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 Fire wants to burn (ambrillian)

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“ Fire wants to burn

L’ailleurs, l’esprit qui s’était évadé alors qu’elle était en train de prolonger une douche bien trop longue. Moment d’innocence tandis que la musique résonnait, que les enceintes résonnaient dans la pièce, que le son vibrait et que chaque parole était chantée avec ferveur. Ce samedi était comme tous les autres, loin des tribunaux, des soirées et des amies. Une journée où les travaux semblaient arriver à un point final. Ce qu’elle osait croire, en se levant, en admirant les pièces de l’étage inférieur. La blonde ne vivait que pour bâtir sans vie, sans jamais renier son passé, sans jamais effacer la douleur de la perte d’un seul être. Jillian à cet instant vivait avec son innocence habituelle, tandis que la maison s’éveillait, que les démons qui rongeaient cette terre venaient à se rappeler à elle. Elle ne réalisa l’envers de l’horreur que lorsque le détecteur de fumée explosa la force de voix de Queen B. S’extirpant de sa douche. La maison ne semblait pas en feu. Descendant, observant toutes les pièces avec une minutie folle, courant, sans parvenir à observer la pièce qui brûlait. En peignoir, comme l’idiote qu’elle était. Chaque pas de Jillian vers la paix, ne fut qu’un pas pour rejeter le mal qui avait dévoré cette demeure en emportant une seule vie. Le mal n’avait pas quitté les lieux, il se terrait au fond de la maison, dans cette pièce délaissée. Dans ces lieux où elle n’allait jamais, parce qu’elle trouvait cela lugubre. Sa dernière visite remontait à un enterrement avec Ambrose, pour un chat, d’un animal dévoré par une étrange maladie. Le mal s’alimentait de rien, parfois d’une simple étincelle de colère et grandissait dans un cœur en silence. Le bunker s’était embrasé, sous ses pieds. Maison solidement bâtie, bunker pouvant supporter une attaque nucléaire, épargnant la maison. Il y a de cela presque 20 ans, la maison s’embrasait, mais ce bunker fut épargné, protégé par des ambitions folles d’une époque révolue. Tous les souvenirs entreposés dans ce bunker s’embrasèrent, après des mois à faire de cette étincelle un brasier.

Les pompiers mirent fin à cet incendie, sans parvenir à trouver de cause, tout comme lors du premier. Curiosité en constatant la reconstruction de qualité lors du premier incident qui ravagea une bonne partie de l’ancienne demeure. Surprise en découvrant que l’accès au bunker depuis l’intérieur de la maison fut condamné et que ce plancher semblait impeccable. Ils démarquent néanmoins l’emplacement de l’ancienne trappe qui se trouvait dans son bureau, par simple précaution. Les pompiers insistent, réclamant une réponse alors qu’elle offrait un café aux soldats du feu : des mois, qu’elle ne s’était pas rendue à l’intérieur. Ravagé, mais comme enfermé dans une bulle. Ils recommandèrent de faire venir un expert, que ce poêle à bois était certainement la cause de tout cela. Elle accepta et une fois ces derniers loin de la maison, elle fut absorbée à la fenêtre du bureau. Observant au loin, l’entrée de cet endroit qu’elle n’aimait pas, qu’elle évitait soigneusement et qui longtemps sembla secondaire à ses yeux. Un feu s'est emparé de la maison, sans atteindre ses murs. Une étrange conclusion.

Pour une fois, le silence dévore la demeure, non par tristesse, mais par curiosité. Installée à son bureau, elle ne cesse d’observer la trappe, puis repart. Elle s’installe dans son salon, allume son téléviseur pour entamer un énième “classique” supposé “nécessaire” à sa culture cinématographique merdique. Prendre une douche, pour terminer celle entamée. Tourner en rond, sans jamais penser à prendre son téléphone. Sourire, puis se demande si elle allait pleurer, en vain. Se réchauffer un plat et observer les couteaux de cuisine pour finalement se demander, si ne pas craindre la mort dans cette maison, était naturel. Overdose d’émotion, qui finalement, rendait impossible l’expression d’une seule. Les rires nerveux, les doutes, la curiosité. Pour la première fois depuis des années, elle se demandait : que faisait ma mère, à cet instant ? Envie d’en rire, de pleurer, de simplement respirer, de comprendre. Puis, ce silence fut brisé par un invité inattendu, se faisant entendre alors qu’il frappait à la porte. Téléphone oublié, il ne fut pas touché de la journée. Comme si, tout cela, ce n’était pas grave. Abandonnant sa cuisine pour rejoindre la porte d’entrée en accélérant le pas face à la force de frappe de l’invité.  « Ambrose ? Tu vas bien ? Tu as l’air paniqué. N’reste pas dehors il fait froid.  »  Le laissant pénétrer, avec son immense sourire habituel, comme si la présence d’un être humain faisait fuir ses doutes. « Il est un peu tard pour un café, mais j’ai d’autres trucs si tu veux. » Comme si, tout cela n’était rien. Incapable de saisir “pourquoi” quelqu’un s’inquiétait.





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fire wants to burn

--- you howl like the wolf, like the sound in my heart, howling for love, howling for a brand new start. falling out and falling down, this lone wolf can't survive in this lonely town, apart from you, i don't want to go. song ☾☾


La baraque de Liddell a repris feu. C'était sûrement pas dit de cette manière-là, parce que les racontars du genre sont rarement si succincts, surtout quand ça émane d'un Ian, venu expressément hanter le département de la scientifique dans le but d'en toucher deux mots à son cher Paul. C'est en tout cas ce qu'en a retenu Ambrose, le museau saisi d'un frémissement de mauvais présage, en s'attardant devant la porte entrouverte du bureau. Ah, Rivers, tu tombes bien, que ça s'était enchaîné, tout juste le temps d'effectuer un pas de côté pour éviter l'accolade inévitable de l'avocat retraité. T'es jamais tant au boulot que depuis que t'as plus à y foutre les pieds, le commentaire maussade mâché et recraché à la gueule de l'importun, celui-ci n'ayant jamais bien saisi que le flic n'était pas là pour faire de l'humour - sûrement pas avec lui. Une lignée de ricanements erratiques plus tard, voilà qu'Ian se remettait à causer, et qu'Ambrose regrettait déjà de s'être arrêté dans sa lancée. Avait du boulot, pas qu'ça à foutre de tendre l'oreille vers les rumeurs. Au-dessus de cette petite activité façonnant la vie du poste, n'empêche qu'il suffisait de capter le patronyme de Jillian pour que tout, autour de lui, semble s'arrêter. Pourra clamer que c'est de la loyauté, s'il devait s'en défendre, même s'il n'prendrait probablement pas la peine de s'exprimer à ce sujet. Irait plutôt taquiner les limites de ses interlocuteurs pour piger pour quelle raison, depuis tant de temps, on cherche à les ranger dans une même case, tous les deux. Pas qu'ça le dérange d'être affilié à la blondinette au gré des commérages, plutôt qu'c'est l'idée d'être déterminé par autrui qui l'emmerde salement. Pas fait pour les étiquettes, c'est ce qu'il commence à laisser entendre à ses parents adoptifs depuis plusieurs mois, après trois décennies à tenir le rôle de bon gamin - tu parles. Bref, n'empêche qu'il a mis sa journée sur pause en songeant capter l'info d'la maison cramée, et qu'c'est pas tant l'feu que la sus-nommée qui l'a poussé à freiner ses allées et venues effrénées. Coincé par Ian, à grommeler d'emblée quand l'autre songeait peut-être en savoir plus par son biais. Parce que et bien oui, Rivers, c'est pas censé être ta copine ? A nous, tu peux le dire, depuis ma soirée disco qu'on l'a deviné, et Marcie vous a vu, au camping. Bref, tu sais ce qui s'est produit, ou quoi ?

Ramené de force au baiser échanger dans la fraîcheur de ce lac, l'été dernier, puis à l'idée que non, il n'a aucune foutue idée de ce qui a pu se passer, le reste de la journée a défilé sous l'étendard de sa contrariété. D'un bout à l'autre de l'aile réservée à la scientifique, on l'a entendu gueuler à la moindre fausse note de son équipe, à se dire que décidément, Rivers aurait mieux fait de partir en congés. Mais il n'y a plus eu de vacances depuis un bail, comme toujours, à ne savoir qu'en foutre, plus à l'aise sur ses recherches que coincé à la maison. Surtout depuis qu'on s'est mis à venir l'y déloger sans prévenir, qu'sa soeur file son adresse à toutes les mioches en mal d'amour du coin et qu'il a aucune foutue envie d'y passer plus de temps qu'escompté. Envisagerait presque l'idée d'aller demander asile à Liddell, sous couvert de leur colocation passée, et de l'idée de garder un oeil sur ce nouveau départ de flamme qu'il imagine à nouveau inexpliqué.

Parce que dans son silence, dans les heures écoulées sur la soirée, c'est à ses premiers pas dans le milieu qu'il repense. Cette bâtisse imposante, aux entrailles ravagées. Cette gamine au regard vide, à la vue dérobée par le brasier, la scrutant de son oeil valide, se demandant ce qui serait bien à blâmer pour ce feu dont l'ancien chef du département incendie ne trouvait d'origine.

De ses gestes à la force toujours aussi mal dosée, le poing s'abat trois fois contre la porte, à la faire trembloter sur ses gonds. Un coup d'oeil à la voisine, sortie sur le perron fumer sa clope, à arquer les sourcils d'un air peu avenant, en lui lançant un : « Rentrez chez vous, voir si j'y suis, sauf si vous voulez p't'être me voir de plus près. » Peut pas la blairer, celle-là, et rien ne pourra lui faire changer d'avis à ce sujet, depuis le temps qu'ils se jaugent, au gré de ses visites chez Liddell. Là qu'il réalise que la blonde a ouvert, en reportant les yeux sur elle, sourcils froncés. « C'est à moi d'te le demander. » Bourru, comme à son habitude, en gravissant l'espace les séparant, pour se glisser dans l'embrasure, s'attarder un instant à la regarder, mouvement de la tempe vers la rue. « Fait froid dehors, ouais, mais paraît qu'chez toi, y'a fait sacrément chaud dans la matinée. » S'introduit sans attendre son reste dans le hall d'entrée, à frotter ses semelles sur le paillasson, l'oeil auscultant déjà les environs, à ne rien vouloir laisser au hasard, cette fois. « Ça a reflambé au même endroit qu'la première fois ? » Les mains dans les poches de sa veste, après avoir détaillé l'espace, que l'expert se retourne enfin vers son hôte. « À te voir, j'pourrais presque me dire qu'Ian a tout inventé, et que rien n'a brûlé. » Hausse les épaules, en venant se libérer du manteau, pour le pendre dans l'entrée, désormais planté devant l'avocate, le regard baissé dans le sien. « J'sais aussi qu'il pourrait ne rester qu'un tas de cendres mais que t'aurais toujours le sourire, alors, j'sais pas quoi en penser. Il s'est passé quoi, au juste ? » Se dit qu'elle va bien, ou en a l'air, qu'y'a plus de peur que de mal avec cette histoire de messages sans réponse, que c'est déjà une bonne chose.

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“ Fire wants to burn

Que s’était-il passé ? Cette nuit où sa mère s’était envolée ? Où était-elle lorsque le feu avait enrobé dans ses bras, sa maison ? Une étincelle, un père vivant, une fille aveugle et une mère morte. La blonde avait assemblé les pièces du puzzle en suivant l’histoire de son père, acceptant ses dires sans porter un regard critique. Sa mère était morte, elle était aveugle et elle acceptait cette histoire. Maison reconstruite, refusant de la vendre par sentimentalisme. Laissant sa fille revenir à contre cœur dans cette demeure entretenue, mais nullement aimée. Crainte étrange d’y retourner. Pas un pied foutu dans la carcasse de son passé, laissant la fille malmener la demeure, la plonger dans sa bonne humeur en espérant que le chagrin que ces murs avaient causés seraient oubliés. Ce second incendie, il allait en être informé. La demeure restait sa propriété, refusant de céder le bien à son enfant. Cette affaire n’allait nullement l’encourager. Elle pourrait démarrer une procédure laborieuse, ennuyante et se battre contre celui qui fut son mentor dans l’univers des requins de Boston. Tout cette vie, dont elle ne disait rien, parce qu’elle était persuadée que ce n’était pas important. Jillian n’était pas chez elle, mais pourtant, cette maison transpirait ce qu’elle était. Ce feu n’avait détruit qu’un vulgaire abri anti-atomique. Pour elle, cela n’était que la porte ouverte aux questions, malheureusement pour ces dernières : les questions futiles étaient secondaires dans l’esprit de la blonde. Alors, que monsieur Rivers se ramène chez elle n'est finalement que la confirmation que tout cela était obsolète. Un feu qu’elle n'explique pas, comme le premier. Voilà, la réponse à ses questions se trouvait dans l’absence. Pouvait-il s’en contenter ? Certainement pas, mais pour elle le temps serait un mal nécessaire.

Bourru comme à son habitude. Il ne faisait preuve d’aucune délicatesse. Comment pouvaient-ils se supporter ? L’avocate préféra sourire.  « Non l’orgie était à midi, pas ce matin.  »  Parce qu’il prenait tout au sérieux, à se demander s’il ne venait ici que pour le feu, pour faire vibrer son fantasme ridicule. Jillian optait pour un jeu sur les mots, plutôt que de tomber dans le dramatique. Ambrose était tellement dramatique, vraiment, il devrait apprendre à se détendre. « Non, Ambrose, ce n’était pas au même endroit.  » Parce qu’il fallait lui donner des réponses, plutôt que de le supporter jouer à l’inspecteur. Ambrose prétendait savoir faire la part des choses, toujours préserver son intégrité, mais il mentait. Refusant d’admettre que sa vie était liée au feu et que cela était désormais une obsession. Réponse furtive alors qu’il retirait son manteau, signifiant qu’il comptait s’éterniser. Bonne ou mauvaise nouvelle, cela dépendait de son humeur. Un jour il apprendrait que de toujours poser les questions, ne répondaient pas toujours aux attentes. Ambrose abordait les sujets qu’il considérait comme judicieux sans penser que parfois, il faisait fausse route. La priorité c’était la cause, mais il finirait par comprendre que parfois les réponses étaient dans les tombes. Profanateur à ses heures, mais elle ne se joindra pas à cette vaine quête.

« Le positif attire le positif, j’y crois.  » Elle ne pouvait pas passer son temps à pleurer sur ce qui était malheureux dans sa vie, dénigrant son bonheur. Elle soupira alors, ouvrant le tiroir de la console de l’entrée pour y récupérer des clés.  « Le poêle de l’abri nucléaire. Il était mal éteint et le feu s’est propagé à l’intérieur.  » La demoiselle attrapa les mains d’Ambrose pour y glisser le jeu de clés, ouvrant la trappe donnant sur l’extérieur qui fut fermée à la demande des pompiers.  « L’abri avait une entrée dans le bureau, mais elle fut condamnée après le premier incendie. Le feu n’a pas atteint la maison, il a seulement détruit l’intégralité du bunker, mais si les murs peuvent supporter le nucléaire, ils peuvent supporter l’incendie.   » Il n’irait pas voir, parce qu’il ne supportait pas les lieux clos, mais s’il voulait obtenir des réponses, il allait devoir s’y rendre.  « La dernière fois que j’ai été dedans, c’était avec toi. C’est comme la première fois, l’incendie a une cause probable sans aucune explication définitive.  » Croisant les bras en haussant les épaules.  « Je savais même pas que mon père avait installé l’alarme incendie dedans. J’étais sous la douche. Je n’sais pas Ambrose, mais tu peux aller voir, j’ai eu ma dose pour la journée. J’suis pas une bonne victime, j’pleure pas, j’suis pas paniquée, car j’ai pas eu peur. J’ai jamais peur dans cette maison. J’ai jamais peur, en fait. J'ai faim, c'est pire.  » Précision nécessaire. Parce qu’elle savait que son comportement était étrange aux yeux de ceux qui pensaient qu’une victime était en colère ou en larmes.






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--- you howl like the wolf, like the sound in my heart, howling for love, howling for a brand new start. falling out and falling down, this lone wolf can't survive in this lonely town, apart from you, i don't want to go. song ☾☾


Jillian n'a pas besoin d'être protégée. N'est pas une demoiselle en détresse, et cela tombe bien, puisque Rivers n'a rien d'un grand sauveur. Pas qu'ça à foutre que d'aller jouer les chevaliers servants, d'autres chats à fouetter qu'celui d'cette voisine d'à côté d'chez Jillian, méprisée depuis qu'il a eu le loisir de se la coltiner, durant leur colocation passée. Non, Ambrose n'est pas là pour déployer une aile providentielle autour de son être indépendant et décidé. Non, Jillian n'attend probablement aucune épaule sur laquelle larmoyer, lorsque la situation est abordée dans ce détachement qu'il lui connaît. Pourtant, si l'homme veut être totalement honnête, ne peut simplement clamer l'attrait pour le flamboyant littéral, quand celui de l'avocate est le seul, en ces lieux, qui lui plaît. N'a aucunement envie d'inventer flammèches et craquements boisés en cette demeure fraîchement rénovée, pour satisfaire ses pulsions déplacées. Partout, sans doute, mais pas ici. Si le brasier fut convoité aux premières heures passées ici, c'est en les imaginant étouffées à jamais qu'Ambrose s'imagine Liddell en sécurité. Parce que ce feu n'avait rien de justifiable, qu'il est l'un des rares à n'avoir été explicité par l'expert, au même titre que cet incendie récurrent se saisissant de la forêt bleue, l'ayant déjà arraché à cette maison dans une course nocturne relevant presque du pétage de plomb.
Alors, s'il ne s'agit pas d'une quête aux indices palpitants,
s'il n'a aucune intention de la sauver,
que fout-il là ?

Peut-être qu'il s'inquiétait pour elle, alors, tout simplement. Lui qui ne s'inquiète de personne. Peut-être qu'insidieusement, Ambrose s'est mis à tenir à Liddell de manière sincère, au fil des années. Assez pour débarquer chez elle, comme l'allumé qu'il peut être en imaginant qu'éventuellement, il aurait pu lui arriver malheur.

Mais Jillian est bien en vie, ne semble pas même ébranlée par l'épisode. « J'arrive donc avec une dizaine d'heures de retard. » Pourtant, il est toujours ponctuel, parcelle bien arrimée à son tempérament. Habitude prise depuis l'enfance, que de se tenir au pied du perron aux huit heures tapantes, sac à dos flanqué à l'échine en filant en avance sur le chemin de l'école, tout pour se tirer au plus vite de la bâtisse infernale. Railleur à l'amertume latente, l'information est notée, pas au même endroit, peut-être, alors, plus aisé à comprendre, et à contrôler. Mais non, évidemment qu'non. Parce que l'abri évoqué, et il sait. Se rappelle la tétanie invitée aux fibres musculaires, sa propre insuffisance aux funérailles brutales du félin démoniaque, guidé dans la pénombre par Jillian. Inévitablement, le flic se raidit, doigts réceptionnant le trousseau de clés, heurts douloureux en fond de côtes, à l'éveil des terreurs cruelles, celles qui ne daigneraient s'envoler, le plaçant dans une impasse. La trogne impassible mais les mâchoires se crispent, insidieusement, à chaque donnée offerte, les phalanges se mêlant à celles de l'avocate, quand le geste ne réclamait aucune étreinte. Pourtant, c'est dans un naturel à la spontanéité certaine qu'Ambrose entremêle ses doigts aux siens, et par conséquent, retient sa main. Ne sait s'il s'agit de la garder à proximité un peu plus longuement, ou s'il s'évite ainsi une chute inévitable, en retraçant mentalement une descente abrupte jusqu'aux murs sombres du bunker. Oppressé à la seule pensée de s'y plonger, la claustrophobie s'éprend de son myocarde et l'empêche déjà de progresser.

« J'risque pas d'foutre un pied en bas, déjà, et j'suis venu te voir, toi Ne ment pas, Rivers, le dit finalement, comme toujours avec elle, de la manière dont ça lui vient. N'est pas venu ausculter les cicatrices laissées par les flammes, mais vérifier que Jillian n'en avait pas gagné de supplémentaires. Tu n'es pas là pour ce feu-là, et le constat est sans appel, aux tiraillements emprisonnant ses nerfs, de la pulpe de ses doigts arrimés aux siens, à sa moëlle épinière. Celui qui se promène sous sa peau est bien plus intense, bien plus conséquent et sur le moment, c'est ce qui le pousse, sûrement, à la libérer de sa prise, pour ranger la paluche dans la poche de son jean. « Tu connais mon penchant pour les victimes théâtrales. » Aucun. L'énonce alors que l'ombre d'un sourire narquois fait frémir le coin de ses lippes. Ce n'est pas ce qu'il est venu trouver ici, clairement. Pas de ceux qui se sentent prendre du gallon en se révélant serviable envers autrui, ou qui se sentirait utile en s'érigeant en bouclier défendant autrui, quand ça l'fait plus chier qu'autre chose. Aurait choisi un autre boulot, si c'était l'cas, bien plus à l'aise dans son bureau, à analyser ses échantillons et beugler ses ordres à tout bout de champ, quand les faits seuls comptent, sans s'enrober de sentiments. C'est comme ça qu'ça fonctionne, et pourtant. Peut pas nier le plaisir qu'il a à retrouver la blondinette, celui qui va crescendo depuis des mois. « T'es pas une victime. J'suis pas un sauveur. Si tu vas bien, c'est bien tout ce qui importe. » Tout ce qui m'importe, en égoïste ayant choisi de s'amouracher de sa rivale favorite, attachement ravivé à chaque joute donnée au tribunal. Jusqu'à la dernière, plus assassine, qui passe et s'enfuit derrière ses yeux clairs. « J'sais aussi à quel point tu peux faire peur, quand tu as faim, ne prenons pas ce risque. » D'un geste déjà esquissé à maintes reprises, le bras s'enroule autour des épaules de son hôte, à initier le chemin menant à la cuisine, comme s'il était chez lui - l'a été, temporairement, faut dire. L'emmerde, de cette manière bien à lui, à la lâcher en lui coulant un regard en biais, une fois arrivés à destination. « Jillian Liddell, l'avocate qui n'avait peur de rien. » S'adosse au plan de travail, les bras croisés sur le torse, à se détendre lentement, une fois éloigné des racontars de leurs collègues favoris. « T'es pas forcée d'tenir le slogan, j'le retournerai pas contre toi au prochain procès. »

L'oeil gauche est incisif, comme à son habitude, quand nul chaos ne se promène dans les veines de sa comparse. Percevrait la peur, initiatrice de catastrophes, faille dans laquelle s'engouffrer pour y murmurer des encouragements sourds. Jillian ne ment pas, aussi surprenant qu'ça puisse paraître. « Y'a pas un truc qui t'foutrait les jetons, même en cherchant bien ? » Mouvement de menton instigateur, à s'dire que tout se voit dans cette ville. S'rappelle de la fête foraine de deux-mille-dix-neuf, de leur cheminement hasardeux jusqu'à sa maison, et s'dit qu'ce soir-là, Liddell semblait crever de trouille. Mais lui aussi, lui aussi, et qu'l'ambiance y était peut-être pour beaucoup. Déstabilisé à la réminiscence, qu'il finit par préciser : « Même quand Ian a commencé à s'foutre à poil pour son départ en retraite, t'as pas eu peur ? » Et l'air goguenard qui s'infiltre, et détend partiellement son visage.

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Dix heures, ou peut-être vingt ans. Ambrose avait un train de retard sur absolument tous les points. Regrettait-il d’être toujours là trop tard ? Jamais le premier appelé, toujours le second. Ambrose n’avait-il pas conscience que sa mission ne dépendait que du malheur des propriétaires ? Il n’était pas là pour soulager les peines, mais simplement sa propre curiosité. Qu’importait les victimes qui restaient. Il voulait résoudre un crime sans savoir le pourquoi, uniquement le comment. Il aimait le feu, sa source et son extinction. Reprendre la vie sans être hanté par les crimes d’autrui, sans se questionner sur le destin du coupable. Il tournait rapidement la page, oubliait comme le poisson Dory, le poisson dans Némo. Elle lui offrait le loisir, le pur plaisir d’admirer une pièce brûlée, une moquette éradiquée par les flammes. Il n’y avait rien à dire, mais elle lui offrait le droit de vérifier qu’elle ne mentait pas. S’accrochant aux mains de la jeune femme, comme si les clés allaient s’écrouler s’il ne conservait pas une poigne de fer. Regards croisés, sans grande incidence pour elle. Certains éprouvent une gêne étrange dans le fait de rencontrer les pupilles des autres, de ces curieux qui sondaient les âmes. Affirmant qu’il n’était là que pour elle, sans doute qu’un individu classique aurait senti le sens caché. Moment échangé, hors du temps pour lui, là où elle ne voyait qu’un défi de plus dans ses propos.  « Donc tu n’es pas intéressé par les photos et la vidéo du résultat. Parfait, parce que j’ai laissé mon téléphone dans un coin, j’sais plus où. » Il y était resté en réalité toute la journée, comme un doigt d’honneur levé en direction de la société qui réclamait son attention. Le feu n'avait jamais disparu, il était là et libre à ceux qui la connaissaient de venir lui rendre visite : ce feu qui rongeait la maison. Par précaution, elle décida néanmoins de prendre en photo les lieux, pour elle, mais aussi pour assouvir la curiosité du roi des incendies. Désormais, c’était une nouvelle excuse pour simplement rebâtir ce bunker et lui offrir une nouvelle jeunesse. Lien brisé, laissant libre les phalanges de la blonde pour tourner et s’enfuir vers sa cuisine à la recherche de chocolat.


« Monsieur compassion. » Parce qu’il travaillait sur des crimes et pas dans le social, tout le monde l’avait compris avec le temps. Il avait une sale réputation, mais que tout le monde acceptait. Il était doué, sans doute que les gens talentueux pouvaient se permettre d’être des enfoirés. C’était la même règle pour les moches : un moche devait être gentil, là où une personne jugée belle pouvait se permettre d’être stupide ou désagréable. Règle stupide, mais qui se vérifiait avec le temps. Alors il n’était pas ce sauveur, ne se revendique pas comme tel. La blonde n’aimait pas l’idée d’être une victime, parce qu’elle avait un comportement trop joyeux pour pleurer. Seule tous les soirs, même rester dans le noir, sans jamais perdre ses espoirs. Un jour viendrait l’heure et le moment, où elle ouvrirait les yeux pour simplement dépasser ce refus d’être fragile. Rire échappé de ses lèvres tandis qu’ils partent en direction de la cuisine, s’approchant d’elle sans plus qu’il ne l’avait jamais fait avant. Moquerie, parce que juste de la tendresse cela serait signe de maladie incurable. Petite pique sur le prochain affrontement alors qu’ils se séparaient dans la cuisine alors qu’elle ouvrait ses placards à la recherche d’une idée de casse-croûte.  « Fort heureusement, je n’ai pas peur de te confronter. » Même si cela ne l’amuserait pas spécialement non plus.

Elle attrape finalement de la glace à la vanille et un bol. L’écoutant se questionner sur les peurs de la blonde. Il se posait des questions aujourd’hui ? Cela était étrange, lui qui était pourtant si indifférent d’ordinaire. En réalité, elle avait bien peur, mais jamais dans cette maison. Boston fut une expérience déplaisante, une peur qui frappait pour lui rappeler que le monde était parfois monstrueux et injuste. La peur naissait une fois la frontière imaginaire de la cité franchie.  « La perruque de Donald Trump. » Absolument pas. Attrapant une banane et un couteau pour en faire des morceaux déversés dans le bol - rien de sexuel, contrairement à ce que tous les pervers se plaisaient à imaginer. En parlant de perversité, elle laissa échapper un regard interrogateur face à l’anecdote de la compote.  « Il a fait ça ? Tu sais bien mémoire visuelle, c’est pas mon truc. J’étais peut être bourrée, c’est aussi une possibilité. » Déversant sa glace dans le bol pour y rajouter des morceaux de chocolat comme une enfant. Jillian faisait attention à sa ligne, mais elle n’était pas une fit-girl. Toutes ces connasses qui portaient des vêtements serrés et qui pensaient que la seule façon d’être heureuse était d’imposer une taille fine et des vêtements associés à cette silhouette. Même si durant le passage d’Ambrose, la nutrition fut assez contrôlée parce qu’il semblait apprécier le fait maison cliché d’une autre époque - de toute évidence il n’était pas abandonné à mcdo. Une fois la glace prête, elle attrapa le pot pour s’installer sur un tabouret à côté d’Ambrose.  « Mon père ne m'a pas appelé, même pas sur le fixe. Parce que oui, il est du genre à appeler sur le fixe. » Pas besoin d'avoir son téléphone portable avec elle, l'avocate le savait. Pas de moment où elle jouait à la victime, mais plutôt une introspection.  « Quelles sont les chances pour que la braise se déclare deux fois sous le même toît ? Mais plus encore, quelles sont les chances pour que cet incendie soit finalement un échec ? J’attends votre avis d'inspecteur compote.  » Tandis qu’elle prononçait ces mots, elle attrapa une seconde cuillère dans son tiroir pour la tendre à Ambrose.





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--- you howl like the wolf, like the sound in my heart, howling for love, howling for a brand new start. falling out and falling down, this lone wolf can't survive in this lonely town, apart from you, i don't want to go. song ☾☾


L'intérêt s'éveille, purement professionnel, dira-t-il, et c'est probablement plus simple de revêtir la casquette de l'expert plutôt que de se la jouer une minute de plus dans l'empathie. T'es pas fait pour ça, et sans doute n'est-il pas doué, non plus, allant de maladresses en maladresses, trop tard pour apprendre, à quarante piges révolues, de quelle manière s'en faire pour autrui. S'intéresser, viscéralement, à leur ressenti. S'agirait d'une demeure lambda qu'il n'irait pas s'enquérir de formalités, à questionner les propriétaires sur la façon dont ils pourraient vivre cet épisode, et toutes ces conneries. L'a appris ni à l'école, ni à la maison, ni à l'église. On aura beau lui avoir perforé le crâne à base de tu aimeras ton prochain comme toi-même que c'était mal le connaître. S'est jamais demandé, Ambrose, s'il s'aimait, s'il s'appréciait. S'en fout, qu'il dirait, on est ce qu'on est. Pas l'temps pour ces trucs-là, laisse l'introspection à sa soeur, elle, au moins, y a été formée. Ou au moins à contraindre les autres à s'y adonner, comme quand elle se lance dans ce genre de diatribes à son égard et qu'il tente de rejeter ce qu'elle tente de faire, avec lui. N'a pas envie de thérapie, même s'il en aurait sûrement besoin, peut pas l'nier. Mais là encore, pas que ça à foutre. Le temps est précieux, surtout quand les années défilent et que les ridules s'alignent, merde. Ambrose n'a pas pour coutume de le perdre, et s'il se trouve là, maintenant, c'est qu'ça compte, ouais. Qu'Jillian compte. Se serait pas pointé à pas d'heure, sinon. Aurait attendu le lendemain. N'empêche qu'comme d'habitude, fidèle à ce qu'il est, il peut s'ôter l'humour du palais, celui qui se veut narquois, plus souvent que bon enfant. « Si tu me prends par les sentiments, j'peux pas refuser. » Et ce sont bien les photos, et les vidéos, qui semblent être évoquées.

L'observant remplir son bol d'un tas de glace certainement déconseillé par son médecin - votre tension, Rivers - tout en croisant ses bras contre son torse, dos calé au meuble de cuisine. « C'est pas donné à tout l'monde. » De ne pas avoir peur de le confronter. Y'en a une paire qui tremblotent en le croisant dans ses mauvais jours - tous les jours, selon eux - ou qui longent les murs au poste, quand il ne les remarque qu'à peine. Craint dans le métier, mais trop focalisé sur ses tâches pour ne serait-ce que remarquer à quel point. Sait quelle réputation il traîne, et faut croire que ça lui va bien. Indifférent aux états d'âme, chacun sa merde, et y'a rien de plus à en dire. Sûrement ne serait-il pas là, si Jillian était de ceux-là. Qu'ils oeuvrent d'égal à égal, en tout cas comme ça que Rivers le perçoit. La babine qui frémit en coin à la blague, en attend pourtant davantage, ou non. Difficile à dire, avec lui, quand ça se veut insondable sur le faciès, qu'il pourrait se contenter de la réponse comme s'en décevoir. La vérité, c'est probablement que le fil de leur discussion est cousu de manière spontanée, aux aléas de leurs seules volontés. Pourrait refuser d'être honnête, se cacher derrière la perruque hideuse comme autant de robes de mariées brandies toile de camouflage, qu'Ambrose n'en redirait rien. Parce que Jillian échappe à son jugement que d'autres inventeraient cruels, ceux qui songent, peut-être, que leur existence importe suffisamment aux yeux du flic pour qu'il s'encombre d'un avis à leur sujet. « La photo est affichée en grand format dans la salle de pause du troisième, d'ailleurs, on nous aperçoit dessus, dans un coin. » Là-dessus qu'il s'évertue à focaliser son attention quand, en se préparant une énième dose de café, son regard finit par déraper sur le tableau d'affichage.

D'une seconde à l'autre, Ambrose semble se détendre, au gré des gestes effectués, jusqu'à ces pas conduisant Jillian au sommet de ce tabouret, à ses côtés. Il y a quelque chose d'agréable chez elle, dans cette maison, loin de l'incendie passé, ou de celui bien plus récent. Quelque chose qui lui rappelle, sûrement, des heures à effleurer une insouciance jusqu'alors si lointaine qu'il en avait oublié ce que ça faisait, de rentrer du travail sans troquer une préoccupation par d'autres, toujours à cogiter, s'emplir l'esprit de problématiques insolubles. Aime le challenge, Rivers, n'empêche que ça n'en a pas été un, de communiquer avec Liddell. D'ailleurs, ça a toujours semblé si aisé que c'en serait presque étrange, avec du recul. Pas de filtre, simplement cette facilité déconcertante à appréhender et se laisser appréhender en retour, dans ce qui ressemblerait à une amitié sincère, si le palpitant ne se retrouvait pas férocement arrimé au sort éventuel de l'avocate depuis plusieurs mois. « Pourquoi cet alignement de questions, ça fait trop de coïncidences à votre goût, Maître ? Ton hypothèse serait que ton père est l'auteur de l'incendie ? » Et bien sûr qu'il plaisante, que derrière ses airs pince-sans-rire que bon nombre ne décrypte pas, ce n'est ni plus ni moins qu'un humour sordide. Pourrait lui demander si ça l'emmerde, que son père n'ait pas appelé, mais c'est Grace la psy, lui, n'a pas cette qualité. Préfère darder un oeil réprobateur sur la cuillère, avant de s'en emparer, la faisant tourner un instant entre ses doigts avant de décoller son dos pour se redresser, et piocher dans le bol à son tour.

« Statistiquement, Exeter défie toute loi. » Désormais face à l'avocate, pour partager la glace, s'appliquant à en détacher un morceau aux contours réguliers, équilibrant sa ration avec une certaine forme de rigidité, écho aux pensées logiques émergeant dans son esprit. « Tu te souviens de cet incendie de forêt ? C'est l'exemple le plus parlant. En trois ans d'étude, aucune loi mathématique ne résout les chiffres que j'ai pu extraire de mes observations. » Bien sûr, qu'elle doit s'en souvenir. Lui, en tout cas, s'en souvient parfaitement bien, et balaie le souvenir en relevant le front vers elle, la cuillère en suspens, emporté par ses réflexions plus que par un éventuel accès de gourmandise. « Je ne vais pas te parler des statistiques concernant des demeures aux facteurs de risque identifiés. Chez toi, la problématique réside dans l'incertitude liée au premier incendie. Sans l'expliquer, il devient complexe de déterminer dans quelle mesure le second est bien lié au poêle, comme l'ont dit, j'imagine, les pompiers, » et le ton est toujours aussi dédaigneux lorsqu'il les évoque, toujours à le devancer et ruiner son travail en anesthésiant les lieux. « ou si d'autres facteurs viennent fausser l'équation des prédictions. » Et là, seulement, qu'il reprend son souffle, et finit par porter la cuillère à sa bouche. Grimace au froid lui entaillant les molaires, en venant reporter son regard dans celui de Liddell, scrutant ses prunelles claires sans se formaliser de leur proximité. « C'est bien ce qui m'emmerde. Pas être en mesure de te dire si ça arrivera une troisième fois. » Si ce sera un échec, ou pas, cette fois. Et d'un geste, ses doigts viennent décrocher une mèche blonde lui tombant devant le visage, à la repousser dans sa nuque. Il pourrait l'embrasser, peut-être, s'il était de ceux-là. N'a pas l'esprit suffisamment libre et désinhibé, comme après toutes ces bières lors de ce fameux camping, pour   achever de rompre la distance, attardant sa paume dans son cou avant de venir la ranger dans sa poche. L'estime sûrement trop pour faire ce choix pour deux. « Les photos, les vidéos, c'est bien pour les débutants qui veulent pas s'mouiller, mais ça parle pas. J'descendrai dans le bunker, et on verra bien, s'il cause plus que c'que j'ai gratté sous les tapisseries pendant des mois. » Parce qu'sans doute, ouais, qu'il irait bien s'enterrer dans ce trou si ça pouvait éviter à Liddell d'voir sa baraque s'embraser une troisième fois. Qu'c'est pas envisageable. Certainement pas. Et qu'à sa manière, à Ambrose, c'est peut-être bien plus parlant qu'un baiser, ce comportement-là.

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Ses sentiments étaient un brasier ? Une politique de la terre brûlée, par peur de l’ennemi qui ferait son retour. L’amour ne pouvait naître sur une terre dévastée et sans doute que comme un roi de France solaire, Ambrose avait fait le choix du pragmatisme : une conquête ne pouvait être vaine, alors il valait mieux encore démarrer un incendie meurtrier plutôt que de prendre laisser à l’adversaire l’occasion de fouler à nouveau cette terre. Il s’était perdu dans une terre qu’il avait lui-même ravagé. Au contraire du roi, qui jamais ne s’était retourné en repensant aux vies brisées par son geste, Ambrose avait dévasté toute forme d’empathie en protection. Son passé, sa famille, ses amies et ses amours. Difficile de trouver une place dans une terre ravagée par la colère et sans aucun doute, par un peu de culpabilité. Que fut le malheur d’un homme qui préféra renoncer à toute son humanité ? Jillian n’avait jamais envisagé son passé comme un poids, mais plutôt comme ce jardin qu’il était nécessaire d'abandonner. Elle n’était pas Eve, elle n’avait pas été chassée de ce jardin, mais vivait avec son souvenir éternel dans sa mémoire qui n’avait presque rien de visuelle. Tout lui revenait par des mots, des gestes et parfois des odeurs. Ces souvenirs d’enfance, cette douce odeur d’orange des savons de sa mère, mais aussi les bougies qu’elle s’amusait à installer dans les pièces avec pour objectif d’instaurer une ambiance différente et d’offrir à chaque lui une personnalité selon ses dires. Ambrose avait brûlé son jardin, en Adam de pacotille trop frileux pour admettre son erreur en compagnie du serpent. Le jardin était devenu un enfer, mais désespéré, il était resté enchaîné aux souvenirs des flammes. Quand le ciel s’était transformé en un écran de fumée, où le miroir de ses démons s’était réveillé et que ce doux jardin avait donné naissance au trône de l’enfer avec comme fidèle roi, les ténèbres d’une vie tordue et massacrée par les souffrances. Son cœur persistait, battait dans les flammes, mais pleinement conscient qu’il allait en guerre contre un ennemi qu’il ne pouvait vaincre. Ambrose n’aimait son métier, que parce qu’il était incapable de saisir le feu qui le brûlait de l’intérieur. Tous ces incendies n’étaient pas une question de curiosité, mais de peur. Eve jugeait, se taisait, mais Eve dans les yeux d’une aveugle, compatissait à tous ces malheureux. Brûler, mais survivre aux flammes. L’enfer avait un goût infernal.


« Y a une photo dans la salle de pause du troisième ? Attends y a une salle de pause au troisième ? Définitivement je crois que je me fous totalement de la décoration de cet endroit. » Elle ne faisait que passer, parfois traitait des dossiers, mais n’était nullement une adepte des locaux et des lieux de pause. Fondamentalement, elle était souvent en opposition avec ces individus : l’avocate du diable. La blonde ne voyait pas le monde de façon aussi binaire, mais elle restait une avocate qui luttait pour défendre des individus accusés. Elle n’était pas appréciée par le procureur, pas la meilleure avocate du monde, mais nullement dans les petits papiers de l’administration judiciaire civile. Le procureur Sinclair avait pour seul mérite d’avoir un balai dans le cul plus gros et profond que celui d’Ambrose, laissant clairement comprendre que cet individu avait aussi peu de sympathie qu’une souris morte. La pensée s’éloigne de ce cher individu lorsqu’elle évoque son propre père et que le partenaire évoque une hypothèse qui fait doucement rire la demoiselle.  « Oh non il a pas le temps, il est fiancé avec une femme adorable que j’ai rencontré à Noël. Je pense qu’il déteste cette maison, qu’il serait capable de m’offrir une maison pour pouvoir la démolir. Sa première femme est morte dedans, donc difficile de lui jeter la pierre. » Parce qu’elle savait où sa mère était morte, elle n’y allait presque jamais d’ailleurs, comme un refus maladif de se dire que le parquet portait les marques de ce passage. Purement psychologique. Une partie du grenier s’étant écroulé, tout cela n’était que le fruit de son esprit et pas une réalité. Il ne restait que les souvenirs, les traces s’étaient évaporées avec les rénovations de la demeure. Une glace finalement qu’il accepta de partager, sans grande surprise - qui devait être parfaitement découpée, alors qu’elle était condamnée à fondre.

Il ne lui donna aucune réponse, amenant donc cette grande théorie sur Exeter. Tout le monde le disait, mais un jour, cela devrait prendre fin.  « Mathématique ? J’connais pas. C’est un drôle de mot. » Pure moquerie, pour répondre avec innocence à ses propos, comme pour dédramatiser une situation qui n’inquiétait personne. Jillian vivait la situation avec sérénité, parce qu’elle se sentait en sécurité entre ces murs, mensonge honteux à elle-même peut-être, ou esprit bienveillant de celle qui donna sa vie pour son enfant. Une explication pédagogique avec une magnifique cuillère, une petite pique sur les pompiers et finalement il exprima son avis d’expert sur la question. Longue explication tandis qu’elle mangeait sa glace en hochant la tête et en jouant avec sa cuillère sur son nez jusqu’à ce qu’il reprenne une bouchée.  « Attention le froid ça brûle. » Cette réflexion était offerte par la maison Liddell. Une réflexion qui fut suivie par celle d’Ambrose, quittant son rôle pour s’exprimer de manière plus personnelle - légèrement.   « Jamais deux sans trois. » Sans doute que cela ne fait rire qu’elle, cette idée que la maison pourrait voler en éclats une nouvelle fois. Responsabilité qu’elle portait d’un jour rendre cette maison sur, d’assurer un héritage positif pour la suite, de ne surtout pas faire souffrir les autres, les futures générations.  « Y a un pompier qui m’a donné son numéro, faut pas t’inquiéter, j’vais pas brûler. » Pour le seul plaisir de l’embêter comme une enfant de dix ans.


Il avait été là durant des mois, presque un souvenir ancien, mais qui date d’hier. La blonde ne savait pas sur quel pied danser, trop occupée à se demander “pourquoi il est retourné chez lui ? pourquoi il était là ?”. Drôle de vision de la relation. Se détournant pour récupérer le bol vide et le déposer dans son lave vaisselle en compagnie de sa cuillère.  « Ton dernier passage dans le bunker ne fut pas un franc succès. Tu as peur depuis quand des endroits clos ? » Question posée avec sincérité tandis qu’elle se rapprochait à nouveau avec un petit sourire en lui faisant signe de la suivre dans le salon.  « Tu peux m’appeler pour que je retrouve mon téléphone ? Pour que tu puisses voir les photos des criminels avec le camion rouge. »











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