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 in the lands of gods and monsters, you were an angel _ caul

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Clark relève les yeux de son verre d'eau pour les ancrer dans ceux de sa mère.

_ Pardon ?

Sa voix est soudain tranchante, douloureuse. Sa gorge se serre, ses poumons manquent d'air. Le trentenaire loupe le coche de paraître peu affecté face à ce qui vient de lui être annoncé.

_ Madame Whitby est décédée, Clark, je pensais que tu le savais...

Plus elle prononce de mots, plus sa voix se perd face à la tristesse qu'elle perçoit dans les yeux clairs de son fils. La mère Maggiorana regrette amèrement d'avoir avoué ce malheur d'une traite. Elle connaît la sensibilité de son enfant, après toutes ces années, mais elle méconnaît encore et toujours la puissance de cette dernière chez Clark face à une nouvelle aussi tragique.

Le journaliste râté, lui, le sait parfaitement. Il sent la peine s'infiltrer dans ses veines, gagner son palpitant, le faire lever de sa chaise car ne supportant plus de rester assis les épaules voutées devant l'évidence. Quand le regret de sa mère commence à affluer autour de lui, que la pièce entière se retrouve prise d'assaut par les trémolos de ses pleurs, de même que par le silence assourdissant de ses larmes, Clark décide de s'enfuir.

Il fuit de tout son être ce moment infâme.

_ 'Tia, viens !

Clark entend à la fois les griffes de sa chienne Empatia cliqueter sur le parquet sec et les supplications de sa mère pour le faire rester auprès d'elle. Sans prendre le temps de l'écouter ou de lui répondre, le blond claque la porte d'entrée derrière lui.

Il a besoin de savoir si c'est vrai. Il doit voir par lui-même si la maison dans laquelle il s'est réfugié des dizaines, des centaines de fois n'est aujourd'hui plus habitée que par une âme en peine. Ou encore hantée par un vide écrasant.

Ce même vide dans l'âme que Madame Whitby avait réussi, quelques fois, à combler dans le coeur de Clark grâce à ses larges sourires et ses gentilles attentions. Madame Whitby avait le coeur sur la main. Madame Whitby a le coeur sur la main. Et même si le blond a pris la fuite une première fois loin d'Exeter sans la prévenir, il est certain qu'elle ne lui en a jamais voulu.

Comment pouvait-elle savoir, après tout, que son fils faisait partie des personnes le poussant à ne plus tolérer son reflet dans le miroir ? Comment pouvait-elle imaginer que son propre fils le condamnait, encouragé par d'autres camarades aussi tordus que lui, à errer seul dans les couloirs du collège, puis du lycée ? Comment le pouvait-elle, quand pas une seule fois Clark n'a réussi à dénoncer l'un de ses principaux bourreaux, par crainte de voir s'éloigner l'une des seules amitiés capables de l'empêcher de commettre le pire ?

Madame Whitby a l'âge de sa mère, peut-être un peu plus. Pourtant Clark l'a longtemps considérée comme sa plus fidèle alliée dans la vie, si ce n'est par moment comme sa propre mère.

Empatia vient caller sa tête sous la main de son maître et émet un grognement lorsque ce dernier réagit à peine. Clark n'a pas le temps de détourner son attention de son objectif. Voir si sa mère a dit vrai. Le pas pressé, l'esprit malmené par ses propres pensées inquiètes, le blond arrive enfin devant la fameuse maison.

Elle n'a pas bougé, elle se tient toujours bien droite, surplombant la fin de l'allée Wellhollow. Seulement quelque chose a changé. Elle a vieilli, terni. Elle témoigne sans artifice de l'absence de la belle âme de Madame Whitby en son antre.

Quand il comprend que sa mère n'a pas menti, Clark sent de nouveau sa gorge se serrer. Sa main vient se déposer autour de la petite poignée du portillon qui s'ouvre sur le jardin dégarni. Il s'autorise un premier pas malheureux sur le chemin où se mêlent pierres abîmées et herbes folles, avant d'entendre un bruit de pas non loin de lui qui le fait se stopper net.

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(tw ; grossophobie)

Caul s’ennuyait. Enfin, pour dire les choses telles que le comprendrait le commun des mortels. À vrai dire, il ne ressentait pas qu’un banal ennui, du genre qu’on peut anesthésier avec un bon livre ou une bonne série, non, il s’agissait plutôt d’une profonde lassitude vis-à-vis de l’ensemble du macrocosme dans lequel il baignait contre son gré, depuis sa naissance, jour maudit par tous les dieux. Rien dans ce monde pourri jusqu’à la moelle ne l’intéressait, ne provoquait la moindre étincelle de vie dans ses prunelles vides. Rien ne valait la peine d’être vécu ou expérimenté, de toute façon.  À l’aube de la trentaine, Caul avait l’impression d’avoir tout vu, tout entendu, tout senti, tout touché. Il nageait dans le (trop) long fleuve tranquille qu’était son existence, comme un automate condamné à répéter les mêmes gestes oiseux et débiter les mêmes paroles insensées, jour après jour, nuit après nuit. Et rien ne changeait. Rien ne changerait.
Pour secouer sa vieille carcasse, il vagabondait aujourd’hui dans le quartier de son enfance, comme autrefois peuplé de baraques en ruines et de visages malgracieux. Peut-être qu’un changement de décor l’aiderait à se changer les idées en cette journée morne, semblable à toutes celles qui l’avaient précédée et toutes celles qui lui succéderaient. Mais c’était faire preuve d’un peu trop d’optimisme que de penser qu’une vulgaire promenade réchaufferait les couleurs d’Exeter, grise et morose à toute heure du jour ou de la nuit, la seule constante de cette ville suintant la mort à chaque coin de rue. Il n’avait qu’une envie, rentrer chez lui et s’étendre sur le carrelage de son appartement, le corps en croix et le visage tourné vers le plafond parsemé de toiles d’araignées et de trous noirs laissés par le tabac des précédents locataires. En attendant que le sentiment de vide qui le tenaillait jusqu’au plus profond de son être le laisse enfin tranquille, ne serait-ce que pendant quelques minutes.
Il ne savait pas ce qui ne tournait pas rond chez lui, n’avait jamais compris pourquoi lui plutôt qu’un autre. Mais ainsi était-il. À une époque pas si lointaine que ça, son ennui de vivre pouvait être contenu, rassasié; il lui suffisait d’un peu d’adrénaline dans le sang pour oublier son mal-être. Mais hélas, ses anciennes victimes, de véritables marionnettes sous son joug, n’étaient plus. Elles avaient grandi, mûri et sans doute abandonné l’arène dans lequel elles avaient encaissé mille tourments. Exeter, leur enfer terrestre. Caul ne les avait plus revues depuis la fin des classes. Elles lui avaient été utiles pendant de longues années, les réceptacles de sa haine juvénile. Ce qui lui plaisait le plus, c’était de les toiser de toute sa hauteur, de jouir de leurs regards terrifiés, parfois même implorants, juste avant que ne pleuvent les coups. Ah, ce que ça lui manquait. Il donnerait cher pour revivre ses années de collège, le purgatoire de tous les gamins en pleine puberté.
Sans même s’en rendre compte, alors qu’il se perdait dans les méandres de ses réminiscences, il emprunta un chemin bien connu, celui qui menait à son ancienne demeure. Les mains dans les poches de sa veste, il tourna la tête à gauche, puis à droite. Non, pas d’erreur. C’était la rue de son enfance. Il reconnaissait le béton craquelé et les lampadaires fatigués. Un ballon de basket, poussé par le vent glacial de décembre, roulait au beau milieu de la rue, abandonné par son propriétaire. Sans réfléchir, Caul s’en approcha et le ramassa d’un geste du bras. Il aurait fallu le gonfler un peu, mais il semblait en bon état malgré tout. Sans se soucier du regard des voisins, sans doute scotchés à leur fenêtre parce qu’ils n’avaient rien de mieux à faire de leur journée, le jeune homme lança le ballon dans les airs avant de le rattraper avec une étonnante agilité, ses vieux réflexes revenant à la surface comme par magie. Avec un sourire enfantin, la langue dépassant un peu de sa bouche entrouverte, il se mit à dribler dans la rue déserte comme autrefois dans la cour de récréation. Après un moment purement extatique, il cessa son petit manège, le ballon encore dans les mains. Son cœur cognait dans sa poitrine; il avait arrêté de faire du sport, une fois son diplôme en poche, et ça paraissait.
Ce fut alors qu’il aperçut un jeune homme, en pleine observation de l’une des maisons. À vrai dire, son ancienne maison, vers laquelle il venait de courir comme un gosse sans même s’en rendre compte. Sa curiosité piquée, Caul s’approcha de l’homme dont la silhouette lui rappelait vaguement quelque chose. Ce ne fut que lorsqu’il se tint à sa hauteur qu’il le reconnut. Le visage hilare, il s’écria : « Eh ben, ça alors! La grosse truie! » Il n’avait pas prononcé ces trois mots depuis une éternité et pourtant, ils lui revenaient sur la langue, comme un mécanisme rouillé, mais activé par la simple vue de son souffre-douleur préféré. Clark QuelqueChose. Il n’avait jamais pris la peine de retenir son nom de famille. « T’as toujours des kilos en trop, à ce que je vois. Mais je vais t’aider. Tiens, attrape! » Sans vraiment donner le temps à l’autre de se préparer, il lui balança violemment le ballon en pleine figure.



Dernière édition par Caul Whitby le Mar 29 Déc - 17:16, édité 1 fois
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Cette voix, Clark la reconnaîtrait entre mille. Même si, à l’époque, elle ne sonnait pas encore si grave, l’intonation moqueuse qui tinte à travers chacune des syllabes prononcée par l’individu qui vient d’arriver non loin de lui vient insuffler une décharge glacée tout le long de son échine. Ce n’est pas possible, ça ne peut pas être…. Le regard de Clark croise celui de Caul et le monde entier semble devenir aussi froid que la maison devant laquelle se trouve le journaliste.

Caul Whitby. Le fils de Madame Whitby. La méchanceté incarnée mise au monde par une dame à la grandeur d’âme sans égale. Clark s’est toujours demandé comme une telle ironie était possible. Comment Madame Whitby, si douce, si attentionnée avec lui, avait pu engendré un fils aussi affreux ? Du moins, à l’intérieur. Caul représente aux yeux de Clark une toile sans peinture, un homme vide de sens, de destin, un être qui n’en est pas un. Petit à petit, après chaque moquerie, chaque bousculade, à la suite de n’importe quel rire ou regard moquer, le jeune Maggiorana ne percevait plus un être humain en face de lui, seulement un monstre.

Un monstre pourtant capable de rassembler les foules. Apte de les faire adhérer à ses moqueries, à les motiver à suivre le même chemin. Capable de faire comprendre à Clark de pouvoir percevoir avec une empathie développée le ressentiment que pouvaient éprouver ses camarades de classe rien qu’à sa vue.

L’envie de vomir survient lorsque le journaliste entend ces trois mots dont il pensait être débarrassé pour de bon. La grosse truie. Ce surnom rabaissant et humiliant dont tout le monde l’affublait lorsque Clark n’était encore qu’un enfant, puis un adolescent. Cette référence à un animal qui lui a collé à la peau, qui l’a marqué au fer rouge, qui résonnait encore et encore dans son esprit lorsqu’il se retrouvait à table devant son assiette ou qu’il s’obligeait à vomir lorsqu’il se mettait en tête qu’un pauvre bout de pain équivalait à un repas de géant…

Tous ces troubles sommeillent encore en Clark. Ils ne sont jamais bien loin, chaque fois que le jeune homme espère en être enfin débarrassé, qu’une vie presque normale commence à lui tendre les bras. Malheureusement, il y des réminiscences de l’esprit, tapies dans l’ombre, prêtes à tout ravager sur leur passage. Et ces dernières n’attendent que des instants comme celui-ci, ce moment de vie dans lequel Caul a décidé de débarquer sans prévenir, pour refaire surface.

Le balon manque frapper Clark en plein visage mais il parvient à s’en saisir avant l’impact. Le blond sent une certaine tension de la part d’Empatia qui pour l’instant reste derrière lui. Ce n’est que lorsqu’elle commence à grogner en direction de Caul que le journaliste intervient. Il rompt le contact visuel avec le revenant face à lui et adresse quelques mots à la chienne prête à sauter dès que l’ordre lui sera donné.

_ Pas bouger.

Le ton de Clark reste calme pour le moment. Il tente de faire taire cette petite voix qui répète sans cesse les mots de Caul : t’as toujours des kilos en trop, à ce que je vois. T’as toujours des kilos en trop, à ce que je vois. T’as toujours des kilos en trop, à ce que je vois. Ses mâchoires se serrent et Clark relève finalement le regard dans celui de Caul.

_ Ne m’appelle pas comme ça.

Le blond sait très bien que ce qu'il veut faire paraître comme une menace n'en est rien. Ce ne sont que des mots, une réponse à peine prononcée assez fort pour convaincre qui que ce soit de la conviction qu'il place pourtant dans cette dernière. Même Empatia, à ses côtés, semble pousser un soupir dont la lassitude lui arrache le coeur.

Bien décidé à comprendre ce qui est arrivé à Madame Whitby, Clark se décide à changer de sujet sans attendre et jette un nouveau regard en direction de la maison.

_ Alors ? Qu'est-ce que tu lui as fait ?

Sa question est tranchante, évidente. Car il ne faut pas un dessin ni des aveux de la part du principal concerné pour être persuadé que c'est le comportement de Caul ou toute autre attitude émanant de sa personne qui est responsable de la disparation bien trop rapide de Madame Whitby aux yeux de Clark.

Les preuves de ce qu'il avance viendront, il n'en doute aucunement.

Chaque chose en son temps.

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Il n’arrivait pas à croire à sa chance ou à la providence, si on croyait à ces choses-là. Retomber sur son vieux bouc émissaire? C’était comme si quelqu’un ou quelque chose souhaitait le sauver de l’ennui mortel qui le taraudait chaque jour, chaque nuit. Tel un gosse, il avait besoin qu’on le distraie, par n’importe quel moyen. Il n’avait guère évolué depuis ses années adolescentes. Il n’avait pas cherché à évoluer non plus. Il avait trouvé refuge sous les jupes de Maman, refusant de les quitter, s’y sentant trop bien. Une prison dorée qui l’entravait dans sa puérilité. Et puis, vint un jour où il n’eut plus besoin du giron maternel, où il s’en débarrassa aussi facilement qu’il se serait débarrassé d’un cadeau décevant, dès le lendemain de Noël. Non pas parce qu’il considérait la mort de sa mère comme l’unique moyen, aussi extrême fût-il, d’embrasser la liberté qu’il n’avait jamais réellement connue. C’eut été faire preuve de trop de candeur que de le penser. Non, s’il avait commis un parricide, c’était pour se montrer digne de l’organisation secrète qui lui donnerait une poignée de ce pouvoir sur autrui qu’il recherchait tant. L’Église de Minuit, sa nouvelle famille. La seule qui lui restait, en vérité.
Il esquissa une moue déçue sans pouvoir s’en empêcher; il aurait adoré voir le ballon s’écraser avec force sur la gueule du jeune homme. Comme autrefois, dans la cour de récréation. À croire que ce minable avait développé ses réflexes depuis la dernière fois qu’il l’avait croisé. Il zieuta le cabot qui, l’œil torve, grognait en sa direction. Il se doutait qu’au moindre commandement, l’animal se jetterait sur lui pour lui faire passer l’idée de se moquer de son maître. Mais Caul aimait jouer avec le feu et tester les limites de toute personne qui avait le malheur de croiser son chemin, littéralement ou métaphoriquement. Si jamais la situation tournait à son désavantage, il pourrait toujours exécuter le chien. Il tuait des êtres humains chaque mois pour se rassasier de leur cervelle, que représentait à ses yeux une énième victime? Même que ça briserait sûrement le cœur de la grosse truie. Ce serait marrant. Il haussa les épaules à la réplique de Clark, lequel se défendait, pour une fois. Ça faisait changement de son mutisme quasi obstiné. « Comme quoi? Tu préfères gros lard, peut-être? » le railla-t-il, les lèvres étirées en un rictus. Rien n’avait changé entre eux. Les corps, les voix, tout cela avait changé, évolué. Mais de par sa nature même, leur lien demeurait le même. De quoi se réjouir. « Ben alors, on ne dit pas à ses vieux amis ce qu’on devient? » continua-t-il de le narguer. Vieux amis, mon œil.
Hélas pour lui, la conversation dévia sur un sujet complètement différent : sa mère. Ou plutôt, l’absence de sa mère à l’adresse bien connue. Caul roula les yeux, il avait presque oublié que ce loser avait l’habitude de squatter leur demeure et surtout l’attention de sa mère, sujet dont il ne se privait pas à l’époque pour le ridiculiser davantage. Pour des gamins, il était embarrassant de rechercher la présence de sa mère, mais alors celle d’un autre? Pathétique. Caul pouvait toutefois le comprendre, il était vrai que Madame Whitby, comme l’appelait autrefois Clark non sans déférence, n’hésitait jamais à ouvrir son cœur au premier venu, par pure gentillesse. Beurk. Caul en venait presque à comprendre son père d’avoir profité de sa générosité pendant quelques années avant de plier bagage à la première occasion. Presque. « Fait quoi? » demanda-t-il, le visage empreint d’innocence. Pour un peu, une auréole se dessinerait au-dessus de son crâne et des ailes blanches lui pousseraient entre les omoplates. « Tu sous-entends quoi, gros lard? Que j’aurais assassiné ma propre mère? T’as fumé quoi? Ça doit être sacrément fort. » Il feignait l’indignation, même s’il avait la sale impression que Clark ne goberait pas ses mensonges. C’était comme s’il savait quelque chose et qu’il était venu enquêter sur le lieu du crime avec son fichu cabot. Un genre de Tintin et Milou, en moins classe.

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Clark prend sur lui, de toutes ses forces. A la fois pour ne pas s’emporter face à l’être irritable qui se trouve devant lui, mais également pour ne pas prendre ses jambes à son cou.

Oui, il se pensait plus courageux, moins pitoyable.

Le journaliste, feu bouc émissaire, cherche à se donner contenance face à ce fantôme du passé qui ne cessera donc jamais de venir le hanter. Même dans un moment aussi difficile que la découverte de la mort de Madame Whitby, Caul rode dans les parages, comme à l’affût du moindre instant de faiblesse pouvant émaner de Clark. Un talent qu’il possédait lorsqu’ils étaient gosses et qu’il ne semble pas avoir rangé dans un lointain placard du passé.

Au grand damne du Maggiorana qui encaisse et se retrouve blesser à chaque nouvelle insulte, chaque nouveau regard empli de cette fierté qu’il abhorre tant chez Caul ou encore chaque vague d’impuissance que le blond sent poindre en loin au fur et à mesure que les secondes le maintiennent dans cette situation des plus délicates.  

Pourtant, malgré toutes ces craintes qui l’habitent, Clark laisse siffler cette question indécente entre ses lèvres serrées. Voir cette maison vide le pousse à se laisser pousser des ailes et à espérer que son ancien camarade de classe lui apportera une réponse claire, évidente à ses yeux, afin que le journaliste puisse accepter l’inacceptable. Supposer que Caul soit à l’origine de la fin de sa propre mère est en effet la seule explication envisageable. Il ne peut pas en être autrement.

Voyez comment Caul se comporte déjà avec Clark, maintenant, mais également depuis le début ! Comment un enfant aussi terrible aurait pu changer, même après toutes ces années ? Impossible. La preuve en est son comportement aujourd’hui. Le Whitby est resté le même, corrosif et toxique pour Clark. Alors que peut imaginer le Maggiorana pour la propre mère de ce monstre

_ Je- que Clark tente de répondre avant de se rendre compte qu’il n’a pas encore d’idée précise de ce qu’il avance sans honte. L’esprit tordu de Caul pourrait avoir inventé des dizaines de farces et attrapes pour mettre à mal l’âme en peine de sa pauvre mère. Et cette idée enserre le cœur de Clark à la limite de l’implosion.

L’idée qu’elle ait pu les mêmes attaques verbales lui est insoutenable.
Exactement à l’image du Gros lard que Clark prend en plein dans le palpitant. Sa main vient se poser sur la tête d’Empatia de façon instinctive. Sans elle à ses côtés, il menacerait de s’effondrer. Les souvenirs de son adolescence reviennent à la surface : les moqueries, les bousculades, les regards vainqueurs. Cette impression d’impuissance recommence à le gagner, cherchant à grignoter le peu d’assurance que Clark possède actuellement devant Caul.

Hors de question qu’il se laisse avoir une nouvelle fois. Il n’a plus 13 ans. Il est capable de faire mieux que ce qu’il montre depuis quelques minutes, il peut réussir à répondre sans crainte, car il n’est plus ce Clark d’il y a une dizaine d’années maintenant. Ou en partie.

Toutefois ce détail, Caul ne le sait pas. Il ne peut pas deviner que les insultes résonnent encore au quotidien dans l’esprit du journaliste. Que son reflet dans le miroir le rebute. Que son rapport à la nourriture est encore et toujours ce qui l’empêche d’avancer dans la vie. Que son comportement envers les autres, son manque d’empathie à l’égard des autres est devenu pathologique et, qu’au fond, toutes ces années à être sous le mauvais feu des projecteurs à cause de Caul et des autres influe de trop sur son existence. Sa si frêle existence.  

_ Je n’ai rien fumé. Mais je sais qui tu es.

Le regard de Clark n’a jamais été si sombre. Néanmoins, il n’est pas question qu’Empatia se salisse les crocs avec la carcasse de ce pauvre Caul. Il ne lui ferait même pas ce plaisir.

_ Je sais ce dont tu es capable… à quel point ruiner la vie des autres peut te procurer du plaisir.

Ces mots font serrer les poings à Clark.

_ Et je sais surtout à quel point elle pouvait souffrir de t’avoir comme fils.

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Le sourire de Caul s’étira devant la pathétique tentative de sa victime de se défendre, sans doute pour la première fois de sa vie. Du plus loin qu’il se souvienne, le gros lard ne faisait qu’encaisser les coups et les insultes qui pleuvaient sur lui du matin au soir, dans la classe ou la cour de récréation. Rarement le voyait-on lever la tête pour nier les commentaires disgracieux sur son physique ou son caractère, encore moins pour passer à l’offensive à son tour. Il se contentait de subir, subir, subir. Comme si on lui avait arraché la langue. Certains gamins, il était vrai, cessaient de s’acharner sur lui lorsqu’ils voyaient que leurs efforts ne portaient pas fruit. Il était frustrant de s’adresser pour ainsi dire à un mur, Caul le comprenait très bien. Mais têtu comme il était, il ne baissait les bras pour autant, peut-être parce qu’il percevait les souffrances de sa victime au-delà de son visage de pierre toujours posé sur le sol. Pire encore, ça l’amusait de pousser la torture psychologique plus loin, toujours plus loin. Car les blessures physiques pouvaient se résorber avec un peu de temps, mais les blessures psychologiques, invisibles à l’œil nu, tardaient à faire de même. Elles étaient plus profondes, plus insidieuses aussi. Et cela, Caul le comprenait très bien aussi, au plus grand dam des gamins sous son joug tyrannique.
Des années plus tard, ça ne changeait pas la donne. Enfin, pas vraiment. Leurs jeunes années appartenaient au passé désormais, car ils étaient tous deux de jeunes hommes à l’aube de la trentaine. Et pourtant, le zombie était persuadé qu’il détenait encore son emprise sur le jeune homme, que celui-ci le veuille ou non. Il voulait faire le fier? Très bien, qu’il essaie. Caul adorerait le voir patauger dans une mare d’apathie et d’humiliation, comme autrefois. Ça lui rappellerait de bons souvenirs. Il singea le pauvre type, sa voix volontairement enfantine et ridicule : « Je? Je? Je? Je suis trop gros? » Il éclata de rire, malgré la présence du clébard toujours aux côtés de son maître. Ça n’effrayait pas vraiment Caul, il se disait que comme d’habitude, Clark s’inclinerait devant lui, sans oser lui faire front bien longtemps. Peut-être se trompait-il? Mais avant qu’il n’ait pu en avoir le cœur net, la conversation dévia vers la mère morte du creuseur de tombes. Madame Whitby, si gentille, si prévenante. Même avec le gamin le plus détesté du quartier, voire de la ville.
« Vraiment? Tu sais qui je suis? » Ni d’une ni deux, Caul s’avança vers l’autre homme jusqu’à ce qu’ils se tiennent l’un près de l’autre, dans une posture presque intime. « Tu n’sais rien de moi ou ce dont je suis capable, l’adipeux. » Il était étonnant qu’un cancre comme Caul ait retenu un tel mot, mais en apprenant la définition en cours de sciences, il l’avait tout de suite associée à Clark, ce qui avait bien fait rire leurs camarades à l’époque. Clark, le gros tas. Clark, le gros lard. Clark, l’adipeux. « Tu dis n’importe quoi. Ma mère m’aimait comme je l’aimais, moi. Jamais je ne lui aurais fait le moindre mal. Tu veux savoir ce qui s’est passé? Elle a fait une vilaine chute dans l’escalier, c’est tout. Un bête accident. La police l’a confirmé. T’es qui pour remettre en question le verdict des autorités, hein? Personne. » Il le dévisagea avec du mépris dans les prunelles. « Alors si j’étais toi, je cesserais de fourrer mon nez dans les affaires des autres et de prétendre tout un tas de conneries. Parce qu’à force de souhaiter le malheur des autres, ça finit toujours par nous revenir en pleine figure. » Un sourire cruel se dessina sur le visage de Caul, qui ne détachait pas son regard de celui de son interlocuteur. Pendant un moment, il en oublia même le chien. « Enfin, à ce qu’il paraît. » Il haussa les épaules, l’air désinvolte. « Va faire du sport plutôt que de débiter des mensonges sur les braves gens de cette ville, tu veux? »

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Quelques secondes plus tôt, le sang de Clark s’était glacé à la vue du sourire de Caul. Ce sourire digne du Malin, cette mimique qui semblait provenir d’un autre temps. Ce même temps où les insultes pleuvaient sur les épaules du jeune Maggiorana sans qu’il ne trouve jamais la force de les faire taire. Une époque au cours de laquelle Clark n’a pu faire autrement que de refuser de se nourrir, autant que le tolérait ses parents quand ils mangeaient en famille, tout comme cesser d’espérer voir la situation s’améliorer. Avec le temps, Clark s’est dit que les choses allaient s’arranger. Que les souvenirs finiraient bien par s’effacer de sa mémoire… mais c’était sans compter l’existence même de Caul Whitby.

A présent, c’est son rire, qu’il reconnaîtrait malheureusement entre mille, qui arrache presque à Clark un frisson douloureux. Même si la voix de son bourreau est devenue plus grave après toutes ces années, l’intonation vicieuse est bel et bien restée intacte. Puis cette présence étouffante qui recommence à vouloir le priver de son air : d’abord physiquement, quand Caul se rapproche brusquement de Clark sans que ce dernier n’ait le temps de bouger, se protéger. Viennent ensuite les insultes. La plus douloureuse d’entre elles ne tardent pas à filtrer les lèvres du grand Whitby, filant jusqu’au cœur du journaliste pour lui asséner un coup qu’il n’avait plus reçu depuis longtemps.
L’envie de vomir le gagner soudain. Il se doute que sa pâleur extrême commence à ressembler à celle de Caul, ironiquement. Pourtant, ce que ce dernier lui révèle ensuite aurait pu lui redonner des couleurs, en particulier celles de la vengeance, ou encore d’une colère aussi glaçante qu’un hiver sombre.

Une vilaine chute dans l’escalier. L’image passe en boucle dans l’esprit de Clark. Il voit la scène se dérouler dans ce souvenir qu’il garde précieusement de cette maison abandonnée non loin d’eux et de la personne formidable qui l’a tant aidé dans les moments où la vie menaçait de ne plus l’animer.

Le deuil brutal causé à la fois par cette annonce et le mépris qui émane de Caul pousse le blond à revenir à l’instant présent. La fureur commence à gagner Clark et il suffit d’un geste de sa part pour qu’Empatia commence à réellement grogner en direction de Caul, cherchant à le faire s’éloigner de son maître. Oui, le Maggionara, dans cette situation si délicate et terrible à vivre pour lui, d’être en la simple présence de l’être odieux qu’est Caul Whitby, a besoin du soutien de cet animal robuste, pour s’armer à son tour de courage et cracher le peu de venin que la nouvelle qu’il vient d’apprendre l’autorise à cracher.

_ J’y crois pas. Je te crois pas.

C’est au tour de Clark de faire un pas en direction de Caul, suivi de sa chienne, toujours sur ses gardes.

_ J’ai plus peur de toi. Tu es seul, tous les autres ne sont plus là, heureusement pour eux. J’ai des contacts chez les flics. Je t’aurais Caul.

Prononcer son prénom lui brûle les lèvres. Mais c’est une preuve supplémentaire que Clark ne se laissera plus faire, du moins pas avant qu’il ait découvert les véritables circonstances de la mort de Madame Whitby. Et s’il y a bien une chose que Caul ne connaît pas du Maggionara, c’est son entêtement.

_ J’vais plus te lâcher.

Clark n'a jamais été aussi sérieux. Son regard fulmine tandis que ses poings se contractent, et il sent qu'il est temps de quitter les lieux avant qu'il ne commette un acte qu'il pourrait regretter - non pas pour l'avoir fait, mais pour les complications que cela amènerait pour lui dans sa quête de la découverte.

Cette conviction de ne pas avoir entendu la vérité sur la mort de Madame Whitby, le journaliste ne sait pas d'où elle peut venir. Toutefois, il est persuadé d'une chose à partir d'aujourd'hui : il est prêt à tout pour connaître le fin mot de l'histoire.

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