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 darker in the day than the dead of night (tw/wilsons)

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“Well it's cold, cold, cold, cold inside, darker in the day than the dead of night” ☆ ☆ Les couverts crissent contre la porcelaine. Surtout sur sa droite, en grands ratés qui lui strient les tympans, témoignant d'un agacement déjà bien trop perceptible dans sa tête. S'évertue à ne pas même couler un regard dans sa direction, ignorant délibérément ce qu'elle catégorise mentalement, de manière bien audible, d'enfantillage. Sermon silencieux se limitant à des remontrances poussées jusqu'au-delà des remparts que Josef s'évertue probablement à ériger pour entraver son passage. Le tout, avec un sourire aimable, décousu pour ne laisser passer que des réponses bien réfléchies à l'avance à l'égard de leurs voisins. Un coup d'oeil sur le hall d'entrée lui aura appris que les êtres résidents ici ont vraisemblablement hérité de cette demeure, il y a environ trente ans. Les portraits ornent la plupart des tapisseries, couple photographié au même endroit de leur cour depuis tout ce temps. Le sourire étalé sous les cadres, le regard aussi perçant que livide, l'expression figée, sont étrangement similaires à ce qui s'est offert à eux lorsque la porte s'est ouverte. Impression dérangeante notée par la télépathe, sans avoir saisi grande réaction de la part de son acolyte. N'a pas manqué de venir lui pincer le bras férocement une fois les retraités détournés d'eux pour quelques secondes, en guise de rappel. C'est la même expression que leurs hôtes présentent, aussi, à l'attente de leurs réponses, à chacun de leur questionnement - et ils sont nombreux, à se demander s'il ne s'agirait pas d'un interrogatoire en bonne et due forme. S'ils ont accepté l'invitation glissée dans leur boîte aux lettres, délicatement calligraphiée à la main, ce n'était que dans une seule optique. Préserver leur couverture, s'ancrer dans le paysage jusqu'à ce qu'on les y oublie. Alors, le jeu doit se mener avec brio, ensemble, comme avant. Doués pour duper leur monde, c'est leur marque de fabrique, à tous les deux. Pourtant, ce soir, Maritza a l'impression d'oeuvrer seule, de devoir mettre les bouchées doubles pour contrer l'humeur maussade de son soi-disant époux.

Dès qu'elle est arrivée au pied de l'escalier, environ une heure et demie plus tôt, il lui a semblé évident que les choses s'apprêtaient à se compliquer. Vêtue d'une tenue achetée pour l'occasion - pull ajusté et jupe taille haute, le tout sobrement noir - peut-être aurait-elle aimé solliciter son avis, peu habituée, finalement, à devoir bien présenter en public. Pas le genre de souci qui se posait à Miami quand, de toute évidence, la seule chose qui lui était explicitement demandée était de porter des fringues faciles à retirer. N'est pas franchement à l'aise dans ce genre de vêtements, à préférer traîner toute la journée en volant à Josef des chemises informes, des t-shirts trop longs, ou des pantalons larges qu'elle n'a de cesse de remonter sur ses hanches fines. Déplacé, c'est ce qu'il pourrait se dire, alors, elle évite de le croiser ainsi sapée - de crainte, probablement, qu'il ne se fasse des idées. De toute évidence, il lui semble qu'aucun d'entre eux n'a envie de discuter, de s'attarder en la présence de l'autre depuis ce soir-là. En tout cas, c'est l'attitude qu'elle a choisi d'adopter les premiers temps, et a continué ensuite, même lorsqu'il lui semblait que Josef s'installait délibérément dans les espaces communs. Pour quelle raison ? Elle se l'est demandé quelques fois, se contentant de rejoindre la bibliothèque lorsqu'il se trouvait au salon, le salon lorsqu'il se trouvait dans la cuisine - et puis, pour le reste, la baraque était suffisamment grande. Ne peut pas feindre l'ignorance, après ça. Ne peut pas mentir en prétendant ne pas s'imaginer le fantôme de sa silhouette contre la sienne, à certaines heures tardives de la nuit. Mais tout ce qui revient cogner, alors, c'est Josef, le Josef de Miami. Pas Joe de Salem, Joe ayant emménagé à Exeter avec elle, amis d'enfance s'étant mariés sur un coup de tête et ayant tourné le dos à leur famille, main dans la main, pour vivre leur vie, ce mensonge qu'ils servent plus ou moins habilement à Rino et Claudia, leurs voisins, depuis le début du repas. Ce sont des émois trop vifs qui tentent de renaître dans son ventre, incendie naissant jusqu'à s'étaler sous ses côtes, quand la chaleur de cette nuit revient hanter son esprit. Et elle ne veut pas y penser, quand c'est aussi douloureux. Quand, dans ses bras, c'est leur ville qu'elle a songé étreindre, leur insouciance d'antan, à piller autrui et laisser leurs rires glisser d'une tête à une autre. Peut-être aurait-elle mieux fait d'embrasser Josef, au lieu de le regarder dormir, lorsqu'il récupérait lentement de sa blessure par balle. En aurait-elle eu envie, à ce moment-là ? Probablement. Les choses auraient pu être différentes, alors. Calcul de probabilité finissant par lui filer la nausée quand la fuite est plus aisée, finalement, le temps de remettre de l'ordre dans ses sentiments, dans se pensées.

Le repas est une bonne idée. C'est ce qu'elle s'évertue à penser, à jouer Pia dans un entrain encore inédit, venant - soi-disant naturellement - glisser sa main sur celle de Joe, par instant, ou dans sa nuque, à coincer ses boucles brunes entre ses phalanges lorsqu'il ne montre pas suffisamment d'enthousiasme. Ponctue ses dires de gestes tendres, mais elle ne sait pas si cela suffit, face au couple à l'aura indescriptible. Le malaise qu'ils distillent est palpable, et elle aimerait connaître l'avis de Josef sur la question. Peine pourtant à en placer une sous ses tempes. Certainement la raison pour laquelle, alors que Rino part en quête d'une bouteille de vin à la cave - ça peut lui prendre vingt minutes, d'après Claudia - Pia se propose de débarrasser, et encourage Joe à l'aider. Une chose en entraînant une autre, c'est le fond de son vin rouge qui tache le chemisier blanc de leur hôte qui s'absente en pestant, toujours cette même expression sur le visage, toujours ce même sourire. Pourrait presque en avoir froid dans le dos, Maritza, si elle était foutue de ressentir la moindre peur. Non, ce qui lui crispe le poitrail est plus insidieux, doute grignotant le néant où devrait creuser l'angoisse inexistante. « Occupe-toi des assiettes, mi amor. » L'accent roule contre la langue au mot doux qui lui filerait la nausée, à rejoindre de mémoire le chemin menant à la cuisine, qu'elle trouve immédiatement oppressante. Dépose toute la vaisselle qu'elle a pu ramener sur le plan de travail, vague prétexte pour coincer Josef et le confronter. « Quelle charmante maison, et bien entretenue. » La voix est légère, quand le regard noir qu'elle braque sur lui dit tout autre chose, pensées en inadéquation totale avec ce qui se clame au cas-où une oreille traînerait à l'étage, ou au sous-sol. Tu le fais exprès, joder? Le dévisage, Mari, en venant l'aider avec ce qu'il transporte, mains s'arrimant à ses poignets sans le laisser se détourner d'elle. « Je crois que c'est la première fois que je rencontre des voisins aussi charmants. » Contre les carreaux, la pluie s'abat en martèlement de plus en plus intense, et Maritza ne quitte pas Josef du regard. Ils sont étranges, j'essaye de t'en parler depuis qu'on est arrivés, à quoi tu joues ? Fronce les sourcils, en venant glisser ses mains sur ses hanches, l'étreignant d'une manière totalement anodine du point de vue externe de leurs hôtes, s'ils venaient à entrer. "Pensée cosmique vers un nouvel âge réminiscent", ça tourne en boucle dans la tête de Rino, je n'ai rien pu entendre d'autre.
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Dernière édition par Pia Wilson le Mar 2 Fév - 21:15, édité 1 fois
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I wanna grab both your shoulders and shake baby, Snap out of it. ☾☾☾ Les mâchoires serrées ne laissent échapper aucun mot, seulement des grondements antipathiques qui, plutôt que de passer les lippes, font vrombir le torse. Le regard est farouchement baissé vers la nourriture avec laquelle ses couverts se débattent, et sa première impulsion est d’esquiver les gestes tendres de Maritza, avant de se souvenir qu’il s’agit vraisemblablement là du maintien de leur couverture. Une couverture à maintenir, certes, et pas grand-chose de tangible derrière. You’re a dick. La pensée revient ponctuellement, alors qu’il se montre plus exécrable qu’il ne l’a probablement jamais été auparavant, à s’emmurer derrière un silence renfrogné, et à ne répondre aux questions que par des réponses incisives – puis, généralement lorsqu’il s’aperçoit qu’il est supposé être Joe Wilson, son visage se farde d’un sourire frémissant, et détestablement faux. Paradoxal jusque dans ce comportement dont il cherche à se vêtir, entre deux personnalités, à tanguer davantage vers le naturel plutôt que vers l’image idyllique d’un jeune époux éperdu. Comment pourrait-il en être autrement, alors qu’il a l’impression que la peau de Maritza lui brûle encore celle de son ventre, et que son silence l’a résolument blessé, sans doute davantage que ses jeux intimes destinés à récupérer le flingue qu’il conservait précieusement dans le coffre-fort de la chambre du motel.

Difficile, alors, de jouer à ce jeu d’apparence. Aucune conversation ne serait susceptible de le faire sortir de sa coquille, et c’est un œil bien morne qu’il offre au couple de retraités. Mâchouille, siffle une gorgée de vin, acquiesce sans écouter. A ses côtés, les mains se font baladeuses, à s’emmêler dans ses boucles brunes, à lui toucher le bras, à dévoiler avec superbe ce jeu d’actrice qui lui fout la gerbe. Courroucé, il ne souffle mot, se laisse faire. Silence radio. Le don se met en berne, réprimant l’impulsion d’aller essuyer quelques pensées dans la tête des hôtes, ou de sa comparse, focalisé qu’il est sur la bouffe qu’il dévore à grands coups de dents. Ses prunelles glissent brièvement vers le creux de son avant-bras, d’où la marque laissée par l’index et le pouce de Maritza ternit encore sa peau, avant de darder le verre de vin d’un œil malveillant (et un brin assoupi). You don’t know what’s wrong with her – and you don’t give a fuck anyway. Pas soucieux, vraiment, songe avec véhémence que Maritza a un putain d’problème – et que rien, rien, rien n’est de son fait. Fort de ses propres problèmes, peu enclin à revendiquer un rôle qui ne lui convient pas ce soir-là, il souligne sa bonne résolution (don’t stick your dick in crazy) d’une gorgée de vin rouge, qui lui couvre la langue d’un voile d’âpreté.

Une fois le repas terminé, le bal des corps est entamé. Rino s’échappe, afin d’aller chercher une bouteille à la cave. Claudia commence à débarrasser la table, Maritza toujours prompte à offrir de sa personne – à venir encourager l’époux maussade qui, après une poignée de secondes de réflexion, hausse les épaules. Des deux mains, Joe essuie ses lèvres sur sa serviette qu’il flanque sur son assiette, observant Claudia s'éclipser après avoir tâché son chemisier. « Occupe-toi des assiettes, mi amor. » Le regard qu’il lui adresse est éclatant d’une rancune qu’il ne cherche même plus à réprimer. Sa voix grince, écorche ses lèvres lorsque les mots secouent ses joues. « Ouais, ok. » Ne sera pas plus expansif que ça, tandis qu’il s’affaire à rassembler, puis empiler, les assiettes. Lorsqu’il rejoint Maritza, elle est dressée devant lui – et il hésite, un peu, mais peut-être pas suffisamment longtemps, mains chargées et sourcils arqués. « Quelle charmante maison, et bien entretenue. » Et voilà qu’elle continue – à être Pia, plutôt que Maritza. Son arc-de-cupidon s’élève légèrement, essaie de trouver quelque chose de pertinent à dire – mais se dégonfle. « Ouais, c’est ok. » N’a que ça à la bouche, ce soir-là. De fait, il n’est pas certain que les voisins veuillent les réinviter de sitôt, ce qui n’est pas pour lui déplaire puisqu’il n’a strictement rien écouté des conversations qui ont jalonné la soirée.

Joe s’immobilise face au regard accusateur, un brin éreinté également, de sa complice. Tu le fais exprès, joder ? Elle vient l’aider et, après qu’ils aient disposé les assiettes, ses doigts s’enroulent autour de ses poignets. Machinalement, il se redresse. Se fait violence pour ne pas se dégager de l’étreinte. A chaque contact, les souvenirs remontent, et les joues le brûlent. De quoi tu parles, exactement ? Josef a plusieurs choses en tête, et l’innocence est feinte – comme elle, et sa putain de Pia. « Je crois que c'est la première fois que je rencontre des voisins aussi charmants. » Le télépathe roule ostensiblement des yeux, à deux doigts de faire demi-tour, et de la planter là. Ce serait, d’après lui, un bon retour de bâton. Il n’en est pas encore là, cependant, à vouloir en entendre davantage, alors que les nuages durcissent la nuit, et que la pluie s’abat. Ils sont étranges, j'essaye de t'en parler depuis qu'on est arrivés, à quoi tu joues ? Un rictus excédé vrille ses lèvres rosies par le vin. Maritza – ou toujours voir le mal où il n’y a rien que du vent. C’est un couple de vieux – t’as visiblement pas l’habitude d’en fréquenter, ils ont rien d’spécial. Les mains de la jeune femme s’arriment à ses hanches – et Joe se sent sombrer. A se dire qu’il pourra très bien étouffer ses hurlements contre son oreiller, comme il l’a si souvent fait, une fois rentré chez eux. Il se dandine, pas très à l’aise, puis s’immobilise. "Pensée cosmique vers un nouvel âge réminiscent", ça tourne en boucle dans la tête de Rino, je n'ai rien pu entendre d'autre. Ses sourcils s’arquent, et le sourire qui frémit à la jonction de ses lèvres est mince – mais honnête. Qu’est-ce que tu fous dans sa tête ? La question lui semble justifiée. Il ne sait que trop bien tout ce qui peut passer dans l’esprit d’un être humain – et ses pensées, les siennes, celles qui lui sont propres, n’ont pas toujours été propres, ou sensées. Dans l’impulsion, que ses mains se posent sur ses épaules, puis à ses joues qu’il caresse d’un mouvement tendre du pouce. Fous-lui la paix Mari, arrête de voir le mal partout. L’ordre est donné, et il n’en démord pas. Il a peut-être eu trop de vin, ça ne veut rien dire. Absolument rien. Alors arrête-là, tu commences à être chiante.


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“Well it's cold, cold, cold, cold inside, darker in the day than the dead of night” ☆ ☆ Si Joe lui répond une fois de plus par un ouais, ok, elle lui hurle dans la tête. Technique découverte ensemble, une fois mis au pied du mur par quelques sous-fifres du boss, salement tabassés pour l'occasion. Impressionnant comme d'une simple hypothèse s'était élevé un concerto de télépathes hurlants, à en exorbiter les yeux de leurs victimes, les pousser à se couvrir les oreilles quand l'assaut était donné directement dans leurs crânes. Se souvient, Mari, à quel point il était réjouissant de constater que ça fonctionnait, leur permettant à tous deux de se libérer en abandonnant dans leur sillage deux hommes hagards aux narines sanguinolentes. Moins sympathique d'envisager de retourner cette tactique contre Josef. Ne le ferait probablement pas mais c'est tout de même ce qu'elle rumine, en empruntant le chemin de la cuisine. La menace a également été proférée un peu plus tôt, mais elle est presque certaine que celle-ci a rebondi contre son os temporal sans qu'il ne fasse l'effort de lui ouvrir le passage. Comme ça qu'elle perçoit leur échange - ou plutôt, leur non-échange - depuis le début de la soirée. Une partie de ping-pong dans laquelle ses pensées lui sont renvoyées en pleine gueule sans qu'elle ne parvienne à marquer le moindre point. La défense de Josef est imparable, et elle le sait. Quand il ne veut pas, il ne veut pas, et elle ne parviendra pas à effondrer ce blocus. Pas s'il s'évertue à lui refuser l'accès à ces brèches qu'elle a fini par connaître, mais qu'il s'emploie visiblement à colmater de quelques protestations permanentes.

De quoi tu parles exactement. Elle pourrait le gifler, si elle était du genre à perdre le contrôle de ses nerfs. Même poussée dans ses retranchements, elle tente de mobiliser son sang-froid, braquant un regard franchement condescendant dans les iris du télépathe. N'a pas le temps de plaisanter, et elle se demande un moment si ça sera comme ça tout le temps. Si à la moindre frustration sexuelle - c'est comme ça qu'elle envisage son air renfrogné - il recommencera à se comporter comme un enfant. Elle n'a aucune notion de psychanalyse mais se dit que Freud devait bien dire quelque chose à ce propos. Bref, elle s'en moque, de toute façon, qu'elle dira. Trop occupée à s'intriguer de leurs étranges voisins pour s'intéresser aux états d'âme de Josef, à sa manière de se raidir dès qu'elle le touche aux poignets. Là, encore, elle trouve ça assez puéril, et ne lui fera pas le plaisir de le libérer - d'ailleurs, elle serre à peine et s'dit que si ça ne lui plaît pas, il est assez grand pour lui refuser le contact. Et toi, tu devrais arrêter de boire, tu perds en clairvoyance. Ça claque sèchement en espérant enfoncer sa remarque entre ses deux yeux, là où ça fait le plus mal quand ça serpente jusqu'à la cervelle. Son intention est sûrement perceptible puisqu'elle fixe cette zone de ses yeux noirs durant un moment, avant de les reporter dans les siens. Ne me dis pas que tu n'as rien perçu. La question est rhétorique, n'attend nulle réponse. Elle le sait qu'il n'a probablement rien écouté de la discussion passablement ennuyeuse, qu'aucun effort n'a été fait. Et quelque part, ça l'agace encore davantage. Leur couverture avant toute chose, se trahir entraînerait des soupçons, ce couple est étrange et vit juste à côté de chez eux, ne tient-il donc guère à rester en vie ? Elle pourrait le comprendre quand, perdue dans la grisaille de la ville, c'est un ressenti qu'elle contemple froidement, parfois. Mais Josef ne s'exprime pas. Elle ne peut pas vraiment l'en blâmer, à le fuir de la sorte, mais ça lui reste en travers de la gorge. Alors, ses mains s'aventurent jusque dans son dos, et elle se rapproche un peu plus à mesure qu'il gigote, dans l'inconfort. Aimerait le sentir près d'elle, au gré des pensées qui s'échangent pour la première fois depuis un moment. Des semaines, peut-être ?

Lentement, sa poitrine rencontre son buste et puis, c'est son ventre qui s'appuie contre le sien. Besoin de percevoir la vie qui pulse dans son thorax, la chaleur qui diffuse sous la maille de son pull, son souffle contre son front, à mesure qu'elle incline la nuque en arrière, replante son regard dans le sien. De manière audible, Pia converse avec son époux de manière naturelle, quand Maritza complote avec Josef en silence. Je m'assure qu'ils ne nous causeront pas de tort. L'admet comme une évidence, caresse inattendue contre ses joues la poussant à se presser un peu plus contre lui. Peut-être parce que c'est leur rôle. Peut-être parce qu'elle en a envie. Plus facile à assumer comme ça, dans leur petit air de couple heureux, que dans la solitude de leur demeure, à la tombée des masques. Même toi, quand tu bois, tu ne divagues pas de la sorte. Je sais reconnaître une pensée ivre, Josef. Et c'est sans appel, au sous-entendu soufflant discrètement qu'elle a eu toute l'occasion de s'exercer à les reconnaître au casino, mais aussi un peu avec lui. Contrariée, ça se lit sur son visage à mesure que son nez se retrousse brièvement. C'est toi qui est naïf. Pichenette mentale qu'elle lui assène, à dérouler son corps contre le sien en se hissant sur la pointe des pieds, remontant ses mains jusqu'à les loger dans son cou. Pulsation lente dans le ventre, qu'elle tâche d'oublier. Le tête à tête s'impose pour bien le regarder droit dans les yeux, être sûre de se donner plus de poids, ainsi, et oublier le gouffre qui creuse son abdomen à la proximité. J'ai une impression étrange. Comme un mauvais pressentiment, la crainte en moins. Une sensation déplaisante, en tout cas, et ses doigts s'attardent à retenir le visage de Joe dans sa direction. Depuis quand tu ne fais plus confiance à mon instinct ? Sait que la perche est probablement tendue, ne se contentera donc pas d'évoquer un problème de confiance pur et dur, à invoquer l'instinct pour détourner le propos de tout autre sujet, elle l'espère.
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I wanna grab both your shoulders and shake baby, Snap out of it. ☾☾☾ Josef donnerait tout pour s’extirper de l’étreinte de Maritza, de cette maison, de la ville, puisqu’il y a une douleur lancinante qui se réveille, dans le poitrail, à considérer la télépathe d’aussi près. La gorge se serre, ses rétines brûlent, mais son esprit se ferme le temps de ravaler ce qui s’amoncèle derrière ses prunelles. Le fantôme de ses doigts contre sa nuque persiste, à l’instar de la chaleur de ses cuisses lorsqu’elles étaient arrimées aux siennes, marque douloureusement indélébile qui le hante jusque dans les profondeurs de la nuit. Il y a d’autres choses auxquelles Joe ne lui donne pas, ou plus, accès – notamment les rêveries qui le ramènent à Miami. L’alignement des palmiers, près de la jetée, la brisure des vagues avant que celles-ci ne s’écrasent sur le sable blanc, le goût du sel sur ses lèvres. Dans ses souvenirs enjolivés, tout lui semble plus beau, plus attrayant, que les doigts de Maritza accrochés à ses hanches. L’erreur d’avoir cédé, c’est ainsi qu’il considère ce rapprochement fallacieux, tandis que ses muscles s’endolorissent à force de crispation. Il penche la tête pourtant, et aligne les regards, se prêtant malgré tout au jeu qu’elle insuffle à leur duo. Le cœur vacille, tangue. L’estomac s’ankylose. Les lippes ne s’entrouvrent que pour susurrer des banalités.

Parce qu’au loin, Miami le rappelle, comme si Josef regrettait amèrement la simplicité de cette existence d’antan qui n’avait rien de reluisant, mais qui lui convenait. Combien de corps enterrés les uns à côté des autres ? Le sable, la mer, les palmiers. Combien de litres de sang sur tes mains ? Les machines, les lumières. Combien de mises à mort ? Sable, mer, palmiers, machines, lumières – il scande. Sable, mer, palmiers, machines, lumières – il chante. Sable, mer, palmiers, machines, lumières – il pleure. Sable, mer, palmiers, machines, lumières. Bien loin de la vérité, et il ne le sait que trop bien. Son cœur se serre dans sa cage, et un long frisson lézarde le long de sa colonne vertébrale. Maritza l’a sauvé. Il n’y retournera pas et ce, même si la reconnaissance se tâche de rancune qu’il peine à amoindrir. Aucune machine, aucune lumière, aucun palmier ; aucun moment, vraiment, à Miami, qui n’égale la sensation de l’avoir sentie tout contre lui. Sans que les sentiments ne lui fassent peur, il les trouve d’ailleurs plutôt agréables, c’est Maritza qu’il craint – Maritza qui, il l’imagine, n’a pas conscience de lui avoir arraché le cœur qui palpite encore dans le creux de sa main tendue.

Préférant se focaliser sur l’âpreté du vin sur la langue, Joe réprime avec brio chaque trace attendrie, et brisée, qui lui transperce le crâne. Il fait barrage, par orgueil, par crainte aussi, mais surtout par besoin viscéral de se préserver. Pourtant, si les mots sont refoulés de l’esprit, ils continuent à faire suffoquer le cœur.

Le nez se fronce brièvement, en capturant les pensées de la télépathe qu’elle lui transmet en retour. Et si tu n’avais pas envie de venir, tu aurais dû dire non. Problème réglé, se dit-il. S’il comprend le souci de maintenir les fausses identités en étendard, sous lesquelles les vraies se dissimulent, la perfidie de l’entreprise l’écœure. Il suppose que Maritza se plait en se glissant dans la peau de Pia Wilson, mais quant à lui, le rôle chancelant qu’il s’octroie ressemble sensiblement à ce qu’il a toujours été. Rien n’a été ajouté, rien n’a été modifié. Plus encore, Joe n’est pas certain de prétendre l’amour qu’il porte à son épouse. Peut-être l’a-t-il toujours aimée. Ce n’est pas vrai, il ne l’a pas toujours aimée.

Mais maintenant, oui.
Ouais, sans doute.
Putain.

Aucune réponse n’est donnée, venant de sa part, ses prunelles se noient dans l’absence de réaction. Son front se plisse, lorsque Maritza se rapproche, et que les ventres se rencontrent, et que les étoffes se froissent. Joe fait glisser ses bras autour de sa nuque – et il en tire certainement plus d’affliction que de contentement, mis au supplice quand il baisse le nez afin de conserver ses mirettes en ligne avec les siennes. Sa gorge se contracte, même s’il essaie d’avoir du répondant, prétendant converser avec Pia – tandis qu’il se focalise sur les pensées de Maritza. Quel tort veux-tu qu’ils nous causent ? La question est sincère, tant la perdition s’épaissit. Qui plus est, toutes les pensées ivres ne se ressemblent pas, Il se penche, frôle son nez du sien. tu ne peux pas te faire un avis sur ce couple en cinq minutes. Les gens sont plus compliqués que ça. Josef se redresse, et défait sa prise – pour que Mari retourne à la charge, en se hissant sur les pieds, dont les mains viennent se loger derrière sa nuque. La sensation est agréable, le plaisir est lointain mais ancré dans les veines en réminiscence délicate. Je ne suis pas naïf, je suis lucide. Il rétorque mentalement. Ses lèvres frémissent. Quant à ton instinct, peut-être que tu devrais le mettre en berne ce soir. Entêté, il pose sa main dans le creux de son dos, avant de se redresser, en entendant son nom s’extirper du sous-sol de la maison.

« Joe, voudriez-vous me rejoindre une minute, s’il vous plaît ? J’hésite entre deux bouteilles » La voix est chevrotante, et il la réceptionne comme un murmure. Josef arque un sourcil désabusé, à deux doigts de claquer les fesses de Maritza de sa paume, l’air de dire très dangereux, ton vieux. Il se contente de pencher la tête sur le côté, et de se défaire de l’étreinte de la télépathe, en lui indiquant la vaisselle d’un mouvement de menton « Je reviens vite. » puis, le sourire mutin qui éclaire le visage fatigué, tu peux laver les assiettes en m’attendant, il lui tourne le dos, index et majeur joints, pointés contre sa tempe en un signe de salut, ou planifier notre fuite, dernière pensée qui heurte Maritza avant qu’il ne passe le pas de la cuisine, et se faufile dans la salle à manger, empruntant le même chemin que son hôte a suivi avant lui.

Dans l’encadrement de la porte de la cave, les escaliers s’alignent jusque dans le néant – ou lui semble-t-il. Mauvais pressentiment qu’il a capturé de Maritza, il lui faut quelques secondes afin de remettre de l’ordre dans ses idées, et d’entamer sa descente infernale. Doigts accrochés à la rampe, les marches sont étroites, et il lui suffirait d’un faux pas pour finir sur les fesses.

Ce n’est que lorsqu’il rejoint la cave aplanie, que la réalisation se fait enfin. Josef s’immobilise, sourire poli à la jonction des lèvres qui bientôt se fane, en remarquant le pentacle et les bougies. Il lève le nez dans l’instant, et sa respiration devient rauque en remarquant Claudia, tout en haut, là où il était quelques instants plus tôt. La porte se referme, en un claquement qui le fait frémir. Si l'effroi ne l'étrangle pas, il sait qu'il doit réagir. Sa bouche s’étire, se déforme, le nom de Maritza hurlé à s’en écorcher le larynx. Nom qu’il extirpe d’entre ses poumons, comme s'il avait toujours fait partie de lui, alors qu’il se jette sur les marches, et manque de tomber dans son ascension affolée. Arrivé au sommet, haletant, frappe la porte de ses poings serrées, frappe jusqu’à s’en fendre la peau – gueule, gueule, gueule.

Mari, Mari, Mari.


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“Well it's cold, cold, cold, cold inside, darker in the day than the dead of night” ☆ ☆ Bien sûr qu'elle n'avait pas envie de venir. Ni dans cette maison. Ni dans cette putain de ville. N'en peut plus, d'la grisaille ambiante, à se sentir crever chaque jour un peu plus dans la médiocrité de cette existence. Alors, si en plus, on s'met à douter d'eux, à les emmerder, c'en sera trop. Cherche pas l'conflit, Mari, juste à discuter, mais il lui semble que Joe demeure borné. Bien. On ne se comprend définitivement plus. Si ça a jamais été le cas. C'est ce qui lui lacère les méninges et vient fouetter celles de Josef, elle l'espère. S'imagine les plaies rougeoyantes que ça tracera dans sa psyché, à la hauteur de celles qu'il trace sous ses côtes, à se comporter de la sorte. Et s'ils ne se comprennent plus et bien, qu'ils se le disent, qu'ils l'admettent et prennent une décision. Tolèrera pas, Maritza, de jouer à ce petit jeu de couple marié toute seule. De tenir à bout de bras la couverture censée les protéger, tandis qu'il s'évertue à s'glisser par dessous, à croire qu'il souhaite dévoiler son vrai visage. Sa véritable identité. Tout ce à quoi ça peut rimer, dans l'esprit logique de la télépathe, une connerie pareille. Pourrait sentir son sang s'échauffer si l'être n'était pas de glace. Quand à trop s'échiner contre elle, Joe à son tour, l'éloigne. Sent presque le tissage solide de leurs esprits s'effilocher, et sans doute y contribue-t-elle. Réalise, sur le tard, qu'elle n'avait pas de raison judicieuse de lancer cette remarque sur leur manque de compréhension, de manière si agressive. Peut-être bien qu'ça ne s'est pas contrôlé, l'immaturité dévoilée derrière ce coup-là. Peut-être bien qu'elle n'a pas résister, parce que ça lui fait mal de l'envisager, quand le binôme a toujours été si bien forgé, impossible à démanteler. Comme ça qu'elle voit Josef, un peu plus encore depuis cette nuit, sans qu'aucune nouvelle étreinte n'ait été nécessaire pour persister à se le dire. Un prolongement de son être, Josef. Ensemble, une entité indissociable, invincible.

Son nez frôle le sien et elle pourrait bien l'embrasser, si elle en avait le courage.

Je ne tiens pas à découvrir quel tort ils pourraient nous causer. L'affirme de manière cinglante, en venant croiser ses bras contre sa poitrine, entre eux. Et parfois, la première impression est la bonne. Parfois, pas toujours. En a eu un bon nombre, d'impressions, au sujet du télépathe. Pourtant, il arrive encore à la surprendre, en bien comme en mal. Ce sera en mal, pour ce soir, et elle se désole de le voir avancer de telles bêtises, autant qu'elle l'est de le sentir s'écarter d'elle. Tu es en manque ? Le demande mentalement, s'humectant les lèvres en dardant dans ses yeux son regard noir, pour préciser : D'adrénaline ? Le doute aura eu le temps de se distiller, en petite saloperie. Cette option lui semble presque évidente, quand il lui suggère de taire son instinct - pour ce qu'il en reste, une fois la peur envolée. C'est à ce moment précis que la voix de Rino s'élève, et elle ne peut réprimer la sale sensation qui lui dévore les côtes. N'y va pas. Un sursaut dans la caboche, et dans le poitrail, à refermer ses doigts sur le torse de Josef, s'accrocher au tissu, pupilles recroquevillées dans ses prunelles. « Très bien. » Le souffle quand il lui échappe, à voix haute, quand le froid s'immisce à nouveau contre le derme, que la litanie de la pluie contre les carreaux lui revient de plus belle. Espèce de con. Le pense suffisamment fort pour qu'il l'entende, certainement, quand son regard tombe de manière songeuse sur la vaisselle.

Les doigts posés sur le rebord de l'évier, son regard se perd un instant sur la fenêtre battue par les bourrasques humides. L'odeur de Joe est encore partout sur elle, s'élève et volète jusqu'à s'enfoncer dans ses narines au moindre mouvement déliant le tissu couvrant sa peau. Et elle n'a aucune foutue intention de faire leur vaisselle, à se contenter d'ouvrir des tiroirs, ci et là, comme si elle cherchait à mettre le doigt sur un détail aberrant. Le genre qu'elle pourrait brandir sous son nez quand il remontrait, en lui disant qu'elle le lui avait bien dit. Dans le couloir que ses pas l'amènent, à croiser Claudia, lui adresser un sourire. Attarde ses yeux sur la lignée de photos étrangement similaire qui s'aligne aux murs, déjà notée un peu plus tôt. Note, distraitement, les rides ayant gravé de plus en plus d'années sur les visages du couple. Finit par remarquer, en élément curieusement récurrent, les bandages présents à leur poignet gauche, à chacun des clichés. En train de froncer les sourcils, quand son prénom - son véritable prénom - perfore le calme ambiant.

Elle n'a plus peur, Mari, mais son corps réagit pourtant, l'échine se tend, et la réminiscence d'un frisson avale ses vertèbres les unes après les autres. Les sourcils froncés, c'est discrètement qu'elle se faufile dans la salle à manger, au moment où la porte claque violemment. Josef. Josef est en bas. La porte s'est refermée. L'ombre de Claudia s'étire sur le mur, déjà. Et son prénom résonne, sans relâche. Les informations sont notées, à chaque coup sourd qui martèle la porte. Là, encore, Mari n'est pas foutue d'avoir peur. Raison pour laquelle elle demeure parfaitement immobile, dans l'angle menant au chemin de la cave, à attendre que Claudia lui apparaisse. Et elle force, immédiatement, derrière ses airs impassibles, pour entrer férocement dans son crâne.

Un enchevêtrement d'images qui n'ont aucun putain de sens. De la mise en scène élaborée par leurs soins durant leur petite réunion dans la cuisine, à la descente d'escaliers menant à Rino. « Votre chemisier est toujours taché. » L'articule pour rester connectée à la réalité et ne pas se perdre dans les méandres de son esprit vraisemblablement torturé. « Montrez-moi. » L'ordonne de son ton implacable, plus Mari que Pia quand elle s'approche, le visage de Joe ancré dans les méninges tel que Claudia l'a aperçu en dernier. S'avance sur elle comme elle s'avance vers la cave, Mari, avec des pensées de plus en plus furieuses plantées dans le crâne. Josef, arrête de hurler. Je vais bien. Je sais me débrouiller seule. Le hurle dans son crâne si proche et si loin à la fois - sait pertinemment que depuis la transfusion, il est en mesure de l'entendre à la perfection, même avec une certaine distance. Distrait Rino en lui parlant de Skippy. Il n'avait que ce nom en tête. Je m'occupe du reste. D'un calme olympien qui la laissera probablement éreintée et à bout de nerf d'ici une heure, voilà que ses mains se referment sur les pans du chemisier de Claudia. « Est-ce une manière de se présenter pour parvenir à déceler la pensée cosmique ? » L'assène comme un reproche, Mari, en pressant davantage sur son corps, la contraignant à s'adosser à la porte de la cave. « Vous apprêteriez vous à sacrifier ses messagers ? » Et ça résonne, aussi férocement entre ses lèvres qu'entre ses hémisphères, à laisser le message s'insinuer dans le crâne de Claudia, dans une ferveur presque mystique.

Songeait récupérer la clé, Mari. Ne sentira que le plancher contre son crâne, la seconde suivante.
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Dernière édition par Pia Wilson le Dim 27 Déc - 19:33, édité 1 fois
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I wanna grab both your shoulders and shake baby, Snap out of it. ☾☾☾ Rien. Aucun effroi, aucun élan douloureux dans le poitrail. Les sentiments s’en vont, et le monde semble s’ébranler d’une vérité qu’il croyait pourtant inébranlable, et sans doute inévitable – car Maritza est en danger, et si la peur a disparu au profit de ce vide qui creuse le myocarde, Joe doit agir. Il le sait, il le ressent – la raison primant sur ce qu’il pourrait éventuellement ressentir. A gueuler jusqu’à s’en écorcher la gorge, à fracasser le battant boisé de ses poings serrés. A trop bu, sans doute, pour penser clairement ; suit l’instinct chancelant, le préfère plutôt qu'à regretter l’absence de peur. Ses pensées s’effacent. Tout devient blanc, absent, assourdissant par le silence religieux qui s’éprend de ses tympans. Il n’a pas peur, pourtant. Car la terreur est devenue concept branlant, sans doute dérisoire, plus qu’un souvenir aujourd’hui doucereux depuis son arrivée à Exeter. Pour autant, drôle que d’se dire qu’il donnerait tout pour ressentir encore l’effroi de perdre Maritza – qu’il ne lui a pas dit, qu’il ne lui dira jamais. Qu’il la veut encore contre lui, qu’il ne veut pas la voir partir. Pas encore, putain, pas encore.

Joe sait tout ça, il le comprend. Il ressent la frustration, l’agacement et plus encore, des sensations que son manque de vocabulaire ne saurait décrire. Les pulsations qui emplissent ses oreilles le font se tendre. Il voudrait bien essayer pourtant, acculé au mur, face à quelque chose qu’il aurait pu prévoir s’il avait été moins con. Aurait pu deviner ce qui se traçait juste sous la peau et dans son sillage prétendument amical, aurait pu prétendre, aurait pu essayer – au moins, essayer. Et s’il déteste subir l’agitation du cœur dans sa cage lorsque les doigts fins de Maritza étreignent ses boucles brunes, ce n’est qu’à cause du manque d’authenticité dont elle fait preuve. La sincérité n’est plus lorsqu’ils sont Pia et Joe. Il n’y a rien d’plus que des bricoles, des trucs qu’on se raconte autour d’une jolie petite table recouverte d’une nappe blanche pour se parer d’autres peaux, d’autres vies ; mais leur vie, leur vraie vie, est-elle si terrible à assumer ? Ne peuvent-ils pas être eux ? Car si tout est un jeu, alors putain, qu’il est con. Parce qu’il donnerait tout maintenant, pour être Joe Wilson. Tout, absolument tout, de son froc à la bagnole, en passant par le sac plein d’tunes, pour dire à Pia qu’ouais, ils ont bien fait d’se marier, et qu’il le referait encore, et encore, et encore. Même si ce ne sont que des bêtises, des broutilles - pire, des chimères. Il préfère ça que rien du tout.

Lorsque les pensées de Maritza lui parviennent enfin, il redécouvre la notion de sécurité. Ses paumes épousent la porte, lorsqu’elle lui intime de se calmer – qu’elle peut se débrouiller seule – qu’il doit faire revenir Rino à la raison, en mentionnant Skippy – qu’elle s’occupe du reste. Josef courbe l’échine, et pose son front contre la porte, ferme les paupières en préférant la fraîcheur au bois contre sa peau, à l’étrangeté qui comble la cave. Il s’arrime fermement à ce qui lui parvient, et laisse les mots complices le guider, conscience amarrée à celle de l’épouse dont il est privé. Le torse se tend, maintenant que la respiration reprend son cours tranquille. Les poumons se libèrent. Le cœur ralentit. Les yeux se rouvrent. Let’s fucking do this.

C’est ainsi que, marche après marche, Joe redescend vers l’appel d’une condamnation à mort qu’il juge indéfectible. Pourquoi les avoir séparés, si ce n’est pour les tuer ? Main posée sur le mur grisonnant, afin de se maintenir dans la pente, ses mâchoires se contractent à s’en faire mal lorsque ses semelles rejoignent le sol de la cave. Etourdi, qu’ce soit par le vin ou par l’idée que Maritza ne soit pas aussi époustouflante qu’elle le prétend, ses prunelles claires s’accrochent à la silhouette de Rino. Les regards s’alignent. « Putain, » Joe souffle, le dos crispé alors que ses épaules se tendent, douleur fantôme revenant hanter l’impact de la balle ayant traversé ses chairs quelques années plus tôt, « vous avez même trouvé l’temps de vous changer, avec tout ça. » Rino, vêtu d’une robe blanche, appareil qui lui rappelle l’habit des moines – tout en sobriété explicite, et en connerie refoulée, mains tendues vers le plafond duquel une pauvre ampoule pendouille. A leurs pieds, un pentacle. Les bougies, noires et rouges, sont disposées tout autour d’eux. La gravité de la situation lui serre la gorge. « Classe la robe, en tout cas…Skippy a d’bons goûts, est-ce qu’il l’a choisie pour vous ? » La raillerie est évidente, et Joe ne s’en cache pas – préfère encore crever la bouche ouverte, que de s’embarquer dans une histoire à la con. Il force son regard contre le crâne adverse, et se laisse happer par les pensées. Le manque de sens le frappe avec violence – manque de tout, mais pas d’espoir, ni d’illusions. « Ecoutez, vot’ pensée cosmique, ou j’sais pas quoi là, ma femme et moi n’avons rien – strictement – rien à voir avec ça. » Il bafouille, l’alcool ankylosant sa langue. Mais il se tient bien droit, talons appuyés contre la poussière, poings serrés – menaçant, visiblement, et un brin dépassé par toutes les images qui obscurcissent sa vision, et son meilleur jugement.

Au-dessus de leurs têtes, un corps tombe.
Joe relève le nez vers le plafond. Rino l’imite.

Et putain, il voit rouge.
Plus que la peur, plus que l’effroi,
La colère.

Mains tendues en avant, Joe se surprend de la rapidité avec laquelle il s’exécute. En quelques enjambées afin de pervertir ses horizons, ses doigts s’emparent du col de l’habit de Rino, et le télépathe l’attire à lui, manque de le soulever du sol dans sa manœuvre. « Ecoute-moi bien, salopard, écoute-moi, » Il grogne, ses babines rétractées à quelques centimètres du museau de Rino, « s’il arrive quelque chose à ma femme, j’te bute. Et j’bute la tienne, tu comprends ça ? S’il arrive quelque chose à Pia, vous crevez tous les deux. » J’ai peur de rien, moi. « Si tu m’en crois incapable, attends un peu d’voir, » Joe envoie son genou dans l’abdomen de l’homme qui gémit, et empoigne ses joues de l’une de ses mains afin de le redresser. Les visages à quelques millimètres l’un de l’autre. « t’es mort, connard. » Tourne légèrement sur ses talons, et envoie son coude dans le nez de l’hôte, avant de tâter son corps de ses doigts fébriles et d’en retirer un trousseau de clefs.

Abandonne Rino là, espère qu’il va crever, le nez dans la poussière.

Salaud, salaud, salaud.

Tourne les talons. Manque de se casser la gueule.

Six pas. Escaliers.
Quinze marches.
Porte.

Halète, les doigts tendus en avant.

Pousse la clef dans la serrure, puis tourne la poignée.

Libéré.


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les dés et la chouffe font bon ménage:



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“Well it's cold, cold, cold, cold inside, darker in the day than the dead of night” ☆ ☆ L'information est envoyée dans l'esprit de Josef, à s'imaginer que ça puisse lui servir, d'une manière ou d'une autre. Vraisemblablement, tout ce qu'elle peut avancer de son côté ne plaît guère à Claudia, Claudia qui lui saute littéralement dessus. N'a pas trop l'habitude, Mari. Trop habituée à être protégée au casino, à ce qu'aucun ne puisse lever la main sur elle. Qu'aucune balle ne l'effleure, jamais, continuant à danser par habitude et dédain perceptible à l'égard de leur guéguerre. Ne compte plus le nombre de fois où la musique l'a portée, projectiles en percussions erratiques, les paupières abaissées, les hanches langoureuses, le coeur absent. Personne ne touchait Maritza Soler, le bijou du boss, sa mine d'or. Le don télépathique l'ayant placée parmi les intouchables, comme Josef, place de choix les ayant épargné de deux balles dans la tête instantanément, en s'éloignant du droit chemin. Ne seraient pas ici, dans cette maison, s'ils n'avaient pas valu quelque chose à Miami. Si leur manière de duper la hiérarchie ne méritait pas une correction, tout en les gardant bien vivants, bien utiles. Remis dans le droit chemin, séparés l'un de l'autre, le corps et l'esprit marqué, voilà ce qu'aurait été leur existence une fois leurs magouilles démasquées. Et si Josef avait pu prétendre le contraire, Maritza n'était pas naïve. Persuadée que leur vie là-bas se serait ensuite résumée à une répétition perpétuelle de journées trop semblables, d'ordres exécutés sans broncher. La fuite, la fuite en revanche les a probablement condamnés. S'doute, la télépathe, qu'il n'y aura pas de mort immédiate. Trahison étendue au point de s'barrer avec une bonne part de magot, plus qu'une erreur, un manque de respect. Sait bien, Mari, ce qu'il adviendrait d'eux, oui, si on venait à les rattraper. Ne peut s'imaginer Josef sous leur joug, inventer sa douleur, le désordre de ses pensées projetées dans son esprit. Pourtant, parfois, ça afflue sous ses tempes sans qu'elle ne l'ait demandé. Surtout la nuit. Les yeux grand ouverts dans la pénombre de sa chambre bien trop vaste, le myocarde hurlant sa détresse, l'esprit encore empli des tortures qui pourraient être infligées à Josef. Le tuerait elle-même plutôt que de le voir réduit en miettes par leur soin. L'épargnerait de l'humiliation, quand bien même payerait-elle ensuite pour eux deux. C'est une certitude pour Maritza, un peu plus encore depuis leur étreinte. Peu importe qu'il soit bien décidé à jouer au con. C'est tout ce à quoi elle pense, quand son crâne frappe le plancher et qu'elle en a la tête qui tourne. Que fera Rino à Josef ? Parce qu'elle n'est pas là. Ils sont séparés. Et cette seule idée la révulse, l'encourage à ouvrir les yeux.

Claudia est plus imposante, mais Claudia a soixante ans révolus. Alors, Maritza pousse sur son corps, de toutes ses forces, parvient à se redresser, assez pour inverser la tendance. Plante son visage près d'celui de son hôte, les yeux noirs enfoncés dans ses yeux verts. Maintenant, écoute-moi, écoute-moi bien. Et ça serpente, d'sous la tignasse noire dont l'ordre s'est retrouvé ébranlé dans la chute. Sent les pensées qui perforent son front, sillonnent lentement mais sûrement jusqu'à perforer les tempes de la retraitée. Tambour de guerre planté sous les tempes, dégueule en pulsations lentes les avertissements quand Maritza les lance, à penser fort, penser dans sa tête. Je sais quelle mise en scène s'est établie au sous-sol. Parce que les images sont puisées, lentement mais sûrement, dans la caboche de Josef, un étage en dessous. Je devine le rouge et le noir, je devine le pentacle et je devine l'habit de cérémonie. Rien de plus qu'une autre putain de mafia. Comme ça qu'elle l'imagine, à se départir de ses airs de Pia quand, de toute évidence, ça n'importe pas. Plus maintenant. Je suis Skippy. Et ça se gronde de toutes ses forces, à pousser fort contre son crâne, à marquer des points, sans doute, aux yeux écarquillés de l'Italienne.

Ne sait pas ce qu'elle fait, ne sait pas ce qu'elle dit. La respiration entravée au chahut qui semble agiter la cave, les pas s'élancent dans l'escaliers, craquent contre les marches, quand Claudia reste immobilisée, l'oreille visiblement tendue. Ne bouge pas. C'est un ordre de Skippy, pourrait-elle ajouter, si la porte ne s'ouvrait pas dans son dos. Josef ? Le lance mentalement, à la dérobée, incapable de se détourner de Claudia, désormais, quand celle-ci se met à s'agiter. Dans tous les sens. Et elle recule, Mari, sur les fesses, rassemble ses jambes comme elle le peut, à percuter Josef dans son dos, se retenir à lui d'une main posée contre son bras, pour leur éviter de chuter dans les escaliers. Et ce qu'elle perçoit dans le crâne de leur hôte n'a rien de prévisible, tout en ondes brouillées, tout en phrases s'mettant à défiler à contresens. En plisse les yeux, à enfoncer ses doigts dans le bras de Josef. Amorce quelques pas en avant, Mari, en entraînant vivement le télépathe à ses côtés. Rino ? Interroge, en pivotant sur ses talons pour continuer à avancer à reculons, gardant dans sa ligne de mire la porte de la cave vers laquelle se précipite Claudia, subitement. Que fait-on, Josef ? Cinglante dans la précipitation, aucune once de peur ne venant s'installer sous sa peau, à simplement s'accrocher au télépathe, capturer sa main entre ses doigts fébriles. Que fait-on avec eux ? Avec eux, pour voisins. J'ai parlé dans sa tête, Josef. L'avoue en relevant ses yeux noirs dans les siens, le coeur battant à tout rompre. Et t'as crié mon prénom. S'tend en le disant de la sorte, sans la moindre allusion lubrique, pourtant. C'est à ce moment précis que ça s'élève en cri lancinant du bas des escaliers, et que Mari se tourne, une main posée sur la poignée de la porte d'entrée.
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I wanna grab both your shoulders and shake baby, Snap out of it. ☾☾☾ L’esprit de Joe est alimenté par un effroi qui n’existe pas, focalisé sur un point contendant, un visage pour seul repère qui s’infiltre dans ses prunelles, lui crame les rétines ; et il se dit qu’il pourrait bien en larmoyer, s’il n’était pas aussi empressé d’en finir. Les mâchoires serrées, tics nerveux frémissant à la lisière de son visage concentré, la clef entre dans sa serre, mécanisme qui se débloque sous le geste, et porte qui s’ouvre à la volée.
En quelques secondes d’ascension effrénée dans les escaliers, plusieurs possibilités avaient égratigné l’esprit de Joe ; que vas-tu retrouver en haut ? Dans les méandres de ces histoires qu’il ficelle avec fracas, la terreur qui n’existe plus semble toutefois agir sur le corps sans que son cœur n’en ressorte ankylosé. C’est à peine s’il se souvient de cette sensation évidente de trépas lorsque la peur s’embrase les sens et aiguise l’instinct, à peine s’il parvient à ravaler la bile qui se décuple dans sa bouche, à la naissance de la gorge. La sensation de culpabilité efface alors toutes les autres émotions, qu’elles soient, ou non, faussées par l’absence de celle qui a toujours été dominante ; dans le crâne, les pensées s’agitent en une douloureuse valse. Sous les chairs, les os, le sang, la prise de conscience se fait plus palpable – ça n’a rien d’un jeu, lorsqu’il est séparé de Maritza, et que la perspective de la perdre n’a jamais plus traversé son esprit dès qu’il a posé un pied hésitant à Exeter. Maintenant, il le ressent ; comme on ressent la férocité des sentiments naissants, l’amour viscéral et le regret poignant ; le ressent comme on ressent la vie qui nous échappe ; qu’Maritza n’est pas immortelle et que, si elle lui échappe, tout peut lui arriver.

S’il ne s’agit pas de quelque chose dont il saurait parler mais, à peine la porte poussée, et la silhouette de la télépathe ancrée dans son sillage, Joe se sent revivre enfin. Les poumons se relâchent et, dans son ventre contracté, l’affliction se distille. Epris d’une bouffée d’affection, nuée de frissons parcourant la ligne de son cou et la naissance de son torse, son bras se plie et sa main se pose sur le coude de Maritza. C’est à peine s’il a cure de la vieille femme sur le sol, ou de son mari quelques mètres plus loin, sous le plancher sur lequel leurs semelles frappent en cadence désorientée ; à peine s’il ne voit autre chose qu’elle. Pourrait chanter son nom, enfouir son nez dans son cou afin de respirer son odeur jusqu’à ce que la bienséance (et l’étrangeté de la situation) lui intime silencieusement de réprimer sa vigueur, ou jusqu’à ce que le couple de voisins ne revienne à l’attaque. Pourrait bien, ouais, pourrait bien tout faire, qu’il se dit.

Joe est arraché à sa torpeur momentanée lorsque Claudia les dépasse et s’engouffre dans la cave, derrière laquelle il s’empresse de refermer la porte, avant d’enfoncer la clef dans la serrure dans laquelle il la laisse, après l’avoir verrouillée. Ses doigts viennent alors étreindre ceux de Maritza. Il les serre, fort, contre sa paume. Peut plus la lâcher maintenant, de peur qu’elle ne s’envole. On les laisse ici pour le moment. Ses yeux roulent ostensiblement dans leurs orbites, après avoir cherché et retenu ceux de Maritza, trop conscient qu’il a peut-être merdé en aboyant le véritable nom de la prétendue épouse. J’regrette rien. C’est la seule véritable pensée qui fuse, qu’il consent à insuffler à sa vis-à-vis avant de considérer la porte d’entrée qu’elle ne parvient pas à ouvrir. Sous leurs pieds, un cri lui parvient – un hululement, une femme brisée. « Non. » Parole et pensée qui s’entremêlent pour donner de la force à l’ordre qu’il grogne, remarquant l’hésitation de Maritza, ayant également perçu la plainte chétive qui résonne sous le plancher. D’un mouvement abrupt de la main, Joe incite Maritza à se reculer avant de prendre son élan, semelle tendue en avant, et botte élancée sur le bois éclatant de la porte. Il lui faut trois essais afin de parvenir à craquer les gongs, parvenant ainsi à la faire bouger de son encadrement, suffisamment pour que la jeune femme s’y faufile. Deux coups d’épaule plus tard, la porte est suffisamment enfoncée pour que les deux puissent s’y glisser.

Essoufflé après l’effort, l'épaule et le pied endoloris, le front moite, Joe enlace de nouveau les doigts de Maritza entre les siens, cherchant son regard, dans l’empressement de lui faire comprendre qu’ils doivent s’enfuir. Il faut qu’on parte, d’accord ? On reviendra plus tard, j’te le promets. Ils sont bloqués pour le moment, on ne peut rien faire. Tu comprends, Mari ? On doit partir, maintenant. Dehors, la pluie bat le pavé, noie la terre gelée. Ressent l’hésitation de Maritza, dans sa rigidité, dans son dos tendu, dans l’regard noir qu’elle daigne lui accorder. S’il te plaît, Mari, s’il te plaît.

Ses paumes relâchent les phalanges de la télépathe, et viennent s’arrimer à sa nuque, pouce se calant à l’angle de sa mâchoire inférieure. Dans l’impulsion, Josef se baisse et, sans endosser l’hésitation qui lui bouffe pourtant l’bide, frôle ses lèvres des siennes avant de s’en éprendre. Brièvement, légèrement ; sans forcer, sans la heurter ; une seconde, ou deux peut-être ; avant de s’écarter, le reflet frémissant de son regard lui étant renvoyé par l’éclat des yeux de Maritza. S’il te plaît. Parce qu’il ne partira pas sans elle, qu’l’idée même de la laisser ici lui est inconcevable ; qu’peu importe, finalement, ce qu’elle décidera, parce qu’il ne partira pas.

Et j’te le promets,
J’partirai plus.



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“Well it's cold, cold, cold, cold inside, darker in the day than the dead of night” ☆ ☆ Où est mon coeur ? La pensée fuse sans qu'elle ne sache réellement si celle-ci pourrait être interceptée. Aux côtés de Josef, lorsque sa main vient couvrir son coude et le rend plus tangible, la question vient se poser. L'oeil braqué sur Claudia qui les bouscule presque, dans la précipitation, et en observant son acolyte qui referme derrière elle, à clé. Maritza aimerait presque le sentir pulser de manière anarchique contre ses côtes, d'manière à se remémorer qu'elle en a un, comme tout le monde. À force de le porter en berne de toutes émotions vivaces - et quoi de plus vivace que cette terreur venue les harponner en Virginie, dans cette chambre de motel, lors du massacre - il semblerait que ça vienne à manquer. Sérieusement. Ne plus ressentir de peur, d'angoisse, tend à l'amputer d'autres émotions. N'en était pas déjà bien dotée, Mari, n'avait pas besoin de ça. Tout au plus à se rabattre sur la contrariété latente, celle que Josef sait éveiller trop aisément, quand ses sourcils se froncent à la cave verrouillée. Pourtant, ça ne l'empêche pas de serrer ses phalanges entre les siennes, avec la même ardeur, à les entremêler naturellement, sans réflexion. Pour le moment. Comme s'il s'agissait d'une idée parfaitement construite - même si la tronche qu'elle tire, sommairement résumée à une petite moue, atteste du contraire. Et puis, quand on reviendra les chercher, ils se seront calmés ? Elle ne peut s'empêcher de le détailler, en sentant ses propres pensées emprunter une cadence qu'elle ne leur connaît guère. Et ça doit être l'adrénaline éveillée dans ses veines, au danger approché, sans qu'aucune terreur n'ait été nécessaire à bousculer un peu ses idées. Peut-être s'agit-il simplement de la paume tiède de Joe contre la sienne, glacée. Du choc thermique qui cogne à ses terminaisons nerveuses. Sans doute. Surprenant. Qu'il ne regrette rien. Pas l'ombre d'une animosité, pourtant, trop concentrée sur la poignée qui refuse de lui céder, sur le cri qui s'élève et auquel sa nuque se tourne instinctivement sur le côté. Contemple la porte, d'un regard froid, dépourvu d'émotions. Non, dit Josef, et Maritza relève ses yeux noris dans ses yeux bleus, à les scruter un instant. Bien, alors, sortons.

Et sur ces mots, elle s'écarte un peu, garde dans un coin de sa tête - l'un de ceux qu'elle lui refuse - les questionnements qui s'élèvent avec la plainte de leur hôte. Pour plus tard, c'est ce qu'elle décide, à mesure que Josef vient laminer la porte. Se demande un instant si celle-ci va céder, en pivotant sur ses talons, attentive aux détails dispersés dans le couloir. Ouvre les tiroirs, farfouille ci et là, en quête de documents éventuellement compromettants, de biens précieux pour les faire chanter. S'attarde ensuite dans le salon, en venant récupérer sa veste, la passant sur ses épaules dans une tranquillité effarante, pour récupérer le gilet de Josef au passage, et prendre le chemin de la sortie. Achève de refermer son sac sur ce qu'elle y entasse machinalement, le tout récupéré froidement. Une petite enveloppe dans le tiroir du guéridon de l'entrée, pour finir, pour avoir saisi que Claudia y songeait, plus tôt dans la soirée.

La porte est ouverte, et c'est avec la nonchalance d'une fin de repas habituelle, chez leurs voisins, que Maritza descend les marche, et referme derrière elle, de sa main libre.

Elle n'a pas eu le temps de calculer. Et ça la travaille, l'air consterné de circonstance placardé à la tronche, à faire un peu de résistance lorsque Josef les entraîne sous la pluie, à abandonner le perron. Tire légèrement sur son bras pour lui intimer de ralentir. N'est pas certaine de prendre la meilleure décision possible et ça la pousse à s'attarder. Pourquoi partir s'il nous faut revenir ? Le regarde, droit dans les yeux, différence de taille grignotée par cette dernière marche sur laquelle elle reste postée un instant. Quand on part, on ne peut plus se retourner, Josef. Mot pour mot ce qui s'est promis, au crépuscule de leur plus grand coup, celui qui fait encore sa fierté aujourd'hui, peu importe les dégâts causés dans leur sillage. Et elle finit par retrouver l'allée, les gouttelettes ruisselant sur son crâne, s'immisçant dans sa tignasse qu'elle avait pris le soin d'ordonner et qu'elle sent déjà prête à gonfler. Ça s'alanguit dans le regard, un frémissement accroché à la nuque lorsque la main de Joe s'empare doucement de son visage. Et elle le contemple, comme si une réponse à leurs questions allait émerger de ses prunelles azurées.

Le visage de Josef s'incline vers le sien et elle ne bouge pas. Ne plonge pas, n'esquisse pas non plus de mouvement de recul. Perçoit d'abord un souffle hésitant, la ligne de ses lèvres, avant d'en saisir toute la consistance, de manière trop brève. C'est le constat qui se trace mentalement, qu'elle n'a pu en percevoir toutes les nuances, comme cette nuit-là. Pourtant, aussi fugace soit le baiser, celui-ci semble pourtant venir délier la langue de la télépathe, après de longues minutes de silence. « D'accord. » Suffisamment rare pour être noté, qu'elle se retrouve à adhérer à un plan élaboré par Josef, aussi foireux soit-il. Parce qu'en réalité, Maritza n'a aucune foutue idée de la manière dont ils devraient gérer la situation. Trop obnubilée par l'improbabilité de cette scène, par la pulsation de son crâne meurtri, elle lui tend son gilet, comme si elle venait se rappeler de l'avoir récupéré pour lui. Comme une vraie épouse, pour ce qu'elle en sait. Et elle prend les devants, s'engage sur l'allée appréhendée plus tôt, d'un pas plus léger.

Et le pas se presse à mesure que l'averse s'accentue, sa main venant machinalement chercher la manche de Josef pour l'attirer à sa suite quand le bitume est foulé dans la précipitation. Il leur faut mettre de la distance avec cette maison. Et réfléchir. Mais plus elle aperçoit la bâtisse, plus il lui semble que leur erreur est magistrale. Et elle ne supporte pas le doute, certainement, et qu'pourtant. Sur le moment, se laisser porter par l'initiative de Joe a quelque chose de reposant. Accepte, pour une fois, de lui faire confiance, comme avant. Les clés retrouvées dans le fond du sac, le froid lui mord déjà les os lorsque la porte d'entrée se déverrouille, du bout de ses doigts tremblant. Plonge ses mains dans sa tignasse trempée, à la tirer en arrière, en esquissant deux pas dans l'entrée. Sait Josef derrière elle, quand son regard parcourt les murs, ceux qu'elle a mémorisé par coeur mais qui n'ont toujours rien de bien familier. Surtout pas depuis que le silence s'est instauré entre eux, pour des semaines entières à s'ignorer. Tout ce temps où Josef lui a semblé si inaccessible, comme après son erreur au motel. Et Maritza, elle n'a pas envie que ça recommence désormais qu'ils sont de retour dans cette demeure qu'elle peine à habiter.

C'en est presque douloureux, de le percevoir si près, d'harponner sa chaleur, de se souvenir pourtant du froid jeté entre leurs pensées. Et Josef l'a embrassée, et sur le moment, tout ce qu'elle parvient à faire, c'est se retourner dans sa direction, sans se précipiter. En a le myocarde qui se resserre, en réalisant qu'ils sont bien plus près qu'escompté. Je sais que l'on devrait penser à ce qu'on va faire, pour eux. N'sait pas bien ce qu'elle regarde en le disant, Mari, à fixer la chemise de Josef, avant de déglutir, et de remonter jusqu'à ses yeux. Laissons-nous d'abord un moment, tu veux. Un moment de calme, sans s'éviter. Et c'est à son tour de se redresser, pour venir déposer ses lèvres contre celles du télépathe, sans vraiment le calculer. Bientôt, ses mains viennent s'arrimer à son visage, pour que ça dure, encore un peu. Juste un peu. C'est ce qui se faufile de son esprit à celui de Josef, en finissant d'ancrer son corps contre le sien, sans y penser. Est toujours sur la pointe des pieds, Maritza, toujours la main glissée contre sa joue quand elle ouvre ses yeux noirs dans les siens, à effleurer sa mâchoire du bout des lèvres avant de s'enfoncer dans ses prunelles. J'ai besoin de sentir qu'on est un. Qu'on est un, comme au casino, comme à Miami. Qu'on est un comme on l'était, comme on l'a été, pour la dernière fois, cette nuit-là. Parce que depuis qu'on est deux, je ne sais plus comment me comporter, Josef.
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I wanna grab both your shoulders and shake baby, Snap out of it. ☾☾☾ L’approbation de Maritza est salutaire. Les lèvres réchauffées par les siennes, à la suite de cette brève étreinte qu’il a pris l’initiative d’amorcer, les cheveux ruisselant sous l’averse, Josef acquiesce. Peut-être y voit-on un sourire aussi, s’amorcer à la lisière de sa bouche, éclat de tendresse venant vriller ses yeux clairs. Acquiesce encore, et une nouvelle fois – comme si c’était nécessaire, vital, lorsque la jeune femme lui tend son gilet ; ce n’est qu’à ce moment précis qu’il remarque qu’il a froid, ses mâchoires se rencontrant ponctuellement en un claquement désordonné. Il glisse la laine sur ses avant-bras humides, et retrouve les doigts de Maritza, qu’il entrelace avec les siens. De sa main libre, Joe ramène ses boucles en arrière, visage encadré de mèches folles et trempées, et emboîte tranquillement le pas de la télépathe. Le trajet est dominé par un silence pensif ; et dans un recoin de sa tête, Josef essaie de dépoussiérer ce qui se trame dans la maison qu’ils viennent d’abandonner, et s’il a eu raison de préférer la fuite au dénouement de l’énigme.
Pour autant, une seule solution semble se présenter ; mais jamais il ne prendrait le parti, d’son plein gré, de caler le canon du flingue contre la nuque des deux hôtes, et de presser la détente dans l’optique de s’sortir d’affaire. Il ne peut pas s’y résoudre, n’peut même pas y songer sans avoir l’impression de sombrer davantage dans le néant qui, ces temps-ci, lui semble étrangement familier. Comme un trou béant qui l’absorbe, chaque matin, lorsque la plante de ses pieds se pose sur le plancher froid d’sa chambre ; du trou duquel il ne voit pas l’fond. Dans un éclair qui l’ébranle, dans une mention qui lui pince le cœur, qui pourrait bien l’faire dégueuler, Joe se dit pourtant que pour Maritza – il le ferait sûrement. Il hésiterait, putain qu’ouais qu’il hésiterait, mais il le ferait si elle le lui demandait.

Parce qu’elle est devenue plus importante que lui. Qu’elle l’a toujours été, en un sens, dès qu’elle l’a arraché à un univers dans lequel il a fini par se perdre, qu’elle l’a aidé à se comprendre, à se découvrir ; qu’elle l’a sauvé d’un truc, d’un sale machin, qu’il n’a jamais trop compris. Josef l’aime, autant qu’il la déteste. Qu’elle l’accepte, ou p’t’être pas, c’est comme ça. Et ça fait mal, sous les côtes ; et n’sait pas si l’amour est supposé faire si mal, ou si c’est juste la manière dont ils fonctionnent l’un et l’autre. Le fait est qu’il ne s’est jamais imaginé sans Maritza, depuis qu’on l’a forcé à endosser un partenariat dont il ne souhaitait guère au départ ; qu’il n’est pas certain de vouloir être si elle n’est plus là. Et ça fait mal, si mal ; le cœur lourd, qui fait craquer les os, lorsqu’il y pense ; l’estomac qui s’ankylose lorsque le silence est buté, fardé de pensées acides ; et qu’il se demande quand est-ce qu’elle finira par partir. Se sait immature, se sait marqué par les insécurités. Sait aussi qu’il les aurait tués, ces deux vieux, s’ils l’avaient touchée. Pas seulement parce qu’elle le comprend, ou qu’il l’aime à en crever – mais qu’il a l’étrange sensation qu’elle est sa personne. Pas sa moitié, p’tain, pas de genre de connerie ; son autre, l’alter ego, le reflet dans son miroir. Et qu’en la perdant, Josef n’pourra plus remonter à la surface, déjà qu’il peine à maintenir sa tête hors des flots. Sans elle – à quoi bon continuer ?

Les semelles de leurs chaussures grincent sur le gravier. Les gouttelettes ruissellent sur les visages. Dans l’obscurité, Maritza pour seul repère, les prunelles dardées sur le dénivelé délicat de sa nuque, puis l’horizon, bafoué par l’ombre de leur maison. Imposante ; impression qu’ils devraient s’en méfier ; impression qui se meurt, lorsque la porte s’ouvre et que la chaleur les enveloppe. D’un mouvement du pied, Josef referme le battement boisé dans son encadrement, tend le bras en arrière afin de le verrouiller ; geste devenu automatique, qu’il n’a pas besoin de voir pour s’en assurer. Home, sweet home. C’est pas si mal, il se dit, c’est pas si mal. Pas si mal – surtout en considérant Maritza de ses yeux tendres, en la voyant hésiter ; et lui, les pieds sous lesquels une flaque se forme et s’élargit, qui attend. Ne bouge pas, Josef – ni lorsqu’elle se rapproche, la chaleur de son corps venant soigner son épiderme, ni lorsqu’elle arrime ses mains à ses joues, après avoir scellé leurs lippes. Le soupir ravalé, sa main s’accroche à la nuque de Maritza, le bout des doigts se faufilant dans ses cheveux noirs. Nuque courbée, à la vouloir maintenant, impulsion qui le fait frémir tant la virulence se pare d’un désir trop longtemps avorté – mais ne sait pas s’il saura s’en relever, le lendemain, si elle se détourne une nouvelle fois de lui. Parce qu’il ne sait pas agir lorsqu’ils deviennent deux entités ; parce que la question l’étourdit plus qu’il ne le voudrait bien. Il ne veut pas se sentir mourir, encore.

Les bouches se délient. Le fantôme du baiser accroché à ses babines, entre lesquelles l’air s’extirpe, et ricoche sur les lèvres de Maritza. Soupirs qui lui reviennent dans l’instant, et lui redonnent l’envie d’y retourner. Les regards alignés, les lippes de la télépathe effleurant l’angle de sa mâchoire. Josef déglutit – et ne dira rien, ne pensera à rien. Enfouissant son nez dans le cou de Maritza, à la naissance de son épaule, ses poumons se débloquant, humant son parfum jusqu’à ce qu’il en soit rassasié. Son bras entourant le bas du dos de la jeune femme, contre laquelle la prise se raffermit, afin de la hisser contre lui ; réminiscences qui s’agitent contre ses paupières fermées, lorsqu’il écrase ses lèvres contre celles de Maritza, fiévreux lorsqu’il s’ose à caresser sa langue de la sienne. Le cœur qui cogne, qui le fait se sentir en vie – en vie, pour la première fois depuis des semaines où le corps n’était plus qu’ombre sur les murs, où rien n’avait plus vraiment d’sens. Salvation qui l'étouffe, qui lui redonne vigueur. A l’embrasser à en avoir les lèvres endolories, à quitter sa bouche pour glisser le long de sa mâchoire, de sa gorge, de sa poitrine qu’il découvre d’une main précipitée, sa langue s’éprenant de sa peau brûlante. A la vouloir maintenant – ici, sur le sol, contre le mur, là où elle le lui demande. Veut l'entendre hurler son nom, le susurrer, le supplier; veut tout et son contraire. A n’pas vouloir se contenir, à pas vouloir que ça se finisse non plus.

S’dit qu’il la retiendra, cette fois,
Qu'il la laissera pas partir.

Pas encore.



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“Well it's cold, cold, cold, cold inside, darker in the day than the dead of night” ☆ ☆ Maritza se sent fatiguée. Les luttes se sont démultipliées depuis quelques mois, à devoir les mener de front, et rien ne semble s'être réellement arrangé en arrivant à Exeter. De la poudre aux yeux, ces premiers jours à se satisfaire du calme factice, du soulagement surnaturel insufflé dans leurs veines. N'a jamais cru en ce genre de baliverne, à ne pas même expliciter la nature profonde de leur don, s'imaginer une connexion neuronale plus développée que la moyenne, ou ce genre d'explication. Et elle est éreintée, depuis quelques temps, à la seule idée de devoir batailler dans sa maison. Au motel, ou ici, rien n'a changé. Devoir combattre son unique allié lui pèse bien plus qu'elle ne pourrait l'admettre, ayant préféré le laisser ronchonner en faisant mine de ne pas s'en formaliser. S'est dit, quelques fois, que si Josef n'était pas foutu d'être mature à son âge, elle ne pouvait rien pour lui. Pourtant, Mari a toujours été assez clairvoyante à l'égard de ses propres torts. Se remettre en question, la première clé pour éviter de répéter des erreurs, et éviter d'en commettre par la suite. Simple fait d'évoluer et pour cela, elle n'avait jamais pu compter que sur elle-même. Tirer des leçons des situations dans lesquelles elle a pu s'embourber au casino, des réactions qu'elle aurait pu mieux appréhendé, du tranchant de son ton décidé ne correspondant pas à tout interlocuteur. S'adapter à son environnement, apprendre à se connaître, et les dégâts seraient limités. C'était probablement vrai, durant un temps, jusqu'à ce que Josef entre dans sa vie. Que l'ébullition de leurs pensées sans filtre, se mette à leur monter à la tête. Et Maritza pouvait se montrer irréfléchie au contact du télépathe. C'est comme ça qu'elle y songeait, en se couchant au petit matin, à Miami. Se rappelle que son coeur se mettait à palpiter à cette idée, tant d'appréhension que de curiosité. Et ça s'était nettement intensifié une fois sur la route, partis à toute blinde dans leur Chevrolet volée, à s'marrer comme jamais à mesure que les paysages défilaient. N'avait jamais autant ri de sa vie, la Soler, ne s'était jamais tant amusée qu'en la compagnie de Meyer.

Et à mesure qu'ils se regardent, dans l'entrée de cette maison, elle se demande, Mari. Si elle n'était pas simplement spontanée, avec lui, plutôt qu'irréfléchie. Si elle n'était pas trop sévère à l'égard de ses battements de coeur désordonnés, à la proximité du télépathe. S'autorise à expirer contre ses lèvres, à la pression de ses doigts dans sa nuque, à se remémorer la course de ses mains contre son corps, plus tôt, y'a ce qui ressemblerait à une éternité, ici. Quand depuis, toutes les journées se sont succédées en se ressemblant, dans une morosité ambiante et partagée. Fuit son regard en suivant la ligne de sa mâchoire du bout des lèvres, avant de se glisser contre son cou, de lâcher un soupir au corps resserré contre le sien. En a les doigts qui hésitent et tremblotent contre son torse, ramenée à sa bouche en cédant, en le laissant mener. Ce n'est pas évident mais pourtant, sans doute que ça l'est. Elle ne sait plus vraiment, quand sa respiration se mêle à la sienne et que ça se saccade, à valoir mille mots. N'a plus besoin de le penser dans sa tête, Mari, quand ses mains viennent s'affairer à déboutonner la chemise de Josef. Pas quand elle a eu envie de lui depuis cette nuit, à le regarder dormir, à le trouver étrangement apaisé, à sentir ses songes pulser contre ses propres tempes, sachant leur sang mêlé dans ses veines. Là que, pour la première fois, elle avait éprouvé l'envie d'être encore plus proche de lui. Comme si ça ne suffisait pas à la contenter. Que, dans une sorte d'expérience étrange, elle s'était demandé ce que ça ferait, de sentir sa peau contre la sienne, de laisser leur corps communier en écho à leurs esprits entrelacés. N'avait pu que s'imaginer la plénitude, le ventre crispé sur ses pensées, agenouillée devant ce divan où l'on avait déposé la carcasse meurtrie de Josef. Et ça la reprend, quand il vient hanter sa gorge de ses baisers, s'y attarde, qu'elle vient d'un mouvement de pied s'extirper de ses bottines, comme s'il devenait urgent d'anticiper la suite.

Et elle aimerait ne pas penser à cet égarement sur la terrasse. Ne pas se rappeler des réminiscences de Miami, venues s'ancrer dans son crâne à l'appel des vagues, à l'union de leur chair. Parce que ce n'est pas ce qu'elle veut, ce soir. Se remémorer la côte, se remémorer le passé, et puiser dans l'odeur de Josef pour s'y transporter. N'y songe qu'à peine, en venant glisser sa chemise le long de ses bras, s'acharner aux poignets jusqu'à ce qu'il s'en retrouve dévêtu. Le souffle encore court, ne peut que contempler ces parcelles de peau nue, les découvrir de mains curieuses, s'attarder plus que de raison sur sa cicatrice. Et son regard se relève, dans le sien, et sans doute qu'elle vient harponner son propre pull, le passe au-dessus de sa tête et le laisse retomber au sol, dans un froissement de tissu. A ses airs décidés placardés sur le visage, quand ses doigts s'emmêlent à ceux de Josef, et qu'elle l'entraîne derrière elle d'un pas déterminé. Et c'est à petit pas empressés qu'elle gravit les marches de l'escalier, l'attire derrière elle, à cheminer dans le dédale de couloirs immaculés pour finalement s'arrêter devant sa propre chambre. En pousse la porte du bout du pied, presque timidement, à se poster de nouveau face à Josef. Prend son temps pour le contempler, de ses yeux bleus qui s'embrasent, à cette mine qu'il arbore, à son torse nu, son abdomen, et Maritza est déjà contre lui, les bras enroulés à sa nuque, les lèvres écrasées sur les siennes, lorsque ses pas reculent pour l'entraîner dans son antre.

Les sent déjà, ses joues qui s'empourprent, à fourrager dans les boucles sombres du télépathe, pressant son bassin contre le sien. On est un, s'accroche à cette pensée réconfortante quand elle bute contre le lit, finit par s'y allonger en l'entraînant à elle, d'ces initiatives fermes dont elle a le secret. Tu m'as manqué, Josef, qui s'échappe dans la chaleur de ses pensées, à l'regarder dans les yeux, reculer encore sur le matelas, jusqu'à ce que son dos bute sur l'oreiller. Et elle le fixe, à attendre qu'il s'invite contre sa peau, à nouveau, réalisant qu'étrangement, elle n'éprouve pas l'once d'une appréhension.
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I wanna grab both your shoulders and shake baby, Snap out of it. ☾☾☾ Ruisselant, Joe ramène ses cheveux en arrière, grimaçant lorsque son épaule tuméfiée exécute un mouvement. Le corps tendu et endolori contre lequel il ramène Maritza – à chaque étreinte, chaque effleurement, elle le soulage de cette crispation qui martyrise ses membres. Elle lui manque, le nez plongé dans le creux de son cou, le matin lorsqu’il se lève, les doigts enfoncés sous son pull, le soir lorsqu’il s’étale de tout son long sur le matelas. En oublierait jusqu’à son nom, s’il n’était pas présent dans les songes de Maritza au sein desquels son esprit se glisse insidieusement ; trouve du réconfort, dans son étreinte fardée d’une tendresse qui n’a rien d’illusoire ; trouve également un émoi partagé lorsque les lèvres se rejoignent de nouveau, que les soupirs se chevauchent, et que le ventre se tend davantage vers son reflet, l’autre côté de la médaille sur laquelle sa gueule est également placardée. Elle n’est pas romantique, elle le lui a dit – et si Josef se perd, si Josef s’oublie, il se souvient enfin, de l’élancement agréable qui lui cisaille ses côtes, et fait vrombir son poitrail, mêlé à l’envie de la ressentir au plus près ; jusqu’à ce que les chairs se joignent, jusqu’à ce qu’elle souffle son nom contre sa bouche quémandante ; anticipe ce qui se fait maintenant évidence, à l’imaginer sienne, à la vouloir contre lui jusqu’à ce que la lueur du matin grignote les persiennes.

Sous ses paumes, Joe apprend le corps, ses moindres courbes, les monts et les vallées, la douleur de la peau qui se farde de frémissements. Dans sa superbe, Maritza l’emporte avec elle, faisant de sa déraison une raison inéluctable au nom de laquelle ils se doivent de sombrer – appréhension grandissante maintenant, de la voir lui échapper, si elle décide brusquement qu’il s’agit d’une imbécilité, qu’il ne vaut mieux pas s’y risquer. Et regarde – regarde, ce n’est pas le cas ; lorsque Maritza s’extirpe de ses bottines, et l’aide à se débarrasser de sa chemise, peau maintenant nue et humide, sous le joug de frissons qui se cristallisent. En retour, elle le découvre. L’explore. Le regarde – peut-être bien pour la première fois, jusqu’à ce qu’elle passe son pull au-dessus de sa tête, pull qui tombe en accordéon à leurs pieds ; petit tas de tissu qu’ils enjambent, doigts entrelacés. Maritza guidant Joe dans les escaliers, d’un pas précipité ; lui dont les yeux ne flanchent jamais, fixés sur la nuque découverte de la télépathe. La gorge nouée, l’estomac balbutiant d’une nuée de vin, l’adrénaline le quittant tranquillement, le faisant dorénavant ressentir tout l’impact de ses gestes contre le bois, de ses mécanismes de survie, cette soirée qu’il a brièvement pensé être la dernière. Comme la fois où, arraché à une conversation, la gueule sur le pavé, l’impact d’une balle ayant percé la peau, brûlé la carne environnante ; n’a pas su, vraiment, qu’il se vidait de son sang, jusqu’au moment où Maritza s’est jetée sur lui, corps recouvrant le sien en une panique évidente, essayant de le relever afin de le mettre en sécurité. Ce n’est qu’à c’moment-là, vraiment, qu’il s’est dit – c’est comme ça que j’meurs, alors. La tronche égratignée par la chute, les membres frénétiquement secoués par son acolyte ; au milieu des balles qui fusent, des hurlements, des injonctions ; c’est comme ça que j’meurs.

Ne s’est jamais senti plus en vie qu’en compagnie de Maritza après ça. Son sang s’étant mélangé au sien en une perfusion bienvenue. Les dons amplifiés, et les idées de liberté se faisant plus pressantes ; chimère jusqu’au moment où la voiture a filé sur la route, le sac plein d’fric dans la banquette arrière, les décibels cisaillant l’atmosphère dans le véhicule d’une insouciance jusqu’alors méconnue. Tout était beau, tout était léger, pendant un temps. Jusqu’au massacre, jusqu’à la peur constante, l’horreur d’être pris et exécuté, l’effroi de sentir l’existence s’échapper de leurs doigts, malgré leurs efforts et la cadence des coups assénés ; la peur de la perdre, elle, qu’il avait fini par aimer.

Peut-être que Maritza le ressent, lorsqu’elle pousse la porte de sa chambre de la pointe du pied, et qu’il s’immobilise. Yeux clairs s’alignant sur les siens, jusqu’à ce que les bras de la télépathe se croisent dans sa nuque, que les souffles se mêlent se nouveau, et qu’il ne se fasse entraîner dans sa chambre. Josef passe un bras en travers du dos de la jeune femme, jusqu’à ce qu’elle se laisse tomber sur le lit, Joe suivant le mouvement qui lui est insufflé. Redressé sur ses avant-bras, Maritza lui échappe, reculant jusqu’aux oreillers sur lesquels elle se tend – sur lesquels elle l’attend visiblement. Le souffle rauque, chaud, Josef la rejoint, sa paume épousant la pommette de sa vis-à-vis, la pulpe de ses doigts se réchauffant au contact de sa peau. Colle son front contre le sien, nez venant frôler celui de Maritza, profitant de ce moment d’accalmie ; où la vie, enfin, reprend le sens qui semble lui manquer parfois. Inévitablement, que son pouce retrace des arabesques sur sa joue ; même s’il la veut, même s'il la prendrait ici, maintenant, si elle le lui demandait ; il se réinvente, d'une patience qui ne lui ressemble en rien, le besoin que les pensées s’alignent, s’entremêlent et se parent d’un sens adéquat. Qu’elle comprenne qu’il est sien. Romantique, Joe – mais douloureusement réservé, au point où les mots s’effilochent lorsqu’il veut les penser. Je les aurais tués, s’ils t’avaient touchée. Doucement, son front s’écarte, alors que ses prunelles bleutées harponnent celles, plus sombres, de Mari. And when I say I don’t care, of course I do, I clearly do. Tu me manques. Dans les pensées que ça s’articule, ça se pare d’un tonnerre d’émois. J’aimerais que tout soit plus facile.  Parce que rien ne l’a été depuis que nous sommes arrivés ici,
mais tu le sais déjà.


Ses lèvres s’emparent de leurs jumelles. Sans urgence – car il n’y en a aucune, alors que la pluie s’abat tranquillement contre la fenêtre, sur le pavé, et que les corps humides roulent sur le lit. Les baisers dispersés sur sa peau. Ses mains glissent contre les omoplates de Maritza, alors que son bassin se presse entre ses cuisses. Lentement, tranquillement ; comme s’ils avaient la vie devant eux.


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“Well it's cold, cold, cold, cold inside, darker in the day than the dead of night” ☆ ☆ Cette ville est morte, cette maison est morte, les murs sont insipides, trop hauts, trop larges, les fenêtres trop vastes, sur la grisaille, la mer trop sombre, à l'horizon, les nuages trop opaques. Sa propre chambre lui déplaît, au silence de plomb, à l'ambiance aseptisée. La pluie bat les carreaux et il lui semble à nouveau que le soleil ne se manifeste jamais, par ici. Tout n'est qu'un amas crépusculaire, sempiternel alignement de jours qui se ressemblent. Pourtant, aujourd'hui, c'est différent. Maritza a encore le coeur qui bat fort, et vite, de cette journée imprévisible, de cet instinct de survie en berne depuis des mois, ravivé dans l'urgence. Premier témoin de la détermination de Josef, de cette manière brutale de prendre les choses en main, à ne pas s'alarmer de son manque de finesse et de réflexion. C'est étrange comme ses mains posées contre sa peau, au rez-de-chaussée, pouvaient contraster avec la violence manifestée plus tôt. Celle décelée dans ses méninges, au gré des images projetées dans sa tête, la vision de Rino coincé sous son poing, la sensation de son nez froissé sous des phalanges ne lui appartenant pas. Et puis, cet empressement à défoncer la porte, à les extraire de cette demeure infernale. Et ça lui réchauffe le ventre, de s'allonger sur le lit, de l'observer qui avance sur elle, l'épiderme encore hérissé au souvenir de ses phalanges traînant contre son ventre, ou dans son dos. L'envie ne la saisit pas aussi brutalement que la première fois, quand elle a eu le temps de mûrir à nouveau sur les dernières semaines. D'un regard traînant dans le sien, entre deux journées à s'ignorer, d'une hésitation pendue aux lèvres sans parvenir à formuler une phrase digne de ce nom. Une torture, de le contempler, de le croiser, de sentir son odeur grimper jusqu'à son encéphale, y agiter les souvenirs et lui crisper les reins dans la foulée. Dans le déni, certainement, Mari, à toutes ces reprises, quand ça lui semble évident, maintenant. Le désir qu'elle ressent à l'égard de Josef n'est pas né subitement, dans cette maison, et n'est pas d'hier non plus. Elle ne saurait dire, réellement, depuis combien de temps exactement, mais elle le sait, elle le reconnaît, maintenant. Jouer de retenue a des limites, et peut-être, peut-être, qu'il serait bon de se laisser aller, pour une fois.

Se tend d'anticipation, quand il la rejoint, à écarter légèrement les jambes pour libérer une place entre ses cuisses, un soupir égaré sur le visage du télépathe, quand ses doigts réinventent les contours de son visage. Les sent qui se dessinent, sous son pouce, sous son index, à les retracer mentalement à l'unisson. Jamais en telle communion qu'à ce moment précis, où les pensées s'entremêlent, agrémentées d'un contact physique. Bien des informations, quand l'envers de sa peau trace des sillons incandescents le long de ses vaisseaux, brûlure diffuse qui lui part des tempes pour gagner lentement sa nuque. Et puis, sa moëlle épinière, et ensuite, tous ses nerfs, sa chair toute entière. Et je les aurais tués, s'ils t'avaient touché. La pensée en écho, les paupières fermées au front pressé doucement contre le sien. S'imagine des filaments électriques se disperser entre eux, matérialiser leur don, celui qui lui semble si fort, à cet instant, que rien ne pourrait représenter ce qu'elle ressent, réellement, à communiquer avec lui de cette manière là. En frémit sous son poids, celui qui s'installe contre sa poitrine, et puis, contre son ventre, assimilé lentement mais sûrement, en venant glisser sa paume contre sa joue, dans la même langueur. Les yeux noirs s'ouvrent, harponnent les étendues bleutées qui s'offrent à elle, quand sa respiration semble s'alourdir, ralentir, en exhalations laborieuses, aux réponses formulées. Elle les sent vibrer dans sa boîte crânienne, les émois qui bercent les pensées de Josef, quand les pensées ne mentent pas, pas comme ça. Rien ne l'a jamais été, certainement. Ici, ou là-bas. Miami, ou Exeter. Son lot de déception. Pourtant, quand elle s'attarde à le contempler, il y a bien d'autres pensées qui se mettent à défiler. Les siennes. Qu'elle peine à saisir.

D'abord, elle voudrait lui dire, Maritza, quand les cheveux humides du télépathe se faufilent contre ses joues, à quel point elle le trouve beau. Comme elle les a toujours aimés, ses cheveux longs, ses boucles brunes, lui tombant de part et d'autres du visage. Ainsi que s'est gravée son image dans son esprit, la première fois qu'elle l'a vu. Et c'est souvent ce dont elle se rappelle, de ces contours inconnus auxquels elle s'est attachée, toujours attentive aux détails, à les incruster dans sa mémoire pour bien s'en souvenir. Valable pour tout le monde, n'empêche que ça lui revient lentement depuis que la tignasse de Josef regagne en longueur, ondulations gagnant du terrain dans sa nuque, dans lesquelles elle ne peut se retenir de revenir plonger ses doigts. Infiltre ses phalanges contre son cuir chevelu, les emmêle entre les mèches ruisselantes, à l'attirer à ses lèvres avec plus d'intensité.

Et puis, à mesure que sa bouche caresse la sienne, happe ses inspirations et les lui rendent en expirations fébriles, elle voudrait qu'il le sache. Si ses cuisses se pressent contre ses hanches, que son dos se cambre pour incruster sa poitrine contre son torse, et y étouffer ses battements de coeur, c'est que ce dernier lui fait mal. Quand Josef arrête de la regarder,, de lui parler, qu'elle songe ne plus exister. Ses mains grimpent contre son dos, avant qu'à trop se serrer l'un contre l'autre, Maritza n'ait envie de plus. Bientôt allongée sur lui, contre lui, à ramener ses mèches noires derrière son oreille, quand elle dégringole à nouveau, aussitôt, son souffle se suspend aux lèvres du télépathe, à prendre tout le temps du monde pour le regarder, le bassin ondoyant lentement contre le sien, faussement paisible, quand il n'en est rien. Pas quand ça lui saisit le bas ventre avec tant d'intensité que c'en est presque douloureux. Quand tu t'éloignes, ça me fait mal. Et son front s'abaisse, à laisser ses lippes filer dans son cou, et puis, contre ce torse qu'elle découvre, sans se presser. S'éparpille, lentement mais sûrement, jusqu'aux baisers pressés avec plus d'ardeur contre son ventre, les doigts s'affairant à déboutonner le pantalon, avant de le faire glisser contre ses cuisses. Tu ne t'éloigneras plus de moi, Josef. Le regard dans le sien, à achever de le dévêtir, contemplant son corps nu, pour la première fois, les mains glissées contre ses cuisses. Et je ne m'éloignerai plus de toi. C'est ce qui se promet, les yeux dans les yeux, les pensées dans les pensées, à embrasser son ventre, à glisser ses lèvres plus bas, encore, et achever de le faire sien.
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I wanna grab both your shoulders and shake baby, Snap out of it. ☾☾☾ Il y a eux, et les autres. Perception du monde qui s’aiguise, tandis qu’Exeter se farde de couleurs grisonnantes, et que plus rien ne semble tourner très rond dans ce maudit patelin. Il n’y a que dans les prunelles de Maritza où il lui semble retrouver un peu d’espoir ; là où la vigueur épouse le besoin viscéral de la savoir en sécurité, de la sentir auprès de lui. Il y a elle, et les autres. Les pensées rassemblées se canalisent, et s’embrasent au contact de l’épiderme adoré. Il y a quelque chose de consistant en sa partenaire, un point d’impact qui le fissure constamment mais vers lequel il revient inlassablement ; un attrait, tout d’abord, alimenté par les mois déroulés sous leurs pieds. Les émois qui se décuplent, jusqu’à la nuit de leur arrivée dans la demeure qu’ils ont achetée, là où les ébats n’ont aujourd’hui plus que l’intangibilité d’une chimère. Joe ne se souvient plus vraiment du goût de sa peau parfumée sous ses lèvres, de la texture de son épiderme contre le sien, de leurs soupirs se mêlant, s’entrechoquant, avant que les lippes ne se rejoignent. Le fantôme de ce corps lui échappe, l’aigreur et l’effroi en unique point d’appui comme pour s’épargner d’une éventuelle vulnérabilité. Vulnérable, il l’est, malgré ce qu’il essaie d’insuffler à son caractère – surtout lorsque Maritza se redresse, sur la pointe des pieds, et que sa nuque se retrouve coincée entre ses bras croisés, obligé toutefois de baisser le menton afin de la considérer comme il l’entend ; lorsque les lèvres se frôlent, avant de se joindre, lui arrachant un soupir rupin, dans sa béatitude qu’il se fond.

Le cœur dégueulant, les nerfs électrisant la surface de sa peau moite, il ne prête guère attention à ses environs ; l’œil focalisé sur la silhouette détendue de Pia, redevenue Maritza, sur le lit, contre lequel il se glisse, le bassin se logeant entre ses cuisses. Tout en légèreté, tout en appréhension muette, qu’il se présente ; alors qu’il n’était que précipitation fébrile lorsque les corps se sont joints pour la première fois, quelques semaines plus tôt. L’abdomen tendu, le cœur frémissant péniblement dans sa carapace, ses doigts retracent tendrement les lignes du visage qui lui renvoie un regard plus sombre – prunelle jumelée à l’iris, dans le reflet de ces yeux noirs qu’il se retrouve enfin, qu’il se raccroche à quelque chose de tangible. Les pensées absorbées, leur contour le rassure – viscéralement, que les flammes dansent, se font sentir, à l’amorce d’une suggestion qui lui serre le cœur d’effroi. J’aurais dû t’écouter, depuis l’début. Sa paume s’égare sur la joue de Maritza, son front rencontrant le sien ; y infiltrant tout ce qu’il peine à formuler, tout ce qu’il songe, sans jamais s’y attarder outre mesure – tout ce qui fait vibrer ses os, et le fait sentir en vie. Il devrait l’écouter, devrait la comprendre ; alors, c’est dans un élan probablement dérisoire de romantisme, le myocarde suffoquant et le souffle lourd, qu’il lui accorde : T’es la meilleure de nous deux. L’aveu passe, entre les regards qui se retrouvent de nouveau, puis du bout des lèvres, qu’il s’évertue à lui faire sentir la bouffée de tendresse et de dévotion qui le dévore, retrouvant les siennes en une étreinte tout d’abord ténue, se complaisant ensuite dans une valse pantelante.

Manifestation de mots qui s’incrustent dans son crâne, Josef les appréhende et les conçoit, les manipule comme s’ils lui appartenaient. Ivre, de ce qui s’infiltre dans ses synapses ; l’un de ses bras se déroulant dans le bas du dos de Mari, la rapprochant inexorablement de lui, le nez enfoui contre la ligne délicate de sa nuque, humant son parfum à s’en écorcher les poumons. Fatalement, Joe disperse une lignée de baisers le long de sa gorge, à la naissance de son épaule. Râle d’aise accroché à ses lèvres entrouvertes, à la sentir se tendre contre lui, le télépathe se contente toutefois de suivre le mouvement qui lui est inculqué. Et s’il se retrouve sous elle, le corps ancré dans le matelas, les draps se froissant sous le caprice de ses membres apaisés par la proximité, ce n’est que pour mieux la contempler. En tout temps, le cœur épris, la cage thoracique se fissurant sous la procession cardiaque, les yeux bleus rivés vers Maritza. Addiction amarrée à sa gorge raide car, sans elle, rien ne lui semble être aussi grisant ; sans elle, l’entité s’effiloche et l’humain redevient exempt d’intérêt.

Ses doigts s’accrochent aux cuisses de Maritza, l’empreinte de ses doigts marquant sa peau et son bassin douloureux se tendant sous le sien, assujetti à ses ondulations. Lentement, les baisers que la télépathe sème sur son corps tracent un chemin de frissons, tandis qu’il tressaille, instinctivement saisi par la langueur de ses mouvements. Le souffle court devient rauque, quand les phalanges s’activent à défaire son pantalon, tandis que les lippes appuient sur la peau tendue de son ventre.

Josef se redresse sur ses avant-bras, son regard harponné par celui de son épouse – et il se surprend à se dire, si seulement c’était l’cas –, le linge immaculé du lit roulant sous ses paumes crispées. Je ne compte partir nulle part. Il lui semble évident de le préciser, alors que les idées pétillent, et que ses yeux peinent à soutenir l’ombre des siens – qu’il veut tout à la fois, et qu’à peine pourvu par les lèvres de Maritza, il s’écroule de nouveau sur le matelas. Mâchoires entrouvertes, d’où les râles s’échappent, son bassin suivant les initiatives qui le maîtrisent, ses paupières se refermant sur la chambre. Les ombres pour seules compagnes, quand il serre les dents afin de réprimer le glas sonore de la félicité qui devient affliction. Reste avec moi. Il n’y a plus que ça, qui trône et se débat derrière le front chamboulé – plus qu’une adoration instable, et l’effroi sous-jacent, qu’il n’est pas en mesure de ressentir, de la perdre. Reste avec moi. Entre deux soupirs, la pensée s’extirpe – se tend – s’évade. Le ventre strié de pulsations, Josef finit par se redresser – appelant Maritza à lui, du bout des doigts, et de ce nom qu’il a, tant à la bouche que dans le crâne. J’ai envie de toi. Plus assuré qu’il ne l’a jamais été, les poumons étirés, son corps lui paraissant trop petit pour ce qu’elle lui fait ressentir, Josef pousse les aveux à s’en brûler la vue. J’ai besoin de toi. La confession éclot, sans retenue, espérant qu’elle le comprenne – espérant ne pas la voir se détourner de lui, de nouveau.


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“Well it's cold, cold, cold, cold inside, darker in the day than the dead of night” ☆ ☆ Jamais, en vingt-quatre ans, Maritza n'est parvenue à se lier à quiconque de manière si sincère. Et ça lui saute aux yeux, quand le corps de Josef vient peser contre le sien, creusant son ventre dans l'anticipation sourde, à se cambrer instinctivement pour aligner ses côtes aux siennes. N'a jamais cru en quiconque, tristement résolue à feindre plus qu'à ressentir, à laisser ses veines cristalliser les soupçons d'émois jamais assez vifs. Reine des glaces assumant de ne rien avoir à offrir, et de ne rien demander à autrui, jusqu'à lui. Parce que Josef était doué, Josef avait du potentiel, et elle ne pouvait qu'être encore plus exigeante avec lui. Sèche et brutale dans ses propos succincts mais efficaces, dans ces plans à mener pour d'autres, avant d'envisager de lui faire confiance. Il aurait suffi d'un rien pour s'y méprendre, confier les projets déloyaux et être décapitée dans la seconde, bien la raison pour laquelle elle ne s'y était jamais osée avant lui. Parce que les pensées ne mentaient pas, pas quand la connexion finissait par s'imposer de manière si implacable, au brassage des carmins. En avait attendu beaucoup de lui, à l'époque, lorsque prendre le risque de se la jouer couple de renégats valait bien toutes ces années en dormance. En attend sûrement toujours beaucoup de lui, d'ailleurs, à l'avoir érigé à ce rang-là, l'estimer bien plus qu'il ne le songe. S'être laissée aller dans ses bras, une fois, mais surtout deux. Lui revenir, aujourd'hui, n'a rien d'un hasard, d'un instant d'égarement qu'elle ravagera d'un nouveau départ. Pas quand elle le sait, à quel point ils peuvent être au même endroit, et être loin à la fois. Comme elle ne le tolérera pas en répétition des dernières semaines, comme ce n'est pas pour rien qu'elle l'a mené dans sa propre piaule, prête à y rester jusqu'à la nuit, et même jusqu'au matin. Parce qu'elle n'est que l'ombre d'elle-même, quand il n'est pas là. S'est dit, depuis leur envol, que c'était parce que Josef était télépathe, le premier télépathe croisé jusqu'à ce jour. Force est pourtant de constater qu'il n'y a pas que son esprit qui lui a manqué, durant tout ce temps à se faire la gueule. Que ses lèvres, son odeur, ses étreintes, sa présence toute entière lui sont devenues nécessaires, insidieusement.

T'as de bons côtés aussi. La phrase roule jusqu'au front, s'infiltre entre leurs peaux, quand l'ombre d'un sourire fait frémir ses lippes, les yeux à nouveau ouverts dans les siens. Tentative de se dérider, quand le coeur s'emballe, que les questions pourraient bien affluer. Toujours à cogiter, en permanence, envisager les diverses solutions aux énigmes qui se posent là, sur son chemin. Habituée aux calculs dans un univers carnassier, elle se le répète, pour elle-même, dans cette parcelle mentale qui lui appartient, que personne n'a jamais été en mesure de creuser jusqu'alors. Josef a Miami dans les veines, comme toi. Elle est inscrite dans son ADN, mais s'il peut être dangereux comme elle, il ne l'est pas comme ça. Josef a Miami dans les veines, parce qu'il y est né, mais tout ce qu'il en a emporté, c'est ce que tu en aimais. Nulle trace du casino et de ses requins, des mains avides quand les siennes sont tendres contre sa peau. Aucune once de menace ou de violence dans ses baisers qui caressent et adorent, l'autorisant à l'évasion pour quelques secondes. Aucune entourloupe dans ces baisers qu'il glisse à sa gorge, tendue en invitation muette à en recevoir toujours plus. Et ça sonne plus fort, dans sa tête, se faufile en dehors de l'intimité de ses tempes pour venir cogner à celles de Josef, en se retrouvant finalement sur lui, le souffle court. On arnaque le monde, mais on ne s'arnaquera jamais, nous deux. Une affirmation quand elle le sonde de ses prunelles noires, ramenant une mèche sombre derrière son oreille, autorisant son bassin à rencontrer le sien à nouveau, avant d'en défaire les vêtements. Sa manière à elle de le dire : y'aura plus de connerie pour te voler ton flingue, si tu ne me mens pas en retour. Sans doute ce à quoi elle aspire, réellement. Pouvoir fondre en lui jusqu'à ce que leurs pensées ne se distinguent plus les unes des autres, connaître une communion qui la chamboulera toute entière, qui lui rappellera ce qu'ils foutent là, dans cette ville. Que même si elle est morte, c'est toujours mieux là qu'ailleurs, parce qu'ici, ils n'ont pas peur. Elle n'a pas peur. Pas peur de mettre l'ébullition méningée en pause, pour se laisser éprouver plutôt que de s'adonner à une délibération éternelle.

Josef ne compte pas partir, et à mesure qu'elle disperse ses égards, elle se le dit : ça lui suffit, de le savoir. Pour l'instant, pourra se contenter d'animer l'immensité de cette bâtisse des grondements satisfaits de Josef, à s'affairer comme s'il s'agissait désormais de les sentir s'imprégner dans les murs, s'y loger jusqu'à ce que les fondations même en tremblent. Que cette maison, avant toute autre chose, comprenne qu'elle est à eux, qu'elle est aux Wilson, leur devienne familière jusqu'à ce qu'ils s'y sentent chez eux, pour de vrai. Encouragée par les soupirs du télépathe, par ses pensées qui lui parviennent en vagues, elle se le dit, Maritza. Qu'elle restera avec Josef, ici, dans leur demeure, et que la nostalgie de Miami lui passera. A beau en être empoisonnée jusqu'à l'os, qu'elle s'en détournera, oubliera les instants où elle pourrait y retourner, attirée à ses racines, aux vestiges de leur adrénaline de manière presque malsaine. Si Josef est là, et qu'elle l'est aussi, c'est que le meilleur de ses années floridiennes peut se résumer ici, qu'elle les a emportées avec elle, comme il l'a emmenée avec lui.

Et sans doute que ça se chamboule à en perdre le rythme de sa respiration, le front relevé, se hissant de manière fébrile jusqu'à le retrouver, enfouir son corps contre le sien, et l'articuler : « Moi aussi, j'ai envie de toi. » Les doigts qui crochètent le soutien-gorge, bretelles tombant le long des bras, abandonné au sol. Et les lèvres qui se joignent, à le lui chanter au gré des caresses de sa langue enveloppant la sienne, le coeur pressé contre son torse, les mains glissées dans sa nuque, ou dans ses boucles folles. N'a jamais eu tant envie de quelqu'un, faut l'avouer, parce qu'elle n'a pas eu envie de grand monde, avant lui. L'intérêt ne semble s'éclaircir qu'à ce moment précis, une fois délestée de sa jupe, une fois nue contre lui, chair embuée de sa chaleur, et qu'elle se sent complète, et qu'elle se sent vivre.

Dans un mouvement frôlant la témérité, aux yeux de Maritza Soler, que sa main vient dégringoler le torse de Josef, jusqu'à atteindre son flanc, caresser la ligne de son bras, emmêler leurs phalanges. Je ne veux pas penser à Miami, c'est trop douloureux. Et qu'elle accompagne la main du télépathe entre ses propres cuisses, l'y abandonne en revenant soupirer entre deux baisers, contre son visage, quand l'esprit divague. Je ne veux pas penser à Exeter. Je ne veux penser qu'à cette chambre, qu'à toi, et à moi, Josef. Pour une heure, pour mille, pour une vie. Car dans le fond, c'est peut-être là le plus important. Pas Pia, pas Joe, pas les Wilson d'Exeter, pas même Josef et Maritza de Miami. Qu'elle s'y perd, quand dans le fond, il n'y a bien qu'elle, et lui.
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