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 avec mon slip et son couteau. (zakhar)

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avec mon slip et son couteau
camion d’livraison qui bourdonne, camionneur au vocable qui klaxonne, direction du mecton saucissonné entre deux cartons humides, tranche de jambon entre la mie. ça fait pas sursauter, l’ronron du semi, la rogne de jacky de livreur. à force de vivre dans la rue, on a les tympans qui commencent à en zapper les bruits, à s’y habituer bêtement. et cité devient aussi paisible qu’une forêt. darko il troquerait son bord d’parterre pour l’bord de mer. mais v’là que l’gros roublard l’est à deux doigts de foutre deux pieds en dehors d’sa  camionnette, d’venir chercher des noises à la belle endormie qui préfère bouger l’derrière alors qu’il a encore la tête dans l’cul. charmant s’en va en lui crachant mollard sur ses vieilles pompes de taff, lui pointant un gros fuck dans l’tarin comme un stop. y s’dit que ça le changera d’son train-train quotidien et qu’il aura une histoire un peu différente à raconter à madame. histoire d’entretenir la flamme qui doit avoir sale gueule après tant d’années d’mariage.  

l’môme, sa vie elle est binaire. invisible. gênant. pas les deux en même temps. l’un ou l’autre. darko préfère sans doute gêner, au moins on s’occupe un peu d’lui. on lui porte un interêt quoiqu’éphémère, une seconde d’emmerdement qui lui s’fait dire, tiens j’existe. visuellement, pas seulement à l’odeur. premier réflexe c’est d’faire les poubelles derrière la p’tite boulangerie d’où il s’est collé. mais ces bâtards ils ont pris l’goût à la javel. pas les premiers, pas les derniers. alors darko y trace sa route, tape la manche avec son p’tit carton d’misère sans rien réclamer. pancarte qui ment pas vraiment. réfugié politique, pas argent, pas travail. pas d’fautes d’orthographe parce quand même il s’respecte minimum. puis quand il commence à avoir des fourmis dans les jambes, il va jouer de ses mains, d’ses phalanges qui vont plus vite que la musique, qui font tréfiler les dés truqués vitesse grand vie histoire d’pigeonner les baudauds qui passent et qui pensent faire fortune alors qu’darko pense qu’à les enculer dans les règles de l’art à la arsène. ça fonctionne, puis plus trop, puis y s’fait gauler.
alors il arrête.

y a l’néon d’la pharmacie qui scintille un peu plus loin avec les témpératures pour demain. ça va cailler et même s’il lui il a jamais froid, entre ce que son corps supporte et ce qu’il supporte. c’est tout une marge. l’a pas envie d’finir dans la rubrique nécro ou dans une case misère du canard local. y a moins couillon comme façon d’canner. pourrait aller dans un squat mais se dit au dernier moment que ça préfère allez prend des nouvelles du sofa du cousine. enfin d’la tantine qui l’aime bien quand il aime pas comme l’zakhar la traite. une daronne on en à qu’une. bien placé pour l’savoir. v’là qu’il gratte le bus, pour changer, s’crashe devant chez tata, tambourine mais y a pas un rat. alors darko s’tape un cul, attends, parce qu’il à qu’ça à faire de ses dix doigts, vêtu d’sa plus belle cape qualité sac poubelle, d’ses pompes trouées avec les chaussettes qui couinent misère et le jeu du snake du 3310 à l’écran éclaté que lui a offert l’couz.

en parlant du loup, on en voit la queue. l’bon sire qui sort d’une tire conduite pas on sait pas trop qui, sapé comme jamais. alors l’darko il utilise ses doigts pour siffler à en réveiller tout l’quartier, comme on siffle les gonzesses quand on a été éduqué chez les porcelets. « waaah, le style couz’ ! t’es parti piner d’la pingouine? » mecton est pas né ici, ça se sent dans l’accent, dans les mots qui s’écorchent un peu sans en avoir plus rien à taper alors que l’grand dadais imite la marche de l’empereur avec sa cape de batman au rabais. « j’peux crécher sur l’canap c’soir sinon?? sûr que ça f’ra plaisir à tantine de m’voir.  »

 
(c) AMIANTE




Dernière édition par Darko Moroz le Lun 25 Jan - 10:28, édité 1 fois
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L’retour est dur sans qu’ça soit dû à une pipe en bagnole. À peine la portière claquée que l’roi annonce la couleur, il faut pas parler, pas compatir, juste conduire, ne pas nuire.

Aujourd’hui l’monsieur a enterré un corps qu’il pensait jamais pouvoir connaître froid, lui qui ne l’a jamais senti que bouillant. Des promesses il lui en a faites à c’mec, certaines même qui remontaient à un temps où l’Zakhar c’était personne dans cette ville. Des promesses qu’ont précédées l’ascension, de ces mots qui protègent de la violence et du sang tout ça pour qu’on retrouve la pute au corps cœur meurtri, faciès lacéré de bifles en acier plutôt qu’en chair.

C’comme ça qu’il explique son humeur de merde, ça et la tête qu’il se traîne depuis des jours. Pas content parce qu’il a perdu une source de revenus, mécontent parce qu’on a buté un de ses oiseaux sans s’préoccuper de savoir à qu’il appartenait. Rien d’autre qu’il dit à ceux qui supposent que c’est un chagrin d’amour qui fronce les sourcils et serre les poings. On abîme pas la suprématie des rues sales pour un pauvre trou à jus maintenant aussi raide que les planches de son cercueil.

Bah bah bah poker face qu’on se force à maintenir devant les gens qui posent des questions, devant les petites morts qui s’inquiète de la leur, devant Octave qui s’pointe devant une pierre sur laquelle Zak savait même pas quelle année faire graver au mec qui grave les pierres. Bien content que l’taxi-pute ait mis du temps à rappliquer, le sel a eu le temps de sécher sur ses joues. Forcément, l’peu que y’a eu.

Freins se serrent devant maison qu’il espère encore vide de toute présence maternelle. Pourtant il sort pas immédiatement d’la caisse parce que soudain Zak se perd sur un fil médiocre. Ça s’dit que peut-être qu’il nous fait une Octave, inspiré par celui qu’était assez son pote pour se pointer au dernier bye d’un nobody. Puis y s’souvient que l’corps en charpie il l’a vu d’ses yeux humectés d’colère. Que c’est son numéro qu’on a appelé en voyant l’interlocuteur favoris dans l’bigo. Bien capté l’regard des flics qui matent la bête qu’est Zakhar en ayant en tête tout l’cul en sms. Enfin il sort de la voiture sans un son pour le chauffeur, rien qu’une autre pensée encore pour l’fumeur de vie qu’a cassé sa pipe.

Le moustique sur son perron l’voit même pas tant qu’il fait pas saigner ses oreilles avec ses deux doigts mouillés. «T’peux pas fermer ta gueule toi, toujours obligé d’te faire entendre jusqu’à la mère patrie.» Gamin à la langue pendue quand il veut, d’ailleurs bien le stylée du crevé d’souligner l’élégance du bonhomme sans que le concerné puisse déceler l’compliment du foutage de gueule. Holden par-ci, Holden par-là, Zakhar il a une tête comme ça. Pourquoi l’a fallu qu’un cinglé surine son mec, lui qu’avait déjà la tête bien renversée.

« Garde ton anglais d’bouseux dans ta bouche, sac à merde. Et j’suis allé fourrer ton père. »

Il s’permet simplement parce qu’il en a envie, s’est déjà retenu d’dire ta mère. « Ouais ouais, l’canapé c’est ouais. » Pose son cul sur les marches et tapote sur l’cul de son paquet de clopes. L’en propose une au mecton et s’en glisse une autre les lèvres. L’pouce actionne le briquet mais le briquet fait grève. Y’a rien que des étincelles qu’on lui crache à la gueule, alors il secoue il ressaie, il tape contre l’porche comme on violente une imprimante qui dégueule pas l’papelar. Et puis l’ton monte entre l’homme et l’objet et finalement l’briquet cède, donne une flamme moins vivace qu’une demi-molle de facho et Zak l’envoie s’faire foutre sur l’trottoir d’en face, pas avare en jurons.

Si l’cousin veut se la griller, faudra s’coller à la cigarette du cousin.

Encore en train d’se dire qu’Amjad se serait foutu d’lui pour ses fringues, encore en train d’espérer qu’il l’aurait quand même trouvé baisable.

« J’vais te filer une brosse à dents aussi. T’en as une ? J’vais t’en filer une. C’important les dents. Surtout les tiennes, c’putain d’lapin là. »

Y’a l’beau silence de mort qui s’installe un instant.

« Mais du coup, j’suis beau ou pas ? Je rends bien ou j’ressemble à un connard ? »


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avec mon slip et son couteau
trouve qu'il a du style l'cousin, plus que lui il en aura jamais. quoique sûr personne porte aussi bien le k-way sac poubelle que lui dans toute la téci, sûr que comme lui y en a pas deux. y en aura jamais. où ils sont des milliers mais préfère juste refuser d'les voir, parce que la liberté ça s'partage zéro. c'est perso. jusqu'à ce que ça sente la planche pour de bon. darko peut pas s'empêcher d'se foutre de la gueule, comme l'ado attardé qu'on trouve sympa la première fois, lourd la dixième mais c'est la manière du drôle de montrer qu'il apprécie bien les gens, qu'il aime bien l'bonze cousin. à défaut d'se renifler l'fion, on s'claque même pas la bise. pas ça entre mâles. ça évite les accidents, les haleines de mort qui s'prennent pour un trou d'balle, les remarques désagréables, le p'tit menthos glissé en scred.

gargarine récupère la cibiche de rapoustine, phalanges d'ongles rongées viennent pécho la jumelle du babil du pingouin, bisou d'cendres pour allumer la sienne, crapoter comme une vieille merde parce que clopeur irrégulier. y vous cause même pas l'prix des cartouches. puis les gens qui dépannent à croire qu'ils existent plus où tout simplement qu'ils le voient plus. putain d'ratons. « nique c'gros fils deup. » que ça cause du pater, ça sent l'fiel, le seum, la colère. c'est qu'il lui en veux, comme jaja, l'moustique. sans doute d'avoir trop raison mais l'a pas l'âge d'écouter son padre darko, il a pas envie. il préfère s'la jouer binaire, lui il a tort moi j'ai raison.  grand garçon s'étire d'tout son long, guiboles qui dépassent du perron, pas besoin d'être devin pour sentir que y a pas grand chose sous les fringues défoncées, sac d'os crevette qui croque les miettes que l'monde voudra bien lui laisser. puis la panse s'habitude, à force d'avoir que dalle, on arrête de gueuler comme une chienne pour avoir bout d'pitance.

bon seigneur lui offre bout d'sofa qu'à du voir défiler des paires de miches à plus en compter, drôle remercie avec p'tite courbette de la main pour remercier l'bon roi. comme on fait dans la haute-société, encore un truc qu'il a du copier en bavant d'vant la télé cathodique de papa avant qu'il vire chieur complet. l'bon vieux temps. « elles z'ont quoi mes dents. » rhétorique. s'enfonce l'index et l'majeur dans les trous d'sa bouche, relevant la babine supérieure pour faire ressortir les canines v un peu d'traviole qui sorte de sa gueule. s'auto-foutre de sa gueule ça aide à passer l'fait qu'on ressemble pas aux quarantenaire tout refaits de los angeles. y s'marre entre ses babines à la peau rongé, observe l'couz à deux pas. sur qu'entre les gens y en a un qui passe pour le bégé bon à marier, l'autre le bad boy à éviter. mais zakhar trompe personne, surtout pas lui. sait à quel point c'est p'être plus un enculé qui le sera jamais.

« c'est cool, couz. » à plus voir grand monde, surtout la famille on s'rend compte à quel point, même une brosse à dents et un bout de canapé on est pas loin jouir comme la veille de noël quand l'sapin pullule de cadeaux. « vraie question où..? » remarque bien que l'couz y cherche l'approbation, un pouce en l'air, un oui oui. darko il hausse les épaules, l'es pas styliste, merde. « t'veux dire hormis ta vieille coupe de lope? » s'est déjà proposé pour l'couz de sortir la tondeuse et d'lui raser l'boulard, un p'tit côté malabar mais l'zakhar l'a pas voulu. « t'as l'air d'un employé d'banque, couz, l'genre réglo, du genre qui s'fait enculer par l'système. moi qu'pensait c'était l'inverse. tu t'es rangé, t'as trouvé bobonne à troncher c'est ça? c'est tatie qui va être contente. » à force de répondre à son neveu à quel point la chair d'sa chair est un bon à rien. c'est bien la poêle qui s'fout du chaudron.

l'regarde d'un peu plus près, voit bien que y a un truc qui cloche quelque part, que l'zakhar l'est pas dans son assiette.

« j'sais pas t'as l'air triste, s'passe quoi, t'as rayé ta nouvelle paire de souliers? »
supposition, l'en sait que dalle darko, y a pas marqué intello psycho.
 
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Là des choses qu’il essaie encore à avaler, qu’il s’essaie à accepter sans trop y parvenir. Des corps allongés sur une table il en a vu, baisé, pas aimé, moqué, mais jamais l’en avait vu dans une morgue. Là où tout est froid et personne n’est roi, pas même lui, dans la cour d’une reine prête à faucher les champs d’blés les champs d’vies. À qui la faute, à qui la cause qu’il se disait en regardant le cadavre pas beau pas chaud d’ô la pute adorée. L’est bien restée deux bonnes minutes à l’mater comme ça, bien plus qu’il n’a jamais donné à personne d’inerte, puis la meuf lui a sonné les oreilles au bout de la cinquième, sixième, pour savoir si ça allait.

Zakhar il a demandé de se grosse voix à avoir une minute seul avec lui, rien qu’une, au moins une. Elle a accepté et c’est alors qu’il s’est approché de la table. Là entre quatre murs, lui bientôt entre quatre planches, l’a cherché du bout des doigts, qui d’une phalange ou d’une main. Tactile bien docile qui lui glace le sang parce que le sang est glacé. Zak l’avait jamais touché un cadavre comme ça, et c’est froid, c’est très froid, c’est trop froid. On dégage vite la main parce que c’est insoutenable de voir un corps baisé par la mort, ou plutôt c’est insoutenable de voir ce corps jamais plus baisé par la vie.

Peut-Être que dans cette pièce, pendant la minute ou deux qu’il y a passé dans le silence d’une baise sans plaisir, il a pleuré. Laché une larme, eu une poussière dans l’œil ou juste posé un baiser sur les cheveux du mort, là où la bouche sentirait par la froideur d’un amant parti.

Ou peut-être que tout ça c’est ce qu’il aurait fait si. Y’a que lui et le macchabée pour le savoir.

Darko sort l’endeuillé de ses pensées morbides alors qu’il a de nouveau l’bout des doigts bien froids. Clope entre deux phalanges il crache l’air chaud dans les paumes. « J’te dis, prends soin de tes dents et peut-être que la fée des dents passera déposer quelque chose sous ton bout d’carton ou quoi », qu’il dit sans vraiment se soucier du ton qu’il emploie. « Par contre si un jour elles tombent toutes, je t’embauche direct, c’pratique pour les pipes », coup d’coude dans le flanc sans pourtant d’sourire sur ses lèvres, alors finalement l’geste semble méchant. « t’façon je sais même pas si la génitrice rentre c’soir, en fait je sais pas ce qu’elle fout mais y’a des soirs elle disparaît. c’bien, c’est plus calme. »

« J’utilise pas l’art de la rhétorique avec un trou du cul comme toi, alors ouais c’est une vraie question putain », petit à petit empereur en carton monte sur cheval devant l’super-marché, celui qui donne l’impression de royauté pour deux sous.

Irritable.

« Ma coupe de lope ? Mais ferme ta gueule, putain t’as plus de gras dans tes cheveux que sur tes côtes et tu m’parles de mes cheveux ? Sale con » Y’a bien un soupir presque inaudible qui se crache d’entre ses lèvres sans lui demander son avis, mais l’est coupé par l’autre qui enchaîne tout fier. « J’sais même pas pourquoi j’te demande à toi... Mais j’suis si peu baisable que ça ? »

S’est rappelé d’une fois où l’a dû mettre un costume et Holden s’était faite toute salope devant un business-man pareil, quand les autres aussi l’comparait à un pingouin sans s’faire entendre par peur du courroux. Que les bouclettes pour le trouver beau gosse, alors s’était dit qu’faire plaisir à un mort comme ça c’était pas compliqué, pas sorcier. Mais l’est pas bien à l’aise, l’est pas du tout à l’aise comme ça.

Puis un et un deux, deux et deux quatre, à la fin du compte Zakhar s’trouve comme un con. Entre la pute assassinée qu’il a pas pu protégé, l’amant qu’il pourra jamais plus baiser, puis ce costume à la con que personne veut complimenter à part le bel ange.

« Parce que d’habitude j’respire la joie de vivre peut-être ? » Sait pas quoi dire le bougre, trop perturbé qu’il est par l’atmosphère qui s’fait pesante. Se mettrait à pleuvoir qu’il serait pas surpris. Journée de merde, journée de perte. S’laisse tomber sur le porche, maquereau qui regarde le ciel en recherche d’une bouclette, rien qu’une, au moins une. « J’suis allé enterrer un pote aujourd’hui, ‘fin un de mes gars, enfin une pute quoi. Et comme tu peux te l’imaginer c’pas la fête foraine, quoique vu à quel point tu t’fous de ma gueule là, eh bien c’est plus gai dans un cimetière. »

Tend son presque-mégot au cousin. « Tiens, finis-la j’en veux plus. » Crache une dernière fois la fumée vers les célestes, parce que grand poète qu’il est s’imagine que ce quelqu’un va sentir son haleine de là-haut. « Un cul en moins à mettre sur l’trottoir, une bouche en moins à bai… »

Finit même pas sa phrase, la laisse s’évanouir dans l’espace. Peur que ça fasse trop gay.


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l'a l'air d'humeur à la bagarre l'zakhar mais darko il a pas envie de s'prendre la tête avec son cousin le seul qui lui prenne pas la sienne et qui l'considère un minimum dans cette ville d'enculés. puis il passe bien assez d'temps à s'battre tout les jours que ce fils deup de barbu dans l'ciel il a fait l'monde. si il a mis sept jours pour le faire, visiblement il s'est toujours pas lassé de baiser darko un peu plus chaque jour. l'môme tire sur sa clope de sorte à qui la crame par les deux bouts. ça réchauffe l'coeur autant que ça noircit les poumons. crever d'un cancer au lieu du froid ça serait quand même l'dernier gros fuck qui pourrait faire à cette bonne vieille terre, une pointe de sarcasme sur ses ratiches de lapereau. « t'veux te battre bande-mou? » que ça ponctue en quelque injures russes qu'il aura pas trop d'mal à piger, l'coup d'épaule qui cherche de toute façon pas à lui faire grand mal. pas avec la carrure de crevette qu'il retournerait grand monde à part son bout d'carton sur l'trottoir.

« j'sais pas, t'as cru que j'tenais un registre à chaque fois que tu trempes ton zob dans un gus? » puis toute façon l'aurait sans doute pas assez d'papier pour tout noter. ça compense avec lui pour laquelle sa seule amoureuse c'est sa main gauche un peu tristoune. darko l'a la gueule des bons jours quand y s'doute un truc que zakhar il a celles des mauvais jours. pourquoi? comment? mystère. c'est pas son psy mais l'avantage de la mifa c'est que lui il peut tendre l'oreille et c'est gratuit. oursins dans les poches du russe l'remercient sans doute. puis c'est pas comme s'il l'drôle il avait autre chose à faire de ses dix doigts, avachi sur l'porche, matant les quelques gova rutilantes en train de fouler l'asphalte en passage éphémère. les p'tiots omoplates se lève, écrasant l'mégot nicotine au creux d'sa langue comme l'boloss qu'il est.  

« t'es pas soeur sourire, c'est sûr. » à croire que c'est une redondance dans la famille, qu'ils sont né pour tirer la tronche et qu'une petite risette ça leur arracherait clairement la gueule. « juste j'sais pas, d'hab t'as pas besoin de t'la jouer macho gueulard pour paraître bonhomme, là on dirait juste que t'as l'air d'un guignol triste. qui sait pas trop ce qu'il branle avec le reste de sa vie. » ça change du bonze assuré, celui qu'on à l'air d'envier de tout les côtés, l'business man qu'on s'prend à rêver d'être. darko s'mord les babines à la confidence, doit avouer que c'est pas gai, même pour un mec qui vit dans la rue. mais l'a l'expérience pour relativiser les choses, mettre un peu d'baume sur les plaies alors qu'il lui termine son mégot sans plus d'effort. « c'pas cool mais c'est les risques de métier que tu m'as déjà raconté. » soupir, kiffe pas des masses la pesanteur de la conversation. « après dis-toi que ton gus il a un joli cercueil, une belle stèle puis surtout il a un vieux mec qui continuera à penser à lui malgré qu'il soit plus là. la mort dans la rue c'est la pire, y a personne pour avoir une p'tite pensée, tu vis comme comme tu crèves. tu t'fais gommer. »  

regarde la gueule du couz, aime pas l'terme qui s'en dégage, à envie d'réchauffer la conversation tout comme son cardiaque de pierre qu'à pas l'air d'être plus jouasse. « puis tu pourras lui apporter des fleurs de temps en temps, il s'ra content. parce me doutant du vieux fils de pute que t'es, t'es pas du genre à passer chez l'fleuriste pour tes employés. » faut s'détacher, faut s'détacher qu'il a pas arrêté d'lui causer le mac mais il a pas l'air d'être détaché, c'est plus la corde au cou qui a l'air d'l'étreindre. « allez tire pas la gueule, t'en trouveras d'autre. puis si c'est juste une histoire de pognon, t'sais ce qu'on dit, une de perdue, dix de retrouvées. »  

 
 
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The Black Parade
- you're dead and gone -
The Black Parade
damné(e) le : o02/05/2019
hurlements : o2841
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intervention spectrale
friends from the other side
amjad kumar (fantôme) - il a les bouclettes qui dépassent des écorces. un semblant de visage derrière cet amas de branches qui le cache partiellement. le regard braqué sur les deux protagonistes, aspect vitreux et sans émotion, il renvoie une innocence particulière avec ces blessures qui s'étendent sur son beau visage. les joues sont écorchées, à vif, le corps ressuscité, mais sans ce charme de rien du tout qui le suivait de son vivant. il semble observer la scène, spectateur d'un acte qui n'a rien d'anodin, tant il a l'impression d'en être l'épicentre. il part de lui, ce tremblement de terre langagier, alors qu'il n'entend rien de ces balbutiements qu'ils échangent, entre banalités et insultes.
est-ce qu'il contrôle quoi que ce soit ? est-ce qu'il est conscient de ces ondes qu'il envoie vers le téléphone portable de zak ? nul ne le saura. mais l'appareil se met à vibrer, la sonnerie associée au numéro du macabre amjad s'élève. le numéro entrant : celui de l'ombre. son nom s'affiche. amjad kumar. si l'individu répond à l'appel, il n'y aura rien au bout du fil. pas même un souffle, pas même un individu s'étant emparé du cellulaire du défunt.

s'ils levaient les yeux, ils pourraient l'apercevoir. comme la projection d'un vieil écran ; sans toile à l'arrière pour recevoir les mouvements. ils pourraient le voir, mal caché derrière un arbre comme s'il n'était pas le bienvenue dans leur échange. le téléphone sonne toujours ; quelqu'un va-t-il décrocher ?

membres concernés : @darko moroz et @zak akhmatov

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Comme bien souvent Zak il entend sans trop écouter, il tend une oreille qu’il compte pas forcément rendre en paroles bien sages.  L’attention sélective, l’intention timide, pourtant c’est le cousin qui parle, qui use la salive pour une gentillesse maladroite et pudique. Y’a bien des mots qui parviennent jusqu’au cerveau, l’temps de chercher quoi répondre à ça le reste se perd et puis on se remet vite à penser au cadavre à peine en terre.

« T’aurais bien que ça à foutre de compter le nombre de mecs que j’remplis du mien, va ». Pour sûr que parfois il se demande ce qu’il peut bien faire de ses journées le jeune cousin esseulé. Y’a quoi donc à faire dans une ville comme Exeter, à part attendre la mort et la voir passer en gova déglinguée sans qu’elle ne s’arrête, parce que même elle veut pas des carcasses en bouts d’os. « J’peux pas être sœur sourire et frère maquereau au même moment, cousin. Puis maquereau ça rapporte plus que ratiches à l’air libre. » Toutes ces secondes là passées à lui répondre elles se font dans un monologue de regard, parce que Zak cherche pas celui de Darko. Veut croiser les yeux de personnes que ceux d’un regard vide et mort. À se frotter les grandes paluches pour oublier qu’elles peuvent plus dicter conduite à la pute.

« Les risques du métier les risques du métier… T’sais je me fais pas d’illusions, j’suis pas complètement con, j’me rends bien compte que je suis pas en haut du panier des patrons les plus cools. Friendly, tout ça. Mais à chacun j’dis que je les protège tout ça pour que j’en retrouve un à la morgue », qu’il dit tout penaud. La déception dans la voix parce qu’il sait qu’il a merdé, d’abord en s’rendant pas assez disponible pour veiller sur l’Holden, ensuite parce qu’il est pas censé s’foutre dans un état pareil pour lui. Un pédé-g il comble l’absence quand une place se libère, peu importe si la liberté l’est auto-infligée ou non. Qu’est-ce qu’il en a à foutre, y’a bien que le bif qui change pas dans vie. « T’as pas peur d’te faire oublier toi ? Toi quoi que personne connaît je veux dire, dont tout le monde se fout. » »

« Enfin, j’dis ça avec mère on viendrait sur ta tombe, hein. Enfin si ton père la paie et tout, tu sais. »

Tape sur les épaules qu’est bâtarde au possible. Compassion indisponible pour le moment, Zakhar trop occupé à penser à son propre malheur, à se faire unique acteur d’un film que personne veut voir, dont tout le monde se contrefont. Pauvre maquereau pleure la perte d’un possible amoureux et puis c’est tout, le monde autour peut bien brûler, non mais tu te rends compte une peine de coeur quoi.

Au moment précis où il dit ça l’téléphone se met à vibrer, ni une ni dieu Zak il répond sauf que non parce le nom affiché l’interpelle.

Y’a un mort qui l’appelle.

Trop soudainement les pensées se bousculent et tantôt il pense à une farce, tantôt à un vol de portable, tantôt à l’Amjad qu’est pas mort ni rien juste planqué quelque part et l’maquereau il aurait besoin de lunettes.

Trois sonneries font vrombir le bigo, scruté par les billes inertes d’un rouge qui voit rouge, ou plutôt pas très clair, complètement flou. Silence entre les deux hommes, ou bien trois.


« Holden ? » qu’il finit par décrocher.

« La con d’ta race Holden ramène ton cul fissa ou j’te le démonte sec c’est compris ? Dépêche toi de revenir, j’suis là je t’attends, allez grouille putain »

« J’vais pas me répéter, fais pas l’gamin »

« Y s’passe quoi j’ai dit quelque chose qui fallait pas ? Allez viens m’en parler je t’écoute fais pas l’enfant putain »

Et d’un coup d’un seul Zak il se rend compte du monologue, et d’un coup d’un seul il se rend compte qu’à côté de lui y’a quelqu’un qui l’écoute ce monologue.

Il trouve rien d’autre à faire que renifler la morve qui coule en même temps que les larmes, mutiques, pudiques.

Mais le téléphone il le pose délicatement à côté de lui, sans le raccrocher. On sait jamais.

« J’pète un câble cousin. »


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