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 parasite eve

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parasite eve
Jeu 11 Fév - 15:14

parasite eve
ft. @caul whitby


Dessous la peau, son sang la griffe, l’érafle dès qu’il palpite, brutalement propulsé par l’organe central. Lui est alerte, cramoisi, comme il sent le dévoiement, que la maîtrise se défile tandis que la liqueur s’installe, conquérante. Zora a le sang qui lui brûle, et ses tempes deviennent cymbales à la résistance qu’elle oppose. Devant elle son homologue qu’elle toise, et dont les grandes billes qu'il a, renfoncées dans leurs orbites, lui semblent suivre le sillage du breuvage dans son corps d’infante. Il a des yeux comme les harpies, oscillant entre le méchant et le mesquin. Caul a faim d’horreur, alors il la lui glisse en intraveineuse et l’autre ne cille guère, concède en arborant ce plâtre indolent sur le visage. La blonde lui renvoie tout de même cette oeillade rancunière mais résignée, car s’il y a une chose contre laquelle elle rechigne, une chose qu’elle exècre par-dessus tout en cet instant, c’est le goût insipide de la boisson qu’il lui a choisie. Ce n’est pas que quelques minutes plus tôt il lui ait forcé la main pour siffler le verre, ce n’est pas qu’il utilise ce ton aigre-doux — mais aigre surtout — à chaque fois qu’il lui adresse un mot. Ce n’est pas non plus cette compagnie qu’il lui dérobe alors qu’elle rêvait sa solitude, ou mieux, l’absence de lui. Ce qu’elle déteste, en définitive, n’est ni plus ni moins que ses choix médiocres, pour tout, pour elle, mais qu’ils lui sont impossibles à répudier depuis qu’il a fomenté en elle le besoin.

« C’est amer, c’est dégueulasse » qu’elle lui affirme dans les yeux comme on scande le reproche. Sitôt un parfum criminel l’embaume, elle croit que sa réplique a outrepassé le muscle de patience et elle regarde ailleurs, loin de lui. Un nouveau verre se présente devant elle alors qu’elle sent déjà qu’elle décélère, que l’acuité et le mouvement de l’air contre sa peau lui pèsent et ébranlent sa stabilité. « Non » dit-elle au verre « deux ça suffit », elle dévie sur la face austère, glaciale, qui ne s’émeut guère de la supplique. Zora comprend qu’il n’y a de place pour l’objection. Son nez pointe vers le liquide brun presque de cet air défiant, puis elle boit une nouvelle fois d’une traite et fait résonner le cul du verre contre le bois de la table.  

Le silence semble la maintenir debout sur son siège car au moment où elle entrouvre les lèvres pour faire passer sa vaine parole, elle vautre son menton dans la paume d’une main, s’étend négligemment sur le comptoir. « Tu sais, j’n’aime pas beaucoup tes yeux. J’trouve qu’ils te donnent l’air d’être malade ou de mourir de faim » les mots s’alanguissent, roulent péniblement le long de sa langue. Zora titube, s’incline devant quelques légèretés qu’elle a tant de fois ressassées sans jamais les avouer. « Enfin bon, j’dis pas qu’ça m’dérange l’un dans l’autre » elle s’inquiète pas, Zora, de voir Caul dépérir comme elle s’est promis de le suivre — peut-être même qu'elle se foutrait le feu avant lui, suffirait qu'il demande. Elle dit juste qu’à lorgner sur la vie sous l’angle de la mort, le garçon semble être le plus pitoyable des vivants. La môme hausse les épaules aux songes éludés.

« T'es aussi gai que les cadavres dont tu t'occupes... Qu'est-ce que j'ai fait? » elle l'a observé longtemps avant de demander, puis ses prunelles se sont baissées nerveusement sur le verre vide qu'elle manipulait entre ses doigts, le rose aux joues.


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Re: parasite eve
Dim 14 Fév - 23:52


Ce soir, Caul avait envie de gueuler sa hargne et son mépris de l’être humain jusqu’à s’en écorcher les cordes vocales. La haine avait ses raisons que la raison ne connaissait pas, à ce qu’on disait. Il n’avait pas passé une si mauvaise journée, pas plus qu’à l’accoutumée. Déneiger l’allée centrale, creuser des trous dans le sol gelé, verrouiller le cadenas des hautes grilles : le quotidien de l’artisan du Sleepy Hollow Cemetery n’était guère palpitant, loin s’en fallait. Il n’avait même pas croisé de sales cons au détour d’une allée comme ça lui arrivait souvent, un peu trop même. Pas de Nox pour l’emmerder avec ses mille et unes questions, pas de Rosheen pour l’emmerder avec ses mille et unes piques. On l’avait laissé tranquille aujourd’hui; pourtant, il se sentait comme un animal en cage, sur le point de tout déchirer sur son passage si on ne le retenait pas. Alors une fois sa journée terminée, plutôt que de rentrer à l’appartement miteux qu’il louait à un prix sans doute trop élevé pour ce qu’il valait réellement, il avait invité Zora au bar du centre-ville, l’un de ces trous à rats où on préférait de loin boire son verre que les paroles de son voisin de table. Parce que c’était chaque fois le même refrain, les mêmes conneries débitées une fois la langue déliée par le sacro-saint vitriol. Et Caul, comme la plupart de ses congénères, ne s’en lassaient pas. Faute de mieux. À force de s’enliser dans la merde, on s’y habituait. Comme une seconde peau.

Il éclata de rire devant son dégoût évident, peint sur son visage de poupée mal fagotée. Oh, il n’avait pas honte d’elle, il l’aimait même plutôt bien, la petite Moriarty. Elle était gentille. Généreuse. De son temps, surtout. Dès qu’il l’invitait quelque part, elle acceptait sans protester, un peu comme un chien de poche. Une pauvre fille, dénuée de tout amour-propre ou de volonté propre, c’en était un peu triste. Mais lui, il l’aimait comme ça. Il ne la changerait pour rien au monde, n’était-ce pas là la preuve d’une affection inconditionnelle? Caul le pensait. Il lui présenta un nouveau verre avec un sourire en coin. « Trop tard, j’ai payé ce verre et tu dois le boire. Détends-toi un peu, t’es toute crispée. C’est moi qui t’mets dans cet état, ou quoi? » Il n’avait pas encore terminé sa vodka, posée devant lui. Il tenait à garder le contrôle encore un peu. Juste pour la voir perdre le sien la première. L’honneur aux dames. « Et puis, deux verres, c’est rien du tout. Come on. » L’accusation soudaine sur sa physionomie lui arracha une grimace mécontente. Il détestait qu’on lui reproche quoi que ce soit, qu’on lui rappelle par une phrase ou un regard qu’au fond, il ne valait pas mieux que les abrutis qu’il insultait sur la place publique ou derrière les portes closes. Il lui jeta un regard noir quand elle déclara ne pas se soucier de son apparence délabrée. Pourquoi, dans ce cas, lui en faire la remarque? Sale hypocrite. Il s’esclaffa sans joie aucune, l’attention rivée sur la gamine à ses côtés. « T’as vraiment de la chance que j’sois là pour toi. C’pas tout le monde qui te supporterait, crois-moi. Tu l’sais, hein? » Il se pencha vers elle sans prévenir, les yeux qu’elle ne supportait pas fixés dans les siens. « J’ai passé une journée pourrie et j’espérais que passer la soirée en ta compagnie me changerait un peu les idées. Mais t’es chiante comme la pluie. J’aurais dû appeler Thomas ou Dinah. » Il attendit quelques secondes avant d’éclater : « Me regarde pas avec cet air de chien battu, je blaguais, voyons. Putain, jamais moyen de rire avec toi. » Il leva les yeux au ciel.

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