pumpkins scream in the dead of night (devlin)

Les occasions de s'amuser étaient rares dans une ville comme Exeter. Le peu de fois où Barbie s'était mis en tête de se mêler aux évènements organisés par la mairie, les calamités s'étaient toujours bousculées. Il fallait beaucoup de courage, ou d'inconscience, de la part de l'administration, pour autoriser que des organisations se mettent en place malgré tous les problèmes survenus année après année. Il s'était d'ailleurs fait la promesse, une année plus tôt, de ne plus se fondre dans ces foules qui festoyaient sans se soucier de la sécurité de chacun. Il avait passé une soirée plus que décevante, dans son accoutrement de Chucky, qui accentuait son air de poupée. C'était Earleen qui lui avait choisi, et il n'avait fait aucune protestation en découvrant le déguisement. Il s'était laissé maquiller, ajouter les cicatrice sur ses joues rondes, et avait rejoins le reste du groupe avec un air morose qui ne lui ressemblait pas. Le foulard autour du cou pour masquer la trace des doigts de Frankie, et l'envie de rentrer chez lui après seulement quelques minutes de discussion avec le reste du groupe. Même son ex-femme avait été un véritable poison ; mais c'était tout de même entre ses cuisses qu'il avait terminé la soirée.
Il remerciait le maire de ne pas avoir organisé une soirée semblable, à laquelle il aurait été très difficile de le trainer. À la place, il était heureux de voir se dresser des nouveautés qui pourraient le réconcilier avec cette fête qui collait si bien à cette aura si particulière que dégageait la ville. Puis, malgré tout ce qu'il pouvait dire sur sa réticence à sortir ce soir-là, il serait allé au bout du monde en tenant la main de son mari. Pour l'occasion, ils étaient allés se fournir dans la mystérieuse boutique dont tout son entourage parlait. Celle-là même qui lui donnait bien plus de frisson que n'importe quelle autre partie de la ville.

Assez perplexe en ouvrant les paquets, refusant de se travestir en une créature grandiloquente qui le forcerait à porter un masque trop imposant ; qu'il ne supporterait pas longtemps. Il était finalement tombé sous le charme de cette robe d'un noir de jais, qui glissait si voluptueusement entre ses doigts. Il avait compris de quoi il s'agissait, et avait ri d'un air franc en devinant l'autre partie du déguisement ; qui serait destiné à Devlin. Gomez et Morticia. L'occasion d'enfiler une robe, sans avoir à subir le regard des autres : c'était pour le déguisement. Il pouvait déambuler fièrement dans ses talons hauts, sans être interpellé par qui que ce soit. Et, avec la dose importante de maquillage qu'exigeait le costume, personne ne serait en mesure de le reconnaître, au cas où il viendrait à croiser quelques indésirables qui ne devaient pas le voir au bras de son récent époux. Tout était parfait. Ils n'avaient plus qu'à se préparer, et débuter cette belle soirée en amoureux.

Barbie s'était intéressé au dépliant annonçant les détails des animations proposées. Lui qui était si à l'aise avec les animaux, depuis tout petit, avait hâte de se précipiter vers la ferme pour en rencontrer de toutes sortes. Un enfant que l'on abandonne au zoo parce qu'il refuse de détourner les yeux de ces créatures tant chéries. C'est avec cette idée en tête qu'il a pénétré dans le terrain autrefois vague. Une main dans celle de son mari, doigts entrelacés pour avoir le plus de contact peau à peau. Il était heureux de ne plus paraître si petit ; bien qu'encore plus petit que Devlin, malgré les talons. Il se félicitait d'avoir tant marché avec ces objets de torture autrefois, pour savoir déambuler si parfaitement perché au-dessus. Il avait un regard émerveillé à chaque recoin aménagé, trouvant en tout ce qu'il découvrait, quelque chose de fabuleux.
Tête tournée vers son amant, sourire scotché aux lèvres depuis qu'ils se sont retrouvés. Il serre un peu plus sa main dans la sienne, en arpentant les stands. Il s'arrête devant un, et trépigne en sautant presque sur place. - On ramène une citrouille ? On pourrait en prendre une grande, la creuser, et en faire un lit pour Trésor ! Les idées enfantines, il voit déjà son petit chat faire sa sieste dans une citrouille aménagé.

Il lance ensuite son regard aux alentours, bien plus loin, jusqu'au labyrinthe qui en avait excité plus d'un. Barbie n'avait aucun sens de l'orientation, même quand il avait un plan dans les mains ; et c'était à cause de cela certainement qu'ils avaient mis tant de temps à atteindre le Canada avec Silas. Il se demandait s'il en était de même avec Devlin, ou si le routard avait passé assez de temps sur les routes pour tout mémoriser et se rappeler plus facilement son chemin. Il lâche alors sa main, et pointe les hautes branches du champs, au loin. - Ça te dit ? Et si t'arrives à nous en sortir, t'auras une surprise. Il attrape son visage entre ses mains, joues sous ses paumes, et l'embrasse tendrement.

costume:

YOU BELONG WITH ME
close your eyes, give me your hand, darling. do you feel my heart beating ? do you understand? do you feel the same ? am i only dreaming ? is this burning an eternal flame ?

Il n'avait jamais encore eu l'occasion de célébrer Halloween à Exeter. Correction, il avait déjà eu l'occasion de célébrer Halloween, mais jamais comme un de ces nombreux badauds qui s'empressaient de faire la queue au Pumpkin Patch. D'ordinaire, Devlin enfilait son plus beau kurta, sa meilleure imitation d'un devin compétent et efficace, et garait sa caravane à proximité du coin où les festivités battraient leur plein. Une bonne nuit, très très bonne, Halloween. Les clients décidés à se faire peur en allant voir un diseur de bonne aventure étaient nombreux, et il finissait régulièrement aux premières lueurs de l'aube, des billets plein les poches. Pour ça peut-être qu'il était aussi impressionné par la foule, le bonimenteur. Pas l'habitude d'être de ce côté-ci de la barrière, de se grimer en d'autres occasions que pour son boulot, voire même de participer aux nombreuses autres festivités de la soirée. Le monde ne lui faisait pas peur d'ordinaire, habitué qu'il était à se noyer dans un océan humain dans les festivals. Les costumes ne lui faisaient pas peur, grand friand des heures entières passées à se refaire faire le portrait par son mari. Mais l'ensemble, lui, le rendait mal à l'aise. Si ce n'était pour la petite main lovée dans la sienne, il aurait repris ses bonnes vieilles habitudes et n'aurait pas sorti les fesses de sa banquette pour une des soirées les plus lucratives de l'année.

Mais Barbie avait l'air tellement enjoué à l'idée de célébrer Halloween. Tous les deux. Les occasions de sortir ensemble, main dans la main, étaient terriblement rares à cause du gang et de tous ses interdits. Ils avaient beau avoir réussi à s'échapper pour quelques sorties en tête à tête, le risque était toujours trop présent de croiser un de ces connards en gros cuir. De montrer aux autres membres du gang que non seulement Barbie était homosexuel, mais, en prime, marié à un basané. Trop important en sachant qu'il risquait non pas de se faire virer du gang mais bien de se faire tuer. Il avait mis du temps à se laisser convaincre que c'était une bonne idée, Devlin, avait juré qu'il ferait tout pour éviter autant que possible les démonstration d'affection trop publiques. L'envie ne manquait jamais d'attraper l'Homme-Enfant par le cou pour lui prouver tout son amour, mais ledit amour était bien trop important pour lui faire courir le moindre risque. Il avait fini par accepter de sortir pour Halloween, devant les grands yeux marrons de Barbie. Avait achevé de se laisser convaincre lorsqu'ils avaient déballé leurs costumes, récupérés dans l'étrange boutique The White Collar. Gomez et Morticia Addams. Il avait éclaté de rire. Ca pourrait marcher.

Le temps d'essayer les costumes, de les éprouver. De voir la robe noire mouler si parfaitement l'échancrure de son mari qu'elle n'était pas restée bien longtemps sur son dos, la première fois. Qu'elle était restée à peine plus longtemps la deuxième. La caresse des pinceaux de maquillage de Barbie sur le visage alors qu'ils peaufinaient leurs costumes. Et un Devlin pas peu fier d'avoir à son bras la plus magnifique des Morticia se penchait à présent devant le guichet pour payer les 8$ de l'entrée. Il ne regretta pas une seconde d'avoir manqué sa journée de travail. L'éclat dans les yeux de Barbie alors qu'ils pénétraient la cour principale du Pumpkin Patch, la force avec laquelle sa main serrait la sienne, valaient bien tous les dollars du monde.

-Oh bah non, on va en prendre deux ou trois, comme ça on pourra lui faire un immeuble à chat qui fait peur !

Vestige des soirées passées au Canada, la cheminée de la maison familiale crépitant doucement tandis que tous les petits Tarrare s'activaient à sculpter des visages terrifiants dans les citrouilles. Depuis qu'ils étaient partis, non, depuis que Barbie l'avait rejoint, ses souvenirs d'enfance n'avaient plus la même saveur acide qu'ils avaient autrefois. A croire que l'amour de l'Homme-Enfant avait su apposer sa radiance sur les périodes sombres de l'existence du routard. Le nez au-dessus d'un stand de citrouilles, cherchant la perle rare sans savoir qu'un champ tout entier rempli des courges n'attendait qu'eux, il marmonna sous sa moustache exagérée.

-Tous les trucs que je pourrais cuisiner avec toute cette citrouille...

...des tartes, des gâteaux. L'imagination et la gourmandise qui partaient dans tous les sens depuis qu'ils avaient élu leur fief dans l'appartement que Barbie partageait avec Wesley, leur mariage consommé et le colocataire en vadrouille. La cuisine avait été un des nouveaux fiefs du bec sucré. Mais Barbie avait d'autres projets. Levant le museau vers le champ de maïs, Devlin fronça les sourcils. Se trouva interrompu par une proposition fallacieuse, ainsi qu'un baiser au goût de rouge à lèvre. Coeur chavirant de bonheur en répondant au baiser. Le tout premier qu'ils partageaient en public, à Exeter, peut-être même le seul. Ses mains se refermèrent autour de la taille de Morticia, à Gomez, il en savoura chaque seconde. Rouvrit des yeux parfaitement blancs en direction du champ.

Des hurlements
Le vent souffle dans les épis, violent
S'agit-il réellement que du vent ? Ou le mouvement n'est-il pas dû à autre chose ?
Sa voix, sa propre voix qui appelle
barbieBarbieBARBIE ?

Les iris noirs glissèrent enfin à leur place. Un sifflement aux oreilles en reprenant son souffle. Douleur le long de la tempe, tempe dans laquelle il lova la paume de sa main, appuyant sur le point endolori.

-Je crois pas que ce soit une bonne id...

Mais il était trop tard pour convaincre Barbie. Bien trop tard, alors que déjà le plus jeune l'entraînait en direction du champ, les citrouilles bien trop vite oubliées. Peut-être que ce n'était rien, se dit le devin. Après tout, ces sortes de visions ne s'avéraient pas toujours exactes, lorsqu'elles arrivaient. Ou peut-être même qu'il ne s'agissait de rien de plus que d'un pressentiment, dû à la fatigue d'avoir trop travaillé ces derniers temps. A s'acharner pour offrir le mariage de ses rêves à celui qu'il avait déjà épousé, Devlin avait le cerveau qui faisait des loopings.
Main dans la main, ils arrivèrent finalement à l'entrée du labyrinthe. Une petite queue se tenait encore devant les animateurs habillés en colon. Apparemment, ils attendaient que d'autres téméraires se rajoutent au peloton. Devlin se pencha vers son amant.

-Ca va être la galère pour toi, les talons dans un champ, shonu... T'es vraiment sûr que tu préfères pas qu'on retourne voir les animaux ?

Courageux, mais pas téméraire, le lâche. Ses doigts pressèrent d'avantage ceux de Barbie entre les siens, comme une invitation silencieuse à accepter sa proposition. A mesure que le champ de maïs se dévoilait devant eux, Devlin n'était plus vraiment certain de vouloir se perdre dedans.

L O V E
by QQ & EXORDIUM.

quand Barbie vit mal son régime:

-- devlin & barbie.

Depuis qu'ils étaient revenus du Canada, la promesse d'une vie plus stable en poche, et celle de se marier déjà accomplie, la priorité de Barbie était de lui consacrer le plus de temps possible. Le travail lui prenait un temps considérable, et il passait la plupart de ses soirées à s'entraîner pour offrir à son mari une surprise bien préparée pour le jour de leurs noces officielles. Alors il devait profiter de ces moments au bras de Devlin, et s'y cramponner avec force pour ne pas le laisser lui échapper. Il savait que les habitudes de son compagnon n'étaient pas les mêmes que les siennes, et s'était habitué à quelques modifications de son quotidien pour que leur vie soit rythmé sur des notes similaires. Mais ils avaient tant de choses à découvrir, à deux ; incluant ces fêtes que Barbie souhaiter passer avec lui. Il y avait noël, en tête de liste, qui devait être sensationnel cet année pour supplanter celui de l'année précédente, qui avait été un véritable désastre à cause de lui. Il n'était pas bête, et savait que son mari n'aurait pas oublié un tel manquement ; lui qui était parti à l'autre bout du pays avec un autre, alors qu'il aurait dû se trouver avec le devin et son colocataire. Il ne pouvait s'excuser assez pour ce qu'il avait fait, mais pouvait essayer de lui offrir un réveillon proche de la perfection pour éclipser le sinistre du précédent.
Mais avant cela, il y avait d'autres étapes à affronter, à marquer pour toujours. Il fallait que Devlin se souvienne de toutes leurs premières fois, qu'il s'amuse assez, ressente assez de choses, pour ne jamais oublier ces moments. Et pour cela, ce lieu était tout indiqué. Ils auraient pu fêter l'occasion autrement, en achetant quelques films d'horreur -qui donneraient immanquablement des cauchemars à Barbie qui ne regardait ce genre de cinéma qu'en se cachant les yeux derrière ses doigts fins- et dévorant des quantités astronomique de sucreries. Et cette soirée aurait été parfaite, et l'enfant n'en demandait pas plus au fond ; mais pas pour cette année. Il leur serait possible de poser ce décor la fois d'après, et certainement que son mari serait de son avis pour ne pas aller se mêler à l'effervescence extérieur. Mais il s'agissait de leur première fois, du début d'une série infinie de soirée à se déguiser en goûtant aux gourmandises. Et il n'aurait jamais pu assez remercier sa moitié de l'avoir écouté, et d'avoir accepté de le suivre pour construire ces souvenirs qu'ils évoqueraient avec tendresse quelques années plus tard.

Il appréciait les efforts que faisaient Devlin pour s'adapter à ses envies et besoins. Barbie était un enfant, et si sa capacité à baser son attention sur un seul élément de ce qui l'entourait était compromise ; son imagination, elle, était sans borne. Il lui fallait un compagnon capable de le comprendre et, mieux encore, de le suivre dans ses gamineries. Il imagine déjà un petit immeuble, à plusieurs étages, éclairé grâce à des petites lampes qu'ils auraient installées ici et là pour le confort du chaton. L'idée était bonne, et lui plaisait. Il avait également à l'esprit qu'au plus ils achetaient de citrouilles à ramener, au plus il pourrait profiter de la cuisine de son époux.
Mais s'il était toujours présent pour l'accompagner dans ses fantasmagories, il n'était pas certain qu'il le suive pour le reste de ses caprices. Une dose de frisson, de quoi échanger autant de rires que de cris. C'est pour cette raison qu'il dépose un baiser si doux contre ses lèvres, essaie de l'amadouer pour qu'il accepte de se joindre à lui dans ce défi d'orientation. Mais il ne lui laisse pas tellement le choix, en attrapant sa main et l'amenant déjà en direction de l'attraction. Il savait qu'une fois à l'intérieur, l'effroi serait délicieuse, mais qu'il fallait trouver le courage de faire le premier pas.

Il s'arrête une fois arrivés dans le groupe réuni devant l'entrée du grand labyrinthe, et caresse le dos de la main de son mari afin de le rassurer. Ils n'avaient rien à craindre. Il se place alors face à lui, et sourit en effaçant la trace de rouge à lèvres sur le bout de ses lèvres ; sous sa moustache parfaitement tracée. Il n'avait pas fait attention, et lui en avait laissé une marque en l'embrassant. Il attrape ensuite sa seconde main, afin de serrer les deux dans les siennes, et lui accorde un sourire confiant. - Je peux y aller seul, si tu veux. Il hausse les épaules, un air déçu sur les traits fins. - Mais qui sera là pour me protéger, si tu restes là ? Il avait passé trop de temps à le traiter comme un enfant incapable de se défendre, et le plaçait comme la princesse en détresse de toutes leurs histoires. Il l'avait compris, Silas le lui faisant bien comprendre durant leur conversation ; en chemin pour retrouver son fiancé. Il aimait alors inverser la tendance, de temps à autre, en lui signifiant qu'il le considérait comme un homme, fort et avec qui il se sentait en sécurité.
Il se met à marcher sur place, quelques pas, pour lui prouver qu'il n'avait aucun mal à marcher avec ses talons hauts. Il en portait depuis si longtemps, piquait déjà ceux de sa mère lorsqu'il était petit pour défiler dans sa chambre. Ce n'était pas quelques branches, épis couchés, qui allaient le faire reculer. Il était même persuadé de pouvoir courir avec, sur une petite distance, évidemment, et pas spécialement vite. Mais personne ne leur avait demandé de faire un marathon, dans cette densité de maïs. Il relâche ses mains, et attrape le matériel qu'on leur tend avant d'entrer dans l'attraction. Il brandit la lampe torche face à lui, pas certain d'en avoir besoin, puisqu'il avait la vue plus développé que la moyenne grâce à son affection ; mais cela fonctionnait-il dans l'obscurité ? Il pourrait enfin en juger, si la nuit venait à se jeter sur eux. - C'est juste un jeu, cavaliere mio. Il ne peut rien nous arriver, d'accord ? Il reprend une de ses mains, et commence à marcher en le tirant presque.

Il attend les instructions, tout excité à l'idée de s'engouffrer dans l'entrée de ce dédale, à l'apparence effrayante pour ceux qui y regardaient de trop près. Barbie entre, suivi par son mari, en serrant cette main qu'il ne comptait pas lâcher de toute l'exploration. Quelques pas à peine, une marche ralentis par un mur de feuillage dressé face à eux, et voilà qu'ils s'arrêtent déjà. L'enfant jette un coup d'oeil au divinateur, lui laissant le choix de leur destin. - Droite ou gauche ? Ou demi-tour si vraiment tu ne veux pas, j'ai pas envie de te forcer. Il regarde à droite et à gauche, à la recherche d'un indice, mais il pensait bien que le chemin n'allait pas être fléché.

YOU BELONG WITH ME
close your eyes, give me your hand, darling. do you feel my heart beating ? do you understand? do you feel the same ? am i only dreaming ? is this burning an eternal flame ?