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Ven 15 Jan - 16:59


some more confetti.

--- I'm the kid in the rain, Celebrate the insane. Yeah, never goes my way, Take a shot and fall short. I don't get the support But I guess that's just life. Someone go get me some more confetti, I think I might have hit my peak already. ●● zaja (ic)


Sur la pointe des pieds, Ada colle son front contre l’une des nombreuses fenêtres du manoir. Mains gantées placées de part et d’autre de son visage, ses prunelles s’activent à examiner l’intérieur des lieux. La vitre se pare d’humidité, à mesure que sa respiration s’agite et s’écrase sur la surface glaciale. Merveilleux, pense-t-elle, bien qu’un peu trop vide. Evite de s’y attarder plus qu'elle ne le devrait, trop consciente qu’elle est en train de joyeusement piétiner les fourrés, et les fleurs se trouvant ici et là – et que si les habitants de cette splendide demeure aiment un peu trop les flingues, elle n’est peut-être qu’à quelques secondes de se prendre une décharge de fusil dans le dos.

Il ne lui faut que cet élan brutal de conscience pour s’écarter de la façade qu’elle inspecte maintenant depuis quelques minutes, longeant le mur afin de rejoindre le perron. Ada tire davantage sur son bonnet, recouvrant son front dans la volée, et remonte le col de son manteau afin de protéger son cou des bourrasques hivernales qui se lèvent. Sa coccinelle jaune abandonnée devant le portail, qu’elle est parvenue à passer sans trop de problème – quelqu’un ayant oublié de le verrouiller, Adelaide a lentement remonté l’allée, découvrant avec émerveillement ces alentours encore inexplorés – surprise, et un brin angoissée, en découvrant que le manoir en question était visiblement habité. Immobile, bras ballants. Son téléphone portable dans la poche, prise au dépourvu alors qu’elle comptait prendre en photo d’éventuels phénomènes paranormaux ; c’est ce qu’on lui avait dit, d’où sa présence ici, que cet endroit grouillait de fantômes et que, si c’était ce qu’elle voulait voir, elle devait absolument s’y rendre. Et il ne lui faut que cette affirmation pour se jeter bravement à l’eau. Prête à tourner les talons, Ada avait toutefois pris le parti de continuer à suivre le chemin tracé par les graviers ; comme appelée par l’éventuelle bonté des nouveaux habitants, ou par le simple besoin de n’avoir pas fait tout ce chemin pour rien.

Pour autant, c’est l’aigreur qui lui chatouille l’estomac en se plantant devant la porte d’entrée. L’argent investi dans la maisonnée est certainement d’un montant ridicule – n’ose même pas imaginer, Ada, à quoi les propriétaires doivent ressembler. Vieux, elle en est certaine. Antiques. Une femme avec une rivière de diamants autour du cou. Un homme, éventuellement, avec une canne à tête de corbeau qu’il utilise pour frapper les enfants trop aventureux. La jeune femme déglutit, ses yeux sombres fixant les gravures enjolivées de l’encadrement, avant de pointer l’index, et d’appuyer sur la sonnette. Aussitôt, son cœur chancèle, s’effondre dans son estomac. Le corps devient vibrant d’un supplice particulier, alimenté par la peur flagrante d’un possible rejet.

La propriétaire, Ada l’imagine, ouvre. Bouche bée, l’espace d’un instant. Elle n’est ni vieille, ni ne porte une rivière de diamants autour du cou – et elle est jolie, et semble sensiblement plus jeune qu’elle. Je me demande quelles erreurs j’ai pu faire dans ma vie pour ne pas en arriver là. Il lui faut quelques secondes pour assimiler la silhouette élancée de la jeune femme, et l’accoler à ce qu’elle s’imaginait quelques instants plus tôt.

Elle bredouille, bafouille, perd le fil de ses pensées emmêlées. « Mm, b..bonjour ! » L’exclamation vrille le silence des environs, et le bruit des vagues, au loin, qui s’écrasent sur le rivage. Ada resserre ses doigts avec fermeté et se racle la gorge, toussotant contre son poing fermé avant de le remettre dans sa poche. « Je suis désolée de vous déranger, je ne savais pas que cette maison était habitée. » Deux solutions s’offrent à elle ; et c’est à l’instinct qu’Ada travaille. Mentir, ou dire la vérité – quitte à se faire renvoyer dans ses pénates. Poumons contractés qui se libèrent en un soupir d’aise. « Je suis là pour les fantômes. » Le sourire se fige, et les yeux s’exorbitent brièvement. Ada lève les mains en l’air, les bouge au gré de ce qu’elle dit, « Attendez, attendez, » avant de me prendre pour une folle « Je suis l’assistante du professeur de mythes et légendes à l’université d’Exeter, » la paume vient se poser contre sa poitrine, au niveau de son cœur, « Ada Wheeler, bonjour. » où sont les fantômes ? « Je suis affreusement navrée de débarquer ici comme ça, mais… vous connaissez les rumeurs qui courent à propos de votre maison ? » s’enquiert-elle doucement, en joignant ses mains devant son ventre, ne sachant pas vraiment de quelle manière amener le sujet de la plus délicate des manières ; y en a-t-il seulement une ?

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“Seven devils all around you, seven devils in your house” Cette ville est étrange. Le constat s'est imposé dès les premières heures passées auprès de Josef dans ce motel, en bordure de route. Un parmi tant d'autres, et pourtant. Là, déjà, à regarder les gens déambuler, le rideau coincé entre l'index et le majeur et l'oeil contemplant l'extérieur, Maritza avait immédiatement été saisie d'une impression inexplicable. Peut-être parce qu'à ce moment précis, l'affection prenait ses quartiers dans son corps, ainsi que dans celui de son compère. Grignotant lentement mais sûrement l'esprit de préservation, en réduisant à néant toute expression craintive. Le prétendu couple était pourtant arrivé dans la bourgade avec les bras remplis de terreurs nées de leur fuite, enracinées en eux au désordre de leurs péripéties. Mais, la peur aux abonnées absentes, Mari ne peut se retenir d'y penser toujours plus fort. Cette ville est étrange. Trop, pour qu'elle ne parvienne encore à la comprendre.

Ses doigts, à cette seule pensée, viennent songeusement s'enfoncer dans ses cheveux noirs, redessinent la contusion ayant gonflé contre son cuir chevelu. Ne peut retenir ses pensées de voltiger vers la maison voisine, quand elle abandonne la salle de bain, chemine jusqu'à la grande baie vitrée de l'étage. Porte son regard vers la bâtisse située non loin de la leur, vers Skippy, vers ce soir précisément. Se demande, instinctivement, où Josef lui a dit qu'il se rendait, en quittant la bâtisse un peu plus tôt. L'exige désormais, de connaître les lieux exacts où il compte se rendre. N'a plus peur, Maritza, mais il lui semble qu'après cet épisode, tous deux se doivent d'être très prudents. Aimerait lui demander, parfois, s'il regrette les instants de frissons, les appréhensions, tout ce qui permet de jouer de son intuition. S'il le ressent également, ce grand gouffre qui gagne en importance quand les semaines défilent, les éloignent de Miami. S'imagine que là se trouve les raisons de son humeur en berne, Maritza, à ne plus savoir dissocier le regret d'une existence qu'elle a tenté de fuir depuis l'enfance, et ce que lui inspire Exeter.

Tellement vide, réellement, que lorsque son regard distingue du mouvement au pied de la façade, s'attarde sur l'inconnue piétinant les bosquets que Josef s'est mis en tête d'entretenir, il n'y a aucun sursaut sous sa peau. Scrute ses cheminements, en suivant d'un pas lent, le long des fenêtres. Déambule de salle en salle, suivant les déambulations de la demoiselle, son intrusion dans leur jardin, sans réaliser à quel point elle peut se sentir blasée, là, maintenant. Quand, à la voir rebrousser chemin, la seule chose qui lui vient en tête est destinée à l'époux absent. Merci, Josef, de ne pas m'avoir remis ton arme. Ne sait pas vraiment si elle en aura besoin, quand elle commence à descendre le grand escalier, discernant l'ombre étendue devant la porte d'entrée. Qui se permet de sonner. Aimerait être sur la défensive, l'ancienne danseuse, après l'avoir vu faire du repérage avant de s'annoncer. Peut-être est-ce une cambrioleuse ? N'en a pas la dégaine, c'est ce que Mari se dit une fois la porte ouverte, la main toujours posée contre le battant, la seconde venant se planter contre sa hanche.

« Bonjour. » Répond de son ton mécanique, les doigts qui se délient contre la porte, le cliquetis que fait son alliance sur le bois attrapant son attention. Tu es Pia. Pia Wilson. Et elle tente de détendre ses épaules constamment nouées, ainsi que son expression trop aisément fermée. Se veut d'allure aimable quand les mots de la dénommée Ada Wheeler s'enchaînent, qu'une pensée s'interpose au centre, dans une répétition du mot fantôme laissant Maritza perplexe. L'écoute, l'écoute, sans l'interrompre, en venant croiser ses bras sur sa poitrine, coincer son épaule contre l'embrasure le temps que la demoiselle ait terminé son introduction. Cette ville est étrange. La brunette a pourtant l'air inoffensive, et, d'après ce que la télépathe parvient à faucher dans l'ébullition de ses pensées, honnête. « C'est pour cette raison que vous vous êtes autorisées à détruire nos plantations. » Nulle agressivité, juste ce ton froid qui lui sied bien, cette manière d'avancer des évidences en attendant une réaction, en face. « Je dis ça, je m'en moque. En revanche, mon époux risque de s'en contrarier. » Hausse une épaule, Maritza, en détaillant le moindre mouvement esquissé par la dénommée Ada. « Qu'est-ce-que vous vendez ? » Comme si l'explication ne pouvait se trouver qu'là. Dans un baratin destiné à lui refourguer le parfait attirail du chasseur de fantôme, en la faisant flipper sur sa baraque. Manque de pot, ma belle, moi, je ne flippe pas. « Nous vivons en parfaite entente avec nos fantômes, nous n'avons pas besoin de vos services. »
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--- I'm the kid in the rain, Celebrate the insane. Yeah, never goes my way, Take a shot and fall short. I don't get the support But I guess that's just life. Someone go get me some more confetti, I think I might have hit my peak already. ●● zaja (ic)


Le sourire est honnête, mais le front se plisse légèrement à la vue de l’occupante. Nulle rivière de diamants autour du cou, attitude que la doctorante juge nonchalante à première vue, la détentrice des secrets de la maisonnée se tient dans l’encadrement de la porte. L’air digne, silhouette élancée qui manquerait d’arracher à l’importune un gloussement nerveux, Ada essaie de rassembler ses pensées. Cependant, sa voix manque de justesse. Persuadée qu’elle était, quelques heures plus tôt, sur le point de partir à l’aventure sans se préoccuper de l’éventualité de rencontrer âme qui vive ; et d’âme qui vive, il y en a une et, bon sang, elle a beau être magnifique, elle n’a pas l’air commode. Ada se console comme elle le peut, à se dire que son interlocutrice aurait très bien pu la chasser de son domaine à l’aide d’un fusil chargé. Elle se revoit, une dizaine d’années plus tôt, perdue en campagne – à grimper au-dessus d’une barrière, à retomber de l’autre côté du bois et à voir, au loin, le fermier s’armer dans l’optique de repousser l’intruse qui, elle le ressent encore, était à la fois confuse et mortifiée. Il ne lui a pas fallu plus d’une poignée de secondes pour réagir. Reconnaissante aujourd’hui, vraiment, de ne pas à avoir à se précipiter sur ses pas, à courir en zig-zag afin d’échapper aux coups de pistolet.

La mention des plantations la fait s’immobiliser. Elle m’a remarquée. Comme sujette à un embarrassement si incandescent que ses pommettes se fardent de carmin, Ada aimerait soudainement que le sol tremble et s’ouvre sous ses pieds, afin de l’avaler toute entière. N’aurait pas grand-chose à y redire, et peut-être devrait-elle accepter l’idée que, parfois, le silence a du bon. Ce n’est pas sans esquisser un sourire désolé, qu’elle essaie de se débattre de la bêtise dans laquelle elle a pris le parti de s’embourber. « Oh, pour ça, ne vous inquiétez pas. Ma grand-mère a toujours dit que les fleurs poussent toujours mieux après avoir été piétinées. » Raclement de gorge – tais-toi, tais-toi – qui, après une brève hésitation, dévie sur une explication chancelante : « La terre labourée, et tout…ça revigore. » La tentative n’est pas avortée, et tombe aussitôt, marquée par la moue tirée d’Ada. Pourrait en parler pendant des heures, de ce que sa grand-mère lui a dit, ou ce que sa grand-mère a fait ; des mensonges, bien entendu, pour se tirer d’affaire. C’est drôle ça, d’pas pouvoir s’excuser ; de prétendre ; de se parer d'une explication ridicule afin de repousser l'éventualité d'endosser la moindre culpabilité. La mention au mari (sans doute un très vieil homme, vu la baraque) la fait se tendre davantage, venant se gratter le menton en un geste pensif. « Ah, euh, bah… » Hausse les épaules, Ada, à ne pas savoir quoi dire tant elle n’est plus habituée aux réprimandes. « vous m’en direz des nouvelles, lorsque les fleurs repousseront, encore plus belles qu’avant. Votre mari sera probablement ravi. » Tais-toi, tais-toi.

Ada glisse ses mains gantées dans ses poches, trépigne d’un pied à l’autre, afin de réchauffer ses membres mordus par la brûlure du froid, enfonçant son cou dans son écharpe. « Je ne vends rien, rien du tout. » Elle lui assure, en dégageant ses lèvres de la laine du châle. Elle bat des cils, ne sachant pas si son interlocutrice fait preuve de second degré – ou s’ils vivent réellement en harmonie avant leurs fantômes. Ils sont drôles, ces floridiens. « …avec vos fantômes ? vous voulez dire que vous les voyez au quotidien ? » Mâchoire inférieure qui manque de s’affaisser sous le joug de la surprise – mais Ada réprime tout mouvement, les prunelles dardées dans celles de la jeune femme. Derrière, une ombre passe – vite, si vite, trop vite. Le regard instinctivement attiré, le cœur tressaute, et elle écarquille les yeux ; avant de se dire que cette riche propriétaire se fiche probablement d’elle, et qu’elle vient certainement d’halluciner. De remarquer ce qu’elle rêve de voir. Alors, Ada serre les dents et baisse les yeux. Essaie d’oublier, de ne penser à rien.

L'esprit lui joue des tours,
sinon qu'est-ce que ça voudrait dire ?

Perd peut-être la tête au fond,
qu'ça l'étonnerait même pas.


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“Seven devils all around you, seven devils in your house” Maritza s'emmerde, très clairement. Peut-être bien la raison pour laquelle elle accepte de s'égarer quelques instants à la porte, en se demandant à quel personnage type d'Exeter elle fera face, cette fois. Toute une palette se constitue, à mesure que les semaines défilent et deviennent des mois, alimentant la plus grande des lassitudes. Blasée à vingt-quatre ans, elle s'en serait passée. Avec attention, alors, qu'elle détaille l'importune au minois angélique, mais au regard futé. Elle s'imagine un instant, avant d'aller fouiner dans ses pensées, qu'elle rejoindra bientôt l'une de ces petites cases dans lesquelles les habitants de cette ville peuvent être alignés. Toute une gamme de gris, du plus clair au plus foncé, dans lesquels elle organise les visages qu'elle a pu croiser. Une grande monotonie, parmi tout ce bordel de pseudo-grandes gueules ou des gens-au-regard-vide qui s'alignent dans les parages - à se demander s'il n'y a donc aucune diversité par ici, comme il y en avait à Miami. Si tous ne sont que pâles copies les uns des autres, sans le moindre intérêt à ses yeux. En a connu des truands, hauts-en-couleur, loin de ces bousculades dérisoires lui ayant attiré l'oreille ici, durant ses longues déambulations nocturnes. Des êtres torturés, des êtres bagarreurs, des êtres s'escrimant contre la mort et s'accrochant à la vie, même quand la partie semblait finie. La vision troublée du spectre opaque de ses propres pensées, le point de vue n'a rien d'objectif, mais c'est le sien. Le seul qui compte, réellement, à ses yeux, quand la morosité la grignote et qu'elle craint, à son tour, d'avoir le regard vide.

Parmi tout ce nuancier, il n'y en a que deux qui n'ont pas encore trouvé leur place. Leo, le réparateur à l'esprit effervescent, aux songes lumineux et bruyant. L'homme-de-la-forêt, comme elle l'appelle, même s'il se nomme en réalité Saul, qui lui inspire une certaine chaleur, une sérénité agréable. Deux rencontres pour le moins singulières, et c'est peut-être la raison pour laquelle Maritza accorde une chance à la dénommée Ada Wheeler.

Reste de marbre, pourtant, d'un bout à l'autre de ses explications concernant les fleurs. Peu loquace, toujours cette même expression sur le visage, à se demander si elle ne se serait pas figée. « C'est en général ce que disent les vendeurs. » L'affirme avec aplomb, sachant qu'elle énonce là une ineptie. Ne sait plus trop ce qu'elle raconte, Mari, depuis que ses contacts sociaux sont de plus en plus épars. « Bien entendu, les fantômes sont toujours présents. » Toujours, toujours, dans cette maison, ou en ville, ou sur le bord de mer. Pas un instant où elle n'a pas Miami dans les veines. « On se lève avec eux, on mange avec eux, et on se couche même avec eux. » Dans les bras de Josef, le plus merveilleux de ses fantômes. Un geste machinal secoue son poignet, pour dégager sa manche, poser un oeil sur sa montre. « Vous avez bien peu d'arguments, tout de même. Ils devraient peut-être envoyer quelqu'un d'autre, pour ce qui est du porte-à-porte. » Il n'y a pas d'animosité, juste un constat, aussi froid et vide que ce qu'elle porte sous ses côtes.
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Re: some more confetti (pia)
Sam 13 Fév - 12:11


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Le faciès de la propriétaire reste résolument immobile. Ses grands yeux noirs, surmontés de longs cils, n’expriment rien de plus qu’une lassitude presque mélancolique qu’Ada peine toutefois à correctement définir. Ses sourcils se froncent imperceptiblement, quand les mots s’échappent de la bouche adverse – ne sachant pas si la jeune femme se joue d’elle (et d’une possible naïveté inscrite sur les traits de son visage intrigué), ou s’il s’agit véritablement d’un repaire où les fantômes se sentent suffisamment à leur aise pour s’ébattre en toute quiétude au milieu des vivants. Interdite, l’espace d’un moment, Ada considère la chose ; et reconsidère sa vie. A-t-elle été aveugle à ce qui l’entourait ? A son tour, maintenant, de planter son regard dans le vide, à s’imaginer monts et merveilles ; à s’imaginer un monde nouveau, sous l’impulsion créée sous les paumes de la brune. La perspective d’être entourée, la possibilité même de pouvoir communiquer avec des esprits l’élance d’un regain d’énergie, elle qui n’était alors qu’angoisse de trop en dire – ou, en l’occurrence, sans doute pas suffisamment.

Le revers de son poing droit s’écrase dans le creux de sa main gauche, maintenant trépignant de la jovialité regagnée. « Il faut en parler aux journalistes, il faut en faire un p- » podcast, mais le mot lui écorche la gorge, tant l’absurdité de ses propos lui retourne l’estomac. C’est alors qu’un petit rire l’étouffe, levant la main vers son visage, son index et son majeur pinçant l’arête de son nez. Elle relève la main, yeux fermés, le sourire douloureusement harponné aux lippes entrouvertes. « Vous vous fichez de moi. » Le constat est amer, malgré la ligne profondément creusée dans ses joues. Lorsqu’Ada se redresse, elle comprend qu’il s’agit très certainement du moment précis où elle devrait faire demi-tour, abandonnant sa vis-à-vis à son univers de farces. Elle n’est pas prise au sérieux ; mais l’a-t-elle jamais été ?

« Ecoutez, je suis venue ici parce que je pensais que la maison était inhabitée, Wheeler hausse les épaules et tend les mains vers son interlocutrice – beaucoup trop jeune, selon elle, pour habiter dans une baraque comme celle-ci (mon Dieu qu’elle doit se faire chier), mais ce n’est visiblement pas le cas. » Vague de vulnérabilité qui la traverse alors, qui façonne les mots et les soupirs qui s’extirpent posément de sa bouche, rendue pâle par le froid environnant qui finit par lui mordre les joues, et le dénivelé de son visage redevenu sérieux. « On dit en ville qu’elle, petit mouvement de menton vers l’intérieur de la demeure, est hantée. Lourd passif de meurtres, cultes qui tournent mal, ce genre de délire… vous avez déjà lu The Shining ? » Elle bat des cils, penche un peu la tête sur le côté. « C’est un peu le même style, même s’il me semble que votre maison n’a jamais été un hôtel…et qu'on n’est pas non plus sur le sommet d’une montagne. » De nouveau, elle hausse les épaules. « Je suis curieuse, je voulais voir ce qui s’y trame par moi-même, ce genre de chose m’intéresse...alors non, je ne suis pas une vendeuse ambulante, je suis juste Ada. » Rien d’autre, vraiment.


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“Seven devils all around you, seven devils in your house” Comme une sensation étrange, de sentir ses cheveux contrer la gravité, s'ériger à l'horizontale, tirer sur le cuir chevelu, se faufilant en filaments vers le crâne d'autrui, avant d'y tisser un filet, d'en capturer chaque pensée. En réalité, il ne se passe rien de tel, c'est bien ce que Maritza a pu constater les premières fois où son don s'est manifesté, à tâtonner du bout des doigts contre sa tignasse d'ébène, presque surprise de les trouver sagement rangés contre ses tempes. C'est ce qui se produit au moment exact où Ada Wheeler se présente sur le pas de sa porte, après avoir été surprise en train de pénétrer leur propriété. Maritza furète sous ses méninges, s'y installe. Et ce qu'elle y voit la déstabilise, lorsque c'est son propre portrait qui s'y dessine, soumis à une expression qui ne lui ressemble pas. Pourtant, ce sont bien ses lèvres résolument serrées sur le silence, ou les mots livrés avec parcimonie, la lippe légèrement tombante aux commissures, trahissant un brin d'âcreté, troublant ses airs d'ordinaire impassibles. N'a jamais été très expressive, mais ce n'est pas ce qu'elle découvre dans l'esprit de son acolyte, dans son point de vue totalement neutre, à son égard. Maritza n'a pas l'air froide, ni même intouchable, comme c'était le cas auparavant. Elle a l'air morose, elle a l'air triste, et la claque mentale qui s'assène bouscule assez ses pensées pour qu'elle se taise. Une main est portée à la mèche qui s'hérisse un peu contre sa tête, à gauche, telle qu'elle l'a aperçue derrière les yeux de l'inconnue. S'efforce aussi de détendre ses traits, de battre une fois des cils comme si ç'allait chasser l'ennui perpétuel qui s'y loge.

En face, les émotions sont vives, là où les siennes semblent éteintes. Le contraste est assez saisissant quand, dans son enthousiasme comme dans sa manière de déchanter, sa vis-à-vis est bien plus expressive en quelques secondes, que Maritza ne l'a été depuis des semaines. Et pourtant, cette femme vit ici, de ce qu'elle peut en comprendre dans sa manière de s'exprimer et de penser. Brin de curiosité éveillé, Mari ne l'interrompt pas, lorsque la demoiselle semble de toute évidence parler pour deux. L'écoute avec une attention nouvelle, même. « Comme vous le constatez, elle est bien habitée. » Et sans doute qu'oui, ma belle, je m'y fais chier, tu n'as pas idée. Les bras à nouveau croisés, tendant de dérider le minois trop crispé - elle ne veut plus avoir cet air qu'elle avait un peu plus tôt - Maritza s'invente attentive lorsqu'elle n'a de toute évidence rien de mieux à faire.

« Je ne l'ai pas lu, non. » N'avait pas le temps pour ça, et puis, ce n'était pas vraiment son genre, ces histoires tirées par les cheveux. C'est bien ce que ça doit être, à ce qu'en dit Ada. « C'est ce livre, que vous êtes chargée de vendre ? » Cette fois, l'ombre d'une étincelle se faufile dans les yeux noirs, les rend, pour une fraction de seconde où le brin d'humour se manifeste, perdre de leur carapace impénétrable. « Bien, juste Ada. Vous m'en direz plus sur ces cultes qui tournent mal. » Et Maritza s'écarte, repousse du bout des orteils le battant de la porte pour l'ouvrir entièrement sur le hall d'entrée. « Allez-y, avant que je ne change d'avis. » Hausse les épaules en tournant les talons pour rejoindre la chaleur de la bâtisse, laissant son regard vagabonder sur les environs, comme s'il fallait y déceler quoique ce soit de nouveau. Se demande, Mari, s'il s'agit de cultes qui pourraient être évocateurs pour ses voisins, le souvenir de leur repas lui revenant en tête. « C'est quelque chose qui fait partie du folklore local ? Des activités habituelles, dans le coin ? » Est-ce-qu'à force de s'y faire chier, on finit par inventer des fantômes, et leur courir après ?
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