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 walk through the fire (ambrose)

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" we walk through the fire "
i'm always wondering if it's ever gonna end, i can feel it in my bones, i can feel it in my bones standing in the dust of what's left of us, i can see you in my soul, i can see you in my soul. we walk through the fire, is there a way out ? (www)

La vulgaire impression d'être trimballée de portes en portes. Pas vraiment son genre, à Lucy, de suivre les indications. Mais bon, à défaut d'avoir une autre piste. S'dit déjà qu'après ça, elle abandonne. Pas taillée pour l'endurance, préfère le sprint. S'est sentie mal à l'aise, à déambuler dans les avenues aux haies mieux taillées que n'importe quelle coupe de cheveux. À affronter le regard des passants, au volant des poussettes trois étoiles, à laisser glisser ses yeux sur les belles bagnoles comme pour les rayer d'un seul regard. Clairement pas à sa place, dans c'quartier, sa casquette vissée au sommet du crâne, le regard hargneux. Son enveloppe coincée sous le bras, à ruminer qu'est-ce que tu fous là en boucle comme une chanson dont on ne peut pas se débarrasser. Se répète l'adresse donnée par la psy. L'instinct lui dit qu'elle va pouvoir en apprendre plus sur ces virements désobligeants qui l'enfoncent toujours un peu plus dans la honte au fil des années. Et Lucy, elle n'aime pas trop, avoir honte. Vivre aux crochets d'une association d'mes deux, pas pour elle. Mais l'instinct, ça trompe rarement, surtout pour elle. S'arrête devant un immeuble trop chic, à lever les yeux au ciel, renfrognée. Grimpe les marches sans avoir réfléchi à ce qu'elle allait bien pouvoir prétendre. A eu d'la chance avec la psychologue, mais elle sait, Lucy, que la chance n'est pas éternelle et qu'il faut la provoquer, qu'rien n'est jamais gratuit et cet argent sale, bien pour ça qu'ça la dérange, au fond. Et toute aussi démunie d'idées qu'elle se retrouve devant la porte, à devoir encore improviser, comme si c'était la seule chose qu'elle sache bien faire. Et sans tergiverser plus longtemps, qu'elle frappe quelques coups à la porte et abaisse la poignée. Merde. Fermé. En même temps, p't'être qu'on entre pas comme ça chez les gens, qu'elle se dit. Mais bon, le culot lui a sauvé plusieurs fois la peau. M'sieur Rivers... et qu'elle se penche pour lire le nom sur la plaquette métallique, quand elle ne l'a pas retenu entre les lèvres de la psy, ... Ambrose, qu'elle peut pas se retenir de pouffer dans sa manche, quel nom à la con, l'aurait dû porter plainte qu'on l'ait appelé comme ça, clairement la honte. À quoi peut-elle bien prétendre se faire passer, cette fois ? Pense bien à mentionner la police, un quelconque grade ultra important quand elle sait qu'sa voix la trahirait sûrement. Qu'même si elle se peint des airs plus assurés, qu'son timbre garde l'empreinte de la jeunesse.

Mais quitte à y aller au culot, autant l'faire jusqu'au bout. Enfonce son doigt dans la sonnette en le gardant appuyé dedans bien trois longues secondes. C'est l'contrôle fiscal, qu'elle baratine d'une voix plus forte, l'oreille collée à la porte pour tenter d'entendre quoi que ce soit qui trahirait une présence. P't'être qu'il n'est pas là, mais Anubis gratte à la porte, dans un grincement muet, et ça lui arrache un sourire revanchard. Si vous n'avez rien à vous reprocher, c'est l'moment d'ouvrir, Monsieur Rivers. Gronde doucement, impatiente, à tambouriner de nouveau sur la porte. Et ça sert à rien d'arracher les tableaux des murs, j'le vois toujours, j'vois tout, qu'elle le prévient, comme une menace inconsciente. Comme si elle s'y connaissait, à arracher sa casquette pour la coincer dans sa poche arrière, s'arrangeant ses cheveux en bataille, peut-être pour avoir l'air plus présentable. Colle front sur l'œil-de-bœuf de la porte, son iris le dévorant tout entier quand elle n'discerne clairement rien de l'intérieur, mais ils font souvent ça dans les films - au pire, il pourra lui détailler toute la cornée, avec cette vue. Se décale, croise les bras, un air plus dur sur le faciès. Patience qui s'égrène comme le sable d'un sablier, quand elle n'est plantée là que depuis moins d'une minute pourtant. Mais Lucy, on n'la fait pas attendre. Et puis merde, qu'elle se dit en tambourinant sans discontinuer, à se mettre à déblatérer à la vitesse de l'éclair : On ouvre la porte maintenant ou j'gueule dans le couloir qu'vous m'avez violée, M'sieur Rivers, et p't'être que vos voisins auront l'doute, parce qu'on a tous des secrets, vous savez, d'ceux qui intéressent bien les journalistes, d'ailleurs je les ai appelés, ils sont déjà en bas d'votre appartem... Sûrement qu'elle perd l'équilibre avec brio, appuyée de tout son poids contre la porte, quand celle-ci se dérobe d'un seul coup.




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Dernière édition par Ambrose Rivers le Dim 2 Jan - 17:10, édité 1 fois
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" we walk through the fire "
i'm always wondering if it's ever gonna end, i can feel it in my bones, i can feel it in my bones standing in the dust of what's left of us, i can see you in my soul, i can see you in my soul. we walk through the fire, is there a way out ? (www)

Certainement que le tambour de son poignet contre la porte couvre le son de sa voix. Pas important, clairement, quand celle-ci s'ouvre enfin et qu'elle bascule vers l'avant. Faut dire qu'elle s'attend pas forcément à être esquivée de la sorte, quand y a que le sol qui s'annonce, les bras qui battent dans l'air, accrochant le pan de son pantalon pour essayer de freiner sa chute, qu'ça marche pas tellement et qu'elle se réceptionne à moitié sur la joue et sur son autre coude. Grogne, tête sur le côté, à avoir envie de planter ses dents dans son mollet, à cet abruti, parce que clairement là, il est à portée. Et clairement, elle est vexée. J'ai pas la peste putain, qu'elle gronde en se relevant comme elle le peut, s'écartant de ses jambes comme s'il allait lui foutre un coup de pied. Comme si elle en avait l'habitude, bien plus que d'en avoir peur. Rencontre des iris qu'elle trouve trop dures, quand elle se remet debout sur ses deux jambes, sourcils froncés sans ciller. Baisse les yeux, que ça lui rappelle, et qu'elle le fait pas, Lucy, jamais. S'époussette comme si elle en avait quelque chose à faire de son apparence, à secouer la tête en réprimant l'envie d'lui dire qu'il va le payer. Parce que vu son appart', il a l'air d'en avoir les moyens, le bourge. L'contrôle fiscal, comme j'ai dit, vous êtes sourd ? qu'elle lui réplique du tac au tac sans se démonter.

Elle penche la tête sur le côté, haussant les épaules comme une enfant. Non, personne n'a eu le temps, visiblement. Sourire innocent frôlant l'insolence pourtant, quand ses yeux se plissent à ses prochains mots. Un flic, sérieux ? Maudite, voilà ce qu'elle est. Tout ça n'est qu'une putain d'blague, qu'elle se dit. Après la psy, maintenant le flic. N'en a pas vu assez, dans sa vie, Lucy, des psychologues et des agents de l'ordre. Elle fait mine de se retourner, pour fixer le couloir, et en profite pour repousser la porte qui la nargue, à rester ouverte, comme si même elle l'invitait à se barrer. La pousse pas assez forte pour la faire claquer, malheureusement, qu'elle revient braquer son regard électrique dans celui de l'homme qui la dépasse d'une bonne tête. Peut-être deux. C'est quand même bizarre, à moins qu'vous ayez échangé d'appartement avec celui du bout du couloir ? Cette Grace m'a bien donné le nom d'un certain Ambrose. Sourire grimaçant, quand elle appuie sur les prénoms d'un air dédaigneux. Mais il insiste et elle croise les bras sur sa poitrine, à le dévisager avec assurance. Il pense quoi, avec son ton condescendant, cet abruti ? Qu'elle va l'écouter bien sagement ? Elle se penche légèrement vers lui, l'minois qui se détend. J'vais vous dire un secret, et qu'elle se penche encore un peu plus, se mettant sur la pointe des pieds pour tenter de le regarder droit dans les yeux, à son niveau, vous pouvez bien l'dire deux fois, même dix. Se recule d'un pas, l'air victorieux trainant sur son visage, quand elle s'esquive en s'enfonçant dans l'appartement. Adieu, la porte, qu'elle pense sournoisement. Déambule dans le salon, les yeux qui s'écarquillent un peu, sans pouvoir se retenir de se dire qu'il a bien réussi sa vie, le flic, et elle se demande, Lucy, si lui aussi bénéficie d'un généreux versement tous les mois. Elle m'a dit qu'vous auriez des réponses. Le ton léger, tournant le poignet comme pour vérifier qu'elle ne l'a pas foulé, en agitant l'enveloppe un peu froissée par la chute et la cavalcade jusqu'ici. Alors j'vous conseille de réaliser que j'partirai pas tant qu'vous n'aurez pas répondu à mes questions. Et pour appuyer ses dires, elle se laisse tomber dans le canapé lourdement, comme s'il allait falloir la porter pour l'en déloger. S'doute bien qu'il la virerait d'une seule main s'il le décide vraiment. Lucy se penche en avant, le regard effronté et déterminé, balance l'enveloppe sur la table basse avant de déposer ses coudes sur ses genoux. Allez, monsieur l'agent, on fait l'gentil cinq minutes, ça sera votre bonne action de la journée. Elle affiche un air presque innocent, si seulement elle pouvait totalement faire disparaître la malice agressive toujours présente au fond de ses yeux. Laisse son regard s'égarer sur les murs, les paupières qui se plissent, à minauder avec un petit rire presque enfantin : Sinon, j'vais devoir vérifier qu'vous ne cachiez pas un tableau dans le cagibi. Allez, Monsieur Rivers. J'pourrai bien déterrer des choses pas nettes, sûrement, parce qu'on a tous un cadavre au grenier, pas vrai ? Revient lentement sur lui, d'apparence plus calme, la jambe agitée bien vite calmée par la présence rassurante d'Anubis qui vient s'y coller.




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Dernière édition par Ambrose Rivers le Dim 2 Jan - 17:10, édité 1 fois
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Et sans doute que c'est mieux, qu'il ne dise rien. Qu'il ne demande pas si ça va, qu'il ne tende pas le bras pour l'aider à se relever. Sans doute qu'elle le lui aurait mordu. Affronte son regard, le menton levé pour ne pas lâcher ses yeux clairs, sans parvenir à les déchiffrer pour autant. Hausse un sourcil, le sourire machiavélique qui s'annonce. Ah, ça change quelque chose ? Les mots et Lucy, ça fait sûrement douze, pourtant, elle note. C'qui semble l'avoir dérangé par rapport à cette Grace. Peut-être qu'un jour, ça lui sera utile. Sans bien que pousser les gens à bout permet de les dévoiler. Fronce le nez. Une morveuse ? Manque pas de culot, lui, et certainement que ça lui plait bien à Lucy, avec l'impression d'avoir trouvé un adversaire de taille - même s'il la dépasse, même si elle devrait peut-être courber l'échine parce qu'il est plus âgé, qu'il est flic comme il l'a dit. Mais qu'Lucy, elle s'abaissera devant personne. Elle aurait bien pu se trouver chez le Pape, à cet instant, qu'elle l'aurait mordu aussi s'il avait voulu la relever. Kira, qu'elle répond, perroquet de ce qu'elle a annoncé à la psy quelques heures plus tôt. Peut pas s'vendre, quand elle donnerait bien son nom à des inconnus croisés au détour d'une ruelle mais qu'là, tout son organisme lui crie de rester sur ses gardes. Soutient bien son regard sans ciller, la gamine, le cul vissé au canapé comme si elle allait s'y fondre pour ne plus jamais le quitter. Qu'elle écarte ses bras de chaque côté le long du dossier, prouvant qu'elle est bien, là, à son aise. L'orphelinat, sérieux ? Récupère ses bras, s'appuie à ses genoux pour se pencher en avant, un air sérieux et sévère sur le visage. J'ai déjà demandé, toutes les chambres sont prises, à croire qu'ils sont débordés les pauvres, c'est eux qui m'ont filé cette adresse, en m'disant que j'y trouverai un flic tellement généreux qu'il voudra bien m'prêter un coin de son canapé. S'appuie de nouveau contre le divan, le dos se fondant au dossier moelleux.

Retient l'envie d'lui jeter une grimace bien insupportable, comme de lui tirer la langue, par exemple, en toute bonne gamine qu'on a pas eu le temps d'élever quand il commente ses répliques. S'permet pourtant un rire, le suit des yeux quand il se saisit de l'enveloppe, à étirer ses lèvres sournoisement. Par la fenêtre, carrément ? Font pas les choses à moitié, ici, les flics. Le lâche pas des yeux quand les siens se posent sur le papier qu'il a sorti de l'enveloppe, à se demander s'il ne va pas le déchirer et réduire à néant les seules preuves que quelque chose cloche, qu'elle aurait dû faire une photocopie avant, qu'c'est bien l'original qu'il tient entre ses mains et qu'sûrement dès que sa foutue mère va s'en rendre compte, qu'elle ne retrouvera pas le classeur où elle range toute sa paperasse. Certainement pas à vous, c'est clair. S'penche de nouveau en avant, le regard perçant même s'il ne la regarde pas, à n'avoir pas réagi au nom pour ne pas se trahir. Raté. Oberline. Kira Oberline. Le relevé n'est pas le mien, si jamais. Ou peut-être qu'elle porte le nom de son père, aussi, qu'elle pourrait tenter. Ton neutre et détaché, presque comme si ça ne la concernait pas, finalement. À se demander si la psy ne l'a pas appelé à peine elle a foutu un pied hors de son bureau. Parce qu'elle lui a dit, à elle. Que c'était celui de sa mère. Tout comme elle a pu apprendre que Felicity était la sienne. Sans savoir si ce Ambrose est le père de la psy, un frère, un cousin, un oncle. À voir sa gueule, s'dit qu'il aurait aussi pu faire un lifting terrible et que c'est peut-être même son grand-père. Pouffe discrètement à cette idée, à l'imaginer avec une tignasse blanche qu'il teint tous les mois pour ne pas se trahir. Et elle attend, Lucy, le fessier qui la démange de se relever parce qu'elle a la sensation qu'ce gars ne lui sera utile en rien, mais qu'y a un geste qui la retient scotchée là. Le briquet, entre les doigts de l'homme, qu'elle suit lentement des yeux. Qu'à peine la première étincelle jaillit de la molette percutée, qu'ses yeux se relèvent. Mais pas sur Ambrose.

Elle fixe l'ombre derrière-lui, qui le surplombe un peu, qui se tient debout, les bras ballants. A toujours cette attitude un peu absente, comme s'il avait été arraché à la vie d'un seul coup, en un claquement de doigt. Fixe le vide derrière-lui, les yeux plissés, parce que trop de détails viennent intercepter sa contemplation sur Bobby, toujours là lorsque les flammes s'inventent, d'autres doigts ou des siens. Et que sur ses yeux livides, son teint blafard et sa peau rongée par les cloques, qu'elle note quelque chose de troublant. Qu'les traits du visages lui semblent soudain familiers, et pas parce qu'il la traque depuis plus de dix ans. Mais que la forme du visage et la courbe de son nez, jusqu'à l'arête de sa mâchoire et la forme de ses yeux dont elle ne peut plus définir leur couleur d'origine, y a trop de similarités. De similarités avec le connard de flic qui se tient assis juste devant lui. S'échappe à sa contemplation étrange en se demandant s'il a vu ou s'il est trop observé par ce qu'il lit sur le papier, en espérant qu'ça soit cette option-là qui se révèlera primante sur le reste, un trouble creusant quelques rides juvéniles sur son front. Cherche la présence d'Anubis pour ne plus subir le regard de Bobby, et comme elle ne le sent plus contre son mollet, sans doute qu'elle ne se gêne pas pour se retourner, la gamine. Fait mine d'observer le reste de la pièce, sûrement, mais sensiblement que ses bras se raidissent et que ses ongles s'accrochent à son jeans. Anubis n'est pas parti, ne part jamais, ne partira jamais, parce qu'il lui a promis. Près de la porte, à remuer comme s'il jouait. Et alors qu'il tend le museau, qu'il sursaute comme s'il s'était électrocuté, c'est là qu'elle le voit, l'ombre contre laquelle son tulpa a posé sa truffe. N'sait même pas comment le décrire, silhouette obscure et sans doute que c'est la voix du flic qui la ramène à une autre réalité, dérangée profondément dans ses sens internes, à ne pas savoir ce qu'est cette chose qu'elle n'a jamais vue et que quelque chose lui indique qu'y a qu'ici qu'elle pouvait le voir. À ramener brusquement son minois dans sa direction, un sursaut de décontenancement au fond des yeux qui disparait rapidement, qu'elle se retient de se retourner de nouveau pour mieux le voir, mieux le décrire. Les yeux qui se plissent, la gamine qui semble revenir d'une autre galaxie à cet instant, qu'elle tente de se concentrer sur les mots qui sortent de la bouche du Rivers quand on voit bien qu'ça lui est compliqué. Elle tente de reprendre une contenance décente, à faire mine de chercher ses questions avec soin, le regard de Bobby qui la transperce d'un bout à l'autre. Casse-toi, c'est pas le moment, qu'elle aimerait lui crier. Mais ça fait des années qu'elle ne leur parle plus quand elle n'est pas seule. L'a trop entendu. Dans la rue, sur son passage. Regarde, c'est Luciana la sorcière. A bien saisi, la gamine, qu'elle voyait l'invisible. Et parfois, elle s'dit qu'elle aurait bien voulu, elle aussi, avoir des yeux aussi aveugles qu'les leurs.

Inspire à fond, comme si elle était enfin prête, consciente qu'le silence s'est trop étiré, qu'le trouble a sûrement été visible. C'est quoi, ces virements ? Enfonce son regard dans le sien en évitant de zigzaguer à l'ombre qui se décale légèrement sur le côté et que ça lui arrache un frisson désagréable sur les avant-bras. Felicity Rivers, qu'elle précise, comme s'il était un peu attardé ou qu'il allait nier. J'sais qu'vous y êtes apparenté. J'voudrais savoir pourquoi elle paye ma mère. Lui balance finalement, l'info. C'est pas un secret, après tout. Et si elle veut qu'on réponde à ses questions, doit y mettre une part d'honnêté, sans jamais baisser sa garde pour autant. N'a pas menti, pas totalement. Ce relevé bancaire n'est pas le sien. Et elle pourrait totalement porter un autre nom. Comme les gens normaux.
Ceux qui ont deux parents.

Avec innocence, qu'elle sort son propre briquet de sa poche pour calmer sa tension, l'envie toujours dévorante de jeter un coup d'oeil par-dessus son épaule pour voir si Anubis est toujours avec cette chose. Tourne lentement la tête, ça passera sûrement pour de la patience maîtrisée, quand elle voit les contours de Bobby s'estomper et que dans un instinct qui lui vient du fond des entrailles, qu'elle fait jouer la roulette métallique pour faire jaillir une nouvelle flamme, la maintenant quelques secondes entre ses doigts. L'ombre qui se précise de nouveau, à la garder dans son champ de vision. Lui qui l'a guidé ici, lui qui doit avoir des réponses, et sûrement qu'elle manquera pas d'régler ça avec lui, en privé. En parle aujourd'hui comme d'une vraie personne dans sa vie. P't'être bien ce qu'il est devenu, au gré des années à s'accrocher à sa carcasse. Laisse la flamme mourir, avant de sortir son paquet de clopes, lui jetant un regard qui veut dire je peux ? quand elle ne formule rien et qu'elle n'attend pas de réponse pour en allumer une. La chaleur rassurante, la peau de son pouce plus marbrée et rugueuse, quand sous ses manches on y trouve encore les cicatrices indélébiles qu'on a laissé sur son épiderme. Il fume ou il fume pas, Monsieur Rivers ? Politesse exagérée, quand ça se voudrait presque de bonne intention pourtant, à se coller un sourire enfantin sur le visage. Votre briquet me plait beaucoup. Le regard qui scintille, sûrement la seule chose sincère qu'elle ait prononcé depuis qu'elle a débarqué, quand c'est peut-être le geste simple qui lui plait beaucoup. S'inventerait presque un air séducteur, qui fait pâlir l'innocence sur son faciès, à le fixer sans relâche de la sorte. Dépose son paquet sur la table, avec légèreté, à ne pas ciller quand elle sent la présence de Bobby tourner autour d'elle, à le pousser du bout des doigts vers lui, comme une invitation. Comme un je te donne un peu, et tu me donnes un peu.




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Essaie tant bien que mal de ne pas lever les yeux au ciel à chaque réplique, la gamine. Pressent de plus en plus que l'échange ne va mener à rien, que la psychologue a juste voulu se débarrasser d'elle en l'envoyant chez son frère, qu'elle doit sûrement détester pour lui imposer sa présence. S'dit bien, si c'est ça, qu'elle retournera dans son cabinet pour l'emmerder et arracher toutes les feuilles de sa foutue plante qui a survécu trois hivers. Affronte toujours son regard sans ciller, sans le baisser, se l'est toujours dit, aux baisse les yeux d'Erik que jamais, jamais elle ne les baisserai, devant personne. « Ouais, on dirait bien. » Pour la pub mensongère. N'sait pas à quoi rime cet échange qui ne l'avance à rien, à répliquer coup pour coup comme si c'était un nouveau jeu. Soupire franchement en l'entendant répéter le nom de famille. L'a fait avec le prénom. Il est à moitié sourd ou quoi ? S'agace, à se dandiner sur le canapé pour témoigner de son impatience. Et sûrement qu'elle le lui demanderait si elle se sentait pas clairement déshabillée par son regard trop perçant. A envie d'le détourner, son putain de regard, mais même là, elle ne le fait pas. Heureusement qu'il y met fin tout seul, à ce duel puérile, mais Lucy soupire franchement en le voyant prendre son téléphone. Il est sérieux ? Rien d'autre à foutre que d'envoyer des messages à sa maîtresse, le bougre ? La mine plus féroce, qu'elle ne le lâche pas des iris, comme si elle allait pouvoir trouver un indice qui l'avancerait un peu plus. N'demande pas la lune, putain. Juste une info, savoir si c'est une société trop charitable qui nourrit le portefeuille de sa mère. Pourquoi aucun des deux n'arrive à lui balancer une réponse ? Elle trouve ça exaspérant et sûrement qu'si Bobby n'était pas apparu à l'annonce des flammes, sûrement qu'elle aurait perdu le peu de patience qui lui reste.

Mais elle reste là, figée, à détailler son visage puis celui du Rivers, à trouver trop d'similitudes, à lâcher l'affaire en se disant que c'est sûrement dans sa tête. Peut-être qu'elle est trop habituée à l'ombre, au bout d'onze ans à le trainer derrière-elle comme une ancre qui la maintient dans des abysses qu'elle ne veut pas connaître. « Bah ça aurait pu être une coïncidence, c'pas un nom très original dans l'coin. » Soupire même, en haussant les épaules, son regard revenu se planter farouchement dans le sien. Et les mots qui viennent tordre un sourire malicieux sur ses lèvres quand elle pose ses coudes sur ses genoux en se penchant vers lui. « Non, j'le crois pas. » Penche la tête légèrement sur le côté, comme si elle réfléchissait. « Mais votre soeur pense que vous pourriez répondre à mes questions. » Prend son temps, Lucy, à se rasseoir plus confortablement dans le divan en observant les alentours sans oser se retourner pour appréhender la chose avec laquelle joue Anubis. « Mais si vous remettez sa parole en doute, j'me casse. Bizarre qu'elle ait dit qu'elle, elle n'était pas la mieux placée pour me parler de tout ça, fait-elle en mimant des guillemets autour des paroles rapportées de chez la psy, et ça suggère que vous l'êtes, donc. » Comme si ça suffisait à justifier sa présence imposée. L'avait qu'à pas la laisser entrer ou à la virer plus tôt. Compte pas bouger, la gamine, à bien percevoir qu'il peut lui apporter une réponse quelconque et qu'au point où elle en est, sûrement qu'elle s'en satisfera. Montre les babines aux mots acérés, à n'pas soutenir sa mère quand elle se garde bien l'droit possessif pour la dénigrer, alors sûrement qu'ça la froisse qu'un inconnu se le permette comme ça, sans la connaître. Et sûrement que c'est là que ça tilt en premier lieu dans son crâne mais qu'elle ne s'en embarrasse pas, trop occupée à chercher de quoi rivaliser. « J'ai pas trouvé son adresse, sinon vous imaginez bien que j'me ferai pas chier dans votre appartement d'bourge. » Commence à sortir de ses gonds, à perdre le contrôle, la gamine, en témoigne du débit de parole qui s'est haché, des mots moins bien choisis. N'en sera certainement qu'plus vraie.

Les poings qui se sont serrés autour du briquet pour l'un, sur sa clope pour l'autre, sans s'en rendre compte et qu'elle exhale profondément pour tenter de garder un semblant de calme. Mais de nouveau, ça tique. Le ta mère qui revient sonner la cloche à ses tympans et que ça fait un chemin un peu trop sinueux dans son esprit. Elle plisse les yeux, l'observant avec une nouvelle insistance. « Vous la connaissez. » Et de le dire, que ça lui semble évident, soudain. Si sa mère à lui la connait - du moins, c'qu'elle se dit, pour lui faire des virements chaque mois depuis tant d'années - alors sûrement que lui aussi. Sinon, pourquoi est-ce qu'il la citerait deux fois d'affilée ? Conclusions peut-être hâtives, mal organisées, mais certainement que son sang vif et encore trop jeune lui donne au moins un tempérament sincère quand elle perd contenance. Se met à prêcher le faux pour savoir le vrai, sans savoir qu'il essaie de la coincer aussi. « Hein ? Margaret, ça vous parle, j'vois. » Croise les bras sur sa poitrine, les manches qui glissent sans le vouloir, qu'elle ne s'en soucie même pas, des quelques marques qui ont apprivoisé sa peau comme autant de taches de rousseur. « Et si vous la connaissez, vous savez qu'c'est pas tellement l'genre de personnage dont on peut avoir peur. Elle n'aime pas répondre aux questions, non plus, un peu comme vous quoi. » Pleurer, c'est tout ce qu'elle sait faire. Et les derniers mots qui viennent lui retirer ce qui lui reste de contenance, à obscurcir son regard et tendre les traits de son visage en quelques secondes seulement. Le masque qui tombe, l'envie de lui cracher à la gueule, soudain. Parce que là, ça fait trop. L'a dit d'une façon bien appuyée. Comme s'il savait. Comme s'il savait qu'elle n'en avait pas, de père. L'impression désagréable qu'il sait des informations sur elle sans qu'elle n'en sache aucune sur lui, puisque c'est la première fois qu'elle le voit, ça la dérange fortement. La clope qui tremble au bout de la main, et qu'elle se lève d'un seul coup pour marcher vers une fenêtre d'un pas agité. Lui tourne le dos, échappant ainsi au regard de l'ombre toujours postée derrière-lui. Ouvre la vitre sans se gêner, à jeter la cendre dehors comme si elle avait été éduquée, à la fumer si rapidement que ça lui donne presque la tête qui tourne.

L'échine tendue, la nuque qui se fait douloureuse, parce qu'elle se sent piégée. « J'lui demanderai bien, s'il s'était pointé un jour, » qu'elle crache avec animosité sans se retourner, à conserver sa main libre dans sa poche où elle l'a enfouie pour n'pas qu'il puisse voir son poing serré. Expulse le mégot depuis les étages sans se soucier d'où il va atterrir, pas franchement sa priorité à ce moment-là où la colère menace de déborder. Qu'elle se retourne vers lui, hargneuse, à se planter derrière le canapé pour accrocher ses doigts au dossier. « C'est pas mon nom, vous êtes content ? » qu'elle grogne, des éclairs au fond de ses yeux aussi bleus que les siens. « N'allez pas me rabâcher de ne pas avoir joué franc jeu, vous non plus. » Parce qu'elle devine qu'y a quelque chose. Quelque chose qu'il ne lui dit pas et elle n'arrive pas à mettre le doigt dessus. La mâchoire qui se crispe, le minois qui se retrousse. « Luciana Madsen, enchantée, Ambrose Rivers. » Le ton saillant, à tenter de creuser dans son regard, à toujours ignorer Bobby et son regard vide, à donner un prénom qu'elle ne sort quasiment plus, mais qu'c'est bien l'sien, malgré-tout. « Vous voulez quoi, un portrait détaillé ? M'faire passer un interrogatoire ? Qu'est-ce que ça peut vous foutre, mon nom et ma situation familiale, hein ? » Devient agressive, blessée dans son égo de s'être fait prendre à son propre jeu, mauvaise joueuse certainement. A envie de s'arracher les cheveux - ou de lui sauter à la gorge pour le forcer à parler. Bon, sans doute qu'il la mettrait par terre en une seule claque mais ça lui fait pas peur, à Lucy. En a déjà pris, des claques. Qu'y a pas besoin d'avoir grandi dans un foyer pour avoir eu une enfance dure. « Donc maintenant, vous allez m'dire la vérité ? J'vois bien que vous savez quelque chose. J'demande pas grand chose, putain, juste de savoir pourquoi on nous paye depuis vingt-trois ans. C'est si difficile que ça ? » La requête lui semble légitime, peut-être parce qu'elle est jeune, peut-être parce qu'elle déteste l'idée d'avoir vécu grâce à quoi que ce soit. Soupire, à contourner le canapé lentement d'un pas presque robotique, pour venir y enfoncer de nouveau ses fesses. Récupère son briquet, le fait tourner entre ses doigts par habitude, en patientant. « En plus, vous serez débarrassé de moi. Vous m'dites, j'me barre et vous n'entendrez plus parler de moi, ça vous va, comme marché ? » Lève lentement les yeux pour enfin affronter l'ombre, assurée. Et s'il ne parle quasiment jamais, comme souvent, elle semble presque comprendre ce qu'il se chuchote à travers sa bouche béante, comme un trou noir qui cherche à l'avaler depuis toujours.
Si tu savais.




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Dernière édition par Ambrose Rivers le Dim 2 Jan - 17:10, édité 1 fois
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Penche un peu la tête sur le côté, la gamine, à le dévisager, à se faire violence pour ne pas donner de réponse cinglante aux mots, à s'dire qu'ouais, y a bien anguille sous roche à la façon qu'il a de tourner autour de pot. Qu'si c'était qu'une aumône généreusement donnée, le lui aurait dit d'entrée de jeu, l'aurait pas laissée trainer là chez lui, à hanter son appartement, à le faire chier vu qu'c'est visiblement l'impression qu'elle a. Et tant mieux, qu'elle se dit. Résolue à le pousser à bout, peu importe s'il lève le ton ou la main sur elle. N'a pas froid aux yeux, Lucy, et de plus en plus, le comportement de l'homme rencontré une poignée de minutes plus tôt lui révèle bien qu'il cache quelque chose. Quoi, elle compte bien le trouver. Sourcils froncés, le menton bien haut et le regard qui ne déloge pas du sien. « Qu'est-ce que ça peut vous foutre ? » qu'elle lui rétorque sur le même ton, l'imitant avec un sourire acéré. Tiens, voilà qu'ses occupations et c'que font ceux de son âge ça l'intéresse, d'un coup ? Pourquoi ne lui dit-il rien ? C'est pourtant pas la mer à boire, si ? Les côtes qui vibrent quand son rire vient lui écorcher les tympans. N'aime pas ce que ça annonce, Lucy, sans savoir vraiment quoi exactement. Elle hausse un sourcil, provocatrice, certainement. « J'vous fais chier, comme vous dîtes, pourtant vous ne m'avez pas encore mise à la porte. J'suis pas la seule à perdre en crédibilité. » Le dit comme une simple remarque, quand elle s'dit bien qu'il aurait pu la soulever d'un seul bras et la jeter de l'autre côté de sa porte s'il voulait vraiment la voire déguerpir. Mais que pour l'instant, le flic, il n'a toujours rien fait dans ce sens ni même dans ses menaces de la foutre par la fenêtre. Et Lucy, bien qu'elle le pense capable, ne croit que ce qu'elle voit. Parce que les menaces en l'air, c'est bien beau mais pour le moment, y a rien de cette violence qu'il prétend. Sans doute qu'elle devrait s'en sentir soulagée, en un sens. Sûrement que son habitude du risque et de l'urgence ne l'y autorise pas.

Plantée de l'autre côté du canapé, elle l'observe, dépièce ses mots pour les analyser tout aussi vite, avec autant de perception que son jeune âge le lui permet sûrement. Les yeux qui se plissent, au mouvement qu'il esquisse. Est-ce que c'est là ? Qu'il l'attrape par le col de son haut et l'envoie plusieurs étages plus bas ? Le sourire qui s'annonce sur ses babines, provocation silencieuse, l'air de dire vas-y essaie, mon vieux. Elle prend son temps, affûte ses armes, parce qu'elle se dit qu'y a bien sous l'impulsion qu'il lui lâchera quelques indices. Que s'il faut le pousser à bout pour en grapiller quelques miettes, elle le fera. Pas du genre à abandonner, quand elle lui adresse un sourire narquois. « J'allais justement vous proposer la même chose, Rire sec, à en briser des espoirs de délicatesse, quand elle hausse les épaules, un faux air innocent sur son minois de porcelaine. Vous voulez tout savoir et maintenant, tout vous indiffère, vous vous en foutez, vous n'en avez rien à foutre. Faut savoir, merde. » Les mots qu'elle appuie quand elle réutilise les siens. Plante ses yeux bien au fond des yeux et une seconde, elle ignore le couinement qui l'appelle dans son dos. « Si vous n'savez pas ce que vous voulez, vous avez une psy à votre disposition, profitez-en. » Toujours armée de son sourire comme d'une arme blanche, qu'elle revient s'asseoir lentement dans le fauteuil, à presque s'y étaler, comme pour dire qu'il est confortable. « Moi, j'sais ce que je veux. » Alors j'attends.

Nouveau couinement, cette fois elle tourne perceptiblement la tête. A plus le temps d'observer l'être qui bloque Anubis, crocs dehors, poils noirs hérissés comme le ferait un chat. Les poings qui se serrent, comme les dents sous sa mâchoire contractée. Aimerait bien intervenir, aimerait bien lui gueuler d'arrêter ça, persuadée que cet être noirci qu'elle n'a jamais vu vient d'lui. Qu'il est son fruit, l'fruit de son imagination, et rien que de savoir qu'elle pourrait partager ça avec cet homme qu'elle exècre au fur et à mesure que les secondes s'égrènent, ça l'agace. Pourtant, elle ne fait rien, Lucy. Parce qu'elle le sait, que son tulpa ne craint rien. Parce qu'il n'est pas réel comme les psys l'ont si souvent répété en désespérant qu'un jour elle le comprenne. Pourtant, elle sent sa peur, sa colère, son envie de sauter à la gorge de l'être qui l'oppresse. Et sa colère s'immisce en elle, comme s'il faisait partie d'elle. Parce qu'il fait partie d'elle. Le suit des yeux lentement, sans bouger, sans amorcer le moindre chemin vers la porte. Puis la langue se délie, les mots qui remontent le long de son échine en honte cruelle, ricoche sur chacune de ses vertèbres. Les syllabes qui finissent de glisser, de ses cervicales à remonter en serpentins sinueux jusqu'à ses terminaisons nerveuses. Frisson glacé qui s'arrache à sa carcasse alors qu'elle maintient ses épaules et son menton droits, pour n'pas ciller, pour n'pas lui faire ce plaisir, d'apprendre enfin ce qu'elle redoutait : que sa mère fait l'aumône. Qu'elle vit depuis vingt-trois piges sur l'or d'une autre. Geste généreux, pour Lucy, rien d'autre qu'une misérable honte. Mais il lui a dit. Alors, elle doit tenir parole, n'est-ce pas ?

Lentement, elle hoche la tête avec un « Bien. » crispé entre ses quenottes, réajustant sa veste, le corps qui se lève, le regard qui fixe Anubis pour anticiper le départ. Se défoulera dehors, pas là, pas devant lui. Un pas, puis un deuxième, lenteur calculée alors que le sang-froid est rudement mis à l'épreuve. En passant devant lui, qu'elle relève le menton et percute son regard du sien. Assurée, toujours, sans se démonter, la petite. Perdra pas la face, pas devant lui. « Merci pour votre incroyable collaboration. La prochaine fois, répondez directement, vous vous éviterez bien des minutes désagréables. » Le ton sec et froid, la mine qui se pare pourtant d'un sourire aiguisé alors qu'elle tourne la poignée de la porte pour l'ouvrir. La passer, s'assurant que son tulpa est là et que l'autre l'a laissé tranquille, sans prendre la peine de la même attention à l'égard de l'ombre. Il la suivra, de toute façon, comme depuis onze ans. La porte qu'elle claque dans son dos, les dents serrées, de l'écume au bord des yeux dans le couloir, quand la honte vient se mélanger à la colère.


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