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 there's no road that will lead us back (midnight)

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i'm a long way from the land that I left

--- i've been running through life and cruising toward death. if you think that i've changed, you know me not, i belong bodily to the earth, i'm just wearing old bones from those that came first, i been unraveling since my birth, gonna wander out there and see what i'm worth. find me way out there, there's no road that will lead us back. when you follow the strange trails, they will take you who knows where. if i found a way to stay with you tonight, it would only make me late, for a date i can't escape. ☾☾ icons, zaja.


Cinq ans et cinq mois, exactement, que la route s'est empruntée en sens inverse. Paysage défilant à la fenêtre du taxi, suffisamment mémorisé à la répétition des trajets l'ayant mené à l'aéroport, en compagnie de sa mère, pour ne pas réellement s'y attarder. Un poids logé au fond de la cage thoracique, il lui semble de plus en plus évident que non, il n'a pas envie de rentrer. N'éprouve aucun attrait à l'égard de sa ville de naissance, trop arpentée en dix-neuf ans pour espérer y découvrir quoique ce soit d'inédit. S'en aller lui a permis d'ouvrir les yeux, d'apprendre à respirer sans la crainte constante de se savoir épié par des entités invisibles pour ses yeux, mais bine présentes. N'a pas la moindre envie de se confronter à nouveau au bourdonnement hantant les rues de la cité avec plus ou moins d'intensité. Si ça ne tenait qu'à lui, il n'est pas certain d'y être retourné un jour. Le stage effectué, les études finalisées, il y aurait eu bon nombre d'opportunités ailleurs, sans qu'il ne se sente contraint d'étaler son patronyme sur des projets entrepris à Exeter, comme ses ancêtres avant lui. La nouveauté avait du bon. Une conviction née une fois confronté à l'inconnu, extirpé de sa zone de confort de son plein gré, quand le chahut des morts n'avait finalement rien d'une fatalité. Houston était bien plus conséquente, et pourtant, il n'avait été encombré de tant de murmures, parasité dans ses moindres actions. Les fantômes étaient partout, certainement, mais l'éloignement lui avait prouvé qu'ils s'intéressaient moins à son cas une fois parti. L'affection en décroissance lente, amortie par les kilomètres, cessant de les aimanter et profitant, pour la première de sa vie, d'un soupçon de tranquillité.

Il y avait pourtant des choses qu'il n'était pas en mesure d'oublier, le secret emporté avec lui pour en épargner son ami d'enfance, l'idée latente de périr, inévitablement, la date qui clôturerait son existence déjà fixée à l'avance. Ne pouvait vivre de la même façon, avec cette certitude arrimée à la peau, contemplatif plus qu'acteur de ces années lui restant. Un peu naïf, probablement, que d'espérer s'en sortir en abandonnant les Manoirs, en acceptant le courroux de Gideon et lui laissant le loisir de s'opposer à tout contact persistant.
Preuve en est, le voilà sur le retour.

Incapable de donner l'adresse de sa demeure d'enfance, c'est dans la ville que le taxi s'enfonce lentement. Avec distance, Phineas observe les bâtisses qui s'alignent, de plus en plus caractéristiques de Cherrytown. L'adresse inscrite sur la dernière lettre reçue de sa part, celle qu'il s'apprêtait à rejoindre en s'étant assuré que l'amie de longue date n'y verrait pas d'inconvénient. Revenir à Exeter est une chose. Revenir aux Manoirs en est une autre. Y rentrer en sachant Gideon hors des bâtisses : une absurdité. Une fois le règlement effectué, quand il aurait aimé demander au chauffeur d'entreprendre un demi-tour, de lui éviter, finalement, de rester, et de descendre, c'est son sac à la main que l'héritier des Falcon s'approche de l'imposant immeuble, et de l'interphone. « Bonsoir, c'est moi. » Sa voix a probablement changé, depuis la dernière fois qu'ils se sont vus, et il le précise poliment : « Phineas. » S'il était proche des frères cadets de la jeune femme, Midnight quant à elle avait quelque chose d'imposant, de fascinant aux yeux du garçon, puis de l'adolescent. Le charme balayé par le passage au rédactionnel, l'écriture plus fluide, sans doute, que le dialogue oral ne l'a jamais été, c'est après près de dix ans sans se voir que Finn se présente sur son pallier, à frapper deux petits coups brefs contre sa porte.

« Bonsoir, Midnight. » L'a déjà dit, et il s'en rend compte, agité par la seule idée de se tenir là. Dans cette ville, à nouveau. Un bref hochement de tête à son égard, quand la porte achève de s'ouvrir. Et puis, ses épaules semblent se relâcher très légèrement sous son manteau à la vision de cet être familier, se faisant violence pour se ressaisir un minimum avant d'entrer. Pas le moment de faire l'inventaire de ce qui a pu maturer ses traits, et il précise, dans ses bonnes manières habituelles, celles qui ne se sont pas estompées depuis l'époque où leurs mères se côtoyaient. « Mon vol avait du retard, je pensais arriver plus tôt. » L'ombre d'un sourire survole le coin de ses lèvres quand il le précise : « J'aurais pu t'écrire pour te prévenir, mais je doute que tu ais reçu ma lettre avant que j'arrive. »

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“Trauma   ”

Absence. Ce mot pourrait à lui seul, envelopper l’être et la chair. L’absence de réelle passion, de sentiment amoureux, de cause, de volonté, de guerre à mener. Il n’y avait pas de piano pour accompagner ses soirées, pas de téléphone qui sonnait pour festoyer, pas de repas de famille pour lui rappeler les doux souvenirs du passé. Peau marquée au fer, cuisse détruite au nom d’un culte dont elle se moquait éperdument. Une cause, une autre. Une arme ou une autre, la chanson se répétait. Le sang déversé pour la garde pour elle, pour cette mère. Résultat d’une vie étrange. Elle se retrouvait seule, comme par sale habitude. Cette mélancolie, ce soir, n’était motivée que par l’arrivée du passé dans le présent. Pourquoi le mal venait-il toujours du passé ? Tout accusait le temps qui passait, elle la première. Pourquoi elle ? Pour ce jour-là, était-elle devenue une Uria ? Parce qu’elle était face au crime de beauté : un enfant pas laid, pas trop difficile, destiné à endurer. Souvenirs refoulés de ce qu’elle fut avant d’être Uria, d’être Artémis. Pourquoi choisir ce chemin et pas un autre ? Pourquoi revenir là où tout avait merdé ? Qu’importait, elle était là, en train d’attendre la venue du passé qui voulait retrouver sa place dans son foyer. Falcon revenait, après des lettres en pagaille. Pourquoi conserver un lien aussi arriéré ? Pour le plaisir d’écrire à un inconnu ? Les liaisons dangereuses, mais avec pour vocation d’embrasser une relation platonique.  Il se souvenait d’elle comme la sœur, elle se souvenait de lui comme l’ami de frère. Le frère est mort, l’année dernière. Personne n’en parlait, tout le monde voyait cela comme un geste normal, qu’un gamin aussi jeune vienne à succomber à ses douleurs. La mère jouait sur la culpabilité des enfants et le pacte scellé des années en arrière. Dans ses yeux, elle devait noyer les souvenirs de son frère. Il devait noyer la souffrance, lui rappeler qu’il n’était pas qu’un cadavre.

Observant la chambre d’amie qui était en réalité son dressing. Un vulgaire canapé déplié, mais qui réalité était d’ordinaire réservé à son majestueux fessier lorsqu’elle enfilait des bottes à lacets. Pour cette nuit, la suivante et potentiellement une troisième : cela ferait office de chambre. Falcon pourrait profiter de ces nuits pour admirer une femme pleine de style et avec des goûts vestimentaires fins et travaillés. L’interphone résonna dans l’appartement, abandonnant la chambre d’infortune. La pièce était dénuée de souvenirs, presque comme un catalogue - pire, celui d’une influenceuse lifestyle. La voix résonne. neuf ans après. Elle s’était barrée, revenue, lui, s’était envolé. Plus jeune qu’elle, rappelant qu’elle approchait de la trentaine alors qu’il touchait seulement le quart de siècle. Terminée la voix de l’adolescent, il était désormais architecte, sans doute avec une moustache et un chapeau de plouc. Bien sûr que non, le seul nom lui imposait une certaine dignité. “Dernier étage.” Officiellement, il était là. Observant alors la seule photo des six, avant qu’Astréos ne soit jeté dans les bras du foyer rouge. Loin, ce temps où la douleur semblait surmontable avec eux.

Elle est là, avec une chemise blanche et un jean serré comme si elle s’habillait comme cela chez elle d’ordinaire. Non, comme tout le monde, elle adoptait des vêtements du dimanche. “Bonsoir le texan.” Le laissant entrer, en constatant qu’il n’était pas venu avec l’équivalent d’un avion comme seuls bagages. Il voyageait finalement assez léger pour un bourgeois. Refermant derrière lui, avec ce déplaisant silence. Après des années à s’écrire des choses, comment mettre des mots sur une décennie. Impossible, pas une vraie question. “J’ai remarqué ton retard.” Elle ne l’écoutait pas, pas vraiment. L’observant les bras croisés, parce qu’il était encore un ado à la peau grasse la dernière fois. Aujourd’hui il avait la peau plutôt mixte. Toujours aussi, à se demander s’il était vraiment au Texas depuis cinq ans, s’il avait démarré un régime végétarien ou s’il se faisait vomir. Un court silence. “Je t’imaginais plus gros. T’as été dans la seule ville végétarienne du Texas ?” Puis, ce fut un éclat de rire qui explosa chez elle. Parce qu'elle n'était pas stable, Midnight. Froide, puis chaleureuse, moqueuse et finalement assez indélicate dans ses propos au même titre qu’elle était indifférente aux critiques. “Je sais que revenir ici c’est d’la merde, alors, merde pour ce retour. J'ai prévu beaucoup l'alcool pour oublier. ” L’invitant finalement à le suivre en direction de sa chambre : pas de démonstration d’affection, elle n’en était pas une adepte hormis dans le contexte sexuel.




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i'm a long way from the land that I left

--- i've been running through life and cruising toward death. if you think that i've changed, you know me not, i belong bodily to the earth, i'm just wearing old bones from those that came first, i been unraveling since my birth, gonna wander out there and see what i'm worth. find me way out there, there's no road that will lead us back. when you follow the strange trails, they will take you who knows where. if i found a way to stay with you tonight, it would only make me late, for a date i can't escape. ☾☾ icons, zaja.


Bien des raisons pour le tenir éloigné de cette ville qu'il sait maudite, de ces demeures n'échappant guère à la règle. La pulvérisation incessante des branches de son arbre généalogique en premier prétexte, intimement entremêlé aux racines des Murdoch. L'amour à sens unique devenant complexe à vivre, entretenu à l'égard de Gideon, en deuxième argument, quand le moindre contact commençait à lui être insoutenable, aux lèvres scellées sur l'inavouable. Les présences n'ayant cure de leur pierre tombale, dansant entre les murs des Manoirs, dans les ruelles de la ville, jusqu'au fond de ses moindres bâtisses, n'étaient pas en reste, quand plus rien ne semblait suffire à anesthésier ses méninges éreintées. Par dessus tout, c'était les murmures des plus proches qui l'écorchaient, et cinq années n'avaient pas effacé le souvenir de leurs supplications incessantes. N'en pouvait plus, Falcon, d'entendre celle de son père hanter ses parages, l'interpeller dans sa maison, lui déchirer le coeur à chaque réminiscence. Ni d'attendre, paradoxalement, que celle d'Octave surgisse, un jour ou l'autre, de ces lieux qu'ils avaient pour habitude de rejoindre en secret. Certains défunts parlaient trop, quand d'autres ne se manifestaient jamais. Au bout du compte, il ne savait plus sur quel pied danser, ce qu'il aurait fallu espérer. Le silence prolongé de Murdoch l'avait conforté dans l'idée d'un non-retour, la mort du cadet des Uria également. Que restait-il pour lui, à Exeter ? Quand tout, tout semblait bien plus tranquille une fois éloigné, à tenter de découvrir Houston sans que personne ne soit là pour le guider. Sans qu'aucun chuchotement ne vienne entraver sa perception. Première fois de son existence qu'il avait l'impression d'évoluer par lui-même.

Mais il est là, avec l'une des rares personnes susceptible de comprendre. Dans les grandes lignes, certes, quand il n'a jamais été question de grand épanchement, du côté de Midnight comme du sien. Une série de lettres gardées précieusement, Falcon attaché aux mots en point d'ancrage, lorsque ceux-ci se traçaient sous la plume d'un être admiré, quand bien même appartenait-elle au passé. Midnight s'en était allée, comme lui, et était la première à lui avoir montré que c'était donc possible. Embourbé dans une certaine routine, l'idée d'un départ semblait illusoire, et pourtant. Un jour, je m'en irai, moi aussi. Bien ce qu'il avait pensé, à l'annonce de son envol. Pour autant, elle était revenue, et s'il ne l'avait guère compris, certainement avait-il une idée plus nette, désormais, de ce qui pouvait pousser à regagner Exeter.

Le texan, un brin déphasé, fait donc son entrée, la bandoulière de son sac de voyage réajustée à son épaule. « Je n'en doute pas. » L'énonce, en reportant les yeux sur Midnight, un brin guindé par l'anxiété. Sans doute aimerait-il mieux présenter, à cet instant, mais il y a bien trop de soucis alignés dans sa tête pour que ce soit le cas. Pourtant habile dans l'art de demeurer impassible, cinq années à plancher sur sa mort inévitable auront rendu Falcon un brin moins placide. Son regard s'attarde sur les alentours, s'intéressant au lieu de vie de Midnight, avant de sentir son attention persistante, reportant la sienne en parfait miroir. Le temps de réceptionner sa remarque concernant son apparence, et l'ombre d'un sourire pointe au coin de ses lèvres. « Mon régime alimentaire est soigneusement breveté, s'il t'intéresse personnellement, il faut me le demander de manière plus explicite que ça. » Il ne plaisante sûrement qu'à moitié, Falcon habitué à ce que son alimentation soit orientée par sa mère depuis tout môme, selon ce qu'elle pouvait en lire dans ses revues de diététique. Habitué au contrôle de ses apports, ne dira pas que l'anxiété fait office de parfait coupe-faim, en réalité, ainsi que l'activité physique excessive en terme de cardio. « Tu as bonne mine, Midnight, et ici, ce n'est pas monnaie courante. Il faut probablement partir pour s'en apercevoir. » Compliment simplement délivré, dans toute son objectivité rassemblée. N'a jamais manqué de livrer ses appréciations à autrui, sans pour autant en inventer. Dit les choses telles qu'elles lui paraissent véritables, sans mièvrerie associée.

« Je ne compte pas m'attarder dans le coin, en réalité. » D'où le sac de voyage, toutes ses affaires étant restées soigneusement rangées dans l'appartement de Houston. Phineas la suit, détaillant le dressing et le canapé converti en lit de fortune. « J'aimerais repartir le plus tôt possible. » Le dit tant pour elle que pour lui-même. Pas question de retour, quand dans sa tête, cela sonne comme une condamnation. Et ça agite ses craintes, à s'imaginer Exeter rétracter son atmosphère oppressante sur lui jusqu'à ce qu'il n'y ait plus lieu de s'en extraire. Son coeur s'agite un peu à cette pensée, quand il s'affaire déjà à retirer sa veste, et à déposer son bagage. « Merci de m'héberger, en tout cas. Ma mère n'est pas encore au courant, je ne tiens pas à cumuler dès le premier jour. » D'abord, le retour. Ensuite, retrouver sa mère, se confronter à son jugement. Et puis, les Manoirs. Vaut mieux décomposer, pour ne pas être saisi d'un vertige. « Je ne suis pas contre un verre, ou deux. De quoi faire passer cette sale sensation. Il doit y avoir quelque chose dans l'air, ce n'est pas possible autrement. » L'énonce en détachant son attention de l'alignement de fringues sur les étagères, pendues aux cintres, pour mieux reporter son regard sur Midnight, en lui emboitant le pas. « Une fois revenue, n'as-tu pas eu envie de t'en aller à nouveau ? » Parce que la question le démange, certainement, depuis que son frère lui a appris qu'elle était de retour, près de cinq ans plus tôt, peu après que lui-même ait pris le large. De quelle manière Midnight Uria s'est-elle retrouvée piégée dans cette ville de merde à nouveau ?

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“Trauma ”

Proposer de la bonté contre un toit, c’était sans doute cela la monnaie d’échange du jeune homme. Le fils prodige de l’architecture qui avait plus l’air d’un touriste que d’un riche héritier. Il avait l’air à l’aise dans ses baskets, de pas trop mourir sous le poids de la responsabilité d’un nom. Après tout, c’était cela l’excuse préférée des bourgeois ? Ils vivaient dans l’ombre des parents, cet héritage lourd et presque insupportable. Des petites merdes qui prétendaient connaître la souffrance, mais qui avaient des draps en soie et qui se cassaient un ongle en osant appeler cela “obstacle”. Dans ses mots, il ne semblait pas être le fruit de cette nouvelle génération pourrie par twitter et sa délation facile. Midnight n’avait rien contre la jeunesse, mais elle n’appréciait que moyennement cette armée de jeunes idiots qui utilisent google comme les ancêtres lisaient le journal. Phineas ne semblait pas sombrer dans cette spirale infernale de narcissisme et d’orgueil. Il fallait néanmoins admettre qu’avec un prénom aussi original, il était difficile d’entamer une carrière sur les réseaux sociaux avec des hashtags et des partenariats pour des petits trucs merdiques fabriqués en chine. Phineas avait l’air d’un mec comme tout le monde, c’était presque encore plus décevant. Même si en l’observant avec attention, il fallait reconnaître qu’il avait la tête d’un mec qui écrivait des lettres plutôt que des messages avec un vicieux objet nommé cellulaire - sans doute n’avaient-ils pas la fibre au Texas. En tout cas, il avait du répondant même en face à face. Elle avait l’air de réclamer un régime ? Il serait un piètre interprète, un humour plutôt méprisant, mais cela lui allait parfaitement. L’étudiant lui accorde un compliment, comme si elle en avait besoin. “Non, il suffit de me regarder. Il n’est pas nécessaire de partir. ” Parce que contrairement à ces faux modestes, à ces héros qui disaient avoir une belle vertu, un combat intérieur et toutes ces conneries : Midnight s’en moquait et ne ressentait rien lorsque le mépris s’extirpait de la bouche des autres.


Il pensait passer dire bonjour à la ville maudite et repartir ? Il était finalement assez con, mais cela pouvait le rendre mignon pour les gens de son âge. “Tu y crois, c’est beau. ” Parce qu’elle faisait preuve de sympathie, à son échelle. Uria n’appréciait pas l’idée de perdre du temps, de devoir faire face à des conneries inutiles, alors elle tentait de limiter les discours et la démagogie. Peut-être qu’il se mentait à lui-même, qu’il entretenait cette illusion. Personne ne revenait autrement que par nécessité, parce que la vie forçait le cadavre à revenir vers la rive où il fut jeté. Phineas venait de s’échouer sur la plus triste ville des USA et était désormais condamné par les vagues à frapper le même sable jusqu’à la fin de sa vie. Midnight, elle était un cadavre aussi, mais elle fut toujours consciente que cette ville allait la tuer et que peut-être qu’il valait mieux crever de la main de la morosité plutôt que de subir les vengeances de ses démons durant les années passées à tuer pour un gouvernement discutable. Lui ne voulait pas prévenir sa mère, parce que c’était peut-être le doute, celle qui ferait pencher tout dans sa vie. Réfuter cette notion simple : l’enfant revenait toujours dans les bras de sa mère. “ Je te laisse proposer une théorie sur l’air d’Exeter, monsieur l’étudiant. ” Parce qu’il était toujours un gamin qui vivait au crochet de sa mère, même s’il n’osait pas l’avouer. Il reviendrait si elle le voulait, parce qu’il n’avait aucune volonté, comme tous les gosses bercés par l’argent et les bagues en diamant.

Rejoignant la cuisine alors qu’il posait la fameuse question de tous ceux qui revenaient hanter les lieux : pourquoi était-elle encore là ? C’était cela, le fond du sujet. Parce qu’il mettait les formes, mais il voulait savoir comment elle s’était retrouvée dans cette galère. Sortant du réfrégirateur la bouteille de vin blanc qui trainait, récupérée chez sa mère lors d’une visite improvisée, tout en attrapant deux verres. “Six petits adoptés, l’un deux noua la corde à s’en étrangler, il n’en resta que cinq.” Les deux verres étaient remplis, tendant l’un des deux au cow-boy qui avait plutôt l’air d’être le fruit des messages crypto-gays de ces films qui croyaient être un hommage à la virilité. “J’ai hâte de savoir qui est le prochain à céder. ” Midnight n’était pas politiquement correcte, elle ne pratiquait pas le sarcasme et l’humour noir pour se donner un air mature : c’était en elle. Le fait de ne pas répondre aux questions, n’était pas une fuite, mais par simple lassitude. “Si tu espères, mais que tu n’es pas sûr, cela veut dire que tu vas t’éterniser, puis un jour tu vas faire revenir tes affaires, tu vas rendre ton logement et tu pourras t’en prendre seulement à toi. Repars demain, premier vol et oublie tes motivations. ” Tendre le verre pour trinquer. Mise en garde aimable.




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Léger sourire glissé aux commissures au gré de la découverte sommaire de l'appartement, à cette réponse livrée sans aucune cérémonie. Peut-être qu'Uria a raison, qu'il suffirait de la regarder pour réaliser qu'elle n'a pas la mine grise des autres habitants, qu'elle ne l'a peut-être jamais eue, réellement. Généraliser n'a rien d'intelligent, s'embourber dans des préjugés construits depuis l'enfance non plus, mais force est de constater que Phineas peine à s'en délester. N'a aucune envie de changer d'avis sur Exeter et la ribambelle de malheurs que les années lui ont associé. Ne souhaite laisser place à aucun doute, trop terrifié à l'idée d'y être à nouveau coincé, s'imaginant que cette fois, aucun départ ne saura plus l'en détacher. Trop conscient des aléas déjà déterminés de sa propre temporalité, n'a aucune envie d'y périr et de contribuer à hanter la cité, à jamais amarré aux Manoirs, prenant la relève d'une éternité ectoplasmique. Et c'est ce qui se rétorque simplement dans le timbre linéaire de Falcon : « N'as-tu pas la sensation qu'à rester trop longtemps au même endroit, tu finis par ne plus rien en voir ? » Car il semblerait que ce soit le cas du plus jeune, qu'il n'y a bien qu'en s'étant éloigné qu'il semble découvrir d'autres angles à la ville, de ce qu'il a pu en capter, au travers de la vitre du taxi. Toujours les mêmes rues alignées, les particularités assignées aux quartiers, teintés de souvenirs filtrés par un regard plus jeune, mais non moins affûté. Trop rapidement résigné, dix-neuf ans semblaient trop justes pour prendre conscience de sa propre finalité, parant le garçon d'une urgence tenue en sourdine, ravivée au contact de ses terres. Pourtant, sans être neuf, l'oeil s'avère plus attentif aux détails, et c'est dans cette clairvoyance mirage qu'il l'atteste : « Bien sûr, j'y crois. » La nuque droite, l'air opiniâtre, la mâchoire pourtant légèrement contractée sur la crainte qu'elle n'ait raison.

« J'ai plus étudié les sciences physiques et les mathématiques que la chimie, tu sais. » De son pas tranquille, quoiqu'un brin fébrile, les mains glissées dans les poches de son pantalon en guise de décontraction, Phineas suit Midnight, en réfléchissant à la question. Ne tient guère à se donner en spectacle aux yeux de son hôte, les années n'ayant laissé sombrer l'admiration distante qu'il lui a toujours porté. Impossible de théoriser sur le poids du passé, l'influence des âmes invisibles continuant d'y croupir en sourdine pour beaucoup, mais pas pour lui. « Mais j'irais creuser du côté d'Ashmill, the Factory doit avoir son lot d'impairs en ce qui concerne l'évacuation de leurs déchets. » C'est une rumeur qui a pu traîner, se souvient en avoir entendu parler à la maison, le sujet se voyant rapidement balayé à l'évocation du frère disparu, tiraillement saisissant Falcon au niveau de l'estomac. Le verre proposé est délicatement saisi, à humer les arômes de manière presque automatique avant de relever les yeux sur Midnight. « Une idée de ce qui a pu motiver son acte ? » Et par là, c'est bien le passage à l'acte qui s'entend, quand le cheminement y ayant conduit le cadet des Uria s'est probablement avéré lent et insidieux, affleurant parfois la surface, ci et là, durant cette décennie à le côtoyer régulièrement. Peut-être dans ses lettres que cela s'était manifesté de temps en temps, Finn n'ayant pu se retenir de les relire à l'annonce de son suicide, comme si la réponse pouvait se trouver quelque part, comme s'il y avait quelque chose qu'il aurait manqué. Se l'était demandé si, trop focalisé sur son propre désordre, celui de l'ami pouvait lui avoir échappé. Pour avoir déjà affronté la mort d'Octave, quelques années auparavant, dans d'autres circonstances, l'idée d'un jamais deux sans trois l'avait inévitablement ébranlé en apprenant le destin funeste du plus jeune des enfants Uria. « Comment vont les autres ? » Et par là, Midnight saura sans doute qu'il ne s'intéresse essentiellement qu'à son cadet restant, celui dont Finn n'a plus eu de nouvelles depuis longtemps, à se questionner sur la tendance empruntée par la fratrie lorsque les prédictions macabres s'énoncent.

Et puis, inévitablement, ses pensées vagabondent jusqu'à Gideon. Sur sa disparition. Celle qui ne serait peut-être que factice, sans qu'il ne puisse tolérer l'idée d'un nouvel appel de la mère Murdoch, à l'occasion. Ne veut pas apprendre que lui non plus, ne sera plus jamais là, plus jamais revu. « C'est que ça a l'air simple, quand tu le dis, comme ça. » Joue le jeu, à trinquer avant de porter le breuvage à ses lèvres, laissant le vin imprégner ses papilles en marquant une pause nécessaire. « J'ai appris il y a quelques jours la disparition de mon meilleur ami, Gideon Murdoch. » C'est la première fois qu'il extrait cette phrase de son crâne, lui donnant une tangibilité certainement effrayante. « Ce n'est peut-être rien, peut-être simplement le genre de choses qui arrivait déjà quand on était gamins. Mais je ne peux pas rester sur un doute, prendre le risque que ça arrive, encore. » Comme lorsque les lettres de son frère se sont espacées, jusqu'à s'interrompre, sans qu'il ne prenne la peine de lui téléphoner. Bien la raison pour laquelle prendre le premier vol ne saurait s'envisager, même s'il le soutient, avec un sourire en coin : « Mais une fois que ce sera élucidé, je partirai. »

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“Trauma ”

N’avait-il l’impression d’être aussi intéressant qu’une boîte de conserve ? Question philosophique posée, sous prétexte qu’il était jeune, il s’offrait le droit de questionner le monde et se glissait dans les bottes de la nonne du coin de la rue qui se touchait le dimanche. “C’est avec cette logique tu t’habilles ? ” A force de voir tous ces vêtements, il ne voyait qu’une masse informe et décidait de superposer les couches comme un enfant avec des legos. Qu’elle adorait juger les gens sur le physique, en faisant preuve d’une hypocrisie dont elle se vantait sans vergogne. Il pouvait porter du Prada, qu’elle trouverait le moyen de venir le charier. Il avait une tête de victime, sans doute. Le fils à papa - même si cette expression était plutôt indélicate dans le cas présent. Midnight ne savait pas si elle pouvait admettre qu’elle connaissait ce garçon ou si bien au contraire, il demeurait un mystère. Il ne fut jamais proche d’elle, mais bien plus de son frère Atlas. Le seul qui usait et abusait de ce surnom, là où tous les autres en faisaient usage dans le seul cercle Uria. Atlas, portant le monde sur ses épaules et tentant en vain de préserver les lieux frauduleux de ceux qui n’avaient rien en commun, hormis un peu de sang sur les mains, pas très glorieuse la fratrie. Si elle était assez indélicate, Phineas respirait le mépris de sa classe. Il n'avait que des mots pour atteindre ses adversaires et mettre à terre les médiocres de ce bas monde, quand elle n’hésitait pas à faire acte de violence.


Brillant étudiant, sans grand mérite, mais brillant. Elle l’imaginait en train de se construire des petites maisons dans sa chambre, pour finalement bâtir celle des autres vingt ans après. Cela tombait très bien, Midnight comptait sur lui pour lui dessiner la plus belle tombe de ce bas monde. Phineas, phinou le petit filou, vivait dans une bulle. Toujours attaché à cette fille, par un lien invisible qu’il devait accepter, sinon ce lien allait se nouer à son cou et lui briser la nuque. Le jeune homme se décréta justicier, voulant sauver le monde de la méchante pollution qui entraînait la disparition des thons au profit de leur propagation sur terre. Elle n’allait pas l’arrêter dans sa course pour devenir un énième héros dans une ville qui n’en voulait pas et qui ne méritait même pas la compassion des voisins. Préférant trinquer en admirant le jeune homme, repensant au gamin qui fut laissé lorsqu’elle abandonna cette ville au profit du gouvernement américain et de ses noires pratiques. Il était plutôt beau, enfin pour un gamin, il avait du charme. Midnight ne prenait que rarement le temps de complimenter les gens, parce qu’elle trouvait qu’elle méritait des mots doux, mais pas ceux qui croisent son chemin. Elle était déjà gentille de lui ouvrir sa porte, elle n’allait en plus pas le complimenter. Lui en revanche posa cette question, la fameuse. Y avait de recette magique, impossible de simplement lui dire qu’elle en avait rien à faire, qu’il était mort et qu’il avait cessé d’exister et que cette évidence lui suffisait. Pas dans le brouillard, il s’était foutu en l’air et il fallait simplement se faire à cette idée. Pas le temps de pleurer, que toute cette symphonie de larmes n’était qu’une vaste manipulation. “ La bande annonce de 50 nuances de grey. ” Elle buvait et n’y pensait pas, elle marchait comme ça.


“ Il est toujours avec le foyer rouge, il est dans une communauté où il se sent bien, selon lui. ” La demoiselle y croyait, parce qu’il avait été jeté dans la gueule de cette communauté. Incapable de se dire que cela était une vie heureuse, trop matérialiste pour ça, trop attachée aux plaisirs de la société capitaliste pour accepter l’idée de vivre avec le strict minimum. Hippies de merde.

Cela était simple, mais visiblement, il voulait prétendre le contraire. Il venait pour sauver un disparu ? Était-il donc un si mauvais menteur ? Revenir pour retrouver un individu ? Un meilleur-ami ? L’affection, une tare drôlement facile à dénicher chez les gens dotés d’une morale. Le doute était la cause de ce voyage ? Elle affiche un petit sourire, alors qu’il confirmait finalement que son départ n’était pas fixé. Se déplaçant alors en direction de son salon, attrapant un vase d’une main, l’autre tenant le verre. Lâchant la vase à terre, explosé au sol, décoration basique pour meubler, rien d’important, aucun chagrin. “ Ta situation, est similaire à celle du vase ” Cela sonnait comme un mélodrame, s’extirpant des morceaux éclatés au sol. “Tu vas tenter de réparer, mais il manquera toujours une pièce et cette pièce, elle va te faire rester. Elle peut prendre différentes formes, mais cette pièce va progressivement s’emparer des autres et finalement, tu restes en oubliant la raison de ta venue. ” Déposant son verre vide sur la table pour récupérer de quoi faire le ménage, après cette métaphore explosive.



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i'm a long way from the land that I left

--- i've been running through life and cruising toward death. if you think that i've changed, you know me not, i belong bodily to the earth, i'm just wearing old bones from those that came first, i been unraveling since my birth, gonna wander out there and see what i'm worth. find me way out there, there's no road that will lead us back. when you follow the strange trails, they will take you who knows where. if i found a way to stay with you tonight, it would only make me late, for a date i can't escape. ☾☾ icons, zaja.


Finesse d'un sourire certainement trop rare, avant même de revenir au bercail, plus expressif dans les yeux que sur le reste de son visage, Finn. Midnight a toujours eu du répondant, sans s'encombrer d'artifices de bienséance, comme ceux que pouvaient prôner les Falcon. S'en amuse, comme il s'en amusait à l'époque, en achevant de se délester de ses affaires, dévoilant un pull ajusté d'un noir banal sous sa veste, un pantalon beige lui allant certainement à ravir, sans que l'originalité ne soit de mise. Se fond dans la masse, c'est en tout cas ce qu'il s'imagine, quand l'habitude va aux marques d'un certain standing, par répétition de ce qu'il a pu connaître à l'époque où sa mère faisait son shopping. Ne s'encombrera pas d'un dressing occupant l'entièreté d'une pièce, encore moins à Houston, et ça se ressent dans le détachement qu'il a d'y répondre. « Je préfère employer ma logique dans d'autres domaines, n'est-ce pas évident ? » Et ça se veut rieur en fond de prunelles, autant que cela puisse l'être en sachant sa crispation persistante, lui filant surtout l'air constipé. Peu susceptible, capable d'auto-dérision, bien que cela n'ait jamais été développé au fil de son éducation. Devrait se prendre au sérieux en tout temps pour qu'autrui en fasse de même, mais les cinq dernières années auront probablement appris à Falcon à se détendre sur le sujet.

Entre la première et la deuxième gorgée, qu'il s'interrompt. A hésité à la questionner sur Atlas, et c'est sans doute le moment de s'attarder un peu, le nez dans son verre de vin, à s'en enfiler un peu plus que le voudrait la convenance. Prend le temps de s'humecter les lèvres, ensuite, d'y recueillir quelques arômes du cépage avant de répondre : « En effet, on ne s'en remet pas. » Et aussi simplement que ça, le sujet se clôture, se rappelant mentalement de ne plus venir à l'évoquer. N'ira pas pousser Midnight à en parler, qu'elle fasse le choix délibéré de s'en détacher, ou d'y prétendre, quand assouvir sa curiosité à ce propos passe au second plan. Fera son deuil à se manière, Finn, une fois confronté aux ruelles déjà foulées aux côtés du cadet des Uria, en espérant ne pas se retrouver confronté à sa voix, au détour d'un quartier. Se doute bien que le garçon n'est pas parti en paix, mais l'aurait-il trouvée, une fois l'acte exécuté ? Le saura bien assez tôt, si tel n'est pas le cas, et un frisson se met à dévaler son échine, le redressant de manière guindée dans la foulée, dans tout l'inconfort qui l'étreint. Ne veut pas envisager d'entendre Atlas lui conter sa mort, et cela le motive certainement à affirmer son désir de quitter la ville assez tôt, incapable de trop en dire, pourtant, à Midnight.

Parce que personne ne sait, réellement. Personne hormis Gideon. Parce que la rumeur de la ville hantée a beau circuler, que ses propres parents ne l'ont jamais cru, lorsqu'il parlait des fantômes. N'ira pas prendre le risque de passer pour un cinglé, parce que de toute manière, qu'est-ce-que cela pourrait apporter ? Atlas ne s'est pas manifesté, et il n'a aucune intention de s'épancher à propos des véritables raisons le poussant à fuir Exeter. Préfère prendre des nouvelles de la fratrie, s'intéresser aux comparses d'antan, en s'évitant bien, pourtant, de les revoir. Aurait peut-être dû commencer par ne pas crécher chez Midnight, ne pas retisser le moindre lien entre lui et la cité maudite, et c'est la réflexion qu'il se fait, en commençant à se sentir ici à son aise.

Arraché à ses élucubrations par le fracas soudain en provenance du salon, le sursaut le pousse à rejoindre son hôte, son verre à demi-vide dans la main droite, le regard posé sur elle, attentif à ses mots. L'imagine disposer d'une longueur d'avance à ce propos, pour être partie puis revenue, bien avant lui. Il y a quelque chose de fataliste qui le ramène inévitablement au sort qui lui est réservé, ainsi qu'à Gideon, et la détresse vient légèrement tendre son visage. « Une tragédie irrévocable, que d'appartenir à Exeter ad vitam aeternam. » L'exprime, tant pour lui que pour elle, à en juger par sa manière de l'exprimer, comme si c'était ce qui lui était arrivé personnellement. « Tu le dis, parce que ça t'est arrivé aussi ? Tu t'es retrouvée dans la situation du vase, Midnight ? » Se rend bien compte qu'évoquer la métaphore comme s'il s'agissait de l'une des lois régissant Exeter a quelque chose de ridicule, quand le sujet l'intrigue, puisqu'il le concerne. « Je sais bien qu'elle essayera de me faire rester ici, et je ne serais pas revenu si l'urgence n'était pas de mise. J'y suis né, je la connais, dans le moindre de ses travers. » Ses rues hantées, ses squares hantés, ses bâtiments hantés... « L'avenir nous dira lequel d'entre nous a raison, la pessimiste, ou l'optimiste. » Le dit dans un fin sourire, quand il n'a jamais rien eu d'un optimiste, certainement, que la naïveté lui sied plutôt bien, en achevant son verre d'une traite. « Tu ne t'ennuies pas, depuis que tu es rentrée ? Que fais-tu maintenant, exactement ? » Car les nouvelles les plus développées lui venaient d'Atlas, à son sujet.

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“Trauma   ”

L’être pour la mort. Cette ville n’était pas une prison, seulement la conséquence de la lacheté ambiante que nourrissait l’humanité depuis plusieurs générations. Tuer des indiens, parce que le conflit était gagné d’avance portait le nom de facilité. Renier sur le passé d’une terre pour mieux s’en accaparer l’histoire était la démonstration d’une vision médiocre du monde. Pendre des femmes qui avaient l'obligeance de ne pas subir les souffrances et les colères d’un homme, une façon de massacrer une opposition au modèle instauré par la religion maladive d’un pays né sur un mensonge. Accuser un régime étatique supposé faussé pour défendre un perdant, un argument faible et en totale contradiction avec l’histoire du pays. Exeter n’était pas une ville où les gens étaient enfermés, mais seulement un lieu où les gens avaient l’ambition d’une carotte et qui méritaient donc le peu de grandeur qu’ils réclamaient. Parce que la gloire d’une ville était plus aisée que d’accepter de se confronter à des individus supérieurs en dehors des barreaux imaginaires d’une cité banale. Le monde était lâche, mais cette ville n’en était pas la cause. La blonde laissait à chacun le soin de se cacher derrière une excuse, trouvant toujours une métaphore selon les profils. Son frère ne faisait pas exception. Atlas est une main. Tendue, sans cesse à vouloir porter les autres et à tirer autrui vers le haut, par peur de lui-même en être incapable. Accablé d’une mission qu’il sembla accepter, sans même rechigner. Atlas fut tirée vers le bas, entraînée par ceux qui échouent. Trop occupé à s’intéresser aux autres pour accepter qu’il aimait être le sauveur, mais qu’un héros était destiné à mourir.  Une mort noble qu’il ne daigna pas attendre, pas la force, pas la foi, préférant être laissé, seul. La main fut finalement nouée à sa gorge, le tenant, l’empêchant de respirer et lui arrachant sa vie. Atlas ne méritait pas de discours, parce qu’elle savait que c’était le destin des six. Un était tombé, les autres finiraient par tomber.

Insensible. Sans doute était-ce le mot qui revenait le plus souvent lorsqu’il était question de présenter Midnight. La mort ne lui faisait pas de peine, mais la vie ne semblait pas l’emporter dans des élans de joie. Elle jouait sur le fil pour se sentir vivre, fréquenter la mort de près pour se rappeler qu’elle pourrait craquer et crever.  La vie n’était amusante que pour cette raison : jouer les violons sans savoir si un grand évènement allait arriver. Midnight voulait une vie grandiose, dont la mort ne serait que la suite logique. Sans jamais se contenir, elle implosait et explosait en plein vol, mais parvenait à repartir. Cette ville lui collait à la peau, mais elle ne s’en cachait pas.


C'était un vase, pas elle. Chacun pouvait être un objet. Certains étaient un miroir, dont l’apparence était aussi vide que l’intérieur et où la moindre trace pouvait se lire sur la peau. D’autres étaient une vulgaire pièce de monnaie, échangée, sans grande valeur, qui traversait les gens sans être un individu marquant. Elle ricana vaguement, alors qu’il posait la question avec toute son innocence de sale gosse de riche pourri gâté qui s’était barré tout en profitant de l’argent de la famille. “ Le vase, se ment à lui-même. Je suis revenue en sachant que je ne repartirai pas. Ce n’est pas ma volonté, cet endroit m’amuse. ” Midnight était une carte retournée. Tout le monde savait qu’elle existait, mais personne ne pouvait se douter de ce qu’elle cachait. Phineas se mentait à lui-même, persuadé qu’il allait s’échapper de cette vie, que ce passage n’était que de courte durée. Midnight mentait à autrui, mais nullement à ce qu’elle voyait dans sa glace. S’en allant récupérer la balayette alors qu’il s’exprimait sur sa mère. Il mettait en doute la voyante du dimanche. Il était crédule cet enfant, mais il avait le mérite d’être drôle. “J’espère que j’ai raison, j’adore avoir raison.” L’amie basique aurait dû dire qu’il souhaitait à Phinéas d’être heureux, qu’importait le lieu. Néanmoins, elle se foutait royalement de son bonheur du moment qu’il lui donnait raison.


“ J’ai pas vu de cadavre depuis 32 heures, je commence à m’ennuyer. Je vais regarder Saw 6 demain, ça ira mieux.  ” Croisant le regard du jeune homme en laissant échapper un rire, qui bien évidemment, était seul de par l’absence totale d’humour dans sa phrase. Se redressant en prenant la direction de sa poubelle pour y jeter son vase. “Adieu… Victor le Vase, tu nous manqueras pas du tout, t’étais moche, c’est un service que je viens de te rendre. ” Retournant vers son invité en remplissant son verre de vin. “ Je suis enquêtrice privée pour les professionnels. Je suis employée par des entreprises privées, des cabinets d'avocats et divers commanditaires pour enquêter. Je suis la police, mais payée 450 dollars de l’heure sans compter les frais annexes, mais surtout sans ces uniformes moches et sans ce truc à respecter appelé la loi.  ” S’installant à nouveau aux côtés du jeune Phineas, buvant une gorgée en l’observant. C’était sans doute le moment où elle devait s’intéresser à lui. “ Tu as commencé à dessiner des immeubles moches et écolos ou pas encore ?  ”






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Les mots de son hôte sont réceptionnés, imprègnent ses tympans sans qu'il ne s'en formalise réellement. Le garçon n'était pas de nature susceptible, durant l'adolescence, d'un tempérament calme, et cela n'a pas vraiment changé, depuis. Probablement la raison pour laquelle c'est la présence de Midnight qu'il a sollicité aujourd'hui. Phineas n'est pas de ceux qui se seraient carapatés face à celle qui, d'une parole aiguisée, pourrait sans doute braquer ses interlocuteurs en un rien de temps. D'autre part, il songe, de manière assez objective, n'éprouver aucune forme d'affection pour le masochisme. S'il imagine sans peine la manière dont Uria pourrait blesser autrui d'un mot tranchant, de ces vérités déballées comme elle les pense, Falcon ne s'en trouve nullement offensé. Ouvert aux réflexions d'autrui, quand bien même sa mère le lui a-t-elle dit, plus mille fois qu'une, en réalité : ne laisse personne déterminer qui tu es. Plutôt ironique, certainement, venant de l'être qui, pour l'avoir à demi-conçu, et porté dans son ventre neuf mois durant, décidait d'à peu près tout ce qui régissait son existence. Il n'y avait pas de place, au Manoir Falcon, pour les choix importants. Ceux qui, longtemps, furent pris par les adultes, que d'autres mômes choisissaient de nommer les grands. Phineas ne devait pas agir comme un enfant, et se questionnait alors sur les motivations maternelles à exprimer des comportements très infantilisants. La responsabilité de partir, de s'éloigner de manière marquée en sabotant son propre cursus, afin de s'envoler pour Houston en tirant un trait sur Harvard, ou le MIT, était sans doute la première, et la plus importante, de ses décisions délibérées. De celles qui comptaient, comme viendrait le moment de choisir, à nouveau, de tourner les talons. Alors, si Midnight joue de métaphore en prétendant le cerner, le réduire à cette vérité, ce n'est pas celle de Phineas, qui s'évertue pourtant à la considérer, et à l'étudier. Parce que toute curiosité est nécessaire, et il l'a compris avec le temps, révoquant une à une plusieurs lois de l'enseignement familial. Entendre l'avis d'autrui contribue à la discussion, à la remise en question, à l'évolution, et ne détermine aucunement ce qu'il est, ne le réduit pas à ce que l'on souhaiterait qu'il soit.

C'est perdu dans ces élucubrations incessantes, de celles qui vont et viennent inlassablement dans son esprit cerné de réflexions constantes, qu'il finit par acquiescer. « Je me demande ce que tu lui trouves d'amusant, ce n'est pas le terme qui me viendrait spontanément pour parler d'Exeter. » Déprimante, effrayante, épuisante, il y aurait tout un tas de mots qui feraient l'affaire, mais elle ne l'amuse pas, ne lui plaît pas. Il se souvient encore de ces dix-neuf années à attendre chaque départ en vacances avec impatience. Rompre avec les contours de cette ville maudite, pour entendre, peu à peu, la rumeur des morts s'estomper. Tout, pour ne plus les entendre chuchoter, jusqu'à se trouer un tympan, du haut de ses dix ans, en s'y plantant violemment un coton-tige, après avoir entendu Harriet, l'une de ses ancêtres, lui raconter des horreurs une heure durant. « J'espère que tu te trompes, et ce n'est pas par excès d'orgueil. » S'oserait-il à la taquiner, elle qui, par le passé, l'a tant impressionné ? Il semblerait que certaines choses changent, aussi légères soient-elles, et c'est paré d'un aplomb nouveau qu'il laisse son regard appréhender les lieux avec plus d'attention, l'échine légèrement hérissée aux fracas de la porcelaine au fond de la poubelle. Victor le Vase, comme c'est curieux, comme ça lui rappelle cette manière qu'il avait, lui-même, de renommer certains éléments de décor aux Manoirs Jumeaux, enfant, pour leur donner un air moins dramatique. L'expérience avait été réitérée ensuite, avec les fantômes, baptisant ses partitions au violon de leurs noms, pour conjurer le mal traîné dans leur sillage. Surprenant, surtout, comme tout, absolument tout, semble enclin à le ramener à ces demeures, depuis qu'il a posé la semelle de ses godasses sur le trottoir. « Et pourquoi est-ce-que cela t'ennuie, de ne pas en voir ? Ce ne sont bien que des cadavres, des carcasses dépourvues de leur essence, à moins qu'ils ne te parlent, peut-être ? » Parce que c'est monnaie courante, par ici, d'entendre au détour des ruelles que tel charlatan pourrait entendre grand-maman Warren contre une poignée de billets verts. Pourtant, Phineas n'a jamais rencontré quiconque susceptible de les entendre réellement. Et si la remarque est lâchée au fil de la discussion, il ne sait pas vraiment ce qu'il attend. S'il serait plus rassurant, peut-être, d'imaginer que Midnight puisse sentir leur voix résonner d'outre-tombe et vibrer à ses tympans, et que malgré tout, d'une manière ou d'une autre, elle parvienne à s'amuser de cette ville, l'aborder avec un recul que Phineas, sur l'instant, lui envie.

« Et alors, hormis les libertés vestimentaires, et le salaire attrayant, ça te plaît ? Tu y trouves ton compte ? J'imagine qu'il y a de quoi faire, par ici, avec tout ce qu'on pouvait entendre, à l'époque. » Il se souvient des racontars sordides qui se chuchotaient en ville, des chiffres concernant le taux de criminalité, à se dire, à chaque fois, qu'un meurtre supplémentaire n'était qu'une voix de plus qui viendrait s'inviter dans sa tête, à se demander ce que pouvait bien faire la police. « Tu enquêtes sur des cas récents, uniquement ? Ou est-ce-que tu te retrouves embauchée pour des affaires très anciennes, délaissées éventuellement par la police, parfois ? » C'est peut-être d'achever son verre de vin qui lui monte un peu à la tête, lui qui n'a jamais eu de grande tolérance à l'alcool. Ou peut-être une question stratégique, qui pourrait mener à autre chose, par la suite, dans l'éventualité où, amené à remettre le pied au Manoir, il viendrait à replonger le nez dans ces indices cumulés peu avant son départ, concernant l'histoire familiale, et toutes ces zones d'ombres. Ces morts étranges. Ces trente-cinq ans, fauchant fatalement un à un ses ancêtres masculins. Mais il divague, se réoriente sur le sujet de son travail, de ses études, sourire pudique aux lèvres qui peinent à se noyer dans les dernières gouttelettes alcoolisées. « Une petite minute. » Qu'il demande, le doigt levé, en retournant à son tour se servir une ration généreuse. « On a dit beaucoup d'alcool, je suis ton rythme. » Et le voilà qui réapparaît, revenant se caler aux côtés de Midnight. « Je participe à des projets, oui, je suis sur la période des stages depuis quelques mois, j'ai l'impression d'être enfin entré dans le concret, c'est génial. » Il pourrait s'épancher à ce propos, s'il n'était pas occupé à rêvasser aux dessins laissés en suspens, repris, bientôt, par un autre étudiant de fin de cursus, qu'il ne verrait pas aboutir de sa propre main, frustration croissante. « Mais je ne dessine rien de moche, moi, madame. D'ailleurs, si tu as besoin de quelques conseils par ici, n'hésite pas à me faire signe. Peut-être que tu feras appel à moi pour dessiner ta future maison, plus tard, si je reste ici. » Un verre et demi de vin blanc, une bonne dose de tension nerveuse, c'est sans doute ce qu'il faut pour détendre un Falcon. « Et puis, là-bas, le nom Falcon n'est pas parlant pour eux, tout est à construire. Ici, l'héritage est lourd. Les gens aiment l'aspect de cette ville, regarde, rien que ton bâtiment, par exemple. Ce serait un vrai challenge de rivaliser avec ceux qui ont contribué à construire Exeter. Ma mère est persuadée qu'il faut jouer de son nom, de ses relations, mais parfois, c'est appréciable d'évoluer là où personne n'attend rien de toi, où tout est à construire.  » Plus bavard que d'ordinaire, l'alcool aidant, il reporte son regard sur Midnight, avant de se dire que, finalement, tout ce qu'il est en train de raconter ne doit pas être très intéressant. Tu parles de toi et t'emballes comme si ce que tu lui exprimais était passionnant.

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“Trauma   ”

“ Le malheur des autres est la source de tous mes plaisirs.  ” Midnight était de ces connasses qui rigolait quand quelqu’un tombait, se faisait larguer par sms, qui se faisait arnaquer et qui terminait en taule tout en étant innocent. Manque de compassion, amusement morbide sans doute, mais dont la fierté dégoulinant de sa chair, de sa gueule de pimbêche où la vie n’était qu’une excuse pour mépriser le minable du voisinage qui se faisait tromper avec son médecin de famille. Elle se trompait peut-être sur autrui, mais préférait admirer le monde d’en haut pour constater la médiocrité de son entourage et de ces gens qui pensaient avoir une belle âme en offrant une pièce au sdf du coin pour éviter de se rappeler que claquer de la tunes pour acheter un téléphone avec une pomme merdique était possible grâce à l’exploitation d’un matériel hautement dangereux. Ce paradoxe, cette bienséance et ce besoin maladif de porter sur son visage le sourire de la niaiserie, sincérité hypocrite qui méritait de se faire envoyer bouler, de simplement tirer une balle dans tous ces crétins vertueux. Phinéas était de ces blasés, mais pas encore détruit par le monde moderne. Il n’osait pas admettre que seuls les méchants pouvaient gagner, que ceux dont le coeur était parfaitement conscient que crever en cours de route était une épreuve nécessaire. Midnight l’aimait bien pour cela, ce chemin pas encore emprunté. Il n’était pas comme elle, avait une conscience morale sans jamais oser hurler au monde qu’il avait tous les torts du monde. Il avait abandonné les siens, dévoré par la honte il revenait avec la certitude de repartir et de soulager sa misérable petite conscience de petit bourgeois prétentieux valorisé. Midnight aimait l’idée qu’il n’était pas encore devenu ce qu’elle était, mais qu’il pouvait encore se débattre avec ses propres convictions et doutes pour entamer un parcours du héros : renaître de ses cendres et embrasser une autre vie. Il le pouvait, mais finalement, un bourgeois dans son genre n’était destiné qu’à la haine ou au mépris, comme elle d’ailleurs. Si Midnight appréciait de tirer une balle, lui écraserait les autres pour gagner. Il pouvait montrer des mains pures, mais ses actions viendraient un jour le hanter. Midnight avait les mains gorgées de sang, mais la conscience tranquille. Orgueilleux, libre à lui de l’être.


“ Un mort ne ment pas, ne parle pas pour n'rien dire, ne tourne pas en rond. Le mort ne fait souffrir personne par ses actions, seulement par ce qu’il est par essence à présent : un cadavre sans vie. ” Midnight n’aimait pas le genre humain, le trouvant souvent d’une platitude affligeante, d’une morosité déconcertante et d’une fascination malsaine pour son nombril. “ Je passe ma vie à mentir et à juger les gens, j’suis juste réaliste sur la nature humaine.  ” Sa vie à chercher des tueurs, à servir la garde, à servir sa mère et un jour se demander si elle avait déjà été sincère une seule fois dans sa vie. Malheureusement oui, dans le plus pur cliché de comédie romantique elle fut sincère une fois. Sincère et sénile à la fois, objet de convoitise. Mid’ ne s’engageait pas par peur, mais parce qu’elle était incapable de maitriser sa possesivité, cette notion d’être un couple et non d’avoir la mainmise sur l’autre. Dominer l’autre, mais être l’esclave de ses pires désirs. Phinéas était sans doute encore aveuglé, persuadé que la ville était derrière lui, mais un pas suffisait à retourner dans la pénombre de Silent Hill version réaliste. Aimait-elle ce boulot ? Trouvait-elle cela plaisant ? Heureuse de simplement traquer des criminels, tuer la nuit pour la garde et s’acheter des vêtements qui dépassent à peine une journée de salaire pour elle, mais qui représentaient le loyer d’un appartement pour certains.  “ Y a trop de cocus à mon goût, ça devient cliché. ” Petit clin d’oeil moqueur à la destination du plus jeune, critiquant la nature masculine sans vraiment s’en cacher. Les mecs étaient des porcs et les femmes étaient des salopes, un monde assez sombre pour Phinéas le petit prodige avec son sourire et ses petits cheveux frisés.


“ Cela arrive, notamment des procès en appel. Des gens qui tentent de se faire entendre après des années. Je suis là pour fouiller dans la merde, trouver les squelettes dans le placard, les vices, trouver la moindre faute et parfois la taire, la dire, l’enterrer. Rien ne vient de moi, on m’embauche, ça semble fun, je prends. ” Elle ne défendait pas la veuve et l’orphelin, seulement le client. Les choix moraux revenaient aux avocats, elle n’avait qu’un droit de silence sur ce qu’elle trouvait avec toujours ses intentions personnelles en priorité : les secrets n’étaient bon que dans son esprit. L’autre boit, encouragé par la demoiselle qui leva son verre avec un petit cri de victoire supposé encourager le jeune homme à noyer sa minable petite vie dans l’alcool. Il évoque alors la place de stagiaire qu’il occupe, instinctivement elle hoche la tête avec un regard confus. “ Les stagiaires, c'est les gens pas payés pour faire le sale travail ? Je crois en avoir déjà croisé dans ma vie.  ” Insistant finalement sur la possibilité qu’il pouvait rester ici, que tout cela n’était que du conditionnel, mais en rappelant qu’il avait du talent parce qu’il ne fallait surtout pas dessiner des immeubles moches. Proposant ses talents à la demoiselle avant de lui sortir le grand discours, celui terrible sur l’héritage d’un nom. Elle roule des yeux, soupire et finalement soupira encore plus fort en se dressant et commençant à marcher en ligne droite sans jamais le quitter du regard. “ Pitié ta gueule, garde ça, garde le discours sur l’héritage pour ta mère et tes potes de promo, c’est insupportable. Je sens un élan de compassion monter pour toi, ça me donne envie de vomir, c’est atroce.   ” Courte pause en s’arrêtant pour l’observer. “ Tu n’as rien construit sans ce nom, tu as peur d’être dans son ombre. Tu as peur, tu ne veux pas te sentir plus valeureux ou plus méritant : tu veux juste être le meilleur et pouvoir te pavaner, y a rien de lié au mérite, tu es motivé uniquement par l’orgueil. Comme tout le monde, d’ailleurs. ” Midnight était une personne dont les mots étaient gratuits, mais elle avait le mérite d’être “entière” comme le dirait un candidat de télé-réalité. “ Tu veux la vérité ? Celle que personne n'ose te dire ? Oui tu la veux chut.   ” Déposant un doigt sur ses propres lèvres pour l’inviter à fermer sa gueule. “ Tu es en fin de parcours, si t’étais un élève banal, tu aurais renoncé pour ne pas souffrir de la comparaison avec tes aînés. Tu te sais capable, mais au fond, c’est mal de dire ça. C’est mal de mettre en avant ses talents, alors que c’est tellement plus sincère que la fausse modestie.  ”






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i'm a long way from the land that I left

--- i've been running through life and cruising toward death. if you think that i've changed, you know me not, i belong bodily to the earth, i'm just wearing old bones from those that came first, i been unraveling since my birth, gonna wander out there and see what i'm worth. find me way out there, there's no road that will lead us back. when you follow the strange trails, they will take you who knows where. if i found a way to stay with you tonight, it would only make me late, for a date i can't escape. ☾☾ icons, zaja.


Le sourire est presque pudique, soudain, le regard fuyant dans une secousse négative de la tête. Tu parles, qu'il a l'air de dire, en relevant les yeux dans ceux de Midnight, tant à douter de son entière sincérité, qu'à émettre l'hypothèse qu'elle puisse dire vrai. Se réjouir du malheur des autres, voilà qui est curieux, sans pourtant lui apparaître comme insensé. Il n'est pas naïf, Phineas, à avoir grandi entouré de fantômes tous plus bavards les uns que les autres, tous plus aigris, aussi, de ces morts venues parfois trop tôt. L'une de ses ancêtres, notamment, n'avait de cesse de commenter le décès abrupt de son époux, le poursuivant de haut en bas du Manoir en le hélant de revenir ici, en lui hurlant qu'elle s'était réjouie de le voir là, retourné sur le ventre, barbotant à la surface de l'étang. Pour autant qu'il sache, cependant, ces accès de malveillance n'étaient jamais gratuits. Il en vient à se questionner, alors, sur ce qui aurait conduit Midnight à s'amuser des desseins malchanceux. Sans doute ne la connaît-il pas suffisamment pour tirer des conclusions à son égard, mais Phineas se dit qu'après tout, il n'est jamais trop tard pour l'observer. Peut-être viendra-t-il à la croiser quelques fois, durant ces jours de cohabitation, qu'ils pourront à nouveau discuter. Il n'attend rien, réellement, et se contente de s'attacher à des hypothèses le détournant de son principal souci, Gideon. « Il me semble qu'il faudrait assortir ta remarque d'un rire machiavélique, il lui manque quelque chose pour qu'elle soit absolument concluante. » S'il s'ose à la taquinerie, c'est bien qu'il ne tient pas l'alcool. Il n'y a qu'en étant suffisamment désinhibé qu'il pourrait se le permettre, d'ordinaire silencieux et se contentant de retenir, sans forcément commenter. Toujours la délicatesse des têtes à têtes, sans qu'autrui ne vienne monopoliser l'attention, lui offre quelques répits. D'autant plus que Midnight est son hôte, et qu'il lui semble essentiel, alors, de se montrer de bonne compagnie. Il ne veut pas qu'elle regrette de l'avoir accueilli sous son toit, ni qu'elle songe s'être fait une idée à son sujet en laissant ce vase se briser. Et, de fil en aiguille, c'est un autre constat qui s'établit : il ne pourra se détourner d'Exeter en restant passif, le courage de revenir n'était rien, en comparaison à celui qu'il lui fera mobiliser pour partir.

Et ça frissonne entre ses omoplates, l'échine se redressant aux affirmations énoncées par Midnight. Il craint, pour un instant, qu'un éventuel mort ne se décide à s'engouffrer à leur côtés, gravissant les étages depuis la chaussée, pour la détromper. Se répandre en bavardages à l'oreille du clairaudient, et l'attirer à nouveau dans le gouffre de ses cauchemars. Pas de ceux qui coupent la parole, qui rétorquent sans laisser l'interlocuteur achever son point de vue, si bien que quelques secondes s'écoulent avant que Phineas ne se décide à parler. « L'on dit pourtant que certains morts ont beaucoup de choses à raconter, de sujets inachevés. Certains refusent de se taire, une fois enfouis sous terre, et s'incrustent bien plus aisément à nos côtés que les vivants, aisés à repousser. Beaucoup parlent pour ne rien dire, d'ailleurs, parce qu'ils n'ont de toute évidence plus que ça à faire pour s'occuper. C'est ce qu'on dit. » Deux fois qu'il le précise, quand cela n'engage à rien de s'attarder sur les on-dits qui peuvent traîner en ville, ville prétendue hantée. C'est pourtant l'une des premières fois qu'il l'énonce à haute voix, cette certitude qui lui appartient, mais qu'il deviendrait complexe d'expliciter sans passer pour un fou. « Des gens sont même prêts à payer pour venir écouter leurs histoires, ça m'échappe. Un étudiant de ma promotion connaissait d'ailleurs Exeter en tant qu'attraction touristique. » Pourquoi participer à des tours hantés, s'attarder à Exeter en quémandant après quelque événement surnaturel. « Les gens n'ont-ils pas assez à faire avec leurs propres défunts ? » S'éparpille, Falcon, en relevant la tête, balayant ses questionnements du revers de la main, en préférant sourire en coin à la remarque sur les cocus. Trop aisé de se laisser engloutir par la morosité inspirée par cette ville. Pour l'instant, aucun mort ne s'est manifesté alors, profite. Pas un domaine dans lequel il est connu pour exceller, toujours dans l'anticipation, base principale de ses angoisses.

« C'est bon à savoir. » Très bon à savoir, même. Cela ne lui était pas venu à l'esprit avant, de solliciter quelqu'un pour fouiller parmi les ombres tapies dans son historique familial. Peut-être que solliciter une professionnelle pourrait constituer une étape clé, s'il venait à reprendre ses recherches. Si revenir à Exeter enclenchait à nouveau le compte-à-rebours de ses années restantes, et la seule idée aide à faire décliner sa bonne humeur apparente, tout juste relevée par son commentaire sur les stagiaires. « Pour le moment, je ne m'en plains pas, je crois que je commençais juste à en avoir un peu ma claque, d'enchaîner les révisions et les partiels, à la fin. Mais oui, je te l'accorde, ce n'est sans doute pas le rôle le moins ingrat. » Pourtant, ça lui plaît, à Finn, lorsqu'on lui demande son avis, lorsque le projet l'intéresse, même s'il doit reconnaître que les archives occupent une certaine partie de ses semaines. Et soudain, il ne sait plus, Finn, s'il faut rire, ou défaillir. Regard en demi-teinte observant Midnight s'approcher, levant une main comme s'il se rendait lorsqu'elle lui ordonne de se taire - il ne lui en faut pas plus pour s'exécuter. N'est pas devenu susceptible avec le temps, non, alors c'est autre chose, probablement, qui se faufile et gratte contre sa cage thoracique. L'ombre de son nom, qui le détourne du propos principal, quand celle-ci signifie toute autre chose dans son cheminement mental. Le nom de son père, le parcours de son père, c'est également la fin de son père. Celle qu'il souhaiterait éviter, celle dont il ne saurait réchapper, et il se crispe insidieusement, recule même d'un pas quand elle continue d'avancer, s'arrêtant en s'évertuant à la regarder. Peine à ne pas ciller, à ne pas abaisser le menton, puisant sa force dans les mots incisifs de son hôte, habitué aux remontrances durant toute ses années d'Académie. Il n'avait jamais eu confiance en lui, Finn, elle était là, la réalité. N'avait jamais été digne de ses acolytes, à l'école, qui aspiraient à se pavaner. « On en reparlera lorsque j'aurai dirigé un projet. Rien ne sert d'être trop présomptueux, seul le concret sera parlant. Tu pourras venir constater par toi-même, je t'offrirai une invitation pour l'inauguration de mon futur très beau bâtiment. » Malaise certain, anxiété latente, teintés de sa retenue habituelle, à tapoter son verre entre ses doigts, avant de se décider à le porter à ses lèvres, les pommettes rosissant un peu plus. Presque à craindre de se porter la poisse en s'orientant sur la voie du succès, la laissant se présager sans avoir aucune garantie de pouvoir l'honorer. « Mais ma mère serait ravie de voir que tu m'encourages en ce sens. Est-ce si aisé que ça, de mettre en avant ses talents ? » Toujours à s'inspirer de l'expérience d'autrui, détourner le sujet lorsque la vie de Midnight, et l'avis de Midnight, lui paraissent bien plus parlants que les siens.

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