton visage finissent par te sonner complètement, mélodie immonde de certains de tes os qui semblent s'éclater sous les assauts de violence et ta conscience qui se perds parfois sous la douleur qui s'insinue dans ton corps qui te paralyse au sol, t'enlevant la moindre chance de pouvoir lui rendre même le quart de ses coups. Pendant une seconde la pensée file et tu te demandes si tu vas finir mort au sol de cette forêt, si ton âme vas enfin quitter ton enveloppe charnelle pour rejoindre les tiens. Pendant un instant tout ton corps se décrispe à cette pensée, prison de chaire qui te laisserais enfin être totalement en paix, retrouver ce qu'on t'as arraché, jamais ce genre de pensées ne sont venues t'envahir, pourtant durant cette poignée de secondes t'y vois une délivrance, celle que tu t'es jamais permis d'espérer.

Visage abimé, plaies béantes, hémoglobine bien trop présente, peut être que ce seras le dernier coup, celui de trop et pourtant tout s'arrête. Paupières qui se ferment quelques secondes, tenant par tu ne sais pas quel miracle pour ne pas sombrer dans l'inconscience la plus totale. Les premiers parviennent à tes oreilles sans que tu ne comprennes vraiment le sens, esprit bien trop embrumé alors que tu rouvres les paupières et tu craches du sang, plusieurs fois avant de sourire, à pleine dent, reposant ta tête contre le sol en refermant les yeux. "La violence.. Belle réponse de faible, même si j'attendais rien de toi.. Tout bonnement décevant.." Paroles difficile, souffle lent et finalement tu murmures. "Tes archanges, ton dieu, tes prophètes eux aussi ont cru à un moment de leurs à de fausses idoles comme tu dis.. C'est dingue quand même." Tu voudrais pouvoir te redresser et pourtant c'est impossible, ton corps hurle au moindre mouvement et tu refermes à plusieurs reprises tes paupières jusqu'à l'entente de sa voix, la maudite. Et ton cœur qui se serre à l'entente du prénom de Ruth et la vague de colère, comme si t'allais t'excuser à un dieu, le principe du dieu unique qui te débecte et qui te fais serrer les mâchoires douloureuses. "Je suis désolé Ruth, j'ai jamais voulu que tu meures, je prierais pour que ton esprit soit guidé sur le chemin de la nuit pour que tu sois bien, reconnaissant que tu sois passé dans ma vie." Tu pouvais l'énoncer sans mal ça, parce que tu le pensais du plus profond de ton cœur, le reste de sa demande, tu grognais comme un animal furieux, te mis à cracher de nouveau cette fois mais de fureur. " Pardon pour mon âme condamné." Tu relèves ton regard et le plante dans celui de Enoch. "Condamné à être libre pour le restant de mes jours. Condamner à être celui que je désire, sans avoir peur de mes actions ou de mes paroles." Tu hoches la tête avant de t'asseoir sur le sol, tête qui tourne et la nausée qui te submerge alors que tu esquisses un sourire en essayant d'essuyer le sang qui dégouline de ta gueule, moyen presque détourner d'accepter ses mots et de pouvoir quand même déverser les tiens. Regard, tu le toises et finalement murmure. "Je n'ai besoin du pardon de personne. Mes divinités comprennent que je suis humain que j'ai des forces et des faiblesses et tu sais Enoch, ça me fais presque de la peine de savoir que malgré tes dires, tu ne pourras jamais comprendre ça."

Téléphone amoché que tu sors de ta veste alors que tu envoies un message à Sun, un de tes amis, ta carte favorite. Tu sais que tu cicatrices plus vite que la normale mais t'es pas un mutant et tu vas pas pouvoir rentrer seul et garder la conscience encore bien longtemps, tu ne sais plus vraiment d'ailleurs ce qui t'es passé la tête. "Je te retiens pas plus longtemps, au plaisir de ne pas te recroiser, c'est ça qu'on dis non?"




   
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Enoch Sinclair
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Re: Guilty Man - Styx
Ven 4 Déc - 18:01

Du sang qui coulait le long de son poing encore serré, et l'impossibilité de savoir s'il s'agissait de celui de McCoy ou du sien. Il n'avait pas retenu ses coups, le Chasseur, n'en avait eu aucune envie. L'honneur de Ruth autant que le sien bafoués de la sorte, et la fureur rouge qui avait pris possession de tout son corps avait eu besoin de s'exprimer. Dans toute sa hargne. Dans toute sa passion. Ange émotif, Gabriel, trop. Messager de Dieu et de ses sentiments, à fleur de peau quand le monde devenait trop compliqué tant à comprendre qu'à appréhender. On lui en avait fait le reproche plus d'une fois, en mission. Son impulsivité était une faiblesse qui finirait par le perdre. Avait failli les perdre, tous les Sinclair, avec l'histoire des Blackwell.
Mais il ne s'agissait pas de mission en l'instant présent. Pas d'âme à sauver, pas d'Eden à protéger, en ce moment précisément. C'était bien pour cela qu'il s'était réservé le droit de traquer lui-même ce gibier ensanglanté à ses pieds. Leurs affaires n'avaient aucun rapport avec le reste de sa meute, et tout à voir avec son égo à lui. Acte de vanité, non de charité comme il s'était plu à le croire. Ruth ne méritait aucune compassion, pour ce qu'elle avait fait, encore moins maintenant qu'Enoch savait qu'elle avait rompu la sacralité de leur union en forniquant avec un impie. Peut-être qu'au final, il aurait eu mieux fait de parler de son projet vis à vis de McCoy au reste de sa fratrie.
Peut-être que le travail aurait été achevé, et qu'il n'aurait pas à entendre de nouveau cette voix railleuse.

Il ferma les yeux en recouvrant son souffle, le soldat. L'image du sourire narquois de McCoy s'imprima aussitôt contre ses rétines, contre ses paupières. Tout aussi impie qu'il était, l'homme était doté d'un pouvoir potentiellement similaire au sien. En témoignait cette image insupportable qui accompagnait chaque battement de cils du soldat. Alors il rouvrit les yeux vers le visage tuméfié de l'Enfant Divin. Caressa le manche de sa lame quelques secondes en se demandant s'il n'aurait pas tout intérêt à l'égorger séance tenante et à laisser les animaux de la forêt se débarrasser de ses restes. Peut-être qu'ainsi, l'injonction s'évanouirait. Peut-être que cela lui permettrait d'être libéré de son image. Une libération illusoire, bien maigre récompense à cette bile qu'il sentait empoisonner tout son système. Frapper sur l'autre homme n'avait apporté aucune satisfaction. Il se serait attendu à un minimum de libération, un minimum de réconfort, mais rien de tout ça. Son poing était douloureux d'avoir frappé aussi fort, sa tête et son coeur désespérément vides. Il jaugea l'autre homme alors qu'il se remettait à parler. Espoir vagabond de l'entendre dire les bonnes choses, cette fois-ci.
Espoir moribond, alors que non, ce n'était pas le cas. Peut-être aurait-il eu mieux fait de le pousser à se couper la langue.

Il ne sut pas pourquoi il resta, à recueillir des railleries plutôt que des confessions. L'habitude de rester au chevet de ceux qu'il achevait, très certainement. Bourreau et exécuteur, l'Archange, contraint d'attendre le tout dernier souffle de ses victimes pour s'assurer qu'elles soient bien hors d'état de nuire. Il aurait pu tourner les talons mais avait espéré, au fond, que son injonction ait des allures d'Extrême Onction. Que la grâce reviendrait sur ce mortel abîmé à ses pieds, maintenant qu'il était contraint de demander pardon. Mais il n'en avait cure, l'Enfant Païen. Déclamait l'impiété de Saints, piétinait les Saintes Ecritures. Il aurait pu viser juste en frappant les enseignements de toute une vie. Cracher sur ce qui avait fait le soldat, mais n'avait pas entièrement façonné l'homme. McCoy s'y connaissait un peu, c'était indéniable. McCoy était même capable de demander pardon, une fois contrit. Le seul problème était qu'il ne servait à rien de frapper une coquille vide. Il n'y avait plus rien à disperser pour peu qu'elle se perce.
Déjà vidé par cet échange, quelques instants plus tôt. La trahison de Ruth bien plus amère que toutes les attaques contre ses convictions qu'auraient pu faire une dizaine de McCoy. Il soupira, lassé par ses paroles.

-Tu es mal renseigné. Dieu est amour. Ce qu'un esprit détraqué par les fausses idoles n'est clairement pas capable d'appréhender.

Pourquoi prenait-il la peine de le corriger ? Quel espoir pouvait-il encore conserver à l'encontre de McCoy, alors que son esprit était manifestement tellement vicié par ses propres croyances qu'il était imperméable à la salvation ? Enoch coula un dernier regard dans sa direction. Sur ses gardes, en le voyant fouiller dans sa poche. Se relâcha en voyant un téléphone portable sortir des entrailles du vêtement. Nouvelle raillerie. Les iris noisettes roulèrent dans leurs orbites.

-Seigneur, donne-moi un signe.

N'importe lequel pour mettre son couteau dans la glotte de l'autre homme et un point final à cette mascarade. Mais la forêt tout autour d'eux resta parfaitement silencieuse, comme si elle retenait son souffle. Pas même une brise pour pousser les feuillages dans les arbres, ni même un effet de lumière entre les branches. L'unique bruit venant de la respiration de Styx McCoy, Enoch comprit que Dieu n'avait pas prévu que la fin soit pour tout de suite en ce qui concernait le blond. Finit par abdiquer. Si son seul Maître ne lui en donnait pas l'ordre, le chien fou de Dieu n'attaquerait pas. Rangea ses armes et fourra ses mains dans ses poches en toisant une dernière fois l'individu.

-Ne te reposes pas sur tes lauriers. L'instant où j'en aurai la chance, je ne serai certainement pas aussi clément vis à vis de toi.

L'instant où Dieu approuverait son geste, il n'aurait aucun scrupule à ôter la vie du blondinet. Il lui fallait seulement l'opportunité pour. Mais maintenant que l'autre appelait Dieu savait qui, il ne pouvait pas se permettre de rester dans les parages, le Chasseur. Tourna finalement les talons, s'accorda un dernier coup d'oeil par dessus son épaule.

-Reste bien sagement à ta place et tu vivras longtemps.

Prophète, Enoch. Il n'attendit pas que l'autre rétorque et reprit sa marche à travers les arbres. Put sentir le regard de McCoy contre sa nuque alors qu'il s'éloignait, et espéra qu'il soit assassin. S'il éprouvait de l'inimitié contre le soldat, il ne serait que plus simple de le pousser à l'erreur. Les passions faisaient les hommes, pas les émissaires de Dieu. C'était elles qui galvanisaient autant qu'elles viciaient les âmes. Et avec une âme aussi noircie par l'impiété, Enoch était certain que sa chance d'en finir une bonne fois pour toutes avec la fausse idole arriverait bien plus tôt que tard.





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