H2O (kai)

hache deux os

“Tell me your secrets, and ask me your questions ; oh let's go back to the start. Running in circles, coming in tails. Heads are a science apart”

Quelques mots suffirent pour convenir du rendez-vous. L’un des plus improbables de sa vie, sûrement. Au détour de quelques mots, quelques informations balancées en pixels sur l’écran de son téléphone, d’un numéro sans identité, qui sortait de nul part. Une unique signature qui suscita l’intérêt. Trois petites lettres mystérieuses, dont les murmures d'antan avaient suscité une certaine curiosité, maintenue par le silence de longue années. Pseudonyme familier sur visage étranger, absence de réponse pour se garantir d’avoir jusqu’au dernier instant pour décider de rebrousser chemin. Elle ne savait pas, Jay, si elle souhaitait se lancer là-dedans aussi inconsciemment, cherchant quelques repères dans une ville qui lui paraissait de plus en plus étrangère. Avoir cette impression pressante depuis qu’elle avait reçu le fameux message, qu’il y avait quelque chose à ne pas rater, quand bien même les doutes s’installaient sous les mèches rousses. N’avait rien d’autre à serrer que ses phalanges dans les poches de son manteau, le nez réfugié dans son épaisse écharpe pendant qu’elle marchait. Arpentait les rues comme déconnectée du temps et de l’espace, l’esprit totalement orienté vers les scénarios qui composaient cette rencontre inattendue.

Quelque part elle l’attendait peut-être depuis longtemps, cette rencontre, finalement. Espérait seulement qu’elle ne prendrait pas des airs de confrontation pour x ou y raisons. Ne se sentait pas les ressources d’affronter un vestige du passé qu’elle n’avait même pas pu côtoyer. Un vestige de son père, comme elle, quand bien même il ne l’avait apparemment pas connu de son vivant. Les coins de rue défilèrent tandis qu’elle s’approchait dangereusement d’Ashmill et de lieux plus familiers qu’elle avait déjà côtoyé avec l’uniforme. Le regard se mit à quêter, inconsciemment, une présence familière qu’elle n’entrevit pas, le quartier lui paraissant bien calme en cette fin d’après-midi. Franchit les portes de The Cave, assaillie de sensations de déjà-vu, et déjà le goût des questions revenaient à ses lèvres. Pas grand monde dans le bar, aussi Jay eut-elle tout le loisir de sélectionner une table où elle serait tranquille pour discuter. Une table d’où elle pourrait le voir entrer et s’annoncer, pour le jauger peut-être quelques secondes de plus que ce qu’il ne pourra le faire pour elle. Se désarma de ses affaires, du manteau et de l’écharpe qu’elle installa sur le dossier de la chaise. Après quelques instants, se leva de table pour aller commander directement au bar. « Bière blonde en 50, s’il vous plaît. » Autant s’armer d’un grand verre en prévision de l’échange qui s’annonçait. Cachant difficilement sa nervosité, Jaimini se mit à observer autour d’elle, s’imprégnant de l’odeur de tabac et de cuir qui ravivaient des souvenirs d’autrefois, si lointains.

La porte s’ouvrit, attirant son attention sur la silhouette du nouveau venu. Ce devait sûrement être lui. Elle n’avait même pas idée de son faciès, à vrai dire, et cela pouvait très bien être un autre Cyclops. Regards se croisèrent, Jaimini demeurant un instant en suspend, sans savoir comment l’appréhender, comment communiquer. « Salut.. C’est toi Kai ? » S’enquit la rouquine dans un premier temps, se redressant légèrement sur le comptoir de bar où elle s’était accoudée. Habitude qu’elle avait de se sentir au bar comme chez elle. « Je suis Jaimini. Enfin tu le sais déjà je pense. Appelle-moi Jay. » Lui offrit un premier sourire, un peu bancal, alors que les prunelles ambrées se familiarisaient avec son visage, ne pouvant s’empêcher de leur chercher des traits communs, en oubliant qu’ils n’étaient qu’à moitié du même sang. Barman servit la pinte de blonde, Jaimini esquissant un léger “merci”. « Je ne savais pas ce que tu comptais prendre mais... Je paye ma tournée. » À journée exceptionnelle, actions exceptionnelles.

@Kai Philips

A family can be the bane of one's existence. A family can also be most of the meaning of one's existence. I don't know whether my family is bane or meaning, but they have surely gone away and left a large hole in my heart.

Ma mère était beaucoup de choses. Une prostituée. Une gold digger. Une alcoolique. Beaucoup vous diront qu’elle était quelqu’un d’peu fréquentable. Mais si y a bien une chose qu’ma mère a jamais été, c’est une menteuse. Elle mentait pas quand elle m’a dit qu’elle r’grettait que j’sois né. Elle mentait pas quand elle disait qu’elle choisirait toujours Bernard plutôt qu’moi. Elle mentait pas quand elle disait qu’j’avais une sœur. Une sœur… Progéniture d’mon connard de père. Celui qui s’est tiré, avant même d’savoir que j’existais. Celui qu’a jamais su, ou s’il l’a su, qu’a toujours fait semblant d’ignorer.
On s’est jamais rencontré, lui et moi, et c’était sans doute mieux comme ça, parce que j’lui aurais probablement foutu mon poing dans la gueule si j’avais vu sa sale tronche. Maintenant qu’il est crevé, j’risque pas d’le croiser. Aucun regret. Jamais eu besoin d’lui dans ma vie. Ni hier, ni aujourd’hui, ni d’main. J’me suis fait tout seul. Avec un peu d’aide d’la part d’Harlan, c’est vrai. D’mon paternel, j’sais rien, même pas son nom. J’sais juste qu’il avait une femme et une gamine. Jaimini Crowley, qu’elle s’appelle.
Trente-deux ans.
Flic.
Ma sœur. Demi-sœur plutôt.

Quand ma mère m’a balancé ça, j’ai pas su quoi faire d’l’information. J’suis pas bien sûr d’la réaction qu’elle attendait non plus. Ça avait toujours été ma mère et moi. Puis Harlan et moi. Puis y a plus eu qu’moi. Ma mère qu’avait toujours eu peur d’la solitude avait crevé seule, dans notre appart’ miteux à Exeter, des bouteilles vides de tequila envahissant les meubles et les armoires. Une mort minable, à l’image d’sa vie. J’l’aimais, ma mère, mais elle savait, autant qu’moi, qu’on était tous les deux des déchets d’la société. Ça risquait pas d’changer. Y avait aucun moyen d’échapper à ça. Ma mère buvait pour plus y penser, et ça l’a tuée. P’t’être bien qu’c’est ce qui m’tuera aussi.

Jaimini Crowley.
La famille qu’le paternel avait choisie. J’peux pas dire que j’étais pas curieux. Son sang est mon sang, au moins en partie. J’ai appris tout c’que les détectives pouvaient m’apprendre sur elle. Son taff. Qui elle fréquentait. Où elle habitait. Mais j’ignorais encore pourquoi l’paternel l’avait choisie, elle. Toutes ces choses qu’on comprend qu’en rencontrant quelqu’un. Ses tics. Son langage. Sa personnalité.
Qui es-tu Jaimini Crowley ?
J’pensais devoir renoncer à l’idée. Un ex-taulard qui débarque pour rencontrer une flic, on peut pas dire qu’ça la foute bien. Mais v’la que l’destin pousse Jaimini sur mon chemin.
Jaimini revient à Exeter.
Jaimini m’attend à The Cave.
C’est là qu’j’lui ai donné rendez-vous.

J’la repère dès que j’ai franchi les portes. La rouquine au bar. Toujours vue en photo, jamais en vrai. Elle est plus jolie dans la réalité, beauté de flammes. On s’ressemble pas. Il faut croire qu’c’est pas d’lui que j’tiens. Comment savoir ? Aucune idée d’la gueule que le connard avait.
Je hoche la tête.

« C’est bien moi. »

J’la dévisage, peux pas m’en empêcher. Je cherche sur ses traits doux la présence du paternel inconnu, ou à défaut l’esquisse d’une réponse. J’sais tout de Jaimini. J’sais rien de Jaimini. J’imaginais pas sa voix comme ça. J’sais pas exactement c’que j’imaginais. Elle propose de payer mon verre et j’la remercie d’un hochement d’tête avant d’répondre :

« Alors la prochaine tournée est pour moi. J’vais prendre un whisky. »

J’sais déjà qu’il y aura une prochaine tournée. Parce qu’elle doit avoir des questions, autant qu’moi en tout cas, sinon elle se s’rait pas donné la peine de v’nir. J’sors mon paquet de clopes, en fourre une au coin d’mes lèvres sans l’allumer :

« Ça t’dérange si j’fume ? »

J’m’accoude au bar, en attendant mon verre et jette un coup d’œil au sien. Une grande bière. Au moins c’est pas un d’ces maudits cocktails sans alcool avec un p’tit parasol dedans.  

« Ça m’fait plaisir de t’rencontrer enfin Jay. »

J’suis serein. D’puis l’temps que j’imaginais rencontrer ma demi-sœur, j’ai eu l’temps d’me préparer mentalement à l’éventualité.

hache deux os

“Tell me your secrets, and ask me your questions ; oh let's go back to the start. Running in circles, coming in tails. Heads are a science apart”

Patientait au comptoir, dans toute son impatience. Se mordillait un peu nerveusement l’intérieur des joues, face à sa bière qu’elle ne toucha pas, se refusant d’y boire tant que son rendez-vous ne sera pas arrivée. Se laissait divaguer, Jay, car la solitude c’était le moment le plus apprécié des songes. N’pouvait s’empêcher de jeter des coups d’oeil à la porte, à peu près toutes les deux secondes et demi, avant de voir enfin la silhouette attendue se profiler. Le détailla sans pouvoir s’en empêcher, ne s’offusquant pas de son regard à lui qui en faisait de même. Ne saurait décrire la sensation que ça lui procurait de rencontre une partie d’elle, même s’il ne constituait qu’une moitié des gènes. Cela n’avait pas beaucoup d’importance à ses yeux, ne préférant voir que ce qui les rapprochait plutôt que ce qui les séparait. Et pourtant, il y avait autant de choses d’un côté que de l’autre. Osa un sourire léger quand il confirma son identité. Climat incertain dans son esprit. C’était comme faire la rencontre d’un mec banal, tout en sachant que quelque chose les unissait depuis sa naissance à elle, des années après la siennes. Commençait déjà à s’emmêler les pinceaux, sans savoir quoi penser de tout ça. Avait du mal à juste profiter de l’instant présent, Jaimini, et ça ne datait pas d’hier.

Sa commande ne tomba pas dans l’oreille d’un sourd, car le barman s’affairait déjà à sa préparation. Probablement son instinct de flic, mais elle avait la forte impression qu’il n’était pas étranger aux lieux. À sa question, sortit son propre paquet de cigarette, pour lui signifier que ça ne la dérangeait absolument pas, l’agitant dans le vide avant d’en extirper elle-même une clope. La porta à ses lèvres, espérant pouvoir croire comme les prépubères que fumer ensemble ça aidait toujours à démarrer la conversation. Parce qu’elle avait tellement de questions qu’elle n’arrivait à en poser aucune. Ça m’fait plaisir de t’rencontrer enfin Jay. Et ça lui arracha un sourire, ça débloqua peut-être les paroles qui restaient coincées au fond de la gorge. « Moi aussi, tu sais, Kai. » Prononça son prénom pour lui donner une nouvelle consistance, comme pour le rendre plus matériel face à elle. Des années à imaginer le personnage en réalité, quand ce n’était qu’après trente deux ans de vie qu’elle rencontrait le frère aîné. Visage empourpré dans les volutes de fumées que le vent ne pouvait emporter à l’intérieur du bar, osa un sourire dans l’opacité voluptueuse.

« J’sais pas quoi dire. » s’esclaffa-t-elle en expirant une nouvelle bouffées. Rire sincère quoiqu’un peu gêné. Tellement de choses à dire pourtant. Probablement que toutes n’auront pas le mérite de la mettre en valeur ou de la rendre fière d’elle-même. « C’est juste… tellement improbable d’se voir aujourd’hui. » Constat peu surprenant, après trente ans d’existence dont au moins la moitié sans savoir qu’il existait. Déglutit et hydrata sa gorge avec quelques gorgées de bière. « À notre rencontre alors. » Haussa les épaules, s’agaçant de sa propre gêne, peut-être un peu intimidée et perdue face à un lien fraternel qu’elle n’avait jamais expérimenté. Ils ne referaient pas le passé, de toute façon. N’pouvait s’empêcher non plus de lui chercher des ressemblances avec le paternel qu’il n’avait peut-être jamais connu, sans même savoir la vérité à ce sujet. Il n’avait jamais été évoqué à l’époque. « Pour être honnête, et pas franchement surprenante, j’suis très curieuse. J’suis contente qu’on se rencontre, hein. Je me demande juste pourquoi maintenant… » Parce que ça aurait pu être cool, un grand frère. Revivant un passé qu’on n’pourrait jamais changer, en s’imaginant moins seule peut-être. Mais elle ne savait rien de Kai. Ne pouvait s’douter que ce qu’elle s’imaginait n’étaient sûrement que des chimères. « Les Etats-Unis sont vastes, pourtant… Pourquoi Exeter ? Je vais finir par croire qu’on est maudits dans cette famille. » Le sacro-saint mot qu’elle n’avait pas prononcé depuis des lustres. Qu’elle ne pensait pas prononcer à nouveau ici, encore moins en compagnie d’un de ses membres. S’esclaffa à nouveau après ses mots, avant de dédramatiser, détendant son visage. « Arf, excuse-moi, déformation professionnelle. J’pose trop d’questions. Je t’écoute. » Inspira profondément, se disant qu’elle s’en était potentiellement bien sortie. Appuya son menton contre la paume de sa main, coude posé sur le comptoir.

@Kai Philips

A family can be the bane of one's existence. A family can also be most of the meaning of one's existence. I don't know whether my family is bane or meaning, but they have surely gone away and left a large hole in my heart.

Quand j’étais en taule, j’pensais parfois à Harlan et à sa famille, et souvent j’pensais à la mienne. À mon alcoolo d’mère et à Jaimini. La sœur inconnue. À quoi elle pouvait bien ressembler ? Est-ce qu’elle savait que j’existais ? Comment était sa vie ? C’est fou tout c’qu’on peut apprendre sur quelqu’un quand on a un peu d’fric à disposition. J’imaginais not’ rencontre, parfois. Tous ceux qui m’connaissent vous l’diront, j’aime bien avoir les réponses à mes questions. J’suis du genre fouineur. Du genre à vouloir tout savoir et à s’en donner les moyens. J’suis pas friand des surprises. Souvent les surprises prennent la forme d’un flingue sur la tempe ou d’un poing dans l’ventre. Les gens imprévisibles sont les plus dangereux.
Mais tout ça à rien à voir avec Jaimini.
Il y a peu d’chance que not’ petit entretien se termine à couteaux tirés ou avec une balle dans l’crâne. C’est ma sœur, après tout. Quel genre de frère je f’rai si je lui attirais des ennuis à not’ première rencontre ? J’vois bien qu’elle sait pas trop sur quel pied danser, elle doit s’poser des questions. J’la laisse prendre son temps et allume ma clope à son affirmation, tranquillement. C’est pas comme si on était pressé, de toute façon. J’ai attendu près d’vingt ans pour la rencontrer, alors quelques minutes de plus ou d’moins y changeront pas grand-chose.

Elle esquisse un sourire et je fais de même. Quand j’étais gamin, j’aurais tout donné pour avoir une sœur, et plus être seul. Ma mre avait trouvé Bernard à la place. On peut pas dire qu’j’y avais gagné au change. Est-ce que ma vie aurait été foncièrement différente si Jaimini était entré dans ma vie plus tôt ? Si on s’était connu, avant qu’Harlan débarque ? Est-ce que j’aurais été en taule ? Est-ce que j’aurais été quelqu’un de « correct » ? J’suppose que ça sert pas à grand-chose de s’poser ce genre de questions. L’passé est ce qu’il est, on peut r’faire le monde avec des « et si » mais ça l’changera jamais.
Je trinque avec Jaimini.

« À not’ rencontre. »

J’bois une gorgée de whisky, laisse l’alcool me réchauffer le palais et l’estomac. C’est vrai que c’est bizarre, de s’rencontrer maintenant, mais pour moi rien est dû au hasard. Si Jay est sur mon ch’min aujourd’hui, c’est que l’destin l’a voulu. Comme Harlan à l’époque. Rien est jamais dû au hasard.

« Y a p’t’être une raison à not’ rencontre, p’t’être pas, va savoir. J’crois qu’il fallait bien qu’on s’croise un jour ou l’autre, tu penses pas ? »

Est-ce que j’aurais passé ma vie sans la connaître autrement qu’par les rapports des détectives ? J’aurais forcément fini par la trouver, lassé d’attendre qu’elle se trouve sur mon chemin. Je tire une taffe :

« J’avais nulle part ailleurs où rev’nir qu’Exeter. P’t’être que c’était pareil pour toi ? Cette ville, elle nous appelle, tu trouves pas ? »

C’est vrai que c’est p’t’être ça, la malédiction d’cette ville. Quand j’suis sorti de taule, sans Harlan, j’avais aucune raison d’être où que ce soit. Ça servait plus à rien d’écumer les States à la recherche d’un nouveau patelin. J’avais plus rien. Plus personne. Exeter était la seule chose qui m’soit encore un tant soit peu familière.
J’la regarde quand elle me parle de déformation professionnelle, et demande, innocemment :

« T’es flic, c’est ça ? »

Je sais très bien qu’elle l’est, mais inutile de l’préciser. Si on m’avait dit, y a quinze ans d’ça, que je finirais par boire un verre avec une flic, j’y aurais probablement pas cru. Va falloir être prudent, sur c’que je raconte et c’que je raconte pas. Soeur ou pas, les keufs ont tendance à foutre leur nez dans les affaires qui les r’gardent pas. Et des affaires qui r’gardent que moi, j’en ai des tas. J’regarde la cendre qui tombe lentement dans l’cendrier sur le comptoir.

« Ça t’plaît, comme taff ? T’as toujours voulu faire ça ? »

Éclairage bizarre sur mes ennemis naturels. J’me demande ce qu’elle sait d’moi. La plupart de mes affaires sont très bien cachées, mais mon séjour en taule est un secret pour personne sur internet. C’est l’genre de choses qu’on trouve facilement. J’devrais p’t’être demander à Nora d’effacer ce genre de traces. J’porte la clope à mes lèvres et demande finalement :

« Tes parents en pensaient quoi ? »

J’me demande si not’ vieux a influencé son choix, d’une façon ou d’une autre. J’trouve ça plutôt marrant, que ses deux gamins s’retrouvent des deux côtés d’la loi.

@Jaimini Crowley