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 le cri du sablier

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le cri du sablier
Mar 9 Fév - 13:31

le cri du sablier
ft. @lilith solheïm

Sous les paupières, Zora se remémore les sentiments extatiques irriguant la mine de Lilith, les  pommettes pincées par l’absinthe, devant le trémolo décomplexé de la fête. Dans son lit elle trace, contre la toile de ses membranes, les lignes de son portrait enchanté et reconnaissant, qu’elle répudie d’un plus grand mépris qu’alors comme cet espèce de bonheur empourpré lui hérisse une douleur vive, la bile caressant sa glotte. Finalement l’image distinctement réalisée par la force de l’imaginaire, Zora interroge désormais les inclinaisons de la blonde, tente de lire ce qui lui était jusqu’à présent invisible, le dernier boulon pour exécuter proprement sa corvée. Et elle cerne dans les oeillades concupiscentes données de gauche à droite ce soir-là, dans l’ourlet de ses lèvres étirées ; elle cerne le décor amer de Lilith batifolant avec la joie, à l’orée de la félicité. Repue du spectacle indigeste, le regard s’ouvre grand sur la pâleur de ses iris et une réalité plus claire encore.

La carcasse ombrée de l’émacié crève la nuit, son pas pourfend l’asphalte. La môme dévale les ruelles d’Exeter dans le bruit des égouts et le parfum du pétrichor. La cité dort, croit-elle, aussi paisiblement que lorsque le reste du temps elle pétrie l’horreur et l'angoisse. Sa silhouette est entourée d’une aura déterminée néanmoins obscure, un brin de satisfaction nippé derrière la capuche, les mains dans les poches ses ongles en grattent le fond comme elle questionne tout de même les fondations de son projet. Elle adresse le souvenir, le sel des larmes de parents éplorés, suppliants, soupire l’empathie corroborée par les lacrymales et la morve. Elle regardait sur le côté, embarrassée par la tristesse emphatique qu’ils avaient peinte sur leurs visages impeccables.

Et même dans les interstices noirâtres à peine éclairées, Zora cherche ses larmes à elle — des larmes pour elle — dévouées, saturées de désespoir et qui se perdent dans les ridules familières d’un père qu’elle entrevoit dans la brique, une flaque, un lampadaire ou derrière la vitrine d’une échoppe qui s’est plongée dans le noir. À chacune des désillusions qui commutent dans la nuitée, Zora s’écharpe, se griffe davantage contre sa rancoeur, rendant plus pénible un retour vers l’apaisement et le retrait de la violence.

La môme scrute en altitude au pied d’un immeuble qu’elle croit être celui qu’elle cherche, quelques enjambées en direction du porche confirme ses suppositions. Elle assène une première fois le bouton qui jouxte une vignette portant le nom Solheïm. Il est cinq heure du matin, elle itère une nouvelle fois contre la sonnette. L’éternité se rompt sur une voix enrouée par le sommeil qui marmonne une aigre confusion, sur l’heure peut-être ou bien est-ce pour entendre l’indésirable décliner son identité, elle ne sait pas. « C’est Zora, enfile un manteau et des baskets, j’t’emmène quelque part. Et bouge-toi Solheïm, on n’a pas beaucoup d’temps » sa voix à elle détonne dans l’air comme un sempiternel reproche, Lilith ne s’en incommode plus, elle raccroche.

Quelques minutes s’écoulent et la blonde est en bas. Zora fait un pas en arrière lorsque la porte s’ouvre sur l’ébouriffée chaudement vêtue, sans doute pour mimer la sensation avortée de la couette sur sa peau. Elle l’observe en secondes, puis fait volte-face pour emboîter le pas à leur escapade semi-nocturne « on y va ».

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Re: le cri du sablier
Ven 12 Fév - 13:42

La nuit qui commence déjà depuis quelques temps alors que le soleil décide de faire ses adieux pendant les heures à venir pour plonger Exeter dans un calme absolu. Un silence qui pourrait en faire trembler plus d’un, mais qui prend le temps de te rassurer pour te chuchoter doucement à l’oreille que rien ne peut t’arriver. Du moins, parce que personne ne sait que tu es dans cet appartement, personne qui ne soit en lien avec cette famille en Norvège qui veut te faire du mal et te prendre ce qui est le plus important à tes yeux. Ta liberté. Dans ton rêve il n’est pas question de douleur, le sang n’a pas sa place. Les cris ne peuvent raisonner dans ton esprit, ceux d’une âme qui prépare sa plongée dans la profondeur des enfers. L’abysse qui frôle tes lèvres et déclenche un frisson d’appréhension, comme une muse diabolique s’apprêtait à frapper à ta porte pour t’emmener dans les abysses pour l’éternité. Toutes ces nuits à regarder au-dessus de ton épaule à chaque ruelle, pour t’assurer que personne ne prend le temps de te suivre et de divulguer des informations sur ta position. Cette peur qui ne veut pas s’échapper et qui te prend aux trippes sans même comprendre pourquoi tu n’as pas le droit de choisir de quelle façon tu dois mener ta propre vie. Un choix qui pourtant semble évident quand on se pose la question une toute petite minute, alors qu’il est encore possible de se demander pourquoi certains pensent pouvoir te contrôler. Personne ne le peut, mais comment s’enfuir devant cette fatalité qui te ronge de l’intérieur. C’est impossible.

Tu ouvres les paupières et doucement commence à grogner alors qu’on vient se déchainer à plusieurs reprises sur la sonnerie, les cheveux en pagaille tu lèves la bouille pour scruter le petit réveil dans le coin de la chambre. « C’est cinq heures, bordel. » Tu grattes le sommet de ta tête et enfile des chaussettes avant de glisser calmement vers l’interphone, appuyant faiblement dessus les yeux à moitié clos. Tu brailles presque, mais reste toi-même et prend quand le temps d’écouter ce qu’il se passe pour qu’on vienne te dérange à une heure pareille. Si c’est un sale garnement qui veut faire une blague avant de se rendre à l’école, tu serais capable de sortir avec le balai pour le pourchasser dans toute la ville et lui régler son compte. Tu seras bientôt en position avantageuse de pouvoir te défendre contre les agressions grâce à l’entrainement de ta cousine. Une bonne façon de pouvoir mener la vie que tu désires en utilisant cette nouvelle force pour faire le bien et surtout pour empêcher autrui de faire le mal. Une bonne chose, tu le sais. Tu ouvres les yeux un peu surpris alors que la voix de Zora arrive jusqu’à toi et te demande de t’habiller pour la rejoindre, ce qui active comme une décharge dans ton échine pour t’aider à émerger un peu plus rapidement. La jeune femme devant chez toi et bien plus importante à tes yeux que tu ne veux l’admettre et donne à tes joues un teint rosé qui te va si bien.

Tu prends quand même le temps d’enfiler un pantalon de jogging pour ne pas te balader dans la ville en culote même si quelques années avant ça, tu aurais eu le courage de le faire sans problème ne connaissant pas les lois de ce nouveau monde qui s’offre à toi. La nudité n’a jamais été un souci à la secte et te retrouver nue devant des dizaines de personnes pendant certains rituels non plus, tu pensais même que c’était absolument normal. Pas le temps de se coiffer, tu attrapes quand même une veste et enroule ton écharpe autours de ton cou pour venir recouvrir ta bouille avant de rejoindre la jeune femme qui t’attend à l’extérieur. Tu lèves une main en direction d’elle et fait fleurir un magnifique sourire sur tes lippes à sa simple vue, comme aveuglé par sa beauté qui te fait chavirer de plus en plus au fil que le temps passe. « Salut Zora. » Elle se retourne et tu commences à la suivre en rentrant ton menton dans l’écharpe, les mains dans les poches de ta veste à essayer de comprendre pourquoi elle vient te chercher avant même que le soleil ne se lève. Comme c’est elle, tu es capable de la suivre sans poser de questions et tu risques de le regretter un jour, sans même t’en rendre compte. Une confiance aveugle.

Après quelques minutes quand même tu presses le pas, un peu plus réveillé par cette marche matinale et arrive à sa hauteur pour pencher le visage tendrement dans sa direction. « Dis-moi, tu m’emmènes dans quel endroit ? » Curieuse et pourtant qui sait se montrer patiente dans certaines situations, un paradoxe qui fait rire beaucoup de personnes. Tu mordilles ta lèvre inférieure et cache ton visage une nouvelle fois pour essayer de combattre la température du moment, sans pour autant détourner les yeux de la jeune femme. Ce n’est pas toujours simple d’arriver à la comprendre, mais elle cette personne qui te montrer combien le monde est beau. Qui arrive à te faire rattraper d’une certaine façon le temps perdu et rien que pour ça, tu ne pourras jamais assez la remercier. Elle ne doit même pas s’en douter.

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