In a world of warriors, be the warrior. (zora)

Ce n’est pas simple en ce moment à la maison avec Larry qui dans ses réactions et de plus en plus désagréable, comme s’il n’avait pas le temps de passer de bonnes journées à son travail. Tu commences à devenir de plus en plus méfiante à ce sujet d’ailleurs, mais décide comme une grande de ne pas mettre ton nez dans ses affaires. Tu préfères ne rien savoir, c’est très bien pour tout le monde et tu peux continuer à avoir tout ce que tu veux en pratiquant le métier de tes rêves. Certaines veulent devenir des princesses, pour toi ce n’est pas bien compliqué alors que l’idée d’être médecin se trouve dans un coin de ta tête depuis toute petite. Plus qu’un simple boulot, une véritable vocation qui relève de l’évidence alors que tu penses aider réellement à la réinsertion de beaucoup de personnes au sein même de la ville d’Exeter. Une joie personnelle qui ne pourra jamais se retrouver ébranler par des mauvaises nouvelles même si tu ne peux pas t’empêcher de penser à ton fils qui se trouve encore en centre de désintoxe. Il va falloir mettre cette information de côté un moment pour être pleinement en phase avec les patients d’aujourd’hui et pouvoir au mieux mettre tes compétences de psychiatres au service des autres. Ce que tu fais depuis de longues années déjà. La première patiente est une habituée. Zora Moriarty. Une femme dont la compagnie est toujours agréable, qui ressent souvent le besoin de faire sortir ce qu’il se trouve au plus profond de son âme. Ce que tu essaies de faire avec elle à chaque consultation, tu écoutes et tu partages ta connaissance avec elle avec pour simple objectif, qu’elle puisse sentir bien avec elle-même. Vous avez deux heures devant vous, ça devrait laisser tout le temps pour faire ressortir les pires choses et les meilleures à la fois. Un mélange pour créer le plus beau cocktail qui soit, un psychiatre c’est un peu comme un barman quand on y pense. Tu joues avec les mots comme il pourrait le faire avec des substances pour créer la meilleure phrase possible qui pourra éveiller la conscience et soigner la douleur. Tout comme l’alcool arrive à calmer la souffrance, le temps d’une soirée seulement.

« Agate. Votre patiente est arrivée. » Le son de l’interphone qui se coupe immédiatement alors que tu appuies à ton tour pour laisser entrer la jeune femme. Alors que tu quittes ton fauteuil pour venir l’accueillir, les bras ouverts dans sa direction. Toujours avec un sourire large comme ton cœur. « Bonjour Zora. » Toujours parler au patient en employant son prénom pour instaurer une ambiance pleine de confiance, un espace parfait pour se confier entièrement sans le moindre mur pour venir gâcher l’échange. Tu pointes le canapé au centre de la pièce pour l’inviter à s’installer une nouvelle fois, elle commence à avoir l’habitude maintenant d’être en ta présence, c’est un peu comme deux amis qui aiment discuter avec un bon thé et quelques biscuits. D’ailleurs. « Quelque chose à boire ? » L’établissement est réputé et ne peut donc pas se permettre de ne pas recevoir les patients dans les meilleures conditions possibles. C’est une histoire de respect et d’importance apporté au professionnalisme des psychiatres. Tu prends place ensuite en face d’elle sur un canapé identique, en parfaite symétrie avec le premier. Tu croises les jambes et pose ton cahier sur ta cuisse en posant le stylo sur la petite table, tu n’as pas besoin de ça pour le moment, mais te prépare à noter la moindre information qui pourrait t’aider à stimuler la conversation. Tu penches la tête en plissant les yeux légèrement le regard sincère en direction de la jeune femme, après deux semaines sans consultations. Il doit s’en passer des choses en seulement quatorze jours, il suffit de regarder tes journées pour comprendre qu’une semaine suffit largement à modifier l’existence d’une seule personne. La tienne en l’occurrence.

Toute consultation commence de la même manière, mais tu n’as pas besoin de faire autrement alors qu’une minute après une multitude de possibilité se montre à vous. Les chemins sont variés tout comme l’arrivée qu’il est important d’atteindre du bout du nez, c’est ton boulot d’y parvenir en prenant presque la jeune femme par la main. C’est une bonne chose de pouvoir lire dans les pensées, mais avant de le faire tu préfères utiliser une technique plus en phase avec les règles de l’ordre des psychiatres. La discussion. Ce n’est qu’en dernier recours que tu utilises ton don pour scruter ce qu’il se passe à l’intérieur d’un esprit, rentrer dans l’intimité d’une personne n’est pas une chose simple. On ne tombe pas tout le temps sur l’information qu’on recherche et alors que chacun possède son petit jardin secret, il est facile de se tromper et d’assister à des scènes qu’on n’aurait jamais dû observer. Tu es forte, mais possède tes propres limites comme tout le monde, il ne faut pas l’oublier. « Alors, comment ça va ? » Tu attrapes finalement le stylo et sans perdre ton rictus plante tes iris dans ceux de la jeune femme dans l’attente de vos échanges à venir. Personne ne va vraiment bien à Exeter et même si personne ne sait vraiment pourquoi, il est impossible de partir loin de cette ville. Quelque chose qui retient encore et toujours chacun de ses habitants, comme pour lui faire comprendre que rien d’autre n’a réellement la moindre valeur. Comme une malédiction.