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 Caleb, Raziel & Silas | LEAVE THE LIGHT ON

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Le regard perdu au travers de la vitre, jamais il n’aurait cru reprendre un jour la route de chez eux. Pas maintenant. Pas avec Silas tremblant dans ses bras, écrasé contre son torse torturé par ce qui s’était passé quelques minutes plus tôt. Pas avec un silence si épais que l’anglais devait lutter pour ne pas s’y noyer. Pas avec des coups sur les corps et des horreurs dans les cœurs. Pas comme ça. Par la fenêtre de la portière, les ruelles d’Exeter défilaient trop vite et pas assez à la fois. L’impatience l’avait gagné du moment ou il était entré dans la voiture et elle s’intensifiait toujours plus, dans ce calme qui était tombé, après la tempête qu’ils venaient de traverser. Caleb aurait voulu trouver les mots pour briser la tension palpable dans l’habitacle, pour réconforter son frère à ses côtés, pour rassurer Raziel et Orphé, mais y’avait rien, rien, rien qui sortait. Alors il serrait Sisi avec plus de force encore, essayait de lui offrir la chaleur de sa peau contre la sienne, glacée et marquée par la volonté et la violence de son oncle. Et ça coulait dans sa gorge, ça retombait dans ses entrailles, ce goût dégueulasse qu’avait laissé la cruauté qui s’étalait sur le corps de son frère. Il aurait tout donné pour revenir en arrière, pour prendre au sérieux les menaces de Sett et accepter sa proposition. Rien de tout ça ne se serait passé, et jamais Silas n’aurait été pris dans une horrible leçon que Caleb connaissait pourtant déjà.

Et au bout des trop longues minutes qui séparaient sirenwhyte de downtown, la rue qui abritait leur chez eux s’offrait enfin à leurs yeux fatigués. La jambe agitée par l’empressement alors que Raziel garait la voiture au pied de leur immeuble, Reid attendit à peine qu’ils soient arrêtés pour pousser Orphé à sortir, faisant basculer le siège tout juste libéré, incapable de rester passif une seconde de plus, refusant de laisser l’occasion aux horreurs de revenir, et il n’avait pas la force de démêler tout ça, pas maintenant, pas ce soir. Il glissa sa main dans le dos de Silas pour l'aider à sortir, doucement, de la voiture. Et il n’avait pas réussi à plonger son regard dans le sien, alors qu'ils s'extirpaient ensemble de l'habitacle, honte plantée dans ses yeux qu’il baissait alors qu’il le soutenait malgré les douleurs du corps et de l’âme. Ce que Silas avait subit, il n’y avait aucun geste, aucun mot qui pouvait l’effacer et ça tordait son visage d’une grimace malheureuse. Le vert n’alla pas trouver le bleu de Raziel non plus, ni l’océan d’Orphé, couleur terne qui restait braqué sur ses pas qui le dirigeaient à l’intérieur de l’immeuble, puis dans l’ascenseur ou Caleb écrasa ses doigts sur le 6 de plusieurs coups secs et superflus.

Dans un ding l’ascenseur s’était ouvert sur leur couloir et leur porte d’entrée fracassée. « Bloody shit. » qu’il laissa échapper dans un souffle alors qu’il s’était figé face à leur chez eux éventré. Pour la première fois depuis de trop longues minutes, Caleb glissa un regard empreint d’excuse à Silas avant de les faire passer par la porte qui pendait tristement sur ses gonds. Il ne savait pas vraiment si c’était l’émotion de remettre les pieds dans leur appartement qui lui vrilla les entrailles, ou de le voir dans cet état, mais ses sourcils s’étaient rabattue sur son regard éteint qui balayait le salon, ou du moins ce qu’il en restait. Y’avait plus rien qui tenait debout, tout avait été retourné, renversé, défoncé, dans leur recherche de la moindre information sur lui, ou simplement dans le but de s’amuser un peu. Certainement les deux. S’avançant au travers des débris de leurs souvenirs éparpillés au sol, Caleb fit s’asseoir son frère sur ce canapé éventré qui avait connu toutes leurs nuits à gueuler leurs répliques préférées. Ses mains avaient attrapés un plaid qui jonchait le sol, le secouant d’un geste sec avant de recouvrir les épaules grelottantes de Silas. Machinalement, ses doigts étaient venu chasser une mèche de cheveux qui lui collait à la joue et l’avait rangé derrière son oreille. « C’est fini sunshine, c’est fini. J’vais aller te faire couler un bain, d’accord ? » Il tachait de ne mettre que de la douceur dans sa voix, mais elle était tremblante, mal assuré et trahissait son malaise. Un bain ? Connard. Comme si dans le monde de Caleb, ça pouvait tout résoudre. Un bain, un plaid et un chocolat chaud, et tout ce qui s’était passé s’évanouirait. Comme percuté par sa propre bêtise, l’anglais remua tristement la tête avant de s’écarter, passant entre un Raziel et un Orphé qu’il n’avait toujours pas osé regarder dans les yeux. « Merci d'nous avoir ramené. Si vous voulez rentrer chez vous, ou quoi... » il avait baissé la tête alors qu’il proposait l’impensable, pas capable d’affronter leurs regards alors qu’une nouvelle fois, il les invitait à s’éloigner. Mais au moins cette fois, il leur laissait le choix. Parce que cette fois ci, il avait besoin qu'ils restent.


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Now the door is open, the world I knew is broken
There's no return

Perd le fil. De ses pensées, des secondes étendues en minutes, des mouvements, des mots. De lui-même. Essence en fuite par les plaies qui lui maculent la gueule, par le silence assourdissant qui hurle entre ses deux oreilles, par le froid qui semble si profond qu'il lui a atteint le cœur. Alors il se laisse traîner poids mort jusqu'à la voiture, après le baiser dont les contours se troublent. Verdure de ses regards glisse sur le monde sans réussir à s'y accrocher, et la forêt a gelé. Rien que des arbres morts et nus, alors l'regard est pas froid mais bien vide, quand il passe sur les êtres sans les voir, presque sans les reconnaître. Raziel, Orphé, en silhouettes à peine familières d'une autre vie, peut-être. Pourrait douter, Silas, de seulement être en vie, si c'était pas pour les douleurs qui grincent et roulent sous les mouvements. Semble connaître que Caleb et la chaleur diffuse qui touche la peau sans la réchauffer. Soleil lointain, nuageux. Docile, il se laisse manipuler, Silas. S'assoit dans la voiture, et la pensée lointaine qu'il dégouline sur les sièges l'atteint même pas. Pense à rien, pas encore. En chute libre dans l'abysse qui tapisse son intérieur. Paraît sans fin, la descente, pourtant y'a bien un fond, bien plus bas. Alors tout ce qu'il fait, pour l'instant, alors que la voiture glisse à travers les rues, c'est s'accrocher au T-shirt de Caleb d'une poigne blanchie, mécanique. Les yeux grands ouverts à regarder les rues défiler sans rien reconnaître des bâtiments. Y'a rien que les frissons et les tremblements qui le secouent perpétuellement, qui l'ancrent un minimum à l'existence. Sans doute que sans ça, l'âme pourrait s'échapper tout à fait.  

A nouveau, on le déplace. Ses jambes retrouvent le poids de son corps, savent pas trop quoi en faire alors sûrement qu'il s'écroule un peu plus. Sur Caleb, en lui-même. L'être en vaste hémorragie interne, tous les vaisseaux qui le forment, éclatés. Rien de plus qu'une mare visqueuse derrière la barrière de son crâne enfoncé, et, quelque part sous les replis des chairs mortes, un enfant qui pleure. Il essaie, dans le silence persistant des corps qui l'entourent, de trouver des encoches où mettre ses doigts, des prises pour arrêter sa chute. Alors ses yeux passent sur Caleb, sans le trouver. Pas là. Pas là. Ca résonne, s'amplifie et se déforme dans ses corridors vides alors que, à l'évidence, il est là, en béquille sous le corps brisé. Pense un instant à ses plantes de pieds, sans savoir où les situer sur son corps. A juste savoir qu'elles râpent et blessent contre le bitume. Mais ça suffit pas, et les ongles s'écueuillent contre les parois lisses de son esprit trou noir. Continue la chute. Réessaye avec les nombres, sur les boutons de l'ascenseur. Un, deux, trois, quatre, cinq, six. Rien. La porte grande ouverte de leur appartement. Gueule béante, lèvres pendantes d'une antre qui a été leur chez eux, il y a si longtemps maintenant. Ca se serre, quelque part entre ses tripes. Le souffle vacille, trébuche et trépasse dans la cage thoracique vide, mais rien sur les traits. Et sûrement que, dans sa contemplation abêtie, il manque le regard que Caleb lui jette enfin. Bouée de sauvetage au naufragé, manquée. Non, lui, il observe la carcasse éviscérée de ce qu'ils ont été, sans tout à fait reconnaître ses propres boyaux étalés dans les éclats de bois, de verre, dans les papiers éparpillés, les cadres brisés et les photos, déchirées.

On l'avance dans l'appartement, et ça craque sous ses pas, éclats échardes plantés dans ses pieds nus sans aucune réaction. Et qu'il ajoute du sang au tableau de leurs horreurs. Les yeux voient, un peu, reconnaissent les meubles abattus, leurs entrailles éparpillées, et il se demande vaguement s'il ressemble à ça, lui aussi. Sûrement que oui, que lui aussi, il représente un bout de chez soi pété, un fragment morcelé de l'unité indestructible qu'ils avaient cru être. Et sans mot dire, il s'assoit sur le canapé. Droit, vide. Se laisse recouvrir comme on recouvre un cadavre.

Et enfin, enfin, il trouve les yeux de Caleb.

Les prunelles vibrent contre les siennes, le noir des pupilles avalant le reste, et à l'intérieur, le sol dur et froid arrête enfin sa chute. Fracas d'os, de cœur, dans une inspiration hoquetée presque inaudible, un souffle qui se perd entre eux et que, peut-être, Caleb seul saura entendre. Répond rien, à la demande à peine entendue de l'anglais. Parce que tout revient cogner furieux contre ses tempes, et qu'il voit. Accroche le regard à une photo déchirée d'eux, qui traîne encore à côté de la table basse effondrée, puis passe dans une frénésie sur tout le reste. Et les nœuds se serrent, dans sa gorge, l'étau qui lui aplatit le cœur de plus en plus au fond de la poitrine.

Caleb s'éloigne, des voix résonnent, et Silas, il regarde la photo. Ca enfle derrière ses lèvres, la nausée, le mal-être, le malheur, la douleur. La peur, l'incompréhension revenues des méandres sombres de son âme, et sous les yeux morts de leur appartement meurtri, c'est l'infirmier qui s'effiloche. Tout ce qui le retenait, évaporé. L'adrénaline, la terreur, les liens, Caleb. Les maigres barrières qu'il a érigées pour essayer de se préserver. Tout cède, devant leurs visages déchirés, sous ses yeux. Dans un élan viscéral, Silas se jette du canapé, tombe à quatre pattes et rampe jusqu'à la photo, entaillant les paumes et les genoux sur les éclats de verre qui jonchent le sol. Doigts tremblants tordent le cliché, et l'estomac vient cogner contre sa gorge, dans un effort vain de se débarrasser du noir qui lui tapisse les bronches. Photo déchirée dans un acte plus gratuit et cruel, il lui semble, que tous les autres, et c'est ça qui finit de l'abattre. Mais y'a rien de plus à gerber que son cœur, et finalement c'est un peu ça qui sort quand, à genoux dans les débris, balancé d'avant en arrière par une peine incompréhensible, c'est les larmes qui sortent enfin, à gros sanglots incontrôlables.

code by EXORDIUM. | @"la dépression"



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Je crois bien que depuis qu'ils sont sortis de l'enfer, je n'ai pas prononcé le moindre mot de peur de me perdre. Dans la rage, probablement, la peur et la tristesse aussi. Il n'y a que les mains qui sont venues, d'abord sur Caleb, vérifié qu'il était bien entier. Qu'en dehors d'un fragment du cœur probablement, rien n'avait été laissé en arrière. Marque sur sa tempe et désespoir sur chacun de ses traits, le reste semble relativement intacte. Sur Silas enfin, avec douceur et retenue, une main qui à effleurer son front, un regard aussi, qui en dit long. Parce que de le voir dans cet état ça m'a remué bien plus que je ne pourrais vouloir l'admettre. Culpabilité dégueulasse d'avoir un instant pensé qu'on pourrait le laisser là avant de me reprendre et d'agir. Je m'en veux tout de même, parce que son état brise quelque chose en moi. Qu'on aurait dû arriver plus vite, jamais partir peut-être. Que il ne mérite pas ce qui lui est arrivé pendant cette nuit sans fin. Mon regard qui a glissé derrière eux, vers le club avec une rage et une colère sans nom. Directement dirigée vers Sett et ses sbires, qui ont agi ou refuser d'agir. Et que si je m'étais écouté, je serais rentré pour tout démonter, leur faire payer leurs actes dégueulasses. Tout faire péter, foutre le feu, peu importe. Mais une fois encore je suis parvenu à puiser en moi un petit quelque chose dont je ne connaissais pas l'existence. La retenue, l'idée qu'il faut agir au bon moment et parfois arrêter d'être le connard impulsif que tout le monde reconnaît si bien en moi. Alors, dans un soupire, j'ai dû me résoudre à accepter qu'on devaient simplement s'éloigner de là au plus vite.

Dans la voiture, je me suis contenté d'un regard dans le rétroviseur pour les voir tous les deux enlacés sur le siège arrière avant de fixer la route. La fixer pour m'en détourner uniquement quand le regard se perd sur Orphé à côté de moi et que je me rassure en me perdant dans le bleu de ses yeux. L'ami de toujours, qui est pour moi a cet instant, la plus importante des bouées de sauvetage. Ma main qui se pose un instant sur sa cuisse et exerce une pression. Reconnaissance silencieuse envers lui, parce que si il n'était pas là je ne sais pas ce que j'aurais fait. Le pied appuie trop fort sur l'accélérateur, mais moins fort que s'ils n'étaient pas là. Tentative de contrôler ce que j'ai besoin d'extérioriser en allumant une clope que je fume beaucoup trop vite. Je lutte pour ne pas en allumer une autre, bien décidé à arriver a bon port le plus rapidement possible. Les doigts qui se serrent avec violence sur le cuir du volant. Je suis obligé de refouler, d'endormir la bête qui gronde férocement en moi. Ils n'ont définitivement pas besoin de ça en plus. L'une de mes mains quitte le volant et vient faire craquer ma nuque, soupir qui brise le silence alors que je me gare devant chez eux. Ça sonne comme une fin, pas comme un début. Ça fait mal.

Je n'envisage pas un seul instant de les laisser seul. Pas dans un premier temps, pas sans m'assurer qu'ils sont en sécurité et qu'ils ont tout ce sont ils ont besoin. L'ascenseur mets une plombe à arriver, une plombe à monter et lorsque la porte de l'appartement est ouverte c'est sans aucune surprise qu'il est découvert saccagé. Je ne serais pas non plus étonné qu'il en soit de même pour chez moi et chez Orphé. Alors, quand les yeux en ont vu autant, il suffit d'un bref haussement d'épaule pour constater les dégâts. Ce n'est que du matériel après tout. Je prends tout de même le temps de faire un petit tour, poussant les portes du bout du pied. Être certaine qu'un des connards de Sett soit pas planqué là pour en remettre une couche. Ça n'a pas de sens, mais je préfère être trop prudent. Et comme je ne trouve rien, je viens me replanter au milieu de la pièce. Mon bras qui se colle contre l'épaule de Orphé parce que pendant un instant j'ai cette désagréable impression que nous ne sommes que deux spectateurs indécents face un drame qui se joue sans nous. Ma main passe dans mes cheveux, le regard se fait fuyant. Se pose partout, mais nulle part à la fois. La voix de Caleb qui s'adresse à Silas. Le rassure du mieux qu'il peut, mais on sent bien que c'est fragile. Les deux sont au bord de basculer et ma plus grande crainte serait que l'un d'eux se perde définitivement dans l'obscurité. Caleb reviens vers nous, impossible de capter le vert et ça me rend fou. Il n'est toujours pas revenu depuis qu'il a passé ses portes.


Merci d'nous avoir ramené. Si vous voulez rentrer chez vous, ou quoi...

Je secoue la tête. Hors de question qu'on les laisse sombrer tous les deux. Je m'apprête à m'approcher de Caleb pour le prendre dans mes bras. Le serrer si fort qu'il sera inconcevable qu'il puisse penser un seul instant être seul dans cette histoire. D'un côté j'ai peur qu'il craque si je fais ça, mais je peux me résoudre à rester planté là sans rien faire. Je fais un pas vers lui, quand je remarque le comportement de Silas et que un sanglot déchirant viens fendre atmosphère. Ok il y a plus urgent que d'étreindre Caleb. Je me contente de poser la main sur son épaule et de presser doucement mes doigts avant de me précipiter vers Silas et de tomber à genoux à ses côtés. Je ne suis pas du tout convaincu que ce soit ma place. Au fond on se connaît à peine lui et moi et ce n'est certainement pas de mon réconfort qu'il veut. Quoi que, je sais aussi que dans un moment de désespoir on pourrait s'accrocher à n'importe quelle âme. La première qui vient. Et je n'aurais pas pris la place de Caleb si je ne pensais pas pouvoir faire quelque chose. Mon bras s'enroule autour de Silas, ma main se pose sur on épaule et l'autre main vient se poser délicatement sur son avant bras. Je rassemble toute mon énergie et lui envoie une dose de calme, un réconfort silencieux qui s'enfonce entre ses veines. Doucement, je murmure.

C'est fini. C'est promis. Jamais plus je ne laisse quelqu'un touché un seul cheveux de la tête de Caleb et pas non plus un seul des tiens Silas. Tu peux me faire confiance la-dessus. Il faut que tu te calmes, un peu, le mieux que tu peux. Respire, lentement. Ça va aller.

Je le berce doucement contre moi tout en continuant d'envoyer tout ce que j'ai en moi pour le clamer, au moins un peu. Mon regard se redresse à peine vers Caleb. Je n'ose pas réellement affronté la douleur et la culpabilité que je vais y trouver de voir son ami, son frère dans un tel état. Et je ne sais pas m'occuper des deux en même temps sans devoir lâcher Silas pour aller chercher Caleb, alors j'ajoute simplement quelques mots à son intention.

Un verre d'eau Caleb. Un tissu humide.

Autant pour l'occuper un peu et qu'il ne puisse pas sombrer, même si je doute que ce soit suffisant que parce que Silas doit en avoir besoin. Il doit être au bord de la déshydratation. Regard en coin à Oprhé pour qu'il veille à accompagner Caleb dans la tâche ou qu 'il le fasse à sa place s'il le faut.


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Ça c’était éparpillé au fond de son bide, les éclats de lui, comme les débris d’eux étaient étalés à ses pieds. Et il n’arrivait pas à en détacher son regard, de ces p’tits bouts qui autrefois formaient des rires, et leurs sourires. Les sourcils rabattus, les mâchoires crispées, Caleb avait reniflé un sanglot alors qu’il sentait le bleu s’attarder sur lui, à la recherche du vert égaré qui se remplissait de flou. Please, hold me, qui se criait dans ses entrailles à répétition, avec toujours plus de force, just, hold me. Mais y’avait rien qui venait, pas de bras qui vinrent l’enlacer la ou il en avait le plus besoin, juste le silence des horreurs vécues qui ricochait entre eux, et leurs cœurs malheureux.

Et quand le calme dégueulasse fut brisé dans un boom lourd, un souffle vint se planter en travers de sa gorge dans un sursaut alors qu’il fit volte-face, accrochant ses prunelles sur un Silas déchu rampant dans son désespoir, s’écorchant les peaux déjà abîmées, vers un objectif que Caleb ne comprenait pas, ne voyait pas au travers de ses larmes qui lui embuaient à nouveau la vue. Une main s’était écrasée sur son épaule mais il ne savait pas à qui elle appartenait, perdu dans la contemplation silencieuse de la chute de son frère, l’anglais ne percutait plus rien, ne sentait plus rien à part le trou béant dans sa poitrine qui dégueulait de douleur alors que Silas pliait une photo entre ses doigts, des éclats de verre plantés dans ses paumes et ceux de chagrins plantés dans un cœur britannique à la dérive. Que restait-il d’eux, à part des petits morceaux de photos déchirés et des âmes en miettes ? Ce soir, y’avait eu un cri déchirant au fond de Caleb et quelque chose était mort dans un râle d'agonie sans qu’il n’ai eu à appuyer sur cette détente ou son doigt était posé. Si seulement il osait plonger son regard dans les yeux de quelqu’un d’autre, celui ci verrait qu’il manquait cette lueur, peut être perdue à tout jamais. Et ça se compressait contre ses poumons, l’angoisse terrible qu’une autre lueur se soit éteinte avec la sienne et la terreur de retourner chercher la réponse dans les prunelles de Silas lui donna le vertige, se rattrapant à Orphé pour ne pas tomber. Il avait plaqué sa main contre son front, les doigts accrochés à ses tempes dans une volonté de reprendre ses esprits, ou bien de se cacher de la descente aux enfers de son frère, que Raziel tentait d’arrêter. « on est arrivé trop tard. » qu’il murmura à son ami, alors que le blond berçait Silas dans ses bras tatoués. « j’aurais du repartir avec eux ce soir là O’, j’aurais du... » son besoin de liberté avait prit un goût amer de regret. Il avait essayé de duper qui, à part lui même ?  Comme son oncle s’était fait un plaisir à souligner : Caleb savait que ça allait arriver, juste pas quand et il avait choisi d’ignorer ça. Et les conséquences s’étalaient sous ses yeux, s’éparpillaient en plusieurs sanglots dans les bras de Raziel.

Un verre d'eau Caleb. Un tissu humide. il les avait entendu, les mots qui étaient pour lui, mais le brun ne bougea pas. Égaré entre sa propre détresse et celle de Silas qu’il voulait rejoindre, enlacer et étouffer de son étreinte, il demeurait immobile, la bouche entre-ouverte déformée par le chagrin. Les bras le long du corps, l’esprit embourbé, il restait planté la, le vert mourant sur la vision d’un Silas à l’agonie. Son frère, ce rayon de soleil qui avait transpercé les ténèbres qu’étaient sa vie, était entrain de s’éteindre, ça lui laissait un goût de cendre dans la bouche et il craignait que plus rien n’ai de saveur après ça. Combien de temps était-il resté paralysé ? Une poignée de secondes ? Une solide minute peut être ? Trop sûrement, mais Orphé l’avait sorti de sa torpeur avec douceur, et battant lourdement des paupières pour chasser l’horreur qui avait perlé aux bords de celles ci, il fini par acquiescer à la simple mission qui lui était donné d’un coup sec de la tête. Et en boitant au milieu des morceaux de leurs souvenirs, il avait fini par se détacher du terrible spectacle sans pour autant réussir à s’éloigner de la culpabilité que ça avait creusé dans ses entrailles. Du bout de ses doigts tremblants, Caleb avait ouvert ce qui restait des placards de la cuisine pour en sortir un verre qu’il se mit à remplir dans l’évier. Trop, certainement, parce que déjà l’eau débordait et noyait sa main sans même s’en rendre compte. Cassez lui le bras., mots qui passaient en boucle dans son esprit tout juste isolé des autres. Cassez lui le bras. Avait-il déjà ressenti un tel désespoir, un jour? Ce qui était né en lui quand, sous ses yeux, Silas avait été désigné comme vulgaire pantin avec pour aucun autre but que de servir d’exemple, ça grondait, ça cherchait à sortir, à se déchaîner. Mais y’avait rien d’autre qui s’échappait que le trouble dans le regard et la pression dans ses doigts crispés autour d’un verre trop plein qui fini par se casser. Au milieu de quelques bruits cascades de morceaux coupants contre l’inox, un « fuck » fut soufflé entre des dents serrées alors que le rouge se mêlait à l’eau. Sans se donner la peine de réfléchir, de regarder les dégâts, il avait prit un nouveau verre et une fois plein, trempa un torchon et il revint à eux, tendit à Raziel les objets de sa quête sans laisser le bleu trouver ses prunelles.

C’était peut être au bout de dix bonnes secondes qu’il eu conscience du carmin qui s’écoulait d’une plaie qu’il n’avait même pas senti, teintant de son sang ce qu’il tenait. Un « désolé » saccadé passa la barrière de ses lèvres tremblantes alors qu’il déposa le verre peint en rouge à côté d’eux avant de s’éloigner une nouvelle fois. Navigant avec un vertige au milieu des vestiges de leurs vies jusqu’à sa salle de bain, il serrait le poing pour retenir le sang mais aussi cette peine qu’il voulait hurler, ongles enfoncés qui creusaient et creusaient cette détresse toujours plus profondément dans sa chaire. Il aurait bien vomi l’agonie qui lui tordait l’estomac mais il n’y avait déjà plus rien à vomir, depuis des heures maintenant. Par des gestes confus, il fini par remplir la propre mission qu’il s’était imposée, laissant l’eau brûlante remplir la baignoire en la fixant d’un air absent, le vert perdu sur le jet, assit et avachit sur le rebord. Et les deux coudes vissés sur ses genoux, le visage plongé dans ses mains, un sanglot étouffé lui secoua l’âme. Il laissa enfin sortir ce qui menaçait de déborder de ses yeux depuis de trop longues minutes et qu’il refusait de laisser paraître devant celui qui avait vécu l’enfer, par sa faute.


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There's no return


Langue morte. Tous les mots du bonheur oubliés, tous les autres disparus, engloutis par les ténèbres qui lui remuent l'âme et le corps en saccades violentes. Incapable de retrouver les contours des syllabes dans sa gorge brûlante, de se souvenir des sonorités de son propre nom. Alors quand il ouvre la bouche, les doigts crispés sur leurs sourires déchirés, c'est rien de plus qu'un long sanglot d'agonie qui vrille dans le silence. Plainte informe et viscérale, entaille béante qui glisse en lame de couteau entre ses cordes vocales et s'échappe par tous les pores de sa peau glacée. L'être renversé, déversé en gerbes de douleur qui tachent le cliché en goutte à goutte sang et eau. Reste que ça, d'eux. L'un, l'autre, une déchirure, du sang, des larmes. Ca cogne de travers, sous les côtes meurtries, le souffle affolé sous les assauts de ses pensées fracturées. Cage thorax broyée sous les dents du vide qui perce la chair et s'épand à l'intérieur comme du poison dans les veines. Gueule ouverte sur un grand cri qui sort pas tout à fait, qui s'bloque dans la trachée et fait barrage à l'air. Suffoque, la bête blessée, prête à s'replier fœtus pour se laisser crever là, comme ça. Et tout ce qui l'arrête, c'est une présence inconnue à côté de lui. L'instinct de survie qui hurle au danger, malgré tout, et y'a un mouvement de recul au corps qui, pendant quelques secondes, reconnaît pas l'âme qui vient poser un bras autour de lui. Il bataille un instant, faible, à se tendre sous le contact brûlure. Inconnu danger quand tous les derniers se sont écrasés blessures contre son être. Mais il finit par le reconnaître, quand le regard farouche se pose dans le sien et qu'il reconnaît Raziel. Fourmillements désagréables sous la peau, en sensation répétée d'une autre fois millénaire. Surtout, il s'accroche à ses mots. C'est fini. Puis il les entend pas tous, dans le trouble de ses respirations paniquées, mais il entend Caleb, il entend Silas, et il lui semble que ça suffit. Quatre syllabes, renommé les sourires froissés sous ses doigts. Peut-être qu'ils existent encore, si l'on peut les nommer. Qu'ils sont bel et bien sortis. Doute pas que ça vient de la main posée sur son bras, quand ça s'apaise d'un rien au milieu de son chaos. Respire. Et il se concentre dessus, essaie de ralentir le rythme de ses inspire expire effrénés.

Le silence suit le chaos de ses sanglots éventrés, larmes muettes roulent et sinuent sur les montagnes de ses plaies. Dans la cuisine, de l'eau coule. Dans les débris du salon, serré bercé contre Raziel, y'a toujours pas de mots derrière ses lèvres refermées. Dans son crâne, par contre, quelques sons viennent remuer ses sols poussière. Armée grondante qui sera bientôt à ses portes, bataillons de mots et d'instants emmêlés les uns avec les autres, brouillés. Et ses grilles, ses murs, ébranlés, ébréchés, tomberont sans résistance. Parce que le calme qui vient sourdre sous sa chair laisse place à autre chose. Libéré de l'agonie aveugle, visqueuse, qui avait tout empli, reste la place au crade en fond d'âme. Celui qui a taillé ses pieux coup à coup, qui a effeuillé l'infirmier heure à heure jusqu'à le déchirer tout à fait à l'apothéose du cauchemar, dans les dernières minutes avant la fin d'un monde. Alors dans le semblant de calme retrouvé, c'est mille autres blessures qui se réveillent, tous les trous percés à l'âme quand elle s'est empalée contre ses côtes aiguisées poignards. Quelque chose casse, autour, et le fracas de verre le fait sursauter et fait tressaillir les traits en anticipation d'un coup qui vient pas. Caleb! Vacille, Silas, entre la réalité et le vide, à se perdre d'un côté et de l'autre, funambule sans équilibre. Sûrement que le bruit l'a ramené, une fois de plus, mais et s'il sombrait tout à fait? S'il disparaissait épave sous les eaux noires épaisses des Monsieur Dunham et de l'odeur de chair brûlée?

Le sang sur le verre, c'est pas le sien. C'est pas le sien. Le regard cherche Caleb, mais il a déjà disparu. Encore. Contre son corps, c'est pas le bon. Réconfort apprécié, parce que Raziel l'a un peu éloigné du gouffre, malgré tout, mais c'est pas le bon. Parce que son âme, elle était pas là-bas. Pas les mêmes fêlures dans le regard, pas les mêmes images dans la tête. Puis c'est son frère, qu'il veut serrer dans ses bras. Contre lui qu'il veut écraser toute l'horreur de ce qu'ils ont vécu ensemble. Et en lieu et place de Caleb, y'a son sang sur du verre. Et l'sang appelle au sang, alors dans sa tête, ça s'invente flaque sur un sol de béton, le corps frère étalé chaud, la tête percée. Et l'idée s'plante devant lui en possibilité trop réelle, et sans le calme diffusé à son insu, il serait à n'en pas douter remonté tout au sommet de ses paniques. Sûrement qu'on le fait boire, parce qu'il lui semble qu'il tousse, crache contre le liquide salvateur. Les doigts toujours enroulés autour de la photo, phalanges blanches et paumes rouges, constellées d'éclats de verre. Mais l'esprit s'attache qu'à rejoindre Caleb, qu'à s'assurer qu'il est là, vivant, vivant. Alors il coule un regard vers Raziel, contre qui il tremble toujours, empli d'une reconnaissance aphone. Plus tard, il pensera à les remercier correctement, sans être certain de le pouvoir. Lui, et Orphé. Pour l'instant, il déplie les genoux, remonte sur ses pieds, le tout sanglant. Les tibias zébrés de traînées rouges, la photo toujours dans la main, corps frisson, il suit le bruit de l'eau, jusqu'à la salle de bain, cette fois. Essaie d'accrocher l'esprit à l'évidence, que Caleb n'est pas mort étalé dans une flaque de sang, sur le carrelage. Il sait qu'il n'a pas tiré. Pourtant le soulagement est réel, quand il arrive jusqu'à la porte et qu'il est là, vivant. Retrouvé. . Ca se relâche dans les poumons noués, et en ignorant les douleurs qui sourdent à chaque pas qu'il fait, il le rejoint.

Tombe à genoux, à nouveau, claque contre le carrelage, et il vient écraser son cœur dans le dos de Caleb. Lâche enfin la photo pour mieux passer ses bras autour de lui, et serrer, des quelques forces qu'il lui reste. La joue écrasée entre ses omoplates alors que le visage entier hurle de douleur. L'eau qui coule sur le haut de Caleb vient de ses mèches trempées aussi bien que de ses yeux. Reste lové là, quelques instants. Puis il relève la tête, et dans le reflet trouble de leur deux visages dans l'eau brûlante, il se demande s'ils auront d'autres sourires à offrir, un jour. Immortel papier glacé du vide dans le regard, de la ligne inversée des lèvres d'ordinaire si facilement ourlées de bonheur. C'est le regard de ce reflet ondulant qu'il accroche, qu'il sonde, avant de se défaire de l'étreinte et de venir s'asseoir dos à la baignoire, genoux repliés qu'il entoure de ses bras pour essayer de diffuser un peu de chaleur à l'intérieur. Tête tournée vers le frère, il rappelle à lui les syllabes entendues plus tôt. Caleb, du bout des lèvres. Puis il a besoin de l'entendre, alors il tend les doigts, efface une trace de larme sur la joue rougie et, dans un murmure cassé, quémande:

Are we gonna be okay?

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Les doigts enfoncés de parts et d’autres de son visage tordu de malheur, le cœur à la dérive ballotté par des vagues et des vagues polluées d’horreurs, Caleb se laissait couler sous ses sanglots, le corps secoué par chacun d’eux. Et ça l’asphyxiait, appuyait sur ses poumons jusqu’à devoir tousser son chagrin pour laisser passer un peu d’air. Il n’aurait jamais du partir. Vouloir fuir Exeter pour protéger ses proches autant que lui, quelle belle connerie bercée de naïveté. Et dans sa bêtise, il avait emporté tout le monde.  Si seulement il avait réfléchis, s’il en avait seulement été capable, il, ils n’en seraient pas là ce soir, dispersés dans un appartement silencieux remué par les larmes des uns et le désespoir des autres. Sur le rebord de la baignoire, le chant des pleurs s’était mêlé au bruit de l’eau qui montait inlassablement, tout comme la détresse au fond de son être qui le submergeait. C’était fini, tout était terminé. Les rêves, les espoirs, les projets, tout s’était achevé en marques rouges sur le corps et l’esprit de Silas. Et ces prémices d’une nouvelle vie, il aurait du les foutre au feu à la seconde même son frère laissé en arrière était en danger. Il savait, il savait, mais il n’avait rien fait. Rien. Il n’y avait pas d’autre fautif que l’homme qui en pleurait les conséquences, sur son rebord blanc et froid.

Le bruit de pieds nus contre le carrelage lui fit décoller le visage de ses mains remplies de larmes et de sang, relevant un regard perdu devant lui. Et les bras qui vinrent l’enfermer furent une délivrance autant qu’une peine en plein cœur. Ses doigts étaient venu chercher la peau pour s’y agripper en tremblant, accueillant les tourments de Silas dans un souffle bloqué dans sa poitrine. Paupières closes face aux chagrins qui s’écoulaient de leurs êtres, Caleb s’autorisa à respirer après un gémissement pitoyable d’une âme en peine, le dos collé contre son frère brisé. Les regards s’étaient mélangés dans l’eau brûlante ou reflétaient leurs mines défaites, visages qui, au-delà des coups, ne ressemblaient en rien à ceux qu’ils arboraient d’habitude. Pas l’ombre d’un sourire au coin des lèvres, d’une blague dans le regard, juste l’abattement, la terreur, l’horreur. Portrait sinistre qui détonnait avec celui relâché par Silas un peu plus loin, sur le sol de la salle de bain. Ne savait pas bien s’ils sauraient rayonner à nouveau un jour, les deux frères soleil devenu planètes mortes en l’espace d’une poignée d’heures. Caleb voulait se raccrocher au fait que ça ira, qu’il avait vécu pire, mais il n’était pas persuadé que ce soit la vérité, et quand bien même, il ne pouvait égoïstement pas étendre ça à ce frère pressé derrière lui.

L’anglais avait tourné la tête quand son ami s’était détaché, suivant d’un regard trouble son corps s’asseoir contre le carrelage glacial. « Sisi. » qu’il répondit d’une même note, dans un même battement, attrapant doucement son poignet alors que ses doigts abîmés virent chasser une larme sur son propre visage qui aurait du être marqué à la place du sien. Il prit la question en plein cœur et ne pu s’empêcher d’offrir un demi sourire malheureux alors que ses sourcils appelaient ses yeux à se déverser encore, gondolés de chagrin. Il n’avait déjà pas la réponse pour lui même, il l’avait encore moins pour eux deux. Il pourrait mentir, balancer quelques mots bordés de réconfort, mensonges pour apaiser ce regard qui était plongé dans le sien, et se bercer d’illusions au passage comme il savait si bien y faire. Alors le brun ouvrit la bouche, juste un instant, avant de la refermer, de soupirer péniblement. « i… i don’t think so. » Son autre main était venu enfermer doucement celle qui avait effacé une des nombreuses marques de tristesse sur sa joue, la serrant l’espace d’une seconde avant de se laisser glisser aux côtés de Silas, venant le rejoindre contre la baignoire, la jambe blessée tendue devant lui, l’autre repliée contre son torse. « But… we are gonna be not okay together, uh ? That’s something, i guess. » du bout de ses doigts, il vint attraper son menton pour observer les dégâts étalés sur son visage. « What he did to you… » la fin de ce terrible constat  s’était perdu dans la plaie qui lui lacerait la gorge, devant déglutir difficilement ce qui en suintait pour continuer à parler. « He was right, i knew, i fucking knew but i choose to… to… to run away from it. To ignore it. » sa main était retombée en même temps que son regard, venant fixer la porte de la salle de bain,  se demandant un instant si Raziel et Orphé étaient encore la, pas loin, au milieu des gravats de leur appartement et de leurs avenirs brisés. « It’s unforgivable what i did, like what he did. I put you in danger and you still are. » c’était la cruelle vérité. Avec Caleb dans sa vie, Silas ne serait jamais à l’abri. Parce qu’il y aura toujours une raison pour l’oncle de vouloir recadrer le neveu et maintenant il savait ou appuyer pour faire mal. Il avait vu, et comme toujours il avait tapé juste et a de trop nombreuses reprises, par les poings d’autres, et son frère en avait subit chaque coup. « When i saw this video, when i saw… you… I swear to god, Silas, he’ll pay for this. I don’t know when, i don’t know how, but ... » des poings s’étaient formés au bout de ses bras tendus, la rage qui était venue se mêler au désespoir et il du fermer les yeux une seconde pour se recentrer, pour faire taire le grondement au fond de lui. Le vert était venu retrouver son regard, et du pouce il vint souligner l’arcade fendue qui avait craché tout son sang. « Can you let me fix you ? » la question resta une instant en suspend avant d’enchaîner avec douceur « but first, i’ll help you clean all the red, ok ? If you are ok, of course. » sans attendre la moindre réponse et dans une exclamation de douleurs, Caleb se releva, attrapant du gel douche qu’il laissa couler sous le jet pour former de la mousse et ainsi offrir un peu d’intimité à Silas quand il viendra l’aider à effacer le sang qui avait taché son corps, et son cœur.

Lui tendant la main, il l’aida à se relever en prenant appuie sur sa jambe valide. « Hop in, i’ll get some warm clothes for ya, i’ll be quick, ok ? » ses lèvres étaient venu se poser sur ses cheveux trempés avant de s’éloigner de son frère, sortant de la salle de bain en tirant la porte derrière lui. Ses yeux verts vinrent automatiquement chercher Raziel et Orphé, soulagement soufflé de voir qu’ils étaient toujours là, qu’ils n’étaient pas parti.  Dans une démarche douloureuse, Caleb s’approcha de Raziel pour recevoir l’étreinte dont il avait besoin. Un sourire inversé s’était creusé dans ses joues, l’effort qu’il du faire pour ravaler les larmes qui se bousculaient dans sa gorge fut colossale, reniflant son sanglot mort avant d’être né. Du bout des doigts, il attrapa Orphé pour le joindre aux bras qui le tenaient. « Merci d’être toujours là, malgré tout, merci, merci... »


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Now the door is open, the world I knew is broken
There's no return


I don't think so, en écho tragique à la réponse esquissée dans son cœur. Pas certain de préférer la vérité pénible à un mensonge, quand ces quatre mots emmêlent ses sourcils et dévient un instant son regard vers le sol. Peut-être qu'il aurait préféré que Caleb y croit, et qu'il y croit pour deux. Avec assez de force pour les tirer vers le haut. Pour arrêter leur chute, au moins. Parce qu'il le sent, Silas. Qu'en quelques heures, tout a changé. Qu'assis contre la faïence, sur le carrelage, c'est pas tout à fait le même homme. Infirmier ébréché, morcelé, le coeur atrophié. Ils sont pas morts, là-bas. C'est ce que disent les évidences, ce que martèlent les myocardes derrière les côtes, ce que racontent les regards qui se mêlent. Pourtant, quelque chose en Silas s'est éteint. Sur le sol bétonné, au milieu des taches de sang, sont restés quelques morceaux de lui. Et dans le I don't think so de son frère, vient la confirmation qu'ils se sont brisés à deux. Epaule contre épaule quand Caleb le rejoint dos à la baignoire, il sent que ça s'étrangle derrière ses côtes, l'intérieur tordu en une peine indicible. Manque de mots, pour exprimer tout ce qui vagit et agonise dans ses entrailles, à l'idée qu'ils n'aillent jamais mieux. Aux images qui se cognent dans sa tête, qui l'assaillent à vouloir l'abattre. Un instant, il a envie de se laisser tomber contre le carrelage, de se rouler en boule contre Caleb, et de pleurer jusqu'à ce que le sommeil ou la mort l'emporte, à qui des deux serait le plus rapide. We're gonna be not okay together, point de lumière dans les ténèbres voraces. La tête est lourde quand il la hoche. Parce qu'à deux, le gouffre qui s'est creusé en lui semble moins infranchissable. Prend ça comme une promesse, Silas, celle d'une souffrance partagée.

Puis Caleb le remmène là-bas, et la verdure retourne se perdre dans les rainures du carrelage. D'instinct, ses bras reviennent enserrer ses genoux, alors que la simple mention de l'oncle suffit à lui nouer le ventre en un nœud inextricable. Parce qu'en mentionnant son existence, l'anglais rappelle aussi sa voix, qui vient chuinter aux oreilles infirmières en murmures cruels. Le menton enfoui dans ses genoux ensanglantés, les ongles plantés dans la chair de ses mollets, il serre à se faire mal, et écoute sans un mot. Réfute l'impardonnable que Caleb se colle à la peau, mais il lui est impossible d'ouvrir la bouche, d'articuler des pensées. Parce qu'en son creux, dans le trouble de son esprit, tous les coups reviennent le marteler, en rythme avec les battements désordonnés de son cœur. Y'a bien que quand les paumes deviennent des poings, à ses côtés, que la rage irradie et l'inonde par vagues, qu'il tend un bras jusqu'au brun, et pose un instant sa main sur son avant-bras. Pour l'inviter au calme, le ramener au présent et, même s'il ne peut le formuler, l'enjoindre à abandonner la vengeance. La tête s'arrache à ses genoux, pivote pour retrouver le regard frère, et il accueille son contact en fermant un instant les yeux. A nouveau aphone, il hoche bêtement la tête. Sans hésiter, il lui laisse son visage fendu, lui laisse son corps parcouru de tremblements. Parce qu'il lui semble que personne d'autre ne peut le soigner, à cet instant. Pas après ça. Pas prêt, de toute façon, à ce que qui que soit d'autre s'approche de lui. Pas ce soir. Lui semble que ça s'empile à nouveau derrière ses lèvres, le malheur entassé à plus savoir sortir.

Enterré dans son mutisme, prisonnier derrière ses lèvres closes, il l'observe en silence, ajouter du savon qui viendra irriter ses plaies. Saisit ensuite la main tendue, et, chancelant, retrouve appui sur ses pieds. Okay, à voix basse, cassée, à peine soufflée, en recevant le baiser entre ses mèches humides. Puis, il se retrouve seul. Seul. Seul. Aussitôt, ça se précipite dans le souffle, et il doit se retenir de ne pas ouvrir la porte et se précipiter dans le salon. Il se rassure, un peu, à suivre le murmure des voix dans la pièce d'à côté. En faisant demi-tour pour approcher de la baignoire, il croise son reflet dans le miroir. Enfin, il peut mettre des traits sur les douleurs qui le déchirent depuis des heures. Le visage enflé, parsemé d'hématomes et de sang séché, l'arcade fendue, les boucles brunes détrempées et aplaties sur le crâne. Les mains accrochées à l'évier, c'est un haut-le-coeur qui vient le plier en deux au-dessus de la faïence, lui soulever l'estomac qui n'a plus rien à rendre. Alors y'a rien qui sort qu'un sanglot supplémentaire, qu'il étouffe en se mordant l'intérieur de la joue, pour ne pas forcer qui que ce soit à, une fois de plus, venir à son secours. D'un geste vif, il se détourne du miroir, précipite les gestes à vouloir occuper l'esprit. Alors les phalanges sont brusques, quand elles attrapent le bas du T-shirt, quand elles le tirent par-dessus sa tête et ravivent toutes les douleurs au passage. Baisse pas les yeux vers son corps, Silas, une fois le T-shirt abandonné au sol. Lèvre mordue à l'en faire saigner à nouveau, main rougie plaquée contre la bouche pour empêcher le cri d'agonie de sortir de lui. A la place, il ferme les yeux pour se calmer, et se trouve aussitôt assailli par le sourire de son bourreau. Ca suinte d'entre ses lèvres, les plaintes viscérales qui crèvent le silence, masquées sûrement par l'eau qui coule toujours. Plein de larmes agglutinées dans sa gorge, il finit par réussir à se défaire de son caleçon et à enjamber le rebord de la baignoire.

L'eau brûlante l'agresse, quand il y pénètre enfin. Brûle les éclats enfoncés à ses pieds, et toute la peau disponible. Le choc des températures manque de le faire défaillir, et il se retient de justesse au mur, pour ne pas tomber tout entier dans la baignoire. Lentement, centimètre par centimètre, il finit par réussir à y entrer entièrement, dans une grimace marquée de douleur. Aussitôt, l'eau vient rougir, se teinter du sang qui se décolle de sa peau rougie, maintenant, par la chaleur étourdissante. Les genoux restent pliés devant lui. Position de sécurité par défaut, à minimiser l'espace et se protéger. Puis ça se délasse, dans les muscles tendus, dans les doigts crispés, dans les pensées contractées. La chaleur, qui lui fait tourner la tête, l'apaise en même temps. Alors quand l'anglais revient, il a retrouvé quelques mots. Les verdures se rencontrent et, dans un murmure: I forgive you, Caleb. Parce qu'il faut que quelqu'un le fasse, puisque l'anglais ne le peut. Et pourtant, Silas, il a jamais pensé à lui en vouloir. Mais l'unforgivable de Caleb lui reste coincé dans le crâne. Et il refuse que son frère se tienne responsable des horreurs, qu'il se refuse le pardon. I don't think there's anything to forgive, because it's not your fault. But- but I feel that you need to hear it, so: I forgive you. C'est fragile, c'est branlant, ce qui s'installe sur ses lèvres en un simulacre de sourire.
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Je m'accroche. Le visage fermé. Pas la place d'ouvrir les vannes. La fatigue accumulée, le stress, la peur et la colère au fond de la gorge. Le tout qui se trahit tout de même un peu par les yeux rouges, cernés et la mâchoire contractée. Je sais que si je me pose, que si je me laisse aller, je vais craquer. Le bide toujours en vrac, l'estomac au bord des lèvres. Refoulant sans cesse cette image de Caleb qui s'éloigne pour entrer seul dans le club. La main qui se contracte, le poing qui menace de s'écraser dans un mur. Ouais toujours ce putain de mécanisme de chasser une douleur par l'autre. Je pousse un profond soupire et me jette contre le dos d'Orphé pour le serrer entre me bras et poser un baiser sur sa tempe. Le repoussant presque aussitôt parce que son contact augmente l'envie de me laisser aller. Caleb et Silas sont dans la salle de bain alors j'allume une clope, je fais les cent pas. Ils ont besoin de quelques minutes tous les deux. La clope fumée trop vite, fini dans l'évier. Le regard qui se balade sur le chaos environnant en parfaite corrélation avec celui des âmes.

Bruit de porte et je tourne la tête. Caleb qui revient dans la pièce, la démarche traînante. Les tripes qui se serrent un peu plus à la vision évidente de sa douleur et de sa peine. Il vient vers moi et sans attendre mes bras se tendent vers lui pour l'accueillir. Je l'enlace en grimaçant. De douleur, au fond de moi. Il attire Orphé à nous et mon bras s'écarte pour le serrer lui aussi.

Merci d’être toujours là, malgré tout, merci, merci...

Je réponds sans attendre.

Évidemment qu'on est là. Toujours... et tu dois ne pas dire merci. On est là pour ça...

Cette étreinte qui sonne encore une fois la fin du chapitre. Celui des espoirs d'une nouvelle vie. Le principal pourtant c'est qu'on soit tous là, vivants et entre ces murs. Je relâche finalement mon étreinte autour d'eux en posant un baiser sur le haut de leurs crânes. Un signe de tête pour indiquer à Caleb d'aller retrouver Silas, ce qu'il avait de toute façon l'intention de faire. Dès l'instant où il disparaît dans la salle de bain, je fais un signe à Orphé pour qu'il suive mes consignes. Doigt levé, geste rapide et je me rue vers la chambre de Caleb pour récupérer le matelas que je dépose au milieu du salon. Je vais chercher ensuite celui de Silas que je mets juste à côté. Chaos pour chaos on n'est pas à ça prêt. Je m'empare de couvertures et oreillers, de plusieurs paires de draps propres. Avec l'aide de Orphé, on construit une tente, un fort, une cabane. Ouais un truc dans cet ordre là. Un petit monde rien que pour nous, en sécurité. Je prends une lampe que je mets à l'intérieur et qui diffuse une douce lumière. Pas de risque que ça prenne feu, j'ai choisi comme il faut.

Je fouille les placards de la cuisine et emporte toutes sortes de provisions. Pas certain que l'un de nous soit capable de manger, mais on ne sait jamais. Clin d'œil à Orphé lorsque je balance sous les draps tendus les paquets de chips et de bonbons. Ok je tiens le coup. Je lâcherai tout demain, quand je serai seul. Je dois tenir pour eux, c'est le plus important. Je contemple le résultat et hoche la tête avant de retirer mes chaussures et mon pantalon. Je me tourne un instant, fixant le mur, faisant de mon mieux pour garder un semblant de consistances. Les deux bruns sortent finalement de la salle de bain et je me tourne vers avec eux un sourire pas aussi convaincant que je le voudrais.

Votre suite est avancée messieurs. Hors de questions que l'un de nous dorme seul ce soir. On se sert les coudes. Le premier qui pète est foutu dehors par contre.

Je leur adresse un sourire empli de douceur, d'affection et de bienveillance avant de m'avancer vers eux pour les inviter à me suivre dans cette petite bulle improvisée. Je les attire tous les trois vers moi.

On est là, on est vivant. C'est tout ce qui compte. Tout le reste peut attendre.

Mes lèvres se posent sur le front de Caleb et je m'éloigne pour disparaître dans notre antre approximativement majestueuse.


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