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 take me home (creed)

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take me home (creed)
Sam 30 Jan - 19:25

" take me home "
now tell me : how did all my dreams turn to nightmares ? how did i lose it when i was right there ? now i'm so far that it feels like it's all gone to pieces, tell me why the world never fights fair ? i'm trying to find home (www)

Y en a bien un qui a fallu lui bouffer la main, aujourd'hui. Première fois qu'ça arrive, et pourtant, Lucy, elle n'a pas reculé la main. Elle a affronté son regard, pas pour l'écraser, juste pour l'apprivoiser. Et le clébard a lentement rangé ses crocs. Pensent tous que c'est en les cognant qu'on les dresse, les sauvageons, qu'il faut se faire craindre. Y a qu'à la regarder aujourd'hui pour savoir qu'c'est faux. Et finalement, les chiens marchent pareils. Elle a quitté le chenil y a une petite demi-heure, a pesté contre le gars devant elle à la caisse d'une petite supérette - 'sont toujours lents, les gens, pas possible. Et dans la rue sous le reflet du crépuscule, sans doute qu'elle sourit un peu, sous son air dur et renfrogné. Deux bouteilles sous le bras, accepte l'image que ça renvoie quand elle s'fiche bien de ce qu'ils en pensent, les gens. Le commun des mortels, ceux qu'elle ne regarde même pas, parce que ses yeux sont bien trop souvent attirés par ceux qui n'sont plus là. En croise pas souvent en ville et c'est peut-être ça qui lui provoque une réelle bouffée d'oxygène. Le pas vif, l'énergie toujours à son apogée comme si elle n'avait pas de temps à perdre à se reposer, qu'elle passe la porte du vieil immeuble, esquive un gars qui manque de lui foncer dessus, qu'elle l'insulte quand il a tourné le dos, à grimper les marches en passant une main dans ses cheveux ébouriffés, quand elle dira bien qu'elle s'en fiche, de ce à quoi elle ressemble. Surtout devant Creed. L'a déjà vue dans des états bien pires que ça, s'rassure, toujours, à l'avoir connue depuis ses treize ans, bout d'gamine au regard sauvage, qui venait se tapir dans sa cabane - elle y tient, toujours - avec des brûlures sur les bras et les cuisses, la peur mêlée à la colère ardente imprimées sur son minois. Sûrement qu'elle ne l'avouera jamais, la gamine, quand il est pourtant un repère qu'elle garde toujours dans son champ de vision pour se persuader qu'elle est à l'abri, qu'elle est là, qu'elle existe.

Ne prend pas la peine de frapper à sa porte, y entre comme si elle était chez elle. J'espère que t'as commandé les pizzas, j'crève la dalle, qu'elle lance en s'engouffrant dans le petit appartement, à en faire grincer la porte sournoisement et la refermer derrière-elle d'un revers de pied. Sourcils qui se haussent, les yeux qui viennent se poser sur sa silhouette, elle affiche une moue mesquine. T'as rien foutu d'ta journée ou quoi ? S'approche, dépose les deux bouteilles sur la table avant de venir s'écrouler sur le canapé, à son aise, déjà. Tend les jambes, mimant une grimace de fatigue, avant de tourner la tête vers lui. J'aurais bien envie d'un massage, si tu sais pas quoi faire de tes deux mains. Le provoque ouvertement, avant de jeter un coup d'oeil à son t-shirt et de grimacer. Putain, il bave toujours trop, regarde moi ça, qu'elle soupire avant de lâcher son haut pour s'accouder au dossier du divan, imprimant son regard vif dans le sien. Tu sais, le gros, là, avec sa gueule de chien méchant, d'ailleurs, l'a failli me mordre, c'con. Il est toujours d'mauvais poil, du coup, j'vais proposer qu'on l'appelle Creed. Sourire démoniaque, à en rire sans s'en cacher, provocation facile et gratuite, qu'elle surmonte d'un clin d'oeil en balayant rapidement la pièce des yeux, l'air inquisitrice. Se peint sur son faciès un vent de sévérité. J'déconne pas, elles sont où les pizzas ? J'ai faim, bordel, et j'ai amené à boire, alors t'as intérêt à avoir tenu ta part du marché. Marché qu'elle a imposé elle, mais qu'importe ? Elle hausse toujours plus les sourcils, comme à vouloir les faire s'échapper de son front, l'air de dire alors ?




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Re: take me home (creed)
Dim 31 Jan - 14:56

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“We fly higher than weather, in G5's or better. In anticipation for precipitation, stack chips for the rainy day”  atmosphere

Y’a toujours eu d’ces jours où il ne sortait pas, Creed. D’ces jours où il s’enterrait la tête dans son appart’ ou à la cabane, à tirer un coup avec la solitude. Il était pas d’ces gens trop intelligents qui s’isolaient pour réfléchir, ou d’ces artistes incompris qui s’crevaient les neurones à chercher l’inspiration dans un coin plus vert qu’la sin city du 21e siècle. Oh non Creed lui c’était juste pour s’oublier, pour mettre d’côté son existence pathétique dans des lieux au moins aussi miteux qu’lui. L’appart’ où il végétait n’était pas en reste, d’ailleurs. En bordel, parce qu’il avait la flemme de ranger, d’respirer même des fois. Affalé dans l’canapé parsemé de trous d’clope ou d’bâtonnets d’autre nature, l’éternel ado lézardait la tête en l’air, l’crâne contre le haut du canapé. S’occupait à r’garder les traces au plafond qui semblaient faire la course dans son esprit qui divaguait-vaguait. Sur fond d’musique, comme toujours, parce que c’tait une façon comme une autre d’se remplir la tête d’autre chose que d’la merde sur laquelle il tirait. C’tait rare de le voir sans une clope ou autre coincée entre les lèvres, l’bout parfois jauni à force de tirer, qui s’effaçait dès qu’il s’passait la langue sur les lippes sèches. Les iris verdâtres s’fixaient sur des points imaginaires ou suivaient des trajectoires inventées, pendant qu’les épaules s’agitaient au rythme d’la musique presque enjouée qui contrastait avec son état d’déchet. C’tait son theme song à lui, d’écouter des musiques qui n’allaient pas avec sa personne. Entendit frapper à sa porte, comme un écho lointain dans la caboche, réagit avec une p’tite latence, parce qu’il se serait presque endormi à force de végéter, parce que l’poison dans ses veines l’aspirait vers l’sommeil. Sut qu’c’était pas Lucky Luce, parce qu’elle aurait pas pris la peine de s’annoncer elle. S’leva du divan, l’tee-shirt un peu trop court remontant sur l’bas du ventre. Comme ressuscité, s’dirigea vers la porte comme s’il dansait, soufflant sa fumée au visage de l’importune. « Oui mamie c’pour quoi ? » qu’il demanda d’une p’tite voix fluette presque innocente. Il savait d’avance les raisons d’cette p’tite visite. “Musique, mon petit”, qu’elle lui répondit, prévisible, avec son visage fermé mais ses p’tits yeux expressifs. Adorable qu’il la trouvait, s’excusa brièvement, oubliant la seconde d’après. « Oooooh mamie tu peux commander une pizza pour moi s’te plaît ? Y’a ma copine qui vient, là. » Les p’tites bajoues se soulevèrent en un sourire et les yeux attirés par les commérages, lâchant un grand “aaaaah” intéressé et un peu rauque. Lui sortit un grand sourire entendu et complice. Il l’aimait bien la p’tite vieille du dessus, l’était un peu trop gentille et c’tait bien pratique. Elle repartit une fois l’affaire silencieusement conclue. Fallait dire qu’elle était bien contente qu’il lui ramène d’la bonne came pour soulager les rhumatismes d’la vieillesse qui s’tait installée d’puis quelques années déjà. « Eh oublie pas la sauce piquante mamie ! » qu’il rajouta en levant un peu la voix pendant qu’elle disparaissait dans l’escalier.

(...)

S’était endormi comme une merde sur l’canapé quand elle franchit le pas d’sa porte. Ne s’était pas annoncée, comme prévu. C’était assez récurrent pour qu’ça n’le réveille pas en sursaut. L’avait pas vu l’heure passer, ayant juste cédé à l’appel d’un sommeil vorace qui n’suffirait jamais à gommer l’bleu qui avait sous les yeux. Prit l’temps d’se redresser sur l’canapé, les paupières encore brouillées. Sortir du sommeil la tête explosée c’tait jamais l’plus agréable, encore moins que c’tait Lucette qui arrivait en gueulant presque dans l’appart’ comme une mégère qui r’trouve le mari bourré d’la veille. S’étira sur le sofa une fois assis, elle qui s’était posée juste à côté. Son bras passa derrière elle sur l’dossier, tandis qu’il s’penchait en suivant l’mouvement, l’nez pas loin d’la base de la mâchoire. « S’lut chérie ça a été ta journée, t’as pensé aux oeufs et au bacon ? J’ai trop bossé au bureau j’me suis tapé ma MEILLEURE sieste. Promis j’pas oublié les mômes dans l’four. » qu’il balança en mimant la routine d’un parfait couple d’beaufs. Elle s’mettait à déblatérer sans qu’tout son cerveau n’parvienne à suivre. Elle lui en d’mandait un peu trop là, il avait pas encore la lumière à tous les étages et elle pompait d’sa matière grise déjà assez éprouvée seulement cinq minutes après avoir franchi l’pas d’sa porte. « Tu sens l’chien mouillé. » souffla après l’avoir respirée, toujours aussi proche. C’tait faux, quoique. Se r’dressa un peu, à peine, l’bras entourant toujours les épaules sans vraiment les toucher, posé sur le dossier du canapé. « J’peux pas t’masser en f’sant genre qu’t’es un oreiller ? Et qu’tu m’ferais des papouilles comme l’font les meufs gentilles là t’sais. » Comme dans les films cuculs. S’mettait à rêver l’con. L’était pas encore tout à fait sorti d’sa rêverie après tout. On lui pardonnera pas mais il s’en foutait, l’avait pas la gueule d’un mec qu’on prenait au sérieux t’façon, avec ses cheveux en un pétant bordel et ses mimiques crevées.

Elle s’accouda au dossier du canapé. Lui, bougea pas, les r’gards se croisent mais l’sien il est voilé, comme d’hab. Pas sûr qu’un jour quelqu’un ait pu vraiment l’regarder dans les yeux. « L’jour où il t’mord les fesses comme moi l’clébard tu pourras l’renommer. » Faux prénom. Mais Alek l’était mort d’puis longtemps, et c’était clairement l’genre de prénom qu’on donnait à un iench de toute façon. L’était mort avec son autre moitié qui squattait souvent son espace, qui le hantait, reflet pâle dans les coins d’pièce. D’ceux qui criaient en silence, la gueule déformée. À force d’s’appeler Creed, l’avait un peu plus enterré Alek. Qu’il n’était plus sûr d’voir l’fantôme du jumeau ou l’sien. Enterré jusqu’à c’qu’il n’existe plus qu’dans l’souvenir d’une vie qui n’était plus la sienne. Les sourcils s’fronçèrent quand elle remit les pizza sur l’tapis. « Putaaaaaaaain. T’es obligée d’tout l’temps gâcher nos moments SO romantiques là ? » ironisa-t-il d’un air offusqué. S’demanda si mamie n’avait pas oublié d’appeler, ou s’il avait juste pas entendu l’mec qui sonnait. Jeta un rapide coup d'œil au téléphone sur la table basse jonchée d’bordel. Même pas vingt heures. Mamie connaissait ses horaires, connaissait ses p’tites habitudes. Et elle était assez attentionnée pour n’pas avoir fait n’imp’ avec la commande. L’regard se porta finalement sur les deux bouteilles qu’Luce avait sûrement apportées, à moins qu’elles n’aient été apportées par l’saint esprit auquel cas s’demandera s’il devait pas s’mettre à faire la prière. « T’oublie l’apéro, Lucette. C’est LE repas l’plus important d’la journée. » qu’il s’défendit comme il pouvait, parce qu’il savait qu’elle allait continuer d’le faire chier. Prit une des bouteilles qu’il déboucha. « On a qu’à garder l’autre pour l’dessert. » Haussa les épaules avant d’boire deux goulées, tendant la bouteille à Lucy parce que c’tait pas un rustre alcoolique égoïste. « Et puis t’as acheté DEUX bouteilles mais pas d’PIZZA ? Tu fais pas d’efforts. » Qu’il ponctuait d’son phrasé naturel, à avoir des mots plus haut qu’d’autres. Pas qu’il s’énervait ou quoi, bien qu’ça en donnait l’impression. C’tait pas l’mec le plus stable qui soit, Creed, après tout. C’tait pas l’plus honnête non plus, ni l’mieux placé pour parler. Comme elle avait toujours la bouteille, il s’leva histoire d’trouver un truc pour la faire patienter, un peu comme les gamins en f’sant la queue au parc d’attraction. L’avait pas eu s’plaisir mais s’en faisait une image. Enfin bref, il s’dirigea vers le coin cuisine, qui ’était concrètement à seulement quelques pas dans le studio qu’il occupait, ouvrit un placard avant d’prendre un paquet d’gâteau apéro qu’il balança vers l’canapé à l’aveugle. En profita pour remettre d’la musique parce que l’tourne-disque était arrivé au bout de la piste, depuis sa sieste improvisée. « La chorizo supplément mauvaise foi est en route au fait, miss far west. Du coup m’étrangles pas, ça m’arrive déjà d’oublier d’respirer des fois. » Et qu’il s’pose à la f’nêtre qu’il ouvrit, histoire d’se rouler une clope épicée, parce que ses lèvres n’étaient pas déjà assez sèches.

@Lucy Madsen

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Re: take me home (creed)
Mer 3 Fév - 11:15

" take me home "
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Elle fait rouler ses yeux vers le ciel quand il parle de sa journée au bureau, sans pouvoir un fin sourire amusé prendre possession de ses lèvres. Sent son bras se glisser contre le dossier derrière-elle mais elle ne s'y appuie pas complètement pourtant. Dévoile ses dents dans un sourire aiguisé. J'sais, c'est pour pas qu'tu sentes la différence avec toi, qu'elle sent le chien mouillé. Soupire, comme un peu agacée, en le dévisageant avec le minois plissé. Va d'mander ça à ta mamie si tu veux une meuf gentille, qu'elle lui renvoie du tac au tac, comme si elle était jalouse de la grand-mère de l'immeuble. Peut-être bien, en un sens, qu'elle préfèrera crever que de l'avouer. La jalousie, c'est pas pour elle, qu'elle s'est toujours répétée. La jalousie, c'est pour ceux qui n'peuvent pas tout avoir. Et Lucy, elle, elle peut avoir ce qu'elle veut, l'arracher à même ses dents. S'accoude pour planter son regard électrique dans le sien, à essayer d'écarter les nappes de brouillard qui s'y sont logées, sûrement pour toujours. À secouer la tête, le ventre qui gargouille sûrement d'impatience quand elle amène le repas sur le tapis. Ouais, c'ma spécialité, tu devrais le savoir depuis l'temps. qu'elle lui assène avec férocité, bien qu'un fin sourire coince le bord de ses lèvres vers le haut. Qu'elle croise les bras sur sa poitrine, le regard le défiant d'rester encore allongé là comme une poupée de chiffon. Attrape la bouteille en la lui arrachant presque, l'minois qui se plisse. Tu t'fous vraiment d'ma gueule, Creed. Parce qu'ouais, elle, elle a bossé toute la journée, et qu'ouais, elle a quand même trouvé l'temps d'acheter de quoi boire, quand ça semble presque plus important que d'bouffer mais qu'elle crève la dalle, la gamine, alors elle s'dit qu'il n'a pas intérêt à avoir zappé ça, qu'sinon, elle va lui mettre la misère. Elle le suit des yeux quand il déambule jusqu'à la cuisine, à deux pas d'là, comme s'il allait s'échapper. S'essuie la bouche d'un revers de manche de son sweat, avant d'en reprendre une gorgée pour dénouer sa nuque trop tendue sans qu'elle ne sache vraiment pourquoi.

Il allume de la musique et elle plisse les yeux, mauvaise. Si j'te gonfle, à parler, tu m'dis hein. Lève le menton bien faut, l'attitude fière, le regard sauvage. Toujours à le provoquer, comme pour le faire vriller, quand c'est bien trop souvent elle qui l'a fait. T'as demandé à mamie d'les commander ? C'est elle qui vient t'faire la douche, aussi ? Ricane contre la bouteille qu'elle repose sur la table, à chercher son paquet de clopes dans la poche de sa veste qu'elle finit par retirer pour l'abandonner sur l'accoudoir du canapé. Attrape son briquet, effleure la roulette avec un sentiment de sécurité, avant d'faire jaillir les étincelles, puis la flamme. Au loin, contre la porte, Bobby la fixe de son regard vide mais Lucy l'ignore, aujourd'hui. Ne lui adresse pas un regard et sûrement qu'il disparait au bout de quelques secondes, quand la flamme s'est rétractée, elle aussi, que son pouce a connu la chaleur grisante contre sa peau. S'retourne, lui jette un coup d'oeil et décide de se lever, abandonnant ses chaussures quelque part dans le salon d'un coup de talon sur l'autre, avant de déambuler jusqu'à lui. S'accoude à la même fenêtre, à lui cracher la fumée grise dans la figure, provocatrice. Tu crois qu'il me faut trois biscuits au fromage soufflé pour que j'me calme ? La main qui tient la clope, qu'elle vient effleurer son avant-bras, y faisant courir des doigts presque doux si la chaleur du bout rougi de la cigarette ne flirtait pas avec ses poils, un sourire dangereux au bord des lippes. Tu m'connais si mal, qu'ça se souffle à même son visage, penchée vers lui avant de récupérer son espace vital et sa main, un éclat féroce au fond des iris orageux. Et ça sonne à la porte, qu'elle pousse un profond soupir, comme exaspérée, à l'attraper par le col de son t-shirt pour harponner son regard avec fermeté. T'as intérêt qu'ça soit les pizzas, Weaver, sinon j'me casse, t'auras qu'à demander à mamie pour l'massage. La ramène encore sur l'tapis, comme si elle lui en voulait, à cette vieille. Comme si elle avait peur d'perdre sa place, comme elle a perdu son colocataire de cabane abandonnée, comme si y avait qu'elle qui pouvait le supporter au quotidien, et l'inverse avec. Parce qu'elle se retrouve sans rien, Lucy. Dégagée d'la Cohorte avec brutalité, se souvient bien de cette nuit de panique où ils avaient été réveillés par les cris, les flammes, et que malgré Bobby et Anubis, elle n'avait pas eu d'autres choix que d'prendre la fuite, la rabaissant à l'état de proie - tout ce que Lucy déteste. Et qu'aujourd'hui, elle s'est retrouvée seule dans son studio et qu'même la vue sur la mer ne remplace pas, finalement, l'confort de trouver un frère de la même espèce pour l'affronter. Pour l'attacher, les nuits de pleine lune, pour la voir cracher contre les flammes, l'entendre parler aux fantômes.




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Re: take me home (creed)
Mer 3 Fév - 12:38

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La joueuse de Creed est débile. stache

@Lucy Madsen



Dernière édition par Creed Weaver le Jeu 4 Fév - 19:33, édité 2 fois
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Re: take me home (creed)
Jeu 4 Fév - 10:34

take me home,
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Creed est bien le seul qu'elle épargne un tant soit peu. Le seul, aussi, à l'avoir vue dans les pires états. Ceux qui ne s'expliquent pas. Et donc, sans doute aussi le seul à avoir payé parfois très cher son instabilité. Avec lui qu'elle se montre la plus douce et la plus cruelle. Elle lui tire la langue, en bonne gamine mal éduquée, à la fusiller du regard pourtant. C'est ça, t'auras qu'à crier "Lucette" quand tu te branleras, maintenant. Vengeresse, à ne jamais lâcher le morceau. Pas question de lui laisser le dernier mot. L'voilà qui se rapproche d'elle et même si ses muscles se tendent légèrement, elle ne bouge pas, Lucy. Grogne en sentant ses mains se poser sur ses hanches, juste pour le principe, à le fixer droit dans les yeux quand il allume son cône du bout de sa clope, à sentir grésiller le papier froissé, à en frémir tant le bruit l'attise, elle. Bobby n'est pas loin, elle le sent dans son champ de vision mais ne lui adresse aucun regard. Pas ce soir, qu'elle aimerait lui dire, mais elle ne dit rien, Lucy. Même si Creed a l'habitude, même s'il sait qu'elle perçoit l'invisible, elle ne leur parle plus si elle n'est pas seule. Le suit des yeux, à onduler au rythme de la musique, quand elle sent comme chaque veine la brûler de l'intérieur. Tourne sa tête vers la fenêtre, expirant la fumée au dehors, là où la nuit tombe avec de plus en plus d'intensité, qu'elle engloutira bientôt toute la ville - et Lucy avec. N'est pas venue pour rien, ce soir. Elle s'infuse du tabac, de l'odeur rassurante, les iris qui s'embrasent lentement à fixer le dehors, à distinguer toujours mieux les contours alors que l'obscurité s'intensifie, à discerner des détails sonores qu'elle n'entendait pas avant, les sens qui s'aiguisent comme la lame d'un rasoir. Arme vitale, utile et pourtant meurtrière. Ne le rejoint pas dans sa danse improvisée, ne le regarde même pas, trop tendue sûrement. C'qui explique sa mauvaise humeur ce soir, peut-être. À moins que ça ne soit simplement un trait de caractère habituel.

Elle grimace quand Creed propose au livreur de les rejoindre. Et puis quoi, encore ? L'en ferait qu'une seule bouchée, Lucy, qu'elle se plait à imaginer la scène, du pauvre gars fuyant l'appartement la queue entre les jambes. Et ça lui arrache un sourire sournois, sûrement, à terminer sa clope à la fenêtre avant de l'expulser au dehors, de suivre des yeux le mégot encore rougeoyant jusqu'à-ce que le froid du dehors ait raison de l'iridescente extrémité. Comme absente, ramenée à la réalité par la voix de Creed. Bien le seul chez qui elle ose se pointer quasiment chaque mois à cette date. A bien ce qu'il faut, chez elle. Mais affronter ça seule, ça devient de plus en plus difficile pour elle, même si elle préfèrera crever que l'avouer. Déambule jusqu'au salon, attrapant son sac à dos qu'elle a jeté sur le fauteuil en arrivant. En sort une paire de menottes, les clés qui vont avec suspendue à la chaine, et les balance sur la table, derrière les cartons de pizzas. On pourrait croire à un fantasme, un jeu sexuel qu'elle lui envoie à la gueule comme ça, mais son visage tendu montre bien qu'c'est pas le cas. Et Creed saura très bien pourquoi elles sont là, ces menottes. Sûrement qu'elle les a eu y a plusieurs années dans une brocante. Dans le métal, on peut voir les sillons carmins séchés qui n'partent plus tant ils sont incrustés. Elle se pose lourdement à côté de lui, le regard sauvage. C'est ce soir, Creed. Le prévient, par politesse peut-être, par respect pour lui infliger ça trop souvent, quand ça ne ressemble ni à un remerciement ni à un appel au soutien. Attrape les sauces piquantes, un sourire aiguisé au bord des lèvres. J'vais te la foutre dans les yeux, si tu continues, qu'elle grogne avec un sourire qui s'élargit pourtant. On peut noter ses gestes robotiques, réaction à la tension qui l'envahit, rien qu'd'y penser. Ouvre le carton en soupirant, le tirant à elle. Depuis quand ils foutent des poivrons putain ? qu'elle râle, en les attrapant un à un avec ses doigts pour les jeter sur sa pizza à lui, sans aucune gêne.

Enfourne plusieurs parts, comme pressée, comme affamée. C'est qu'le temps presse et qu'elle aimerait pas être prise au dépourvu, la gamine. Lui lance des coups d'oeil assez fréquent, avant de s'arrêter à la moitié de sa pizza en levant les yeux au ciel. J'fais attention à ma ligne, qu'elle précise, comme souvent, alors qu'elle n'a jamais eu un appétit dévorant, qu'son estomac a toujours été trop étroit pour ça. Ou p't'être qu'elle est juste trop concentrée pour se laisser complètement aller. Elle ramène ses jambes sous ses fesses, en l'observant du coin de l'oeil, à noter chacun de ses sens et la progression de leur intensité, comme pour essayer de prévoir à quel moment ça va survenir. Tu m'attaches pas au pied d'la table, cette fois. Regard dur et électrique, l'ton autoritaire. La force décuplée, qu'elle a brisé plusieurs des pieds d'table, d'chaises. Vient presque se coller à lui pourtant, soudain féline, à déposer son minois dans le creux de sa nuque, expirer chaudement contre sa nuque en posant ses yeux sur la courbe de sa mâchoire. Tu m'en roules un, avant ? qu'elle demande avec une voix d'enfant, presque. Fume pas souvent autre chose que tu tabac, Lucy. Mais p't'être que ça pourrait atténuer, qu'elle se dit. Qu'elle voudrait bien planer pendant que son corps entier vibrera pour la destruction.




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Re: take me home (creed)
Jeu 4 Fév - 19:27

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P’tit rire qui lui avait échappé quand elle avait répliqué. Finalement, c’tait qu’une nouvelle fois une façon d’se mêler à ses délires perchés à lui. Quelque part, il avait toujours un truc à gagner, Creed, n’avait pas à essuyer des défaites tant qu’il n’les considérait pas comme telles. Elle avait sa douceur, Lucy, mais lui il n’lui connaissait surtout que d’la violence. Encore une fois bien à elle. N’lui connaissait pas grand chose d’autres, parce qu’il fantasmait pas sur c’qu’il n’connaissait pas d’la gamine. N’sentait pas plus offusqué qu’dans une conversation ordinaire entre deux personnes. Parce que lui aussi, c’tait pas un tendre, dans son genre. Y’avait comme du gravier dans ses paroles, assez fin pour s’glisser n’importe où, bien caché sous l’excuse de la p’tite merde camée qu’il était. Et quand on y réfléchissait bien, c’tait p’t’être même encore plus vicieux que d’balancer les pires atrocités directement à la face de n’importe qui. S’perdit encore un moment à kiffer la vibe, avant qu’le livreur n’apporte leur pitance, et qu’ils aillent s’installer sur l’canapé. S’frotta vigoureusement les mains, content qu’la bouffe n’arrive à point nommé. L’moment d’la foncedalle. À c’moment là, Creed pensait qu’ce serait une bonne soirée. Ponctuée d’ces piques dont elle avait l’secret, p’t’être, mais une bonne soirée quand même. Prenait soin d’oublier qu’elle v’nait toujours pour une raison particulière, d’puis quelques temps. Mais il se l’cachait, préférant s’dire qu’ils allaient bouffer, fumer, boire, écouter d’la musique et p’t’être finir par baiser histoire d’poser la cerise sur l’gâteau. Eu une légèrement latence en croquant dans sa part d’pizza quand elle lui dit qu’c’était pour ce soir. L’avait bien compris, l’était con mais p’t’être pas à c’point (quoique). Savait c’qu’il passait tous les soirs d’pleine lune parce que c’tait surtout pendant ces nuits là qu’elle lui rendait visite, parce qu’elle d’vait croire qu’il y pouvait quelque chose. Alors qu’à chaque fois, s’sentait aussi paumé. « Quoi, CE soir, c’est l’soir d’tes règles ? Fais chier LUCE j’avais envie d’ken. » Finit sa part d’pizza sans faire plus d’histoire. Comme une fin du monde en soi, avec sa gueule d’chien battu. Prit les poivrons qu’elle balançait sur ses parts, parce qu’lui aimait bien ça, qu’elle avait toujours fait ça. P’tite habitude complémentaire. S’lécha les doigts un par un avec une élégance qui lui était propre : en somme, inexistante.

« Rho, fume un poivron là. » Qu’il balança quand elle lui d’manda la p’tite clope épicée. Soupira d’vant son air pincé, ayant juste envie d’aller s’cogner la tête contre un mur. L’avait finalement plus du tout envie d’cette soirée, en moins d’deux s’condes. Saute d’humeur comme il en connaissait toujours, nervosité qu’il cachait en s’donnant l’air d’agiter les épaules sur l’son pendant qu’il roulait. Pendant qu’il en roulait deux. Parce qu’elle allait pas être la seule à avoir b’soin d’un r’montant en prévision. « OK pas la table, MAIS tu cognes pas les couilles c’te fois. » Leva l’index pour poser sa p’tite condition, comme s’ils s’apprêtaient à s’taper une bonne partie d’Mario Kart sur la console qu’il avait pas. C’pas comme si une bonne partie d’ces cicatrices provenaient d’ces blessures jamais vraiment soignées qu’elle lui avait infligées. Mais qu’est-ce tu veux, fallait croire qu’il aimait ça, comme l’pauvre déglingué qu’il était. Jeta un regard à sa p’tite gueule d’enfant qui l’suppliait presque. Savait pas si c’tait une bonne idée, mais comme s’en péter un n’était jamais une mauvaise idées à ses yeux, il avait obtempéré. C’quelques minutes plus tard qu’il eut finit les deux cigarettes chargées des épices dont il avait l’secret, en s’disant qu’ça l’empêchera p’t’être de taper sa p’tite crise mensuelle. L’espoir faisait vivre.

**

« Bon, aller viens chérie, on va s’la jouer scénario d’un vieux porno. » Qu’il s’leva du canapé, alla s’choisir un nouveau vinyle pour l’tourne-disque, la tête bien enfumée. À s’dandiner en s’penchant pour le mettre en route, comme s’il roulait du cul sur une plage à Miami. S’redressa avant d’choper les menottes sur la table basse, les f’sait tourner autour d’son index en s’dirigeant vers la salle d’bain, qu’était à environ cinq pas et demi de là où il s’trouvait actuellement. « Bon t’essaye d’pas GUEULER parce que les flics, hein, oké. » Parce que mamie pourra pas l’couvrir sur c’coup là, qu’c’était pas sa seule voisine dans l’coin et qu’ça pourrait sacrément s’mettre à puer la merde pour lui si on l’choppait. C’tait Needham ici, quand même. Même s’ils étaient habitués aux merdes dans l’coin, il en voulait pas chez lui. Pouvait bien comprendre, Lucky Luce, qu’même si c’tait miteux, il y t’nait à son tas d’merde qui était toujours mieux que d’passer les hivers dehors. Parce qu’il savait c’que ça f’sait, et qu’cette fois il aura personne pour s’coller à lui quand il f’ra froid malgré les couvertures - c’qui était déjà pas suffisant. Eut un p’tit mouvement du genre pour lui montrer son impatience. « Alleeeer, bouge. » Dents un peu plus serrées quand elle s’ramena enfin dans la salle de bain. Ouvrit une première extrémité d’la paire de menottes et l’attacha autour d’son poignet. La quittait pas des yeux, lumière jaune et glauque dans la pièce qui dorait ses iris verdâtres. P’tit sourire de connard au coin des lèvres quand il attacha l’autre bout des menottes à la tuyauterie d’la salle de bain en priant un peu pour qu’ça lâche pas - allait devoir payer, après, ou juste plus prendre de douches. Une fois l’cliquetis terminé, lâcha un p’tit “ah” comme quand on boit une boisson fraîche, collant presque son visage au sien. « Ça m'excite à chaque fois. » Bon, elle aura toujours une main d’libre, mais il avait zappé les clefs et avait clairement la flemme. Fidèle à son image de p’tite merde opportuniste, l’en profita pour s’coller à elle, son bassin pressant contre le sien après avoir posé l’joint sur l’rebord du lavabo. Mains baladeuses qui rejoignirent les hanches, commencèrent à s'perdre sous l'tee-shirt au contact d'la peau. Souffle perdu contre le cou, p’tit soupir juste à l’idée de tout c’qu’il avait envie d’lui faire pendant ces quelques instants à s’coller à la silhouette. Lui sembla qu’elle commençait à s’agiter, et sans chercher à savoir si c’tait parce qu’elle sentait la même envie qu’lui ou si c’tait sa crise mensuelle qui débutait, il r’cula d’quelques pas, levant les mains en l'air comme les types qui s'faisaient arrêtés par les flics - et il avait d'l'expérience là-dedans. Recula même jusqu’au mur d’derrière, sans oublier d’reprendre son joint sur la route, jusqu’à c’que l’verso rencontre la surface. S'laissa glisser l'long du mur jusqu'à c'que son cul touche le sol, étendit les jambes devant lui à s'demander une demi s'conde à quel point cette scène puait la merde. Et comme la pièce était trop p’tite pour avoir un large champ d’vision, il le vit dans l’coin, sur la baignoire, à la r’garder elle. S’étouffa d’un rire en expirant sa fumée à la vue d’ce spectacle qui f’sait déjà criser ses nerfs sous la caboche. « T’en as d’la chance, t’as deux beaux gosses rien qu’pour toi c’soir. » Rencontra l’regard muet d’l’apparition qui l’fit grimacer brièvement. Ironique qu’la version la plus sobre des deux soit celle qui soit crevée. « 'fin y'en a quand même un plus beau qu'l'autre. » L'spectre lui j'ta un regard, toujours vide. Haussa les épaules, Creed. S'en foutait, savait qu'il paraîtrait p't'être dingue, parce que c'tait pas son genre d'lui parler quand il était pas seul. « Quoi ? j'te l'ai toujours dis quj'avais un truc en plus que t'avais pas. À part la vie. » Rire spontané à sa propre connerie. Au moins ça avait l'mérite d'le faire rire, lui. Enfin, y’en a au moins un des deux qui s’prendra rien dans la gueule, cette nuit. Pour le coup c'était sympa d'avoir un truc en moins. R’porta son regard sur Lucy, en attendant qu’la tempête s’annonce. Savait pas pourquoi il restait ne serait-ce que dans cette putain d’pièce. C’tait même pas pour ses beaux yeux ; en tout cas ça l’était plus.

@Lucy Madsen

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Re: take me home (creed)
Ven 5 Fév - 11:22

take me home,
now tell me : how did all my dreams turn to nightmares ? how did i lose it when i was right there ? now i'm so far that it feels like it's all gone to pieces, tell me why the world never fights fair ? i'm trying to find home (www)

Elle le fusille de son regard électrique, pas d'humeur à plaisanter pour ça et pourtant, sans répondre quand elle détourne la tête, on noterait l'ombre d'un sourire s'emparer de ses lèvres fines. Tourne de nouveau la tête vers lui, amusée. On peut vraiment fumer un poivron ? qu'elle demande en pouffant, sans lâcher son regard du sien, comme pour le pénétrer jusqu'à l'os. Elle attend, patiente, l'observant pendant qu'il leur prépare de quoi planer. Elle espère, Lucy, que ça atténue un peu les effets. Ou peut-être que ça va juste les accroître. Elle n'en sait rien, Lucy, mais y a bien qu'avec Creed qu'elle peut tenter cette expérience. Y a bien que lui qui le supportera. Alors, elle en profite pour s'enfumer le corps et l'esprit, à se dire qu'ça peut pas être pire que d'habitude, à tirer sur le joint comme sur une bouteille d'oxygène. Et sûrement que ça la fait planer plus vite que lui, à n'pas y être si habituée que ça, et qu'elle apprécie la sensation que ça lui offre, de se détacher de son corps, de ne plus en être au contrôle, comme si c'était un peu moins elle qui allait vouloir tout détruire.

Elle se lève péniblement avec une grimace. Alors sûrement qu'elle s'attarde un peu, écroulée sur le canapé, quand l'absence de Creed dans la pièce lui rappelle ce qui s'annonce. Et que ça semble la ramener brusquement à la réalité. La voix qui l'appelle depuis la salle de bain lui semble lointaine - qu'à quelques mètres, pourtant - et elle s'extirpe du divan avec un soupir forcé, prisonnière qui va au bagne. Remarque que les menottes ne sont plus sur la table, c'est à peine si elle l'a vu les prendre et s'en aller, se demande si elle ne devrait pas sérieusement s'bouger pour ne pas risquer le pire. Alors, sûrement qu'elle s'avance vers Creed presque à reculons, un air pincé sur le bout des lèvres. Elle a ramené son paquet de clopes, lui offre un premier poignet, silencieuse, à observer son visage en se retenant de le toucher, poussée par la fumée infusée en elle, certainement, à presque s'en faire plus douce, plus calme. Mais finalement qu'elle ose, laisse trainer le dos de sa main libre contre sa joue avant de faire encore quelques pas pour qu'il l'attache définitivement à la tuyauterie, à se demander si ça va tenir, à sentir déjà ses sens qui se décuplent, à pouvoir entendre l'eau dans les canalisations. J'sais, c'est pour ça que j'viens, qu'elle répond, provocatrice en haussant un sourcil, quand il lui confie que ça l'excite. Toujours debout, elle le sent venir contre elle et s'enivre de son parfum qu'elle sent avec plus de précision. Tire un peu sur les menottes pour fondre son corps au sien, à frémir quand elle sent ses mains glisser sous son t-shirt. Lascive, qu'elle ondule contre son bassin avec le regard qui s'obscurcit. La faute au désir, ou à la nuit qui tombe comme un couperet.

Prise d'un léger sursaut, les muscles qui se tendent, elle le sent s'éloigner et aimerait lui gueuler de rester là, contre elle. Et à le regarder lui échapper, Lucy se laisse elle aussi glisser au sol, le dos incrusté contre le carrelage de la douche. Les muscles qui se font douloureux à se tendre et se détendre à intervalles irréguliers, à la faire grimacer lentement. S'doutent pas, les rares qui connaissent cette partie-là d'elle, que c'est douloureux pour elle aussi. C'est sa voix qui lui fait tourner la tête lentement pour apercevoir l'ombre. L'a déjà vu, Lucy, trop souvent d'ailleurs. Pourtant, ça lui fait soulever les lippes en un sourire malicieux. Il te dit ta gueule, qu'elle répète en le poignardant de son regard verdoyant qui peu à peu, se laisse dévorer par l'iris qui grignote la surface, se dilatant considérablement pour lui donner un visage plus hargneux. Différent. Et c'est là qu'elle sent sa nuque s'envahir de la tension familière et redoutée à la fois, qu'une lueur d'effroi traverse son regard, à chaque fois qu'elle comprend qu'elle va perdre le contrôle, qu'elle ne sera plus vraiment là. Creed ?
qu'elle exhale dans un sursaut de panique, à sentir ses jambes la démanger. Tu m'laisses pas ? Tu m'laisseras pas, jamais ? qu'murmure sa voix plus aigüe, à n'pas être habituée à formuler ce genre de chose, presque une plainte sourde. Elle ne calcule plus l'ombre qui ressemble trop à Creed, ne regarde même plus Anubis, assis dans un coin de la pièce, à darder son regard rouge sur elle sans qu'elle ne le soutienne.

Les yeux qui se révulsent un instant, le poignet qui tire déjà contre la chaine. L'agressivité qui déforme peu à peu ses traits, quand le démon comprend qu'il est enchaîné. Grognement rauque qui monte de sa poitrine, à attraper la tuyauterie de sa main libre, à vouloir forcer dessus. Perd patience, déjà, quand elle happe le vide de son bras, à essayer d'attraper n'importe quoi, qu'le rideau de douche se froisse entre ses doigts, qu'elle l'arrache d'un mouvement brusque. Le désir de destruction qui chemine dans ses veines, à l'enflammer toute entière jusqu'au plus profond de son cerveau qui s'est éteint. S'escrime sur le plastique du rideau, jusqu'à le décrocher, la barre qui lui tombe en travers de la nuque et dont elle se dégage d'un mouvement sinueux et hâtif. La colère qui gronde, qu'elle vient empoigner Creed de son regard devenu abyssal, à siffler entre ses lèvres. Qu'elle attrape la barre du rideau de douche pour le lui jeter violemment dessus, les muscles qui se révulsent, le corps qui se tend comme un arc prêt à rompre, à se tortiller dans tous les sens pour tenter de se libérer. En geigne presque, de ses lèvres qu'elle vient mordre sauvagement jusqu'au sang, à s'accrocher au lavabo pour se relever, attraper tout ce qui lui tombe sous la main, la brosse à dent qu'elle lance dans sa direction, tout ce qui s'y trouve qu'elle balaie d'un coup de manche, la chaleur qui la transperce. À faire tomber son paquet de clopes, le considérer un instant, attraper le carton pour le déchiqueter entre ses dents, à recracher le tabac sec et le papier par terre dans un ricanement sordide. Et c'est là qu'elle se tend de tout son poids vers Creed, retenue par la menotte qui s'incruste un peu dans son poignet, qu'elle fait claquer ses dents dans le vide en rivant son regard fou sur l'esprit qui s'est rapproché de Creed. À pousser un hurlement guttural, pas vraiment fort, sorti de ses entrailles comme une plainte retenue trop longtemps, à essayer de le toucher du bout des doigts pour érafler son visage, à murmurer : Viens un peu par là, d'une voix sifflante et provocatrice, dénuée de tout sentiments pourtant si ce n'est d'une envie dévorante de lui faire mal. Et Bobby qui apparait dans l'angle de la porte, à s'avancer vers elle à pas de velours, qu'elle se révulse et se plaque contre le carrelage, comme effrayée. Dégage ! Casse-toi ! Casse-toi où j'te jute que j'te fais disparaître pour toujours, enfoiré, qu'elle se met à hurler en se tortillant de tous les sens, sans plus savoir si elle cherche à s'échapper ou à se fondre dans le carrelage où elle laisse son corps s'effondrer. Alors, elle attrape à deux mains la tuyauterie, forces décuplées, pour tirer dessus en salves lancinantes et incontrôlées, à vouloir voir les tuyaux sauter. Déchainée, à griffer le carrelage et les canalisations, à marquer l'inox de ses ongles qui, pour certains, s'éraillent, se brisent même dans la fureur qui la prend, qui s'accentue, encore et toujours. Longue sera la nuit. Creeeeeed, qu'elle hurle, tête renversée en arrière, suspendue par le poignet, à le regarder à l'envers d'un regard fou. Approche, approche, approche si t'es cap, approche pour qu'te fasse disparaître, comme ton putain d'frère. Et le rire guturral qui s'échappe de ses lèvres à n'en plus finir, quand Lucy se terre au fond de son crâne, impuissante devant la scène, impuissante devant les mots cruels, quand elle voit son corps se passer la langue sur les lèvres comme si ça pouvait l'attiser à lui obéir. Et sa main libre, aux ongles brisés et rendus coupants, vient se passer sur sa propre gorge, tordue dans tous les sens, à se laisser le long de la trachée des sillons rougeoyants.




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Re: take me home (creed)
Ven 5 Fév - 18:50

something wrong with us
“We fly higher than weather, in G5's or better. In anticipation for precipitation, stack chips for the rainy day”  atmosphere

« Pas besoin de traduire, j’men serais douté. » Qu’il pouffa d’plus belle. Parfois y’avait pas besoin d’paroles pour interpréter c’qu’il lui disait le frangin. L’connaissait bien trop pour avoir besoin d’entendre sa voix en plus. S’demandait parfois comment elle f’sait pour pas péter les plombs, à les voir et les entendre en même temps. Savait qu’de son côté, il aurait pas assumé un seul instant. L’aurait pas supporté d’l’entendre encore. L’voir suffisait à lui rappeler à quel point il avait merdé. Battit d’la main dans l’vide en croisant l’regard spectral, fronçant les sourcils. Il avait qu’à dégager là, c’tait pas l’moment. « Va hanter d’autres connards pour changer, tu veux ? » Qu’il s’entendit murmurer à voix basse alors qu’Luce commençait à sévèrement s’agiter. « Cool, la fête commence. » Ironisa l’brun en levant les yeux au ciel. Tira sur l’joint à moitié consumé, les yeux posés sur Lucky Luce qui s’excitait comme à chaque fois sur les menottes. Non, il s’doutait pas qu’ça lui f’sait aussi mal. Certainement, ça d’vait être désagréable, mais lui et l’empathie, ça f’sait généralement deux. Trop occupé qu’il était à d’voir s’occuper d’sa propre p’tite personne, trouvait pas grande place aux autres dans sa vie. Releva les iris quand elle l’appela, lui qui s’enfumait d’une nouvelle bouffée dont les volutes s’mettraient à stagner dans la p’tite pièce. Lui d’manda s’il restera, s’il comptait l’abandonner. Mit quelques instants à répondre, Creed, d’son air toujours détaché, d’son air du mec qui en avait rien à foutre. « C’est ton jour de chance, LUCETTE, j’ai rien d’mieux à faire. » Ou rien d’pire. Qu’il asséna, munit d’un sourire acerbe. Il avait signé pour ça t’façon, apparemment. Comme elle rev’nait toujours. Comme il était un aimant à c’genre de merdes sans pouvoir rien y faire. S’il avait été d’mauvaise foi, sûrement qu’il aurait pu lui retourner la question. Lui d’mander où elle était quand il avait b’soin. Mais partant du principe qu’il avait b’soin d’personne, c’tait l’genre de mots qui sortiront probablement jamais d’sa bouche. D’la fierté ? Sûrement pas, connaissait pas c’mot. Sinon ça s’saurait.

Replia p’tit à p’tit les jambes contre son torse, histoire d’mettre d’la distance entre eux, qu’elle ait moins d’points d’accroche à sa personne. Parce que ça y est, elle commençait à péter les plombs. C’tait toujours demandé d’où ça lui v’nait, où était caché l’grain qu’elle devait avoir dans l’cerveau. Mais il s’rait mal placé pour juger, lui qui s’souvenait parfois pas d’sa vie durant plusieurs heures, lui qu’avait parfois autant péter les plombs qu’elle. Sauf qu’elle, il savait quand ça arrivait, il savait quand il allait s’en prendre plein la gueule. D’son côté, ça tombait comme ça sans prév’nir, et y’avait plus que d’la poudre dans son sillage, d’nouveaux morceaux d’son âme inexistante qui s’effritaient. Vit l’coup venir, croisa les bras d’vant son visage pour amortir la barre qui manqua d’venir cogner sur son crâne. Bruit métallique qui résonna sur l’carrelage de la salle de bain. Cacophonie des cris, des objets qui volaient au travers d’la pièce et dont il s’protégeait partiellement, tant ils s’enchaînaient sans discontinuer. Essaya d’se caler derrière la porte pour mieux s’protéger, sans réel succès au vu d’l’angle de tir. Brouhaha permanent qui emplissait toute la pièce, qui emplissait toute sa tête, l’faisait vriller au fond. Phalangues blanchies à s’agripper les ch’veux parce que c’tait l’genre de boucan qu’il détestait pour tout c’que ça lui évoquait. Détestait ses neurones d’se déconnecter ou d’disjoncter comme à chaque fois pour lui ressasser les mêmes scènes. La voilà qui beuglait d’plus belle contre quelqu’un qu’elle d’vait être la seule à voir, parce qu’il préférait fermer les yeux. À sentir juste l’léger mouvement d’l’air près d’son visage quand elle tendait les doigts pour l’attraper lui. L’visage crispé en une grimace à mi-chemin entre résignation et la même putain d’incompréhension à chaque crise, osa un regard quand elle l’appela encore une fois. Alors qu’il aurait préféré l’envoyer chier. Qu’elle le laisse au moins tranquille pendant qu’lui s’pète le cul à céder et rester comme à chaque fois. Comprenait jamais rien, comprenait jamais pourquoi il restait aussi con qu’ça alors qu’il pourrait juste laisser la porte fermée à double tour. Pourquoi c’tait à lui d’gérer ses crises à elle. Alors qu’il gérait déjà foutrement rien dans sa vie. Les mêmes regrets qui l’assaillaient à chaque fois, d’la laisser s’faire du mal. D’la laisser lui faire du mal. Encore. Mais Creed c’tait pas important, c’tait qu’une petite merde qu’on baladait d’puis toujours. Une sale petite pédale, comme disait l’paternel.

Grimace qui s’mua en r’gard noir, quand elle prononça les mots d’trop. L’envie lui prit d’la cogner comme les autres fois pour qu’elle reste tranquille. Qu’elle s’évanouisse et qu’ils n’en parlent que l’mois d’après quand ça reprendra. Regretta d’lui avoir roulé c’joint qui lui f’sait apparemment encore plus péter les plombs. Regretta d’s’être collé à elle, d’avoir pu avoir envie d’elle avant qu’elle lui balance ça à la gueule. S’demandait toujours si y’avait un fond d’vérité quand elle était dans cet état. Pour toutes les merdes qu’elle avait pu lui balancer par l’passé, qu’ce soit physique ou mental. S’doutait sûrement pas qu’ces blessures là cicatrisaient pas, parce qu’il en montrait jamais rien. Creed l’insensible, on pouvait pas l’blesser après tout. « Ta gueule. » Qui s’échappa, la mâchoire serrée. Ce s’rait jamais l’moment d’lui balancer c’genre de truc en pleine gueule, l’genre de trucs qui pouvaient l’faire vriller. Mais s’retint, parce qu’il savait qu’c’était pas elle, pas vrai ? Savait qu’elle l’pensait pas, n’est pas ? L’rire qui résonnait dans la caboche où ça cognait d’jà trop. Même la drogue pouvait rien y faire, et il était à court pour s’défoncer davantage le crâne. Sentait qu’ça grouillait dans les tripes, ça s’échauffait dans les veines, et jeta un regard à la tuyauterie qui s’décollait du mur, menaçant d’céder. C’tait pas possible qu’elle ait autant d’forces d’un coup, hein ? S’demanda sur quel bouton fallait appuyer pour activer l’instinct d’survie. S’leva d’un bond pour plaquer son avant bras à la base du cou, la dextre de libre immobilisant l’autre bras. Elle s’débattait comme une forcenée, et Creed avait pas les idées claires. S’demanda s’il fallait pas juste continuer d’appuyer, encore et encore sur cette putain d’gorge pour qu’elle arrête de gueuler. Pour qu’elle arrête de s’agiter, PUTAIN. P-u-t-a-i-n de merde. « Ta gueule ! » Qu’il envoya encore, sans plus sentir toute la force qu’il y mettait, à r’garder le visage rougir, à l’entendre commencer à manquer d’air. L’visage crispé à s’en faire mal, à sentir qu’tout son merdique être à deux doigts d’la rupture. La respiration qui s’faisait plus bruyante, plus saccadée, l’myocarde au bord d’la rupture dans la cage thoracique pourrie. Pour une p’tite phrase balancée par une tarée. Il était beau, l’self control. « Ta gueule, ta gueule… » Il y voyait plus très clair, Creed, savait plus trop c’qu’il faisait ni comment il s’y prenait. Savait même pas si c’tait encore à elle qu’il parlait. Encore moins comment il d’vait faire la seconde d’après. N’entendait plus rien non plus, si ce n’était l’son strident de l’électrocardiogramme qui gelait toutes ses pensées d’puis dix ans maint’nant. Qu’l’avant bras continuait d’appuyer encore et encore, qu’il avait comme envie d’se déverser pour une fois, d’lui faire payer à elle pour toutes les merdes que lui, avait faites. Déglutit difficilement alors qu’la deuxième main vint en appui, lui laissant l’loisir de venir lui faire mal à lui aussi.

L’avait plus la force de l’entendre. Projetait l’image inanimée dans sa tête avant d’tout lâcher, complètement, sans plus croiser son r’gard. Évasif, absent, les larmes qui dévalaient cruellement les joues, resta planté là d’vant elle sans plus avoir envie, non, d’s’enfuir. Y’avait d’ces moments où il lâchait prise, comme une p’tite mort cérébrale. Une p’tite mort égoïste. L’avait pas la force d’aller jusqu’au bout. Pas la force d’la voir traîner à côté du frangin dans une réalité qui s’ra plus la sienne. L’avait pas envie d’revivre le calvaire, d’plus pouvoir l’entendre gueuler comme une sale garce. D’plus pouvoir l’entendre jouir son prénom quand il allait et v’nait en elle comme une libération divine. D’plus l’entendre l’engueuler pour un rien, d’plus l’entendre se plaindre de tout et n’importe quoi. D’plus pouvoir teaser et danser dans la maison hantée dans les bois. D’plus avoir quelqu’un à attendre les soirs d’hiver. D’plus la voir l’ver les yeux au ciel quand il lui donne tous ces surnoms à la con. Tout gueulait trop fort dans sa tête trop p’tite pour supporter tout ça. N’pouvait plus serait-ce que s’entendre penser. Sentit les coups pleuvoir, peinant à s’en éloigner. Sentait les ongles qui s’mirent à écorcher, à effriter la peau qui cédait, plaies sanguinolentes qui n’laissaient pas d’place à la pitié. Parce qu’il savait qu’elle en avait pas, quand elle était comme ça. Parce qu’il savait qu’il les méritait, ces coups-là. Du moins, s’en était persuadé avec le temps. C’tait un peu comme faire toutes les conneries du monde la semaine et aller s’confesser l’dimanche pour déculpabiliser. Parvint à r’culer d’quelques pas, entendit juste la tuyauterie qui allait céder. Seule alarme dans son esprit. Reporta l'regard sur elle. À lui adresser ses prières silencieuses de faux chrétien.

Tue-moi.
S'te plaît.
Tue-moi.
Tue-moi.


C’tait ça l’instinct d’survie, sérieux ?

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Re: take me home (creed)
Dim 7 Fév - 10:55

take me home,
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De plus en plus de mal à se concentrer, la gamine, faut bien l'avouer, à faire naviguer son regard entre les deux copies, l'une pâle, l'autre faite encore de chair et d'os. Mais jusqu'à quand ? Et si Creed lui était arraché, un jour ? La peur qui la saisit, surpassée par la colère qui se diffuse dans ses veines comme une épidémie, fait tanguer son subconscient, abat la décence et la retenue. Mon jour de chance, mon jour de chance, qu'elle répète d'une voix qui se fait plus froide, plus sèche, un sourire malléable sur le bord des lèvres. Voit bien qu'il essaie d'se protéger au fur et à mesure qu'elle trouve tout et n'importe quoi pour l'atteindre. Les mots, les objets, tous plus tranchants les uns que les autres à essayer de le faire réagir, quand la douleur contre ses poignets ne suffit pas à la réveiller. S'dit bien que la nuit va être longue, quand elle n'est même plus en état de le penser pourtant. Elle se balance d'avant en arrière, comme si ça pouvait ralentir l'avancée de la lune. De la rage. Mais sans doute qu'ça sera jamais assez, qu'y aura jamais rien pour contrer ça. Qu'c'est depuis toujours et certainement qu'ça durera toute sa vie. Et l'enchaînement qui croît de plus en plus fort, à essayer de l'attraper, quand y a plus d'objets à venir attraper pour lui lancer. Alors, elle l'attaque par les mots, vicieuse et acérée, le regard perçant. Ta gueule et qu'son sourire s'élargit, parce qu'elle a tapé juste, Lucy. À le détester, parce qu'à cet instant-là, c'est bel et bien la réalité. La colère qui prend le dessus, éradiquant toute autre forme de sentimentalisme accessible. Elle se tend toujours plus vers lui, contorsionnée pour essayer de le toucher, de le griffer, de le frapper. Voudrait le tuer, à cet instant. Dans son dos, sent la tuyauterie qui vacille et redouble d'efforts pour tenter de se délivrer, à tirer sur la menotte, à s'entailler un peu plus la peau à la base de celle-ci. Approche, qu'elle demande sournoisement, sous couvert de ta gueule consécutifs qui viennent ricocher à ses oreilles, s'en délectant, réveillant toujours plus la haine, l'envie de destruction.

Et d'un seul coup, il est près d'elle. Elle l'attrape fermement par le col pour le ramener à elle de cette force qui ne lui appartient pas en temps normal mais elle est vite assaillie par son coude qui vient barrer sa trachée. Et l'air qui se confisque à ses poumons tandis qu'un hurlement traverse sa gorge pour mourir en gémissement presque inaudible, à gargouiller, les yeux exorbités de colère. Sa main libre vient le griffer au visage, chercher à lui crever les yeux, avant de se porter à sa gorge, pour tenter de délier le bras qui l'étouffe au fil des secondes qui s'égrènent. Le visage qui rougit, les larmes qui perlent au coin des yeux, la fureur qui se décuple pourtant. Alors, elle frappe. Tout ce qu'elle peut atteindre. La tête, le torse, le bras. Y met toute sa volonté malgré l'air qui se confisque à ses poumons, qui s'épuise comme autant de grains de sable dans un sablier mortel. Quand il sera vide, elle sera morte.
Sauf si elle le tue avant. C'est c'qu'elle se dit à cet instant, Lucy.
Mais il la lâche d'un seul coup et elle inhale d'une respiration rauque et difficile, le poitrail brûlant, les côtes douloureuses tant l'air lui semble acide. Et ça lui lacère le cerveau quand elle récupère son énergie, à s'étouffer de quelques toussotements difficiles. L'est resté à sa portée. L'aurait pas dû, sûrement. À attrape de nouveau son col pour plaquer son visage contre le sien, le regard venimeux. Eh ben alors, Creed ? T'as pas les couilles d'me buter ? qu'elle lui crache à la gueule, féroce, ses doigts s'emmêlant à ses cheveux pour les tirer et lui pencher la tête en arrière violemment. Et les coups reprennent. Qu'c'est tout ce qu'elle sait faire. Les ongles lui lacèrent le torse, mais cela ne la calme pas pour autant. Elle le pousse soudainement, espérant qu'il va se cogner la tête contre le carrelage, mais ça contente de l'éloigner d'elle et de le mettre hors de sa portée, de nouveau. Elle contemple le sang agglutiné sous ses griffes et elle se laisse de nouveau glisser au sol en se débattant furieusement. Parce qu'moi, j'vais te buter, Creed, tu l'as dit, c'est mon jour de chance, et j'vais te buter, et qu'elle continue sans discontinuer, à tirer sur la chaine. Remonte le long du carrelage, sans pouvoir tenir en place, à déclencher l'eau de la douche sans le vouloir, à sursauter violemment sous l'eau glacée. Les cheveux qui lui tombent en désordre sur les yeux, ses vêtements qui se trempent en temps record et qu'elle se met à hurler de nouveau.

Et sans doute que ça dure encore plusieurs heures de la sorte, qu'elle ne se connait aucun épuisement dans cet état de déchainement, et sûrement qu'quand la lune se voile enfin, quelque part derrière les collines, dans un moment où l'aube ne s'annoncera que dans une heure ou deux, qu'elle retombe lourdement au sol. Le souffle bruyant, quelques " j'vais te buter, " qui s'échappent encore de ses lèvres, d'une voix éraillée à avoir trop gueulé, qu'tout s'arrête aussi vite qu'ça a commencé. N'ose pas encore relever les yeux, Lucy, retenue otage dans un déni bien conscient pourtant. En silence, qu'elle coupe l'eau en tendant faiblement le bras vers le haut, le visage rivé à l'écoulement de la douche, avant de se mettre à grelotter faiblement. Essuie distraitement le sang logé sous ses ongles, avec culpabilité, avec l'envie d'gerber, comme toujours - à moins qu'ça ne soit la fumette. N'veut pas lever les yeux, Lucy, n'veut pas voir dans quel état il est, à tenter un coup d'oeil en biais juste pour s'assurer qu'il est toujours là, qu'il est bien vivant. Creed... que ça se murmure entre ses lèvres gonflées, à croire qu'elle les a mordu férocement, à relever un regard fuyant vers lui. L'effroi qui s'installe au creux de ses prunelles, la gorge qui se noue quand elle la sent encore douloureuse, les souvenirs qui lui reviennent comme des flashs grisants et effrayants, comme des cauchemars qu'elle aurait voulu oublier. T'aurais dû appuyer plus fort. Cloisonne ses poings dans ses paumes, avant de détourner le regard, sans cesser de grelotter, que la culpabilité fait naître une colère nouvelle et différente de la précédente. Discerne toujours l'obscurité dans le salon, à s'dire que le jour ne se lèvera pas avant quelques heures sûrement, le corps qui pend mollement à la tuyauterie tremblante, quand toutes forces l'abandonnent et qu'elle se sent soudainement épuisée. La tête qui retombe, les yeux qui voudraient se fermer sur tout ça. Pardonne-moi.
Mais jusqu'à quand le fera-t-il ?




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Re: take me home (creed)
Lun 8 Fév - 22:56

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L’avait la tête épuisée d’tout ce p’tit manège interne qui lui cisaillait la raison. Resté debout d’vant elle comme un putain d’suicidaire. S’il l’avait attachée dans la cuisine, p’t’être qu’il aurait été assez con pour lui mettre un couteau dans les mains. Connaissait pas l’instinct d’survie Creed, c’tait son corps qui f’sait tout, tout seul. Comme un mécanisme inconnu avec lequel il était né, et il savait même pas en profiter. T’façon il n’aurait pas été à ça prêt. L’avantage ou l’inconvénient d’savoir qu’la mort rechigne à nous v’nir nous chercher c’est qu’on a tendance à un peu trop souvent flirter avec l’danger comme unte pute dans un bordel. Tu prends ta dose et tu t’casses. Voilà comment ça s’passe, toujours entre eux. Toujours à huit clos alors qu’il lui semble que l’monde entier peut les entendre, qu’les murs sont qu’du papier, qu’il devrait plutôt r’mercier le ciel ou n’importe quelle autre merde pour qu’le tuyau n’ait pas cédé. T’façon il était d’jà au milieu d’là tempête, à grimacer, à prendre sa dose. Mais la réalité c’est qu’il n’est pas courageux, Creed. L’a pas la force de juste se laisser crever, même par Lucy en furie qui le lacère de toute part, chaque parcelle de peau qui lui semble atteignable. Qu’les coups pleuvent et pour la plupart le plient en deux, le font s’contorsionner pour instinctivement amortir. Qu’elle le poussa même s’il doutait qu’c’ait été l’intention première. S’cogna pas contre le carrelage comme elle l’aurait souhaité, mais n’est pas bien zélé pour autant. S’sentait juste vidé des batailles internes et externes, poignardé en plein coeur et en pleine tête. Mais à aucun moment l’merdeux c’tait dit qu’c’était injuste. T’façon s’il se l’était dit, ça aurait p’t’être été pour Lucy, pas pour lui. Qu’on dirait pas comme ça mais il avait fais mal à pas mal de gens, Creed, et qu’ça l’avait même pas fait sourciller. L’était pas croyant mais parfois il s’disait qu’on lui envoyait sa punition mensuelle, comme le truc dont on parlait avec le curé et la confession d’mes deux.

S’recroquevilla un peu, glissant sur le sol, le dos contre le mur. Ce dos qui l’lançait un peu comme le reste d’son corps. Lèvre éclaté, oeil rougis par les  griffes qui s’y étaient essayées, griffé comme s’il avait été attaqué par un animal, sans compter les hématomes qui apparaîtront d’ici l’aube sur l’corps qui n’était plus qu’une grande douleur. Sur l’mal de crâne qui amplifiait tout ça avec les pensées fugaces qu’on n’retenait pas, qu’on n’contrôlait pas. S’prit à la haïr comme à chaque fois. Mais y’avait personne sur cette planète qu’il haïssait plus que lui-même. S’prit à avoir envie d’reprendre là où il en était, à appuyer d’nouveau sur la gorge fragile, à s’demander s’il la laisserait s’étouffer ou s’il lui briserait la nuque d’un coup sec en lui tordant le cou. N’avait plus la force, juste celle de s’laisser glisser là et d’faire comme si c’tait la dernière fois, alors qu’il y aura toujours un lendemain. Parce qu’elle avait beau faire mal, c’tait elle qui cognait pas assez fort. N’lui répondit plus d’la nuit, tellement bloqué dans sa p’tite prison interne qu’une tonne d’électrochoc ne parviendraient pas à l’en sortir. Visage posé sur un bras, sur le rebord de la baignoire, ferma les yeux en laissant les muscles à l’agonie. P’t’être bien qu’à un moment elle parvint à lui r’balancer des trucs, dont un qui finirent de l’achever, d’le plonger dans ces vappes dont il espérait n’jamais s’réveiller. Sans même songer qu’il était qu’un putain d’égoïste - y’avait des choses trop obvious pour être précisées. Savait qu’le frangin était tout près, à l’veiller avec un semblant d’peine ou d’pitié. Dans tous les cas ça n’valait pas grand chose. Mais au moins l’bruit de l’électrocardiogramme avait cessé, alors ça laissait un peu d’répit, comme les cris d’Lucy qui s’était estompés, jusqu’à c’qu’ils s’arrêtent une fois qu’il eut sombré. Avait pas la force de dire au spectre du frangin d’dégager pour n’jamais revenir, l’avait plus la force de rien si c’n’était de n’plus bouger, d’se laisser couler.

Savait pas c’qui l’avait réveillé. Si c’tait la voix d’Lucy qui résonna dans l’silence mordibe d’la salle de bain ou s’il n’avait pas vraiment dormi. Ouvrit un unique oeil verdâtre, l’autre trop injecté d’sang pour s’appareiller à son double, juste à demi. L’entrevit dans un voile opaque, cru comprendre que c’était terminé même s’il n’en avait plus rien à foutre. Bougea pour n’sentir que ses muscles étaient endoloris, qu’sa peau tirait à cause du sang séché, des sillons rougeâtres qui n’avaient pas perdu de leur superbe. Si ce n’était que le sang était devenu plus sombre, sec. S’entendit lui répondre de s’la fermer, mais n’était pas sûr qu’ça ait franchi la barrière d’ses lèvres. Parvint à s’relever au prix de maintes efforts, sans parvenir à s’maintenir tout à fait droit. Peu importait l’état, elle connaissait les règles. Jamais d’hosto. Jamais. Plus jamais. Prit appui sur l’lavabo pour s’avancer vers elle, toute envie d’meurtre passée. Juste la fatigue qui hurlait en lui de part en part. La force de déverrouiller l’une des deux menottes, celle qui était accrochée au tuyau. Elle saura s’débrouiller pour la suite. Toussotements qui lui valurent d’cracher un mélange de salive et d’hémoglobine dans le lavabo, reprenant sa route pour cette fois, sortit du p’tit enfer sur terre qu’avait été la salle d’eau. S’dirigea en silence vers l’salon, qui paraissait si bien rangé à côté d’la pièce précédente, et prit l’chemin d’son lit flanqué dans un autre coin du salon-studio. N’prit pas l’temps d’retirer son tee-shirt aux traces rougeâtres, s’laissant juste tomber dans l’lit en ignorant le sursaut d’douleur que ça avait réveillé. N’avait qu’une seule envie : dormir. Alors comme à chaque fois, prenait un des joints qu’était roulé d’avance sur la table de chevet, le dernier. Pour clôturer son stock et cette bonne nuit de merde. S’l’alluma et tira dessus avec une certaine paresse, mollement, comme au ralenti. Savait pas c’qu’elle comptait faire, Lucy. Si elle comptait partir, si elle comptait rester. Savait plus c’que lui-même souhaitait là-dessus, n’avait plus les méninges pour s’poser des questions, évacuant chaque souvenir d’cette nuit par une nouvelle bouffée qui au mieux, allègera les douleurs corporelles.

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Re: take me home (creed)
Mer 10 Fév - 20:49

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La colère qui se calme, qui se rétracte, terrible prédatrice. La laisse dans un état proche du vide intersidéral, l'enveloppe charnelle qui se détend, le palais qui appréhende le goût de la ferraille sur sa langue mordue. Le regard qui peine à se relever, à comprendre, à accepter. Ce qu'elle a fait. Le retour qui revient péniblement, arrachant son esprit à une torpeur qui ne lui appartient pas. La lèvre qui s'humidifie au passage de la langue abîmée, le regard flouté, la voix qui s'éraille sur un prénom au goût de culpabilité. Le poignet toujours suspendu légèrement au-dessus de sa tête, le regard qui accroche le sien quand il s'avance vers elle, son coeur qui se serre à y voir les marques que ses griffes ont laissé sur son visage, son arcade sourcilière écorchée sous ses paumes, sa lèvre inférieure gonflée sous ses paumes. Détourne le regard quand elle le sent proche d'elle, à grelotter encore dans ses habits mouillés, le froid qui la mord comme un terrible prédateur. Le bras qui retombe mollement, délivrance des chaines, animal destitué de sa prison dorée et nécessaire, qu'elle ne lève toujours pas les yeux vers lui, honteuse. Sûrement les seuls moments où elle ressent ça, Lucy, d'ailleurs. La honte. Celle qu'on ne lui connait pas. Qu'ne lui connaissent que les plus fidèles, les plus proches, les plus intimes. Et autant dire qu'y en n'a pas des masses. Rassemble ses mains devant elle, les joint, les serre fort sans qu'il ne lui reste vraiment de forces pourtant. Se sent épuisée, comme toujours après ça.

Creed s'est enfuit depuis plusieurs minutes déjà et elle est restée là, seule, assise dans la douche. Les cheveux plaqués dans sa nuque et sur son visage, qu'elle décide à prendre à son tour appui au lavabo pour affronter son reflet. Grimace qui tord son visage qui semble encore plus juvénile à cet instant, marqué d'un bleu sous la paupière, se demande si elle s'est cognée à la tuyauterie ou si c'est un coup qu'elle s'est elle-même donné. Ecarte ses cheveux, les rassemble derrière ses épaules en gestes lents et désarticulés. Les muscles qui lui semblent contractés encore, ou peut-être que ce sont seulement les courbatures "d'après", celles qui témoignent toujours de ses mouvements trop brusques, trop forts. Dans un soupir, qu'elle s'arrache à la salle de bain d'un pas trainant. Considère la porte un instant, le salon vide, l'appréhension qui se loge sous ses côtes. Quand est-ce qu'il en aura marre ? Est-ce que cette nuit était celle de trop ? N'en sait rien, Lucy. N'en sait rien et ça l'angoisse. A beau dire qu'elle n'a besoin d'personne, qu'est-ce qu'elle ferait, si Creed lui fermait la porte au nez pour toujours ? Rejoint la fenêtre, le paquet de clopes attrapé au passage sur la table basse, là où trainent les cartons de pizza, le cendrier, la fin de leurs joints dont elle ne ressent même plus les effets. Fait tourner le briquet entre ses doigts, à faire jaillir la flamme distraitement, entamer sa cigarette, deviner l'ombre se glisser dans son dos. N'se retourne pas, Lucy, à tenir son avant-bras d'une main sans plus regarder les marques, le sang qui a commencé à sécher, à frissonner en ouvrant et se penchant légèrement au dehors. À humer l'air encore nocturne, s'époumoner en nuages blancs qui s'échappent de ses lèvres glacées. La main qui se met à trembler, qu'elle lance le mégot dans la nuit encore épaisse, les paupières lourdes. De longues minutes passées à errer dans son propre inconscient sans réussir à prendre une décision réelle, à s'dire qu'elle est bien trop épuisée pour rentrer chez elle maintenant.

Toujours à tenter le tout pour le tout, à pénétrer d'un pas feutré dans la chambre, les sens qui se reconnectent à la réalité avec trop d'ardeur sûrement. À saisir l'odeur familière qui n'appartient qu'à Creed, laissée en trainées de fumée au-dessus du lit. Sans le regard, sans voir s'il dort déjà ou non, qu'elle lui tourne le dos et se déshabille lentement, abandonnant ses fringues mouillées au sol, déposer son corps sur le matelas. Discrète, qu'elle tire un peu de couette vers elle, s'y enroulant en tentant d'empêcher ses dents de claquer. Les yeux fixent le mur sans oser se retourner vers lui, à presque se retenir de respirer, avant que la fatigue ne s'abatte sur elle comme un couperet, le souffle qui récupère son rythme plus régulier, quand les douleurs s'effacent pour d'autres épuisements psychologiques. Sans doute qu'elle s'endort plus vite qu'elle ne l'aurait cru, et que même les premiers rayons de soleil filtrant à travers la vitre ne parviennent pas à la tirer de son sommeil agité, en témoignent ses paupières qui tressaillent à rythme irrégulier. S'en retrouve à prononcer des « creed » diffus, entre deux « anubis » qui parsèment un fond de « bobby », par moments, chuchotements arrachés à ses lèvres closes, l'esprit endeuillé d'une vie saine.




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Re: take me home (creed)
Jeu 11 Fév - 17:29

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N’aurait pas pu compter depuis combien d’temps il avait rejoint la couverture, qu’il avait à peine tirée sur lui. Dans l’obscurité d’la chambre et bercé par l’adrénaline qui r’tombe et les vapeurs du cône qui s’insinuaient dans son esprit en l’appelant à sombrer pour de bon dans les limbes du sommeil. N’savait pas ce qu’avait prévu Lucy, et pour autant, il n’en avait presque rien à foutre en l’instant. Pas qu’il lui en voulait franchement, non, juste qu’il y avait des moments où il fallait savoir l’laisser tranquille. D’autant plus après la nuit qu’ils venaient de s’taper. Tirer sur le joint lui donnait l’impression que sa lèvre brûlait d’autant plus, alors à regret il abandonna la cigarette détournée dans le cendrier de la table de chevet. Demeura un bras balant dans l’vide, l’visage écrasé contre l’oreiller, quand il entendit des pas feutrés à proximité. Sentit le matelas bouger pas loin d’lui, et le frémissement d’un corps qui grelottait. Ca f’sait un moment qu’elle n’était pas restée après ces crises. Sûrement qu’ça l’avait crevée. Lui aussi. Alors même s’il l’avait voulu, il l’aurait pas chassée du lit parce qu’il avait l’impression de n’plus pouvoir ouvrir la bouche. Fatigue qui accablait ses paupières, l’corps qui demandait réparation. Alors sans d’mander son reste, sans même essayer d’mater son p’tit cul à poil, il s’endormit parce qu’il n’en avait plus rien à s’couer de rien.

**

La nuit s’termina, sûrement trop courte pour certains. Beaucoup trop longues pour d’autres. Quand il s’réveilla, pour sûr qu’le soleil avait commencé son ascension d’puis un moment dans l’ciel. Pas d’pression, il n’avait aucun rythme d’vie en temps normal déjà. Sûrement qu’il aura r’çu quelques messages de Barbie lui d’mandant c’qu’il foutait depuis deux jours déjà à n’pas donner signe de vie. Ou pas. Ses p’tites disparitions, à force, n’inquiétaient plus personnes. Jusqu’au jour, p’t’être, où il ne r’viendra plus au QG, où sa maudite et futile vie aura été balayée par un vide plus grand que celui qu’il entretenait déjà. Les paupières qui s’soulevaient avec peine, fatigue et sang corrompu qui creusaient les cernes sous les yeux peu importe la durée de sommeil. Raccrocha difficilement les wagons, demeurant un instant flottant, sur le dos, les yeux mi-clos, à mater les lumières abstraites filtrées par les cils. S’retrouva à s’étirer sans capter qu’cette nuit il n’avait pas été seule. Et quelle nuit d’ailleurs. Les sillons rouges sur son corps avaient perdu de leur intensité, comme s’ils dataient déjà de quelques jours. S’demanda bêtement s’il n’avait pas dormi tout c’temps, d’ailleurs. Enfin, y’avait des bails sur son corps qu’il n’avait jamais vraiment compris, mais s’en foutait pas mal. Bras qui se heurta à une tête brune qu’il ne s’attendait pas à r’trouver dans son lit, qui dormait p’t’être profondément. La pauvre, si elle était restée l’reste d’la nuit, elle avait du s’en manger des coups de coudes ou de genoux du merdeux qui n’tenait pas en place quand il dormait. Surtout après ce genre de nuit, qui restaient ancrées en lui encore des heures après. L’esprit lui, c’tait déjà pas mal délestés. « Quelle nuit de noce FANTASTIQUE. » ironisa-t-il en finissant d’s’étirer sans réorienter son geste. Pourtant l’sourire de connard sur ses lèvres voudraient attester d’une certaine sincérité alors qu’il s’tourne vers Lucky Luce qui, si elle dormait encore, n’serait plus endormie pour bien longtemps.

C’était presque à croire qu’il n’s’était rien passé la vieille, ou quelques poignées d’heures plus tôt. Comme si ça n’avait aucune importance, comme s’il avait oublié. N’se souciait pas du pire, Creed, parce qu’il savait qu’valait mieux passer à autre chose assez vite. N’pas poser de questions sur le pourquoi du comment. Qu’ça servait à rien d’vivre dans l’passé quand tout c’qui l’composait venait d’là-bas, pourtant. Elle lui f’sait dos, alors il vint s’coller délibérément à elle, sans même s’cacher de l’afflux sanguin du réveil qui s’collait contre son postérieur. N’avait pas d’gêne Creed, et puis t’façon ils s’connaissaient bien assez physiquement pour qu’ça n’soit pas la première fois. Loin d’là. « Tu crois qu’il m’reste combien d’vies ? » qu’il s’enquit en dégageant les cheveux qui obstruaient sa nuque. Y déposa ses lèvres et ses dents en bref mordillements, poursuivant sa route jusqu’à la pointe de l’épaule. Croisa enfin l’regard brun, s’donnant un p’tit air innocent. « Faudrait pas les gâcher. » Qu’il minauda tandis que son autre main s’aventurait sur la courbure du corps dénudé. N’avait même plus souvenir du moment où elle avait enlevé ses fringues mouillées, regretta un peu d’avoir manqué ça quand bien même l’avait pas la tête à ça à c’moment là. P’t’être une façon qu’il avait présentement d’se sentir plus vivant, comme s’il rev’nait à la vie. Qui sait, il avait p’t’être des vies à cramer, quand bien même la veille ne l’avait pas mis dans un assez piteux état. Comparé à d’autres fois. Comparé aux toutes premières fois, quand ils n’avaient rien pour gérer. Quand c’était lui contre elle, sans menottes ou cages pour la retenir. Dextre qui prit l’chemin de la poitrine, avec une faim et une soif de la toucher. P’t’être que c’était l’genre d’appétit qu’on avait après ce genre d’soirée. Une vengeance qui n’avait rien d’désagréable pour l’adversaire. La question lui brûlait les lèvres, d’savoir pourquoi elle était restée, cette fois. Dévorait la poitrine de ses phalanges accrochées, avides de sentir sa chaleur récupérée. Plutôt que de parler, plutôt que de poser la question, les lippes retournèrent au creux du cou, pressant la peau de baisers humides, dans l’attente de réponses silencieuses.

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Re: take me home (creed)
Ven 12 Fév - 17:49

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Mais sûrement que le sommeil profond qui l'a emportée ne lui a pas permis de sentir quoi que ce soit. Et certainement qu'elle a bougé, elle aussi. À lutter contre les flammes, dans des rêves interminables où le monde entier semblait décider à la capturer. S'est réveillée plusieurs fois, comme si chaque heure sur l'horloge la tirait brusquement d'une pause non-méritée. Si bien que lorsqu'elle ouvre les yeux, le soleil est encore camouflé dans la brume de l'aurore. S'dit qu'elle n'a pas dû dormir plus que deux ou trois heures, la fatigue la tirerait de nouveau dans un état comateux si dans ses pensées ne s'égrenaient pas toutes les preuves de ce qu'elle a fait cette nuit. Les yeux grands ouverts, des heures durant, à lutter contre l'épuisement comme pour se punir, à rester tournée face au mur qu'elle détaille comme si un remède miracle allait s'écrire sous son regard. À l'entendre remuer, sa respiration se hacher et revenir à la normale, quand ses sens commencent à perdre de leur aiguisement, note quand même que c'est le signal qu'il est réveillé. S'demande si elle va le jeter hors de chez lui directement. S'demande pourquoi elle est restée, surtout. Dira qu'elle était trop épuisée pour rentrer chez elle, quand elle l'a toujours fait, pourtant. Dira qu'elle n'était pas en état. Dira plein d'choses, Lucy, parce qu'elle ignore bien elle-même c'qui l'a poussée à rester. Sa voix qui résonne, pourtant elle ne répond pas, à feindre qu'elle est endormie peut-être, à retenir son souffle, sans savoir comment il fait.

Comment il fait pour agir comme si tout était normal, comme s'il ne s'était rien passé. Trop vraie, Lucy, pour jouer au jeu de cette comédie-là et ce sont tous ses muscles qui se tendent à l'unisson quand elle le sent se coller à elle. À rester paralysée pourtant, comme plongée dans une torpeur étrange, à ne pas savoir comment réagir. Aucun mot ne s'extirpe de ses lèvres pincées, qu'elle fixe le mur avec toujours autant d'intensité. N'bouge pas, ne réagit pas plus lorsqu'elle sent sa bouche se déposer dans sa nuque qu'il a dégagée, à sentir son coeur s'emballer - certainement pas dans le bon sens pourtant. À se sentir comme des réflexes de défense qui grandissent en elle, à avoir envie d'lui hurler dessus sans parvenir à entrouvrir les lèvres pourtant. Et la tension qui s'accumule sous ses côtes, à en devenir inflammable, à guetter c'qui déclenchera la bombe ou si elle va s'éteindre brusquement. À presque suffoquer, la couette lui couvrant partiellement le visage, en attrapant un bout entre ses dents pour évacuer un trop plein d'elle-ne-sais-quoi. Et sûrement que c'est au moment où ses mains et ses lèvres commencent à parcourir son corps avec de plus en plus de liberté qu'elle vrille. S'écarte d'un seul coup, déjà suffisamment au bord du lit pour s'en extirper d'un seul coup, tirant la couette à elle pour se couvrir comme s'ils en étaient encore à ça. « Me touche pas, putain. » Regard assassin qu'elle coule enfin dans sa direction, à chercher sur son corps les indices du combat, les preuves de ce qu'elle a fait. Tient fermement le drap molletonné contre elle, à le serrer sur son corps de toutes ses forces. Ce corps, qu'à cet instant, elle déteste. Qu'ça la dégoûte de pouvoir ne serait-ce qu'imaginer qu'il puisse en vouloir.

Recule de quelques pas, pas beaucoup, pour que son échine s'incarcère au mur. « J'peux pas baiser après ça, Creed. » Langage dénué d'toute décence, quand c'est bien la dernière chose qu'elle a, avec lui. Plisse le nez, mal à l'aise, à détester cette situation, à se sentir piégée. Ne détache pas son regard du sien, à le darder avec une sévérité mal contrôlée. « Comment tu fais, toi. » Comment tu fais pour pas m'détester. S'enfuit vers le salon en trainant la couverture derrière-elle, trainée de mariée funeste, à revenir au bout de seulement quelques secondes. Tire une clope de son paquet qu'elle a ramené comme un trophée, à le balancer près de lui sur le lit. L'allume dans la foulée, à tirer dessus comme si elle n'avait pas fumé depuis dix jours, à retrouver sa contenance vacillante dans des rituels bien marqués qui la rassurent. Ignore l'ombre qui s'est glissée dans la pièce avec l'annonce de la flamme, n'est pas d'humeur à accorder quoi que ce soit aux putain d'fantômes aujourd'hui. « J'prendrai bien un café. » Sonne presque comme une ordre, alors que c'est une demande, mais sans doute qu'la fatigue et les faits de cette nuit sont encore trop imprimés à son épiderme pour qu'elle puisse facilement se pardonner, déchargeant sa colère sur lui alors que c'est à elle qu'elle en veut.




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Re: take me home (creed)
Lun 22 Mar - 18:28

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“We fly higher than weather, in G5's or better. In anticipation for precipitation, stack chips for the rainy day”  atmosphere

Et c’est là qu’elle dérailla. Pas d’concessions. Avec Lucy, c’tait jamais doucement, toujours d’un coup. Elle ne l’repoussa pas vraiment, mais s’extirpa du lit avant qu’il ne parvienne à capter ce qu’il était en train d’se jouer. Avait tiré la couette dans son sillage. Savait qu’elle était à poil en dessous. S’demanda juste pourquoi elle s’cachait comme ça. Comme s’il n’l’avait jamais vue dans sa plus naturelle des tenues. Elle lui j’tait des regards qui glissaient sur lui, et Creed continuait d’la fixer sans trop comprendre. Était pas doué pour cogiter, l’garçon. Était pas doué pour comprendre les mécanismes d’un esprit plus complexe que l’sien. Lui, il avait qu’des trous dans la tête, un p’tit gruyère où passaient les quatre, cinq ou dix-huit vents, il en avait rien à foutre. S’demanda si elle avait cru qu’il allait la violer ou une connerie du genre. Comme s’il en était capable, t’façon. Ils restèrent là à s’jauger pendant un temps indéfinissable. Un seul des fauves était dans l’arène. Et il comptait bien la laisser s’vénère toute seule, roulant déjà sur lui-même en essuyant un soupir appuyé. Elle lui dit qu’elle peut pas, après ça. Roula des yeux blasés au ciel, Creed. Pas d’scrupules, entre eux, pourtant. « J’ai connu pire. » P’tite pause, juste histoire de prendre un p’tit clou à planter dans la plaie. « On a connu PIRE, Lucky Luce. » Et on connaîtra toujours pire. Toujours les p’tits mots plus haut qu’les autres, comme si c’tait sa respiration qui sautait. Avait du carbone à revendre, dans les poumons. Devait à lui seul faire remonter la moyenne d’émission de CO2 de la belle p’tite planète Terre.

Elle lui d’manda comment il faisait. Il haussa les épaules vaguement, chopant son zippo sur la table de chevet pour rallumer la flamme de sa douce amante de toujours. Il la vit du coin de l’oeil se traîner dans toute la chambre en emportant la couette. « Cramée ! J’ai vu un bout d’ton cul ! » P’tit ricanement. Détendre l’atmosphère. C’tait déjà oublié, t’façon. Rien à foutre. Ni la première, ni la dernière fois. Elle venait bien l’voir que pour ça, non ? Confiait les clés d’sa cage au pire mec à appeler en cas d’problème. Devrait plutôt lui d’mander à elle, comment elle f’sait. S’rait pas étonné qu’elle lui dise qu’elle était un peu sado, un peu maso. Un peu des deux. Il allait s’lever pour la rejoindre au salon, quand elle revint finalement avec une clope entre les dents. S’était redressé, étouffant les courbatures en serrant les dents. Enfila un t-shirt qui traînait par terre, celui de la veille d’un aut’ jour, peu importait. P’t’être qu’elle fera moins la gueule si elle peut plus capter les stigmates de la nuit dernière. Poussa un soupir, Creed, lui laissa un peu d’espace avant qu’elle s’remette à lui gueuler d’ssus. L’avait un peu mal au crâne, c’tait pas l’moment. Mieux valait prévenir que guérir. Haussa les sourcils, d’un p’tit air étonné, à faire la moue comme un gamin. « Ben vas-y, tu connais la maison. » Lui jeta un regard, la flemme au fond des yeux. Croisa les éclipses noires, et poussa un nouveau soupir. Pas d’fierté, j’vous dis. « Tu m’emmerdes. » Au moins c’était sorti. Seule p’tite manifestation de mécontentement depuis au moins dix heures, sommeil compris. Histoire d’extérioriser un peu, comme ils disaient les psys qu’il avait jamais consulté. S’leva du lit, enfouissant les douleurs dans un coin d’sa tête. Suffira d’une petite piqûre pour être tout neuf, d’toute façon. Le bruit d’la Senseo lui arracha une grimace. Il remit en route le tourne-disque capricieux en attendant que les deux doses de café s’mêlent à l’eau bouillante. Magique ces machines, quand même. C’tait toujours mieux qu’le café soluble à moins de deux dollars le paquet de 30 ébouillanté par l’eau du réchaud. La douce voix de Boney M. allait bientôt le ramener dans son état habituel : tristement con. Pas sûr d’avoir besoin d’un vinyl pour ça, mais fallait bien trouver des excuses. Passa d’vant la salle de bain sans la r’garder, avec les deux cafés. Tendit l’sien à la princesse des enfers, avant d’poser l’sien sur la table. « J’ai l’droit à un PEU d’couette, ou m’dame a encore b’soin de quelque chose ? » Emeraudes acérées. L’avait froid, elle avait toute la couette. Y’avait conflit d’intérêt. Froid comme à chaque fois qu’il la r’poussait. Commença à s’glisser sous la couverture, en prenant gaffe de pas la toucher. Comme si ça suffirait à remettre le feu aux poudres. S’demanda si elle comptait se tirer après sa clope et son café, comme presque à chaque fois. Ou s’il allait avoir l’droit - ou la peine - de la voir rester encore un peu. « Tu boudes ? » Qu’il tenta sans trop savoir si le tigre allait mordre. Savait jamais, avec Lucy.

@Lucy Madsen

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