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 history has its eyes on you (zéphyrine)

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Il ne savait pas si la consommation d’un second café au beau milieu de l’après-midi relevait d’un réel besoin ou d’un pur caprice, mais le fait était que la boisson entre ses doigts frigorifiés lui faisait chaud au cœur. Il tendait à avoir froid peu importe l’endroit, Arthur, il attirait le froid à lui comme certains attiraient la malchance ou les coups de foudre. Il paraissait que c’était parce qu’il ne bougeait pas assez, mais en tant que bibliothécaire d’un modeste lycée d’une ville plus modeste encore, les occasions de faire de l’exercice ne se présentaient guère. Enfin, il ne pouvait nier que changer de décor pendant une heure ou deux ne lui faisait pas de mal. Sa malingre silhouette louvoyait entre les corps juvéniles pour se dénicher une place encore libre dans le gymnase bondé, pour l’occasion paqueté de chaises de plastique aussi inconfortables qu’elles en avaient l’air. Les gamins, fort heureux de troquer leurs heures d’études contre une conférence, jacassaient comme des pies à droite et à gauche, à gauche et à droite, malgré les efforts des professeurs pour les faire taire. Encore un peu et on se croirait à la crèche, grands dieux.
Après avoir joué des coudes ici et là, il parvint par repérer Jill parmi la foule, la doyenne du lycée déjà installée dans la première rangée, face à la scène où trônait un micro solitaire dans l’attente de l’invitée du jour. Arthur tendit un gobelet de café à la jeune femme, une mine inquiète sur le visage. Elle lui avait bien demandé un café sans sucre ni rien, n’est-ce pas? En effet, c’était ainsi qu’elle prenait son café, il n’avait pas à se faire du mouron. Un sourire accompagna les paroles de la blonde, toujours prompte à éteindre ses mille et une anxiétés. Arthur lui jeta un sourire reconnaissant avant de prendre place aux côtés de son amie. Pendant que derrière eux les élèves continuaient de s’exciter, Arthur sirota sa propre boisson, son corps crispé malgré lui. Maintenant plus que jamais, il ressentit une forte admiration pour le corps professoral, capable de supporter la fougue adolescente du matin au soir. Lui, il préférait de loin le silence de la bibliothèque, avec les chuchotements et quelques railleries comme unique et réel chaos à enrayer.
Mais il tenait tellement à assister à la conférence d’aujourd’hui qu’il avait accepté de sortir de son antre livresque pour quelques heures. L’idée venait de Jill, naturellement. Elle croyait que l’événement pouvait l’intéresser, ce en quoi elle n’avait pas tort. Une jeune femme passionnée de justice sociale, surtout en ce qui avait trait au féminisme, ça piquait la curiosité d’Arthur. La veille, il avait jeté un coup d’œil aux réseaux sociaux de la demoiselle et avait tout de suite compris à quel genre de personne il avait affaire : Zéphyrine Styron mettait son poing sur la table et ne mâchait pas certes ses mots, mais elle dégageait une telle impétuosité qu’il ne pouvait que se sentir subjugué par elle et les idées qu’elle défendait toutes griffes sorties. Il ressentait également, il ne pouvait le nier, une certaine attirance envers sa personne, non pas sentimentale mais intellectuelle. Voilà une jeune femme qui irait loin dans la vie, car elle osait exister haut et fort plutôt que de se calfeutrer dans ses petites habitudes sans rien remettre en question comme un certain bibliothécaire…
Dès que Zéphyrine entra en scène sous un tonnerre d’applaudissements plus polis que sincères et qu’elle prit la parole, le micro dans sa main comme le prolongement naturel de son membre, Arthur sut qu’il ne s’était pas trompé sur elle. Du début à la fin, elle s’exprima avec aisance et assurance devant son public composé de gamins et de divers membres du personnel et parvint même à tirer quelques sourires des visages blasés, un véritable tour de force s’il en était. Pour sa part, Arthur but ses paroles plutôt que son café, qui refroidit entre ses mains sans même qu’il ne s’en rende compte. Lorsqu’enfin la jeune femme salua son audience, Arthur se leva de sa chaise et manqua de renverser sa boisson en voulant applaudir à tout rompre. Il émit un petit rire gêné pendant qu’élèves et professeurs retournaient vaquer à leurs occupations.
Soudain, Jill attrapa son bras et l’attira en direction de la jeune conférencière, sans doute pour la remercier de sa venue. Le pauvre garçon n’eut le choix de la suivre, bien que l’idée de discuter avec Ms. Styron le mette légèrement mal à l’aise. Ce n’était pas qu’il était inculte ou ignare, il se sentait simplement désemparé en présence de cette fille tout feu tout flamme. Pendant que la doyenne s’entretenait avec leur invitée, Arthur écouta leur conversation sans y prendre part, jusqu’à ce que hélas, quelqu’un accapare l’attention de Jill, laissant le jeune homme en tête-à-tête avec Zéphyrine. Il joua un moment avec son gobelet désormais froid, la nervosité imprimée sur ses traits, avant de débiter à brûle-pourpoint : « C’était bien, votre conférence. J’ai beaucoup aimé. C’était… eh bien, disons très instructif. » Il lâcha un petit rire. « Je dois admettre à ma plus grande honte ne pas m’y connaître sur le sujet. Du moins, pas autant que vous, puisque ça semble être votre sujet de prédilection. » Il préféra se taire avant de prononcer davantage de bêtises, le regard vissé à son café.

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