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 agnus deorem (prisca)

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agnus deorem (prisca)
Dim 22 Nov - 21:54

" agnus deorem "
@prisca robinson

La journée qui s'annonce longue. Au bureau depuis deux heures. Rien à faire. C'est qu'on lui confie plus les mêmes tâches, maintenant. Parfois, il se surprend encore à donner des ordres autour de lui. Ils sont compatissants, ses collègues. Ils disent rien. Font comme si c'était toujours lui le boss. Comme pour ne pas trop le vexer. Ne pas trop l'enfoncer, encore plus. Bientôt deux ans, quand même. Deux ans qu'il déraille, sans trouver la bonne voie pour continuer d'rouler. Il fixe le vide, entre son bureau et la porte qui y mène. Bureau trop petit. Se met à la fenêtre, qui donne sur quelques tas de gravats couverts par un ciel gris. Ressert le col de sa veste, s'allume une clope. N'semble pas particulièrement gêné de fumer sur son temps de travail. Qui oserait lui dire quoi que ce soit, de toute façon ? Accoudé au cadre en bois, il observe les gravats au sol. Est-ce qu'il finira comme ça, lui aussi ? Est-ce qu'ils finiront tous comme ça, finalement ? En tas vulgaire que personne ne regarde plus. Abandonné sur l'bord de la route. Nox se sent déjà enchaîné, lui. Comme un labrador malmené, la laisse nouée autour d'un tronc en pleine forêt. Enfin, l'image s'y prête mal. Nox n'ressemble pas à un labrador. Pour coller à la réalité, il faudrait que quelqu'un ait pu adopter puis abandonner un loup sauvage. Il s'arrache à ses pensées qu'il trouve stupide au moment même de les abandonner. Ecrase sa cigarette sur le petit cendrier en verre posé au bord de la fenêtre lorsque quelques coups discrets viennent le déranger. Il grimace. Bon, au moins, s'il a du boulot, il se fera peut-être moins chier. Il attrape son paquet de clopes et ouvre la porte mollement. Tombe sur une de ses collègues. Elle baisse légèrement les yeux, comme si elle était gênée de le voir. Nox n'sait pas si c'est parce qu'il a une sale gueule - les nuits sont dures, en ce moment - ou si c'est parce qu'il a essayé de la draguer il y a deux semaines et qu'elle l'a envoyé chier comme pas permis. Peut-être un peu des deux. Y a quelqu'un qui te demande. Il fronce les sourcils. Lui passe devant sans même lui répondre. Elle a l'habitude, sûrement. Vingt ans qu'il bosse ici.

Il traverse le couloir étroit menant à la réception. Dans la petite pièce attenant à la porte d'entrée, une silhouette lui tourne le dos. La seule présence dans le corridor, ça doit forcément être elle qui le demande. Il s'avance, se racle la gorge. Se tient droit, comme avant, comme quand il était autant important. Oublie un peu, même depuis deux ans, qu'ça a changé. Qu'il a changé. Parce que c'est ce qu'il se murmure dans les couloirs. Je peux vous aider ? qu'il demande à la femme qui lui tourne toujours le dos, attendant patiemment qu'elle se retourne. Voit pas qui pourrait le demander. On l'demande plus, depuis qu'il n'est plus shérif. Il va falloir s'y faire, mon grand. Les choses ont changé. Puis, le visage se révèle. Mais Nox reste un peu pantois. Vingt ans, ça vous change une face, hein. Comment aurait-il pu la reconnaître ? Ne serait-ce qu'imaginer ce qu'elle est devenue ? Alors oui, contre toute attente, Nox ne la reconnait pas. Quelque chose le fait tiquer, dans son visage, pourtant. Mais il ne parvient pas à mettre le doigt dessus. Embêté, il la dévisage avec une insistance qui la mettra peut-être mal à l'aise, laissant ses iris trop clairs la détailler. Il se reprend un peu, se gratte la barbe - tic nerveux. Si vous préférez, on peut aller dans mon bureau, propose-t-il docilement, avant de lui faire signe de le suivre. N'a même pas attendu sa réponse, en vrai. Pour quoi est-ce qu'elle vient ? Il s'occupe pas des petites plaintes et tout ça, Nox. Mais si elle l'a demandé lui c'est bien que ça doit être important. Il se demande d'où elle a pu connaître son nom, même s'il n'est pas très difficile à trouver en fouillant un peu. Parano, le garçon. L'entraîne dans le couloir qu'il vient de traverser, de nouveau saisi par cette impression de déjà-vu. La fait entrer en silence, pourtant, mais dès la porte refermée, le prédateur se jette sur sa proie - gentiment, avec la question qui lui brûle les lèvres, en fait. Excusez-moi mais... on se connait ? Il ne peut s'empêcher d'essayer de savoir. Ne sait pas si c'est la lueur dans l'regard ou les contours du visage qui l'interpellent le plus. Quelque chose lui est familier, sensation désagréable quand on ne peut savoir pourquoi.


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Re: agnus deorem (prisca)
Ven 27 Nov - 3:11

Retourner à Exeter. Prisca n'avait jamais pensé le faire. Ce qui n'est pas très surprenant avec ce qu'elle a pu vivre dans cette ville. Une fois débarrassée de son bébé qu'elle n'avait jamais voulu avoir, ne se sentant pas capable de l'élever et de commencer une nouvelle vie avec elle, il n'y a rien ni personne qui la retenait à Exeter. Il y aurait pu y avoir Nox par contre. Nox qui est supposément le père, mais elle n'en a jamais été certaine. Mais il n'a pas voulu prendre la responsabilité, alors elle n'avait aucune raison de rester. Elle n'a jamais regretté, ne s'est jamais demandée ce qui serait arrivé si elle était restée; outre le sacrifice de son poupon tout comme le fait qu'elle n'aurait pas fait long feu à l'Église de Minuit. Savoir ce qui serait arrivée en restant ne l'intéresse pas. Elle préfère se concentrer sur le présent. Sur sa fille, toujours vivante, et leur rencontre qui fut... quelque chose. Au moins, c'est fait. Elle n'a pas remis cela toujours à plus tard. Elle a fait cela dès le lendemain de son arrivée, le temps de se reposer un peu après avoir voyagé durant quelques heures que ce soit en voiture ou en avion. Question de ne pas arriver avec tous ses bagages à la Cohorte (un sac à dos, son sac à main et une valise), cela aurait été encombrant et elle aurait pu les perdre, elle ne sait pas trop comment. Autant éviter puisqu'elle n'a rien de plus que ce qu'elle a pu amener. Elle est habituée de vivre avec peu, c'est au moins cela.

Elle descend du bus, parcoure le reste du chemin qui mène jusqu'au poste de police. Ce n'est pas un trajet qu'elle a souvent fait... elle ne l'a jamais fait à présent qu'elle y pense un peu. Elle a toujours évité autant que possible les autorités. Sauf une fois (qui s'est transformée en plusieurs fois) de façon involontaire. Elle ne pouvait pas choisir ses clients, et Nox l'a choisi, shérif. L'a choisi plusieurs fois. Courts moments de pause, plus agréable que les autres, pas toujours nus... il n'a pas voulu reconnaître sa paternité, rien d'anormal puisqu'elle n'avait aucune preuve, elle ne lui en veut donc pas. Elle n'y a jamais trop pensé non plus. Comme Exeter, comme sa fille, comme presque tout ici. Pas vraiment de bons souvenirs, autant tout oublier. Ces derniers sont revenus, un après l'autre, après sa fausse-couche, après s'être vraiment rappelé qu'elle avait déjà été enceinte avant. Elle compte donc aller voir Nox et... elle ne sait pas. Juste le voir. S'assurer qu'il est réel. Est-ce qu'il travaille toujours là ? Aucune idée. C'est un début. « J'aimerais parler avec Nox Griffin. » Elle n'a pas hésité. Elle se rappelle très bien de son prénom, mais le nom de famille, elle n'y a pas repensé depuis... vingt ans probablement. C'est tout de même resté, pas très loin dans son cerveau. L'agente à l'accueil lui indique d'attendre, lui faisant signe de se rendre dans une salle avec quelques chaises.

Elle y va, reste debout, se met à regarder les affiches, lit ce qu'il y a dessus Il y a divers messages avec divers numéros de téléphone pour diverses situations. Est-ce que les gens appellent vraiment à ces numéros ? Elle, cela ne lui est jamais arrivé. Une voix masculine, étrangement familière bien qu'écho, se fait entendre. Elle se retourne et regarde Nox. C'est lui. Il a changé, vieilli, semble être fatigué, mais c'est bien lui. Elle le sait, elle le sent, ne peut pas expliquer comment. Elle ne parle pas, occupée à le dévisager, il fait de même, il l'invite dans son bureau et elle hoche la tête, se met à le suivre. Il lui pose ensuite une question, la question. « Je suis Prisca. » annonce-t-elle, sans aucune autre introduction. Elle n'a jamais été très douée pour tourner autour du pot... elle ne voit pas trop l'intérêt. « Je suis venue pour voir si ma fille avait évité l'Église et le bordel... » Son même parcours. « Et t'as été une des rares personnes à bien me traiter alors... je voulais voir si t'étais pas une hallucination de l'époque. » Peut-être qu'elle devrait se taire et le laisser réfléchir. Cela fait vingt ans et il a dû rencontrer plusieurs autres femmes depuis, que ce soit dans un bordel ou non. Elle le sait, mais elle pense avoir été assez importante pour qu'il puisse se souvenir d'elle malgré tout ce temps. Le contraire ne serait pas très elle.

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Re: agnus deorem (prisca)
Jeu 3 Déc - 22:09

" agnus deorem "

Il l'accompagne jusqu'au bureau. Entrouvre la fenêtre, l'impression qu'ça sent la clope froide alors qu'il ne fume pas dedans. L'sent mal, tout d'un coup, ce tête à tête impromptu. Puis les mots tombent, comme une sentence. Prisca. Aimerait dire qu'il se souvient pas, aimerait dire qu'il a oublié. Tellement longtemps qu'ça s'est passé, tellement longtemps qu'elle s'est tracée, comme une comète. La dévisage, comme pour chercher les points familiers avec le souvenir ancré dans sa tête. Et les trouve. Comme lui, elle a subi les assauts du temps - même s'il trouve son visage fin et gracieux, encore. Plus de vingt ans d'absence, et pourtant, ça s'rait mentir que de dire qu'il s'en souvient pas comme d'hier. Cette histoire un peu bancale, un peu incommode. Un peu taboue. Liaison au bordel, toujours le même nom qu'il demande et il s'entend encore dire, au téléphone, la réserver comme on commande un plat au restaurant. Prisca et on la lui donnait, toujours. Et les souvenirs déferlent. Pas ce soir, qu'il se souvient parfois lui murmurer, s'installant dans sa chambre pour profiter de sa simple présence et non pas de ce corps qu'elle vendait au plus offrant. Préférait s'dire, finalement, s'il était là, elle n'était pas en train de subir un autre. Si jeunes, qu'ils étaient. Il recule, s'adosse à la porte après l'avoir fermée, le regard incertain, soucieux, pensif. Plongé dans des souvenirs qui l'assaillent et, finalement, il sait pas vraiment s'il voulait les revivre. Je suis enceinte. Il se souvient du choc, du manque de responsabilités, d'pas avoir su gérer l'annonce. Trop jeune, incapable encore de s'assumer - comme si c'est pas toujours le cas - alors, un gosse ? Lui avait dit qu'il pouvait pas. Qu'ils devaient plus s'voir, qu'elle devrait l'élever toute seule. L'avait plantée comme ça, gamin inconscient, la colère comme arme de poing quand l'incertitude s'emparait de lui. Pensait pas qu'elle l'abandonnerait comme lui l'a fait, ce gosse.

Prisca... qu'il répète, le regard ahuri, avant de passer une main dans ses cheveux longs et de les rejeter en arrière. Attrape son paquet de clopes, s'en allume une, se déplace jusqu'à la fenêtre comme un fantôme. Tire plusieurs fois dessus avant de retrouver la parole, fixe le tas de gravats, dos à elle. J'pensais pas te revoir un jour. On jurerait qu'il y a de la rancoeur à son départ soudain, pourtant il lui serait bien illégitime de lui en vouloir pour ça. Il finit sa clope en temps record, l'écrase un peu rageusement dans le cendrier au bord de la fenêtre et se tourne enfin vers elle. Croise ses bras contre sa poitrine, accroche son visage de son regard, pousse un soupir un peu forcé. Nox, il n'aime pas être pris au dépourvu comme ça. L'église ? Quoi, Persephone est dans cette secte ? qu'il crache, sans vraiment savoir de quoi il parle exactement. Shérif pendant quinze ans, l'impression d'avoir été ignare tout autant de temps. Mais ses derniers mots l'attendrissent un peu, derrière sa carapace, et le lieutenant se rapproche un peu, avec une hésitation visible. J'étais pas une hallucination... Il pousse un nouveau soupire, fait encore quelques pas, étudie son visage, son regard, y plongeant ses iris clairs. Comment vas-tu ? Pourquoi t'es revenue ? Enfin, pourquoi t'es partie en fait ? Et... Il se coupe, se racle la gorge. Affiche un sourire nerveux. Attends. Pardon. S'approche de son bureau, attrape le téléphone. Compose un unique chiffre, tombe sur l'accueil. Griffin. J'ai une urgence, faut que je quitte le bureau. Et il raccroche. Personne ne lui cherchera des noises, de toute façon. Il passe sa vie ici, l'a en plus passée pendant quinze ans au plus haut poste. Il attrape sa veste sur le dossier de sa chaise. Et pour la première fois, lui adresse un sourire qui ressemble un peu à celui qu'elle a pu connaître. Un peu insouciant, un peu enfantin. Viens, je t'invite boire un verre. On discutera de tout ça dans un meilleur décor. Ici, c'est trop froid, trop officiel. Et puis c'est comme s'il se sentait surveillé, par les murs blanchâtres. Comme s'il voulait toujours pas assumer, vingt ans plus tard, avoir fait un enfant à une prostituée. Et l'avoir abandonnée. Et ta fille est une sacré emmerdeuse qu'il rajoute en ouvrant la porte pour la laisser passer, un sourire narquois sur le visage. Ta, comme si c'était pas la sienne, comme si c'était toujours trop dur à assumer alors qu'il la traque depuis le début de sa vie.


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Re: agnus deorem (prisca)
Jeu 10 Déc - 3:31

Prisca ne bouge pas lorsque Nox la regarde, la dévisage, elle peut voir la connexion qui est en train de se faire, la remontée des souvenirs. Il ne dit rien, le choc est là, ça se voit. Souvenirs aux quels il n'a pas dû souvent repenser depuis cette époque. Il ne devait avoir aucune raison pour le faire. Un bordel, bien que cela n'était pas un endroit idéal, était normal pour elle. Une manière comme une autre de pouvoir avoir un toit tout compte fait. En sortant d'Exeter et en rejoignant « la vie normale », elle a compris que ce n'était pas idéal, même honteux. Alors, qu'il ait voulu effacer ces quelques mois là-bas avec elle, (ce temps passé avant et après même, avec d'autres) n'est pas surprenant. La porte est fermée, il s'appuie dessus ; coup de poing verbal et mental. Son prénom est finalement dit et elle hoche la tête, confirmant qu'il a bien entendu. C'est bien elle. Après toutes ses années. Il bouge, s'avance, se met à fumer près de la fenêtre. Elle s'approche un peu alors qu'il se remet à parler, partageant la même idée qu'elle sans le savoir. « J'pensais pas non plus. » Elle en est la première surprise. Cigarette finie, il se retourne vers elle. « Non. Heureusement. » Ce qu'elle voulait. La seule chose qu'elle souhaitait en l'abandonnant. Qu'elle ne suive pas le même trajet qu'elle. Il n'était pas une hallucination, elle fait un mince sourire. Réconfort qui prenait beaucoup de place pour elle à l'époque, aussi maigre pouvait-il être. Elle ne détourne pas le regard lorsque leurs iris se rencontrent. Elle n'a pas honte, a fait avec ce qu'elle avait.

Surprise passée, langue revenue, les questions fusent et s'arrêtent. Un coup de téléphone est passé et elle devine facilement qu'elle est l'urgence et elle aime bien. Qu'il arrête sa journée pour elle. Elle ne s'attendait pas à autant d'écart. Elle ne s'attendait à rien, mais les scénarios du « on se reparle dans quelques heures » ou encore « on se reparle plus jamais » semblaient être plus évidents. Il prend sa veste, ressemble un peu plus à celui qu'elle a connu durant quelques secondes. « J'veux bien. » Elle est une urgence après tout, elle peut bien accepter un verre en échange. La porte s'ouvre devant elle, elle passe, alors qu'il commente comment est Persephone. « Ils l'ont bien élevée. » Pour elle, c'est le cas, elle ne lui a pas donné l'impression d'être une petite chose fragile et pour vivre dans ce moment, c'est mieux selon elle. Puis, la connexion se fait, enfin. En retard. « Tu la connais ? » Elle tilte, quelques secondes plus tard (même plus que ça, il l'a nommée un peu plus tôt et elle n'a pas réalisé), elle se retourne vers lui, s'arrête de marcher d'un seul coup, le coupe dans son élan pour refermer la porte. Bon, ils sont dans la même ville, sauf qu'elle se dit qu'elle ne devait pas être la seule à avoir accouché au mois d'octobre et dans les alentours. Ils n'ont pas tous été abandonnés, certes, mais elle est tout de même surprise. Comment-a-t-il pu savoir ?

S'il a commencé à l'inonder de questions un peu plus tôt, elle en a envie elle aussi. Elle va tout de même attendre d'être dans l'endroit où il veut l'amener pour cela. Elle n'a jamais vraiment fréquenté de poste de police avant, mais ça ne donne pas vraiment envie. Peut-être à cause des menottes qu'elle voit qui ne lui rappellent pas que des bons souvenirs, ou encore l'air officiel que tout le monde aborde. Et parce qu'elle dirige une secte et que ce n'est pas très légal. Elle ne pense pas que cela se voit juste comme ça... rester plus longtemps pour vérifier n'est pas dans ses intentions. « C'est loin ? » qu'elle demande. Avoir des réponses, elle est là pour cela. Elle ne pensait pas nécessairement à celles-là, mais autant en profiter pour que tout soit clair. Elle n'a aucune idée de combien de temps elle va être encore ici, raison de plus pour poser des questions. Elle est loin de penser que ceci va suffire à combler sa longue absence et son abandon, elle ne pense pas qu'elle se rattrape... savoir lui suffit. En apprendre le plus possible pour... pour... elle ne sait pas. C'est une situation à laquelle elle n'a jamais trop accordé d'attention. Impossible. Elle n'aurait jamais pu imaginer qu'elle serait là, à Exeter, pour avoir des nouvelles de sa fille... et encore moins devant Nox qui la connait tout compte fait. Tout compte fait, cette histoire de boire un verre, c'est une très bonne idée. Peut-être même qu'il va y en avoir plusieurs.

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Re: agnus deorem (prisca)
Lun 21 Déc - 12:15

" agnus deorem "

Elle accepte sa proposition et il esquisse un semblant de sourire un peu fantomatique sur ses lèvres. Dans le couloir, elle précise pourtant qu'ils l'ont bien élevée et il ne peut s'empêcher de pouffer même si rien n'est drôle. Il tourne la tête vers l'arrière pour attraper son regard un instant mais elle a l'air sérieuse. Il fronce les sourcils, soupire et continue d'avancer en direction de la sortie. Tu rigoles ? C'est une emmerdeuse. N'a pas honte de parler d'la sorte de sa fille, pas même devant sa mère. Après tout, lui a été là tout au long d'sa vie. A même failli l'adopter, la gamine, sous les coups d'ses dix ans. A gardé les papiers signés dans la boîte à gants de sa bagnole pendant dix ans de plus, pourtant, sans pouvoir les donner aux services d'adoption, sans pouvoir reconnaître cet abandon d'une décennie - aujourd'hui, elle semble encore beaucoup trop imposante pour pouvoir l'affronter, cette absence. Ouais, j'l'ai toujours surveillée de loin. J'la croise souvent... sur les scènes de crime, qu'il avoue dans un souffle coupable, parce qu'il n'a jamais su c'qu'elle faisait vraiment là, et on entend au-delà des excuses qu'elle lui sert, d'prendre en photo les cadavres et tout c'bordel glauque. Elle semble interrogatrice et il murmure, plus bas, pour n'pas être entendu par des collègues qui pourraient avoir l'oreille tendue : Quand t'as accouché, j'ai surveillé de loin, puis j'ai appris qu'un enfant de la maternité était né sous X et allait être transféré vers les services sociaux. Et le choc, à ce moment-là, avait été rude pour lui. Des gamines métisses, y en avait pas des milliers, ça a été assez facile de savoir laquelle c'était. Aussi simplement que cela. Exeter est une petite ville, y a pas des abandons tous les jours non plus.

Alors qu'elle demande si c'est loin, il secoue lentement la tête. Il ouvre la porte du commissariat pour la laisser passer devant lui, effleurant son bras dans un geste presque intimidé. Geste fait trop souvent, y a bien trop longtemps ; n'sait plus vraiment s'il en a toujours l'droit, Nox. Elle a sûrement refait sa vie, a eu d'autres gosses peut-être ? Contrairement à lui, qui stagne inlassablement, comme un adolescent qu'a vieilli mais toujours rien compris à la vie. Non, juste là au bout de la rue, y a un bar sympa. Enfin, si sympa est un mot qu'on peut utiliser, disons qu'c'est pas un pub craignos comme ceux qu'il fréquente à la tombée de la nuit et pas non plus un de ces tea-room chicos pour bourges. Dans la rue, il se fait silencieux, les mains dans les poches sans vraiment oser la regarder. Comme s'il avait honte, lui aussi, d'pas avoir reconnu l'enfant. Honte d'l'avoir lâchée, jetée dehors quand elle était venue lui dire. Je suis enceinte, Nox. Le choc avait été terrible pour lui. Même pas la vingtaine, ça aurait été trop tôt. Ils arrivent devant le bar, entre en premier pour ne pas avoir à ressentir cette envie déplacée d'la toucher de nouveau. Comme s'il voulait voir si elle était réelle. Ou comme si l'attirance qu'il avait quand ils étaient encore quasiment adolescents ne s'était pas évanouie avec son absence. Il s'installe sur une banquette, un peu à l'écart. Enfin, il affronte son regard, plantant ses iris clairs dans les siens. Alors... pourquoi t'es revenue à Exeter, Prisca ? Et il ne voudrait pas qu'elle lui mente, il doit bien y avoir une raison précise autre que juste voir si sa fille qu'elle a abandonné n'a pas fini dans une secte.


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Re: agnus deorem (prisca)
Dim 27 Déc - 18:35

Prisca secoue la tête. Non, elle ne rigole pas. Elle n'est pas vraiment du genre à rigoler. Pas qu'elle n'a pas de sens de l'humour, disons qu'il n'est pas toujours très présent. « Justement... elle devrait bien s'en sortir. Ne pas se laisser faire. » Du coup, emmerder les gens c'est mieux que de se faire emmerder. Elle n'a donc rien à redire sur l'éducation donnée... elle n'était pas là, alors elle n'a pas à le faire. « Tant que c'est pas elle qui commet les crimes... » Enfin, pas tous espère-t-elle, mais, hey, elle a bien le droit de faire ce qu'elle veut de sa vie. Elle n'est pas revenue à Exeter pour la faire changer de vie, juste voir ce qu'elle en a fait. Elle aurait peut-être essayé de la faire changer d'idée si elle avait été membre de la secte. Ce n'est pas le cas, alors elle n'a aucun problème avec ce qu'elle peut faire. Elle regarde ensuite Nox, cligne des yeux. Elle est surprise. Il l'a toujours surveillée. Elle trouve cela plutôt contradictoire avec la non responsabilité qu'il lui a dit. « C'est surprenant. » commente-t-elle. Elle ne peut même pas penser au et si elle n'avait pas fuit est-ce qu'il les aurait finalement pris ? Parce le bébé aurait été sacrifié, alors il n'y aurait eu aucune responsabilité.

Il explique ensuite comment il a su que c'était Persephone qu'il surveillait. Il a murmuré, elle ne comprend pas qu'il ne veut pas que cette histoire se sache. Une chance qu'ils sont près de la porte, car elle répond d'un ton normal. « Oh bah, la faire baptiser alors qu'elle allait finir en sacrifice, ça servait pas à grand-chose. Je pense que l'Église a pris toutes les précautions possibles pour pas qu'elle soit trop recherchée après. » Elle se souvient vaguement de l'hôpital, a été amenée à la dernière minute, a été sortie rapidement, le temps de sortir des vapes et d'être plus au moins capable de marcher, bébé dans les bras pour son futur trépas. Assez louche tout ça, trop rapide comme passage, trop rapide comme organisation, il devait y avoir un adepte là-dessous que ça ne serait pas surprenant. Les rumeurs ont dû se faire entendre ensuite, rumeurs entendus par Nox par la suite. Elle ne fait que supposer. Peut-être que la Cohorte l'a amenée quelque temps à la maternité pour vérifier. Elle n'a pas demandé ce genre de détails à Persephone. Elle était là, devant elle, faisant partie de la Cohorte et non pas de l'Église de Minuit. Le détail le plus important pour elle. Elle passe devant lui, ne remarque pas son trouble provoqué par le petit contact qu'il y a eu. Elle aurait eu un sourire moqueur si tel avait été le cas, en aurait probablement joué plus tard.

Le trajet se fait en silence, à pieds, elle regarde autour d'elle, regarde les lieux qui ont changé ou encore qui n'ont pas changé. Quelques souvenirs lui parcourent l'esprit, de quand elle squattait un peu partout, les conneries qu'elle a pu faire à cette époque, se demande s'il y a toujours des traces de certains des graffitis (pas de haute qualité) ou de gravure dans des bancs de bois qu'elle a pu faire. Elle entre derrière lui, s'installe en face de lui sur une banquette et la question ne tarde pas à se faire entendre. « J'ai fait une fausse-couche. Et ça m'a fait repenser à la seule autre grossesse que j'ai eu. » Elle était certaine d'être tombée infertile après ce départ expéditif de l'hôpital, que tout n'a pas été fait correctement. « J'ai jamais vraiment oublié, mais j'avais mis ça de côté. » Pourquoi y repenser alors qu'elle n'a jamais regretté sa décision ? « Je voulais savoir si abandonner Persephone à la Cohorte avait été une bonne chose... que j'ai réussi une bonne chose dans ma vie. » Parce qu'elle ne pense pas en avoir réussi beaucoup de choses. À essayer, mais n'est jamais vraiment arrivée à en être capable.

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