Revenir en haut Aller en bas


AccueilAccueil  Dernières imagesDernières images  RechercherRechercher  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  

Le Deal du moment : -45%
PC Portable LG Gram 17″ Intel Evo Core i7 32 Go ...
Voir le deal
1099.99 €

Partagez
 

 crashing beauty -- ft. nihad

Aller en bas 
Invité
Invité
Anonymous
crashing beauty -- ft. nihad Empty

-- nihad & jaimini.

passer la porte de son appartement était en tous points le meilleur moment de la journée. sans sac à main, elle vida simplement le contenu de ses poches sur la table du salon avec négligence, le choc qui résonna dans l'appartement sembla réveiller ses deux habitants. ainsi jay vit deux petites bêtes à poils et bien en vie surgir par derrière le canapé pour l'une et de l'une des chaises du salon pour l'autre. un miaulement râleur l'accueillit, et elle haussa un sourcil avant de se diriger vers la cuisine. « je vois qu'on a bien pris ses marques par ici. » souleva-t-elle en observant l'un d'eux, celui dont le poil tirait le plus vers le roux ; salem. parvenue dans la cuisine, jaimini agita le petit sac de croquettes pour chat, suivie par les deux affamés qui feignaient une attente presque hautaine. il était dix-neuf heures passées, et les bêtes furent nourrie. enfin, pas la plus grosse, qui préféra enfiler des vêtements plus confortables que l'uniforme de police. sa toilette fut longue et salvatrice sous une eau brûlante, comme elle l'aimait.

repue de quiétude au fond de son canapé, jaimini parcourait les réseaux sociaux tout en ignorant royalement l'émission animalière qui passait sur son téléviseur. un plaid sur elle, la chaleur l'étreignait avec douceur, l'un de ses compagnons lové contre sa cuisse. une soirée paisible s'annonçait, si paisible que la rouquine ne sentit pas ses paupières lentement s'affaisser. elle lutta. pas bien longtemps. sa reprise du service depuis quelques semaines au poste l'avaient épuisée, la reprise du rythme avait été difficile. en même temps, elle avait tellement attendu de pouvoir reprendre ses fonctions qu'elle se donnait à fond, et le payait de son temps libre à dormir.

elle sursauta soudainement. la sonnette de chez elle venait de retentir. dans les vapeurs, elle crut d'abord que son imagination lui avait joué un tour. qui donc pourrait frapper à... presque vingt-et-une heure ?! ou la question était peut-être de savoir qui pouvait bien dormir à cette heure-ci, là où certains ne faisaient que débuter de longues soirées entre amis ou en famille. rappelons évidemment que la vie sociale de la fliquette était réduite à des photographies de corps mutilés et des rapports de police assommants - et à des coéquipiers qui aseptisaient toutes envie de vie sociale. la sonnette retentit de nouveau, et cette fois-ci ses espoirs de retourner à son sommeil furent achevés. elle se leva d'un mine bougon, emmitouflée dans un énorme pull et un pantalon de coton. le plaid abandonné sur le canapé, elle se dit sur le chemin jusqu'à sa porte que ce devait être un livreur s'étant trompé de porte. du bout de l'index, elle poussa le judas afin de découvrir un visage familier. mais sa stupéfaction était réelle. elle ouvrit la porte et capta le regard de son visiteur qui l'attendait depuis plusieurs minutes désormais. « monsieur trahivut... j'aurai bien aimé vous dire que c'est une bonne surprise. » commença-t-elle, sans savoir ce qu'elle devait faire de ce visiteur sur son perron, et elle littéralement en pyjama.

elle hésite un moment à l'envoyer paître. ils s'étaient rencontrés à plusieurs reprises, principalement au poste de police. le dossier avait été rouvert quant à la disparition de son épouse et de son jeune fils, mais en l'absence d'élément, avait fini dans un fond de tiroir. à cette pensée, jay se pinça légèrement la lèvre. que pouvait-elle faire de plus ? ils s'étaient croisés plusieurs fois en ville, lors de ses patrouilles ou même lorsqu'elle était en dehors de son service. son impuissance face à la situation l'agaçait au plus haut point, rendant cette visite inopinée toujours aussi impromptue, mais sûrement justifiée face à un père qui se désespérait de revoir son enfant. comment pouvait-elle le juger, elle qui n'avait plus son mot à dire sur la maternité. quelque chose dans son regard la convainc de ne pas tout bonnement le chasser de sa vie privée. ouvrant plus grand la porte, elle s'en dégagea pour le laisser passer à sa convenance. « entrez. j'allais préparer du café. »

l'appartement n'était visiblement pas préparé à la moindre visite. pas qu'il était foncièrement en désordre, mais ses effets personnels traînaient toujours sur la table du salon. elle les repoussa avant de se diriger vers la cuisine, l'esprit à peine dégagé des vapeurs du sommeil. le grondement de la machine à café la réveilla un peu plus. elle aurait peut-être mieux fait de lui fixer un rendez-vous pour le lendemain. cette situation était ridicule, pathétique, et limite même flippante. elle se jura que c'était à titre exceptionnel, parce qu'il l'avait prise au dépourvu. elle pouvait au moins lui reconnaître une forme d'originalité qu'elle n'avait que peu croisé auparavant. jay revint avec deux cafés longs ; mieux valait être généreux avec la caféine quand on savait que la soirée allait être longue.

elle préféra rester debout, histoire de conserver toute son attention et toute sa mobilité ; jay réfléchissait toujours mieux en faisant les cent pas - simple technique d'anticipation dans ce cas présent. « écoutez monsieur trahivut, vous comprendrez bien que ce n'est pas dans mes habitudes d'inviter les victimes des affaires que je gère chez moi. » elle porta la tasse à ses lèvres, sans vraiment le lâcher des yeux. elle espérait ne pas avoir à être plus claire pour la prochaine fois : qu'il ne remette plus les pieds ici. néanmoins, une petite voix dans un coin de son esprit lui soufflait qu'elle risquait d'être déçue sur ce point. « alors j'aimerais maintenant savoir ce que vous faîtes à vingt-et-une heures dans mon salon. »

@Nihad Trahivut

Revenir en haut Aller en bas
Winnie Burgos
- trent crimm, the independant -
Winnie Burgos
- trent crimm, the independant -
damné(e) le : o24/11/2020
hurlements : o1023
pronom(s) : oshe/her.
cartes : o(av/icons/cs) fürelise (sign) tucker
crashing beauty -- ft. nihad Empty


-- jaimini & nihad.

Les amphithéâtres étaient déjà vides. La plupart des étudiants avaient rangé leurs bouquins poussiéreux, et s'étaient évadés de ces salles de classe dans lesquelles ils passaient trop de temps. Nihad n'avait pas le plaisir de prendre congé si tôt, les obligations bien trop nombreuses pour qu'il puisse se permettre la fuite. En temps normal, il passait une grande partie de la nuit dans son bureau, à éplucher les documents empruntés à la bibliothèque, et autres archives l'aidant dans ses recherches et travaux universitaires. Mais le temps lui était compté, ce soir. Les livres ouverts sur son bureau, qu'Ada se fera certainement un plaisir d'étudier en son absence afin de lui faire un compte rendu explicatif détaillé, pour lui prouver sa valeur, attendraient qu'ils soient de retour le lendemain matin. Il s'y replongerait, un café à la main pour tenir le rythme, et une goûte de whisky pour conjurer l'esprit clair.

À l'heure de son déjeuner, il avait pris le temps de passer un coup de fil au poste de police, la voix adoucie afin de ne pas affoler l'équipe active, et l'oeil brillant de curiosité concernant l'enquête qu'il avait faite ouvrir quelques mois en arrière. Il avait demandé, avec sa candeur habituelle, si de nouveaux éléments avaient été ajoutés au dossier, satisfait que l'officier ne lui raccroche pas au nez. Mais la réponse n'avait pas été convaincante, un aveux négatif qui avait pesé sur le coeur engourdi du professeur, qui ne pouvait passer ses heures à se demander dans quel enfer grandissait son unique fils. Il lui était si aisé d'imaginer sa chambre comme l'anti-chambre du purgatoire ; un couloir sans fin vers un avenir incertain. Il en crevait, de n'avoir plus d'information, et de voir que le système autoritaire —et judiciaire— n'avait que faire de ses appréhensions de père inquiet.
Il ne pouvait plus rester les bras croisés, à attendre que le sort lui rende la chose qui comptait le plus à ses yeux. L'envie de serrer son enfant dans ses bras était devenu un besoin, et plus encore une nécessité. Trop abrupte dans sa manière d'intervenir, certainement que les forces de l'ordre lui en disait moins que ce qu'ils savaient réellement. Et bien qu'il ne leur en veuille pas de faire preuve de prudence à l'égard d'une situation rocambolesque ; il se trouvait dans une posture délicate. Il lui fallait savoir, coûte que coûte, où il en était.

Alors, livres refermés, et bureau fermé à clef —peut-être un clin d'oeil lancé à Ada qui se retrouverait déçue de ne pouvoir fourrer son nez dans ses affaires— il avait quitté son poste. L'adresse de l'agent chargé de l'affaire dans la poche, il s'était lancé à la chasse au sorcière, sans aucune légitimité concernant son irruption dans la vie civile d'une femme qui n'était pas en service. Il aurait pu être raisonnable, et se convaincre que l'idée était monstrueuse, et qu'il n'avait aucun droit de débarquer à l'improviste, ses yeux larmoyants, demandant à avoir plus d'informations concernant l'enfer dans lequel il se réduisait peu à peu en cendres.

Les bras croisés, face à cette porte devant laquelle il n'aurait pas dû se tenir, il attendait. Tête baissée, il regardait ses chaussures, à la manière d'un enfant conscient d'avoir fait une bêtise, et attendant d'être réprimander. Et certainement qu'elle allait lui taper sur les doigts, en le voyant outrepasser ses droits sans autorisation. Mais il était culotté, et la honte ne pouvait arrêter un père en deuil des nouvelles de son petit Arun. Quelques minutes plus tard, la porte s'ouvre enfin sur le visage de poupée de la personne chargée de ses pires angoisses. La rouquine n'avait pas l'air ravie de le voir, et il pouvait le comprendre. Il essuie sa réflexion d'une moue désolée, mais ne se démonte pas, stable sur ses appuis. Il lui adresse un sourire de remerciements en passant devant elle, alors qu'elle ouvre la porte pour qu'il puisse entrer dans son intimité. Il n'avait pas préparé ce qu'il comptait lui dire, bien trop occupé à s'inquiéter de savoir s'il pouvait en savoir plus, grâce à elle. - Je suis désolé de débarquer comme ça ... Il se plante au milieu du salon, debout, sa veste sur le dos, prêt à repartir à n'importe quel moment. Il se sentait bien impoli, mais ne regrettait pas son choix. Arun plus important que le reste.
Il arque un sourcil en l'entendant, assez surpris de recevoir les remontrances si tardivement. Elle aurait pu le mettre à la porte, mais préféré reconnaître ses torts qu'ensuite. Un choix audacieux, que Nihad appréciait. - Ce n'est pas moi la victime, c'est un petit garçon de cinq ans qui ne reverra jamais son père. Il sourit presque, en annonçant les faits, insolent. Mais il s'en veut de lui mettre ça sur le dos, alors qu'elle n'y était certainement pour rien ; mais la tristesse avait besoin d'un coupable.

Il serre sa tasse entre ses deux mains, après l'avoir remercié d'un hochement de tête, et s'y réchauffe le coeur en attendant de trouver le courage de pouvoir parler de nouveau. Il était sensible à ce genre de chose, et ne savait comment lui faire comprendre qu'il ne pouvait continuer
à vivre dans ces conditions. - Je ne suis pas stupide, vous savez. Je sais bien que mon dossier doit être abandonné, et que vous ne vous en souciez pas vraiment. Il garde sa tasse entre les mains, en tremblant presque de tous ces mots qu'il n'avait pas le droit de lui balancer au visage, et souffle afin de libérer son coeur d'une angoisse trop lourde à supporter. - Mais j'ai besoin de savoir où vous en êtes. Votre bureau m'a dit que c'était confidentiel mais ... je suis son père, j'estime être en droit de savoir. Il comptait sur le pathos de la jeune femme, sur son besoin d'aider qui avait dû la mener à embrasser une carrière policière. Alors il voulait l'entendre, et comprendre à quoi il devait s'attendre dans ce nuage si opaque qui s'était installé tout autour de lui. Difficile de trouver ses repères, mais plus encore de rester calme face à la situation. Il n'était pas menaçant, seulement fatigué. Épuisé. À bout de force.



HERE WITHOUT YOU
a hundred days had made me older, since the last time that i saw your pretty face. a thousand lights had made me colder and i don't think i can look at this the same.


Dernière édition par Nihad Trahivut le Mer 13 Jan - 11:09, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous
crashing beauty -- ft. nihad Empty

les yeux bruns se perdirent dans l'obscurité du café lorsque les mots résonnèrent à ses oreilles. criants de vérité, ils l'atteignirent en plein cœur. si ce n'était pas ancré dans ses habitudes de ressentir de la pitié, elle n'en était pas moins un personnage empathique. compréhensive, l'histoire de l'homme assis à sa table avait résonné en elle à de nombreuses reprises, rouvrant des blessures qui n'étaient pas si lointaines à l'échelle d'une vie. le visage impassible, comme toujours, la trentenaire ne pouvait qu'assister intérieurement à ses propres remontées de culpabilité qui assaillirent l'âme. plutôt que de se fustiger en excuses indélébiles, peut-être aurait-elle dû tirer sur la corde et repousser la fatalité de l'affaire close. elle pouvait l'être pour un dossier, à défaut de l'être pour une vie. à l'instar de sa profession, l'injustice faisait partie de son côté. si elle hésita un instant à rebondir sur sa venue impromptue en pleine soirée, jay se ravisa. elle était certes justifiée d'un point de vue émotionnel, pas pour les mœurs d'une société basée sur des convenances que la rouquine elle-même rejetait parfois en bloc. quand elle le pouvait, seulement.

l'humain était ainsi fait. trouver un coupable, quoi qu'il en coûte. trouver un réceptacle à ces émotions trop fortes pour être contenues, et ce soir, il s'agissait d'elle. à juste titre, d'ailleurs. comment pourrait-elle critiquer cela alors qu'elle-même n'était pas plus qu'une humaine. combien de fois avait-elle projeté son arrogance et son insolence au visage de figures extérieures à ses tourments ? quelques secondes supplémentaires sont glanées en avalant quelques gorgées d'un café qui fit frémir la langue par sa chaleur. « votre dossier n'est pas abandonné. » rectifia-t-elle avec fermeté, le chocolat de ses iris prenant la direction de celles de son visiteur. elle inspira profondément, ne pouvant se retenir de reprendre le contrôle de la situation. si jay acceptait d'être son bouc-émissaire, c'était jusqu'à un certain point seulement. « si je peux tolérer votre - presque - intrusion à mon domicile, je n'accepterai cependant pas d'entendre la moindre remarque aussi subtile soit-elle sur mon indifférence face à votre situation. » elle estima la phrase bien finie. sans trop en dire, ni trop peu. un cœur, elle en avait un, et si elle comprenait le désespoir dans les yeux d'obsidienne, elle rejetait l'indifférence que ses lèvres prônaient. que trahivut pense qu'elle n'était qu'une agent de police sans considération aurait presque pu la blesser - il y avait des choses dont on ne prenait pas l'habitude avec les années d'expérience.

« bien sûr, vous avez le droit de savoir. » souffla-t-elle en tirant la chaise en face de la sienne, celle contre laquelle elle s'était appuyée quelques instants. en quelque sorte mise au pied du mur. à situation exceptionnelle, méthodes exceptionnelles, non ? choisir ses mots n'était le fort de la trentenaire que dans les situations où elle avait le contrôle des choses, son sens littéraire l'abandonnant littéralement face à ces situations où rien ne tenait en place. pas spécialement maniaque du contrôle pour autant, n'importe qui exécrait ces moments où tout se faufilait entre les doigts comme une sinueuse anguille. « récemment j'ai été la seule enquêtrice sur votre dossier. » même si tout ça, il devait s'en douter, ou déjà le savoir. « j'ai tenté de tracer les signaux du téléphone portable de votre ex-femme. j'ai ainsi pu remonter sa piste jusqu'à un motel à une trentaine de kilomètres d'exeter. » premier élément, pas des moindres. mais aussi un des seuls, cruel et vide de sens. voulait tout et rien dire. les phalanges se resserrent imperceptiblement autour de la poignée du mug. les iris peinaient à soutenir celles du scientifique, bien qu'elle n'en montrait rien. savoir tenir un rôle jusqu'au bout faisait entièrement partie de son métier. ça, ce n'était pas le genre de choses qu'on lui avait appris à l'école de police. « selon les dernières coordonnées bancaires, elle a effectué des achats dans une station-service à quelques kilomètres de la frontière... » là s'ouvraient les brèches de la police. à cœur ouvert, yeux fermés. le silence flotta un instant, jay ressentant la prescience de son attente. « depuis, nous.. je n'ai aucune nouvelles. administrativement, je devrai certainement effectuer un transfert de dossier à une autre juridiction. »

les émotions sont puissantes, dans ses entrailles. jay n'est pas dupe, elle pouvait s'imaginer que des idées allaient peut-être poindre dans l'esprit de son interlocuteur. elle déglutit, le fixant avec franchise. son buste se pencha légèrement en avant, inconsciemment, pour donner davantage d'impact - peut-être - à ses prochains mots. « monsieur trahivut. je vais devoir vous demander une chose à l'avenir ; ne commettez pas de folies. » un subtil mouvement de visage suivit ces quelques mots, comme pour capter à nouveau l'attention de l'homme qui lui faisait face. l'homme dont elle ne pouvait que trop comprendre le désespoir, la hantise, le chagrin ruisselant dans l'âme. « j'espère que vous comprenez ce que j'entends par là. »


Revenir en haut Aller en bas
Winnie Burgos
- trent crimm, the independant -
Winnie Burgos
- trent crimm, the independant -
damné(e) le : o24/11/2020
hurlements : o1023
pronom(s) : oshe/her.
cartes : o(av/icons/cs) fürelise (sign) tucker
crashing beauty -- ft. nihad Empty


-- jaimini & nihad.

Il avait tendance à se laisser aller à des sentiments contraires ces derniers temps. Si le besoin de positiver s'était fait sentir à force des mois, ce n'était qu'une colère sourde qui restait bloquée dans certains de ses excès d'humeur. Il gardait, sur son visage, ce sourire fatigué ; mais s'il l'offrait à profusion, il n'en était pas moins au bord de la rupture. S'inviter sans consentement chez la personne chargée du dossier de la disparition de sa femme était une autre preuve de ce désespoir qui s'immisçait en lui au fur et à mesure que le temps passait. Les soirées étaient le pire, lorsqu'il se retrouvait seul à son bureau, le nez dans les copies de ses élèves, ou dans le relevé de ses hypothèses de recherche. Il n'arrivait plus à avancer, bien trop absorbé par ces histoires, et le manque provoqué par l'absence de son unique enfant. Il lui arrivait d'apprécier les soirs où Ada restait plus longtemps qu'à l'habitude, même s'il préférait jouer à l'ours bougon, plutôt que d'avouer qu'il aimait avoir de la compagnie. Et peut-être qu'il était là le problème, et qu'elle était là son intention en pénétrant dans ce salon dans lequel il n'avait pas été invité.
Ne pas passer la soirée seul, afin de ne pas laisser à son esprit l'occasion de penser, de l'enfermer dans une aventure de laquelle il ne reviendrait pas indemne. La personne qui faisait partie des forces de l'ordre pourrait l'empêcher de cogiter, au moins le temps de lui remonter les bretelles, et lui offrir quelques informations supplémentaires concernant cette chose qui occupait ses pensées toute la journée.

Il restait assis, le dos voûté en avant, comme un adolescent déjà étourdi par la vie qui devenait de plus en plus ingérable. C'était exactement le sentiment qui s'accrochait à son coeur lorsqu'il se rejouait la scène de cette dernière année. Et si la policière n'avait aucun moyen de l'aider, elle représentait au moins un espoir ; au milieu de toutes ces baisses de vitalités qui l'assaillait, surtout lorsqu'il avait encore la bouteille à la main. Son regard reste figé dans le liquide foncé, happé par ce café qui ne pourrait lui faire que du bien. Il ne relève les yeux qu'une fois que la rouquine a repris la parole. Votre dossier n'est pas abandonné. Il n'aurait pas parié là-dessus, persuadé que l'affaire était tombée aux oubliettes depuis déjà quelques semaines. Il était resté sans nouvelles, et avait du mal à y trouver des encouragements.
Il acceptait ses remontrances sans broncher, sachant pertinemment qu'il était en tort dans cette histoire. Il aurait dû attendre le lendemain, et se déplacer jusqu'au commissariat, afin de réclamer ces informations ; même si elles lui revenaient de droit. Elle avait toutes les raisons du monde de lui en vouloir, et il ne pouvait pas lui en tenir rigueur. Mais il n'en était pas moins de mauvaise humeur.

Il savait qu'elle avait raison, et qu'il serait préférable qu'il laisse faire les autorités. Mais le besoin de revoir son fils était trop pressant pour qu'il n'écoute la raison, prêt à tout pour retrouver son enfant dans le creux de ses bras, le plus rapidement possible. Il lui fallait réparer l'injustice, refusant de laisser à sa femme le plaisir de lui avoir retiré ce pourquoi il se levait le matin. Alors certes, il aurait dû répondre qu'il comprenait, et qu'il ne comptait pas se mêler des affaires de la police, mais son discours était malheureusement bien différent de ce qu'il avait en tête. - Je ne peux rien vous promettre. Il n'avait aucune utilité particulière dans le domaine, et certainement qu'il serait un poids dans l'avancé d'une enquête de cette envergure, mais il devait proposer son aide. Il se sentait inutile, perdu entre la boisson et ses cours, et vivait de plus en plus mal l'idée de ne pouvoir aider à retrouver son propre fils. - Donnez-moi l'adresse précise de cette station service, je peux aller parler au propriétaire, il a peut-être des choses à dire. Il serait prêt à rouler toute la nuit s'il le fallait, et à louper des semaines de cours afin d'inspecter les évidences de son côté. Il n'avait aucune autorisation de se tenir aux côtés de la jeune femme pendant qu'elle répondait à des procédures juridiques, mais il s'en sentait capable. - Laissez-moi vous être utile. Il garde ses deux mains contre la tasse encore fumante, alarmé par le refus qu'il risquait de recevoir, mais gardant tout de même une pointe d'espoir. Il voulait la remercier d'avoir partager ces données avec lui, et l'en remercierait ensuite. Mais pour l'heure, il n'avait qu'une chose en tête, se joindre à la jeune femme, afin de faire avancer l'enquête.



HERE WITHOUT YOU
a hundred days had made me older, since the last time that i saw your pretty face. a thousand lights had made me colder and i don't think i can look at this the same.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous
crashing beauty -- ft. nihad Empty

Je ne peux rien vous promettre. Comment aurait-il pu en être autrement ? Il aurait été bien idéaliste de penser qu'une autre réponse était envisageable. Une réponse de l'ordre du raisonnable, mais souvent emportés par leurs sentiments personnels, les gens étaient capables de tout. Quitte à se mettre en danger. À bien des égards, sûrement Jay serait-elle mal placée pour les juger. Les décisions prises quant à ses propres déboires avaient souvent pris des envergures déraisonnables, et sûrement avait-elle déjà mis sa vie en danger plus d'une fois. Si elle avait quelques peu regretté de s'être assise, parce qu'elle se sentait de refaire les cent pas, cette réponse avait soufflé son peu d'énergie. Et si elle avait été mère elle-même, elle se serait assurément mise dans de tels états dans la même situation de Nihad. Sûrement aurait-elle même pris de plus gros risques, au vu de sa profession, pour retrouver la chair de sa chair. Lui avait encore un être à chérir de toute sa personne, il ne lui restait que le néant, à elle. Une plaie ouverte sur les abysses de la culpabilité. Émettant un soupir, la rouquine se demandait quelle démarche valait-il mieux suivre entre l'empathie et la conscience professionnelle. « Je me doutais bien que vous auriez une telle approche. Je n'aurais sûrement pas du vous en dire autant. » souligna-t-elle sans grande conviction. Si certains de ses collègues tenaient à souligner le sérieux dont elle faisait preuve dans son travail, il y arrivait toujours de faire quelques erreurs de débutante. Dans la sphère privée, elle n'avait pas les mêmes armes qu'au poste. Jaimini Crowley était loin d'être une femme inaccessible. La toucher en plein cœur ne relevait pas franchement de l'exploit. Elle ne faisait assurément pas partie de ces personnes qui se sentaient plus fortes suite aux rudes épreuves. Juste plus fissurée, plus fragilisée, plus apprêtée mais pas moins vulnérable.

Laissez-moi vous être utile. Elle ne daigna croiser à nouveau son regard qu'à partir de ce moment-là. Elle y perçu toute la détresse d'un père esseulé, n'essuyant que l'échec d'une patience qu'il devait estimer injuste. Privé de tout ce qu'un parent avait le devoir de faire : protéger son enfant. Les nerfs en pelote, la lieutenante de police passa une main contre son visage qui prenait des aspects tirés, fatiguée non seulement par cette journée qui n'en finissait plus, mais aussi de ces émotions qui grouillaient dans ses entrailles. Et rien de tout cela ne lui plaisait. « Je ne peux pas vous donner cette adresse. » livra finalement Jay, s'efforçant de rester ferme à ce sujet. Sa main quitta son visage, repoussant du bout de l'index sa tasse vidée de son contenu. Son esprit ne parvenait pas à éliminer toutes les vapeurs du sommeil qui l'attendait et l'attendra encore un moment. Elle devra attendre que le café mime l'effet d'un coup de boost. Elle se devait de composer avec ce qui lui restait de matière grise. « Néanmoins, vous êtes déjà d'une aide précieuse. » Courte pause seulement avant qu'elle ne reprenne, parvenant à trouver une motivation et une détermination sorties d'elle-ne-savait-où. « Je sais que cela est compliqué pour vous, mais j'aurai besoin que vous me racontiez l'histoire une nouvelle fois. Depuis le début. Y a-t-il des détails dans l'attitude de votre ex-femme qui aient pu vous échapper pendant votre déposition ? » Même si le dossier était déjà bien étoffé, il y avait sûrement d'autres pistes à explorer. Car si quelque chose bloquait bien l'enquête, c'était l'intention de cette femme. Sans compter son point de destination qui demeurait un mystère. « Je sais que les dépositions, bien qu'étoffées pour certaines, ne laissent pas grande place aux détails qui sont parfois les plus révélateurs. »

La trentenaire se redressa sur sa chaise, posant ses coudes sur la table. Elle croisa ses mains devant son visage, se concentrant. S'efforça de se souvenir de chaque détail déjà connu, isolant les zones d'ombre. Qui demeuraient malheureusement en trop grand nombre. « A-t-elle de la famille dans un autre État ? Y avait-il une destination qu'elle affectionnait particulièrement ? Ou au contraire, qu'elle exécrait ? Pensez aux détails, Monsieur Trahivut. Même une page ouverte sur une destination de vacances, la lettre d'un proche, un nom récurrent dans vos discussions ou un historique de navigation que vous auriez surpris peut s'avérer utile. » Replonger dans ces moments avait de quoi raviver les blessures de tout un chacun. Son regard dériva légèrement, sur la tasse de son « invité ». « Vous reprendrez du café ? Je suis d'avis d'être dans les conditions les plus optimales possibles. » S'il en existait, seulement. Alors autant être créatif. Elle lui offrit le premier sourire de cette soirée atypique, lesté de compassion.

@Nihad Trahivut

Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé
crashing beauty -- ft. nihad Empty


Revenir en haut Aller en bas
 
crashing beauty -- ft. nihad
Revenir en haut 
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
flw :: version neuf :: anciens rps-
Sauter vers:  
<