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 Fortuity

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Fortuity
Dim 9 Mai - 18:23

He was so proud of his little girl.
It was her very first day of school.
He walked with her to school that day,
And she held his hand all the way.
They walked together quiet and sad,
A little girl and her loving dad.

                  In Your Heart. Thomas S Carver

musique

Il y a quelque chose de rassurant dans l’acte routinier de se rendre au travail tous les jours. Le trajet est familier et les rues bondées rassurantes. Il sait que sur le chemin, il s’arrêtera à ce petit café élitiste où les serveurs sont en uniformes, l’appellent par son nom et qui lui rappellent vaguement les hôtels parisiens qu’il avait l’habitude de fréquenter lors de son bref passage en France. Puis il traversera le parc pour y balancer le reste d’un croissant aux canards avant de se rendre à l’implantation locale de son entreprise d’aéronautique pour y signer contrats et approbations avant de les renvoyer au siège américain.
En soit, cette tâche pourrait très bien être effectuée par quelqu’un d’autre, ou même être réalisée chez lui, dans cet environnement familier et rassurant. Pourtant, il choisit de louer ce petit immeuble et feindre la normalité, s’efforce à se lever à six heures, s’habiller de ses meilleurs costumes et à traverser la ville en direction du vieux bâtiment de briques rouges où le nom de son entreprise est implanté à même la pierre.
De même, il pourrait demander à son chauffeur de l’y conduire. A la place, il profite des petites heures matinales pour parader sur les pavés fraichement balayés en espérant que la journée ne soit pas pire que la précédente.

Le quotidien le rassure et il se console en observant les visages familiers des autres habitants d’Exeter déjà épuisés de la matinée qui les attend. Il croise le regard de plusieurs employés déjà en uniformes, les mêmes yeux vides qui ignorent le sien inquisiteur. Il se surprend à leur inventer une vie, à leur trouver un prénom et à se demander s’ils sont mariés, s’ils aiment leur travail ou même s’ils préfèrent les chiens aux chats. Des inconnus qu’il découvre tous les jours et qui lui font oublier sa propre personne, ne serait-ce que pour quelques minutes.

Ce n’est que lorsqu’il s’apprête à prendre ce fameux détour en direction du café que sa parfaite répétition d’une matinée routinière est perturbée. Il observe la chute de la jeune femme avec un air confus, comme si elle avait trébuché sur l’air pour atterrir tête la première sur le bord du trottoir  et inonder le béton sombre de rouge. Personne ne s’arrête, les gens trop pressés pour tendre la main à cette pauvre chose qui se tient le nez dans l’espoir que ce dernier cesse miraculeusement de saigner. Lui n’est contraint par aucune horaire, et l’alliance parfaite du goudron noir avec le carmin lui donne la nausée tant le souvenir est encore vivace dans son esprit.
L’effet était presque le même quand il s’agissait de son fils qui gisait sur la route.

Il tente d’ignorer un traumatisme qu’il devrait déjà avoir digéré après près de dix ans sans le titre paternel, mais c’est un effort vain. Pourtant il tend cette fameuse main vers la jeune fille, et peut-être que sa gorge est toujours serrée quand il ouvre enfin la bouche, mais il parvient à garder un air impassible et détaché.

« Vous allez bien ? »

Une question purement théorique, pour la politesse de l’acte. Il sort de sa poche poitrine un mouchoir en soie purement décoratif et le tend à cette pauvre victime d’un trottoir trop haut.

« Tenez, vous saignez. »

Il essaye de former une mince protection entre la femme et les passants sans compassion, et s’accroupit à ses côtés en attendant qu’elle reprenne son esprit et ne trouve la force de se relever.

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Re: Fortuity
Ven 4 Juin - 12:57

fortuity


The Star.
De l'espoir, Lydia en avait déjà beaucoup par rapport à cette ville. Certes, ses premières nuits au Nedjahi Hotel étaient loin d'être reposantes... ni rassurantes. Mais dès que le jour revenait, aussi gris était-il, le quartier se calmait et le cœur de Lydia se libérait de tous les nuages incertains de l'obscurité menaçante. C'était la renaissance, la promesse d'une journée nouvelle pleine de découvertes.

C'était dans cette optique que Lydia s'était levée de son lit et avait quitté les portes de l'hôtel qui semblait attendre le bon moment pour la coincer entre ses murs pour toujours. Pas aujourd'hui. L'étoile était son alliée.
Il était tôt. Très tôt ! Trop tôt... C'était comme si Lydia avait attendu avec impatience le lever du jour, histoire de s'y engouffrer loin des angoisses mystiques de l'endroit où elle passait ses nuits. Ce n'était pas qu'une impression, mais la jeune fille n'en tenait plus rigueur maintenant qu'elle était revenue dans un semblant de réalité.

Le matin donnait une atmosphère encore différente à Exeter, encore un peu endormie, mais beaucoup plus tranquillisante une fois toutes ses formes percées à jour. C'était si particulier et en même temps si enchanteur. Lydia n'arrivait pas à s'arrêter de filmer. Elle aurait de quoi trier ce soir !
Il fallait dire que l'étoile brillait tellement fort qu'elle cachait le fou dans ses rayons, qui rôdait non loin, comme toujours. Ce n'était pas la première fois que ça lui arrivait, et Lydia ne semblait pas apprendre très vite de ses erreurs. Le nez levé vers les hauteurs fascinantes de la ville qu'elle observait à travers son écran, la jeune fille finit inévitablement par trébucher sur un trottoir qu'elle ne pouvait pas voir.

Dans ces moments là, il fallait avoir le sens des priorités. Bien évidemment, Lydia privilégia son portable plutôt que son nez. Oh, faites le jugement que vous souhaitez. Elle n'eut pas le temps d'évaluer le rapport entre le risque et le prix que coûtait un écran face à une partie de son visage.
La gravité emporta Lydia en rigolant de sa bonne blague, et instinctivement, les mains de la jeune fille ramenèrent son appareil contre sa poitrine, atterrissant d'abord sur son avant bras, puis sur son nez qu'elle paradait naïvement deux secondes plus tôt.

Bordel de nouilles ! Elle n'avait presque pas eu le temps de comprendre ce qui lui arrivait. Et elle était... impressionnée de voir qu'elle avait réussi à protéger son outil de... bon on ne va pas dire travail, mais projet, hein. Boy... même elle était en train de se questionner sur le plan générationnel, là.
Lydia tenta de reprendre ses esprits et fronça les sourcils lorsqu'elle regarda en bas. Elle n'avait pas trébuché sur le trottoir... elle avait juste atterri dessus. Elle était encore sur la route ? Elle regarda derrière elle furtivement, mais ne vit rien qui put provoquer sa chute. Ok, elle se cassait la gueule pour aucune raison maintenant, ça s'arrangeait pas... Autre détail : à en croire les gouttes fraîches qui gisaient sur le rebord assassin, elle saignait. Et pas qu'un peu. Merde !! Lydia porta instinctivement sa main pile à l'endroit de la plaie, la forçant à aspirer l'air entre ses dents. Oh p*tain, mais quelle gourde.

À ce moment, un homme finit par venir lui tendre une main généreuse qu'elle prit sans trop réfléchir. Elle se sentait juste bête. « Vous allez bien ? » ce à quoi elle répondit quelque chose qui ressemblait à « Aeeuaheh... » qui n'arrangea pas son état de gêne déjà bien avancé. Sans faire cas de sa gaucherie, l'homme lui tendit un mouchoir. Il était vraiment trop sympa... Lydia le prit timidement, ne pensant pas mériter telle attention, mais soit... « Tenez, vous saignez. » « Mh... oui... Merci ! Merci... » elle osa à peine toucher son sang avec le mouchoir. Il était trop beau pour être sali, c'était quoi ça ?! Ça devait valoir plus que son manteau d'hiver qu'elle avait amené au cas où. « J'espère qu'il est pas cassé... » dit-elle peu rassurée... Après, une phrase de sa mère trottait dans sa tête. Si c'était cassé, tu le saurais. Elle pouvait encore le plisser sans hurler à l'agonie, donc... Le choc l'avait surtout égratignée et ordonné à ses sinus d'imiter ce qui arrivait une fois par mois. Pas cool.

Le sang coulait jusque sur ses lèvres. « Oh là, merde... » elle fut contrainte d'utiliser le mouchoir à contre cœur si elle voulait que ses vêtements soient rattrapables. Dans des gestes maladroits, Lydia essaya d'empêcher le saignement jusqu'à finalement plaquer le pauvre carré de soie contre ses narines sanglantes. Urgh... « Désolée... » articula-t-elle en souriant, un peu moqueuse de son propre sort. « Je suis vraiment bête, je ne sais même pas comment je suis tombée.» agrémenta-t-elle d'un petit rire nerveux. «Je crois que j'ai ruiné votre mouchoir... »
C'était gênant. Elle était plantée là, devant un inconnu, à tenir un mouchoir bien trop cher pour elle à deux mains contre un nez qui avait ouvert le robinet rouge, autour de passants pressés de retrouver leur bureau encore plus gris que l'air d'Exeter. Elle faisait tâche. Elle faisait tâche depuis son arrivée, à vrai dire.

Lydia voulut en finir, et retira le mouchoir en conséquence. « Ça devrait all... » son nez lui fit comprendre qu'il n'avait pas fini son cinéma et coula de plus belle. « Non. » Le mouchoir fit de nouveau plaqué contre l'écoulement digne de l'ascenseur de Shining. Haha. Lydia lança un petit regard désolé à l'homme. « Vous allez travailler ? Je ne veux surtout pas vous mettre en retard ! » Elle, elle allait juste filmer des bâtiments au pif et faire du tourisme, comme d'hab. Sa journée pouvait inclure un nez capricieux, même si c'était loin d'être idéal.
(c) AMIANTE


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