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 (ada), what's broken can't be whole anymore.

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What's broken can't be whole anymore. -- @ada wheeler
La journée avait été semblable aux précédentes pour Jacob. Pas grand-chose de quoi se réjouir, mais au moins rien de plus déprimant que d’habitude. Il y avait eu quelques interventions, rien trop grave, des blessés mais personne qui n’était mort, pas sous sa garde en tout cas. Il pourrait sans doute considérer ça comme une bonne journée alors. Mais des bonnes journées, il ne savait plus vraiment à quoi ça ressemblait le brun. Peut-être qu’il en avait connu quelques-unes au bras de Laila, avant qu’il ne foute tout en l’air avec une révélation dont elle se serait bien passée et qui l’avait poussée à prendre la fuite, en plus de le prendre pour un fou à lier. A son âge c’était pitoyable de se sentir si mal pour une histoire qui n’avait pas duré si longtemps que ça. Il devrait être rodé pourtant niveau peine de cœur le brun, après la mort de sa femme, il avait cru que plus rien ne viendrait jamais lui briser le cœur, parce qu’il était déjà en morceaux. Il avait eu tort le Wheeler, il y avait toujours quelque chose pour faire souffrir davantage, comme si la vie était principalement faite de souffrance. Il avait Ada, quand même, qui au moins représentait tout ce qu’il y avait de positif dans sa vie. Sa plus grande réussite, sans l’ombre d’un doute. La seule personne qui l’avait poussé à se battre pour s’en sortir. Pourtant, il avait resombré Jake, quand il avait perdu sa sœur. Il était retombé dans ses mauvais travers, pour la même raison que la dernière fois, ce fichu don qui était censé le rapproché des morts mais qui ne mettait que des illustres inconnus sur son chemin. Il avait replongé et il savait qu’il allait finir par décevoir sa fille et peut-être qu’il la perdrait au passage, un peu comme il avait perdu tout le monde.

Il n’était pas assez fort pour lutter contre ses peines le brun et il l’avait déjà prouvé à la mort de Blanca. C’était la même histoire qui se répétait maintenant qu’il avait perdu sa sœur et en prime la femme qu’il fréquentait depuis quelques temps avait rompu avec lui. Ça faisait beaucoup d’un coup, trop pour qu’il réussisse à reprendre pieds. La drogue avait été un moyen de rendre son pouvoir plus efficace et maintenant c’était devenue une échappatoire face à la peine qui lui déchirait le cœur. Il n’était qu’un pauvre type Jacob, trop attaché aux fantômes de son passé et ce n’était pas l’alliance brillant à son annulaire qui dirait le contraire. Des années qu’il la portait, alors que son épouse n’était plus de ce monde. Aller de l’avant, ce n’était pas son fort au brun, il était plus du genre à vivre dans le passé. De toute façon, dès qu’il faisait un pas en avant, il finissait par en faire dix en arrière, la preuve avec Laila, alors clairement, il ferait mieux d’arrêter d’essayer, il se faisait du mal pour rien. La nuit était tombée depuis peu sur la ville quand il passa le seuil de sa porte, s’attendant à être seul, ses neveux étant chez leurs grands-parents pour le moment. Il fut surpris pourtant de voir de la lumière par la fenêtre et la porte d’entrée déverrouillée. Clairement pas un voleur, ou alors un voleur assez con pour allumer la lumière et qui en plus avait les clés de la maison. A part ses neveux et sa fille, il n’y avait personne qui pouvait entrer là-dedans, alors il pencha pour la deuxième option. « Ada ? » Il demanda en entrant dans la maison, espérant une réponse de sa part, ou un signe de vie venant d’une autre personne, mais au moins qu’on lui dise qui était chez lui. Finalement, il avança dans la maison, s’aventurant dans le salon pour y reconnaitre la silhouette de sa fille. Il avait vu juste. « Qu’est-ce que tu fais ici ? Tout va bien ? » Elle n’avait pas prévenu qu’elle passerait, alors il avait le droit de s’inquiéter pour cette visite surprise non ? Pas que ça lui déplaise de voir sa fille, bien au contraire, mais bon, dès qu’il était question d’Ada, l’inquiétude montait toujours très vite. Elle avait beau avoir vingt-huit ans, être majeure et vaccinée, elle restait sa fille, la chair de sa chair, alors il était incapable de ne pas s’inquiéter pour elle.

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--- I've been running from my demons, afraid to look behind, I've been running from myself, afraid of what I'd find. And no one can ever hurt me like I hurt myself 'Cause I'm made out of stone. ●● zaja (ic)


Tombe à la renverse, les fesses sur la moquette de la chambre de son père. Genoux surélevés sur lesquels elle pose la boîte qu’elle vient de découvrir sous le lit de Jacob ; pouces qui en soulèvent le socle ; et il ne lui faut qu’un coup d’œil dans la fente qu’elle vient de créer, un seul regard glissé, pour sentir son ventre se tordre. Myriade de souvenirs, flous pour la plupart, qui lui éborgnent le renflement des yeux. Non, non, non. Elle se le marmonne, les mots provoquant des tremolos dans sa voix, avant que l’effroi n’arbore un nouvel ampleur, et éclate dans la chambre, en un concert de jurons et d’un affolement curieusement vocal qu’elle peine à réprimer.
Il n’y a personne. Descend maintenant lentement les escaliers, le cul de la boîte simplement calée contre ses paumes ouvertes et dirigées vers le plafond, le menton tremblant. Se sentant l’âme d’une mère trahie ; alors qu’elle n’est pas le parent, qu’elle en est bien loin. Il n’y a personne. Personne à qui elle pourrait en parler, alors que les idées s’effilochent et l’obsèdent ; personne contre qui s’appuyer ; personne à qui expliquer qu’elle n’avait pas envie de trouver ce sur quoi ses doigts ont fini par se poser. Tentative de se retirer de toute once de culpabilité ; et ça fonctionne, pendant un temps, jusqu’à ce qu’elle se débarrasse de la boîte, et s’affale sur le canapé. Jusqu’à ce qu’elle réfléchisse, les doigts enfoncés dans ses genoux.

Le regard darde le vide, s’y perd. Et l’affolement semble moindre, lorsqu’elle est seule ; puisque le cœur s’ébranle de nouveau, en entendant la porte d’entrée grinçant dans ses gongs, et la démarche reconnaissable de son père dans l’entrée. Son père qui l’appelle. Ada se redresse, debout, poings serrées, prête à s’enfoncer dans un affrontement qu’elle redoute, autant qu’elle compte alimenter.

« C’est quoi cette merde ? » L’index fuse, accusation exprimée qui lui soulève l’estomac, vers ce qu’elle a soigneusement placé sur la table basse du salon. Petite boîte en bois ouverte, dévoilant aiguille et poudre – dévoilant également un monde de possibilités qui n’avait plus vraiment de sens aujourd’hui. Plus aux yeux d’Ada. Le doigt lui revient, et les phalanges s’étreignent nerveusement. Plantée sur ses guiboles, immobile – incapable d’aller à la rencontre de son père, incapable de lui laisser deux minutes de répit. « C’est pas à toi, dis-moi que ce n’est pas à toi, » et ça se répète ; jusqu’à ce que sa langue s’ankylose, que sa gorge s’écorche, que l’univers commence lentement à arborer un angle différent de ce qu’elle escomptait. Elle halète, mais continue. « c’est pas à toi, ça ne peut pas être à toi. » Attend confirmation de sa part ; un mensonge probablement, qu’elle craint autant qu’elle quémande, à force de battre des lippes, à force de se sentir partir ; à force de regarder son père, et de ne pas être susceptible de le reconnaître. Combien de secrets, encore ? Les questions s’amorcent à la jonction de ses lèvres, en une tentative désespérées d’y croire encore.

Et la peur qui la fait s’éparpiller, l’angoisse sidérante qui referme ses crocs sur son palpitant en désordre. A l’intérieur, ça chancèle ; ça dégueule ; ça lui fait perdre de vue ce qui compte, ce qui devrait lui faire recouvrir un semblant de calme. Mais de paix, il n’y en a aucune, lorsqu’elle se dresse, l’accuse, pourrait bien cracher des obscénités afin de se dépêtrer de cette douloureuse torpeur dans laquelle Jacob vient de la traîner. Eclat dans les yeux, qui reflète une question muette – un pourquoi sur le bout des lèvres étirées, alors que son regard sombre s’aligne sur celui, plus clair, de son paternel. « C’est quoi ça ? » Le souffle lui manque. Tu ne devrais pas l’accuser ; tu ne devrais pas être cruelle ; tu ne devrais pas lui manquer de respect. Tant de pensées qu’elle rassemble, ramasse et étouffe. Prendrait tout – absolument tout ; et à la fois, rien de ce qu’il pourrait lui offrir en contrepartie.




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What's broken can't be whole anymore. -- @ada wheeler
Il était mal en point Jacob, probablement plus qu’il n’osait le montrer. Dissimulant ses maux derrière un air détendu et quelques sourires, ici et là. Il avait appris à masquer les apparences le brun, parce qu’il le fallait bien. Il avait sombré trop longtemps avant de décider de se reprendre, mais les peines qui l’avaient poussé à se tourner vers la drogue, elles n’avaient jamais disparu. Aucune cure de désintoxication ne pouvait ôter les maux de son cœur. Depuis la mort de son épouse, il restait un homme brisé. L’alliance à son doigt montrait sa difficulté à aller de l’avant, malgré les vingt-quatre années qui s’étaient écoulées depuis qu’il avait perdu son épouse. Blanca avait marqué sa vie comme personne. Elle lui avait ouvert les yeux sur bien des choses, elle lui avait permis de choisir sa propre voie, d’assumer ses choix, ses goûts et plus généralement, l’homme qu’il était. Elle avait été cette rencontre qui avait changé sa vie, pour le meilleur, si bien qu’il avait fini par l’épouser et ils avaient eu une enfant ensemble. Ils avaient connu le bonheur tous les deux et la chute après sa mort avait été violente et atrocement douloureuse. Il avait cette impression que son cœur était brisé à jamais. Il s’était drogué pour que son pouvoir daigne enfin lui servir à quelque chose, parce qu’il avait cru qu’il pourrait la voir, lui parler, passer un peu de temps avec elle, même si elle était morte. Il aurait fait n’importe quoi, pour avoir le droit à un peu plus de temps en sa compagnie. Mais rien n’avait marché, tout ce qu’il avait récolté, c’était une addiction à l’héroïne, parce qu’à défaut de lui permettre de voir sa femme, elle lui apportait un soulagement à nulle pareille. Elle faisait taire la douleur, elle lui donnait l’illusion d’aller mieux, si bien qu’au bout d’un moment, il n’y avait eu qu’avec cette merde qu’il se sentait bien.

Il avait arrêté pourtant, pendant une vingtaine d’année, il avait été complètement clean. Il l’avait fait pour Ada. Réalisant, sans doute un peu trop tard que la petite avait déjà perdu sa mère et qu’elle avait besoin d’un père qui serait là pour elle. Pas un père qui la déposait chez sa tante ou chez sa sœur pour aller se piquer dans son coin. Il avait fait de son mieux pour sa fille, parce que ça en valait la peine. Mais il avait toujours été fragile, instable, avec des épisodes dépressifs à répétition, comme si le mal qui s’était insinué en lui après la mort de Blanca n’avait de cesse de revenir à la charge. Il y avait eu sa sœur pour l’aider, pour le soutenir, pour le ramasser à la petite cuillère quand ça n’allait pas. Et maintenant, c’était elle qui n’était plus là. Elle non plus il n’arrivait pas à lui parler, à la voir et pourtant, la première dose qu’il s’était injectée dans les veines après vingt ans à être clean, ça avait été dans le seul but de revoir sa sœur. Ça n’avait pas marché, mais l’addiction s’était recréée aussi vite que les plaisirs éphémères de l’héroïne s’étaient fait ressentir. Il avait replongé et il était persuadé que ça lui faisait du bien, que ça chassait les démons et les peines qui étaient revenus en force à la mort de sa sœur. Il se mentait à lui-même et maintenant qu’il était au pied du mur, qu’Ada avait trouvé sa planque – l’une d’elles en tout cas – est-ce qu’il allait lui mentir aussi ? Il était rentré chez lui et maintenant il faisait face à sa fille, avec cette boîte entre les mains. Il récupéra la boîte avant même de prononcer le moindre mot, se jetant presque sur elle, comme s’il s’agissait du saint Graal. Le toxico qui ne voulait pas laisser une chance à Ada de jeter ça dans les toilettes ou dans n’importe quel endroit où ce serait perdu à jamais. « Pourquoi tu as fouillé dans mes affaires ? Qu’est-ce que tu cherchais ? » Le plan, retourner la situation et la question, comme si ça allait permettre de lui faire oublier le principal. Elle n’allait pas oublier Ada. Elle n’était pas idiote, elle n’allait pas lâcher l’affaire, mais au moins si elle prenait le temps de lui répondre, ça lui laisserait à lui quelques secondes pour trouver une ligne de défense, n’importe quoi pour qu’elle ne le haïsse pas trop, car il savait qu’il était en tort, mais il ne pouvait pas renoncer à cette boîte à laquelle il s’agrippait avec force à présent, comme si sa vie en dépendait.


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Autour d’elle, l’atmosphère grésille, se charge d’une tension qui la fait se tendre imperceptiblement. Le corps rigide, les yeux écarquillés et les mains qui se tordent, les doigts qui accusent. Inconcevable pour Ada d’imaginer son père autrement que comme cet être fait d’argile qu’elle a façonné dans son crâne – une personne inébranlable, somme toute, contre laquelle elle peut appuyer ses espoirs. Un homme qui ne peut être délogé de ses principes, sur qui elle peut compter, à propos duquel elle ne s’angoisse jamais – parce qu’il n’y a rien, foutrement rien, dont elle devrait s’inquiéter. Il y a un écart, elle l’aperçoit enfin, entre cet idéal, forgé dans ses synapses à force d’années passées à s’accrocher à son bras, et son père. Un homme faillible, parfois réduit au silence ou à l’embarras. Le cœur ricochant dans sa cage, le souffle court face à la vérité qu’elle ne peut plus éluder, la réaction de Jacob la prend par surprise. Il ne s’en défend pas. Au contraire, il s’emploie à la réprimander, ou du moins est-ce ainsi qu’elle l’interprète, la gorge nouée et les yeux rougis par les larmes qu’elle réprime depuis maintenant une bonne heure. Il lui semble plus intéressé par la petite boîte de Pandore, que par l’opinion qu’Ada pourrait développer à son sujet.

Et les opinions sont multiples, à la lumière des préjugés qui s’incrustent insidieusement dans son crâne, et agitent les prémices d’une tempête qui n’a que trop tardé. Entre ses lippes, la rumeur devient grondement, et le regard larmoyant se darde d’une étincelle enfiellée. Ada ne saurait dire avec exactitude ce qu’elle ressent ; une myriade d’émotions, sans pour autant pouvoir les nommer, sentiments qui viennent lui alourdir l’estomac, et dégringoler dans ses veines. Le corps lui pèse, la tête lui tourne. Elle veut tout savoir, et en même temps rien ; tout comprendre, grapiller les détails, alors que la fuite lui semble l’option la plus facile dans laquelle s’engager ; elle en trépignerait presque, ses semelles grinçant sur le plancher, à l’agonie face à la superposition accablante de ces choix qui l’éblouit, lui crispe le ventre. Wheeler n’escompte aucune accalmie – aucun détour, ou retour, favorable à l’addiction qu’elle présume ; qu’elle ressent ; qui l’effraie, enfin. Tour à tour, anesthésiée puis à l’agonie, elle se demande si ses réactions sont disproportionnées – si elle devrait le soutenir, plus que de le malmener.

La pensée n’est que fugitive, à l’aube de cette découverte qu’elle appréhende encore maladroitement. « Y a que ça qui t’inquiète ? » Ada bat des cils, l’ahurissement fardant ses traits. Ses pommettes qui se colorent. Ses poings qui se resserrent. Ses chaussures qui continuent à gémir sur les lattes. « Ce que je foutais dans ta chambre, y a vraiment que de ça dont t’as envie de parler ? » La réponse est rhétorique, étouffée par le sarcasme au sein duquel elle s’enlise, sans s’efforcer de se rattraper. Force est de constater qu’elle ne comprend rien – que la situation lui échappe, et que seule la colère lui semble décente. Son cœur se fissure, à moins qu’il ne se brise pour de bon, en remarquant la force avec laquelle Jacob enlace la boîte – comme si, à choisir, il la préférerait à sa propre fille. Monde des possibles qu’Ada n’a guère envie d’évoquer. C’est cette saloperie, ou moi. Parce qu’elle connait la réponse, alors que la question n’a pas encore franchi ses lèvres ; parce que, si c’était aussi simple, peut-être aurait-il pu s’arrêter plus tôt.

Elle veut l’aider aussi – la sensation est loin pourtant, très loin, à flirter dans la carne, à s’éprendre ponctuellement de son bide qui se tord. A vouloir le sauver, alors que les mots commencent à lui manquer. « Tu te fous de moi, c’est pas possible, » Ada pose le bout de ses doigts contre ses tempes, essayant de reprendre la contenance qui file, à mesure qu’elle éructe. « tu me mens, et en plus…en plus, tu me prends pour une conne ? » Ses sourcils s’arquent, alors que les bras retombent le long de son corps frémissant d’indignation. La gorge tendue, on peut l’apercevoir déglutir. « Depuis quand ? » Elle finit par demander – cracher –, se tenant toujours à bonne distance de son père. Et elle ne sait pas, ne sait vraiment pas, si le problème devrait être manipulé de cette façon, sous ses doigts malhabiles, victime de son ignorance. Elle ne sait rien, ne comprend rien ; pour autant, elle ne veut rien savoir, ne veut rien comprendre.




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What's broken can't be whole anymore. -- @ada wheeler
L’addiction lui bousillait la vie depuis des années. Sobre depuis un long moment, il y avait toujours les traces de ses vieux démons qui le hantaient. Il avait lutté pour Ada. Il avait voulu s’en sortir pour sa fille, parce qu’il savait qu’elle en valait la peine. Parce qu’il l’aimait plus que tout au monde. Il avait lutté pour accepter que la drogue, elle ne l’aidait pas. Elle ne lui avait pas permis de revoir sa femme, même pas une dernière fois pour pouvoir lui dire adieux. Elle ne l’aidait pas non plus à aller mieux. Cette sensation de bien-être, d’apaisement, elle n’était qu’illusoire. Effets des produits chimiques sur son cerveau. Sensation créée de toute pièce qui ne valait en rien, l’apaisement, le vrai, qu’on ressentait enfin quand tout allait bien dans sa vie. Il le savait Jacob, il l’avait toujours su. Mais l’addiction, elle était incontrôlable. Un poison dans les veines qui devenait maître du corps tout entier. L’addiction, c’était être convaincu qu’on avait besoin de s’injecter cette merde dans les veines, sans quoi on allait mourir sur le champ. C’était incontrôlable. Il avait eu besoin de passer par la cure de désintoxication la première fois Jacob. Enfermé, sans accès à sa drogue, entouré de personnes comme lui et de spécialistes qui étaient là pour l’aider. Seul, il n’aurait pas pu y arriver. La dépendance était un problème qui ne se gérait pas seul, ou alors pas facilement. Il avait eu besoin de sa sœur pour faire un premier pas vers la guérison. Elle l’avait convaincue de se faire aider. Elle était sa moitié, celle qui souffrait autant que lui de ses problèmes. Elle avait su le convaincre de faire les bons choix. Sans elle, il serait probablement mort d’une overdose dans son coin, depuis belle lurette. Sans elle, il n’était rien.

C’était bien ça le problème. Il savait besoin de sa sœur pour gérer cette vie qu’il avait lui-même foutu en l’air à la mort de sa femme. Mais maintenant que sa sœur n’était plus là, il était perdu. Il avait repris le même chemin qu’après la mort de sa femme. La drogue pour amplifier son pouvoir, l’échec, parce qu’il n’avait pas réussi à la trouver. L’addiction de retour. Heureusement dans le fond, qu’il n’arrivait pas à communiquer ni avec sa femme, ni avec sa sœur, parce que l’une comme l’autre, elles seraient déçues par son comportement. Déçues par tant de faiblesse. Déçues comme l’était Ada en cet instant. L’addiction le rendait arrogant en prime. Secret à protéger à tout prix, volonté de se dédouaner du problème qu’on lui mettait pourtant sous le nez. « Tu n’as pas à fouiller dans mes affaires. » Si elle avait eu dix ans, peut-être que l’argument aurait suffit à taire cette conversation. Si elle avait eu dix ans, elle n’aurait pas compris ce qui était dans cette boite de toute façon. Mais elle n’avait pas dix ans. Elle savait pertinemment ce que c’était et elle n’avait aucune raison de le laisser s’en tirer comme ça. Au moins, il avait récupéré la boite, avant qu’elle ne décide de jeter ce qu’il y avait dedans. Poison trop précieux pour être balancé au fond d’un évier ou au des chiottes. Il soupira, probablement à cours de mots. Que pouvait-il dire pour sa défense de toute façon ? Rien, il n’y avait rien à dire. « Depuis la mort de ta tante. » Elle voulait savoir, il pouvait répondre. Il n’avait plus rien à cacher de toute façon, elle avait trouvé la boite qui contenait l’ensemble de ses secrets. « Les vieux démons finissent toujours par revenir. » Ils ne disparaissaient jamais vraiment. Ils étaient juste là, tapis dans l’ombre à attendre le moment idéal pour ressurgir. Le nouveau traumatisme qui nécessitera leur aide. « Je suis désolé. » Il n’avait jamais voulu décevoir sa fille. Des années plus tôt, il s’était battu pour elle. Elle n’avait été qu’une enfant, elle avait eu besoin de lui. Aujourd’hui, il n’en savait rien. Loin de lui la volonté de l’abandonner, il tenait trop à elle. Mais ses forces étaient amoindries aujourd’hui. Le combat semblait perdu d’avance et parfois, il se disait que de toute façon, il était déjà bien assez vieux, sa vie n’était pas très importante. Parfois, alors qu’il voyait Ada s’éloigner de jour en jour, devenir une femme, faire sa vie, il se disait qu’il n’avait plus grand-chose à quoi s’accrocher de toute façon. Il était lâche le Wheeler, mais trop faible, trop épuisé pour vraiment trouver le courage de se battre.



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Les pensées peinent à suivre la ligne qu’Ada essaie de tracer. Elle-même agonise à la lumière d’une vérité qui l’ébranle, viscéralement sur le déclin en considérant la silhouette de son père, les mains accrochées à sa boîte comme s’il s’agissait de son unique salut ; comme s’il préférait son contenu à sa propre fille, comme si elle n’était rien de plus qu’un énième obstacle entre lui et ce qu’il souhaite accomplir. Incapable alors, de nommer les émotions qui frémissent dans le creux de son ventre, qui pincent ses viscères et raidissent son dos, agitent ses paupières. Les supplications à la lisière des lippes, il n’y a qu’un fin grincement guttural qui s’en extirpe finalement, immédiatement brusquée par le ton que le paternel emploie à son égard. Bat des cils, comme si elle n’en croyait pas ses oreilles, comme si Jacob se jouait d’elle ; pour autant, elle le sait douloureusement honnête dans ses propos, particulièrement dans cette injonction qu’il se gardait parfois de prononcer lorsqu’elle n’était qu’une petite fille un brin fouineuse. L’espace d’un instant, l’ordre sifflé semble lui faire l’effet de n’être finalement qu’une môme, à deux doigts d’agir comme si elle l’était encore, esquissant un pas en arrière, craignant la fureur du père qu’elle n’a entraperçue que de rares fois dans sa vie.

Avant qu’Ada ne s’immobilise de nouveau, arrêtée dans l’élan du mouvement orchestré, les pieds maintenant bien ancrés sur le sol, le dos droit et la nuque raide, poings serrés à faire grimacer de douleur, demi-lunes creusées par ses ongles dans le creux de ses mains. Puisque le soupir que pousse son père n’est pas suffisant à l’attendrir, mais que sa réponse, en l’occurrence, l’est – aussitôt, le souvenir de sa tante s’inscrit dans ses yeux, dans lequel un éclat désœuvré frémit. Ainsi, elle sait qu’il a eu des problèmes après la mort de son épouse, la mère d’Ada ; sait aussi qu’il y avait des choses dont elle ne devait sans doute pas mentionner en sa présence, ou évoquer au premier venu. La révélation, cumulée avec la découverte qui la précède, lui serre le myocarde martyrisé. La douleur lui soulève l’estomac – avant que la colère ne l’étouffe, faisant suite aux commentaires additionnels de Jacob. Quel culot, pense Ada, en desserrant finalement ses poings, les pommettes humides d’avoir trop chialé.

« T’as pas le droit de dire ça, grince-t-elle, la gorge coincée, l’effroi se parant d’un murmure outré, t’as pas le droit de dire que c’est une fatalité, parce que ce n’en est pas une. » Il a le choix, bon sang, c’est ce qu’elle ressent jusque dans sa carne malmenée – et pour Ada, qui a toujours conjugué sa vie au présent, il s’agit vraisemblablement d’une facilité, d’une échappatoire à laquelle il n’essaie même pas de se soustraire. Elle a l’impression d’étouffer, face à lui – incapable de le comprendre, incapable d’appréhender ce qui le faire souffrir, incapable de lui octroyer une once d’empathie ou de sympathie. Comprend-il au moins qu’il est son monde, qu’il est probablement tout ce qui lui reste, et que, ce faisant, son univers vient d’être bousculé ? Qu’elle ne parviendra pas à mettre un pied devant l’autre sans y songer, sans en être tourmentée ? Parce que, peut-être qu’un jour, il fera une erreur et ne se réveillera pas de sa transe. Et ça, force est de constater qu’elle ne peut pas l’accepter.
Un soupir fait frémir la jonction de ses lippes, alors qu’elle se décide enfin à bouger, s’écroulant sur le canapé, les coudes ancrés sur ses cuisses et le minois logé entre ses paumes tendues. « Tu comptes faire quoi pour arrêter ? » Ni empathie, ni sympathie – et ça se répète en boucle dans son crâne – ni empathie, ni sympathie, jusqu’à ce que ses pensées grossissent et se distillent. Jusqu’à ce qu’il n’y ait rien de plus qu’une raison incisive pour automatisme dérisoire. « Parce que- tu veux arrêter, n’est-ce pas ? » Ada se redresse, abandonnant ses mains, et le toise. Question sans équivoque qui ne réclame qu’une seule réponse.




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The Black Parade
- you're dead and gone -
The Black Parade
damné(e) le : o02/05/2019
hurlements : o2841
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intervention spectrale
friends from the other side
elvira bianchi (fantôme) - sa robe blanche traîne sur les pavés de cherrytown, ce même quartier qui l'a vu naître et mourir. des mèches blondes encadrent un visage dont la pâleur était déjà si reconnaissable avant son trépas? elvira, c'est cet esprit qui soupire, la mélancolie au coeur, dans la vie comme dans la mort. on ne la voit pas elvira, réfugiée loin des calots curieux des vivants, se révélant auprès des quelques rares élu-e-s. elle affectionne cette attention si souvent inattendue, sans pour autant s'attacher aux âmes quelconques qu'elle croise depuis prés d'un siècle. elle est bien là, se frayant un chemin au sein des habitations, s'invitant, elle pour laquelle tant de portes furent closes durant sa vie mortelle. attirée par les cris et les pleurs, les conflits muets. il y a cette brise légère, douce, presque imperceptible. de celle qui envoie une frisson le long de l'échine de ceux dont le coeur bat encore. elle ne fait que passer elvira, attirée par le drame et la douleur.

alors, elle se glisse dans cette demeure, sans crier gare, sans une quelconque invitation. la main se pose au coeur lorsque son regard tombe sur le visage fatigué de cet homme. éternelle indésirable, elle s'accroche à ces petites scènes, les fait sienne, de spectatrice elle passe à actrice, les émotions observées devenant presque les siennes. puis y a cette volonté d'aider, de faire, inconsciente, prégnante, et de par cette seule volonté cette petite boîte au contenu si précieux s'arrache aux mains de son propriétaire pour venir glisser sur le sol. ses mains se lèvent à son visage pâle, presque translucide. peut-être l'homme pourra la voir, mais aux yeux des innocents, de ceux qui ne vivent pas avec l'effroi de la vision de l'au delà, elvira restera cachée. seul un sanglot qui n'a plus rien d'humain vient tinter l'air, presque semblable au bruit du vent, un écho que l'on pourrait ignoré et mettre sur le compte d'un éclat quelconque au sein de cette maison.

membres concernés : @ada wheeler et @jacob wheeler

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What's broken can't be whole anymore. -- @ada wheeler
Il savait qu’il n’allait pas bien, Jacob. Il avait toujours été un type plus fragile qu’il n’en avait l’air et dans le fond, il avait toujours été tenté de sombrer à nouveau suite à sa cure de désintoxication. Il y avait toujours eu cette tentation en lui, cette envie de se laisser sombrer à nouveau, parce que la drogue était un poison si doux, apportant ce bien être éphémère qu’il avait l’impression de ne jamais avoir ressenti dans sa dose d’héroïne dans les veines. C’était ça le problème avec la drogue, elle faisait plus de mal que de bien et pourtant elle donnait l’impression de faire plus de bien que n’importe quoi d’autre dans la vie. Pour tenir le coup pendant toutes ces années, Jacob il avait eu besoin d’équilibre, de stabilité, de savoir qu’il pouvait facilement trouver le soutien dont il avait besoin pour tenir le coup, en se tournant vers les bonnes personnes. Pour ça il y avait eu Ada, même si évidemment avec elle il n’avait jamais vraiment parlé de tout ça. Il n’avait, après tout pas voulu qu’elle porte ce poids avec lui. Elle était sa fille et c’était naturel de vouloir lui épargner le fardeau qi était le sien. Mais l’avoir à ses côtés, ça avait toujours été comme une motivation pour tenir le coup, pour ne pas céder de nouveau à la tentation. Mais de l’autre côté, il y avait eu sa sœur. Celle qui avait écouté ses confessions, celle vers qui il s’était tourné les fois où il avait frôlé la rechute. Elle avait été un soutien efficace pou ne pas qu’il replonge. Mais maintenant qu’elle n’était plus là, il n’avait plus personne pour tenir ce rôle. Naturellement, quand la peine avait pris le dessus après l’avoir perdue, elle n’avait pas été là pour l’aider à tenir le coup.

La première dose injectée dans ses veines avait été fatale pour sa sobriété. L’addiction était revenue en une poignée de seconde et maintenant, il ne savait plus comment s’en défaire le brun. En avait-il seulement la volonté ? Dans le fond, il n’en savait rien. Il aurait préféré qu’Ada ne l’apprenne pas, mais ça avait été un souhait irréaliste. Elle lui en voulait, il le savait. Il l’avait déçue, évidemment et dire qu’elle était probablement la seule personne au monde qu’il n’avait pas déçu, avant aujourd’hui. Il n’était pas un type bien Jacob et il finissait toujours par blesser ceux qui l’entouraient. Ada n’était malheureusement plus l’exception venant confirmer la règle. « T’en sais rien, Ada. » Heureusement, qu’elle n’en savait rien. Il ne voulait pas qu’elle connaisse un jour cette sensation de dépendance, ce besoin fou de se tourner vers quelque chose qu’on savait pourtant nocif, uniquement parce qu’on pensait que c’était le seul truc permettant d’oublier un peu ses peines. Il espérait mieux pour sa fille, mais lui, à son âge, il était persuadé d’être une cause perdue de toute façon. A quoi bon se battre maintenant ? Il avait l’impression que c’était trop tard, que ça ne servirait à rien de toute façon. « Ce n’est pas si facile. » Ce n’était même pas une question de volonté dans le fond. Il pouvait recommencer le même manège, la cure, les réunions, la lutte, mais, jamais deux sans trois comme on disait. Il avait la sensation d’être condamné à n’être qu’un toxico. Persuadé que c’était voué à l’échec, la volonté n’était pas franchement très présente. « J’ai besoin de ça. » Presque un besoin vital pour son corps qui réclamait sa dose comme s’il pouvait en mourir. Non, le manque d’héroïne n’était en principe, pas mortel, mais pour l’avoir déjà connu, dans la tête, dans le corps, c’était tout comme. D’un coup, sans crier gare, une femme était apparue dans la maison. Une présence qui ne sembla pas tourmenter Ada plus que ça. « Qu’est-ce que ... » Il en perdait ses mots le Wheeler et sa précieuse boite au passage qui s’était envolée à l’autre bout de la pièce sans que ce soit lui qui le veuille. Malgré ce que son contenu représentait à ses yeux, il ne parti pas à sa poursuite, trop perturbé par cette femme au visage trop mal pour faire parti du monde des vivants. Fichu don qui ne fonctionnait que lorsqu’il ne ne voulait pas. « Tu devrais partir Ada. » Sa voix manquait d’assurance alors qui fixait le spectre. Est-ce qu’elle leur voulait du mal ? Il n’en savait rien, Jacob, mais dans le doute, il se disait qu’Ada, elle serait mieux ailleurs. Pour l’heure, il ne savait pas quoi faire le brun, à part fixer cette femme et s’assurer d’être toujours entre elle et Ada, juste par précaution.


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half a man.

--- I've been running from my demons, afraid to look behind, I've been running from myself, afraid of what I'd find. And no one can ever hurt me like I hurt myself 'Cause I'm made out of stone. ●● zaja (ic)


Les émotions sont irrémédiablement violentes, et égratignent son cœur déjà ratatiné dans sa cage. Son estomac est épris de spasmes, et sa main droite se contracte autour des mailles de son pull, au niveau du nombril, les phalanges blanchies sous la rigidité des phalanges douloureuses. Il n’est pas supposé lui faire mal. Père placé sur un piédestal, mérité sans le moindre doute, qu’elle découvre humain et faillible – et chaque faiblesse qu’elle découvre, chaque fissure qu’elle suit du bout des doigts, l’ébranle plus qu’elle ne voudrait bien l’admettre. Les mots lui échappent, car les sentiments sont multiples, et fardés par une contradiction haletante. Le myocarde frémit, les chairs s’enflamment sous l’épiderme ; l’impression d’être mise à vif se fait lancinante, calée contre l’arrière de son crâne, piquée dans ses prunelles suppliantes. Mais les supplications ne sont que silence outré et agitation visible, car les mots sont tranchants et sans appel. Les mâchoires sont serrées. La respiration, fébrile, sature les poumons à l’agonie. Quelle horreur de réaliser que Jacob, dans ce qu’elle considère une folie latente, ne considère par sa possible sobriété comme étant une facilité dont il pourrait s’emparer. A la fois juge et bourreau, en l’occurrence, lorsqu’Ada n’est pas en mesure d’appréhender les tenants et les aboutissants.

Ce n’est pas si facile. Son père le lui assure d’ailleurs, alors qu’Ada s’en défend ouvertement. Préfère pointer du doigt que de considérer la réalité avec un aplomb dont elle n’est pas encore capable de faire preuve. Les lippes scellées, elle secoue la tête avec véhémence. Elle ne sait pas ce qu’elle dit, n’est même pas certaine de ce qu’elle pense – les songes pestiférées par l’angoisse et la colère – mais elle est toutefois incapable de se murer derrière une réflexion qui leur serait, à tous les deux, bénéfique. « Oh, je t’en prie… » L’intonation est dédaigneuse, acérée. Son arc-de-cupidon se relève légèrement, découvrant ses dents en une moue écœurée. Les erreurs se cumulent. L’inconscience marquée au fer rouge dans chaque réaction ; elle ne sait pas, pourtant, et n’a jamais su de quelle manière se comporter face à une situation qui la déstabilise. Ainsi, c’est l’index qui se lève et qui s’élance dans les airs, pointé vers la silhouette carrée de son paternel. « Non, non, non !, elle l’interrompt et éructe, la gorge raclant sur chaque mot qu’elle se surprend à prononcer, tu n’en as pas besoin, c’est juste dans ta t- »

Dans ta tête, et aussitôt, la boîte s’envole des mains de Jacob, rejoignant le sol en un élégant arc-de-cercle. La surprise déforme brièvement ses traits – l’esprit retraçant machinalement les possibilités et la situation à laquelle elle vient d’assister. Elle bat des cils, et l’index se déporte vers la boîte, incapable de voir ce que son père est susceptible de remarquer – ne pouvant se raccrocher qu’à la réalité, bien qu’intangible désormais, pour se forcer une opinion. Son père lui conseille de partir, mais Ada ignore l’injonction, la requête s’effritant à l’aube de ses oreilles dans laquelle un bourdonnement assourdissant commence à danser contre ses tympans. « La boîte, l’as jetée..ou- ou- ? » L’index toujours résolument pointé, de manière certainement moins agressive, mais plus empressée, vers l’objet de ses pensées, les yeux écarquillés, cherchant le regard clair de son paternel. Y cherchant une réponse, sans doute, lorsqu’elle ne comprend pas le geste ; ou qu’elle n’est pas certaine de ce qui se déroule tout autour d’eux. L’atmosphère semble s’alourdir et, à moins qu’elle ne se fasse des idées, l’angoisse commence déjà envenimer le corps tendu.



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What's broken can't be whole anymore. -- @ada wheeler
Il avait fait des erreurs, Jacob, plus d’une dans sa vie et la pire sans doute, ça avait été de croire qu’avec la drogue, il pourrait retrouver son épouse, qu’il pourrait lui parler, la garder près d’elle, malgré la mort qui l’avait emportée. Tout ce qu’il avait trouvé, c’était le plaisir éteignant temporairement ses peines. Ça lui avait fait du bien, ça n’avait pas été ce qu’il voulait, mais ça lui avait fait du bien. Alors rapidement, l’addiction était née et il s’était retrouvé pris au piège là-dedans, le brun. Doux poison injecté dans ses veines vers lequel il n’avait de cesse de retourner. Rapidement, il s’était perdu le brun et il avait eu du mal à s’en sortir. Ça avait été un long combat qu’il avait mené contre son addiction et il avait gagné. Au moins pendant des années. Il avait été fier des jetons qui s’accumulaient, année après année pour prouver qu’il tenait le coup et qu’il avait réussi à s’en sortir. Maintenant, c’était fini, il avait tout gâché. Il l’avait su avant même de s’enfoncer la seringue dans le bras, s’il le faisait, il n’y aurait pas de retour en arrière, il sombrerait à nouveau dans les mêmes travers et il le regretterait. Il l’avait quand même fait et il n’y avait pas pire que la déception dans le regard de sa fille pour le lui faire regretter. Il aurait préféré qu’elle n’en sache rien Ada, qu’elle ne trouve jamais cette boîte et que son secret reste bien gardé. Maintenant, il ne savait pas comment s’échapper Jacob. L’addiction était un démon qui ne voulait pas partir, c’était cette voix au fond de sa tête qui lui répétait qu’il en avait besoin, que sans ça, il retrouverait la peine, la douleur, toutes ces choses qu’il ne supportait plus et qu’il voulait tant fuir.

Il ne pouvait pas arrêter si facilement. Il ne voulait pas, dans le fond. Il avait eu plus de volonté, des années plus tôt, quand Ada avait été petite, quand sa sœur avait été là pour le tirer vers le haut. Maintenant, Ada était grande, elle n’avait presque plus besoin de lui et sa sœur n’était plus de ce monde. Il avait perdu Laila aussi, l’espoir d’un nouvel amour, envolé plus vite qu’il ne l’aurait voulu. Il ne savait plus à quoi s’accrocher le brun. Il voulait juste faire taire les peines, parce qu’elles étaient de plus en plus insupportables. Il n’était qu’un vieil homme seul qui n’avait plus que ça pour tenir le coup. L’éphémère plaisir d’une substance injectée dans ses veines. Ce n’était pas que dans sa tête. Le besoin était physique, c’était tout son corps qui réagissait dès qu’il n’avait pas sa précieuse dose. Les vomissements, les tremblements, les bouffées de chaleur et les pupilles dilatées, ce n’était pas dans sa tête. C’était bien ce qui rendait les choses encore plus compliquées. Il n’avait pas eu le temps de répondre qu’une femme était sortie de nulle part. Trop pâle, trop silence, trop irréelle pour être vivante. Invisible aux yeux d’Ada et pourtant, elle avait fait valser la boîte de ses mains. Ça Ada l’avait vu. Ce n’était pas dans sa tête, ce n’était pas la drogue qui lui faisait perdre la boule, c’était un fantôme qui faisait irruption dans la pièce. Maudit pouvoir qui ne lui imposait que des visions dont il se passerait bien. « Non, je l’ai pas jetée. » Il répliqua, peu désireux de mentir encore à sa fille. Il savait pourtant que toutes les vérités n’étaient pas bonnes à dire. C’était bien pour ça qu’il avait ses secrets Jacob. Il ne parlait pas de la drogue, il ne parlait pas des fantômes. Laila lui avait bien fait comprendre qu’il ne fallait rien dire. Pourtant, il le faisait encore et peut-être qu’Ada serait la prochaine à ne plus vouloir lui parler, le prenant pour un fou, en plus d’être un toxico. « Viens là. » Il ne savait pas vraiment quoi faire le brun, mais il ne voulait pas rester dans cette pièce, il s’inquiétait de ce que cette femme pourrait faire à sa fille. Il attrapa la main d’Ada avant de gravir rapidement les marches de l’escalier et de filer dans sa chambre, dont il ferma la porte, un coup de clé dans la serrure, comme si ça pouvait arrêter un fantôme, le même qui était entré sans ouvrir la porte du rez-de-chaussé. « Peut-être qu’elle va partir ... » Il l’espérait le brun, pas toujours rassuré par les spectres qu’il pouvait voir. Tout ce qu’il voulait, c’était protéger Ada, mais il craignait qu’elle le croit fou, à présent.


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