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 Caleb & Persephone | GET DOWN

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Son corps s’était glissé au travers de l’étroite fenêtre de sa salle de bain, s’aidant du bord du lavabo pour se hisser le plus loin, le plus haut possible, dans un soupire soulignant son effort. Le visage dissimulé dans l’ombre d’une capuche, son casque audio autour du cou et passant d’une échelle de secours à un balcon, d’un rebord de fenêtre à une gouttière, Caleb avait rejoint le toit de son immeuble sans trop de difficulté. Assit sur le bord d’une cheminée froide, ses prunelles vertes balayaient un horizon sombre, uniquement teinté par les lumières d’une ville qui dort. L’air quitta brusquement ses poumons, laissant échapper sa nostalgie : Londres et ses toits lui manquaient.

Reid fit glisser son téléphone hors de sa poche et le déverrouilla d’un schéma simple à pleurer (qui pourrait bien fouiller dans ses affaires, de toute manière?), baignant son visage las d’une lumière bleuâtre. Deux mouvements de pouce lui suffirent pour se plonger dans les images d’autrefois, quand la vie était plus simple. Des sourires figés en haute définition, des amis qui se retrouvent au bord de la Tamise, prêts à désigner qui seraient le plus rapide à grimper en haut d’un bâtiment pour en dérober un drapeau. Oh, il gagnait parfois, et avait entamé une sacrée collection de tissus rectangulaires et colorés, butin qui l’avait suivi outre atlantique, mais qui était resté dans une caisse sous son lit, à l’abri de son propre regard, de sa propre tristesse. Il était parti sans rien dire, Caleb s’était évanoui du jour au lendemain, et n’avait essayé de contacter personne depuis. Pouvait-il vraiment le faire ? Le jeune homme n’osait pas questionner Sett à ce sujet, quelles étaient les conditions du deal qui leur avait permis de fuir l’Angleterre et les conséquences de leurs actes ? Abandonner sa vie était un bien maigre prix à payer au vu de ce qu’il avait fait, de la mort qu’il avait causé, et avait accepté son destin sans un mot. Mais encore une fois, avait-il seulement le choix ? Probablement pas. Le brun se leva dans un bond, rangeant son smartphone et ses souvenirs dans sa poche, dans un geste un peu brusque qui fit protester les coutures de son pantalon.

Les yeux clos, face à Exeter endormie, il s’échauffa les muscles, fit craquer sa nuque, ses épaules, ses genoux et ses poignets dans des mouvements lents mais précis. Au bout de quelques minutes, il cala son casque sur ses oreilles et tapota deux fois sur le pavé tactile pour déclencher la musique et les beats qui dicteraient leurs lois, encore une fois.


Il recula d’un pas, deux pas, pour s’offrir un peu d’élan, et bondit sur le toit d’en face, atterrissant dans un léger bruit de tuiles creuses. Ainsi commençait sa course nocturne, sa traque de l’adrénaline, l’évasion, se fuyant lui même et ses propres pensées. Et quand il courrait, quand il s’élevait d’une cheminée pour atterrir sur une toiture en contre bas, quand son cœur battait au rythme de la mélodie qui raisonnait dans ses oreilles, Caleb ne réfléchissait pas, ne se morfondait pas : il vivait, tout simplement. L’appel malsain de cette unique drogue qui coulait dans ces veines, le besoin de s’y perdre, de s’y abandonner complètement, d’embrasser ce danger qui l’avait toujours séduit, conquis. L’air frais de cette ville qu’il n’aimait pas et qui lui rendait à merveille, lui fouettait amoureusement le visage alors qu’il grimpait, sautait, se précipitait, zigzaguait entre les conduits d’aérations, les antennes de télévision et les velux entrouverts. L’allégresse était sculptée sur son visage, étirant un petit sourire sur ses lèvres tremblantes de concentration. N’arrêtant jamais sa course, ignorant les fenêtres faiblement éclairées où des ombres se mouvaient dans leurs demeures, Reid s’enfonçait toujours plus loin dans les hauteurs d’Exeter, ses pas et ses prises assurées, guidé par les mélodies au creux de ses oreilles.

Pourtant, un bruit lourd lui parvint au-delà de sa musique, le forçant à se stopper. Retirant son casque et essayant de calmer sa respiration agitée par l’effort pour essayer de saisir la source du vacarme qui était venu l’atteindre jusque dans son cocon musical. Il resta figé pendant quelques longues secondes, mais rien ne vint jusqu’à lui, seulement le silence de la nuit qui le narguait, et son sang qui lui tapait aux tympans. Dans un petit mouvement vif d’épaules, Caleb chassa cette intrusion de sa tête, et se glissa à nouveau dans le confort de la cadence de sa musique qui le poussait à s’élancer de nouveau.

Moins concentré, son esprit vagabondait sur l’origine de ce vacarme, sa curiosité le poussait à poser ses yeux en contre-bas, plutôt que devant lui, plutôt que sur les prises qu’il devrait se saisir pour s’élancer correctement, pour se rattraper. Et fatalement, le brun n’avait pas vu la parabole solidement vissée sur son support, et au moment de bondir pour rejoindre le toit à quelques mètres à peine de lui, il s’accrocha la manche sur la barre qu’il en sortait, le déstabilisant dans son saut. « holy s... » la vulgarité n’avait pas eu le temps de quitter ses lèvres, dessinant un rond de surprise au milieu de son visage alors que ses bras s’agitaient pour essayer de contrôler un minimum sa chute.

BLAM, le dos rond, il avait atterrie sur son épaule, le menton vers son torse, les bras et les jambes pliées, Reid fit quelques roulés boulés pour répartir le choc, la force de la chute.  Il resta un instant sur les tuiles, la tête dans les étoiles, pour reprendre ses esprits. Et il pouffa de rire alors qu’il retira son casque d’un geste vif. Il se releva en époussetant ses habits par réflexe, alors qu’il jeta un regard à la responsable de sa chute, saloperie d’antenne. Elle était un peu de travers, c’était indéniable : certaines personnes ne pourraient pas regarder la télévision demain. What a shame. Il aurait laissé un nouvel éclat de rire secouer son corps légèrement endolorie si un terrible cri n’avait pas brisé le silence de la ruelle à ses pieds.

Passant sa tête par dessus le toit, ses yeux verts essayaient de discerner l’origine de ce hurlement déchirant. Tout en Caleb lui hurlait de partir, que ce n’était pas ses affaires, pas sa vie, pas sa ville. Pourtant, il ne pouvait s’en empêcher, il voulait savoir, il voulait voir. Curiosity killed the cat, huh ? Il y avait de l’agitation, en bas, mais il n’arrivait pas à voir, à savoir ce qu’il se passait. Silencieusement, Reid se laissa tomber sur un échafaudage, tentant de se rapprocher, alors que son coeur se débattait dans sa poitrine. Un gémissement à glacer le sang vint résonner dans cette petite ruelle faiblement éclairée par un lampadaire défectueux. Quelqu’un s’était peut être fait mal ? Ou s’était fait malmener ? Il n’avait jamais rien eu d’un héros, mais sa conscience le poussait à aller plus loin. Pouvait-il décemment passer son chemin ? « Hey … are you okay in there ? » Ses mots percutaient la pierre, son écho pour unique réponse. Caleb passa par dessus de la barrière et ses deux pieds avaient claqués le pavé alors qu’il atterrissait, les genoux fléchit et la mine sombre.

Les yeux plissés pour essayer de démêler les formes dans la pénombre, le jeune homme s’avançait d’un pas prudent, les doigts fermement accrochés sur l’arceau de son casque ou chuchotait encore sa musique, il contournait lentement les poubelles en métal rongé par l’humidité et la vieillesse. Trop concentré sur ce qu’il ne pouvait pas encore voir, il n’avait pas remarqué le rouge qui tachait déjà le sol de cette petite rue sale. Et finalement, il l’avait senti avant de le voir. Cette odeur métallique qui s’accroche à la langue et qui pique le nez, cette odeur de sang qu’il connaissait si bien, autant par les combats au 66 que par ses propres blessures. S’offrait à ses yeux le corps d’une femme dont il ne connaissait pas les traits, de grandes plaies lui courraient le long du corps, mais particulièrement localisées vers son cou et sur son épaule. Instinctivement et le cœur au bord des lèvres, Caleb s’accroupit à côté de la victime et glissa deux doigts dans le creux de son cou pour faire mentir ces deux grands yeux vides déformés par la peur qui n’abritait plus aucune étincelle d’espoir, de vie. Il n’avait aucune idée de quoi faire, à part rester paralysé face à la mort qui le regardait, sans ciller.




Dernière édition par Caleb Reid le Dim 7 Juin - 16:30, édité 1 fois
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Visions qui s’invitent dans l’esprit gamin tels des courants d’air, des vents d’Est inarrêtables qui content la Mort sans fioritures. Pas romancée pour les gamins et les sensibles, pas censurée pour la bienséance, tracée dans le gore, rien que pour elle. Bande-annonce funèbre des heures à venir, chairs charpie filmées sans talent, sans musique, rien d’autre que la mélodie grinçante du corps qui meurt. Gouttes de sueur perlées aux tempes et maux de tête qui cognent furieux sous le joug des images qui défilent derrière les yeux fermés de la gamine. Potions et autres Doliprane ont échoué à faire passer les maux, et c’est toujours le temps qui finit par avoir raison des migraines, comme de tout le reste.

Y’a bien que les cadavres qui s'accrochent, et c’est la scène qu’elle doit reconnaître, les décors, les alentours. Déterminer au plus vite les lieux du crime pour espérer arriver avant la flicaille, avant les sirènes aux chants bien moins mélodieux que les siens. Entreprise pas aussi noble qu’elle pourrait l’être, Goutte pas au service des autres, faux airs d’héroïne derrière ses grands discours. Justicière qu'elle pourrait se faire, la môme, à baigner dans la gloire des sauvetages, s'ils identifiaient les lieux suffisamment vite. Cohorte jette regards noirs et sermons sur ses envies de lumière, ses désirs d'apparaître et d'être vue. Puis de toute façon, Goutte, elle est jamais là à temps. Sûrement pas celle de ce soir, non plus. Jeune femme à la trentaine à peine atteinte, gorge ouverte qui n'hurle plus qu'à la mort, cou ouvert sur des giclées de sang qui tachent une rue sans aucun signe distinctif. Ruelle crasse comme toutes les autres, mal éclairée, comme toutes les autres. Vagues airs de centre ville, cependant, mais rien pour identifier avec précision le lieu.

Percy restée au quartier général de Cherrytown, comme souvent après les visions, plus pratique d'être au plus près de l'action, que ce soit les meurtres ou les soirées étudiantes. Depuis la mort de Cyrus, elle rechigne parfois à regagner le campement, encore plus depuis les vents glacials qui ont soufflé entre elle et Zyra. Elle n'a, de toute manière, jamais été friande de l'isolement apporté par le campement, toujours attirée par la ville et ses peuplades, par les rues et les immeubles, les échoppes pansues alignées débordant sur les trottoirs, les lumières des bars et les murmures des conversations, nonobstant son profond attachement au campement qui l'a vue grandir, bastion de toutes ses premières fois bambines. Percy et Zyra, auto-appointées croque-lardons de la Cohorte, à emmerder les grands pour qu'on leur prête l'attention qu'elles savaient mériter, à se faire fouines et aventurières, toujours à la frontière entre le bénin et le trop loin, entre embabouiner les vieux et voler ses frères.

Dans les couloirs de l'immeuble, ses confrères s'agitent. Il se dit au téléphone que le wendigo récemment abrité par la Cohorte est introuvable, qu'il aurait été vu en chemin pour la ville, et les deux bouts sont pas durs à joindre. Shit, vulgaire plutôt que fichtre murmuré à personne, et quelques minutes de conversation plus tard nettoyeurs et dompteurs sont envoyés à la suite de l'élément perturbateur, menace à la paix générale. Paix qui a toujours semblé bien superficielle, à la Goutte toujours prête à faire déborder le vase, aux mille guerres à mener de front. Bien illégitime, aussi. Créatures et autres originaux condamnés marginaux, relégués aux bois ou aux bordures de la ville. Mais elle a appris sa place, Percy, elle a compris les pourquoi qui accompagnent les comment. Alors elle se pare d'ombre, cheveux attachés, vêtements noirs et gueule minée, Goutte délaisse la moto pour une camionnette de la Cohorte, noire également et beaucoup plus silencieuse que la bécane ronflante de la môme. Parce que les restes wendigo, ils se laissent pas à la rue. Il suffit pas d'effacer quelques traces de pas, ou de piquer des papiers d'identité. Non, ceux-là, ils se font disparaître. Wendigos s'font croque-morts et laissent des morceaux qui s'expliquent pas en criant au loup. Preuve des monstres qui s’épèle en grosses lettres sur les cadavres mâchonnés. Heureusement, souvent ils emportent leurs proies avec eux dans la nuit, et chassent en forêt. Pas ce soir.

Route avalée lentement, regards affûtés qui scrutent les ruelles, sac à dos et caméra posés sur le siège passager. Perd pas une occasion de filmer, Percy. Images mêlées d'or, qu'elle pourra un jour utiliser sur le meurtrier, si l'occasion se présente et qu'elles sont utilisables. Puis y'a de l'informe qui se découpe à la lueur d'un lampadaire, dans une des multiples ruelles. Van qu'elle arrête un peu plus loin, sur la grand rue. Bien seule, le soir, ces derniers temps, habitants terrés dans leurs maisons dès les nuits tombées, effrayés par l'obscurité et le froid qui tiennent la ville en otage. Sac à dos en place, caméra en main, porte de voiture qui se ferme sans se claquer et Percy avance vers la ruelle à pas feutrés. Spray et couteau planqués dans les poches, faciles d'accès en cas de besoin.

Film qu'elle enclenche malgré la lumière merdique, plisse les yeux en même temps pour tenter de déchiffrer l'obscurité. Faibles lueurs lunaires qui dessinent une silhouette accroupie devant une autre forme qu'elle reconnaît sans vraiment la voir. Jeune femme à la trentaine à peine atteinte, gorge ouverte qui n'hurle plus qu'à la mort. Shit, répété mantra à voix trop basse pour vraiment troubler l'air nocturne, Goutte freine des quatre fers derrière le meurtrier, doigts à l'évidence plongés dans la victime, à chercher sans doute la viande la plus tendre. Grimace de dégoût passe et disparaît derrière la caméra qui capture tout. Pas à pas feutré qu'elle se rapproche doucement, trop fascinée par l'idée de capturer un assassin en vidéo pour se souvenir que c'en est un. Wendigo sûrement pas assez stupide, de toute manière, pour la tuer là, comme ça, alors que la Cohorte le cherche. Mauvais angle alors elle se déplace sur le côté pour essayer d'avoir une meilleure vue. Petit à petit de ses quelques pas silencieux, elle s'approche suffisamment pour que l'odeur du sang lui prenne les narines.

Pied qui tape dans une canette de bière vide abandonnée là, et Goutte se fige. Bruit coup de feu qui se réverbère contre les murs, jamais rien entendu d'aussi fort. Glas proverbial et y'a les sangs qui font qu'un tour, dans les veines chaudes de la sirène. Arrêt sur image, mais c'est trop tard, elle est repérée. Fight or flight qui se déclenche comme on allume la lumière, et Goutte elle a jamais été du genre à se faire la malle. Alors elle se tient plus droite, plus grande du haut de son mètre soixante-et-un.

Hey, that's fucking uncool, man, qu'elle préfère lancer avant qu'on l'accuse, avant de laisser à l'autre le temps de trop réfléchir. Caméra qui reste stable, Percy qui se fait dure derrière. Traits qui se tirent et colère qui s'invite à loisir entre ses mots, toujours présente en bord de cœur. So what? Think you can just drop bodies wherever? Ça monte en elle comme un cri dans la gorge, coincé là depuis des années et qu'elle a jamais pu sortir. Méfiante mais immobile, prête à attraper de quoi se défendre au cas où. We're protecting you, and you just go and expose us? L'implication évidente de la Cohorte qu'elle lance pour faire comprendre au Wendigo qu'elle n'est pas là par hasard, qu'elle sait. Sur le téléphone éteint dans son sac, y'a une photo du wendigo, à effacer aussitôt vue, juste pour savoir la tête qu'il a. Non-lu, Percy encore une fois lancée sans filet.

What the fuck?



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Ce visage déformé par la terreur, par la vie qui l’avait soudainement quitté, s’imprimait au fond de ses yeux verts. Terrible image de la mort qui ne le quitterait certainement jamais, polaroid qui vint se placer aux côtés de celui du pantin inerte, marionnette rouge aux fils qu’il avait lui même coupés, étalée sur le sol froid de leur bar londonien. Son esprit torturé le ramènerait-il donc toujours à Londres, même en ces terres si éloignées ? Devait-il toujours reporter son attention sur cet instant précis ou sa vie avait basculée ? Caleb n’était pas bâti pour supporter ce genre d’exposition macabre, et ses entrailles se serraient douloureusement au fond de lui. L’innocence qui se débattait, essayant de lutter contre sa propre destruction, essayant de garder la tête hors de ce sang qui cherchait à la submerger, la noyer, essayant de détourner le jeune homme de cette triste vision. Mais il n’y arrivait pas, Reid. Il ne pouvait détacher son regard, happé par l'attrocité, terrassé par l’horreur, tétanisé au point de ne pas pouvoir bouger, respirant à peine, même le temps n’avait plus d’emprise sur lui.

Caleb aurait pu rester la, accroupis aux côtés de cette vie volée pendant de longues heures, sans réagir. Gardien silencieux d’une âme qui s’enfuit. C’aurait sûrement été le déroulé du reste de la nuit si un bruit de métal projeté ne l’avait pas tiré de sa torpeur. Dans un sursaut à s’arracher le cœur, tout son corps fut secoué par la violence de l’éclat qui fit vibrer la ruelle autant que son âme.«  Jeez ! » exclamation qui montait dans les aigus, voix incontrôlable, saisie par la surprise. Hey, that's fucking uncool, man, Manquant de peu de s’étaler sur le corps encore chaud de la victime, il se leva d’un bond pour faire face à une jeune femme seule, armé d’une camera pointée sur lui. Instinctivement, le brun leva les mains, une vermeille, l'autre solidement accroché à son casque : supplique silencieuse de ne pas utiliser son fusil numérique, de ne pas tirer sur l’innocent. « Th … this is not... » essayait-il de bégayer face à cette colère manifeste qu’il ne comprenait pas. So what? Think you can just drop bodies wherever? We're protecting you, and you just go and expose us? Son palpitant commençait à avoir un rythme désespéré dans sa poitrine , il tapait si fort qu’il jurait que ça pourrait se voir à travers son sweat soulevé par une respiration agitée. Caleb essayait de comprendre, d’analyser les paroles du petit bout de femme sous ses yeux, mais son cerveau était pris au piège, incapable de raisonner, incapable de se rendre utile. What the fuck? Ouais, exactement, what the actual fuck?

Toujours les mains en l’air, Reid porta son regard sur le corps à ses pieds, avant de le reporter sur la brune. Ce n’était pas très difficile de comprendre le lien qui s’était fait dans sa tête, surtout à la vue du sang sur le bout de ses doigts. Mais pourquoi n’était-elle pas terrifié à l'idée de faire face à un meurtrier présumé ? Pourquoi cette rage, pourquoi cet objectif pointé sur lui ? Ses yeux devenus fentes, essayant de démêler, de comprendre, alors que son cœur s’emballait toujours douloureusement dans sa prison d’os. « w.. wh… what are you talking about ? » L’effroi était aussi palpable que son incompréhension. C’était quoi ces carabistouilles , au juste ? Les mots lui revenaient en boucle, il les avait entendu, écouté, mais n’en saisissait pas le sens. Il lui manquait une pièce essentiel pour terminer cet affreux puzzle dont Caleb ne voulait pas vraiment en admirer la finalité. Ou… peut être que si ? Son visage terrifié fut secoué par un petit mouvement sec, pour chasser cette curiosité malsaine qui posait déjà beaucoup trop de questions.

Le vert de ses pupilles tremblantes s’arrêtait sur cette caméra, inlassablement posée sur lui, le visage de Caleb imprimé sur la carte mémoire, preuve largement suffisante pour lui faire porter un chapeau dont il n’avait aucune envie d’en être coiffé. Et sortir la carte du wrong place at the wrong time lui semblait si dérisoire, ridicule. Pourtant, n’était-ce pas la simple vérité ? Mais hé, il en avait vu assez des films et des séries pour savoir que cela ne servirait à rien, c’était la phrase fétiche de n’importe quel mauvais scénario ou le héros de l’histoire se retrouvant prit la main d’un sac qu’il n’essayait même pas de fouiller. Et jamais personne ne l'écoutait.

Une implacable frayeur commençait à s’encrer au fond de son estomac. Pourquoi fallait-il toujours qu’il regarde ? Fichtre, Reid avait cette capacité à toujours se mettre dans des situations délicates qu’il pourrait facilement éviter, s’il n’était pas si curieux, s’il savait résister à ce besoin de voir, de savoir. Chat échaudé craint l’eau froide, hein ? Encore une preuve que les dictons, c’était vraiment bien de la merde, car ce félin là, il n’apprenait jamais de ses trop nombreuses erreurs. « Can you stop pointing your thingy on me ? It’s make me nervous… » Pointant la camera d’un doigt rouge et tremblant, le brun s’essaya à un sourire maladroit, gêné et gênant. Il devait faire disparaître ces images, mais était-il prêt à en venir à la violence pour atteindre son but ? L’idée même de lever la main sur quelqu’un le révulsait, même en cas de danger, même si la menace d’avoir de sacrés emmerdes lui pendaient aux rognons.  « And trust me, you don’t want to see me nervous. » mots qui sortaient à voix basse de ses lèvres affolées, sans se rendre compte de la menace qu’ils pouvaient constituer. C’était pourtant la pure vérité, car déjà Caleb sentait sa particularité s’agiter au creux de son ventre. Il fit un pas ou deux vers Elle, s’écartant enfin du corps sans vie affiché sur le pavé, les doigts toujours tendus douloureusement vers le ciel noir. « I shouldn't have come here. I... i didn't do it. » Caleb avait fait un nouveau pas lent en avant, essayant de garder une contenance alors qu’il tremblait comme une feuille.


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Ca fait une paye qu'elle a fait la paix avec les cadavres, Goutte. Trop longtemps que ça crève derrière ses paupières, preview gratos des heures à venir, règle de bienséance foutue aux chiottes depuis belle lurette, derniers souffles rendus à l'écran sans retenue. Alors ça la déphase pas, de taper la discute autour d'un corps. Longtemps qu'elle a oublié que le lambda s'étonne et s'ahurit, que les nénettes comme elle devraient hurler et s'évanouir comme les femmes mal écrites des mauvais films. Bouts fragiles qui dépendent d'hommes grands et forts pour les protéger et les sauver. Mais ça fait des années qu'elle a buté le narrateur, Percy, et qu'elle raconte l'histoire à sa manière. Poings serrés et crocs dehors, à mordre les mains tendues et les mains baladeuses, demoiselle cause détresse. Alors au corps, à défaut de terreur et de hurlements soprano, elle lui a jeté qu'un demi-regard avant de se concentrer sur le wendigo pris la main dans le sac de viande. Colère qui s'fait bûcher dans la tête gamine, feu sanguin crame raison, crame logique, et tout ce qui se trouve au milieu. Rage sorcière qui fait le procès du type sans lui laisser le temps d'ouvrir la gueule pour défendre le bout de gras coincé entre les dents. Remarque même pas qu'il a pas l'air bien vaillant, l'assassin. Le piteux à faire des bonds à tous les bruits, à ça de s'étaler dans le corps encore frais. Caméra qui capture la même tronche panique que les phares d'une bagnole avant de taper un lièvre. Mais ça, Goutte, elle s'en fout. Ascendant qu'elle arrache à grands coups d'accusations pour détourner du fait qu'elle s'est approchée comme une voleuse pour filmer des mensonges. Puis ça trahit la Cohorte qu'offre refuge, et ça, ça passe pas. La Cohorte, c'est le clan et la famille à défaut d'être le sang, et Percy on l'a élevée à défendre la meute envers et contre tous. Elle va pas protéger les chiens des rues s'ils mettent les siens en danger. Gamine qui se fait doigt accusateur pointé dans la gueule du tueur. Malgré tout, y'a une fuite de c'est peut-être pas lui qui flic-floc quelque part dans sa tête, goutte à goutte agaçant.

Main rouge qui veut bloquer la caméra et sourire carnassier qui traverse la chasseuse d'images. Mauvais réflexes cochent toutes les cases pour le wendigo du dimanche, expose visage et empreintes sanglantes aux yeux de ses futurs spectateurs. Trouille et incompréhension qui semblent se mélanger entre les babines carnivores, regards perdus entre elle et la victime. L'incrédule en bouche qui demande ce qu'elle raconte, comme s'il savait pas. Pas dupe, Goutte, pas prête à tomber pour un bon jeu d'acteur, même si ça flic-floc dans sa tête que ça colle pas. You know exactly what I'm talking about. Froid et sans empathie pour la détresse qu'émane à la perfection du prédateur. Mains stables et l’œil rivé sur l'autre, à vouloir anticiper les mouvements, elle tourne un peu pour avoir mort et tueur en ligne de mire, réajuster le plan pour maximiser le sensationnel qui fait jubiler les charognards dans leur foyers. Pourtant elle peut pas leur en vouloir, Goutte, elle aussi elle a l'attrait du sordide, l'envie de foutre le nez dans le gore, sauf qu'elle se contente pas du recraché des chaînes télé. Sirène qui crève d'être au plus près de l'action, qui se délecte des échardes de malaise que sa présence plante dans la peau du chien de forêt.

Et qu'ça demande à faire dégager la caméra, mais elle réagit pas, Percy. Statue pierreuse comme les sculptures de jadis, visage figé d'une seule expression de colère. Réalisatrice d'un brin d'horreur à vendre au grand public, Persephone impassible devant les performances réalistes des acteurs embauchés au rabais, trouvés à même la rue. Puis y'a la menace qui se crache à voix basse, et enfin elle bouge. Gueule viciée de rage qui déforme les traits; et c'est la môme entière qui s'anime, Némésis colère divine. Are you fucking threatening me? Mais y'a des restes de terreur qui tapotent à l'épaule, parce qu'à sa dernière rencontre avec un assassin, elle a failli y rester, Percy. Alors les mouvements se font danse, un pas en avant, un pas en arrière, distances qui se maintiennent parce qu'on la lui fait pas deux fois. Le classique c'est pas moi j'devrais pas être là qui tombe à plat et Percy qui prend racine et qu'arrête de reculer à son approche. You should be nervous you stupid fuck, you murdered someone in public. No one taught you not to do your fucking business where people can find you? Mots qui se crachent venin pour essayer d'obtenir excuses ou explication, ou au moins faire comprendre la colère de la Cohorte à son égard. Mots qu'elle coupera au montage de la vidéo choc qu'elle gardera au cas où, une de plus dans sa bibliothèque de chantage. You've got some fucking nerve asking us for protection and then pulling shit like this and threatening me.

Puis Percy elle a jamais su s'arrêter à temps, surtout quand c'est la colère qui prend la parole et qui s'éteint qu'entourée de cendres. Faut dire aussi que la colère, ça gueule plus fort que la peur. Alors elle s'arrête pas de parler, et dans l'action y'a la caméra qui bouge, parce que de toute façon elle a sa gueule et le cadavre, et que rendre les images publiques irait à l'encontre des principes du clan. Et Goutte, elle a pas envie d'en prendre plein la gueule. Parfois, les murmures la disent pas capable, pas faite pour ça, trop malsaine. Qu'elle est pas censée prendre plaisir à traquer les morts, à s'foutre en danger. Déjà, elle aurait dû appeler les autres en renfort, mais elle préfère faire cavalier seul, Percy.  The fuck were you gonna do with the body? Just leave it there for anyone to find? We're not your fucking clean up crew.

Toujours un oeil sur le jeune homme, elle arrête l'enregistrement et range la caméra dans son sac à dos. Puis elle fait un pas de côté, en direction du cadavre encore chaud, sans pour autant laisser la créature derrière elle. Tourne jamais le dos à une bête sauvage. Et les wendigos, c'est rien que ça. I swear I've got half a mind to leave you here with your dead snack and just send a helpful tip to the police, as any concerned citizen would. Bras qui se croisent sur la poitrine et sourcils qui se haussent. Percy en défense prête, malgré tout, à faire son boulot. En temps voulu.

So, what's the big plan, genius?

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Are you fucking threatening me?  « i ..i… i’m not. » qu’il répondait du tac au tac, pure vérité sous ses traits tirés par l’angoisse tout en continuant lentement de s’écarter de ce tas de chaire qui constituait une vie quelques heures auparavant. Ca grondait au fond de Caleb, cette terreur, cette frayeur d’être pris au piège, chat trop curieux qui s’était fait attraper, encore. Mains toujours levées en signe d’innocence mais aussi et surtout, pour souligner son aspect inoffensif. C’était hors de question qu’il soit désigné coupable et il aurait pu s’enfuir, laisser cette étrange soirée derrière lui mais y’avait toujours ces images capturées par l’objectif, de lui dépeint comme un meurtrier. You should be nervous you stupid fuck, you murdered someone in public. No one taught you not to do your fucking business where people can find you?   Et puis y’avait toujours cette rage dans la brune, cette colère que Reid n’arrivait pas à comprendre, à replacer dans ce contexte si particulier. Pourquoi pas de terreur, de dégoût, ou même de curiosité sordide ? Juste cette bile qui lui rongeait la gorge et ça se voyait, courroucée à l’idée qu’un cadavre puis traîner à la vue de tous plutôt que s’offusquer qu’une vie ai été volée.

You've got some fucking nerve asking us for protection and then pulling shit like this and threatening me. « you are out of your mind. » qu’il marmonnait sans conviction, frappé par des choses bien plus grandes que lui. Il comprenait rien, y’avait rien de logique, ils étaient témoins d’un putain de meurtre et elle le bassinait avec cette histoire de « tu nous as fait un sale coup ». Mais qui pouvait bien protéger des assassins ? D’autres assassins. A cette évidence, tout son corps s’était raidis, muscles prêts à se défendre si il le fallait. Elle était pas bien grande, et Caleb était bien plus puissant qu’il en avait l’air, il pourrait sûrement s’échapper si  les choses tournaient mal. The fuck were you gonna do with the body? Just leave it there for anyone to find? We're not your fucking clean up crew. ces nous qui venaient appuyer sa théorie, meurtre qui ébranlait un groupe plus large car le rouge s’étalait en publique. C’était ça, le fond du problème, non ? C’était quoi leur délire, cet autel dressé au culte de la barbarie ?  « God, i hate this town. » qu’il lâcha en passant sa main tachée sur son visage pour chasser la lassitude et l’angoisse, étirant un peu de vermeille sur ses joues alors que la jeune femme rangeait sa camera, certainement satisfaite des merveilleux plans d’un meurtrier et de sa victime imprimés sur sa carte SD. Reid devait détruire cette carte, quitte à mettre en pièce la caméra avec. I swear I've got half a mind to leave you here with your dead snack and just send a helpful tip to the police, as any concerned citizen would. les bras de l’anglais vinrent se croiser sur son torse par mimétisme, mais ses sourcils étaient toujours tirés vers le bas, toujours secoués par cette compréhension à moitié faite mais néanmoins troublante. Y’avait la curiosité qui s’agitait autant que la peur d’être coffré pour un crime dont il n’était que le témoin.

So, what's the big plan, genius? long silence ou les deux âmes se toisaient, le vert de ses yeux cherchait des réponses mais surtout un moyen de se défaire de la merde ou Reid s’était mis. Ses bras finirent par se détacher de son torse pour aller claquer bruyamment le long de son corps. « Oh for fuck’s sake, YOU genius ! » doigt carmin qui venait se tendre vers celle qui l’avait désigné meurtrier. « You’re talking shit, man. Can you open your fucking eyes ? » Si elle avait été dirigé par la colère, c’était la frayeur qui déliait la langue de Caleb, chaque muscle tendu par son emprise, la voix tremblante sous son influence. « I don’t have a clue of what your whining about. What the hell, pal ? Murder seems so natural on you and you talk about protection ? Are you fucking crazy? Who can protect some freaks with blood in their hands ? So yeah, YOU GENIUS! » Débit de paroles d’une voix tirant sur les aigus, stock de patience arrivé à ses fins, ne tenant debout que grâce à ses nerfs tiraillés par cette situation completement surréaliste. Ses poumons brûlaient de ne pas avoir eu le temps de reprendre leur souffle et son index s’était agité en l’air, comme pris d’une idée de génie. « You know what ? Yeah, let’s call the cops. » Sa main s’était glissé dans sa poche pour en sortir son téléphone et de gestes affolés, déverrouilla l’écran. Y’avait la trouille dans ses traits, impossible d’imaginer que son visage pouvait abriter autre chose que cette expression horrifiée, bien loin d’être ce rayon de soleil aux mille sourires. Ses prunelles brouillés passaient du blanc de l’écran au noir de la rue ou se découpait la Colère. « And let’s find out what they are thinking about your little games, girl. »

Y’avait ses doigts qui commençaient à composer un numéro qu’il n'aurait jamais pensé contacter un jour, peur et haine pas forcement justifiées des services de police bien avant d’être devenu un criminel, le britannique priait pour qu’elle gobe son bluff pour pouvoir ranger son idée stupide dans la poche de son jean. Caleb n’avait aucun désir d’avoir son nom associé à cette ville perdue des États-Unis, encore moins pour un corps décharné qu’il ne connaissait pas. Mais y’avait toujours cette vidéo, dans ce sac à dos… devait-il se lancer dans le vol à l’arraché ? C’était une solution comme une autre. BLAM. Un sursaut vint lui décrocher le cœur et il jurait avoir exclamé sa surprise à voix haute. Il fit volte-face pour essayer de trouver la source de ce bruit qui résonnait encore au fond de son être et vit la même canette que plus tôt, rouler inlassablement vers eux. Il y eu une ombre qui passa dans le fond, rapide et grondante, ponctuée d'un grognement qui mit toute son âme en alerte, reculant de quelques pas. « wh.. what the hell was that ? » Visage et regard terrifiés qu’il posa sur la petite brune dorénavant à ses côtés. « Tell me it’s a friend of yours. »


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Retour dans les dents du silence qu'elle a laissé retomber dans la ruelle. Première vraie occasion d'ouvrir la gueule pour l'accusé, et elle regrette déjà. Syllabes bousculées en sortie de bouche, et elle s'dit qu'elle aurait plutôt dû l'enterrer sous plus de colère, d'accusations sorties de son chapeau, jusqu'à ce qu'il ne reste de lui qu'un amas de confusion et de culpabilité. Jamais à court de ressources quand il s'agit d'insulter et de rabaisser, Percy. Mais elle a posé une question, et la réaction qu'éclate en réponse, c'est pas la bonne. Pas celle qu'elle aurait voulu lui planter entre les lèvres. Elle aurait voulu le voir se raccrocher aux branches, accepter les accusations et avouer ses torts vis-à-vis de la Cohorte. Toujours à vouloir gagner, Goutte. Veut triompher et s'placer au-dessus des autres, hissée sur le piédestal qu'elle s'est construit à mains nues, à force de gueuler après le monde et de mordre les mains tendues. Et dans la défaite, qui tombe en merde des lèvres agitées du pauvre type devant elle, elle s'doit de garder l'ascendant. Refuse de perdre la face. Alors elle ravale la surprise dans un clignement d'yeux, tout le reste rivé sur place à retenir les réactions. Frisson qui court de la nuque au bassin, shit qui s'pense sans se prononcer. Lèvre supérieure qui se trousse de colère. La tradition voudrait qu'ce soit contre elle, contre sa propre impulsivité, contre sa méprise. Qu'elle s'en veuille de l'avoir accusé à tort, qu'elle s'excuse de s'être emportée contre lui. Mais ça, c'est bon pour les autres. Pour les cons qui rampent aux trottoirs, prêts à s'aplatir pour qu'on leur marche dessus. Alors c'qui bout à l'intérieur, derrière les traits froissés, tout ce qui éclate volcan derrière les côtes, c'est contre ce mec que ça s'dirige. Pauvre innocent, wrong place, wrong time, curiosité débile qui s'comprend mieux qu'elle voudrait l'admettre. Voudrait s'accrocher à ses vieilles convictions, Percy, cracher qu'c'est qu'un jeu d'acteur foutrement convaincant, qu'ça s'fout d'sa gueule derrière les mots étranglés, mais ça serait creuser sa tombe et s'y coucher. Bornée tant qu'ça l'arrange, tant qu'ça sert ses intérêts, mais là c'est trop risqué d's'accrocher à son bourrin perdant.

Regard charbon planté sur lui à vouloir l'embraser rien qu'en y pensant. Pouvoir qu'elle aurait largement préféré, au passage, si on lui avait demandé son avis. Sauf qu'ça s'décide pas, il paraît. Qu'c'est génétique les jours impairs et du hasard quand l'soleil brille. Théories merdiques qui vont bon train et répondent à rien, pas faute d'avoir cherché. Alors elle est bloquée avec les images cadavres dans sa tête et elle a bien souvent gueulé après l'destin d'la lui avoir autant fait à l'envers. Flics retournés en menace contre elle, et peut-être que dans quelques années, quand l'feu revêche qui crame au fond se sera calmé, elle pourra s'détacher et jouer le jeu sans s'impliquer. Pour l'instant, elle vibre, les bras, jusque là restés serrés contre elle, ongles plantés dans les chairs, qui se décroisent un rien trop brusques pour paraître détachés. Yeah, go ahead. Call them. Explain how the mean girl yelled at you and accused you of murder when she found you kneeling in front of a dead body, covered in blood. Hausse des épaules rigides, l'air nonchalant de circonstance qu'oublie complètement de s'inscrire sur la tronche marquée par les courants d'rage en flux constants. Gestes et traits tendus, pas tout à fait prête à s'jeter sur le téléphone tant qu'il a pas vraiment appelé. Peut pas imaginer qu'il le fasse, pas quand elle a sa gueule on camera. Pourtant pas tout à fait prête à tout parier dessus, pour ça qu'y'a rien qui se relâche dans les maigres secondes d'attente.

Bruit sourd claque dans le noir. Sursaut instinct qu'échappe à son contrôle, les yeux qui s'agrandissent, le souffle coincé dans la gorge, et entre les volets mal fermés de sa façade, y'a la frousse qui filtre, rayons morcelés qui tendent les mâchoires, défroissent les sourcils. Shit. Parce qu'elle sait déjà, Percy. Canette roulade jusqu'à leurs pieds, mauvais présage, pas besoin d'être devin pour sentir le vent tourner. Ombre travers en fond de paysage, et les deux s'retrouvent balancés du même côté de la barrière, quand l'autre recule. Fucker thinks this is a horror movie or some shit. Crache pour faire genre, maintenir tant bien qu'mal les apparences de contrôle et d'assurance qui s'cassent la gueule dans les coulisses. Soudain moins requin, la môme. Tourne pas la tête vers lui, Goutte, à ses questions. Garde les yeux plantés sur l'obscurité devant eux, plissés pour essayer de le voir débarquer avant qu'il apparaisse de nulle part. Nope. Guess it's whatever did a number on Jane Doe over there, grondé à voix plus basse. Refuse toujours de céder tout à fait aux palpitations agitées derrière ses côtes, aux muscles tendus à s'péter.

Silhouette bête qui s'avance, pourtant putain ça ressemble à tous les cons du coin, l'air clébard greffé à la gueule en plus. Transpire la rage entre les crocs qu'il a même pas, à s'demander comment ils arrachent les chairs avec des dents toutes bêtes. Préfère pas trop y penser, voilà qu'ça court encore le long d'son dos. Coming back to clean up your mess, uh? dernière bravade lancée pour s'accrocher à ses restes de courage, mais ça déglutit ciment dans sa gorge.

You better put that phone away, boy. Grondé en direction de l'autre. L'aurait vraiment dû sentir, Percy. L'aura d'mort que l'un avait pas et qu'l'autre porte comme une couronne d'épines. Derniers remparts involontaires, elle et l'autre, entre le cannibale et son dîner. S'avance avec la lenteur d'un chasseur qui sait sa proie coincée. Tourne la gueule, les babines et les crocs absents vers Percy, la tronche viciée d'un sourire déformé. As for you, why don't you say all of that again, to my face this time? Vers elle qu'ça avance, et qu'elle recule, un pas après l'autre. Nah, you had to be there, blanc dans la voix quand ça s'tord et qu'ça lui coûte d'ouvrir la bouche. Lance un regard panique à la recherche d'une échappatoire, accroche que le froussard en retour. Aucun espoir qu'elle fonde en lui, alors elle repose les billes écarquillées sur le tueur. I won't be needing you, or your stupid little group's services any longer. Taille pas en retour, l'désavantage frappé en grosses lettres alors qu'elle fait encore un pas en arrière. Du coup, Percy, elle ferme sa gueule. Trouverait pas les mots si elle les cherchait, pour l'instant elle cherche qu'une issue, et putain y'en a pas.

And soon, they won't be needing you, either.

Puis ça s'jette à sa gorge.

TAM TAM TAAAAAAM:



Dernière édition par Persephone Vaughn le Ven 7 Aoû - 23:43, édité 1 fois
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Il n’avait pas attendu que ombre se découpe de l’obscurité pour reculer d’avantage, à présent côte à côte avec celle qui s’était voulu inspectrice et juge. Le cœur ballotté dans un océan de panique, Caleb se mit à chercher une issue. Aucun doute qu’il arriverait à grimper sur une de ces échelles de secours, s'il en avait la possibilité. Fucker thinks this is a horror movie or some shit.    « yeah, and that's pre-tty convincing... » la phrase s’était lancée dans un murmure alors que ça partait un peu dans les aiguës au milieu de sa gorge serrée. L’anglais essayait de mettre bout à bout les accusations de la jeune femme pour essayer de dresser un portrait de ce qui sortirait bientôt de l’ombre. Nope. Guess it's whatever did a number on Jane Doe over there « Oh, right. Great… » qui se lâcha tout en continuant d’épier le moindre recoin de cette ruelle qui pourrait bientôt être le lieu d’un triple meurtres. Et entre deux battements de cœur emballés, il le vit, le meurtrier que la brune voulait attraper avec sa caméra pour une raison qui échappait à Reid et malgré l’urgence de la situation, il ne pu s’empêcher de se demander pourquoi. Curiosité mal placée au timing daubé, Caleb se promit de poser la question s’ils s’en sortaient, même s’il n’était pas certain d’avoir une quelconque réponse.

Et quand il s’était avancé, le britannique s’était reculé, emportant par réflexe le poignet de la femme qu’il ne connaissait pas avec lui. Ne pouvant s’empêcher de braquer le vert sur lui, il l’observait, le dévisageait. Des tueurs, il en avait déjà vu, souvent en costards, donnant des ordres mortels en un claquement de doigt. Il avait déjà croisé ceux qui obéissaient à ces ordres, aussi. Mais jamais il n’avait vu un vrai malade. Celui qui puait l’envie de retirer la vie à plein nez. Et s’il avait une dégaine assez classique, l’aura qu’il dégageait était indéniablement bestiale et terrifiante. Son regard glissa vers la jeune âme avec lui, et la bravoure qu’elle tentait d’afficher alors que Caleb sentait pulser sous ses doigts la même panique qui battait en lui. You better put that phone away, boy . le conseil colorié de menace dirigé vers lui le fit sursauter alors qu’il avait bien vu son regard se poser sur lui et le téléphone qu’il tenait fermement dans sa main, écran déjà éteint. Il avait bien ressenti le poids des mots, mais se garda de le ranger, le gardant dans le creux de sa paume comme une bouée à laquelle se raccrocher, sans pour autant essayer de composer le moindre numéro.

Et la danse infernale continuait, il avançait d’un pas, ils reculaient de deux. De la bouche meurtrière continuait à s’écouler les mots tueurs et Caleb n’arrivait pas à se détacher de ces lèvres souriantes qui se délectaient de la peur qu’elles semaient. Et même s’il était pétrifié, il n’avait pas pour autant projet de mourir ici, pas comme ça, pas maintenant. Alors le vert s’était glissé un instant sur la brune, mélange de leurs peurs en un regard avant de repartir chercher un moyen, y’en avait forcement un. Et le plan s’était dessiné tout seul dans sa tête pourtant embrumé par la mort qui lui pendait au nez. C’était bancale, c’était osé, mais c’était surtout un plan qui s’gérait tout seul. Le monstre, il avait l’air de lui en vouloir à elle. Pendant qu’il serait occupé à… à faire ce qu’il avait à faire, Reid pourrait s’échapper aisément avec les échelles de secours qui étaient suspendu à seulement quelques mètres du sol. Oui, c’était la solution, et prendre son sac à dos au passage pour ne pas être accusé d’un double meurtre dont il ne serait que le témoin. Oui, de toute façon, il ne la connaissait pas et n’avait pas l’air spécialement sympathique, au demeurant. Il n’y avait plus qu’à attendre une occasion, une faille, une brèche dans laquelle s’engouffrer.

Et l’occasion arriva plus vite que prévu, l’animal qui s’était jeté sur sa proie sans sommation et la jeune femme avait bien tenté de répliquer, poing qui fendit le vide au lieu d’une mâchoire et dans d’autres circonstances, Caleb aurait éclaté d’un rire trop fort. Mais face à un meurtrier, y’avait aucune envie de s’esclaffer, laissant juste sa surprise se manifester dans une inspiration soudaine. Il pourrait profiter de ça, s’enfuir, s’enfuir maintenant et laisser derrière lui quelque chose qui ne le concernait pas. Il pourrait. Il devrait. Et quand elle se rattrapa à sa manche, l’anglais tira vivement son bras de l’attache dont elle avait besoin pour ne pas tomber misérablement sur le corps mort derrière ses pas. Et ça aurait du être sa faille, sa brèche, s’enfuir maintenant et la laisser se démerder. Mais c’était pas son genre, même s’il ne la connaissait pas, il ne pouvait pas faire ça. Caleb ne pourrait plus jamais se regarder en face. Porté par la terreur au fond de son cœur, son genou vint s’écraser contre l’agresseur, logé avec force dans les parties charnues qui font chanter n’importe quel mâle une fois effleurée. Et dans un même geste, son téléphone serré fort dans sa main s’était éclatée contre sa tempe, écartant la menace de quelques pas, de quelques précieuses secondes.

« You’ll have to trust me. » qu’il avait balancé à la jeune femme au sol, l’aidant à se lever tout en la tirant déjà à sa suite. Caleb ne s’était pas tourné pour voir ou était le monstre, s’il était derrière eux ou s’il était toujours entrain de chasser la surprise et la douleur. Leurs pas fuyards et paniqués résonnaient contre les murs qui avaient abrités l’horreur, et une main compressée dans la sienne, le britannique les avaient tirés tout deux jusqu’au fond de l’impasse, dos au mur, dos à la fin s’ils n’étaient pas rapides, s’ils n’étaient pas agiles. La lâchant, il avait joint ses deux mains pour qu’elle puisse y loger son pied et ainsi la hisser des quelques mètres qu’ils le manquaient pour s’échapper de ce cauchemar, pour attraper cette échelle qui les mènerait sur les toits, vers leur salut. « Go, go, go, go, go !  » et une fois en place, il lui donna l’impulsion finale pour lui permettre d’attraper le premier barreau. Et le cœur coincé dans la gorge, Caleb vint capturer son dernier souffle en reculant d’un pas, puis deux tout en séchant ses mains trempées de sueurs et de sang sur son pantalon, et une fois l’élan nécessaire trouvé pour prendre appuie sur un mur , puis l’autre avant que ses doigts ne s’agrippent à l’échelle, les pieds dans le vide. Et il l’aurait presque senti avant qu’elle ne l’attrape, la main qui s’était refermée sur sa cheville. Come here, boy, i have’nt finished yet. ses doigts s’étaient crispés sur le métal rond, muscles tendus pour se retenir et ne pas retomber malgré la force qui le tirait en contre bas vers une mort inévitable. « Back off, you fucker ! » qu’il grogna entre ses mâchoires tendues par le corps tout entier qui luttait contre le trépas qui l’attendait s’il lâchait. Son talon fini par violemment percuter quelque chose de dur, un nez ? Un front ? Caleb n’avait ni l’envie ni le loisir de se retourner pour vérifier, prenant l’instant de relâchement de son emprise pour se libérer d’un coup sec, entamant à nouveau son ascension, les battements à ses oreilles qui étouffaient ce qui se gueulait un peu plus bas. I’ll catch you, you can’t outrun me ! I’ll get you, both of you !


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