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 prying insect (nihad)

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prying insect (nihad)
Ven 4 Déc - 23:12


Quand il émergea du cimetière à la fin de sa journée, il leva les yeux au ciel, bourré de nuages noirs et inhospitaliers. Un soupir s’échappa de ses lèvres gercées par le froid hivernal. Il n’avait pas de voiture; il allait et venait sur ses deux pieds, toujours. Il aurait aimé dire que c’était pour protéger l’environnement ou il ne savait quelle autre idiotie démocrate — car nous finirions tous six pieds sous terre, par la faute du réchauffement climatique ou non —, mais la vérité, c’était qu’au sein d’une petite ville comme Exeter, nul besoin de véhicule. Et comme il n’avait jamais eu l’intention de voyager au-delà de la mère patrie, il se débrouillait fort bien avec ses jambes pour se rendre du point A au point B. Toujours était-il qu’il lui fallait à intervalles hélas plutôt réguliers braver les mauvaises humeurs de Dame Nature lorsqu’il mettait le nez dehors. Comme maintenant. Naturellement, il n’avait pas consulté les prévisions météo ce matin, il n’en avait eu ni le temps ni l’envie et, de ce fait, n’avait pas pensé à apporter un parapluie. Tant pis. Ce n’était un peu d’eau qui allait le tuer.
Tandis qu’il s’engageait dans les petites rues d’un pas automatique, mu par l’habitude, l’averse tant redoutée éclata au-dessus de sa tête. Il tira sur son crâne la capuche de sa veste, puis armé de cette protection de fortune, continua son chemin sans la moindre protestation. Le visage sombre, il marchait, les mains dans les poches, sans relever la tête. Il réfléchissait à un film qu’il avait vu des années plus tôt et dans lequel l’un des personnages affirmait, s’il ne se trompait pas, que Dieu était dans la pluie ou quelque chose s’en approchant. Un sourire moribond, sans joie aucune, illumina ses traits fatigués. Si Dieu existait réellement, ce devait être un psychopathe sadique. En tout cas, il mettait son temps pour châtier les âmes néfastes et corrompues. Non pas que ça le dérangeât particulièrement. Pas du tout, même. Son sourire se métamorphosa en ricanement sous cape. Il pressa le pas vers la maison. Depuis la mort de Maman, il vivait dans le quartier de la vieille ville, comme on l’appelait par ici. Des immeubles vétustes, des cloisons maigres, des rats affamés dans les interstices. C’était tout ce qu’il pouvait se permettre. L’héritage maternel s’était révélé bien peu généreux, en tout cas moins qu’il ne l’avait escompté. La vieille peau avait tenu à flot la baraque familiale pendant de nombreuses années, il était vrai, mais n’avait pas pensé, de toute évidence, aux économies familiales au-delà de sa propre mort. Dommage. Son fils se contentait de peu, de toute façon, pour être heureux. Heureux. Ah, le bonheur, cette bonne vieille utopie des familles.
La pluie se calma quelque peu lorsqu’il tira les portes de l’immeuble aux murs décrépits. Il secoua sa carcasse tuméfiée par les cernes et la lippe bougonne. Aussitôt, l’eau accumulée dans ses cheveux vola dans l’air renfermé du rez-de-chaussée, jusqu’à s’échouer, gravité oblige, sur le plancher sale. Une façon de nettoyer un peu, songea le jeune homme non sans sarcasme. Il s’apprêtait à emprunter l’escalier pour monter à son appartement, l’ascenseur ne daignant fonctionner qu’une fois sur deux, et encore, quand il aperçut une silhouette adossée contre le mur. À en juger par son regard inquisiteur, ce type l’attendait. Un homme peut-être plus âgé que lui, quoiqu’il fut difficile d’en être certain vu la faible luminosité des lieux, avec une barbe hirsute et des cheveux qui ne l’étaient pas moins. Un pied sur la première marche, Caul s’immobilisa. Il venait de remarquer un colis dans les mains de l’inconnu, lequel insistait pour le dévisager. « Je peux vous aider? » lâcha-t-il enfin, décidé à cesser ce petit manège.

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Winnie Burgos
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Re: prying insect (nihad)
Dim 6 Déc - 15:03


-- caul & nihad.

Il ne cessait de tourner en rond lorsqu'il avait l'audace de rester entre les murs vides de cette maison qui avait été la leur. Les soirs où la bouteille n'était pas son amie la plus fidèle, il pouvait presque entendre les rires de son fils vibrer dans le couloir, en direction de sa chambre. Et malgré son envie de rester dans cette maison familiale où il avait partagé tant de moments inoubliables, il ne pouvait supporter tous les souvenirs qui l'assaillaient alors qu'il restait dans ce lit où il avait si souvent étreint sa femme. C'était pourquoi il avait trouvé ce taudis dans le quartier de Needham. Il devait se sauver de cette habitation qui lui donnait la nausée, et l'empêchait de dormir. Installer ses affaires personnelles dans un nouvel appartement qui n'avait aucune signification ne pouvait que l'aider. Il vivait alors dans la moisissure, dans les relents négatifs qui juraient étrangement avec son domicile principal si immaculé.

Il avait été dérangé alors qu'il corrigeait certaines copies de ses élèves, la sonnette retentissante alliée à des coups contre la porte. Il n'attendait personne, et aucune de ses connaissances n'avaient l'adresse de cette seconde résidence ; pas même Grace. Mais bien élevé, et curieux de savoir qui pouvait venir le trouver jusqu'ici, il avait pris le chemin du bruit, ouvrant à un visage inconnu, tenant un paquet entre ses mains. Une signature, s'il vous plaît. Il avait signé le bon, attrapé l'oeuvre, et refermé en analysant de l'extérieur ce paquet qui semblait venir directement d'une zone cachée du purgatoire.
Quelques coups de ciseaux plus tard, le paquet était ouvert, et une glacière miniature y trônait dans une sorte d'emballage qui était tout sauf grossier. Mains plongées à l'intérieur, il retire le récipient en plastique de la sacoche, et apporte l'objet à ses yeux, à son analyse minutieuse et avisée. Il ne pouvait pas voir à travers la surface floue, mais découvrait quelque chose de rosé ; une sorte de chewing-gum géant.

La boîte posée sur son bureau, à côté des copies rougies de son stylo, il attrape les deux extrémités, et tire dessus en se penchant afin de découvrir le contenu de ce paquet mystère. Deux pas en arrière, couvercle tombé au sol, et Nihad plaque sa manche contre son nez afin de le préserver de cette odeur qui devenait de plus en plus terrifiante. Il cligne des yeux, lèvres frémissantes de découvrir de quoi il s'agissait. Un cerveau. Humain ? Animal ? Il n'avait aucune idée de la provenance de cet organe, mais sentait déjà une bile vide lui monter à la gorge. Il referme vite, ramassant le couvercle, et se recule afin d'attraper la note arrivée sur le carton. Caul Whitby. Le paquet ne lui était pas destiné, et c'était un soulagement de comprendre qu'il n'avait rien à voir avec l'expédition d'un tel colis.
Il ne connaissait pas encore le voisinage, mais pensait savoir qui était ce Caul, incriminé par le présent. Il ramasse le tout, remet la boîte dans la glacière, cette dernière dans le sachet, ce dernier dans le carton, et sort de son appartement en prenant soin de verrouiller derrière lui. Il ne connaissait pas son voisin, mais entendait ses pas retentir dans le couloir ; toujours à la même heure. Un coup d'oeil à sa montre indiquait qu'il n'allait pas tarder.

Adossé au mur, il garde le regard braqué sur ce qu'il tient entre les bras, comme si une ribambelle de questions s'en échappaient. Et il allait rapidement avoir des réponses, entendant déjà la grande porte de l'immeuble se refermer derrière une présence. Il attend, se redresse, et regarde l'homme monter les marches menant à leurs appartements adjacents. - Bonsoir, je .. Il n'avait pas préparé ce qu'il comptait lui dire, tournait sa langue dans sa bouche avant de reprendre la parole. - Le livreur s'est trompé, je pense que ceci vous appartient. Il tend le colis, de ses bras fébriles, bourru d'excitation alors qu'il avait tant de choses à lui demander, de questions à éluder.
Il attend ainsi, bras tendus, ne sachant qu'ajouter. Il pensait s'excuser de l'avoir ouvert, mais n'avait simplement pas pris le temps de vérifier le bon de commande avant de décortiquer son contenu. Il n'avait rien à se reprocher, si les livreurs n'étaient pas capables de faire leur travail convenablement. - Ça appartient à quel animal ? Vous êtes un scientifique ? Il sait qu'il ferait mieux de se taire, mais se sent emporté par sa curiosité, et ne comptait pas rentrer chez lui sans avoir de réponses.



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Dernière édition par Nihad Trahivut le Mer 13 Jan - 11:02, édité 1 fois
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Re: prying insect (nihad)
Mar 8 Déc - 1:36


Il ne croyait pas avoir déjà discuté avec cet homme. Rien d’étonnant à cela, il ne vivait dans cette vieille bâtisse, qui d’ailleurs semblait vouloir tomber en ruines d’un jour à l’autre, que depuis quelques années et il ne jouissait guère d’une bonne réputation auprès des locataires. Oh, il faisait parfois l’effort de sourire et de dire bonjour, comment ça va, bien, merci, et vous, histoire de donner le change, mais en règle générale, il ne tenait pas tellement à se mêler à ses semblables, les êtres humains, vermine parmi la vermine. Il exécrait leur bonhommie et leurs visages trop joyeux, de même que leurs ambitions démesurées et matérielles. Devenir riche, célèbre ou riche et célèbre — le même refrain, génération après génération. C’était toujours mieux que d’espérer être simplement heureux, lui-même en convenait. Mais au bout du compte, tous sans exception menaient des existences aucunement dignes d’être mentionnées à la postérité. Tous crèveraient un jour ou l’autre et tomberaient dans l’oubli le plus total, car la mémoire était une faculté qui oubliait. Ce serait un génocide lent, mais naturel et nécessaire. Oui, Caul Whitby détestait les êtres humains. La bonne nouvelle, c’était qu’il n’en était techniquement plus un, désormais. Il ressemblait à un humain, certes. Il parlait, se déplaçait comme tel également, certes. Mais chaque mois, il se repaissait de masse nerveuse et ne ressentait plus la faim comme l’entendait le commun des mortels. Changement radical de régime s’il en était, mais qui n’était pas pour lui déplaire. Le montant consacré aux courses avait été rayé de son budget mensuel avec grand plaisir. Les gens n’avaient pas idée de combien d’argent ils dépensaient pour simplement survivre. Absurde comédie que l’humanité. Caul aurait de la pitié pour eux s’il le pouvait.
Tout de même, il expérimentait encore les relents de son ancienne condition. Par exemple, il ressentait de temps à autre le besoin de varier son alimentation; manger chaque jour le même plat l’ennuyait. Après avoir essayé différentes recettes, auxquelles il ajoutait une pincée de cerveau comme un grand chef saupoudrait basilic, persil ou coriandre, il en vint à la conclusion qu’un renouvellement drastique quant à son art culinaire était de mise. Voilà comment il se retrouva un jour à commander sur un site obscur de la cervelle de bébé fraîchement extraite du crâne. Qu’on se comprenne, Caul avait en horreur ces monstres puants, bruyants et gesticulants, mais ici, il s’agissait du nec plus ultra : leur cerveau, servi sur un plateau d’argent.
Ou plus exactement, dans une boîte expédiée par la poste. C’était justement cette boîte que tenait le type posé contre le mur, puisque Caul n’avait rien commandé d’autre dernièrement. Comment son précieux colis se retrouvait-il dans les mains d’un parfait inconnu? Le livreur méritait de se faire éviscérer sur-le-champ. Il tenta néanmoins de rester calme, effort qui échoua lamentablement en comprenant que l’abruti avait osé profaner la loi non écrite selon laquelle on n’ouvrait pas le courrier d’autrui. Pire encore, il risquait de révéler sa découverte aux autorités. Dans une ville aussi bizarre et insolite qu’Exeter, Caul supposait qu’on pourrait peut-être faire étouffer une telle affaire, mais à quel prix? Il valait mieux faire profil bas et cacher son anomalie alimentaire, surtout en présence de personnes qui croyaient encore que le surnaturel n’existait pas. Il serra les dents tout en s’avançant vers l’homme qui avait décidé de se la jouer enquêteur du dimanche. « Oui, ceci m’appartient, comme l’indique très clairement cette étiquette. (Le regard noir, il la désigna de l’index.) Malgré cela, vous avez décidé d’ouvrir ce colis, sans mon autorisation. Sachez, monsieur, que vous avez un sacré culot. » Il ne faisait aucun doute que Columbo ne le laisserait pas tranquille, pas tant que sa curiosité resterait inassouvie. Quel fâcheux contretemps. Après sa journée de travail, la dernière chose qu’il avait en tête était d’argumenter avec un voisin fouineur. « Je ne pense pas que ça vous regarde. Maintenant, si ça ne vous dérange pas, je vais récupérer ceci, rentrer chez moi et me couler un bon bain chaud. Quant à vous, vous feriez bien d’apprendre à lire. » Le visage sombre, il tendit les mains vers la boîte que l’autre avait grossièrement refermée, sans considération aucune.

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Re: prying insect (nihad)
Mar 22 Déc - 2:11


-- caul & nihad.

Il attendait, bras tendus vers son voisin qu'il n'avait pas encore le plaisir d'avoir rencontré. Il aurait certainement fait le tour des appartements, afin de se présenter, dès son arrivée, s'il n'avait pas craint de déranger. Il ne s'agissait pas d'un immeuble comme les autres, et ceux qui y vivaient n'avaient certainement pas envie de créer de liens avec le voisinage. Il s'était ravisé, et avait décidé d'aménager dans la plus grande discrétion, et en essayant de ne pas se faire remarquer. Il n'était pas bruyant, et savait qu'il pouvait rester dans son coin sans avoir à rencontrer son voisin de pallier ; mais le destin en avait décidé autrement.
Extension de ses bras, ce paquet qui ne lui était pas destiné. Il n'aimait pas le regard lourd de remontrances qu'il lui adressait, et ne manquerait pas de le lui faire sentir. Nihad était de ces gens que la politesse pouvait étouffer, mais qui n'avait aucun mal à en manquer lorsque les évènements amenaient un changement de considération. Il avait été d'une parfaite courtoisie en remettant le paquet étrange à son destinataire, malgré sa curiosité qui n'était pas du goût de tous, mais n'avait à encaisser une telle froideur pour autant.

Certes, il n'avait pas été dans son bon droit en s'octroyant l'autorisation d'ouvrir un colis qui n'était pas à son nom, mais il ne comptait pas se laisser parler sur ce ton pour autant. Alors, dans un geste vif, il ramene le paquet contre lui avant que son voisin ne s'en empare, et le garde sous le bras en arquant un sourcil, signifiant : j'ai dû mal comprendre.

Il ne comptait pas lui rendre son dû, et le laisser lui échapper si facilement, après de telles attaques verbales. Il se trouvait généreux de lui remettre la boîte en mains propres afin qu'aucun curieux ne viennent lui voler. Un voisin sans considération aurait laissé le paquet sur le seuil de son domicile, et serait rentré chez lui sans se soucier si le colis était tombé dans les mains de la bonne personne ou non. - Ce n'est pas une manière de s'adresser aux personnes qui vous rendent service. Il garde la boîte sous son bras, en restant dos au mur, comme pour montrer qu'il ne comptait pas bouger à moins d'y être forcé, et qu'il ne comptait pas non plus lui céder sa possession sans plus d'informations, ou des excuses. - Vous croyez que j'ai que ça à faire de lire les étiquettes ? C'est à votre livreur qu'il faut vous en plaindre, pas à moi. Il attend, tape légèrement du pied par terre, comme pour égrener le temps, montrer qu'il n'était pas pressé. Il aurait même pu se mettre à siffler, et qu'importe si l'homme venait à s'en fâcher.

Il ne voulait pas déclencher de guerre de voisinage, et courroucer les autres ne faisait pas partie de ses habitudes ; lui qui était le meilleur pour ménager la chèvre et le chou, et faire en sorte de contenter tout le monde. Mais la curiosité l'emportant sur le reste, il profitait des mauvaises ondes de celui lui faisant face pour assouvir son besoin de connaître la provenance de ce cerveau, et surtout, son utilité. Est-ce qu'il était un scientifique ? De quel animal provenait l'organe ? Il se posait des questions, vu la taille, et pensait à une vache, pourquoi pas. - Écoutez, je suis chercheur, je me pose seulement des questions. Si l'homme était un chercheur de son côté, il pouvait comprendre son envie de connaître la vérité, et peut-être lui concéder quelques explications. Il ne demandait pas grand chose, Nihad, seulement le nom d'un animal, et ce qu'il comptait en faire. Il repartirait ensuite dans son appartement, et plongerait certainement son nez dans les copies qu'il tenait de ses élèves, prêt à y passer la nuit afin de pouvoir s'adonner à des exercices bien plus intéressants le lendemain ; après sa nuit blanche.



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Dernière édition par Nihad Trahivut le Mer 13 Jan - 11:02, édité 1 fois
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Re: prying insect (nihad)
Dim 27 Déc - 23:38


Caul toisait l’autre homme qui ne semblait décidément pas à lui rendre son colis. S’il avait su que cette rencontre se solderait par une discussion avec un sourd, il aurait passé son chemin, et tant pis pour sa curiosité qui l’avait poussé à s’enquérir de sa présence dans le hall d’entrée. Tant pis aussi pour son colis. Sans cette rencontre des plus fâcheuses, il aurait simplement contacté le vendeur pour se plaindre de n’avoir jamais reçu son produit; dans le meilleur des cas, il en aurait obtenu un nouveau et dans le pire, il se serait fait rembourser. L’histoire se serait terminée ainsi. Mais non, il avait fallu qu’il demande à ce drôle de zigoto, qui plus est sorti de nulle part, s’il pouvait l’aider, formulation polie qui signifiait en langue commune : qu’est-ce qu’il foutait là, à le dévisager comme une bête de foire? Caul en venait presque à espérer que la silhouette de l’homme fût un fantôme un peu trop avide de chaleur humaine. Les manifestations de l’au-delà, au moins, se la bouclaient et ne se mêlaient pas de choses qui ne les regardaient pas. Enfin, la plupart du temps. On était à Exeter, après tout.
Un instant, il eut envie de singer la réponse de son interlocuteur. Ce n’est pas une manière de s’adresser aux personnes qui vous rendent service, et gna gna gna. Un véritable gamin, ce Caul, quand il n’obtenait pas ce qu’il voulait. Il n’avait jamais vraiment grandi, en fait. C’était peut-être pour ça qu’il avait pris la décision de rester auprès de sa mère, même après ses années adolescentes. À l’époque, le voisinage l’avait interprété comme une espèce de geste charitable : le golden son tenait compagnie à sa pauvre mère, seule au monde. Mais c’était surtout, et Caul s’en rendait bien compte maintenant qu’elle reposait six pieds sous terre, par pure paresse. Jamais de repas à préparer ou de corvées à se coltiner du matin au soir. Le paradis terrestre. Quand il y réfléchissait, il était persuadé que sa chère Maman aurait su que répondre à ce type, encore en train de l’embêter avec son sermon sur la politesse qu’il n’écoutait qu’à moitié, voire pas du tout. Le voilà qu’il tapait du pied, comme un personnage de dessin animé. Encore un peu et il se mettrait à siffloter, l’insolent. Le zombie serra les dents. Il lui suffisait de le tuer, non? Comme ça, il aurait deux cerveaux à se mettre sous la dent ce soir. Mais non. Ce serait idiot. Il avait réussi à échapper à la police par le passé, il ne fallait pas tenter le diable une seconde fois.
Du calme. Il suffisait de coopérer pour se débarrasser de ce gêneur, voilà tout. Par chance, Caul était doué pour se mettre dans la peau de Monsieur Tout-Le-Monde. « Oui, désolé, j’ai eu une longue et épuisante journée et je meurs de faim, j’ai tendance à devenir irascible quand ça m’arrive, » s’adoucit-il avec un sourire hypocrite. Bon, la deuxième partie de la phrase était vraie, au moins. « Vraiment? Ça doit être passionnant, comme travail. Qu’étudiez-vous, au juste? » Rien de tel que de poser des questions sur l’autre personne pour détourner son attention. Les gens avaient la curieuse manie de palabrer sur leur petite personne dès qu’on leur en donnait l’occasion, à croire qu’ils avaient manqué d’attention quand ils étaient jeunes ou une sottise de ce genre. « Cela dit, qu’est-ce qui me prouve que vous êtes vraiment chercheur? Tenez, jouons à un petit jeu. Essayez de deviner l’animal à qui appartenait ce cerveau, pour voir si vous êtes réellement un fin connaisseur en la matière. » Ce n’était pas juste du tout, oh que non. Mais Caul ne lui devait rien du tout, à cet écervelé. Il voulait simplement récupérer son bien et si pour cela il devait jouer le rôle du scientifique amateur, then so be it.

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Re: prying insect (nihad)
Mer 13 Jan - 11:01


-- caul & nihad.

Si sa curiosité pouvait l'amener à bien des dangers, il n'en finissait jamais de s'engager dans la brèche de ce qui lui promettait certaines découvertes. Décortiquer la vie d'autrui, réagir face à certains comportements, ou manières de vivre, étaient des moyens d'enrichir ses recherches, et rendre légitime toute une partie de sa documentation. Il revenait toujours victorieux, face à ses étudiants, de nouvelles bizarreries à leur offrir afin de les intéresser à sa matière, ainsi qu'à l'histoire de la ville dans laquelle ils évoluent. Pousser la jeunesse, avec ses maigres outils, à s'interroger sur ce qui les entoure. Et ce soir-là, une petite boîte entre ses grandes mains, il sentait qu'il avait mis le doigt sur quelque chose d'intéressant. Il ne connaissait pas ce voisin, mais n'avait jamais eu à s'en plaindre. Aucune musique à des heures trop tardives, ou bruits étranges durant la nuit. Nihad en était même venu à se demander s'il avait réellement un voisin de pallier. Est-ce que les occurrences où il l'avait entrevu au loin, à peine aperçu, n'avaient pas été des apparitions surnaturelles ? Cet homme qu'il avait distingué derrière la grande porte de l'entrée, était-il fait de chair et de sang ?
Il en avait aujourd'hui la preuve. Maintenant qu'il l'avait face à lui, d'une humeur aussi incisive que la sienne. Certainement que l'autre avait envie de s'enfuir dans le calme de son appartement ; mais le professeur n'était pas prêt à lui offrir cette tranquillité qu'il recherchait. Il voulait des réponses, et attendait un éclaircissement qu'il pensait mériter. Quand bien même, son interlocuteur ne lui devait absolument rien, pas même la plus minime explication concernant ce colis suspect.

Il relâche quelques muscles de son dos, essaie de se détendre, en entendant les excuses vaseuses que l'autre lui envoie. Il sentait que l'intention n'était pas réellement spontanée, mais bien qu'elle ne vienne pas du coeur, elle avait le mérite d'exister. Après tout, qui était-il pour juger son irascibilité, lui qui passait des journées entières à fuir le contact humain par pure morosité.
Il baisse un instant sa garde, et ouvre enfin la bouche sur quelques paroles qu'il n'a pas préparé. - J'étudie les bizarreries de la ville. Il se produit souvent des évènements inexplicables, et je prends parti de trouver des réponses. Il jette un oeil à la boîte, histoire de lui faire comprendre : c'est pour cette raison, que je veux savoir quel secret renferme cet organe. Il n'avait donc juste à lui donner le nom d'un animal, afin de se débarrasser de lui. Après tout, il n'y connaissait rien, et certainement qu'il se laisserait berner par n'importe quel nom. Que savait-il de la forme, et la taille, d'une cervelle de cheval ? Absolument rien ; pas plus que de celle venant d'êtres se rapprochant plus de sa condition.

Il fait pourtant appel à sa logique, et essaie de se rappeler de l'aspect global qu'il avait vu en ouvrant le couvercle en plastique. Il comparait avec ce qu'il avait vu de documentaires animaliers, mais ne savait comment employer ses forces à une besogne où il aurait forcément tort. - Une vache ? Il hausse les épaules, comme pour lui dire qu'il n'avait pas de connaissance en cerveau spécialement. Il n'était encore jamais arrivé face à ses élèves, un cerveau sous le bras, en leur demandant d'en faire une description fine. - J'aurais envie de dire qu'il s'agit d'un organe humain, mais il est bien trop petit. Il le regarde, tant de questions dans les prunelles. L'air de lui dire : pas vrai, c'est pas ça ? - Que comptez-vous en faire ? C'était ça la réelle question. Parce qu'il pouvait s'agir de n'importe quel animal, c'était la raison de sa présence dans la boîte, qui l'intriguait.



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Re: prying insect (nihad)
Jeu 14 Jan - 2:11


Voilà qui expliquait la curiosité dévorante de l'homme en face de lui. S'il s'intéressait aux bizzareries de la ville, il ne devait pas manquer de sujets d'étude, car Exeter était la capitale de l'insolite, Caul le savait depuis son plus jeune âge, à force de traîner dans ses rues et d'en explorer les moindres recoins. Même si on excluait la présence de fantômes dans le coin, certains paisibles et inoffensifs, d'autres agressifs et nuisibles, la ville restait pour le moins étrange avec ses organisations secrètes qui brouillaient les cartes dans l'ombre de la plèbe et les créatures qui rôdaient çà et là à la nuit tombée, il valait mieux avoir le coeur bien accroché pour poser ses pénates dans le coin. Caul n'imaginait simplement pas devenir l'une de ces créatures dont on n'osait parler que du bout des lèvres. Un zombie. En théorie, ça semblait horrible, mais en pratique, ça ne l'était pas tant que ça. Il mangeait de la cervelle humaine plutôt que de la viande animale. Rien de bien choquant, à ses yeux.
Mais les gens étaient de si petites natures.
Il esquissa un sourire à la première tentative de l'homme. Une vache, hein? Pas mal pour une âme naïve et innocente. En effet, ça aurait pu être le cerveau d'une vache, certes de petite taille. Son sourire s'élargit à la mention d'un organe humain. « Un petit être humain, alors... Et ce que je compte en faire? Mais ça me semble évident. Le manger, bien sûr. » Il resta immobile pendant de longues secondes, comme figé dans le temps et l'espace. Et éclata de rire sans crier gare, les mains sur les côtes. Son rire quelque peu sinistre, qu'il aurait pourtant voulu sincère, retentit dans le hall d'entrée de l'immeuble. Le seul son perceptible à des mètres à la ronde, à croire que le monde s'était tu d'effarement face à l'émission de ce mensonge gros comme Jupiter. Il se calma enfin, reporta son attention sur le fureteur qui tenait encore le paquet dans ses mains. « Vous avez vraiment cru qu'il s'agissait d'un cerveau humain? Excusez-moi, mon humour est pourri, mais c'était juste trop tentant de vous faire marcher un peu. Vous en voulez un morceau? Je peux partager, si vous en voulez un peu. » Il gloussa encore un peu, essuya ensuite ses yeux du revers de la main tant il avait ri. Il espérait à présent que sa petite comédie suffise pour que ce type sorti de nulle part lui rende son colis. Ça suffisait, de jouer au chat et à la souris. Sa journée avait été longue et éreintante, il mourait de faim et son repas était là, devant lui, à portée de main. Si ce n'était de ce gêneur.
Pour se faire pardonner, il s'approcha de l'autre et, sourire amical aux lèvres, tapota son épaule. Peut-être un peu trop vigoureusement — comme si le zombie en lui ne mesurait pas sa force — car la boîte bascula soudain sur le carrelage dur et froid. Caul ouvrit la bouche, l'air interdit. Le corps tétanisé, il baissa le regard sur son bien et... se mordit la langue. Ce qu'il craignait qu'il arrive venait d'arriver. Comme l'imbécile n'avait pas correctement refermé le colis, ce dernier s'ouvrit sur le choc. La glacière, gisant sur le carrelage parmi le carton et le reste de l'emballage, révéla le cerveau humain dans toute sa splendeur. Le jeune homme se réveilla alors de sa torpeur et avec un cri de rage, s'agenouilla prestement pour remballer le tout, une grimace révulsée à l'idée que la poussière et autres saletés ne souillent son repas mensuel. Il ne mangeait plus autant qu'avant, certes, mais tenait à ce que sa nourriture, bien qu'un peu étrange pour le commun des mortels, soit propre et de qualité. Heureusement, le cerveau ne semblait pas avoir souffert de ce petit accident. « Tout ça, c'est de votre faute, asséna-t-il sans pouvoir s'en empêcher. Si seulement vous vous mêliez de ce qui vous regarde, ce ne serait pas arrivé. Maintenant, hors de ma vue ou je vais faire un malheur. » L'incident avait réveillé ses pulsions meurtrières.
Et ce gars se trouvait sur son chemin.
Et surtout, Caul avait faim.

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Re: prying insect (nihad)
Jeu 4 Fév - 19:13


-- caul & nihad.

Lorsqu’on est un passionné de paranormal, capable de faire les pires inconsciences pour quelques bribes à transmettre à ses élèves, il existe des villes bien plus à notre convenance que d’autres. Exeter avait la particularité de ne laisser personne indifférent. Qu’il s’agisse de dégoût, de fascination, ou même d’une forme d’amour que peu pouvaient comprendre, chacun ressentait pour cette ville un lien spécial. Nihad était comme un poisson dans l’eau, baignant entre ses découvertes personnelles, et celles que le monde lui envoyait contre sa volonté. L’épisode qui se déroulait dans ce couloir menant à des appartements douteux, était un cadeau que faisait le destin, afin de le mener plus loin dans son travail. Il y voyait la possibilité d’approfondir quelque chose, sur lequel il n’avait encore mis aucun nom. Se retrouver ainsi, en plein coeur d’un potentiel danger, n’était pas un problème en soit. Il se faisait facteur de bien des situations, et s’il avait souvent besoin de se dissimuler dans l’ombre des pompiers, et forces de l’ordre, pour avoir quelques réponses supplémentaires, il pouvait -pour l’heure- se débrouiller par ses propres moyens. Il pouvait passer pour un original aux yeux du plus grand nombre, mais avait au moins le courage d’aller au bout de ses convictions. Lorsqu’il prononce les mots qui fâchent, posant l’hypothèse que l’organe appartienne à un être humain, il sait que la réaction de l’autre homme ne peut qu’être négative. La plus logique serait qu’il s’empare du paquet de force, et prenne la fuite en le traitant d’illuminé, se promettant de ne plus jamais croiser sa route. Et c’était certainement la réaction qu’attendait Nihad, prostré contre sa porte, à donner des détails peu communs sur un élément qu’il ne maîtrisait pas.

Il plisse les yeux, en entendant la précision apportée par l’homme ; qui de toute évidence, n’avait pas décidé de prendre la fuite face à sa tentative. Un petit être humain ? Une personne atteinte de nanisme ? Un enfant, peut-être ? Instinctivement, il grimace en imaginant avoir eu entre ses mains -bien que protégé par une boîte- la cervelle de l’innocence. La seconde partie de la remarque le surprenant beaucoup moins ; si lui n’était pas grand amateur d’abats, il savait qu’une grande partie de la population en raffolait. Imaginer planter les dents dans de la cervelle, un coeur, ou même des rognons, ne l’enchantait guère, et il préférait largement se contenter des parties plus accessibles de l’animal. Il allait alors rebondir sur ce fait, demandant simplement s’il avait eu raison concernant le cerveau de vache ; ne pouvant appartenir à un humain, pour de tels desseins. Il est coupé par le rire immédiat de son voisin ; dans un théâtre de moquerie visant à le tourner en ridicule. Il ne bouge pas, Nihad, le paquet entre les mains, se contentant de serrer les dents, mécontent de cet emportement.
Il finit par secouer la tête, ignorant sa demande, et ses excuses qui sonnaient incroyablement faux. Il n’était pas désolé, et Nihad non plus. Il a un petit mouvement de recul en le sentant s’approcher ; mouvement stoppé par la porte derrière lui, et l’effroi. Trop surpris par le contact de l’autre homme, comme sorti de sa torpeur dans laquelle il s’était plongé, il laisse échapper la boîte ; ainsi que son contenu. Une grimace s’étale sur ses traits, un oups perceptible derrière ses dents.

Il lève les mains en l’air, comme pour mimer qu’il n’y était pour rien, et il le pensait réellement. Il n’aurait jamais laissé échapper la boîte, si son voisin ne lui avait pas asséné une tape aussi démesurée sur l’épaule. N’importe qui à sa place aurait lâché prise, en sentant la main s’abattre sur lui. Dans un mouvement irréfléchi, il se baisse légèrement, comme pour l’aider, mais finit par se redresser en le voyant faire. Il ne lui aurait été d’aucune aide.

- De ma faute ? Vous vous foutez de moi ?

Il ouvre de grand yeux, automatiquement piqué par cet homme peu aimable qui n’arrangeait pas sa soirée. Il était outré d’un tel culot, et ne comptait pas rentrer chez lui en le laissant insinuer qu’il y était pour quelque chose dans les évènements survenus. Ou sûrement qu’il aurait pu, le traiter d’andouille et retourner dans son appartement en claquant la porte. Ils ne se seraient probablement jamais recroisés, et Nihad aurait rapidement oublié son existence. Après tout, il ne s’agissait que d’un individu ronchon qui mangeait des cerveaux de vache ; pas de quoi noircir son carnet de recherches.
Mais il ne pouvait ignorer la menace qui avait fusé. Maintenant, hors de ma vue ou je vais faire un malheur. Il était de ceux qui réagissaient mal face à ce genre de phrase, et n’y tournait jamais le dos. S’il sentait la colère trop brusque, il partait, mais pas de son propre chef. Sa nature de cyclope, qu’il ignorait, était un réacteur de violence, qui l’intimait à se frayer un bon chemin au combat pour la moindre broutille. Il n’allait pas le laisser s’en tirer ainsi.

- Vous n’faites peur à personne. Gardez vos menaces pour vous.

Il lève une main, et l’abat sur l’épaule de son voisin, afin de le faire reculer dans un air de défis. Il a le regard noir, et la gestuelle de celui qui n’a pas prévu de baisser les armes, bien prêt à affronter le mal qui pouvait se présenter à lui.

- Un conseil, rentrez chez vous, et remettez-vous en question. J'ai du travail, et aucune envie de perdre mon temps avec vous.

Il donne un coup dans la boîte que l'autre venait de ramasser, afin de la refaire tomber au sol, comme un gamin vexé, et lui lance un dernier regard noir afin de faire demi-tour pour rejoindre son appartement. Il en avait assez entendu, et avait assez répondu pour estimer que cet échange était terminé.



HERE WITHOUT YOU
a hundred days had made me older, since the last time that i saw your pretty face. a thousand lights had made me colder and i don't think i can look at this the same.
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