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 uneven odds (olympia)

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uneven odds (olympia)
Dim 1 Nov - 15:20

uneven odds
Il attend le réveil comme on attend la gloire. Avec espoir et chaos à la fois. Il flotte. Dans un vide épais - il peut toucher l'air, c'est étrange. Les images sont de plus en plus floues au fil des années. Il peine à reconnaître les visages, assembler les pièces d'un puzzle qu'il ne maîtrise plus. Don inutile qui le hante, le lancine d'un mystère obsessionnel. Malédiction à présent. L'air tourbillonne, il flotte toujours. Voit ses mains se tendre vers une silhouette, un visage qui se retourne. Son coeur rate un battement ; il le reconnait ! Ce visage ! Le soulagement de voir enfin quelque chose de concret est vite surpassé par la nature dudit minois. De ceux qu'il ne voudrait pas voir dans son subconscient. Les cheveux noirs tombent de chaque côté du visage encore enfantin. Elle tend la main vers lui, elle aussi. Il est sur le point de la toucher mais elle est soudainement aspirée. Trou noir bordé d'un feu aux reflets bleutés, violacés. Elle hurle et ses tympans se vrillent. Il hurle aussi - mais de sa bouche ne sort aucun son. Et la voilà qui disparait, ne laissant derrière-elle qu'une pluie de cendres. Des cendres qui gèlent sa peau quand elles s'y déposent, si légères et pourtant, lourdes comme des enclumes. Il tombe. Il ne flotte plus, maintenant. Autour de lui, l'air est devenu nuit. Il passe devant une lune immense, au sourire moqueur. Se moque-t-elle de lui ? D'eux ? Des yeux dévoreurs apparaissent ; ils sont ceux du visage qu'il a vu avant. D'ailleurs, le revoilà ! Le visage. Mais ses yeux ont disparu, volés par la lune ? Immenses et éclairés de lueurs sombres, il plonge dans les prunelles - littéralement - pour atterrir dans un océan au goût putride. Ici et là flottent des corps inanimés, déchus par les vagues et les marées. La houle le jette sur un rivage gris. Il touche le sable, ça n'en est pas. Mais bien des cendres. Celles du corps brûlé vif. Les yeux sont là, partout à présent. Il y en a une dizaine de paires. Toutes les mêmes, qui le fixent, le suivent, le harcèlent. Un voix se fraye un chemin jusqu'à son esprit sans qu'il ne l'entende par ses oreilles.
Pourquoi tu m'as pas sauvée ?

Il hoquète. Manque de s'étouffer. Dans la chambre, la nuit est toute aussi épaisse que dans l'océan de son rêve étrange. Toujours plus étrange, toujours plus brutal. Toujours plus sombre. La bouche sèche, il attrape la bouteille d'eau posée sur la table de nuit. Dans sa bouche, elle a un goût de stagnante mais peu importe. Ses draps sont froids et humides, il remarque qu'il est en nage. Il se rallonge, fixe le plafond. Y revoit les mêmes yeux, le même visage. Pourquoi tu m'as pas sauvée ? C'est pas la première fois qu'il rêve d'elle. Au cours des dernières semaines, elle a alimenté le registre de ses visions comme l'ingrédient sacré d'un chaudron magique. Jusque là, il a réussi à la repousser - cette envie de céder, de retourner vers elle. Mais ce qu'il voit est trop alarmant. Peut-il encore ignorer longtemps l'aura lugubre qu'il entrevoit se déposer sur les épaules d'Olympia ? Il n'ose plus penser à elle depuis longtemps. Il se souvient de leurs partenariats qui fonctionnaient comme aucun autre. Il se souvient qu'ils n'avaient besoin d'aucune explication pour savoir qu'ils pensaient à la même chose. Il se souvient aussi des onze ans qui les séparaient. Et il se souvient de ce baiser, délivrant des années de tensions entre eux. Et condamnant, par sa finalité, tout le lien qui les unissait. Il a de nouveau chaud. Serait-il en proie à la fièvre ? Il jette un coup d'oeil à la radio-réveil. Trois heures vingt-quatre. Ce ne serait pas raisonnable, ni sain, ni démocratique. Mais cela tombe bien, Noximilian n'a jamais été aucun des trois.
(...) Il est devant chez elle une demi-heure après. Il a vêtu un t-shirt délavé, par-dessus, une veste un peu abîmée. Son jeans est troué. Ses chaussures aussi. Il n'a pas fière allure, le pauvre. Encore moins avec son teint pâle de cette nuit trop courte et trop agitée. Ses cheveux ébouriffés, son regard hagard. Il ferait peur à un fantôme. Mais il n'a pas pu attendre plus longtemps. Etreint par une urgence venue directement de ses entrailles. Il doit la voir, maintenant. Peu importe le jour, peu importe l'heure. Peut-être n'est-elle même pas là, partie depuis longtemps. Peut-être ne lui ouvrira-t-elle même pas. Peut-être qu'elle est déjà morte, Olympia.
Il ne peut pas se résoudre à le croire. Devant la porte, il hésite quelques instants. Que fait-il là, au milieu de la nuit ? Que fait-il vraiment là ? La bouche sèche, il tuerait pour un nouveau verre d'eau. Mais il a plus important à penser à ce moment-là. Il frappe trois coups discrets, laisse passer quelques secondes puis de nouveau, tape deux fois un peu plus fort sur la porte. Il voudrait pas réveiller les voisins, en haut de l'immeuble dans lequel elle vit. Manquerait plus qu'ils appellent les flics. Le comble. Cette fois, c'est pas seulement son poste qu'il perdrait, p't'être toute sa crédibilité de flic. Il passerait pour un taré. Un psychopathe. Que fait-il là devant la porte d'une jeune femme au beau milieu de la nuit ?
Même lui ne le sait pas vraiment.
C'est trop fou. C'est trop interdit. Il n'aurait pas dû céder. N'aurait pas dû écouter l'urgence de ses rêves. Peut-être lui mentent-ils - ce qu'ils n'ont jamais fait pourtant. Avec un long soupir, il fait demi-tour. Commence à descendre les escaliers, l'esprit troublé d'avoir quand même osé venir jusqu'ici. Finalement, sa promesse de rester loin d'elle tient à si peu ? Quelques images, quelques rêves, suffisent ? Il est pitoyable. Il enchaîne les marches quand il entend des clés tourner dans un verrou. Il se fige, le coeur en alerte. Est-ce que c'est un voisin prêt à le dénoncer ? À l'assommer directement avec une batte ? Le souffle bloqué, il n'ose plus respirer. Que lui dira-t-il, si c'est elle qui a ouvert ? Qu'il est là, enfin là, qu'il n'en peut plus de rester loin d'elle ? Qu'est-ce qu'elle aura bien à lui dire, après tant d'absence, de non-dits, de silences ?
Pourquoi tu m'as pas sauvée ?
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Re: uneven odds (olympia)
Mar 3 Nov - 21:44


Late at night, I like to think about the things that I want And what is life, and who is real ? When I drive, I love to fantasize 'bout being a ghost. I'll float through death haunting you. La nuit est douce. Pour une fois. Lovée au creux de ses draps, le nez rivé sur les pages obscurcies d’un bouquin usé, illuminé par une lampe de chevet luisant dans la pénombre, elle a officiellement déclaré la guerre au sommeil. Le conflit n’est pas récent. Loin de là. Et malheureusement, sa tendance aux échappées nocturnes, au refus catégorique du sommier lui vaut quelques nuits blanches inattendues quand bien même elle se décide à capituler pour se rendre, enfin, entre les bras de Morphée. Traître sommeil. Malgré tout, la quiétude est bien présente en cette soirée banalisée. Mais pour Olympia, la méfiance est de mise. Par le passé, ce genre d’instant a bien trop souvent préfiguré au calme avant la tempête. C’est que la belliqueuse ne s’autorise plus de rares  moments de paix ; et cela pour mille et une raisons. Mère, colère, faute, trahison, ce ne sont que quelqu’uns des mots qui l’assaillent lorsqu’elle cède enfin à un fragile moment de tranquillité. Lorsque le sort lui même n’a pas décidé de venir l'arracher à son fragile refuge.

Quelques coups frappés à sa porte viennent assez vite lui donner raison. Se relevant soudainement, laissant choir au sol ses draps et son livre, négligemment jetés à terre, la jeune femme bondit hors de son lit. Le réflexe est presque primaire. Une partie d’elle se prépare à fustiger l’intrus(e). Une autre l’incite à se mettre sur ses gardes – la prudence est bien trop souvent de mise en ces rues maudites et particulièrement à une heure aussi avancée de la nuit. Une partie plus infime de sa personne profiterait bien d’une discussion futile entre voisins ou d’une présence un tant soit peu amicale, malheureusement et très sûrement fantasmée. Elle traîne sa carcasse jusqu’à la porte, s’étirant, animal paresseux et bien troublé par la perspective d’une simple visite nocturne. Nouveaux coups sur la porte. Elle se fige. Est-ce que bien prudent ? Pendant quelques secondes, figés, ses doigts se resserrent sur la poignée de la porte. Derrière celle-ci, les bruits cessent. Une fois la serrure déverrouillée, ses yeux ne tombent que sur le vide de son seuil ; ses sens attrapant pourtant le bruit de pas à peine plus loin. Avec hésitation, son cœur s’affole dans sa poitrine tandis qu’elle suit prestamment l’ombre.

Les premiers marches rapidement dévalées, la jeune femme se trouve nez à nez avec lui. Le spectre. Le disparu (Ou presque). Un mètre à peine les sépare. Habituellement, il n’est qu’aperçu au coin de l’œil et aussi rapidement vu qu’évité. C’est un bien grotesque bal que l’un et l’autre ont dansé depuis prés de deux ans, éludant mutuellement à la présence de l’autre. Mais que fait-il ici ? Devant elle ? La question surgit trop brutalement dans son esprit.  

L’incongruité de la scène lui ferait presque croire à un rêve tragicomique. Finalement, peut-être que le sommeil l’a bien surprise en cette soirée d'apparence tranquille et que, en guise de vengeance ironique, il lui envoie quelque songe spectrale pour ravivé l’un des tourments qu’elle croyait (presque) enterré. Elle le dévisage sans retenue, avec l’air que l’on réserverait à un revenant, paria des vivants revenu d’outre tombe. La réalité n’est pas si éloigné ; au lieu d’une mort physique, c’est un coma social que lui a réservé cette foutue ville. Mais ce n’est pas que la poussière maudite d’Exeter qui aurait été responsable de ses tourments, elle aussi a – sans aucun doute – eu son rôle à jouer dans l’interruption tragique de sa vocation. Sa propre culpabilité et l’absence d’un ami perdu s’étaient transformé en poison insidieux. La conscience elle même s’était rapidement consolé de cet événement, se protégeant par le déni et l’oubli. Pourtant cette colère increvable trouvait bien subsistance dans les fautes pavant son passé, un passé qui n’était pas si lointain que ça, même si elle avait voulu se convaincre du contraire.

Elle maudit son sommeil bien trop léger, sa curiosité mordante et son instinct traître. Peut-être aurait dû elle se douter que rien de bon ne viendrait la surprendre. En tout cas, rien ne l’aurait amené à imaginer cette soudaine apparition. L’affaire semblait close – ou du moins elle s’en faisait l’illusion.

Il paie pas de mine. Ses vêtements sont uséés et son visage est marqué par la fatigue. Ces détails mis à part, il n’a pas vraiment changé. Une poignée de sentiments contradictoires lui empoignent le cœur : joie, mélancolie, colère, panique... Son regard est rivé sur son visage, mais elle ne parvint pas à le regarder dans les yeux. Ce serait donné trop de consistance à une rencontre bien trop inattendu, bien trop désagréable. Il n’y a que quelques marches à remonter et une porte à claquer pour oublier ce mauvais moment. Peut-être même que faire ainsi briserait définitivement toute autre perspective de retrouvailles : une fin en bonne et dû forme.

« Nox » lâche-t-elle, en dépit de son bon sens. Le silence est enfin rompu. « Qu’est-ce… ?  ». … que tu fous là ? La question meurt au fond de sa gorge. Puis c’est la cascade. De ce simple questionnement en découlent une bonne dizaine, une douzaine, une quinzaine. Tous muets. Ils tournent incessamment dans sa tête, l’étouffent. Inspiration, expiration. Évitant soigneusement son regard, elle bredouille un demi-mot puis se tait. « Là… qu’est-ce que tu fais là ? » reprend-t-elle avec un peu plus d’assurance, tout en remontant d’une marche pour mettre une distance artificielle entre eux.  

S’il s'était pointé à sa porte prés de deux ans plus tôt, la jeune femme l’aurait gratifié d’un sourire et d’une légère tape sur l’épaule. Banales gestes d'affection en des temps désormais anciens, avant de l’entraîner dans une énième rivée dans un bar miteux de leur ville natale. Une éternité auparavant, cette rencontre fugace aurait existé sous le signe d’une amitié désormais calcinée, scellée dans le passé. Inexistante, cendres dans leurs présents respectifs. Elle croise les bras avant de lâcher un petit soupir. Le cadre n’est pas propice à la fugue. Elle pourrait le renvoyer, mais sa piètre apparence lui serre doucement le cœur. Mais, c’est aussi parce que tout au fond, il y a un lueur de satisfaction, une joie réflexe en sa présence. Elle planque tout ça derrière des traits impassibles, bien qu'une petite lueur tremblante flotte au creux de ses yeux.

Qu'est-ce que tu fous là ?
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Re: uneven odds (olympia)
Sam 7 Nov - 19:44

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La poignée se tourne, il l'entend. Il entend aussi la porte grincer. Il grimace, s'est figé dans la cage d'escalier. Et si c'était un voisin ? Et si les flics allaient venir le chercher, à cette heure si tardive, dans un immeuble qui n'est pas le sien ? Drôle de supercherie pour l'ancien shérif que de se retrouvé au poste au beau milieu de la nuit, sûrement. Non, il ne peut pas risquer ça, n'est-ce pas ? Il doit au moins s'expliquer. Prétendre qu'il habite tout en haut, ou qu'il est venu voir sa soeur, tiens, ouais, sa soeur. Il trouvera une excuse pour l'heure. Il tourne les talons, s'apprête à remonter et gravit plusieurs marches d'un coup. Il tombe nez à nez avec elle. Il fronce les sourcils, l'envie presque de la sermonner d'avoir ouvert. N'est-elle pas un tant soit peu prudente ? Ouvre-t-elle à n'importe qui, comme ça, au beau milieu de la nuit ? Elle a l'air surprise de le voir. Qui ne le serait pas, à vrai dire ? Presque deux ans qu'ils s'évitent soigneusement, rasant les murs pour ne pas se confronter à leur passé tumultueux. L'a-t-il vraiment été ? Parfois, Nox se dit qu'ils auraient pu vivre quelque chose de brillant. Une lumière au fond des ténèbres. Malmenés par leur destin, par les circonstances. Lui, Shérif. Elle, presque son apprentie pendant ses débuts. L'écart d'âge avait choqué, forcément, hein ? Il aurait pu perdre son poste à cause de ça, Nox. Les remords de ne pas avoir tenté, parce que finalement, son poste, il l'a perdu quand même. Même pas à cause d'elle. Juste à cause de lui. Il la fixe sans savoir quoi dire, la bouche entrouverte comme un poisson hors de l'eau manquerait d'oxygène. Il ne peut s'empêcher de la détailler, comme s'il la redécouvrait, comme si cette fois, il avait le droit de la regarder. Il remonte à son visage. Il se souvient de cette fois, de cette seule fois où ils s'étaient permis de céder. La frustration d'avoir été interrompu. Le soulagement d'enfin avoir pu affranchir les règles et les devoirs. Le souffle lui manque, le sommeil aussi, la raison avec. Il se sent fébrile, il se sent cet enfant dans la cour de récré devant la plus belle fille de la classe. Qu'est-ce qu'il fait là, hein, Nox ? Il n'a aucune réponse à lui servir. Je... La réponse meurt elle aussi dans sa gorge. Que pourrait-il bien répondre ? Qu'il crevait de la revoir enfin ? Ne se demandera-t-elle pas pourquoi il a cédé aujourd'hui et pas avant ? Aujourd'hui et pas jamais ? Il se tient à la rampe, la jambe entre deux marches. L'impression que la redescendre serait mettre de nouveau une distance trop importante entre eux et la monter, trop se rapprocher d'elle. De tout ce qu'elle éveille en lui. L'envie incommensurable de la toucher, de prendre soin d'elle. En aurait-il été seulement capable ? Je.. voulais te voir et - Sa voix se brise. Il baisse les yeux, comme s'il était coupable. Que peut-il bien inventer pour justifier sa présence ? Il cherche, Nox, le cerveau en ébullition, déjà prêt d'exploser. Il se racle la gorge, essaie de parler doucement pour ne pas réveiller les voisins. L'écho résonne dans la cage d'escaliers. Il repense à ce baiser insurmontable. Tant de tensions accumulées au fil de leurs années de partenariat professionnel. Une amitié solide, profonde, basée sur une confiance aveugle. N'avaient-ils pas tout gâché en cédant à ces désirs qui n'auraient dû avoir aucune place entre eux ? Il l'avait formée, et voilà qu'il avait le sentiment d'avoir ruiné sa carrière - comme la sienne. Il renifle, se gratte sa barbe mal taillée, mal à l'aise. Inconfortable, comme situation. Jambe toujours suspendue entre deux marches. Entre deux mondes. Entre la raison et la folie. - et je voulais m'assurer que tu... que tu allais bien. Il ose relever les yeux mais ne rencontre pas les iris noirs qui hantent ses nuits. Elle le fuit.

Comme piqué par un insecte, il tressaille et pose finalement son pied sur la marche du haut. Réduit cette distance autant néfaste que nécessaire entre eux. Il est à la même hauteur qu'elle, la dépasse d'une tête. Il a envie de la prendre dans ses bras, de lui poser mille questions. De savoir pourquoi son avenir semble si obscur, de savoir pourquoi les flammes de l'enfer planent au-dessus d'elle comme une épée de Damoclès. De lui dire que ça va aller, maintenant. Qu'il est là, qu'il la protègera. Vraiment, Nox ? Est-il seulement capable de s'occuper de quelqu'un d'autre que lui ? Sa gorge enfle, les mots lui manquent. Ne peut-il simplement pas être un tantinet sincère plutôt que de chercher des excuses futiles ? Maladroit, il enfonce les mains dans ses poches pour ne pas être tenté de la toucher. Juste lui effleurer le bras, la joue. J'arrivais pas à dormir et... Il détourne le regard. Il lâche un rire bref, moqueur envers lui-même. J'débarque au milieu de la nuit comme un psychopathe, j'suis désolé, j'aurais pu... j'aurais dû t'appeler avant ou... Je sais pas. Il braque de nouveau ses yeux clairs et cherchant à présent les siens avec une insistance involontaire. Il ose s'approcher, encore. Réduisant cette distance mise entre eux depuis trop de temps. Trop de mois, trop d'années. Sa main droite sort de sa poche, s'en échappe. Il vient effleurer son avant-bras, comme pour la forcer à le regard. J'ai trop envie de te revoir pour l'ignorer encore, Olympia. Il la lâche comme si le contact l'avait brûlé, passe la main sur son visage fatigué. Il la regarde avec un petit sourire d'enfant grondé. J'peux repasser euh.. demain ? Ou dans la semaine ? J'voulais juste m'assurer que tout allait bien. Il peut pas dire qu'il rêve d'elle, comment le prendrait-elle ? On pourrait juste... discuter, tente-t-il encore, s'enfonçant toujours plus, finalement. De nouveau, ses doigts viennent frôler son avant-bras, comme aimantés, comme retrouvant un contact longtemps espéré, fantasmé même. La partie la plus irrationnelle de lui aimerait qu'elle le fasse entrer. Mais quelle raison trouverait-elle pour l'accueillir chez elle à une heure pareille ? Son état, peut-être ? Son insistance ? L'originalité - si on peut appeler ça comme ça - de le voir au seuil de sa porte ?


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Re: uneven odds (olympia)
Mar 17 Nov - 22:44


Late at night, I like to think about the things that I want And what is life, and who is real ? When I drive, I love to fantasize 'bout being a ghost. I'll float through death haunting you. Mur, porte, sol, escalier. Le regard de la jeune femme balaie les alentours. Tout pour ne pas poser les yeux sur son visage. Trop tard. Il parle et la voici de nouveau confronté à la vue de cet homme fatigué, battu par les dernières années de sa vie. Il a dû lui en falloir du courage pour venir jusqu'ici. L'imagination d'Olympia cavale. Quelle peut bien être la raison qui le pousse à rompre cette "trêve", cet accord tacite entre eux, conjuré suite à l'une des plus belles conneries de leurs existences respectives ? Sa mâchoire se resserre lorsqu'il prend enfin la parole.

Elle veut lui crier de partir de là. Qu'au moins un d'entre eux soit sain d'esprit et évite le cataclysme qui grogne dans les coulisses de cette rencontre nocturne malencontreuse. Dégage, dégage, dégage, aurait-elle envie de lui hurler. « Je vais bien. » La réponse claque. C'est un mensonge bien sur. Et loin d'être pieux. C'est une habitude aussi. Depuis quand ne s'est-elle pas sentie bien ? Bien sur, il y a quelques fugaces moments d'euphorie ou de plaisir, de ceux qui brûlent avec audace et perdition, aussi vite arrivés que disparus. Le contentement, lui, n'a pas daigné pointé le bout de son nez depuis une bonne poignée de mois.

Depuis sa suspension très certainement. Hors de question d'avouer quoique ce soit. Malheureusement, même si ses airs fermés, sa grogne quotidienne, lui évite les regards, difficile de berner son ancien mentor. C'était comme ça hier et ça l'est surement encore aujourd'hui. « Je vais bien. » répète-t-elle avant de fuir de nouveau son regard. C'est plus pour elle que pour lui à vrai dire. Les syllabes trébuchent l'une contre l'une, en voici un bien piètre mensonge. Son cœur se serre ; il pense encore à elle. Peut-être n'est-ce là qu'un vieux réflexe et rien d'autre. Et toi ? La réciproque n'est pas si compliqué à apporter, pourtant aucun son ne quitte ses lèvres. La question est superflue de toute manière ; un coup d'œil suffit à en jauger et lui apporte quelques éléments pour supputer sur son état de pensées actuel.

Mais, un soudain contact la ramène à lui. Il lui semble dangereusement proche. Heureusement, il s'écarte. Un peu. Mais, ses paroles, si soudaines, lui font l'effet d'une gifle. Te revoir. C'est bien trop familier. Ces quelques mots font écho à ses propres pensées. Après tout, ça aurait pu être qui les lui disent, dans d'autres circonstances. La jeune femme mentirait en disait que quelque scénario de retrouvailles impromptues ne lui ait traversé l'esprit lors d'un de ces moments de rêveries. Mais c'est tout ce qu'ils avaient intérêt à rester : des instants fantômes pondus par son imagination. Mais maintenant qu'il est si prés d'elle, Olympia se maudit d'y avoir un jour pensé. Le voir ici, devant elle, lui rend compte de l'aberration de la chose. Pourtant, à ses yeux, Nox n'est pas le coupable. A vrai dire, ils sont tous deux coupables et victimes, dans un jeu tragique et inévitable. La coupure était une réponse logique. Devenir le fantôme de l'autre était la chose raisonnable. Malheureusement, c'était sans penser que l'absence de l'autre deviendrait la réelle hantise.

Finalement, Olympia se force à le regarder, plantant ses yeux dans les siens. Cette redécouverte mutuelle est terrifiante. Elle ne sait trop si le pire est le regard ou le contact direct, tout deux la rapprochant bien plus qu'elle ne le voudrait de lui. Il y a quelque chose de rassurant dans ces traits familiers. Avec maladresse, la jeune femme tente de conserver cette façade, mais malgré tout ses craintes, son malaise, et tous un tas d'autres sentiments suppurent à travers ses gestes tremblants, son regard fuyant et les couleurs qui viennent teinter ses joues.  

« Maintenant. On peut parler maintenant. » tranche-t-elle. « Je peux pas te laisser là comme ça. » La réponse se veut affirmée, mais sa voix tremble. Mais, c'est sincère au moins. Le contexte associé à sa piètre apparence la pousse à accepter. C''est du moins les prétextes rassurants utilisés pour justifier sa décision. Nouveau contact. Sa main repousse doucement la sienne, rien qu'une vilaine excuse pour initier un nouveau contact. « En haut. Pas besoin de s'offrir en spectacle au voisinage. » ajoute-t-elle en se retournant, avant de commencer à grimper les marches. Elle lui fait signe de la suivre, d'un petit geste de l'index, désignant la porte de son appartement. La marche lui semble interminable. En toutes autres circonstances, ils auraient échangé quelques banalités. Si les choses s'étaient déroulés autrement, peut-être qu'ils feraient encore partie de la vie de l'autre. Mais rien ne sert de ressasser le passé ; malheureusement une manie de la demoiselle. A peine quelques centimètres la sépare de l'entrée, une fois passée le seuil, elle se retourne brutalement.

« Qu'est-ce que tu fais là, Nox ? » lâche-t-elle soudainement. Le virage est violent. Ses mots lui brûlent la bouche. C'est trop facile d'être en colère, plus que de ressentir quoique soit d'autre. Le masque est laid, grimaçant. La colère lui offre un répit fragile face au déchaînement d'émotions troubles et de pensées qui l'envahissent. Bras croisés, regard durci, l'ire trésaille avec inconsistance. Ce n'est qu'une flammèche, une pâle copie de la fournaise réservée habituellement à son monde. Mieux vaut l'incarnat d'une fureur-bouclier que la lueur fragile de sentiments enfouis au plus profond de son être.
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Re: uneven odds (olympia)
Ven 20 Nov - 10:25

" uneven odds "

Il n'arrive pas à attraper son regard. Oiseau sauvage qui s'envole dès qu'il pense ses doigts prêts à se refermer sur lui. Pourtant, il insiste. Un peu forceur, peut-être. Comme saisi d'une urgence vitale, là, à vouloir crocheter son regard du pieux glacé qu'est le sien. Elle va bien, qu'elle dit. Il ouvre la bouche, la referme. Elle va bien, qu'elle répète. Il aimerait lui dire que c'est faux. Sûrement, n'est-ce pas ? Il a vu les flammes, il a vu le chaos, il a vu la mort déguisée dans multiples ombres et visages. Mais il ne peut pas lui dire, lui révéler. Non, peut pas lui dire qu'il la voit en rêve. Elle le croirait fou, pervers ? Pourtant, finalement, est-ce que ça la choquerait vraiment ? Là dans un bureau, ils avaient cédé. Trop près, trop tendus, trop malmenés par la tension instaurée entre eux comme une règle absurde dans un jeu qu'ils n'avaient pas choisis. IL la sent encore, cette tension. Il s'en souvient. Se souvient de sa peau contre la sienne. De la honte qui lui a brulé l'échine quand la porte s'est ouverte grande sur eux. Du regard de ses collègues qu'il fuyait, lui aussi. Presque comme un prof à se taper une de ses élèves. Gros dégueulasse, qu'ils avaient même murmuré en riant. L'shérif qui peut pas retenir ses pulsions devant celle qu'il a enrôlé et formé. Trop cliché. Trop punitif. Et pourtant, ils n'en savaient rien. Derrière ça, y avait tellement plus. Ils n'auraient pas pu deviner. Nox n'a pas franchement voulu se l'avouer à lui-même, déjà.

Elle repousse aussi sa main et ça lui fait l'effet comme d'une douche glacée qui lui dégringole le long de sa colonne vertébrale. Tu pensais quoi, mon gars ? Mais rien, Nox il n'pense à rien, il pense pas souvent on dirait, c'est d'ailleurs pour ça qu'il débarque ici après deux ans d'absence au beau milieu de la nuit. Et pourtant, suspendu à ses lèvres, à ses ordres - le chassera-t-elle ? - et, enfin, il rencontre son regard. D'une obscurité peu commune, l'genre auquel il a toujours eu du mal à s'habituer. Mais il aime bien, Nox. Les trucs auxquels il ne peut pas s'habituer, qu'il n'peut pas contrer, qu'il n'sait pas gérer ou assumer. Toujours attiré par le sommet infranchissable. Par ce qu'il y a derrière la limite imposée. Et ça lui pose bien des soucis, vous pensez bien. Maintenant, qu'elle veut parler. Mais Nox n'est plus très sûr. De savoir pourquoi il est venu. Se retrouver là face à elle, ça réveille plein d'trucs dans le myocarde qu'on croit gelé. Qu'on croit tombé dans les abysses profondes. Il hoche la tête lentement, essayant de ne pas s'emballer. De n'pas se réjouir qu'elle le fasse entrer chez elle à cette heure-là. C'est qu'elle n'est pas tant contre leurs retrouvailles, non ? C'est qu'elle le veut un peu, elle aussi ? Il a envie de l'attirer à elle, soudainement, comme ça. Envie désorganisée, quand les souvenirs se mêlent aux désirs qu'il pouvait ressentir autrefois. Il l'aurait cru enterré, derrière-lui, ce désir à la con. Pour ça qu'il s'est permis de venir, aussi. Ou peut-être qu'il se contente de se rassurer en se disant ça. Il la suit, gravit les marches qui lui semblent être des montagnes terrifiantes qu'il franchit avec une assurance qu'il ne possède pas. Mensonge, Nox. D'accord, qu'il répond seulement en arrivant devant sa porte. Il se fait docile, il se fait agneau quand le loup menace d'ouvrir la gueule sur une mâchoire féroce. Offre un sourire quand les dents acérées voudraient mordre. Toujours eu besoin de céder à la violence, Nox, quand il maîtrise rien. Pourtant, il sait que ça signerait son arrêt de mort, là. Enfin, concrètement, qu'elle le virerait bien vite de chez elle. Et puis, qu'est-ce qu'il pourrait bien lui reprocher dont il n'est pas coupable lui aussi ? Première fois qu'il entraîne avec lui un complice dans ses délits.

Mais à peine la porte s'est refermée qu'il y plaque son dos, comme intimidé par le retournement de situation. Comme si dehors, elle n'avait pas osé lui bondir dessus, griffes dehors. Et ça lui donne envie de la griffer un peu, aussi, à Nox. Il reste là plaqué, le dos contre le bois irrégulier, se l'imposant pour se retenir de l'approcher. D'apprivoiser l'animal sauvage qu'il avait dompté, qu'il aurait pu caresser et qu'il a préféré malmener. Il aurait dû la repousser, ce jour-là. Ou elle ? En aurait-il été seulement capable ? Pas connu pour lutter contre quoi que ce soit, l'flic. Il affronte son regard dur avec l'envie, à son tour, de le fuir. Bras croisés, elle ressemble à une guerrière qu'on voit dans la mythologie nordique. Et lui, loup égaré, se retrouve face à une valkyrie féroce quand il pensait approcher une biche sans défenses. Il se gratte la barbe, tic nerveux. Voir comment tu allais, comme je t'ai dit, répète-t-il lentement en essayant de rester calme. La colère, de se voir traité comme le coupable - ou sûrement interprète-t-il tout de travers, comme bien souvent - le fait se dresser à son tour. Ses yeux glacés deviennent sévères quand il les pose sur elle et avance d'un pas, se décollant de la porte, s'éloignant déjà de son engagement de rester loin d'elle. Je sais, ça fait longtemps, mais si j'avais attendu encore, ça aurait fait encore plus longtemps. Il soupire. Il la dépasse d'une tête et pourtant, c'pas le genre de trucs qui pourraient le faire se sentir moins petit face à elle quand elle le dévisage de la sorte. Il lui passe devant, la bousculant un peu, bras croisés contre bras croisés, pour se frayer un passage. Il s'arrache ainsi au jugement cruel de son regard. Il va s'installer comme un grand dans son canapé, observant vaguement son appartement dans lequel il est déjà venu, à l'époque. Il se revoit étaler les plans de la ville, là sur la table de la cuisine. Faire des hypothèses avec elle, et toujours, trouver la solution au même moment - comme un même scénario organisé, style Dr House. L'esprit connecté, toujours. Comme s'il l'avait formée à son image, comme s'il n'avait attendu qu'une chose ; d'avoir un jour une coéquipière comme elle. Il soupire, se prend la tête dans les mains. Finalement, qu'est-ce qu'il fout là ? Est-ce que c'était vraiment raisonnable ? Les yeux cernés, la tignasse ébouriffée. Semble tout droit sorti d'un hôpital psychiatrique, le gars. L'regard hagard, en combat constant avec ce qui se joue à l'intérieur de lui. T'en as peut-être jamais eu envie, mais j'ai toujours imaginé la façon dont on se retrouverait. Le mot est un peu trop fort pour vraiment caractériser la situation actuelle. Pourtant, c'est comme un avoeu qu'il lui fait. Alors OK, j'voyais pas ça comme ça. Au milieu de la nuit, comme ça. Il ne la regarde pas. C'est plus facile de se confier comme ça, Nox, trop lâche pour la regarder en face quand il déballe des trucs plus profonds que la surface. Si tu n'y as jamais pensé, je me casse et j'disparais pour de bon. C'est douloureux, là au fond, de simplement imaginer ça. Puis, ça lui ressemble bien, à Nox. D'lui offrir une promesse qu'il n'est pas sûr de pouvoir tenir. Mais d'un seul coup, il tourne la tête, crochetant ses yeux des siens, y jetant une ancre sale et écorchée. J'en peux plus d'te croiser au poste, de raser le mur comme si j'avais tué ton frère, d'éviter ton regard comme si j'étais coupable. Faut qu'j'sois fixé, parce que ça a assez duré. Sa voix est plus dure qu'il ne l'aurait voulu. Sorte de défense, sûrement. Soit on assume c'qu'il s'est passé, soit j'fais en sorte qu'on se croise plus jamais. Mais j'veux plus de ce malaise dérangeant là, ça me tape sur le système. N'parle même plus de son inquiétude, Nox. Se cache derrière un soucis qu'est pas forcément le bon, le vrai, même s'il est réel. Loup cruel qui l'aide à faire face et pourtant, l'gamin au fond de lui frappe à la porte et passe la tête dans l'ouverture sans qu'il ne l'y ait invité. Tu me manques, qu'il s'entend murmurer d'une voix si basse qu'elle est presque inaudible. Se reprend, immédiatement. Peut-être qu'elle n'aura rien entendu. Il se lève, comme s'il n'arrivait pas à rester tranquille. Agité, nerveux. Parce qu'il a peur, Nox. Qu'elle n'y ait jamais pensé, qu'elle n'en ai jamais eu envie, que ça l'arrange bien comme ça, finalement. Dira que ça lui manque de plus bosser avec elle. D'avoir été amputé de son meilleur agent. Regard fuyant un instant, puis il s'approche d'elle, la piégeant presque entre lui et la porte de son propre appartement. Cherche son regard, n'compte pas la laisser s'échapper, cette fois. Alors dis-moi. Dis-moi qu't'as jamais pensé à me revoir, et je me barre. Tu pourras faire comme si j'étais jamais venu. Il la coince - il espère, en tout cas - car il a besoin de savoir. D'savoir s'il est le seul à avoir passé deux ans à se demander où et quand ils auraient cette discussion. Lui fait croire que c'est de bosser avec elle, qui lui manque. Qu'y a que pour ça qu'il est là, finalement, debout au milieu d'une nuit sans lune. Lui dira pas, Nox. Tout le reste. Toute la vérité.


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Re: uneven odds (olympia)
Dim 22 Nov - 22:09


Late at night, I like to think about the things that I want And what is life, and who is real ? When I drive, I love to fantasize 'bout being a ghost. I'll float through death haunting you. La culpabilité se noie dans les flots d’une colère artificielle. Quelle bien piètre hôtesse. Son invité (certes imprévu) ayant passé le seuil, la maîtresse des lieux se jette à l’attaque. Sourcils froncés, bouche déformée, regard brûlant, elle bouillonne. Cette animosité n’est que l’hybride maladroit de ses doutes et de sa propre lâcheté. Il n’y fait pas écho. Du moins, pas immédiatement, même si la jeune femme perçoit un changement dans son attitude, au creux de ses yeux. Il s’approche. Elle se sent minuscule mais ne démord pas.

« T’étais pas obligé de venir en personne. Un sms aurait suffit, papy. » retorque-t-elle. La réplique est le faible reflet des boutades qu'ils s'envoyaient une éternité auparavant. Y aurait-t-elle répondu ? S'il lui avait envoyé un quelconque message. Après tout, ça avait été autant silence radio du côté de la réalité que des télécommunications. Au début, leurs derniers échanges virtuels avaient été un placebo temporaire, devenant rapidement le douloureux rappel d’un lien rompu. Son numéro de téléphone subsistait toujours dans ses contacts,  enfoui, elle ne s’était pas résolu à le supprimer, même si la tentation s’était présentée à elle, une ou deux fois. Mais l’acte ne lui aurait pas offert la conclusion  dont elle avait besoin. Non, celle-ci n’était jamais venue.

« Pas faux » marmonne-t-elle en guise de réponse, haussant les épaules. Ça aurait fait plus longtemps. Et longtemps aurait très bien pu se transformer en toujours ou en jamais. Au moins, c’était lui qui avait fait le premier pas et non elle, une perspective irréele qui n’avait existé que dans ses rêves. Silencieusement, décroisant non intentionnellement ses bras alors que sa colère commence à s’affaiblir, Olympia l’observe tandis qu’il fait son chemin au sein de son appartement. La vérité qu’il profère lui fait détourner le regard. C’est surréaliste de l’entendre parler ainsi d’éventuelles retrouvailles. Se convaincre qu’il n’y avait fait une croix sur toute idée de réunion avait été tantôt un baume, tantôt un poison. C’était rassurant de se bercer de mensonges et de faux semblants, de ce dire que, si ça avait été facile pour lui, ce devrait l’être pour elle. Après tout, il avait été son modèle, un exemple à suivre, alors pourquoi ne pas s’en convaincre même au sein de leurs heures les plus sombres.

L’idée de retrouvailles était bien belle. Ou du moins, en fonction de l’heure ou du jour, leur apparence changeait. Il y avait pensé. Il y avait pensé. L’entendre prononcé ses mots achevait de briser les dernières illusions qu’elle avait construite autour d’elle, tels des remparts fragiles et translucides qui ne convainquaient qu’elle.  Et elle dans tout ça ? Une opportuniste se gavant de l’aura de plus expérimenté qu’elle. Voilà ce que sa culpabilité l’avait convaincu d’être. Son départ avait laissé un gouffre à forme humaine dans sa vie. Pire, c’était un trou noir qui se gavait de toutes lueurs qui s’égaraient dans son existence. Ce malaise était une récompense juste pour ses torts et rien de plus. Se fondant peu à peu dans le moment, dans cette rencontre enfin arrivée après avoir été fantasmé un nombre incalculable de fois, ignorée, repoussée, oubliée avant de se réaliser tel un souhait qu’on aurait se garder de prononcer.

« Et quel bien ça ferait ? » murmure-t-elle les yeux dans le vague. C’est en partie à ses propres pensées qu’elle répond. Que pensait-il ? Des retrouvailles ne ferait pas office de vulgaire pansement sur les vies brisées. Puis, il y avait cette crainte, celle que son visage serait un rappel constant de leur bêtise. Finalement, cette rupture soudaine avait été l’action la plus responsable dans toute cette histoire. Écouter ses sentiments et ses envies étaient désuets et une tâche proche d’impossible lorsque les conséquences apparaissaient de façon aussi vivides, étouffant toute initiative sous leurs poignes d’acier.

Il lui tend une sacré perche, une porte de sortie depuis ces limbes dans lesquelles ils se sont fourrés il y a plus de deux ans. Entre l’oubli, l’ignorance, et l’abysse de l’absence de l’autre. Olympia est tentée avant d'essayer de réfugier derrière son propre déni. Malheureusement, chaque mot prononcé est un coup difficile à éviter.

Tu me manques. Elle fait la sourde ou du moins essaie. Son corps parle pour elle. Ses bras retombent, ses membres se raidissent. Sa bouche s’entrouvre légèrement, puis se referme. Les mots sont gravés dans son esprit, mais ne peuvent sortir. Malgré tout, ils sont évidents, une révélation qui fait écho à la sienne, une vérité enfoui au plus profond de ses pensées. Toi aussi. Les dernières étincelles de sa colère s’éteignent. Il n’y a plus que de la fatigue au fond de son regard, causé par ces fables dont elle s’est bercé en lieu et place de sa propre réalité.

Plus qu’elle ne s’autoriserait à l’admettre, la jeune femme a besoin de sa présence ; fragile, c’est le reflet d’une gosse paumée, celle-là même qui trouva le salut à travers une vocation miraculeusement dénichée, et dans les mots d’un modèle, d’un mentor perdu et désormais retrouvé. Cette relation entre eux avait de multiples nuances, un dégradé de teintes ; dans le lien qui les unissait, elle avait bien plus qu’elle n’aurait cru. Et c’était sans doute ça qui les avaient mené à leur perte.

Déni et acceptation se bagarrent méchamment sous le crâne de la jeune femme. Chacun des mots qu’il prononce l’amène à lui, repousse les doutes et les craintes et tout ces petits scénarios soigneusement élaborés durant ces deux dernières années. Tandis qu’il s’approche de plus en plus, Olympia se sent acculée, prise au piège. Plus par son propre corps, c’est les paroles de Nox qui font office de chaîne. Ce « chantage » soudain la fait tiqué. Elle tremble, secoue la tête, envisageant un instant le silence ou alors un bobard pour se convaincre une dernière fois, sachant pertinent que du côté de l’homme, ce sera une autre paire de manches. Sa décision s’essouffle et ses mots prennent finalement une toute autre direction.

« Si j’y ai pensé ? » Un petit rire s’échappe du fond de sa gorge. Au départ, il y eu toutes ces petites choses qui rappelaient leur rupture brusque : un lieu familier, une chanson craché par l’autoradio de l’un et de l’autre. Non. « Non je n’y ai pas pensé  ». Elle prend une profonde inspiration avant de river son regard dans le sien. « Ou du moins je ne m’y suis pas permis d’y penser »  Elle détourne de nouveau son regard, moins assurée que lui pour lâcher les mots qui pèse sur son cœur.

« Et si je t’affirmais avoir réussi ce ne serait qu’un putain de mensonge  », crache-t-elle. Cette colère renouvelée, c’est plus contre elle-même qu’elle se dirige, que contre lui. « C’est pas faute d’avoir essayé pourtant.  » Encore et encore. Contrairement à lui, les mots sortent moins facilement. Elle voudrait lui dire qu'elle y a pensé. Trop même. Qu'occasionnellement, lorsqu'elle l'apercevait au loin, le courage de venir l'aborder la surprenait avant de venir s'éteindre aussi rapidement. Que plusieurs fois, elle débuta un message, un mail, une lettre même, sans oser la terminer. Mais, ses lèvres sont scellées et rien ne sort. Ce serait si simple pourtant, mais la vérité est bien dure, bien trop tenace, s'accrochant à elle sans vouloir se dévoiler.

Une peur soudaine lui prend les tripes. Pas question qu’il parte. Cette rencontre a un arrière goût d’immuable, comme si ce qui se déroulait entre eux aller tisser ou rompre les fils constituant la tapisserie d’un futur plus ou moins proche. S’il partait maintenant, cette visite nocturne aurait la consistance d’un songe, d’un événement irréel, fruits de désirs et de craintes cachées. Sa main agrippe le poignet de Nox.

« S’il te plaît, Nox.  » chuchote-t-elle enfin. « Ne pars pas  »
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Re: uneven odds (olympia)
Lun 23 Nov - 21:06

" uneven odds "

Papy. Et ça le froisse, et ça le touche. Trop simplement, peut-être. Puérilement, certainement. Trop sensible à ce qu'on dit de lui par rapport à ça. Le loup aime les agneaux jeunes. Trop souvent accusé - à raison, pourtant, aucune défense valable possible - de s'emmêler les pinceaux avec bien plus jeune que lui. Toujours, faut qu'y ait une dizaine d'années d'écart. Mais qu'est-ce qu'il y peut, lui ? N'a pas choisi. Comme si ça pouvait l'protéger, l'excuser. L'impression d'entendre Nora dans cette attaque mauvaise - il la prend comme telle, lui. C'est bas, comme coup. Et il ne peut pas le parer. A envie de montrer les dents, Nox. T'aurais pas répondu aussi franchement que devant moi, lui renvoie-t-il comme une balle enflammée qu'il ne faut pas garder trop longtemps entre les mains. N'a-t-il pas raison ? Aurait-elle été franche, par messages ? Aurait-elle seulement répondu, en fait ? Elle semble se parler à elle-même et Nox ne lui offre aucune réponse, questionné lui aussi sur le sujet. Est-ce que ça ferait vraiment du bien, en fait ? Et si elle était passée à autre chose, depuis l'temps ? Et sa vie n'était-elle, finalement, pas plus simple sans lui dans son sillage ? Il l'avait formée, formatée, élevée dans leurs rangs. Cela aurait dû s'arrêter là. Il avait loupé le coche. C'est à ce moment-là qu'il aurait dû s'éloigner. Ne pas attendre. Ne pas espérer. Ne pas la contaminer. Disent que tout ce qu'il touche finit par brûler. Et aujourd'hui, c'est peut-être encore bien plus vrai que ça ne pouvait l'être à l'époque. Aujourd'hui, notre animal a besoin de proies, dans un sens bien plus crucial qu'autrefois. Pas seulement des corps sur lesquels passer, pas seulement des coeurs qu'il lui fallait brûler fort d'une passion démesurée. Non, aujourd'hui, il a d'autres besoins qui sont venus se rajouter à la pile du fardeau. Aujourd'hui, il lui faut se nourrir plus salement encore, plus réellement. De cette chair qui le répugne, de ce sang dont la seule odeur réveille le monstre. Alors, quel bien cela peut-il faire s'il touche juste, s'il a raison ? Aucun. Mis à part, peut-être, celui de réconforter son ego, de se dire qu'il était pas tout seul à y rêver. Sans juger un seul instant l'effet que pourrait lui faire la réponse inverse. Sans la deviner. Il la piège contre la porte, use d'un pouvoir qu'il ne devrait pas démontrer face à elle, jouant le dur, l'assuré, quand au fond de lui l'enfant perdu au milieu des bois hurle toujours. Non, je n'y ai pas pensé. Et ça tombe. Aussi facilement que ça. Aussi cruellement. Nox fait un pas en arrière et la surprise se lit aisément dans ses yeux clairs. Il ouvre la bouche, les mots résonnent, cognent là où gît déjà son espoir. Elle essaie de s'expliquer ; il n'y entend que des mots pour le soulager. Lui faire passer la pilule plus facilement.
Mais il a retenu le principal.
Elle n'y a pas pensé.

Il ne l'écoute presque plus, se mure dans ce traumatisme nouveau. Pourtant habitué à l'échec, notre Griffin. Pas prêt pour celui-ci, visiblement. Chancèle à l'intérieur de lui. Il a fallu d'une seule réponse pour fragiliser ses certitudes. Son regard se relève, mais pas pour la regarder. Il se pose sur la porte dans son dos et la fixe, la bouche entrouverte. Il lui faut fuir. Endurer la déception et l'humiliation ailleurs, plus loin, seul, pas là devant elle. Pas qu'elle puisse saisir tout ce qui s'échappe de ses pores. Tout c'qui est étalé là, dans son incapacité à lui répondre, dans ses poings qui se sont serrés, dans sa mâchoire crispée, dans son regard fuyant. Il avale maladroitement sa salive, a l'impression de s'étrangler avec. L'impression d'avoir pris un coup terrible sur le crâne, d'être tombé dans les pommes à cet instant-là. D'avoir son esprit détaché de son corps, de pouvoir se voir depuis le dessus et de s'trouver ridicule en prime. Qu'est-ce qu'il pensait ? Pourquoi y aurait-elle pensé, pourquoi en aurait-elle seulement eu envie ? T'es pas indispensable, mon gars. Tu l'as jamais été, tu l'seras jamais pour personne. Le choc est terrible et Nox peine à s'en remettre. Oui, il faut qu'il se casse. Et vite. C'qu'il lui a promis, en plus. Dis-moi que t'as jamais pensé à me revoir et j'me barre, qu'il a dit. Il est temps de tenir ses engagements. Lui a promis la lune, et s'retrouve là comme un con à compter les étoiles. L'impression grisante de s'être mangé un mur. L'a pas écouté, tout ce qu'elle a rajouté. A fait le sourd, n'entend que la colère - contre lui-même, cette fois - qui gronde. Comment a-t-il pu être aussi stupide ?

Et sa main qui crochète son poignet lui fait tourner la tête vers elle si vivement qu'on le croirait presque violent, soudain. Ses iris glacés se braquent sur elle. Ne pars pas. Est-ce qu'elle a lu dans ses pensées ? Il est paumé, Nox. N'arrive pas à comprendre, n'a pas encore accepté l'échec, peut encore plus difficilement en saisir le pansement qu'elle semble jeter sur ses blessures. Il la fixe et soudain, elle lui semble si fragile. Et soudain, il a tellement envie de fondre sur ses lèvres. Se retient de justesse, l'animal. Sûr qu'il signerait son arrêt de mort, avec ça. Puis ces envies démesurées et irrationnelles, va falloir les calmer. J'comprends plus, Olympia. Il murmure presque, son regard joue le voleur de nouveau, s'esquivant dans le vide à côté d'elle. Et d'un seul coup, la connexion semble se refaire jusqu'à son cerveau. Et d'un seul coup, comme on le lui connait si bien cette imprévisibilité, l'explosion se fait entendre. Il libère ses poignets de ce contact qu'il a tant rêvé. Contradiction. Il recule d'un pas, hausse la voix. J'comprends plus, putain ! C'est lui, qu'il ne comprend pas, en fait. Aurait dû l'écouter, peut-être, au lieu de sombrer dans cette torpeur de défaitiste. Ne perd jamais une occasion de s'écorcher lui-même quand on lui tend une ronce, sans même chercher à savoir s'il n'y a pas une fleur rare au bout. Le regard qu'il a sur elle est mauvais. Il entend son coeur battre dans ses tempes, ça en est presque douloureux. Et il recule, de plusieurs pas, jusqu'à se cogner le mollet dans la table basse. Il l'avait piégée et s'en écarte maintenant, complètement perdu. Quelque chose le dépasse, il n'arrive pas à se reprendre. Tu veux que j'fasse quoi ? qu'il demande, d'une voix plus basse, comme si la foudre colérique était déjà passée, déjà derrière-lui, ne laissant qu'une enveloppe vide et lasse. Il contourne la table, se laisse tomber dans le divan. Il la fixe depuis ici, comme pour se retenir de se rapprocher trop près d'elle. Comme si ça pouvait être dangereux - et sûrement, que ça l'est, d'ailleurs. Viens t'asseoir, qu'il demande presque, comme une plainte. J'peux prendre quelque chose à boire ? Toutes ces émotions, ça l'a vidé. Il aurait presque envie d'aller se coucher, tant il se sent épuisé, tout d'un coup. J'aurais pas dû venir, je sais. Encore moins à une heure pareille. Pourquoi veux-tu que je reste ? qu'il ose demander, fuyant son regard. De peur de se faire tacler de nouveau, peut-être. Se met en garde, cette fois. Essaie de ne pas s'imaginer tout et n'importe quoi - surtout n'importe quoi. Mais c'est dur, pour Nox. Son esprit fermement lié à l'irrationnel, étroitement emmêlée de désirs tabous. Son genou se met à tressauter à rythme irrégulier, tandis que la nervosité s'empare de nouveau de lui. Passe une main dans ses cheveux en bataille. Regade tout - le mur, le parquet, la table, le coin du canapé. Tout, sauf elle, pour contenir l'animal qui s'est jetée sur elle juste avant.


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Re: uneven odds (olympia)
Mer 25 Nov - 20:05


Late at night, I like to think about the things that I want And what is life, and who is real ? When I drive, I love to fantasize 'bout being a ghost. I'll float through death haunting you. Ce regard d’acier qui se plante dans le sien lui fait l’effet d’une douche froide. Elle s’en veut de ces demi-vérités qui sortent de sa bouche, de ces pensées qui peinent à franchir ses lèvres. Ça serait tellement plus simple de lâcher tout ce qui pèse sur son cœur et de rassurer Nox dans son choix de venir la voir ici, en une heure si avancée de la nuit. Cette proximité est dangereuse. Sa peau contre la sienne lui semble incandescente. Ce contact la brûle, mais elle le maintient. Pas question qu’il parte. Même s’il lui faut une éternité pour enfin se débarrasser de ses regrets et de ses doutes, d’en faire le réceptacle de tout ce qui la tient éveillée la nuit, et cela depuis deux ans, qu'il en soit ainsi . S’il part, c’est terminé. Du moins, c’est sa plus grande crainte. J’comprends plus. Moi non plus, pense la jeune femme. Il dégage son poignet de son emprise et s’éloigne. La peur lui grignote les entrailles et se reflète au fond de ses yeux. Chacun de ses pas est un coup au cœur.

Il lui demande ce qu’elle souhaite. « Je ne sais pas.» l’aveu lui brûle les lèvres. Qu’il reste, qu’il la prenne dans ses bras et la rassure, que le monde les oublie et qu’ils oublient le monde. Au diable, les ragots et les commérages qui ont causé leur perte, disparue la culpabilité et les fausses convenances qui les ont séparé l’un de l’autre. Elle chasse ces fantasmes utopiques de ces pensées et hausse les épaules. Se contenter d’une réalité sans saveur est la seule réelle possibilité qui lui reste. Olympia le regarde du coin de l’œil tandis qu’il file s’enfoncer dans son canapé. Acquiesçant à sa requête, elle part farfouiller dans le petit placard du salon, sortant un verre avant d’y laisser couler un peu de whisky. Un tintement accompagne le rangement de la bouteille.

Le verre est posé sur la table et la jeune femme se laisse glisser sur le divan. La distance entre eux paraît soudainement trop faible. Elle soupire et passe une main tremblante sur son propre visage.

« Parce que si tu pars, c’est terminé » laisse-t-elle enfin glisser. Cette consolation est sans doute bien faible face aux mots plus francs qu’il s’est aventuré à lui dire. Partiras-t-il ? S’il ne trouve pas ce qu’il est sans doute venu chercher ? Est-ce vrai ? Ce moment paraît si fragile qu’elle ne peut le laisser s’échapper. Il leur a fallu deux ans pour en arriver là, qui sait combien de temps ils leur re-faudra pour croiser de nouveau la route de l’autre. « Parce que si tu pars, j’ai peur de ne plus te revoir  » Enfin un peu d’honnêteté s’instille dans ses paroles.

« Oui. Peut-être bien que tu n’aurais pas du venir.  » souffle-t-elle. « Mais tu es là, c’est tout ce qui importe. » Osant le regarder, il est difficile de ne pas faire encore une fois le constat de son air fatigué et de l’épuisement qui semble s’être emparé de ses membres. Il lui est difficile de s’emporter de nouveau contre lui. La colère qui la surprise à son arrivée a achevé de s’éteindre. « On doit en parler. » Le deuxième mot est prononcé avec insistance. L’idée de devoir est nécessaire. Il lui faut une conclusion, un mot final avant que leurs chemins ne se séparent de nouveau. Mais est-ce nécessaire ? Elle non plus ne doit pas payer de mine, mais cela fait un bon nombre d’années qu’elle a appris à dissimuler sa lassitude, bien avant leur faux-pas.

Une douce chaleur lui brûle les joues. La gêne de ses mots à venir la peine déjà. Sans compter que, la dernière fois qu’ils étaient aussi proches, leur monde a implosé. Ce dernier moment entre eux semble marquer ces retrouvailles, leur relation ternie par les interdits par lesquels ils se sont laissés emporter ce jour là. Elle lutte aussi, contre ce réflexe qui lui colle à la peau depuis un bon moment déjà, celui de taire ses propres démons en cédant à des passions éphémères. Malgré tout, elle lutte contre l'envie de se relever et se s'éloigner de lui.

« Tu m’as manqué, Nox.  » avoue-t-elle, tremblante. « Je veux que tu restes. Je veux que, le temps d’un instant, tu sois ici avec moi, sans qu’il n’y ait tout ça entre nous. » Elle n’ose pas en parler, préfère qualifier la faute de façon anonyme. La douleur de ces souvenirs passés brille au fond de ses yeux. « Que l’on blague, que l’on boive un verre, que l’on parle d’une de nos enquêtes ensemble. » Un sourire fantôme glisse de façon brève sur ses lèvres avant de s’effacer aussi rapidement.

« Mais c’est impossible. Pas vrai ? Tout crève par ici, et ce qui avait entre nous n’y a pas survécu. Ce qu’il reste, ce n’est que l’idée que tout ça a eu une quelconque importance un jour. » Le regret l’étouffe. Sa présence l’étouffe. Soudainement, ses mains s’agrippent aux épaules de Nox, le forçant à la regarder, plongeant ses yeux dans les siens. C’est une erreur, elle le sait. Le contact physique embrouille sa raison et fait vaciller sa détermination. La présence de Nox l'étourdit. Depuis son arrivée, l’un et l’autre ont bien pris gare de s’éloigner. Le geste la surprend même si c’est elle qui l’a initié.  

« Regarde-moi. Qu’est-ce que l’on fait ici, Nox ? Pourquoi tu es venu…. Réellement ? » répète-t-elle durement. Elle ne sait plus trop si la réponse de l'homme importe désormais. La confusion et la lassitude l’emportent encore une fois. « Tu es là pour plus ? Terminer ce qu’on a commencé ? Pour que quoi qu’il se passe entre nous justifient toutes toutes ces pertes que l'on a essuyé ? » Elle se met à rire, secouant la tête. Ça sonne un peu faux, forcé. C’est parce que ça l’est. « Me sert pas une autre stupidité comme quoi tu voulais voir comment j’allais. Tu veux savoir comment ? Comme toi, fatiguée, misérable, à bout, oubliée, déchue. » gronde-t-elle. Il n’y a pas de colère chez elle, juste cet amas, cette créature de toutes ces émotions ressenties.

Elle ferme les yeux un instant, tentant d’apaiser le tourbillon qui s’agite sous son crâne. La jeune femme les réouvre et serre doucement ses épaules entre ses doigts, ignorant son propre instinct, son inconfort. Malgré son malaise, malgré les envies qui murmurent au creux son oreille, ce contact l'apaise un tout petit peu. Elle s'approche un peu plus, comme si elle voulait dénicher ce sentiment, l'accentuer, le rappeler à elle même s'il est depuis longtemps éteint ou bien remplacer par autre chose. Le risque vaut-il la possibilité d'une réussite, celle de retrouver le calme qu'il suscitait autrefois en elle, en tant que modèle, que soutien ? Inconsciente, voici ce qu'elle est. Son visage se penche vers lui, ses yeux dévorant les siens, essayant de lire ses pensées et d'anticiper ses propos. C'est un échec, alors elle demande tout simplement :

« Et toi, qu’est-ce que tu veux ? »
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Re: uneven odds (olympia)
Sam 28 Nov - 14:32

" uneven odds "

Elle ne sait pas ? Alors où vont-ils, comme ça ? Si aucun des deux n'est foutu de savoir ce qu'ils veulent. C'est quand même pas compliqué. Si ? Il essaie de rester calme, mais la tension s'accumuler, comme l'eau derrière un barrage. Et il n'est pas sûr que ses fondations soient assez solides. Elle s'éloigne dans la cuisine pour accéder à sa requête. Comme s'il pouvait se permettre de lui demander à être servi, en plus. Débarque au milieu de la nuit après deux ans de fuite. Se prend la tête entre les mains pendant qu'elle n'est pas là pour le voir. Repense à ses rêves, si on peut encore les appeler ainsi. Repense aux flammes, au trou noir immense qui l'aspirait. Mais elle revient trop vite et, finalement, il est coupé dans ses songes. Là, au calme, il parait encore plus éteint, encore plus fatigué. Ses iris clairs se posent sur le verre qui apparait devant lui. Devine du whisky. Se serait contenté d'un verre d'eau, à cette heure, mais pourtant, cela lui arrache un fin sourire. Est-ce qu'elle se souvient ? De ses habitudes, de ses goûts. De ce que ça faisait de bosser avec lui. De partager un verre. Pourtant, y a comme quelque chose qui cloche. Faudrait pas qu'il essaie de tout faire redevenir comme avant, sûrement. Faudrait pas qu'il mélange tout dans sa tête comme avant. Elle s'installe à côté de lui, et lui aussi la trouve trop proche, pourtant incapable de s'éloigner.

Il lève la tête vers elle lorsqu'elle parle. Mais n'est-ce pas déjà terminé ? Est-ce que ça peut être terminé sans même avoir commencé ? Est-ce qu'on parle de leur relation professionnelle ou de celle, privée ? Nox n'sait pas vraiment. Il laisse pour réponse le seul silence, agrippant son verre pour le porter à ses lèvres. Boit une gorgée, sent le liquide chauffer dans sa bouche puis dans sa gorge et suivre sa trachée. Et ses prochains mots, qui continuent de fissurer sa raison plus qu'elle ne l'est déjà. Tourne la tête de nouveau vers elle, mais elle ne le regarde pas. Observe son visage, essaie d'en déchiffrer les émotions. Elle a peur de ne plus le revoir ? Et ça chahute près du myocarde. Nox, qui s'imagine facilement n'importe quoi, en bon comme en mal. Il hoche la tête lentement. Elle a raison. Il est de leur devoir, aujourd'hui, d'en parler. De mettre les points sur les "i". De cesser de fuir. De cesser de jouer aux enfants. Et elle se remet à parler.

Et ses mots continuent de fragiliser sa carapace déjà fendue. Sa voix tremblante, son comportement presque intimidé - ce qui, pour nox, la rend intimidante - et une multitude de détails qui lui donnent envie, soudain, de la prendre contre lui. De l'entourer de ses bras, de lui dire qu'il est là, sans même savoir ce que ces mots pourraient signifier. Pourquoi cela sonne-t-il encore comme de l'interdit ? Maintenant qu'ils occupent le même poste, quasiment, ne devraient-ils pas se sentir soulagés ? Et si leurs grades n'avaient, finalement, pas été le coeur du problème ? Et si quelque chose d'autre les retenaient ? L'image de Nora lui traverse soudainement l'esprit et il reste un instant figé. Les coups de feu résonnent dans son crâne et la frustration l'envahit. Ne peut-il pas, une seule fois, espérer une relation saine ? Est-il trop venimeux pour ne pas distiller dans tout ce qu'il touche un poison brûlant ? Et puis, finalement, il lui semble comprendre qu'elle veut tout sauf ce qui a brisé leur relation. Il ne saurait dire s'il s'en trouve soulagé ou déçu, trop partagé entre des émotions contradictoires. Il ose esquisse un sourire un peu bancal. Eh bien, on est déjà en train de boire un verre ensemble, c'est un bon début. Et à peine a-t-il fini sa phrase qu'elle vient briser le peu d'espoir qu'elle a pu instillé en lui. Son sourire se fane, comme une fleur en proie à l'hiver soudainement rude et glacial. Il ne peut répondre quoi que ce soit à ça et fixe son verre sans réagir, comme anesthésié. Mais soudain, ses mains s'agrippent à ses épaules et le force à se tourner vers elle. Et il mentirait. Il mentirait s'il disait qu'à cet instant, il n'y pense pas, c'est vrai. Qu'à cet instant, rien ne traverse son esprit de stupide et d'inconscient. Mais Nox a toujours été comme ça. Spontané et imprévisible, subissant ses propres envies sans même avoir appris à les canaliser. Pourtant cette fois, il n'a pas le temps de céder à quoi que ce soit. À peine a-t-il le temps de ressentir cette tension soudaine due à leur proximité et à son contact qu'il se raidit tout entier. Et la colère sourde pulse à ses oreilles.

C'est donc comme ça qu'elle le voit. Forcément, il aurait dû y penser. Deux ans à s'éviter comme des adolescents coupables et frileux, ça ne peut pas laisser une bonne image. Peut-être avait-elle déjà cette image de lui avant ça. Peut-être n'a-t-elle même jamais envie de quoi que ce soit de plus, s'imaginant qu'ils allaient tirer leur coup ensemble une fois et que ça irait simplement mieux après, comme de vulgaires animaux.
Mais Nox n'était pas un animal, autrefois. Ce que Nox éprouvait, alors qu'il avait lui-même décidé de céder, c'était bien plus qu'une simple pulsion sexuelle qui l'aurait poussé dans ses bras. C'était bien plus que l'envie d'être deux amants interdits, juste pour quelques minutes. C'était bien plus et bien trop pour lui, finalement. Fatigué, misérable, à bout, oublié, déchu. Voilà donc l'image qu'il renvoie à cet instant. On ne peut qu'accuser réception de ce triste jugement, sans même avoir de quoi le renier. Y a qu'à voir sa tête et son état pour savoir que c'est vrai. Pourtant, ça fait mal de l'entendre dans sa bouche à elle. Tic nerveux, il sent sa lèvre supérieure se relever légèrement sur ses dents, puis se relâcher. Plus encore que ça, finalement, il y a autre chose qui l'a piqué à vif. Touché en plein coeur, là où on croit qu'il n'y a plus rien. Rien qu'un désert glacé. Pourtant, le truc qui bat et qui s'est mis à battre plus vite quand elle l'a attrapé par les épaules, il est bien là. Même s'il a juste envie de s'enterrer dans la neige une fois de plus. Alors, comme Nox est bien plus à l'aise avec la colère qu'avec n'importe quel autre sentiment, il se plonge dedans corps et âme.

Son visage se penche vers lui et si Nox pense un instant à ce qu'il se passerait s'il venait à se rapprocher encore plus, il attrape ses bras qui le maintiennent. Penche son visage vers le sien mais l'air féroce qu'on voit briller dans ses yeux prévient très bien qu'il ne s'apprête pas à l'embrasser. Y a tellement plus facile, pour Nox. Il faut briser, encore. C'est ça que tu penses de moi ? chuchote-t-il contre son visage, se contrôlant pour une fois parfaitement bien, dosant l'envie de lui arracher un baiser brûlant avec celle, contradictoire, de la gifler. Violent, toujours. Même s'il n'a jamais touché une femme - du moins, pas avec ses mains. Violent dans ses pensées, dans ses directives, dans son comportement. Dans ses mots. Parce que la violence est plus simple à assumer, finalement. Je te dis que je suis venu voir comment tu allais parce que je m'inquiète, et toi, tu penses que je suis venu pour baiser ? Il ne peut pas s'empêcher d'être cru. Et c'est cette idée-là principalement qui l'a touché le plus. Et il se déteste d'être si facilement atteignable. Comprend peut-être tout de travers. Comme souvent. Il force ses bras à se plier, ses mains à lâcher son épaule. Il a envie de se lever mais se retient, de peur d'être trop explosif.

Il se met même à rire. Parce que ça le sidère. Il se sent déçu, blessé. Touché là où ça pouvait faire mal. Sûrement qu'elle n'a pas voulu dire ça. Sûrement qu'il ne s'inflige cette conclusion que parce qu'il le pense de lui-même. Attrape son verre avec acharnement, en boit le contenu cul sec. Comme pour se donner de la force. Tourne son regard avec précipitation vers elle. N'veut pas voir si elle est effrayée, si elle s'en veut, si elle est en colère elle aussi. N'voit rien sinon le parfait miroir de sa propre colère. Et avec hargne, il se rapproche d'elle brusquement. Détaille son visage. Tu veux savoir ce que je veux vraiment ? souffle-t-il sur son minois d'une voix vibrante. T'as l'air d'avoir du mal à le croire mais j'suis vraiment venu voir comment tu allais ! Parce que je m'inquiétais pour toi. Mais ça peut pas être vrai, pas vrai ? Il lève les yeux au ciel, un rictus hargneux lui barrant le visage. Non, Nox, il pense forcément à aller se taper la petite Olympia. C'est évident. Ils ont été interrompu v'la deux ans, alors forcément, il vient finir le boulot. Il serre les dents, sa mâchoire est douloureuse.
Et d'un seul coup, la colère le dévalise. Elle s'échappe et ne laisse de lui qu'une enveloppe vide. Il semble retomber. Son sourire féroce disparaît, la douleur nait dans ses yeux pour y retrouver sa place habituelle. Les fêlures reviennent, le doute aussi, la culpabilité sûrement. Sa déception, plus sincère que jamais, rien que d'imaginer qu'elle ait pu penser ça. Je mentirai si j'disais ne pas en avoir envie, et j'ai pas besoin de te le dire pour que tu le devines. Ce qu'il s'est passé il y a deux ans n'était ni un hasard ni un fait aléatoire. Et si le désir pouvait se barrer aussi vite, ça serait connu. Donc oui, je mentirai si j'te disais n'avoir jamais pensé à finir ce qu'on a commencé. Mais.. mais pas comme ça, pas là maintenant. Pourquoi pas ? Et ça résonne dans sa tête, et ça le perd. Il aimerait faire taire sa cervelle déplacée. L'homme enragé a laissé place à un adolescent intimidé avec une telle rapidité que c'en est troublant. Il se mord la lèvre, nerveux, pris d'une angoisse terrible ; celle d'avoir été trop loin. D'avoir déjà conclu sans avoir pu réellement commencer. J'venais.. pour te voir. Pour voir ton visage, tenter d'te faire sourire comme avant, te demander si j'pouvais faire un truc pour toi. Mais je.. pas pour.. Pas juste pour ça quoi... C'est ça que t'as toujours vu en moi, Oly ? Sa voix est vibrante, déchirante presque et il se déteste pour être si vulnérable, à cet instant. Il lui suffirait de répondre à la positive pour le faire voler en éclats. Bien sûr qu'il avait eu envie d'elle, autrefois.
Bien sûr qu'il avait toujours envie d'elle.


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Re: uneven odds (olympia)
Sam 28 Nov - 21:24


Late at night, I like to think about the things that I want And what is life, and who is real ? When I drive, I love to fantasize 'bout being a ghost. I'll float through death haunting you. Il ne parle pas si fort mais ses mots lui vrillent les tympans. Par dessus la cacophonie de ses doutes, c’est le raffut causé par les paroles de Nox qui l’emporte. Elle voudrait plaquer les mains contre ses oreilles, secouer la tête, lui hurler de partir, de s’en aller. Trop tard, les mains de son ancien partenaire se referment sur ses bras. Son visage se penche vers le sien, et il lui est difficile d’ignorer la rage qui irradie au fond de ses yeux. Elle n’ose pas lui répondre. A vrai dire, tout son corps semble paralysé. Oserait-il la frapper ? Il n’en a pas besoin, chaque phrase qui vient l’atteint avec autant de force que s’il s’était aventuré à la gifler.

Joues écarlates, souffle court, la honte de ses propres paroles lui brûle le visage tandis que le mot qui clôture sa question lui fait fait l’effet d’un coup de couteau. Ni timide, ni prude la demoiselle, loin de là, à ses yeux, le mot n’est pas tant cru que cruel. Dans la bouche de Nox, il sonne comme une accusation, cette fin potentielle brève et fugace qu’elle a mis sur le tapis une poignée de secondes auparavant. La culpabilité lui grignote le cœur. Après tout, il ne lui a fait aucune avances depuis son arrivée, montrant plus de l’inquiétude à son égard qu’une quelconque envie de se rapprocher un peu plus. La voici temporairement muette, ne lâche qu’un souffle inaudible lorsqu’il la contraint à lâcher ses épaules. Était-ce elle qui l’accusait de ce qui la travaillait et fleurissait au creux de son ventre lorsque l’image de Nox venait à elle ? La jeune femme ne sait plus trop si c’était par dépit, désir, ou désespoir qu’elle se livrait à de pareilles turpitudes.

Figée, elle n’ose lui répondre, défaite par ses méfaits et sa méfiance partagée de façon égoïste. Peut-être aurait dû elle se taire et le laisser parler et laisser sa foutue curiosité de côté. Cela avait-il réellement de l’importance ? Son monde allait-il être affecté en connaissant la raison de la venue de Nox ? Au moins, lui avait eu l’audace de venir après autant de temps. Elle se mord la langue et maudit son impulsivité. Tais-toi C’est à elle que ça s’adresse, à chaque partie de son être. A Nox aussi, même si ces mots ne sont prononcés à haute voix.

La colérique prise au piège de la colère d’un autre. Peut-être est-ce là un juste retour des choses. Qu’il se mette en colère contre elle. S’il y ne subsistait plus que de la haine, de l’animosité entre eux, cela remplacerait tout autre sentiment trop intense et incongru. Il vaudrait mieux qu’il la déteste, pense-t-elle. Ce serait fermer une porte entre eux, rompre tout lien qui subsiste et qui les étouffe mutuellement. La donzelle veut ressortir les griffes, le blesser pour qu’il la blesse en retour. Il s’inquiétait ? Et quel bien ça lui a fait ? A lui ? A elle ? Tant de moments de tranquillité de perdus.

«  Deux ans, Nox.  » lâche-t-elle soudainement. « T’avais deux ans pour venir voir comment ça allait. Merde, j’avais deux ans aussi. Tu vas pas me voir croire qu’un simple échange de banalité a motivé ta venue, en plein milieu de la nuit. Alors oui, j’ose demander. » Elle se met à rire. Mieux vaut ça que pleurer. «  J’aurais dû le faire. T’appeler au moins, savoir comment ça allait.  » murmure-t-elle en agitant doucement la tête. Il avait perdu bien plus qu’elle dans cette histoire. Après tout, ce n’était pas la faute de Nox si Olympia macérait désormais à un bureau. C’était ses propres actes qui lui avait valu cette dégradation. Ces larmes qui ne coulent pas lui brûlent les yeux. Ses mots l’atteignent.  «  J’aurais dû. T’appeler au moins, savoir comment ça allait.  » Elle hausse les épaules, serre ses bras contre son corps. « Je suis désolée. Je ne voulais pas assumer quoique ce soit.  » chuchote Olympia en baissant les yeux.

Peut-être bien qu’il est venu ici pour voir comment elle allait, qu’un événement cosmique ou mystérieux l’ait amené dans son appartement, pour une raison aussi pure et, étonnamment, pas si surprenante que ça malgré l’obstacle qui les avait séparé. Pourquoi ?  C’est plus à l’univers même que cette question est posée. Est-ce là une blague tragique, un dernier tourment venu l’achever ? Au vu du tournant pris par cette situation, cela ne serait pas si surprenant. Autrefois, il la débarrassait d’un peu du poids qui pesait sur ses épaules, son unique confident, il était le seul réceptacle de ses problèmes. Il y avait quelque chose qui les séparait du monde et peut-être était ce la raison de la genèse du lien aussi fort qui avait existé entre eux.

En entendant l’honnêteté dans la voix de Nox, la culpabilité la pique de nouveau. Ses accusations sonnent creuses désormais. Il y a eu quelque chose, il y aura toujours quelque chose entre eux. Le début de ce quelque chose – si on peut le considérer ainsi – a été si vite étouffé qu’elle ne sait réellement ce dont il s’agit. C’est facile de parler des actes, mais plus difficile d’évaluer le statut de leur relation et de ce qui s’est superposé lorsqu’ils décidèrent de jeter à l’eau deux ans auparavant. Mais, ce qui lui dit n’est pas une invitation, juste un état des choses. Comment a-t-elle pu lui dire ses choses ? Pense-t-elle, un dégoût renouvelée envers elle-même.

Moi aussi. C’est simple, facile à dire et ça ne coûte pas beaucoup. Dis-le, s’intime-t-elle, mais rien ne vient. Un malaise évident flotte dans l’air. Il faudrait qu’il sache ou qu’au moins qu’elle taise des incertitudes. Ce n’est pas attendre quelque chose en retour, mais pour compléter le tableau, apporter des éléments manquants, des indices pour que tout n’ait pas été vain. Suis-je égoïste ? Rien ne transpire et Nox se contentera d’un regard las. Mais il ne lui laisse pas assez de temps pour envisager quoique ce soit d’autre à lui dire.

De nouveau, des propos, francs, perdus, fragiles l’atteignent et ils le font plus durement que ceux prononcés avec force et hargne. Dans ces derniers, la jeune femme y trouve la réponse recherchée depuis son arrivée, aux questions concernant sa présence devant elle. C’est un sacrifice simple, un réel besoin de l’épauler comme il le faisait si naturellement autrefois, de savoir comment il allait.  Elle ne connaissant la cause même qui l’y avait motivé, mais la raison était bien là. Quelque chose rompt en elle ; sans doute un pan de cette muraille imaginaire quoique jugée impénétrable par sa propriétaire, un dernier rempart face à toute cause de vulnérabilité. La tristesse lui ronge les entrailles. Elle dissimule son visage au creux de ses mains, planque les quelques larmes incandescentes qui lui brûlent les yeux et se décident enfin à se verser.

Secouée de sanglots silencieux, ce n’est pas la colère de Nox qui l’affecte le plus, c’est la vulnérabilité des derniers mots prononcés. Le silence prend place. D’un revers de manches, les larmes sont balayées et le chagrin rangé aux regards bien que la lueur au fond de ses yeux témoignent de sa persistance.

«  Peut-être que tu n’aurais pas dû venir . Peut-être que tu es bien mieux loin de moi.  » murmure-t-elle, les yeux dans le vague. «  Tout ce que je touche pars en fumée  » C’est là l’ironie, la double malédiction de son existence. Tant de fois, le feu est parti autour d’elle, au sens propre comme figuré. Tant de chose gâchées, ça a toujours été plus prudent de s’isoler.

Après tout, elle s’y est fait une raison. Au delà de son propre sang, des garants du nom Nyström, rares sont ceux qui se sont réellement souciés d’elle. Mais, ceci n’était pas sans mérite. Cette enfance en autarcie, surplombant le courant des mortels, avec des desseins dont elle n’avait aucune connaissance ont forgé sa prison. Les barreaux ont été consolidés par ses propres craintes et cette tendance forcée à l’isolement. Elle devrait le chasser, mais au contraire, s’y accroche, égoïstement. C’est que, ses questions désormais balayées, elle se rend compte de sa nécessité de l’avoir à ses côtés.

«  Non  » répond-elle enfin. «  Je ne t’ai jamais vu comme ça. Et si j’ai douté un instant, ce n’est qu’en raison de mes propres doutes. Je mentirais si je te disais ne pas en avoir envie.  » continue-t-elle, en faisant écho à ses propres paroles. «  Mais, c’est pas ce que je pense de toi. Tu m’as toujours aidé. Je ne peux pas en douter  » termine-t-elle avec douceur.

Brusquement, Olympia cède. Son corps s’approche du sien, son visage s’approche de celui de Nox. Mais leurs lèvres ne s’effleurent pas. Ses bras se referment autour des épaules de l’homme et l’amène à elle tandis qu’elle enfouit son visage à la base de son cou. Ce n’est pas un baiser. Il n’y a pas d’arrière pensée dans ce geste. C’est un besoin, primaire, celui de signifier son affection, et de le sentir auprès d’elle, de s'accrocher à sa présence. C'est une rareté aussi, une expression pareille d'affection, elle qui veille tant à mettre de la distance avec les autres. Il y a tellement de choses dans ce geste, tant de besoins, de regrets, tant de non dit. Elle devrait le repousser, le faire fuir de sa vie, mais elle a trop besoin de lui, sans douce plus que lui d'elle. Les secondes s’égrènent. L’étreinte se veut sincère presque chaste. Ses yeux se ferment. Blottie contre Nox, sa chaleur la rassure tandis que l'odeur familière de celui-ci la replonge dans des temps plus simples.

« Merci. » lui murmure-t-elle tout simplement au creux de l'oreille.
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Re: uneven odds (olympia)
Sam 28 Nov - 23:02

" uneven odds "

Et il aurait aimé.
Oui, il aurait aimé pouvoir encore s'énerver, se battre encore, qu'elle lui rentre dedans, lui hurle dessus et que ça lui donne envie de lui gueuler dessus encore plus fort. Parce que Nox, il fonctionne comme ça. Par degrés de colère. Pour ça qu'il se trouve toujours des relations chaotiques avec des personnes de la même espèce que lui. Pourtant, ce qu'il entend dans sa voix fait naître un sentiment qu'il ne sait que trop bien repousser : la culpabilité. Il ne sait pas l'affronter, ne sait pas la gérer, ne sait pas l'accepter. La culpabilité d'avoir abandonné sa môme, la culpabilité d'avoir dévoré sa propre mère, la culpabilité d'avoir eu une relation intime avec son meilleur ami, la culpabilité de tuer encore et encore pour se nourrir, la culpabilité d'avoir osé l'embrasser si sauvagement deux ans auparavant, la culpabilité d'avoir tiré sur quelqu'un sans se l'avouer, la culpabilité d'être venu, la culpabilité de l'avoir accusé de ce qui, finalement, aurait pu être si juste. Non, c'est trop, pour Nox. Être coupable une fois, ça serait l'être pour mille autres situations. Alors Nox, il s'attend à des reproches - ça commence même bien dans ce sens-là. Mais non. Et soudain, il comprend que son inquiétude est bien fondée, que même si ses rêves sont flous et emmêlés, il y a une urgence qu'il ne peut encore bien saisir. Mais ce qui le surprend plus encore, alors que c'est lui qui a levé le ton, c'est que ça soit elle qui s'excuse. N'importe qui en serait satisfait, surtout lui et pourtant, trop contradictoire sûrement, cela le désole. Cela ne fait qu'accroître son sentiment d'infériorité, à toujours parler plus fort pour tenter de se faire plus grand. Elle laisse tomber après ses mots un silence qui le dérange. Mal à l'aise, il détourne le regard. Est-ce qu'elle va enfin s'énerver ? Lui donner ce qu'il mérite - une grande gifle et un coup de pied dans les parties, sûrement ? Lui crier de dégager de chez elle, ce qui serait légitime ?

La fatigue marbre leurs traits comme les rayures d'un zèbre, c'en est affligeant. Il lâche un soupir profond et lent, fixe son verre vide, songe qu'il aimerait bien boire encore et encore. Oublier qu'il est venu, oublier qu'il s'est énervé. Oublier qu'elle l'a vu comme ça. Si faible, si fragile, si démuni. Oublier qu'c'est sûrement pas fini, d'ailleurs. Ose pas se lever et aller chercher la bouteille de whisky. N'ose pas aller fouiller. Se voile la face quant à la raison qui lui fait garder scotchées ses fesses sur le canapé, pourtant. C'est là qu'il l'entend. Un sanglot presque inaudible. Et son coeur se fracture d'une longue cicatrice qu'il sent presque le parcourir de haut en bas. À cause de toi. Il sent sa gorge se nouer. Putain, soit plus fort, Nox ! Te laisse pas attendrir. Sinon un jour, ça te reviendra dans la figure, pas vrai ? Il serre les dents, essaie de ne pas la regarder mais son regard alerte revient forcément sur sa silhouette recroquevillée, ses mains portées à son visage, les larmes qui en percent et roulent sur ses joues. Il lève la main, hésite, l'approche d'elle, se fige de nouveau. Il aurait envie de les essuyer, ces putain de larmes. A cause de toi. Peut pas s'empêcher d'y penser, chacune d'elles lui envoyant un coup de couteau auquel il ne s'attendait pas. Avec sa réaction violente, il pensait être bien reçu, qu'elle le frappe même, lui hurle dessus. Mais pas.. mais pas ça. Là, il ne peut rien faire sinon subir. Là, tout son organisme crie à la défense et Nox est trop occupé à se morfondre intérieurement pour penser à se protéger. Elle les essuie d'un vulgaire coup de manche ; il a rangé son bras qui n'a pas osé la toucher. Il lève un regard timide et coupable vers elle et encore, ses mots le désarçonnent du cheval fou sur lequel il croyait avoir enfourché. Elle a raison, pourtant. Non, attendez. Il affiche une surprise qu'il peut mal cacher, qui traverse ses yeux clairs comme une comète. Il a entendu peut-être que je suis bien mieux loin de toi mais... n'a-t-elle pas dit le contraire ? Froncement de sourcils involontaire. C'est lui le poison dans l'histoire, non ? Il n'est pas d'accord mais n'ose pas l'interrompre.

Je mentirais si je te disais ne pas en avoir envie. Merde. Merde, merde, merde. Est-ce qu'il a loupé le coche ? Est-ce qu'il a manqué un signal ? À trop penser que ses mots étaient des accusations, il ne s'est pas imaginé un seul instant qu'ils soient... révélateurs d'une envie à elle. Et cela fait palpiter un peu son myocarde, déjà déréglé. Je mentirais si je te disais ne pas en avoir envie. Et ça résonne dans son crâne, il essaie de l'écouter mais c'est comme si y avait plus qu'ça dans la cassette et qu'il ne peut pas rembobiner. Et d'un seul coup, elle s'approche. Très près, trop près, pas assez ? Nox se tend tout entier, comme pour se retenir de tout geste qui le trahirait. Je mentirais si je te disais ne pas en avoir envie. Alors c'est là, c'est maintenant ? Il tremble de l'intérieur, Nox. Comme un gamin qui va recevoir son tout premier baiser. Je mentirais si je te disais ne pas en avoir envie. Et ça passe en boucle, non-stop. Pourtant son visage s'approche très près sans le toucher vraiment et se décale, juste pour venir se fondre dans son cou. Il tressaille. Le contact lui semble étrangement chaleureux après ce qu'il vient de se passer. Elle le prend dans ses bras, se fond dans son être et il ne sait pas, finalement, Nox, s'il est soulagé ou déçu, de nouveau. Pourtant, ses bras se referment sur son dos et il enfouit son nez dans ses cheveux. Même avant, avant leur délit, il ne pense pas l'avoir déjà vue pleurer ni même avoir avec lui ce genre d'attentions. Pourtant, ils auraient pu. À croire que la tension menaçait déjà de faire tout aller de travers.
À croire que ça va encore en être le cas, finalement.

Il se recule lentement, pour pouvoir accrocher son regard, sans vraiment s'éloigner de son visage pourtant. Leur promiscuité est presque gênante tant elle est soit trop étroite ou soit trop grande. Nox semble paumé, complètement à terre, perdu dans une autre dimension. Pas besoin de me remercie, je... j'ai rien fait, qu'il bredouille. Son parfum lui monte à la tête, la sensation d'avoir eu son minois dans le cou aussi. Il croise son regard et quelque chose disjoncte - sa raison, sûrement. Je mentirais si je te disais ne pas en avoir envie. Et d'un coup, il n'a plus tellement envie de mentir, lui non plus. Il attrape son visage d'une main et approche le sien, écrasant presque brusquement ses lèvres sur les siennes. Le contact est aussi court qu'il est brûlant, Nox se retire en quelques secondes avec un regard où se confondent surprise et culpabilité. E-Excuse-moi, je.. j'aurais pas dû. Surtout qu'il vient de lui dire qu'il n'était pas venu pour ça, non ? Mal à l'aise soudainement, il se lève brusquement, des fourmis dans les jambes. Il fait quelques pas en rond. Si j'suis venu c'est parce que j'ai rêvé de toi. Vite, il faut enchaîner, pas qu'elle s'imagine qu'il est finalement le gros pervers qu'il a tenté de renié quelques instants plus tôt. Et dedans tu.. t'étais... Et ça forme une boule dans sa gorge. Il peut pas lui dire. Il peut pas tout lui dire. Sa gorge est sèche, son regard s'évade vers la cuisine, comme pour appeler la bouteille de venir à lui. T'allais crever et.. et ça m'a poussé bêtement à.. à débarquer chez toi à une heure pareille. Il vient se rasseoir à côté d'elle, remettant à l'épreuve ce self control qui semble avoir déjà déguerpi au galop. Il cherche son regard, lutte contre son envie de la toucher. De l'attirer à lui. De fondre sur elle, comme un rapace impétueux. Je n'aurais pas dû te parler comme ça. Ni venir, sans doute. Mais.. j'en peux plus de... Sa voix se coupe. Pas habitué, Nox, à délivrer le fond de ses pensées. Pas habitué à se montrer vrai quand le mensonge est devenu un sport habituel et nécessaire à sa survie. Il n'en peut plus de quoi ? Lui même ne sait pas. En tout cas, rien ne sort de plus d'entre ses lèvres. Ses yeux fourmillent jusqu'aux siennes, il ose mordre l'intérieur de sa joue avec le seul souvenir de ce qu'il vient de franchir. De la seule règle qui déjà, autrefois, avait été bafouée. Il a chaud, il se sent mal. Porte son verre à ses lèvres comme s'il y avait eu miraculeusement du breuvage de nouveau, en attrape une seule goutte qui veut bien glisser le long jusque dans sa bouche. Le repose sur la table un peu brusquement - sa main qui tremble, légèrement. Je crois qu'il vaudrait mieux que je rentre. Pas certain de pouvoir tenir, sinon. Pas certain de pouvoir lui prouver qu'il n'est pas là pour ça, finalement. Pas certain de pouvoir s'empêcher de repenser à ça, de s'imaginer qu'ils auraient pu aller jusqu'au bout une fois, pas certain de pouvoir calmer ses ardeurs qui le trahissent coup sur coup depuis qu'il a franchi le seuil de son appartement. Sa raison lui souffle que c'est une sage décision. Mais ça se saurait, si Nox était sage, s'il l'avait même déjà été ne serait-ce qu'une seule fois. Quand au creux de ses reins brûlent un incendie qu'il a allumé tout seul. Quand sa seule envie à cet instant, c'est qu'elle le retienne, peu importe le nombre de brûlures qu'il devra compter sur son corps le lendemain.


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Re: uneven odds (olympia)
Dim 29 Nov - 13:56


Late at night, I like to think about the things that I want And what is life, and who is real ? When I drive, I love to fantasize 'bout being a ghost. I'll float through death haunting you. L’étreinte est douce, chaude. Le temps se suspend. Autour d’eux, il n’y a aucun bruit, aucun mouvement. Elle voudrait se perdre dans ce moment, mémorisant chaque sensation, chaque émotion pour le garder en mémoire, ce refuge temporaire, bien consciente que celui sera aussi rapidement parti qu’arrivé. Dans ses bras, la jeune femme se sent protégée, à l’abri de toute agression extérieure voir intérieure. Puis, il rompt le contact. Elle est déçue mais bien consciente qu’ils peuvent réquisitionnés plus de temps dans un geste aussi intime et incongru pour elle, comme pour lui certainement. Malgré ce léger éloignement, leurs visages restent proches et le regard de l’un accroche celui de l’autre. Sa gêne visible la fait doucement sourire. Tout comme le malaise d’un rapprochement si  inattendu. Si, il a fait. En venant ici, en ouvrant le dialogue, même si celui-ci a été bien mouvementé en ces débuts. En l’aidant depuis qu’ils se connaissent, en lui offrant un refuge, une main tendue et une oreille attentive dans ses plus sombres moments. Puis, il y a l’indicible, ce qui pourrait exister entre eux mais qui n’ose se dire, quelque chose de différent de toutes ces rencontres fugaces, ici fondé sur un lien préexistant.

Soudain, sa main attrape son visage et ses lèvres viennent se poser sur les siennes. C’est brève, trop court même. Il se recule, un air fautif peint sur son visage. Ce n’était pas prévu. Lui même paraît être surpris de son acte. Elle ouvre la bouche pour dire quelque chose – n’importe quoi – mais les excuses de Nox l’interrompt. Il se contentera de l’air interloqué de la jeune femme. C’est pas grave, veut-elle le rassurer. Au contraire Elle ne voit pas de malice ; il a été clair dans ses intentions et l’imprévu du baiser ne lui fait entrevoir que ces pulsions qui continuent à exister entre eux, inchangées depuis deux années.

Du bout des doigts, elle effleure ses lèvres, une sensation fantôme indiquant la présence de celles de Nox à peine quelques secondes auparavant. Que se serait-il passé s’il ne s’était interrompu ? Sa volonté n’aurait pas gagné contre la sienne, persuadée qu’elle se serait laisser emporter dans ce baiser. Restant rivée au divan, ses yeux suivent désormais Nox qui vient de se lever. Si j'suis venu c'est parce que j'ai rêvé de toi. Enfin. La cause réelle de sa vue est dévoilée et celle-ci la laisse sans voix. La suite lui confirme qu’il ne s’agit là d’une seule envie véhiculée par l’inconscient, mais la projection d’une image plus funeste causant inquiétude et crainte chez lui. Il s’est fait l’héraut d’un mystérieux message dicté par… quoi au juste ? Dès qu’il se rassoit, les mains d’Olympia se posent sur les siennes.

« Nox  » Sa voix ne tremble pas, pourtant quelque chose cloche. Elle voudrait lui expliquer tout ce qui s’est passé ces deux dernières années, les bizarreries familiales, ces étincelles qui lèchent le décor quand elle commence à s’emporter, l’ombre qui ne cesse de la suivre. Ce ne sont là que quelques des mystérieux événements qui se sont entortillés dans son existence. L’étrange rêve de Nox est la curieuse touche finale de ce tableau surréaliste. Mais après tout ce n’est peut-être qu’un rêve ? Un songe qui l’a poussé à venir ici pourtant.

« Que se passait-il exactement dans ce rêve ?  » demande-t-elle les sourcils froncés. Les pieds sur terre, habituée à ignorer les étrangetés bien que consciente de leur présence étouffante au sein de cette ville, elle espère pourtant y voir la clé de ses derniers tourments. Parfois, elle se croit seule dans ces affrontements contre ces choses qui grouillent dans les coulisses de la réalité. Pourtant, à plusieurs reprises, ce monde côtoyé depuis prés de trois décennies lui rappelle que tous ou presque sont piégés dans cette toile de inapproprié, victimes isolées pour mieux les piéger. Parce que la majorité des mortels n’osent s’aventurer à verbaliser leurs doutes, à les rendre réels par leur seule mention. Ainsi, ces fardeaux deviennent personnels et éloignent les plus proches, les plus soudés, les familles, les amants, les amis. Tout le monde est seul dans cet affrontement, un piège de l’inconscience contaminé par ces ombres du quotidien. « C’est important, Nox. Il faut que tu me le dises.  » ajoute-t-elle, les yeux vitreux, serrant doucement ses doigts. La mort est encore proche, une ombre dans son sillage. Le souvenir de cette rencontre malencontreuse brouille sa vision, un flash de ce qui aurait pu arriver si son aîné n’était pas arrivé à temps. Est-ce à ça que ferait référence ce rêve ? Ou alors est-ce que le danger continue à la guetter depuis l’obscurité ? Elle se rend compte de ses propres paroles, de la bizarrerie que ça doit sembler être, d’attacher autant d’importance à un songe. Quelques mois auparavant, elle aurait ri, hausser les épaules, balayer la pensée que des images tirées des limbes du sommeil pourrait avoir un quelconque lien avec la réalité.

J’en peux plus de… Elle relâche ses mains, consciente de la ligne fragile frôlée depuis, voir bien avant leur soudaine étreinte. De quoi ?, veut-elle demander. Le sait-il seulement ? Et elle ? Ils paraissent partager la même fatigue, causée par le petit jeu auxquels ils s’adonnent inconsciemment depuis leur faux-pas. De ne plus te voir, de me retenir, de t’éviter, de ne pas penser à toi ou de ne pas vouloir penser,  répond-elle à sa place, en pensée, songeant à toutes les fois où son absence l’a préoccupé ou dévoré de l’intérieur.  « Non, tu as bien fais, c’est juste que…  » commence-t-elle sans arriver réellement à exprimer ce qui la pousse réellement à prêter attention à un fait qui aurait dû lui paraître risible, insignifiant.

Elle se relève vivement, prête à le pourchasser si besoin. Quelques instants auparavant, il lui semblait plus sage que leurs chemins se séparent et qu’il reparte, craintive que quoique ce soit qu’ils n’auraient prévu se passe. Mais maintenant, plus que jamais après cette révélation, la jeune femme souhaite qu’il reste avec elle. Son cœur tambourine dans sa poitrine, manifestation de cette crainte., celle qu’il parte, celle que ce soit la dernière fois qu’ils se parlent réellement. Les gestes et paroles de Nox sont clairs ; il repousse la perte de contrôle et se veut sage, responsable.

Sa main agrippe la sienne. « Ne pars pas  » supplie-t-elle. Pour une fois, elle n’aimerait pas affronter la nuit seule, faire face aux cauchemars fantasques qui l’observent une fois l’obscurité tombée. Leurs doigts s’entremêlent. Les prétextes se bousculent dans sa tête.  Que peut-elle lui dire pour qu’il reste ? La vérité est une option acceptable, même si le tourment qu’elle cause la refait légèrement tremblé. « Depuis quelques temps, il y a des choses qui ne tournent pas rond.  » elle secoue la tête et rigole doucement. « J’imagine que ça a toujours été comme ça mais, ça s’est accentué et…  » Plus sérieuse, son regard se durci. « Il y a ces événements bizarres, étranges.  » Une sous-évaluation de la nature même de cet endroit.

Un simple rêve ne devrait pas l’affecter autant. Elle ne sait si c’est sa façon de la regarder ou sa détermination à venir ici contre toute raison qui l’encourage à prêter attention à ce qui revêt habituellement une apparence aussi banale. Ses paroles sont cryptiques. Comment lui expliquer ce qui la tourmente depuis si longtemps ? Sa naissance même semble avoir survenue sous le signe de l’inexplicable.  Lui dire ce qu’elle peut faire, les désastres causés par sa rage, sa haine, cette perte de contrôle qui pourrait se solder par tant de chagrin ou de pertes. Olympia se crée sa cage, cette prison pour éviter d’attirer qui que ce soit vers les abysses qui la bercent depuis son enfance. Elle lâche sa main, une peur silencieuse la faisant frissonner. Nox pourrait lui aussi être cette victime malencontreuse, au point même que son image vient s’imprimer sur ses rêves.

« Oui, ce serait mieux que tu partes  » dit-elle en tendant l’index vers la porte d’entrée, une invitation à clore cette soirée improvisée. Qu’ils en restent là tandis que cette discussion leur a offert un soupçon d’apaisement si ce n’est réellement une réponse claire. Oublier l’histoire du rêve et au moins – pendant quelques heures – oublier ces histoires de rêve, de mort, de flammes, de mères mystérieusement réapparues. « Mais... » Son bras retombe le long de son corps. Les bonnes résolutions s’effondrent en poussières. Elle secoue doucement la tête, maudissant son égoïsme, cette peur rampante, ce désir qui motivent ses prochaines paroles. « Je n’en ai pas envie. » conclut-t-elle fermement, avançant de nouveau de quelques pas vers Nox. « Au diable tout ça  » lâche-t-elle en haussant les épaules. « Adviendra ce qu’il adviendra. Certaines choses ne peuvent pas être arrêtées. » C’est pour se convaincre elle-même, qu’elle prononce ces paroles. Elle veut se raccrocher à sa présence, se convainquant que celle-ci la protégera de quoique ce soit qui pourrait advenir. Elle fait quelques pas supplémentaires dans sa direction, ouvre la bouche puis la referme. Que dire d’autre ? Le supplier qu’il la protège ? Contre quoi ? Lui dire que sa seule présence lui éviterait de trop penser à ce qui pourrait lui arriver, au dernier événement dans la longue liste de choses mauvaises qui sont survenu ces derniers temps.

Elle le regarde, ses yeux teintés par la fatigue, la crainte, la reconnaissance de cet étrange moment qu’il a provoqué en venant frapper à sa porte. En l’observant, elle se rend compte qu’il n’y a personne d’autre, personne qui aurait débarqué comme ça à la suite d’un rêve bizarre, de l’image de sa fin. Pourquoi ? Elle a enfin eu sa réponse, mais peut-être aurait-il mieux valu que celle-ci n’insiste pas dans sa quête de vérité. En le regardant enfin, réellement, alors qu’il s’apprête à partir, Olympia voit tout ce qu’elle a vu depuis qu’il est là, lors de sa révélation, lorsqu’il a effleuré son bras, lors de leur étreinte, leur baiser. « Je n’ai pas envie que tu partes » répète-t-elle en achevant de rapprocher de lui.

Brusquement, la paume de sa main vient s’enrouler autour de la nuque de Nox l’amenant à elle. Ses lèvres viennent simplement frôler les siennes sans réellement les toucher. Ce n’est plus une brûlure, mais une combustion lente, un baiser inachevé. Se stoppant dans son élan, quelques millimètres à peine les séparent. L'instant est figé, comme un moment précédant un saut dans l'inconnu. Elle se raccroche à lui, comme si c’était aussi naturel, essentiel que de respirer. Pourtant, elle étouffe, la respiration presque coupée par un rapprochement insoutenable. Figée, elle attend, profitant de ce moment, du bouillonnement qui la consume peu à peu.

« Reste avec moi. » chuchote-t-elle enfin contre ses lèvres.
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Re: uneven odds (olympia)
Lun 30 Nov - 11:02

" uneven odds "

Il se sent fébrile comme un enfant. Absolument plus maître de lui-même. Comme si ses gestes et ses mots ne lui appartenaient plus. Le contact des mains d'Olympia sur les siennes le fait tressaillir et il relève le regard vers elle. Elle ne semble pas vexée ou outrée qu'il se soit permis de lui arracher un baiser aussi court que le premier que l'on donne, adolescent. Il se raccroche au contact de ses mains sur les siennes pour ne pas perdre pied, même si celles-ci n'osent bouger ni étreindre les siennes, comme s'il était figé. Il secoue la tête doucement à sa question. Comment pourrait-il lui dire ? Après avoir travaillé à ses côtés des années, ne peut-elle pas deviner ce que ses rêves ont été ? Que l'avenir lui venait, par souffles et images une fois ses paupières closes ? Peut-être s'en est-elle déjà doutée, d'ailleurs. Elle réitère sa question, face au silence qu'il lui impose, serrant ses doigts un peu plus. Je te dirai ce qu'il s'y passait réellement. Mais là je suis trop... épuisé. Il ancre son regard dans le sien avec un soupir. Il n'est peut-être pas prêt à affronter de nouveau les images, aussi embrouillées soient-elles. Il ne comprend pas pourquoi elle semble si intéressée par son rêve, si insistante là-dessus alors qu'il aurait pensé que ça serait vu comme une plaisanterie, presque. Et lorsqu'elle recommence à parler, son attention est immédiatement captée par la nature de ses mots. Il sent sa gorge se serrer. Et la colère crisper ses doigts, toujours entre ceux d'Olympia. Il ressent de nouveau ce sentiment d'urgence, comme si elle allait mourir demain. Cette déception aussi, si on ne peut dire culpabilité, d'avoir été absente deux ans. A-t-elle été malmenée ? Aurait-il pu la protéger, ce mettre entre elle et ces évènements bizarres en guise de bouclier ? Il lui avait dit qu'il la protègerai, n'a-t-il pas failli à son rôle ? Où était-il, quand elle avait besoin de lui ? L'oxygène semble lui manquer, sa respiration s'est saccadée. Il faut que.. que tu me racontes tout. Il s'en veut, terriblement, et cela s'entend dans ses mots vibrants.

Ses yeux suivent son doigt pointé vers la porte et il sent son coeur se serrer. Ils ont raison ; il ferait mieux de partir. De rentrer, retourner se coucher - ou plutôt, s'ankyloser le cerveau pour ne plus penser, ne pas risquer de rêver de nouveau. Mais.... Son organisme entier sursaute d'espoir tandis qu'il tourne lentement la tête vers elle. Elle l'a suivi jusqu'à la porte, peut-être pour mieux le mettre dehors ? Lui proposer de revenir demain alors qu'il n'a pas envie de se retrouver chez lui, seul, en proie aux démons qui rôdent. Et il attend, suspendu à la sentence de ses mots. Elle a lâché sa main et il frissonne. Je n'ai pas envie que tu partes. Elle le répète et ça se répète par la suite dans son crâne. Fébrile, toujours. Nox se sent soumis à ses paroles, soumis à sa volonté et il déteste ça. Ne pas avoir le contrôle. Et si d'habitude cette perte de contrôle fait ressortir la colère, à cet instant, cela le laisse démuni au possible. Et elle se rapproche, encore. Chaque pas réduit la distance entre eux. Chaque pas fracasse plus encore son envie d'être raisonnable. Elle joue avec le feu et Nox se demande si elle a conscience de la puissance du brasier qui le consume. Il ne sourit pas, même alors que ses mots le soulagent d'un poids étrange. Ses iris clairs sont vrillés par l'attente, par ce désir qu'il repousse depuis qu'il est entré, depuis deux ans d'absence, depuis bien avant encore qu'il n'ose, ce fameux jour, franchir les limites. Et sa main qui glisse derrière sa nuque, les yeux de Nox qui se ferment par automatisme, sans que rien ne vienne sinon son souffle trop proche, sinon ses lèvres qu'il peut deviner frôler les siennes. Il rouvre ses paupières, trouvant son regard sans difficulté - il ne peut affronter que ça à cause de leur proximité. Et ses mots qui l'achèvent, terminant un travail commencé il y a trop longtemps. Et Nox déteste cette sensation. Celle d'être enchaîné à quelque chose, d'être soumis à son propre désir qu'il ne peut réfréner. Nox n'est pas la proie, c'est le prédateur, c'est lui qui décide, c'est lui qui achève. Pourtant à cet instant, on serait bien en peine de différencier les rôles. Ollie... chuchote-t-il en écho à ses mots à peine sont-ils sortis de sa bouche. Il pose sa main au niveau de son sternum, comme pour la freiner, comme pour l'empêcher d'approcher encore, l'empêcher de lui faire sentir ce que serait son corps contre le sien. Il a chaud et froid en même temps, en proie à une fièvre terrible qui assombri ses yeux bleus. Si je.. si je reste je ne vais pas.. pouvoir... Ses mots sont entrecoupés par les vagues d'envie qui s'écrasent contre lui comme autant de soldats menant l'assaut contre une forteresse sur le point de céder. Non, il ne va pas pouvoir. Se retenir, lui résister, ne pas en avoir envie. Pas alors qu'il a le sentiment qu'elle le cherche, qu'elle veut le faire fauter le premier, qu'elle veut le provoquer pour qu'il prenne la responsabilité de ce qu'il pourrait arriver.

Mais cette responsabilité, ne l'a-t-il pas déjà prise en venant chez elle ? Et pour cette décision, personne ne l'a forcé. Il se mord la lèvre inférieure presque jusqu'au sang. Le temps est suspendu, leur proximité le rend malade, son odeur l'enivre. Non, il ne pourra pas. Il ne peut déjà plus. Sa main qui jusque-là semblait vouloir la stopper se dévie et passe dans son dos. Il recule de quelques pas, l'attirant à lui et alors que son dos frôle la porte d'entrée, il la tourne avec fébrilité pour déposer son dos à elle contre cette porte qu'il faudrait qu'il prenne. L'écume de ses yeux est devenu océan impétueux. Le sérieux se mêle au désir, aucun sourire ne vient briser cette image de son visage figé. Et il s'appuie doucement contre elle, comme s'il n'osait pas, comme s'il en mourrait d'envie pourtant. Sa mâchoire est douloureuse à tant se contracter. Sa main libre vient encadrer son visage, offrant une caresse presque tremblante de désir sur sa joue. Il enfonce son regard dans le sien, féroce. J'ai envie de rester aussi, Ollie... murmure-t-il contre son visage. Lentement, il dépose son corps contre le sien et cela le fait frissonner, créant une brûlure insensée qu'il sent se répandre en lui comme une épidémie. Et sans réfléchir, il pose une nouvelle fois ses lèvres sur les siennes. Ses doigts glissent dans ses cheveux courts, s'y agrippant presque. L'autre main attrape sa hanche. Il sent un courant électrique glisser le long de son échine. Il ne peut cacher, dans son baiser, toute l'ardeur et toute l'envie qu'il ressent à cet instant - fruit de les avoir tenus sous scellés pendant toutes ces années. Il lui faut plusieurs minutes pour trouver un sursaut de courage pour y mettre un terme. Le souffle court, il reste un instant en apnée, peinant à affronter son regard. Ses yeux cherchent les siens, allant de l'un à l'autre dans un rythme inégal. J'ai gardé ça pour moi trop longtemps. Et.. et je ne serai pas capable de le cacher cette nuit, si je reste. C'est presque comme une menace. Comme une promesse. Celle de s'abandonner l'un à l'autre le temps de quelques heures arrachées aux nuits trop froides, aux nuits trop noires. Un instant de légèreté, sans plus penser aux rêves, aux flammes, aux corps qu'il doit attaquer, aux coups de feu lancés. Le regard un peu fou, un peu perdu, il laisse ses lèvres parcourir sa nuque. Il embrasse sa peau, enivré par un désir qu'il croyait derrière-lui, derrière-eux. Mais il se retient, encore. Par respect, quand il aurait cédé depuis bien longtemps avec une inconnue. Mais Olympia n'est de loin pas une inconnue et leur passif l'étreint trop pour qu'il puisse se laisser aller librement. À moins qu'elle le désire tout autant que lui et qu'elle le libère de ces chaines dont il s'est paré depuis deux années sinon plus. Dis-moi, demande-t-il presque comme une supplique, sa bouche remontant le long de sa gorge. Il se stoppe, enfonce son regard dans le sien. Dis-moi de partir, Ollie. Dis-moi de partir, ou... Sa voix vibrante et chaude se brise. Ou dis-moi de rester. Dis-moi que tu le veux aussi, dis-moi que tu n'en peux plus non plus. Dis-moi que tu l'acceptes, dis-moi qu'on peut s'appartenir juste pour quelques heures, dis-moi que le seul tort qu'on ait eu, deux ans avant, ait été de s'arrêter.


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Re: uneven odds (olympia)
Mar 1 Déc - 23:51


Late at night, I like to think about the things that I want And what is life, and who is real ? When I drive, I love to fantasize 'bout being a ghost. I'll float through death haunting you. Les secondes qui s’égrènent la narguent, tout comme l’impulsion de son propre acte. Elle se sent nue, fragile, portée à découvert par le contact fiévreusement initié. Les yeux de Nox se ferment, fenêtres closes sur les tourments de son âme. Elle note et analyse chaque geste tentant de lire ses intentions à travers ses mouvements. La jeune femme se torture en laissant cette fragile distance entre eux. Le geste se veut comme une invitation ; craintive d’espérer trop ou alors pas assez. Ollie Les yeux mi-clos, elle savoure malgré l’attente, l’audace – ou la folie – qui la pousse enfin à écouter ce qui gronde au creux de son ventre. Son prénom, puis la main de Nox sur elle. Non La traduction de ce geste résonne dans son crâne. C’est un refus, sage certes, mais un refus malgré tout. Le rythme de son cœur s’accélère.

La panique gonfle ses poumons. Le soulagement les vide. Il lui a suffit de relever les yeux pour enfin agripper un aperçu de ses pensées. Non La négative s’adresse au contrôle fragile qu’il exerce sur ses actes et qui rivalise certainement en faiblesse avec celui de la jeune femme. Ne pas pouvoir. Elle le défie par rapprochement ; laissant sa peau à peine frôler la sienne. N’osant réellement se jeter à l’eau, prenant la température sans se douter du brasier qui brûle entre eux. Cette douceur brute est insoutenable. Elle tranche avec la hargne de l’un et de l’autre, des marques qui teintent leurs mots et leur esprit. La retenue est palpable et admirable. Fragile aussi, fissurée par les émotions de chacun.    

La main de l’homme la guide, venant déposer son dos la porte, l’amenant en même temps vers lui. Son corps se tend, puis se relâche au contact du sien. Puis, il y a la paume, les doigts qui viennent glisser sur sa joue, ce contact qui s’intensifie et finalement ces lèvres qui se déposent sur les siennes. Elle se laisse fondre sous ces caresses, guidée par ce baiser, par la fougue révélatrice d’une éternité retenue entre eux. J’ai envie de rester Ces mots marquent le tempo de leur rapprochement et résonnent en elle.

Elle ne veut pas penser au poids de son audace, au coût de son acceptation, plus encore, du besoin qui hurle en elle. L’issue est certaine s’il reste. Il le sait. Elle le sait. Il en fait l’aveu avec fermeté et les pensées d’Olympia ne peuvent qu’y faire écho, manifestées par un petit hochement de tête. Les chaînes d’autrefois ne deviennent qu’un souvenir. Rien ne peut les retenir et même si elles subsistent encore, elles ne sont que les pâles copies de ce qu’elles furent. Abandonnée à la passion, ce qui les a un jour retenu n’est plus qu’un vague souvenir, une aberration risible sous les déchaînements qui l’anime.

La chose est certaine désormais. S’il reste, les derniers remparts de leurs volontés respectives céderont. Ils se sont rapprochés trop dangereusement, pions du jeu dans lequel ils sont engagés il y a plus de deux années de cela. La tentation est sublime, alléchante. Est-ce une faiblesse que de vouloir s’abandonner quelques heures durant ? C’est l’excuse toute trouvée que de se dire que sa présence lui fera temporairement oublié ses soucis, peut-être même l’argument qui achève de la convaincre. Parce qu’il y a bien plus que ça là dessous. Elle songe à cette présence à la fois apaisante, familière, électrisante, à ses attentions derrière les façades, à son inquiétude. Sa fatigue est indéniable ; l’épuisement va au-delà du physique. Olympia la ressent aussi. La perspective d’une fin proche, contée par les songes de Nox, lui engourdit les membres. Se délaisser de ses fardeaux en les posant sur ses épaules paraît une bien alléchante perspective. Égoïste, s’accuse-t-elle. Ses paroles rassurantes balaie l’accusation, tournant et retournant dans son esprit, balayant peu à peu ce qu’il subsiste de ses doutes.

Un soupir passe ses lèvres, frémissantes sous les caresses de sa bouche. Envoûtée. Elle s’agrippe à lui, se laisse céder à son étreinte. Dis-moi.  Sa question sonne comme une mélodie entêtante à ses oreilles. . Son corps se fige et son regard accroche une énième fois le sien. C’est si simple de basculer vers l’après ; d’enfin céder à cet appel. Dis-moi Il ne peut pas partir. Il ne doit pas partir. L’alternative est cauchemardesque ; seule, livrée à ces peurs qui rodent dans l’obscurité et la poussière de son appartement. Serait-ce donc un égoïsme farouche qui la persuade à agir ? Ou est-ce tout simplement la conclusion rêvée d’une appartenance désirée ? Il lui suffit de s’écouter, de sentir la nécessité qui bouillonne au creux de ses veines et de la chaleur qui la consume à peine sa peau effleure la sienne. La plaie de leur séparation est encore vive, pulsant à la seule idée que ce moment puisse s’arrêter. Le baiser la fait vaciller. Lèvres fiévreusement apposées sur les siennes, elle le lui rend, affamée du contact fantasmée depuis tant de temps.

« Reste » souffle-t-elle. Le mot est prononcé avec ardeur. C’est à la fois un ordre et une supplique. Le tissu de son t-shirt nerveusement trituré du bout des doigts. « Je te dirais tout » promet-elle avec ferveur. Tout Des choses les plus laides dans sa foutue vie jusqu’aux plus dangereuses. Égoïste. Elle ne devrait pas l’entraîner dans ces manigances, mais peut-être est-il déjà impliqué sans qu’elle ne le sache. C’est un serment certes, mais remis à plus tard. Comme lui, elle est épuisée, désireuse de fuir les ondes. Il a vu la fatigue dans son regard ; causée, entre autre, par l’un de ces songes qui rognent la conscience. Ce contrat est scellé par leur rapprochement tandis que les inquiétudes s’évanouissent, un des buts tant désirés dans cette perspective d’une nuit dérobée, interdite. « Mais, pour l’instant, pour cette nuit au moins, au diable tout ça. » supplie-t-elle.

La ligne qui nargue, l’infranchissable frontière, le point de non retour. Qu’est-ce si ce n’est que s’oublier temporairement au creux de ses bras. L’après flotte telle une menace silencieuse. Ses mouvements sont hésitants, saccadés. Elle ne veut pas qu’une nuit passée ensemble soit une nouvelle munition dans leur séparation inévitable. Puis, tout s’effondre ; il n’y a plus rien si ce n’est eux deux, ici, en cet instant, livrés à eux mêmes et à leurs passions.  « Je veux que tu restes, Nox. Ici. Avec moi. Que rien n’importe si ce n’est cet instant et rien d’autre. » Elle passe les bras autour de son cou et l’attire un peu plus vers elle. « Je veux que l'on reprenne les choses là où on les a laissé. Que ce ne soit que toi et moi et rien ni personne d'autre. »

L’odeur familière de Nox l’étourdit. Ses gestes miment la maladresse des premiers émois, de ceux qui redécouvrent l’autre sous un jour nouveau, au delà de la respectueuse distance qu’ils avaient autrefois mises entre leurs deux corps. C'est à elle se l'embrasser, avec tiédeur tout d'abord, avant de s'enfoncer peu à peu dans ses bras, sa bouche glissant contre la sienne, ses mains glissant sous les vêtements pour l'aller effleurer son torse nu. « Reste » répète-t-elle une dernière fois.

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Re: uneven odds (olympia)
Mer 2 Déc - 12:12

" uneven odds "

Et il l'entend, ce soupir. Qui s'échappe comme d'une prison que ses lèvres scellées forment. Ces lèvres, qu'il a eu l'audace de chercher, de consolider, de lier aux siennes. Il n'a pas conscience de ce qu'il lui demande réellement. Repousse l'idée qu'il puisse y avoir des conséquences, repousse l'effroi d'imaginer les brûlures à panser le lendemain. Ne veut pas y songer. N'en a ni le temps ni l'envie. Abandonné au supplice de l'attente. Celui de s'en remettre à elle, de lui laisser les rênes, de pouvoir choisir ce que lui ne peut plus faire, tourmenté par un désir bien plus violent. En venant, il n'avait pas cru que cela puisse tourner ainsi. Naïvement, peut-être. Elle lui rend son baiser et il en veut plus, encore plus, toujours plus. Ce qu'elle fait naître en lui dépasse de bien des façons ce qu'il est capable de gérer. Alors il attend, sans pouvoir pourtant se tenir. Jusqu'à-ce que... Reste. Et ça fait disjoncter quelque chose. Elle a l'air nerveuse, il le sent, mais ne peut se focaliser dessus. Et il hoche la tête. Il accepte d'attendre pour tout entendre, il accepte de remettre ça à plus tard, sans savoir qu'il loupe peut-être la seule occasion qu'il aura de lui tirer les vers du nez. Sans même se demander s'il aurait le courage de reparler des rêves, de la questionner de nouveau. À cet instant, plus rien ne compte. Et ses mots achèvent le peu de raison qu'il pouvait avoir, le peu de retenue qu'il s'autorisait. Il ferme les yeux à moitié, s'emplissant pleinement de cet instant. Celui où elle lui cède. Celui où elle décide, pleinement, qu'ils peuvent. Commettre l'irréparable. Franchir le point de non retour. Car quoi qu'on en dise, rien n'est jamais pareil, après. Mais après n'existe pas encore et Nox, comme un enfant se demandant si la plaque de cuisson est chaude, va encore une fois poser la main à plat dessus, acceptant la brûlure, acceptant l'adrénaline, acceptant tout ce que ça engendrera. Ses bras enroulent sa nuque et il s'appuie un peu plus contre elle, sans lâcher l'abîme de ses yeux.

Que ce ne soit que toi et moi et rien ni personne d'autre. Pourquoi l'image sauvage de Nora s'impose-t-elle, à cet instant, dans son esprit ? Il la repousse avec rage, un éclair colérique traversant l'océan qui bordent ses prunelles. Même dans un moment comme ça, elle arrive à venir le faire chier. Indicible. Et finalement, l'image s'efface au moment où Olympia pose d'elle-même ses lèvres sur les siennes. Il la laisse faire, goûtant à sa ferveur à elle. Découvrant dans ses gestes, dans ses lèvres, quelle ardeur elle a pu abriter, elle aussi, soulagé de ne pas avoir été le seul, finalement, à fantasmer sur cet instant. Lui semble déjà bien loin le moment où il se tenait dans les escaliers, hésitant comme un enfant. Ce n'est pas l'enfant paumé qu'elle cherche à présent. Ses doigts sur sa peau lui provoquent comme mille décharges électriques. Ses yeux si clairs s'obscurcissent des nuages de l'envie. Reste. Et ça termine de l'achever. De retirer la dernière corde qui le gardait encore ficelé au calme, à l'attente, à la patience. Il écrase son corps contre le sien, la piégeant contre la porte qu'il ne prendra pas. Maintenant, c'est assumé. Maintenant, c'est décidé. Lui rend un baiser fiévreux, tenant d'une main son visage comme pour le maintenir là, agrippant sa hanche de l'autre. Aucun regret d'être venu ne pourrait le stopper. Aucun sentiment d'alerte ne pourrait plus le freiner. Au diable les conséquences, au diable les limites fixées, au diable leur histoire à laquelle ils font prendre un tournant nouveau. Inachevée autrefois, Nox sait parfaitement qu'ils vont aller au bout cette nuit. Au diable les autres sirènes qui dévorent son âme dans d'autres nuits fauves, au diable les visions grisantes et effrayantes qui courent dans son crâne. Tout se met sur pause. Tout sauf l'animal en lui.

Il la saisit soudainement pour la porter, lui enroulant les jambes de chaque côté de son corps pour la soulever. Sans parvenir à détacher ses lèvres des siennes, il fait quelques pas hasardeux, dépasse la table où ils ont si souvent autrefois étalé des plans d'Exeter pour traquer les criminels. Ce soir, il n'y a aucun meurtrier sinon eux-mêmes, tuant dans l'oeuf des principes qui n'avaient plus rien de rationnels. Elle lui semble si légère face au désir lourd qui l'anime. Et dont il a besoin, irrémédiablement, de se soulager. Il passe la porte de cette chambre dans laquelle il n'est que rarement entré. Peut-être pour y passer naïvement la nuit, après de trop longues soirées d'enquête, après de trop longs moments de rire et d'alcool, quand jamais il n'y était entré pour ça. Il la dépose sur le matelas, se redressant pour la regarder dans une unique seconde de calme et d'attente à son apogée. Se mord la lèvre. Comment a-t-il pu résister, à l'époque ? Cela lui semble si impossible à cet instant, il ignore ce qui a bien pu le retenir, les retenir. Les museler à ce point-là. Il la contemple comme s'il la découvrait pour la première fois. Se rapproche, félin, attrape les pans de son haut. Ses lèvres se rapprochent des siennes de nouveau, comme un vulgaire bout de ferraille reviendrait toujours à l'aimant trop puissant. Ne les touchent pas, pourtant. Se contente de les frôler. Ne sait pas bien quelle émotion il ressent surpasser les autres ; si c'est la chaleur, l'adrénaline, l'impatience, l'envie. Je resterai autant que tu le voudras... chuchote-t-il contre sa bouche, laissant la sienne déposer un baiser brûlant dans son cou. Il mordille sa peau, tandis que ses mains se glissent sous le tissu pour venir, à son tour, effleurer ce corps qu'il n'a jamais vu. Trop souvent désiré, jamais contemplé, jamais touché. Ignore que ses mots pourraient être son épée de Damoclès. Qu'ils sonnent comme une promesse qu'il ne pourra jamais respecter. Qu'ils seront peut-être la prochaine arme dont elle se servira contre lui. Et ses mains se dégagent, cherchant à lui retirer, finalement, ce vulgaire tissu qui ne fait qu'obstacle à son but. La découvre enfin comme il n'a jamais pu la voir. Il a envie de la découvrir avec lenteur, même si l'heure est avancée, même si l'aube se rapproche plus que ce qu'il ne voudrait. Il voudrait ce moment éternel, hors du temps. La fatigue semble derrière-lui, animé d'un feu sauvage que seul le désir charnel peut ainsi provoquer. Il retire son t-shirt délavé, le laisse tomber quelque part hors du lit, s'approche encore. Son regard est dévorant. J'ai l'impression d'avoir attendu ça depuis le premier jour... Son corps lui semble brûlant alors qu'il se saisit de nouveau de ses lèvres, l'embrassant avec toute la ferveur du monde, tandis que ses mains explorent son buste lentement, apposant sur sa peau un contact frêle comme le ferait un adolescent à sa première fois. Rapproche son corps du sien, leurs torses sans plus aucune barrière pour les protéger de cette brûlure frivole que le contact provoque. Et ses lèvres dévient, retournent se loger dans sa nuque tandis que ses doigts glissent le long de son corps, dessinant la courbe de son ventre, s'arrêtant sur la boucle l'élastique de son pantalon. Jamais, pas même deux ans auparavant, non jamais Nox n'a eu autant envie d'elle qu'à cet instant. Jamais avec elle ne s'est-il retrouvé si près du gouffre avec l'envie si incroyable d'y sauter.


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Re: uneven odds (olympia)
Sam 5 Déc - 23:37


Late at night, I like to think about the things that I want And what is life, and who is real ? When I drive, I love to fantasize 'bout being a ghost. I'll float through death haunting you. Les paroles prononcées retentissent une nouvelle fois dans son esprit. Mais il n’y a pas de regrets, pour l’instant, peut-être jamais qui sait, juste de l’impatience. Elle se laisse glisser, porter par ce moment. Désormais, ce n’est plus le contact entre eux qui est insupportable, insoutenable, c’est son absence. Alors, ses doigts caressent, la paume de sa main effleure son cou, sa nuque. Reste Elle perçoit sa décision, celle de subsister à ses côtés. Hors de question qu’il parte Le corps qui fait barrage et bloque la sortie est désormais inconséquente. C’est leurs désirs qui les attachent à ce lieu et l’un à l’autre. La clarté des yeux de Nox, sa façon de la regarder, lui fait oublier de se mouvoir, la fige dans le temps et l’espace sans qu’elle n’ose rompre le charme qui s’instaure. Elle s’égare dans la beauté illusoire du moment qui précède la passion, un vague ensorcellement des sens et de la pensée qui conduisent à la faute. Il y a une tranquillité envoûtante dans cette situation, un goût de fantaisie, teintée par l’histoire qui existe entre eux. Une chaleur entêtante s’empare de ses membres. L’accalmie de l’instant précédent, de l’attente avant que leurs corps ne se joignent, est peu à peu remplacée par la sensation brûlante du rapprochement inévitable.

Elle laisse échapper un petit cri de surprise lorsqu’il la soulève si soudainement. Les bras d’Olympia encadre son cou. Leurs lèvres ne se quittent pas, les siennes légèrement déformées par un sourire d’amusement à l’idée qu’il la mène ainsi à travers son appartement. Elle enfouit son visage au creux de son cou, se serrant contre lui, sans crainte de tomber au vu de sa façon de la tenir. L’emprise qui la maintient contre lui la fragilise, tout en lui procurant un sentiment rassurant de sûreté. A peine quelques secondes plus tard, son dos vient glisser sur ses draps. Il y a quelque chose de déplacé à le voir dans sa chambre à de telles fins. C’est qu’elle doit lui être familière ; entraperçu lors d’une soirée, visitée après une nuit arrosée. Leurs intentions étaient chastes, ou du moins neutres étant donné que cette inévitable attirance remontait à bien plus loin que ce fugace baiser qui leur a tant coûté. Elle redresse la tête, cherchant son contact, s’approchant de son visage. C’est une danse lente et sérieuse qui se déroule entre eux, motivée par le retard d’un rapprochement qui a trop tardé et l’hésitation devant la faute. L’erreur est belle, alléchante. Elle fait écho à sa solitude, au vide laissé par Nox dans sa vie.

« Autant que je le voudrais ? » demande-t-elle doucement. Espoir niché au creux de sa question. La promesse la berce, une à laquelle elle veut croire, à laquelle elle souhaite se raccrocher pour justifier l’impétuosité de ses actions. Les paupières de nouveau closes, ses rêveries la portent vers la conviction d’une réunion conclue, une paix rétablie faisant office de justification. Elle n’ose songer à plus, craignant que son avidité ne mette un terme à cette nuit. Une nuit simple dans ce que chacun veut de l’autre. Ses muscles se relâchent, sa tête bascule en arrière tandis qu’elle tremble sous ces mains qui explorent lentement son corps. Il retire son haut, puis le sien, celui-ci chutant au sol, alors qu’ils se révèlent peu à peu l’un à l’autre. Ce dévoilement graduel la torture. Son torse repose contre sa poitrine.

Elle s’amuse de leur lenteur. Habituellement, créature impétueuse, se perdant avec frénésie dans ces étreintes presque anonymes, visant à s’oublier au monde. Il y a quelque chose de troublant dans cet inhabituel rapprochement, autant au niveau de l’identité de l’homme que de la familiarité teintée d’étrangeté de ses caresses. Et si habituellement elle prend les devants dans l’intimité, c’est Nox qui guide ici tandis qu’elle revêt alors un rôle peu familier.

Attendu ça depuis le premier jour Petit hochement de tête. Elle ne peut que acquiescer, adhérer à cette constatation. Peut-être n’est-ce que la séparation, les mois interminables qui nourrissent cette impression ou bien un appétit de l’interdit, fondations secrètes de leur relation. Qu’importe Elle frémit sous les lèvres qui se posent contre sa nuque, joint ses doigts à ceux qui glissent impatiemment sur les tissus.  

Ses mains viennent guider les siennes. Peu à peu, l’air s’alourdit, troublé par la chaleur ambiante. Une impression rien de plus, une superposition des choses ressenties sur le décor Une goutte de sueur glisse le long de sa tempe. Puis, cette sensation, cette foutue sensation, ce picotement à l’arrière de son crâne. Soudainement, un léger crépitement suivie l’odeur entêtante de la chair brûlée, la vue d’une brûlure fleurissant sur la chair. L’endroit de la marque ainsi apposée est symbolique ; le poignet qu’elle agrippa alors qu’il manqua de partir, s’étendant jusqu’à l’avant bras, dévorant la peau. Puis, le torse, côté cœur, ironie cocasse nourrie par les pensées qui se délitent sous son crâne. La bonne blague.

Non. Elle le repousse de toutes ses forces avant de s’écarter, de fuir vers nul part. Elle recule, jusqu’à ce que son dos tape la tête de lit. Trop effarée pour se mettre à pleurer, trop stupéfaite pour concevoir ce qui vient de se passer. Tout semblant d’explication meurt au fond de sa gorge.

Puis, sa main se tend vers Nox avant de s’arrêter net, par la folle crainte de le blesser de nouveau rien qu’en le touchant. Alors, elle replie ses jambes contre sa poitrine. Regard affolé. Elle voudrait le toucher, qu’il l’aime pour quelques instants. Impossible. La bête se rebelle, diablotin ricanant logé au creux de sa poitrine. Première fois que ça arrive. Jamais comme ça, pas maintenant. Non, non, non. Sa respiration est saccadée, la panique lui serre le cœur. La voici, la dernière blague cruelle jouée par le coup du sort. Comment expliquer son rejet ? A-t-il seulement compris l’origine de cette morsure brûlante sur sa peau ? Putain. Pourquoi maintenant ? Le dégoût lui serre la gorge. « Je suis désolée, je…j’voulais pas… » bredouille-t-elle avec panique. Ça pulse dans tout son corps, cette horreur d’elle même, ce désir grandissant, sentiments contraires s’affrontant au sein de la même enveloppe physique. Tu n’aimeras point. De quelque manière que ce soit. Les choses brûlent d’une façon ou d’une autre en sa présence, très bientôt ce n’est que de cendres qu’elle se retrouvera entourée, souveraine prédestinée d’un monde calcinée.

Le souvenir cuisant de rapprochements qu’elle s’était interdit lui revient en mémoire. Elle est damnée malgré elle, vouée à la solitude, rejetée par la nature même de ce qui cavale dans ses veines. Elle tente de se calmer, d’invoquer ces petites formules, ces paroles rassurantes qu’elle stocke dans un coin de sa tête en cas de crises. Monstre Parole maligne murmuré par des ombres sans visage. Sorcière. Portant sur un bûcher existentiel toutes bribes de relation significative. Elle voudrait lui hurler de fuir, de s'éloigner d'elle, briser tout semblant de quoique ce soit, de toute proximité. Ses poings se resserrent, sa respiration s'alourdit tandis que ses yeux se referment. Un, deux, trois. Petite comptine pour étouffer le feu, pour s'échapper à la crainte, de démêler ce méli-mélo de pensées.

Je t’en supplie Nox, ne me déteste pas


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Re: uneven odds (olympia)
Dim 6 Déc - 20:05

" this fire inside us "

Autant que je le voudrais ? Il hoche la tête sans répondre oralement pourtant. Dans son état - de fatigue, d'envie, de perdition - il pourrait fauter, lui promettre l'impossible, dessiner ce qu'il n'a jamais su donner à personne. On n'va pas se leurrer. L'a toujours tout fait foirer, Nox. Pour se protéger. Pour le moment, l'heure n'est pas aux questions, aux doutes ou aux suppositions. L'heure est à savourer l'instant présent. Carpe Diem, plus que jamais. Et la voir là, abandonnée à lui comme elle ne l'a jamais été, cela ne peut que le détourner de ce qui aurait mérité attention. Ils se sont rapprochés, les voilà torse contre poitrine et le simple contact de sa peau nue contre la sienne lui arrache des frissons brusques. Son regard s'est obscurci de désir et l'attitude timide et hésitante des premiers mots est bien loin derrière lui maintenant. Et il partage ce sentiment d'étrangeté. L'impression de l'avoir déjà touchée de cette façon alors qu'il ne l'a jamais fait. Sûrement entraînée par leur lien si intense toutes ces années - si on saute les deux dernières. Il sent ses mains rejoindre les siennes, les guider, et Nox est prêt à tout. Lui laisser les rênes s'il le faut, la laisser lui montrer, lui apprendre dans un domaine où il n'est pourtant pas novice, lui ouvrir les portes une à une, décrire de ses gestes ce qu'elle voudrait de lui. Il se plierait à tout, à cet instant-là. Sa main se verrouille sur son poignet, il esquisse un sourire en coin alors que sa bouche niche dans sa nuque. Se ferait-elle plus ferme ? Sa main le brûle tandis qu'il lui semble qu'elle glisse jusqu'à son avant bras. Veut-elle aller plus vite ? Sa main, tremblante d'impatience, titille l'élastique de son bas. Oh oui, son contact le brûle. Et il ne saisit pas tout de suite, à quel point cela le brûle.

D'un seul coup, elle le repousse violemment. Il est arraché violemment de sa nuque, de son corps qu'il voit s'enfuir loin de lui et une crainte, un peu narcissique, émerge dans le creux de son cerveau. Est-ce qu'il l'a mordue ? Il lui arrive peu de ne pas se contrôler et à cet instant, l'appétit au creux de ses reins est bien supérieure à celle qui sommeille dans son estomac. Non, il n'a pas pu fauter sur ça. Pourquoi cet air effarouché sur son visage ? Est-ce qu'il l'aurait brusquée, mal interprété ses envies ? Est-ce qu'il serait allé trop vite ? Et s'il lui avait fait mal ? C'est alors que mille questions l'assaillent que la douleur frappe son cerveau, soudainement, avec un temps de retard. Oh oui, son contact l'a brûlé. Là où il pensait être la brûlure de l'envie, de la fusion des corps. Là où pensait que la chaleur était due à l'ivresse de l'instant, que la sueur gouttant sur son front n'était que par l'effort que cela lui coûtait d'attendre. Mais son regard glisse lentement sur sa main et il esquisse un mouvement de recul, comme s'il voulait s'éloigner de sa propre main. Il ferme le poing, note avec un mélange d'étonnement et de douleur cuisante la marque rougeâtre qui court de sa main jusqu'au creux de son coude. Une autre lancée lui fait baisser les yeux sur son torse. Là, comme entourant son coeur - ce coeur maudit, ce coeur enchainé - la peau semble déjà se craqueler. Il fixe de nouveau son bras, sans parvenir à réagir, figé. Sa main se met légèrement à trembler, on ne saura pas bien dire si c'est le choc, l'incompréhension ou la douleur elle-même, qui sonne au travers de sa peau marquée au fer rouge. Paralysé, il reste comme ça, sans comprendre, sans pouvoir faire le lien, sans... sans esquisser le moindre mouvement, sa bouche tordue dans un mot muet qui ne sortira jamais de sa gorge. Elle parle mais il a du mal à l'écouter vraiment. Saisit pourtant quelques mots dans le vacarme de son crâne. Désolée... Voulais pas... L'odeur de chair calcinée lui donne la nausée et il se lève brusquement. S'éloigne du lit, son dos cognant contre le mur opposé. Et enfin, il lève les yeux vers elle.

Tu.. c'est toi ? murmure-t-il, et il ne peut cacher l'air effrayé qui s'imprime sur son visage. Parce que clairement, cela l'effraie. Nox, il n'a pas l'habitude de tout ça. Et ces derniers temps, c'est comme si toutes ces croyances reniées lui revenaient en pleine gueule. Lui qui n'a jamais - de sa vie entière - aperçu pareilles choses insensées. Voilà que Nora s'met à figer une balle en plein tir et qu'Olympia... Olympia quoi ? Le brûle ? Lui met feu ? Qu'est-ce qu'elle a fait au juste ? Esprit trop rationnel pour un monde bien trop irrationnel justement. Il note que son ton a pu être accusateur, accentué par la surprise et la douleur. Inconsciemment, il porte son autre main à son bras blessé mais la retire ; la douleur est vive, cinglante. Et celle à son torse l'est toute autant. Il sent comme son coeur pulser à travers la brûlure, douleur vicieuse qui va et vient. Nox se mord l'intérieur de la joue, sans réussir à enchaîner, à réagir. Comment t'as... Mais les mots ne viennent pas, écorchés dans sa gorge nouée. La frustration le transperce aussi. Pourquoi ne peut-il pas profiter d'un instant calme ? D'un seul moment où les démons se taisent ? Il demande pas grand chose, putain ! Une trêve, une pause ultime, quelques minutes où il aurait pu respirer, respirer vraiment. Mais non. Même ça, ça semble lui être interdit. Il fulmine, rageant intérieurement, et sans prévenir, il quitte la pièce.

Dans le salon, il lui semble que l'air est glacé. Son torse nu frémit à la caresse d'un courant d'air venu de nulle part ; peut-être seulement le fait d'avoir détaché sa peau de la sienne. Il déambule, un peu hagard, jusqu'à l'évier où il allume l'eau. La met tiède quand il la voudrait froide à en crever, mais sait qu'c'est pas bon. Comment il va expliquer une blessure de cette envergure ? Sur le torse, peut passer encore, mais pour le coup, là ça lui mange la moitié de la main et du bras. Et puis, pourquoi devrait-il s'expliquer, au juste ? Auprès de qui ? Personne. Il sent la douleur s'amenuiser au contact de l'eau, sait que c'est passager, que c'est trompeur mais peu importe à cet instant. Finalement, il attrape sans gêne un torchon suspendu au four et le trempe entièrement dans l'eau dont il réduit, un peu malgré-tout, la température. Une fois le tissu imbibé parfaitement, il coupe le robinet et retourne dans la chambre. L'air y est sec, étouffant. Il n'ose pas la regarder, fuyant son regard. Ne veut pas la traiter comme un monstre, pourtant. Parce que ça venait d'elle, n'est-ce pas ? Après ce qu'il a vu avec Nora, il ne peut qu'y croire, finalement, comprenant que bien des choses lui ont échappé pendant toute son existence. Est-ce que ça a toujours été le cas ? Est-ce que c'est récent, cette malédiction - pour lui, ça ne peut qu'en être une - comme pour lui ? N'a-t-il jamais rien vu ? Il s'assoit au bout du lit, se passant le torchon un coup sur le bras un coup sur le torse. Enfin, il trouve le courage de relever ses yeux glacés sur elle.

Il cherche ses mots pour ne pas la blesser, veille à ne pas être insultant, rabaissant. Essaie de contrôler son regard, pour ne pas qu'elle ait l'impression qu'il la voit comme une bête de cirque. Loin de là, en vérité. Excuse-moi, je... je m'y attendais pas, qu'il bredouille et c'est le moins que l'on puisse dire. Il s'étend un peu plus sur le lit, lève sa main valide, hésite. S'allonge un peu, pour faire de son torse une surface plane et pouvoir déposer le tissu détrempé dessus. Il essaie de ne pas montrer qu'il a mal. Elle a déjà l'air de s'en vouloir assez, non ? Une fois étendu en travers du lit comme s'il essayait de ramper jusqu'à elle, il amène de nouveau sa main au-dessus de son mollet mais se suspend dans l'air. Comment déclenche-t-elle ça ? Et s'il allait encore se brûler à la toucher ? Il trouve cette idée stupide. Jusque là, la touche ne l'a pas consumé sur place, sauf si on l'entend au sens figuré. Il pose alors ses doigts avec lenteur sur son mollet, le regard presque suppliant. Ollie ? Ollie, regarde-moi. Sa voix est faible, presque chuchotée. Il essaie de se rapprocher d'elle, tirant le reste de son corps à l'aide de ses coudes, remontant un peu plus haut. La voir recroquevillée ainsi lui brise le coeur. Dans mon rêve, il y avait... beaucoup de flammes. Et ces flammes s'échappaient directement de toi. Il cherche toujours son regard, racontant ce qui devait pourtant être remis à plus tard. Comme pour lui dire qu'il sait alors qu'il ignore tout, que jusqu'à dix minutes en arrière, il n'aurait jamais pu faire le lien. Ses rêves sont donc toujours prémonitoires, finalement. Il soupire doucement, dans sa barbe. Je sais pas trop comment.. comment réagir, Ollie, j'ai jamais... j'ai jamais vu ça, comme si c'était de sa faute, comme s'il s'en voulait. Sa main est remontée, lentement, de son mollet à sa cuisse, de sa cuisse à sa hanche. Sans aucune arrière pensée à cet instant-là pourtant, tentant avec maladresse de la rassurer grâce au contact quand c'est justement celui-ci qui les a éloignés. Mais je ne t'en veux pas. Sa voix vibre, on ne saurait dire si c'est d'une sincérité absolue ou d'une hésitation intimidée. Il grimace de temps en temps, subissant les assauts injustes des brûlures. Douleur lancinante suivi d'un calme temporel, et ça repart. Mais il essaie d'ignorer pour se concentrer sur elle. Est-ce que c'est... Les mots ont du mal à franchir la rempart de ses lèvres. Il se demande, Nox. Il se demande s'il peut être coupable. Parce qu'il l'est tout le temps, n'est-ce pas ? On le lui crache au visage suffisamment souvent pour qu'il en sois persuadé. Détourne le regard une seconde, cherchant encore un peu de courage, d'attention, d'appréhension aussi. Iris qui bifurquent vers elle. Main qui affermit sa prise sur sa hanche, tentant de ne pas succomber à retoucher sa peau laissée nue, si près. Pas l'moment, n'est-ce pas ? Pas envie de subir encore ça, surtout. Est-ce que c'est de ma faute ? qu'il demande d'une seule traite, tentant de garder son regard dans le sien pour capter les émotions qui y défileront, pour pouvoir savoir si elle lui ment ou non.


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Re: uneven odds (olympia)
Mer 9 Déc - 20:44


Late at night, I like to think about the things that I want And what is life, and who is real ? When I drive, I love to fantasize 'bout being a ghost. I'll float through death haunting you. Tout son corps tremble. Une tension soudaine s’est emparée de ses membres. Elle serre les poings, sent les jointures craquées sous le geste. Elle ose à peine respirer, comme si ce simple acte pouvait déchaîner à nouveau cette étrange malédiction. Il la regarde mais elle n’ose le faire en retour. Sa question et l’effroi qui se lit si facilement sur son visage la pique au cœur. Comment ne pas avoir peur d’une pareille chose ? Du feu si soudain qui a couru sur sa peau, brûlant impitoyablement la chair. C’est moi, veut-elle dire, mais toujours paralysée elle se contente de baisser les yeux.  Le bras. Le torse. Il porte ses mains à ses blessures. La jeune femme a l’impression de les sentir, brûler elle-même par sa propre faute. Comment. Nouvelle question et toujours aucune de sa part. Olympia souhaiterait le faire fuir, lui crier que ce n’est que le début, que si il reste elle le brulerait encore plus. Volontairement cette fois, pour qu’il apprenne et ne soit pris au piège involontairement tendu par son ancienne protégée.

Il se lève et part. Il y a ce mélange écœurant de soulagement, de dépit et de déception chez elle. Dans la pièce d’à côté, ses pas retentissent puis l’eau qui coule. Olympia se replie sur elle-même. Pars-t-il ? Ou commet-il l’erreur de rester ? La vue des brûlures causées flottent devant ses yeux, s’aggrave sous l’effet de son imagination. Elle n’ose se lever pour lui courir après, voir s’il s’en va réellement. Bien sur, qu’il part. Pourquoi penserait-elle le contraire ? Après le feu, il a vu la lumière, raisonnable de la laisser ici et ne pas s’exposer de nouveau à cette fichue malédiction. La tristesse l’étouffe sans pour autant laisser les larmes couler.

Finalement, il revient. Un peu d’espoir brille au fond des yeux de la jeune femme. C’est égoïste,  elle le sait mais ne peut s’empêcher de ressentir un certain soulagement en s’apercevant de sa décision, celle de rester. Elle ne bouge pas pour autant. Il s’assoit au bord du lit et Olympia a le réflexe de tenter de s’écarter, son dos s’écrasant un peu plus contre le cadre du lit.

Finalement, son regard se pose sur lui, mais le traverse. Elle le regarde sans vraiment oser le regarder. Il cherche quoi lui dire, elle le voit clairement. Il a y a quelque chose de touchant dans ses façons, elle ne sait réellement ce qui va suivre mais sait que, s’il voulait l’accuser ou la rejeter, il l’aurait déjà fait quelques minutes auparavant. Mais, c’est pire que ça, il s’excuse. Mais ce n’est sa faute, bien au contraire. C’est la sienne, celle à Olympia, celle à la gosse qui brûle tout ce qui l’entoure. Fille du feu, fille maudite « Ne t’excuse pas » dit-elle. Ça sonne un peu comme une accusation, une reproche, même si elle ne voulait que ça résonne de cette façon. Elle perçoit sa douleur tandis qu’il essaie d’apaiser sa brûlure. Une grimace tord ses lèvres, s’il ne veut pas montrer sa souffrance, c’est elle qui le fait pour lui. De façon inattendue, ses doigts se posent sur son mollet.
Elle se raidit à son contact, détournant violemment la tête par crainte que le seul fait de regarder dans sa direction puisse de nouveau le blesser.

Ollie ? Ollie, regarde-moi.

Elle ne peut s’empêcher d’obéir, le regardant avec crainte de ce qui pourrait de nouveau se passer. Par réflexe, Olympia se détend finalement à son contact. Elle fronce les sourcils, tentant de faire sens de ses paroles. Aucun mot ne quitte sa bouche. Que dire en une pareille situation, alors que le rêve très probablement prémonitoire de Nox confirme une destinée maudite et promise aux flammes. Il n’y a donc pas d’échappatoire, se lamente-t-elle. Elle réalise que lui même doit être marquer par une chose d’inexplicable, après tout il paraît si peu probable désormais que cette vision soit une pure coïncidence. Elle secoue la tête. « Je… je ne sais pas non plus quoi dire » La scène est surréaliste, irréel – Nox, qu’elle n’a pas vu depuis prés de deux ans, brûlé par elle, messager mystérieux d’un message du destin porté par ses rêves.

La douceur dont il fait preuve lui serre le cœur. Elle sent sa main sur sa jambe, mais n’ose retourner son contact. Mais je ne t'en veux pas. Une larme coule et vient s’échouer sur les draps. « Je suis désolée, Nox » chuchote-t-elle de nouveau. « Je voulais pas. Je…. Je n’arrive à contrôler ça » Elle resserre ses bras autour d’elle. Sa main posé contre elle est rassurant, mais elle n’ose en profiter, par peur que ce qui s’est réveillé si brutalement se ravive et le blesse, plus gravement cette fois. Puis, il s’accuse et elle ne peut s’empêcher de redresser vivement la tête pour le regarder. Enfin.

« Non, bien sur que non » s’empresse-t-elle de répondre. La gêne se reflète au fond de ses yeux. Comment lui expliquer qu’elle n’est pas habituer à ça ? A autre chose que des moments volés avec des hommes ou des femmes à peine connus ? Que ce feu qui grignote sa peau est un réflexe, une réponse à cette crainte d’autre chose que de superficiels rapprochements. Nox, c’est l’anomalie. Il y a trop d’histoires entre eux, trop de passé qui phagocyte l’instant présent. Mais, ce qu’il y a réellement, c’est cette tension constante au fond de son crâne, l’affreux secret de son anormalité qui la pousse à ne pas s’arrêter, à ne pas prendre du temps à chaque obstacle pour ne pas brûler ou se brûler. « C’est moi, Nox. Seulement moi. Tout ce s’approche et reste brûle. C’est comme ça. » La réalité est dure, violente. « Parfois. Puis, d’autre fois, c’est juste le secret lui même.  » murmure-t-elle.  « Ce truc est toujours là. Je n'arrive pas à le contrôler. »Surprise par la réalité des choses, tout simplement. Une première fois à tout, une première fois à autre chose. Ses doigts s’approchent, suspendus à quelques centimètres de lui, de la première brûlure, celle au bras, puis celle au niveau du cœur, puis vont jusqu’à son visage.  

Alors, la jeune femme se jette à l’eau. Sa main se lève, vient se poser sur la joue de Nox. La peur lui serre doucement le ventre tandis que ses yeux se ferment et que ses lèvres viennent de nouveau se déposer sur les siennes. Quelques secondes s’écoulent. Rien. Elle ouvre un œil, puis l’autre. Aucune brûlure. La vérité l’aurait-elle temporairement libérer de ce fardeau ? Serait-là la clé insoupçonnée de ce fardeau ? La tension s’efface peu à peu, comme si le feu n’était qu’un avertissement au lieu du début d’un épouvantable brasier. La réalisation la frappe. Il est resté. Elle rompt le contact et s’écarte de nouveau, sans pourtant détourner le regard cette fois.

« Pourquoi n’es-tu pas parti ? » souffle-t-elle doucement, un léger sourire sur les lèvres. Ce n’est pas une accusation. Au contraire. Elle est interloquée, surprise. Ça aurait plus simple, plus raisonnable que de s’exposer à de nouvelles brûlures.
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Re: uneven odds (olympia)
Dim 13 Déc - 16:18

" this fire inside us "

Ne t'excuse pas. Il grimace sans répondre. Il va tâcher ne plus s'excuser, avec toujours pourtant la grinçante impression qu'il y est pour quelque chose, visiblement à tort. Ou essaie-t-elle de le préserver d'une quelconque culpabilité ? Son ton comme une reproche l'empêche pourtant, sur le moment, de la contredire. S'il la sent d'abord se tendre quand il pose sa main sur son mollet, progressivement, il lui semble qu'elle se détende. Alors qu'elle insiste sur le fait qu'elle est désolée, il note une larme qui roule sur sa joue. Son coeur se serre. L'aurait jamais dû venir, Nox. S'il avait pas débarqué chez elle, elle l'aurait pas brûlé, elle s'rait pas en train de chialer pour ça. À cause de lui. Toujours à cause de toi, gamin. Il serre les dents. Il ne rajoute rien, ne pouvant s'empêcher de lui demander malgré tout si c'est à cause de lui. Et enfin, elle le regarde, vraiment pour cette fois. Il essaie de capter dans son regard des indices, mais n'y voit que la surprise et le dégoût - d'elle-même ? de lui ? Il ne parvient pas à trancher. Son esprit bien trop sujet à des divergences sur ce qu'il pense de sa propre personne, on ne peut pas vraiment dire qu'il soit rassuré par ses mots. Même s'il décide de la croire. Ca.. ça fait longtemps ? Enfin, c'est depuis toujours ? Qu'il demande, reprenant un peu les mots de Nora. Est-ce qu'elle née comme ça ? Ou est-ce que c'est venu plus tard, comme lui ? Il déglutit, la gorge serrée. Soudain, il a envie de lui avouer. D'lui dire qu'il est pire encore, qu'il ne met pas le feu aux gens, lui, qu'il les dévore. Mais quelque chose le retient. Le secret, sûrement. La peur, assurément. Cette peur ancrée en lui comme celle du loup face aux hommes ; un effroi d'être capturé, abattu, comme un vulgaire animal, comme une anomalie de la nature. Parce que c'est ce qu'il est, depuis deux ans. Alors, il garde le silence. Il s'est rapproché, il voit sa main dans l'air, hésitante.

Il ne cherche pas à la brusquer ou à imposer un contact qui lui manque. L'envie est toujours là, mais la douleur le retient. La crainte que ça recommence, aussi. Malgré qu'il n'éprouve aucune rancoeur à son égard, on ne peut pas dire qu'il ne craigne pas d'être brûlé encore une fois. Rien de très agréable, faut avouer. Il ferme les yeux à moitié quand ses doigts effleurent son visage, retenant son souffle. Surveillant sa peau, l'odeur dans la pièce, comme prêt à sentir de nouveau cette odeur de chair brûlée, à ressentir forte douleur. Les brûlures le rappellent à l'ordre et il grimace, replaçant sur son torse le linge humide. Puis, elle semble oser. Sans qu'il ne s'y attende vraiment, elle vient lui couper l'herbe sous le pied et dépose ses lèvres sur les siennes. Il se laisse faire, abandonné, comme s'il ne contrôlait plus son propre corps. En suspend, il attend. Le moment où ça va brûler de nouveau. Cela dure bien trop peu de temps à son goût et il se racle la gorge une fois qu'elle se recule de nouveau, s'arrachant à son contact. Sa main sur son mollet est progressivement remontée à sa cuisse, sans qu'il ne semble y avoir de sous-entendus pourtant. La tension charnelle s'est un peu effacée, remplacée par la douleur piquante. Par l'appréhension, aussi. Il se place mieux, adossé à la tête de lit pour être dans une position plus confortable. Il étend ses jambes contre celles d'Olympia, ses yeux glissant inévitablement sur son corps, remontant à son buste dénudé. La frustration prend une grande place dans ses émotions à cet instant-là. Sa question lui fait relever la tête vers elle et il la fixe un moment sans répondre, cherchant ses mots. Finalement, il passe une main dans ses cheveux emmêlés, lâchant un soupir, détournant le regard. J'ai mis deux ans à venir... si j'étais parti ça... Il ne finit par sa phrase. La suite est logique, déjà sue. ... aurait été pour toujours. Presque timidement, il glisse son bras sous la base de sa nuque, avant de l'attirer doucement vers lui, toujours saisi par l'appréhension. Il la ramène contre son torse, posant son menton sur le sommet de son crâne. Son bras s'enroule autour de son épaule. Comme autrefois, quand il pouvait leur arriver d'avoir quelques gestes affectueux sans idées derrière la tête - quoi que, Nox croit bien en avoir toujours eu. Il soupire de nouveau et se permet un léger rire, emplissant la pièce. Il replace le torchon, cette fois sur son bras, alternant entre les deux blessures. Décidément. On n'y arrivera jamais, qu'il commente en riant plus franchement, comme si la tension s'évacuait, la nervosité aussi. Sait pas bien s'il peut se permettre de rire de ça maintenant ou si c'est trop tôt. Il souffle un air chaud dans ses cheveux noir comme l'ébène. Est-ce que c'est déplacé de ma part si je te demande de passer la nuit ici ? Il incline la tête pour essayer de capter un peu son regard, de biais. Parce qu'il doit être genre quatre heures du matin ? J'ai pas le courage de rentrer chez moi maintenant. Trouve une excuse un peu bête. N'a pas envie de partir, simplement. N'a pas envie de rentrer. N'a pas envie d'être seul dans son appartement miteux, trop étroit bien que trop grand pour lui tout seul, pourtant.

Il laisse le silence retomber lentement, le calme semble aussi reprendre possession des lieux. Sa peau tressaille de temps en temps, quand la douleur réveille sa peau endolorie. Ses yeux clairs restent grands ouverts, sans savoir si ce sont les questions qui fourmillent dans son crâne qui le font rester ainsi éveillé. Il ne se voit pas s'endormir de si tôt, finalement. Tu veux... me raconter tout ce que j'ai pu louper ? Il attrape doucement son visage, pour le tourner vers lui. Son coeur loupe un battement, saisi entre l'envie et l'angoisse. Il se penche doucement, frôle ses lèvres des siennes en priant fort, très fort. Il l'embrasse à demi-mesures, sans trop oser, sans vouloir réveiller l'incendie monstrueux qu'elle a fait naître juste avant - dans tous les sens du terme. Il y met fin lentement, sans vraiment savoir à quoi il joue, sans savoir à quoi ça rime qu'il soit là, comme un gentil petit mari quand on sait tous qu'il n'tiendra pas ce rôle avec brio. Attendri, attentionné, quand on l'sait tous égoïste. Calme quand on l'connait tous invivable, ingérable, impulsif. Le doute le prend. Ne devrait-il pas partir, vraiment ? Ou un autre jour, si tu préfères... Si ça te fait trop. N'veut pas la brusquer et putain, il n'a pas envie de partir. L'aurait l'impression de l'abandonner. Encore. Repose sa tête contre la sienne en attendant sa réponse, songeur, distrait. Presque absent. Quelle belle image ils renvoient, là.
Si on oublie son bras et son torse brûlés à vif.
Si on oublie la bête nichée au creux du flic.
Si on oublie tout ce qui les lie, finalement, de si tordu.


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Re: uneven odds (olympia)
Dim 3 Jan - 20:05


Late at night, I like to think about the things that I want And what is life, and who is real ? When I drive, I love to fantasize 'bout being a ghost. I'll float through death haunting you. C'est fini, mais pourtant elle n'ose toujours pas le toucher, ses bras sont légèrement détendus mais toujours ramenés contre son corps. Un soupir passe ses lèvres. C'est presque trop facile. Pourquoi est-il si doux, si ouvert ? Deux ans qu'elle se contente de sa solitude, et la présence de Nox la tourmente encore plus de celle-ci. En bien plus qu'en mal. Il cherche à comprendre ; c'est si étrange d'en parler comme ça, avec quiconque et surtout avec lui.

« Depuis toujours ou presque. » répond-t-elle doucement. Les rares moments d'innocences avant la découverte de son don semblent flous, presque fantaisie plus que réalité. Après tout, celui-ci n'était que tapi au fond d'elle-même, grondant en attendant son heure. Il y avait eu le déni des premières flammes, jusqu'à l'acceptation douloureuse de son statut. Monstre. Démon. Alors, elle avait préféré l'ignorance et le rejet brutal de sa faculté, repoussant au fond de son esprit les pertes de contrôle soudaines. Difficile sachant que sa dernière victime se trouve à quelques centimètres d'elle. C'est bizarre de se dire que juste avant ça, ils se trouvaient si proches, prêts à céder à l'inévitable tension à la croissance, si lente et douloureuse, s'accrochant aux mois et aux années depuis leur rencontre.

« Deux ans à venir. » répète-t-elle. C'est étrange de l'entendre ainsi prononcé. Pas faute d'y avoir souvent pensé pourtant. Une éternité ou presque. Un instant sans en être un. Le temps se déforme et se joue d'eux. Parce que sans qu'ils en parlent réellement, il y a ces blessures, ces douleurs, tous ces affres de l'existence si facilement contenu dans une poignée de grains de sable, quelques mois à peine à quelques années. Si fragiles.

Elle se laisse faire lorsqu'il les rapprochent, la déposant délicatement contre lui. Son corps se détend peu à peu, la crainte la quittant peu à peu, cette assurance nouvelle la laissant se blottir contre Nox. Du bout des doigts, elle ajuste le torchon humide qui repose sur ton bras. « Désolée. » murmure-t-elle. Des excuses qui ne suffiront jamais assez. Le rire qui résonne dans la pièce achève malgré tout de la détendre. « Non, non. Bien sur. » s'empresse-t-elle de répondre. Ce n'est pas déplacé, surtout pas après tout ce qui vient de se passer. Elle accroche son regard qui s'adoucit à son contact.  « Tu peux rester. Je préfère que tu sois là. » Pas envie d'être seule. Pas envie de le voir partir aussi. Parce que malgré tout, le fait qu'il soit ici, à ses côtés, les yeux désormais ouverts face à l'étonnante affliction possédée, la conforte dans son choix de le retenir peu de temps après son arrivée.

Aussi vite tue, le silence reprend ses droits. Elle savoure ce moment de calme et cette présence si rassurante à ses côtés, effleure délicatement l'épiderme sans vraiment s'en rendre compte. Tu veux... me raconter tout ce que j'ai pu louper ? Elle ne peut que relever le visage, guidée par les doigts de Nox qui le relève vers lui. La question. Puis un timide baiser qui joint de nouveau leurs lèvres. Douceur teintée de retenue, une prudence nécessaire après tout. Olympia le lui rend, le prolongeant de quelques secondes, un nouvel instant dérobé, au contact, il y a cette crainte qui quitte peu à peu son ventre.

« Vraiment ? » demande-t-elle. Y a cette méfiance réflexe qui marque chacun de ces mots, cette crainte de partager et d'enfin oser mentionner à voix haute les étranges péripéties qui battent sans pitié son existence depuis deux ans. Depuis plus que deux ans à vrai dire. Cette dernière année fut la conjonction voulue ou non des curiosités bien propre à sa personne ; l'appel du sang sans doute, l'inévitable trajet familial, fichus aimants à emmerdes ces Nyström. Bien sur que lui veut savoir, écouter, il n'est pas comme eux après tout ; mais ne serait-ce pas égoïste de le traîner avec elle vers les ombres ? Ou plutôt au creux du bûcher sacrifiel dont elle est l'étincelle désastreuse. Elle veut y croire à cette perfection qu’il dégage en cet instant. Réalité ou rêve, peu importe. Une partie d’elle veut mettre les révélations à demain ; parce qu’il sera encore là, parce que sa demande résonne comme une promesse. Plus tard, suffirait-il de lui dire. Parce qu’au moins, cela signifierait quelque chose, la continuation inévitable de quelque chose de plus grand, plus long.

Vraiment ? Veut-il vraiment entendre tout ça ? Elle se serre doucement contre lui, continue à se raccrocher à cette présence rassurante. Les dernières bribes d'effroi se dissipent dans les ombres, ne laissant place qu'à une chaleur douce, sourde, loin des impitoyables braises qu'elle se coltine depuis sa naissance. Malgré tout, la question de Nox est laissé en suspens. Elle ne sait pas vraiment quoi lui répondre, dans quelle mesure partagés tout ce qui la pèse. C'est beaucoup, bien trop pour quiconque ces marques et ses blessures. Et aussi beau que cela puisse paraître, celles-ci ne sont pas à partager. Le doute est là ; lui même doit avoir ses propres fardeaux à porter, de quel droit pourrait-elle lui imposer les siens ? Egoïste.

« Y a eu beaucoup de confusion avant tout. » Un mot parfait, le signe sous lequel sa vie se déroule depuis sa conception. « De sales habitudes - boisson, mauvaise compagnie. » Nouvelle inspiration. « Et surtout, les petits secrets découverts par rapport au reste de la famille. » Elle grimace malgré elle. En voici un sujet qu'elle n'a que briévement abordé avec Nox. Qu'y a-t-il à dire après tout ? Les Nyström sont une sorte d'énigme local, une histoire à raconter criblée de zones d'ombres. Elle-même, qui en est membre, a un aperçu aussi clair qu'un outsider. « Bref beaucoup de choses. Trop de choses. Mais, je te dirais tout. » C'est maigre, mais chacun de ses mots lui coûte. Car, en réalité, elle extirpe chacun d'entre eux du brouillard dans lequel elle flotte depuis plusieurs décennies. Ne pas en parler, à quiconque. Parce que parler de tout ça, ça rend les choses bien trop réelles après tout.

« Et toi ? » Semi-détournement, semi-inquisition. Elle ne lui a pas donné grand chose, mais ne peut s'empêcher de la réciprocité. « On est pas obligé d'en parler aussi.  » Elle lui offre quand même une porte de sortie. Parce qu'elle sait que ce n'est pas facile de se livrer si facilement, de se mettre à nu d'une autre façon.« Si tu préfères. » Elle ne sait pas trop ce qu'elle attend. Ce qui lui importe finalement, c'est sa présence, son corps contre le sien et l'étrange calme qui règne entre eux.

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Re: uneven odds (olympia)
Jeu 7 Jan - 11:25

" this fire inside us "

Sûrement que tout aurait été différent s'il avait vu ces étrangetés deux ans auparavant. Quand il ne croyait encore en rien, malgré qu'il ait baigné au milieu des contes d'Enoch, avec ces créatures surnaturelles qu'il fallait chasser. Mais aujourd'hui, tout a changé. Il a été témoin de trop de choses. Et en premier lieu, de cette bête qui a élu domicile au creux de son cerveau, de ses veines, de son estomac, de ses reins. Ce monstre, qu'il est devenu. Alors, à côté, comment ne pas croire à ce qu'il a vu avec elle quelques minutes avant ? D'où son calme et sa curiosité, peut-être. Auparavant, cela se serait sûrement traduit par un refus catégorique de la situation. Et assurément, qu'il aurait pris la fuite. Mais aujourd'hui, c'est différent. Il hoche lentement la tête. Comme Nora, qu'il pense silencieusement. À croire que c'est quelque chose qu'elles portent en elle depuis toujours, depuis la naissance, depuis bien avant ça même peut-être. Contrairement à lui, qui y a été confronté soudainement, sans pouvoir apprendre, sans pouvoir accepter. Elle répète l'absence, immense, douloureuse et il garde le silence. Il choisit de l'attirer à lui, lentement et avec précaution. Elle se laisse faire, malgré qu'il puisse aisément sentir la tension qui tend ses muscles au vue de leur proximité. Elle replace d'elle-même le torchon et il sent son sourire s'agrandir un peu. Ne t'excuse plus. D'accord ? Il tourne la tête pour capter son regard, un éclat malicieux traversant ses yeux. Suffisait de me dire, si tu n'avais pas envie de moi, qu'il plaisante avec entrain mais maladroitement. Peut-être est-ce trop tôt pour en rire, mais Nox n'a jamais été doué pour la bienséance. Il se tait l'instant d'après, conscient d'aller peut-être trop loin. Rien que d'y penser, le feu brûle de nouveau au creux de ses reins. Comme un enfant qui n'apprend pas qu'la plaque de cuisson est chaude et qui a déjà l'envie viscérale de reposer la main dessus. Mais merde, ils y étaient si proches. Deux ans qu'il se refuse à penser à ça, à son corps contre le sien, et là... là, il avait été si près du but. Bon. Il lui faut arrêter d'y penser, ça fait déjà crisper ses bras autour d'elle. D'accord, qu'il répond doucement en embrassant le sommet de sa tête. Si tu insistes, je reste. Nouvelle plaisanterie sans rire pourtant, comme si ça pouvait le consoler qu'elle le veuille, qu'elle le lui demande presque. Comme si ça n'était pas seulement de sa faute.

Mais il cède malgré-lui de nouveau, embrassant ses lèvres avec une retenue d'adolescent - une hésitation bien plus grave, pourtant, que les premiers émois. Celle de la crainte de la punition, celle de la crainte d'un nouveau châtiment. Il la sent prolonger l'échange de leurs lèvres et il lui faut beaucoup - beaucoup - de volonté pour ne pas s'emballer de nouveau. Vraiment ?, qu'elle demande, comme si c'était incroyable qu'il puisse s'y intéresser. Il la fixe longuement en hochant la tête avec lenteur, attendant en silence. Il perçoit dans ses yeux les hésitations, les craintes. Est-ce si terrible que ça ? A-t-elle peur qu'il le juge ? Pire, le ferait-il, involontairement ? La distance n'a-t-elle pas été trop grande, trop longue, pour pouvoir affirmer le contraire avec assurance ? Il décroche son regard du sien lorsqu'elle se blottit plus contre son torse, resserrant l'étreinte de ses bras autour de son corps qui lui semble, à cet instant, si fragile, si petit. Le silence s'étire, tant et si bien qu'il pense n'avoir aucune réponse, se complaisant dans ce moment suspendu dans le temps où rien n'existe sinon leurs présences enfin retrouvées, enfin pardonnées ? Mais sa voix s'élève de nouveau et si Nox garde d'abord un silence respectueux, il ne peut s'empêcher de gronder en répétant Mauvaise compagnie ? de façon un peu trop colérique. Cède trop à ses émotions, Nox, n'a jamais su les contenir, les contrôler. S'imagine aisément qu'on ait pu profiter d'elle, abuser d'elle ? À cette simple idée, ses poings se serrent et il met plusieurs secondes à s'en rendre compte et à libérer la tension dans ses bras pour ne pas la serrer trop fort, comme elle s'y trouve toujours. N'sait pas si c'est une espèce de jalousie illégitime ou un instinct de protection bien trop élevé qui lui fait ressentir tout ça. S'sent prêt, à cet instant, à briser les dents d'tous ceux qui lui ont causé du tort. L'a pas beaucoup de qualités, Noximilian, faut bien l'avouer. Mais on ne touche pas aux siens. C'est comme ça. Il déporte son attention sur la suite de ses révélations, même s'il les trouve trop imprécises et qu'il n'y comprend, finalement, pas plus de choses. Il est vrai qu'il ne connait rien de sa famille, de sa vie personnelle, réellement. Leur relation était limitée à leur entente professionnelle et la seule chose un peu intime qu'ils ont partagé avant ces deux années d'absence, c'est bien et seulement cette tension devenue obsession pour lui.

Les révélations, maigres mais qui lui ont semblé tout aussi coûteuses, s'achèvent et il garde le silence un instant. Le regard perdu dans le vague, il fixe le vide dans la chambre seulement éclairée par quelques rayons de lune et par la lumière qu'ils ont laissé dans le salon. Il semble projeté ailleurs. Dans les visions, dans les images qui défilent de nouveau devant ses yeux pourtant ouverts. Quand je... quand je rêve de toi, en plus des flammes il y a... il y a deux ombres... Il soupire. Sûrement doit-elle trouver cette histoire de rêves complètement stupide, mais Nox y a toujours placé toute sa confiance, même s'ils se sont faits de plus en plus difficiles à décrypter ces deux dernières années. Comme deux femmes. Qui te suivent, constamment. Comme si elles te pourchassaient. Ose jeter un regard en biais, pour capter sa réaction. Peut-être n'est-ce que des images modifiées par la faim, qui ne veulent rien dire. Son don n'est plus ce qu'il était et il ne peut que l'accepter, aujourd'hui. D'accord, acquiesce Nox à l'entente qu'elle lui dira tout, comme rassuré qu'elle ne lui dévoile pas l'intégralité maintenant. Comme si c'était la promesse de on va devoir se revoir. La promesse qu'ils ne vont pas se quitter brusquement, même s'il ne peut pas vraiment le prévoir à l'avance, ça. Un flash coloré lui revient. Il la revoit, dans les abimes, avec toutes ces flammes qui l'entouraient. Et il la ressent, cette douleur intense qui l'avait saisit même au creux de son rêve agité. Et il comprend. Il avait prédit qu'elle le brûle, mais la façon dont cela s'était montré dans ses songes ne lui avait pas permis de le comprendre avant. Avant que cela n'arrive.

Il se fige légèrement, le dos tendu contre la tête de lit, quand elle lui retourne la question. Il aurait dû se douter que ça allait se passer ainsi, n'est-ce pas ? Et pourtant, il sait qu'il ne peut pas lui dire. Lui révéler. Ce n'est pas d'avouer qu'il met le feu à des choses involontairement. Non, pour lui, c'est bien pire, bien plus terrible, bien plus monstrueux. Comment dire ça ? Je mange des gens. Son coeur se serre. Sûrement qu'si elle le savait, elle n'serait pas là, blottie dans ses bras. Sûrement qu'elle se sentirait pas en sécurité comme ça avec lui. Sûrement qu'ça changerait tout. Alors, il fait le choix de lui taire sa vraie nature. Un instant mal à l'aise sans qu'il ne parvienne à le cacher, il se frotte la barbe, nerveux. Pas grand chose que tu ne saches pas. À la mort de ma mère, j'ai un peu perdu les pédales, et mon poste de shérif avec ça. Mais tu sais déjà tout ça. Bien conscient de n'rien lui offrir de plus. N'peut pas, qu'il se répète, se conforte. Tourne son visage vers elle, se retenant de l'embrasser de nouveau. Rien que d'y penser, ses reins le brûlent - ou peut-être est-ce son torse et son avant bras. Il déplace le torchon pour apaiser un peu la douleur près de son coeur. Je crois que je commence à peine à... l'accepter réellement. Baisse les yeux lentement, comme coupable. Savent pas, les gens. Personne ne sait. Personne. Beaucoup pensent qu'sa pauvre mère est morte dans cet accident de voiture. D'autres savent qu'il n'y avait pas de corps à l'arrivée des secours, s'imaginent qu'elle s'est suicidée, morte d'une dépression ou qu'en savent-ils. Mais personne ne sait. Qu'elle a été sa première victime. Rien qu'à y repenser, la nausée le prend et il se dandine un peu pour avoir plus d'air. Finalement, il se tourne vers elle et attrape ses mains entre les siennes. Trop grandes, qu'il les trouve. Trop calleuses par rapport aux siennes, douces. J'crois qu'on a bien mérité un peu de repos après tout ça, non ? Ose un sourire timide, son regard papillonnant sans se fixer réellement dans l'sien, comme s'il avait peur que d'penser à sa malédiction pouvait la rendre visible au creux de ses yeux. Laisse ses iris détailler son visage, ose les descendre un instant à ses lèvres, s'mord l'intérieur de la joue, la mâchoire contractée. Il glisse ses doigts sous son menton pour attirer de nouveau son visage au sien, se redressant un peu, l'monstre déjà éveillé. Attrape ses lèvres des siennes, y met bien plus d'ardeur qu'il ne l'aurait fallu, qu'il ne le devrait, certainement. N'y peut rien, Nox, qu'il se dit pour ne pas culpabiliser. Sent le torchon humide glisser de son torse quand il se presse un peu plus contre elle en étouffant un soupir sonore contre sa bouche. Avale sa salive difficilement sans parvenir à la regarder droit dans ses grands yeux noirs trop longtemps. Comme s'il n'assumait pas réellement. Même si... j'n'ai pas vraiment envie de me reposer, là.. qu'il chuchote à même ses lèvres dans une supplication presque douloureuse, qu'on ne saura pas si elle est liée à ses brûlures découvertes sans plus aucun remède pour les soulager, ou au désir qui le consume sans vouloir le délivrer. Déraisonnable, Nox. L'a toujours été.
Quand deux chemins s'présentent à lui, l'a toujours choisi le mauvais. Le plus escarpé, le plus dangereux, le plus déconseillé. C'lui qui ne comporte aucune balise pour le guider, où se retrouvent les égarés inconscients.


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Re: uneven odds (olympia)
Dim 24 Jan - 23:29


Late at night, I like to think about the things that I want And what is life, and who is real ? When I drive, I love to fantasize 'bout being a ghost. I'll float through death haunting you. Pensive, la lèvre est nerveusement mordillée. Elle secoue la tête, mais n’ose pas faire cette promesse. Des excuses, il y en a aura. Ça, Olympia en est presque persuadée. Parce que c’est comme ça que ça se passe avec elle, avec les gens qui sont même du même bois que les Nyström. Aucune excuse ou bien trop. On dose pas, l’excès dans le sang plus qu’autre chose. Y a toujours ce besoin de demander pardon, rien que pour le simple fait d’exister. « J’essaierais. » répond-t-elle en haussant les épaules. Et c’est la réponse la plus honnête qui lui est possible de donner. Malgré tout, le regard de Nox lui arrache un sourire. Ce n’est ni dégoût, ni colère qui brille au creux de ses yeux.  « Que te dire… je ne fais pas les choses à moitié. » murmure-t-elle, le regard dans le vague. C’est si bizarre, on ne croirait pas qu’elle a failli lui foutre le feu, plus un geste innocent ou maladroit. Pas à une quelconque étrangeté surnaturelle, à un don inavoué et si brutalement révélé. Elle ne rit pas, mais lui sourit. Un sourire moins crispé que le précédemment, sincère aussi, reconnaissant.

Elle se rend compte aussi de ce barrage collé entre eux par un sadique jeu du destin. Sa main tremble légèrement, hors de portée de regard de son ancien partenaire, mais n’ose de nouveau tenter de se reposer sur son corps. L’expérience précédente lui fait percevoir une bribe d’espoir, mais la prudence est de mise. Hors de question de blesser… ou pire. La jeune femme se laisse malgré tout faire, profitant du baiser délicat qu’il dépose sur son crâne. « Merci. » Remerciements, excuses, y a que ces mots de politesses un peu pâles qui lui pend à la bouche. Mais que dire de plus ? Causer, c’est pas son fort. Avec Nox c’est différent. Mais peut-être à déjà elle trop dit. Une pointe de regret lui pique le cœur, mais pour une fois, elle repousse ses pensées et se concentre sur le fait qu’il reste. Qu’il soit là. Ici. Avec elle. Malgré tout ça. Malgré le passé.

Ses lèvres frémissent lorsque celles de Nox viennent se poser timidement sur les siennes. La voici qui se bat, se bagarre avec elle même pour ne pas céder à des représailles passionnées. Elle soutient son regard sans oser parler, lui demander ce qui lui traverse ainsi l’esprit, certainement aussi rongé par les incertitudes qu’elle. Préfère repousser tout ça, ferme un instant les yeux pour tenter de chasser ces pensées intruses. Puis, il répète ses mots. La culpabilité lui serre le cœur. Voici des paroles dont elle aurait sûrement mieux fait de s’abstenir. Comment expliquer ses manies, son addiction à l’oubli, aux contacts brefs pour éviter de se brûler qu’autant de brûler. Y a eut toutes ces soirées si machinales, par habitude, s’occuper pour éviter de trop penser une fois rentrée dans son appartement bien trop vide, le poids de ses propres pêchés sur ses épaules, tel que sa suspension, l’éclat de colère qui lui avait coûté tant. « Juste pour oublier. » Se laisser faire, sans émotions, sans sentiments. Y a du regret dans ses paroles, presque palpable. Elle sent Nox se tendre à côté d’elle, ses doigts s’empressant de se poser contre les siens, par réflexe, en oubliant la retenue pratiquée quelques instants auparavant, les entremêlent aux siens, tentent de calmer. C'est pas les détails qui comptent, les autres sans visages, les rapprochements pratiqués par dépit. Elle y pensera un autre jour ou n'y pensera pas. Qu'importe.

Deux ombres. Ces mots résonnent. Deux ombres. La vérité à portée de main, comme tant de fois ces derniers mois. Deux ombres, deux femmes. Ça pourrait être ça, mais comment un simple rêve aurait pu s’emparer de cette information. Ça lui paraît incongru. Aussi grotesque que de pouvoir foutre le feu à des choses, à des personnes. Alors, ça paraît presque probable.« Peut-être… » La pensée est mis en suspens, l’information stockée dans un coin de son esprit. Deux femmes. Deux mères ? C'est trop probable, un reflet des découvertes faites ces derniers temps. Et qui la pourchassent. Génitrices de ces maux autant que de son existence ? Elle veut lui dire à Nox, mais n'ose pas, c'est trop récent, c'est trop incongru. Mais elle lui dira. Mais pas maintenant...

A peine sa question posée, elle le sent se tendre de nouveau. Question si simple en apparence, habituellement incarnation des convenances, mais dans leur cas, avec ce qu’il porte, comment pourrait-ce être aussi simple ? C’est trop sombre, ça demande plus qu’un simple « ça va », « tout va bien », ou quelques creuses nouvelles d’une banalité affligeante par rapport à ce qu’ils mettent ce soir sur le tapis. Son visage tourné vers lui, la jeune femme ne peut s’empêcher de refléter aux creux des yeux une tristesse miroir. « Je suis désolée, Nox… » La douleur est palpable. Elle l’entoure de ses bras, n’offre qu’une compréhension silencieuse et une oreille attentive. Une présence sans mots, un soutien si familier, le même qu'ils donnaient mutuellement à l'autre lorsque les choses étaient encore normales.

« Je crois aussi. » La fatigue l’étourdit. Elle n’est pas physique, mais mental, d’avoir vécu autant de chose en si peu de temps, d’avoir parlé de ces choses, d’avoir révélé ainsi, d’avoir blessé de cette manière. Pourtant, elle ne veut pas mettre fin à ses instants, aussi cru et brut soit-il. Parce que même s’il y a toutes ces complications, y a aussi du beau dans ses retrouvailles, la perspective qu’un chapitre se termine et qu’un autre commence. Une grimace lui tord la bouche lorsque ses yeux se posent à nouveau sur sa brûlure.

Même si... j'n'ai pas vraiment envie de me reposer, là... Pas de réponse, juste un silence approbateur. La tension a beau avoir quitté son corps, ce n’est pas le cas de son esprit. Comme si une décision malencontreuse pouvait lui coûter bien plus que le précédent petit accident.  

« Moi non plus. » Les mots sont prononcés avant d’être pensés. Une invitation irréfléchie, tentatrice. Futile, stupide, ridicule, lui hurle sa raison, bien trop brutalement tue. Parce qu’il y a trop de choses entre eux, un million de non dit, d’actions inachevés. Le risque est insolent. Rire du désir qui se joue de deux âmes en peine. Le voici à quelques millimètres d’elle, bien trop dangereusement proche. Alors, la jeune femme supprime le reliquat de distance qui subsiste entre eux, baiser écho au sien, dévore, l’entoure de ses bras. Parce qu’elle veut l’aimer et enfin gagner contre cette terreur qui lui bouffe le ventre. Par désespoir aussi, par réflexe, de vouloir oublier brièvement que rien de tout ça n’est normal. Aime-moi.

Supplication silencieuse traduite par des gestes, par la façon dont elle colle son corps contre le sien. Mains qui explorent, caresses avidement, esquivent les brûlures.  « J'ai envie de toi, Nox. » De sa peau sur la sienne, de le sentir si prés d'elle, d'enfin basculer. Ultime faux pas, pansement bancal pour deux âmes égarés, amour maladroit qui s'affirme, et désir qui ne s'ignore plus.
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Re: uneven odds (olympia)
Mar 26 Jan - 18:01

" this fire inside us "

N'a pas de réponse à lui apporter face à des remerciements qu'il n'a pas l'impression de mériter vraiment. À vouloir s'conforter dans l'idée qu'il reste parce qu'elle le veut et pas l'inverse. Quand il s'est toujours plu à dire qu'y a qu'lui pour choisir, pour décider. Quand tout est bien trop contradictoire, d'puis trop longtemps, qu'il est sûrement né comme ça. Et sûrement qu'c'est parce qu'il n'a rien à répondre qu'il ose s'affranchir de ses lèvres, dans une caresse presque intimidée, à s'demander si le couperet ne va pas le rattraper une nouvelle fois, si y a pas déjà eu trop d'signes qu'il devrait pas, et qu'Nox, sûrement qu'il a un attrait malsain à franchir toutes les lignes, toutes les règles, toutes ces lois qu'il a toujours dit protéger quand il l'a pas souvent fait. Qu'il l'a pas fait quand il aurait dû dénoncer l'Archange. Qu'il l'a pas fait quand il a menti sur la mort d'sa propre mère. Qu'il l'a pas fait pour toutes ces fois où il a fait sortir Nora. Et qu'aujourd'hui, définitivement, qu'il n'peut plus espérer l'faire quand il est devenu le meurtrier à traquer. Et qu'Nox, il n'a jamais su s'attraper lui-même. Il entend bien ses regrets et hoche simplement la tête, sans pouvoir la juger, parce qu'à c'niveau-là, sûrement qu'il ne vaut pas mieux. Et si jeter la pierre aux autres a toujours été un moyen d'se voiler la face, sans doute que l'attachement qu'il lui porte l'empêche aujourd'hui de l'appliquer avec Olympia. Et c'est pour ça, sans doute, qu'il ose lui parler. Des rêves. De tout c'qu'il a gardé pour lui, à s'demander s'il n'allait pas passer pour le taré qu'il est sûrement, mais qu'peut-être que d'avoir vu c'qu'il a vu juste avant, ça l'rassure. Qu'ça le pousserait à se dire qu'y a pire que lui. Quand il est pas sûr, Nox, qu'la bête tapie au fond de ses entrailles puissent connaître réel rival à la monstruosité. Et c'est pour ça que celle-là, cette bête-là, ce secret-là, il n'le dévoile pas. Parce qu'ça doit rester enfoui. Toutes les éliminer, ces créatures, qu'disait Enoch et qu'ça n'a jamais eu plus de sens que depuis deux ans. Peut-être ? qu'il la relance, pour essayer d'en apprendre plus, le regard inquisiteur, la main figée quelque part entre son épaule et sa nuque, à y apposer un contact qui se veut rassurant. Tu sais, les rêves, mes rêves, c'est, et qu'il soupire, l'regard qui prend des airs de fuite, ils m'ont rarement trompé. Tourne légèrement la tête vers lui, quêtant sa réaction, à s'demander si elle va le prendre pour un fou. Sinon j'te l'dirai pas, si j'savais pas que, dedans, y a toujours une part de vrai, et d'avenir, Ollie, qu'il tente maladroitement, d'une voix qui lui ressemble pas trop, à esquisser un sourire qui se tord en grimace gênée. Il passe une main contre sa barbe, un peu nerveux, sûrement, d'lui révéler ça même s'il le dit qu'à demi-mots, en tournant autour du pot comme un gamin qui n'sait pas avouer une connerie. Sauf qu'ça n'a rien d'une connerie et il soupire doucement, reposant sa tête contre la tête de lit, les yeux dans le vagues.

C'est sa voix qui l'sort de ses pensées, et il incline la tête vers elle. Il peut encore sentir la douleur cuisante à son avant-bras, celle sur son torse, aussi. Celle qui se tord un peu plus, au fond de ses entrailles, quand il aurait presque préféré qu'elle lui colle une gifle et le vire de chez elle. Parce qu'si c'est pas elle qui le freine, qui le fera ? Lui ? L'aurait presque envie d'en rire, tant ça lui semble comique. Et sans doute qu'il l'aurait fait, si elle ne venait pas lui dérober les lèvres et sa belle retenue avec. Qu'il l'entoure de ses bras pour l'amener plus encore contre lui, qu'déjà son cerveau déraille, et qu'pourtant, y a des signaux d'alarme qui s'mettent à clignoter dans son crâne. Qu'ça pulse au rythme de son coeur qui s'est emballé. Stop, qu'son cerveau lui hurle sans pouvoir faire barrage aux envies du corps, à ses mains qui viennent attraper son visage pour prolonger l'baiser, et peut-être qu'il le sent. Qu'il sent c'qu'elle essaie d'lui dire sans l'dire vraiment. Qu'il sent c'qui se peint avec trop de couleurs criardes et qu'il s'arrache à ses lèvres, le souffle court. L'crâne qui va exploser, ou peut-être que c'est la douleur qui l'réveille un peu. Nox sait qu'il va droit dans un mur. Qu'il pourra jamais offrir quoi qu'ce soit. Qu'y en a déjà qui s'y sont risqués et qu'il n'a pu que les écorcher un peu plus qu'ils ne l'étaient déjà. Qu'il est p't'être trop abîmé lui, pour ça. Et qu'il aimerait lui dire, qu'il n'peut pas, qu'il n'peut pas l'aimer, mais qu'sa voix s'élève dans l'espace clos entre leurs visages et que ça lui coupe l'herbe sous le pied. J'ai envie de toi, Nox. Et qu'ça suffit. Qu'ça suffit à faire taire les craintes et les prévisions lugubres. Qu'Nox, au lieu d'quitter la bagnole en feu, il appuie encore plus sur l'accélérateur. Parce qu'il n'a toujours su faire qu'ça. Duper les autres, leur faire croire que, quand y a rien qui demande à être dérobé, chez lui. Qu'il n'a rien à proposer, rien à offrir, rien à partager. Qu'il n'a jamais su s'aimer lui pour l'permettre aux autres. Et quand il la bascule lentement sur le côté, qu'le linge humide dégringole, sûrement qu'il sait déjà. Qu'il la brisera, elle aussi. Il s'mord les lèvres, le corps brûlant s'appuyant au sien. Olympia, qu'il souffle sur ses lèvres, sans plus savoir c'qu'il veut, sans plus savoir c'qu'il redoute ou non. Qu'tout s'inverse et qu'soudain, il n'sait plus ce qu'il fait là, pourquoi il est venu sonner chez elle. Qu'il s'dit qu'tout serait plus simple, finalement. Et qu'ça pourrait peut-être marcher, enfin. Il fond sur ses lèvres, ondule son bassin contre le sien dans un soupir presque douloureux qu'il noie dans l'étreinte des lippes. Peut pas s'empêcher d'se dire, Nox, qu'elle le connait pas. Qu'elle ne le connaîtra jamais. Qu'personne le connaitra jamais entièrement. Qu'y a qu'une seule personne, pourtant, qui pourrait s'vanter d'ça. Et qu'sa gorge se noue.
Parce qu'la seule en lice, Nox, tout c'qu'il sait faire, c'est la violenter. Qu'il l'a prouvé. Qu'il lui a tiré dessus quand en vingt ans d'carrière, il n'avait jamais tiré sur personne de sang froid. Et sûrement qu'c'est pour ça qu'il s'arrache brusquement à sa bouche, quand il garde son corps au sien, l'coeur qui bat trop frénétiquement. Accroche son regard quand il aimerait mieux le fuir, pour n'pas voir ce qu'il se dessinera quand les mots réussiront à s'extirper d'entre ses crocs. Moi aussi, Ollie, moi aussi, mais, Et il fixe son bras. Comme si c'était à cause de ça. Comme si c'était tout c'qui lui faisait peur, à cet instant-là, quand il revient à ses yeux lentement, mais j'crois qu'il vaudrait mieux que j'parte, dans un murmure à la fois terrifié et implorant. Voudrait autant qu'elle le retienne et qu'elle le jette à la porte. Voudrait autant lui faire l'amour, là, maintenant, après trop d'attente, autant qu'il voudrait l'entendre lui cracher qu'elle ne veut jamais l'revoir. Parce qu'c'est ce qu'ils devraient tous penser. Rien qu'pour son instabilité. Quand c'est lui qui est venue la chercher, lui qui est revenue s'coller à elle, lui qui lui demande, maintenant, d'le repousser.


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Re: uneven odds (olympia)
Dim 7 Fév - 13:55


Late at night, I like to think about the things that I want And what is life, and who is real ? When I drive, I love to fantasize 'bout being a ghost. I'll float through death haunting you.  La bouche scellée, les secrets sont trop bien gardés. Mais en a-t-elle réellement ? Car cela semble être de simples suspicions en état, loin des révélations dont elle pourrait se permettre. C'est un brouillard épais qui l'entoure, la coupe de toutes vérités. Une habitude finalement, depuis le premier cri qu'elle a poussé. « Des histoires de famille  » Elle n’ose  pas développer plus, craintive que cette affaire gagne en substance à la seule mention de ses craintes et de ses soupçons. Peut-être que la rumeur contenait une étincelle de vérité, à travers toutes ces histoires chuchotés sur les Nyström. Et elle, au coeur de la tornade, n’aurait rien vu, aveuglé par son propre sang. Son sang ne fait qu'un tour. C'est que ça l'effraie tant de l'entendre parler de ses rêves de cette façon. Car aveugle ou non à la vérité, à l'étrangeté de leur ville natale, il lui est forcé de voir au creux de ses signes, la possibilité d'un futur plus ou proche, menant ou non à sa perte. Deux femmes. Mère et mère. Vrai. Avenir. Des retrouvailles prédites surement, ou alors la tragique prédiction d'une apocalypse familiale prochaine. Elle tente de repousser, d'ignorer, secouant doucement la tête pour tenter de mettre fin à cette impitoyable réflexion.

C'est bien plus doux et agréable de se laisser aller entre ses bras. De frémir sous ses baisers et de s'accrocher à sa présence, une envie qui se teinte de dépendance, qui devient besoin. Olympia qu'il souffle.  

C’est si beau son prénom au creux de sa bouche, inédit à travers cette prononciation nouvelle sans qu’elle ne puisse réellement décoder tout ce qui se trame dans la tête de Nox. Son cœur bat furieusement dans sa poitrine, tandis qu’une petite partie d’elle regrette déjà ces mots et qu’une autre se sent enfin libérer d’un poids. Elle attend l’anticipation lui accrochant le ventre, aussi paralysant qu’un saut aussi précipité que redouté. Mais. Un simple mot, suffisant pour la jeter au cœur de l'abysse. Que j'parte. La colère, la tristesse et l'incompréhension, trinité infâme qui lui ronge les entrailles.

Ce ne sont que des mots, mais ça la déchire et la paralyse. Si proche et pourtant si éloigné. « Peut-être  » L’incertitude, de nouveau, qui lui pique la langue. Toujours l’inconnu, l’incertain, fragiles questionnements qui tourmente l’esprit autant que le corps. Peut-être. « Peut-être que tu devrais partir  ». Elle ferme les yeux, comme pour réfléchir, brodant au fil de ses pensées, de ses envies, tentent de trier maladroitement, de trouver la solution, le choix raisonnable, celui qui leur permettrait de trouver leur compte. Elle voudrait le jeter dehors et l’oublier – ne conserver qu’un vague souvenir, une amitié intacte, quoique inachevée. Pourtant, y a bien trop ou alors pas assez. Mais, parmi tout ça, y a cette flamme, hypnotique, tenace, ce désir ravivé en l’apercevant sur le pas de sa porte – ne pas le laisser partir, pas comme ça, pas de la même façon dont ils se quittèrent quelques années auparavant, avec trop de « et si ? » et de « peut-être ». Incertitude poison.

« Mais, je ne veux pas que tu partes » et y a cette même flamme qui brûle au creux des yeux qu’elle rouvre, plantant sans gêne son regard au creux du sien. Au diable le raisonnable. Elle vacille au bord du précipice, encore et toujours – et ce sera si agréable de se laisser chuter. Se laisser aimer et détruire, se reconstruire avec, pour une fois, le luxe du choix. « Je veux que tu restes, Nox » chuchote-t-elle. Si la décision mène à la faute, au péché, ou autre tragique conséquence, qu'importe. « Parce que j'ai besoin de toi. Parce que ça ne pas finir là. Maintenant.  » Pour une fois, une fois seulement, même si elle se livre à l'irresponsable, au mal, elle le fera volontaire. Qu'elle même se mène à son enfer personnel, au lieu de se faire mené par le moment. Au diable les conséquences si au moins, pour une fois dans sa foutue vie, elle s'y serait livrer avec une réflexion, loin des soudainetés lâches et imprévisibles de son inconscient. Parce que ça réfléchit, ça s'agite, y a cette certitude qui la tient et lui crie de céder.

Il n'y aura pas de regrets. Pas d'avoir accepter en tout cas. Parce qu'il y en a déjà trop, ceux de l'avoir quitté une fois, d'avoir vu les années s'égréner sans sa présence. Elle cèderait à cette égoïsme entêtant, celui de ne pas vouloir être seule, de ne pas le voir s'éloigner, d'avoir tant envie de lui en cet instant et de ne supporter l'idée qu'il parte comme ça, de se retrouver une fois encore face à sa propre solitude. Une fois au moins. Ses lèvres joignent de nouveau les siennes, ses doigts viennent glisser au creux de sa nuque et son bassin vient se presser fiévreusement contre le sien, une ultime supplication. Désir délicieux qui embrume ses pensées et la brûle de l'intérieur. Ses lèvres viennent se caler à côté de son oreille. « Je veux que tu restes, Nox » répète-t-elle d'une voix tremblante, un murmure à peine, arraché au coeur.

« S'il te plaît. »
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Re: uneven odds (olympia)
Lun 8 Fév - 19:22

olympia & nox / novembre 2020

Et sûrement que c'est parce qu'il n'y connait rien qu'il ne creuse pas plus. Que pourrait-il dire, de la famille ? L'fils unique. L'enfant prodige aux yeux qui se bercent d'illusions prémonitoires dès que les paupières se fermaient, à avoir appréhendé la mort de son père à l'âge de huit ans. Une mère qui a bien tenté de l'élever seule pour le reste de sa croissance, qu'il a remercié d'un accident de voiture qu'il n'avait pas prédit, celui-ci, pour finalement laisser la bête en faire sa première victime. Aujourd'hui, plus personne ne partage son sang, ses gènes. Enfin, si. Sa fille. Celle qu'il n'a jamais reconnue. Alors, sûrement qu'il ne répond pas pour tout ça. Parce qu'il n'y connait rien, Nox. Qu'il voulait juste lui faire part de ces rêves qu'il n'arrive plus à démêler. Alors, pour ça qu'il préfère l'attirer à lui, la couvrir d'une étreinte trop douce pour lui, comme si ça pouvait faire taire tous ses travers. Effacer deux ans d'absence. Pourtant, quelque chose le retient. La raison, peut-être ? Comment réagira-t-elle, le jour où elle saura ? Où elle saura qu'il existe pire monstre qu'elle ? Jamais elle ne l'apprendra, qu'il se dit à cet instant, parce qu'il vaut mieux le secret à la vérité dangereuse. Persuadé qu'elle le rayerait une bonne fois pour toute de son existence et qu'venir frapper chez elle au milieu de la nuit ne changerait plus rien, cette fois. Alors, p't'être qu'il pense aussi à ça quand il essaie de se détacher d'elle, à essayer lâchement qu'elle le repousse pour qu'il lui soit moins difficile de la quitter, à peine retrouvée. Peut-être que tu devrais partir. Il sent quelque chose se nouer près de son estomac. La blesse-t-il assez pour qu'elle ne le laisse jamais revenir vers elle ? Parce que c'est ce qu'il faudrait. Persuadé qu'tout ce qu'il touche brûle, de la même façon qu'elle l'a incendié au sens propre du terme peu avant. Qu'tout meurt dès qu'il s'en approche, et peut-être bien que c'est à cause de ça qu'il ne s'en sortira jamais, avec Nora.

Il s'apprête à se détacher d'elle, la culpabilité au creux de la gorge comme un venin acide qui lui paralyse les organes, un à un. Mais les mots ricochent de nouveau et il retient son souffle. Parce que j'ai besoin de toi. Et qu'y a pas mieux pour le faire déguerpir, Nox. Parce que Nora aussi, a besoin de lui, d'une façon bien plus cruelle - pour tuer, rien d'autre, qu'il se dit, rien d'autre, forcément. Et qu'Nox, il a toujours bien veillé à c'que personne, personne n'ait besoin de lui. Comme il s'plait à dire qu'il n'a besoin de personne, lui non plus. Alors, c'est presque à contre-coeur qu'il ancre son regard au sien, la mâchoire serrée, prêt à la délaisser. Prêt à l'abandonner, encore, et cette fois suffisamment durement pour qu'elle n'ait plus l'idée de lui ouvrir la porte. Mais elle attire ses lèvres aux siennes et c'est comme s'il pouvait lire dans son baiser. Y ressentir une forme de détresse et de détermination mêlées. Son bassin se cale contre le sien et certainement qu'les derniers remparts qui le rattachaient encore un tant soit peu à la raison sautent à cet instant-là. Et peut-être bien qu'il en aurait besoin. D'une pause avec l'angoisse, d'une trêve avec la violence, d'un échange simple et doux, c'qu'il ne connait pas vraiment, Nox. Et forcément, qu'y a toute cette tension accumulée depuis des années envers elle qu'il ne peut pas nier, à laquelle il ne peut plus résister, à cet instant. S'il te plait, qu'elle demande, sans savoir qu'elle a déjà gagné.

Il colle son torse chaud contre le sien, la bloquant un peu contre le matelas, se dégageant de son visage pour harponner son regard au sien. Laisse peser son bassin contre le sien, dans une plainte presque douloureuse qu'il retient à l'orée de ses lèvres. « Alors je reste, Ollie, » qu'il étouffe en revenant à sa bouche, la dérobant avec plus d'ardeur, contrôlant sa hâte pourtant. Une de ses mains glisse le long de son corps pour s'arrimer à sa hanche qu'il attrape entre ses doigts, la serrant doucement, se délectant de la danse des lippes avant de s'y arracher. Ecarte ses cheveux d'une main pour les repousser vers l'arrière, lui permettre de la regarder entièrement. « Et si.. Et si tu, qu'il se coupe en grimaçant un peu, la douleur des brûlures le ramenant dans une réalité altérée, de celle où même ça ne le retiendra pas, plus maintenant, si tu sens que ça recommence, tu m'arrêtes, d'accord ? » Lentement, il se laisse glisser contre elle, sa main délaissant sa hanche pour remonter le long de son ventre, le regard obscurcit par le désir qu'il ne cherche plus à retenir, à lui cacher. Parce qu'ils ont franchi un cap, n'est-ce pas ? Attrape le linge humide pour le jeter quelque part derrière-lui, comme pour lui montrer. Qu'il peut encaisser ça, cette bavure, ces brûlures. Attrape son visage entre ses mains, l'regard qui se fait dévorant. « J'ai pas peur, Olympia. » qu'il lui assène d'un ton vibrant de sérieux, à laisser de nouveau ses mains danser sur son corps, s'en éprendre, le découvrir vraiment. Enfin. Le minois qui plonge dans son cou, à y déposer quelques piqûres brûlantes, fondant son corps contre le sien lascivement. Remonte ses lèvres à son oreille, la tête appuyée contre sa joue. « J'ai pas peur d'c'qu'il y a en toi. » Et peut-être qu'un jour, t'auras pas peur de c'qu'il y a en moi. Revient à la porcelaine de sa peau, l'embrassant avec plus de passion et de ferveur, livrant leur destin aux mains du Diable. S'échappe pour déposer ses lèvres le long de sa mâchoire, de sa gorge, une jambe ceinturant son bassin avec délicatesse mais fermeté, trahissant son envie d'elle, trahissant la capitulation.
Lui aussi, il a choisi.

(c) mars.

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