Revenir en haut Aller en bas


AccueilAccueil  Dernières imagesDernières images  RechercherRechercher  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  

Le deal à ne pas rater :
Funko POP! Jumbo One Piece Kaido Dragon Form : où l’acheter ?
Voir le deal

Partagez
 

 (tw) highway to hell (nox)

Aller en bas 
Invité
Invité
Anonymous
(tw) highway to hell (nox) Empty
(tw) highway to hell (nox)
Mar 12 Jan - 21:36




Dernière édition par Nora Everdell le Dim 2 Jan - 16:52, édité 2 fois
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous
(tw) highway to hell (nox) Empty

" highway to hell "
my father told me when i was just a child, there are the nights that never dies | @nora everdell

août 2010

La soirée plutôt calme. L'dernier soir de la semaine, à peine minuit passé, comme si la ville retenait son souffle pour mieux rejeter toutes les créatures des ébats nocturnes pour l'week-end. Repense distraitement à son rêve d'cet après-midi, plutôt courte pour renforcer son système avant la garde de nuit, repense aux barreaux qu'il a vu s'aligner, au miaulement qui cognait dans sa tête, à cette impression désagréable d'pas pouvoir les quitter, d'être attiré par la cellule sans pourtant pouvoir voir c'qui s'y cachait. A pris l'habitude, l'shérif. Parfois, lui faut simplement ignorer. Parfois, l'avenir n'a pas d'sens et pas d'importance. Parcourt la ville, l'regard presque serein, à défier les immeubles gris, au volant d'la caisse aux insignes de la police, comme un bouclier rassurant. S'y est bien fait, Nox, même si y a souvent quelques jeunes délinquants pour cracher sur son passage. Note les noms, les visages, l'Griffin, à s'dire qu'un jour, il les chopera tous. Même si c'est pas vraiment ceux-là qui l'intéressent le plus. Même si l'plus intéressant, il l'a laissé en liberté et que quand il y pense, ça lui troue toujours le bide, à avoir l'impression d'avoir franchi la seule limite violable qu'il s'est imposé dans son boulot. Alors, n'y pense pas, l'shérif, en augmentant le son de la radio, à battre le rythme des basses du bout des doigts sur le volant. S'sent invincible, à l'insigne Noximilian Griffin brodée sur sa veste, à côté d'la grosse étoile, celle qui brille l'plus. Invincible, à s'croire au sommet de sa carrière, à regarder dix ans en arrière quand il est devenu le shérif le plus jeune qu'Exeter ait connu. Coup d'bol, disent certains, quand lui n'y voit un juste revers de la médaille, à avoir bossé comme un taré, quand on s'étonnait qu'un flic si jeune puisse démêler des enquêtes si complexes, quand même les plus âgés n'y voyaient aucun indice. Et qu'Nox les devançait, qu'il trouvait, qu'on s'était mis à l'appeler le flic de l'instinct. Et qu'personne pouvait deviner sur quoi il s'appuyait, mais à force qu'il ait raison, à force qu'les coupables qu'il coinçait sans aucune preuve se retrouvent à avouer, il s'était fait un nom, une identité. Avait endossé l'rôle avec modestie, quand le précédent avait pris sa retraite. S'souvient encore de ses mots, le trentenaire tout frais. J'vois personne d'autre pour me remplacer que le prometteur Noximilian Griffin et la fierté s'était diffuse dans ses veines. Vingt piges, l'gamin. Il augmente le son, écorche l'originale de la chanson d'sa voix trop enjouée, c'est qu'il est d'bonne humeur, ce soir. Hier, il a coincé un gars qui s'en prenait aux chiens du quartier. Savent pas, l'reste de la brigade. Savent pas, qu'la prochaine victime n'était pas un clébard mais un putain de gosse. Alors, on s'est un peu moqué d'lui d'arrêter un type qui torture les bestioles, mais Nox s'en fiche. Sait qu'il a sauvé la vie d'un gamin - avait déjà vu son visage, noté son nom, son adresse.

Et c'est à ce croisement que l'attroupement sur le trottoir avise son regard. Il tourne lentement la tête, coupe le son et soupire. Soirée calme, tu parles. Y a toujours ces jeunes de merde qui viennent foutre le bordel. Peuvent pas attendre au moins l'week-end, putain, qu'il râle en se garant sur le bas côté. Et ça suffit à faire fuir toute la marmaille, il en ricanerait presque, arrogant, quand il discerne pourtant, délaissée d'la bagarre, une pauvre fille qui peine même à se relever. S'demande s'il vaudrait mieux pas la laisser s'casser aussi, quand elle se rendra compte qu'elle est ridicule, mais y a un espèce d'instinct qui l'pousse pourtant à surgir de l'habitacle comme un prédateur, fondant sur sa proie en lui agrippant l'bras. S'étonne d'la véhémence qu'il entend dans sa voix qu'il devine jeune, d'cette colère qui la fait trembler - à moins que ça ne soit que l'alcool, vu son état. L'regard qui accroche celui de la petite délinquante, à en tressaillir tant l'éclat d'ses yeux le transpercent d'un bout à l'autre, comme un faisceau qui passerait à travers de lui. Et ça l'vexe alors il ressert la poigne sur son bras fin. Note avec satisfaction la seconde où elle constate à qui elle s'adresse. Sent son sourire qui s'agrandit, l'shérif, à jouir de cette supériorité, de cet effet qu'il fait sur la population. Sinon quoi ? Tu vas m'en mettre une à moi aussi ? qu'il ricane, volontairement moqueur. À voir ta gueule, t'étais pas en train d'gagner, ma jolie. Peut que constater sa lèvre éclatée, les griffures sur ses bras, sa robe presque déchirée qu'elle remet en place avant qu'il n'puisse y laisser trainer ses yeux. L'est pas là pour ça, t'façon. Y a qu'son boulot qui compte, c'qu'il se répète inlassablement depuis dix ans. À la limite, y aurait qu'sa jeune recrue, celle qu'il forme, qui l'ébranle un peu avec ses grands yeux tout noirs, la petite Nyström, qu'elle s'appelle. Mais bon, peut pas l'avouer, l'shérif, s'dire que c'est un p'tit crush passager, une attirance presque normale en tant qu'homme.

Il la lâche pour mieux la contempler, les mains qui viennent se poser sur sa ceinture en secouant la tête, l'air dépité. Ouais en effet, c'est vachement dur à croire. S'apprête à lui demander ses papiers, pour suivre la procédure, quand elle semble déjà l'deviner à l'avance. Elle a l'habitude, qu'il se dit, et ça lui donne deux fois plus envie de l'embarquer, quand il l'aurait peut-être laissée filer avec juste l'humiliation d'être tombée sur le shérif. S'jette presque sur son bras glissé dans sa veste, comme par réflexe de survie, comme s'il s'attendait à ce qu'elle en sorte un flingue. A appris, Nox, qu'faut pas s'fier aux apparences, qu'les gens sont capables de tout pour fuir, même pour une connerie pareille. Mais ses doigts s'referment sur ses papiers et pas sur la crosse d'une arme et il les lui arrache presque, l'regard tenace ancré dans l'sien, quand la proximité qu'il a engagé l'dérange soudain et qu'il se recule d'un pas. Hmm. Everdell, Nora, qu'il y lit, avant de reporter son attention sur la gamine, imprimant l'nom dans son crâne. Comme si ça avait une réelle importance, alors qu'il l'aura déjà oublié quand il reprendra le volant après l'avoir déposée au poste. Note l'âge, tout juste majeur, et pose des yeux suspicieux sur son minois trop fin, trop enragé et, sûrement, trop maquillé pour qu'il puisse y déceler l'arnaque. Mais son instinct l'trahira pas, il sent une magouille sans savoir encore où pour l'moment. Tu vas venir avec moi dégriser un peu, t'façon tu serais même pas capable de retrouver ton chemin. Non mais j'comprends pas, c'est quoi l'but d'se mettre dans un état pareil, hein ? qu'il lui balance avec cynisme, l'attaque au creux des lèvres, profitant toujours de sa supériorité affirmée. Désigne la voiture dans leur dos, phares encore allumés. Si tu y vas de toi-même, tu peux monter dedans. Si j'dois te forcer, tu vas à l'arrière, comme les vrais voyous, qu'il chuchote en se penchant un peu vers elle, notant son parfum trop prononcé, qui agresse ses narines, lui fait tourner la tête, un instant. Tente de s'reprendre, doublement acharné quand il se sent perdre un tant soit peu l'contrôle. Et j'te conseille la première option. La cellule d'ceux qui résiste est infectée d'rats et même seulement pour une nuit, c'est pas terrible, j't'assure. Plante son regard dans l'sien, les muscles déjà bandés, déjà prêt à lui bondir dessus si elle esquissait l'moindre mouvement de fuite.


code sleipnir.


Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous
(tw) highway to hell (nox) Empty




Dernière édition par Nora Everdell le Dim 2 Jan - 16:52, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous
(tw) highway to hell (nox) Empty

" highway to hell "
my father told me when i was just a child, there are the nights that never dies | @nora everdell

août 2010

Son ton tend les traits d'son visage. Déteste rien d'plus, Nox, à c'moment-là, qu'on lui manque de respect, surtout par une sale gamine d'son espèce. Ouais, l'a déjà catégorisée, parce que c'est c'qu'il fait toujours : mettre des gens dans des boîtes bien étiquetées. Serre les dents, à s'dire qu'il doit pas s'laisser faire quand y a l'insigne sur son torse qui lui rappelle qu'il peut pas non plus aller trop loin. On essaiera l'jour où tu tiendras debout, qu'il balance, moqueur, préférant la rabaisser sur sa condition, parce que c'est plus facile et qu'avec ça, naïvement, ça lui donne l'sentiment d'être au-dessus. Parce qu'il est au-dessus, n'est-ce pas ? Au-dessus d'ça, certainement, l'regard méprisant. Croise les bras sur son torse, essuyant un soupir plein d'ennui. T'as raison, la prochaine fois, j'attendrai qu'tu te sois tellement rétamée qu'il faudra appeler l'ambulance. Et c'est là qu'il se penche un peu, sans remarquer que ça la tend, parce qu'il s'en fout, Nox, d'son putain de ressenti, s'en fout d'venir empiéter dans son espace privé, dans sa bulle personnelle. Pas d'chance, y a qu'ta gueule que j'vois là, qu'ça s'échappe entre ses dents, l'sourire cruel au bord des lèvres. Il lève les yeux au ciel en soupirant à la remarque sur ses yeux. Est-ce qu'elle pense vraiment l'amadouer avec ce genre de conneries ? L'regard qui vient se poser sur elle, menton qui s'abaisse, est clairement dénigrant. S'échine à lui arracher les papiers pour la prendre de court, secouant la tête comme pour dire non, c'est pas bon. Qu'elle prononce son nom, qu'il fixe ses lèvres, juste une seconde, peut-être deux, et qu'il s'égare, obligé d'se rattraper à quelque chose et sans doute l'moyen l'plus facile de nier ça, c'est bien d'utiliser l'humiliation. C'est bien, t'arrives encore à lire, bravo, en grognement agacé. Parce qu'oui, il est agacé. S'sent mené en bateau, comme s'il était plus aux commandes et compte bien lui rappeler en face de qui elle se trouve.

Merci pour l'conseil, et ça suffit pour commenter, quand il n'peut s'empêcher de lever les yeux au ciel une nouvelle fois. Putain, elle n'la ferme jamais ? La trouve déjà trop bavarde, trop rentre-dedans, trop audacieuse. Sait pas si ça l'énerve ou lui plait. S'demande si elle est aussi chiante quand elle est sobre, puis s'dit qu'en fait, il s'en fout, non ? Qu'ça le regarde pas, et puis, en quoi ça pourrait être important ? C'est pas comme s'il allait devoir se la coltiner toute sa vie. J'suis pas là pour être gentil, alors, Mais elle se rétracte, semble qu'un sursaut de lucidité lui traverse le cerveau embrumé par l'alcool, peut-être. Alors, il s'coupe net, abdique, se détend un peu aussi. La prendrait presque par le bras si elle ne le bousculait pas d'la sorte et qu'il doit se retenir d'lui en foutre une. Pour quoi il passerait, après ? L'shérif qui frappe les gamines récalcitrantes ? Non, peut pas s'y risquer, Nox. Même si c'est pas l'envie qui lui manque. Et ça l'décontenance, ce fourmillement qui le prend au creux de la main quand il serre le poing en la suivant jusqu'à la bagnole. N'pense pas, Nox, s'méfie pas assez quand il dira qu'il a l'habitude, pourtant, d'ce genre de cas.
N'sait pas qu'il est tombé sur un cas bien particulier, cette fois. N'sait pas, Nox, peut même pas le concevoir, que c'qu'il pense être une affaire de routine va devenir une vraie routine. La main sur la portière conducteur, il hoquète en la voyant s'barrer. Partagé entre l'idée, fugace, de la laisser filer, lassé d'ce jeu à la con, du flic qui court après la souris. Mais putain, peut pas, Nox, s'dire qu'il s'est laissé berné par une gamine presque ivre morte.

Alors, il s'lance à sa poursuite. N'a pas encore assez clopé pour échouer, p't'être que dans dix ans, il aura plus de mal, mais pour l'moment, il se démerde plutôt pas mal. Et y a pas photo, plus il sent l'trottoir défiler sous ses semelles, plus il se rapproche d'elle. Sait pas encore, Nox. Qu'un jour, il revivra la scène. Et qu'il ne la rattrapera pas. Sait pas encore, Nox. Qu'dans dix ans, il la revivra comme cette nuit-là. Sait pas encore, Nox. Qu'finalement, il tiendra la distance. À c'moment-là, tout c'qu'il se dit, c'est qu'il va lui faire passer un sale quart d'heure. Arrive assez près d'sa silhouette qui se dandine plus qu'elle ne galope, qu'il trouve, avec ses talons hors de portée au-dessus de sa tête, quand il attrape son bras avec une poigne de fer. Ses doigts se referment sur son biceps et l'pressent assez fort en pilant net pour qu'l'arrêt soit brutal. La retient d'une main pour pas qu'elle s'écrase contre son torse, quand elle est accueillie par son regard sévère, qu'la férocité se dessine dans ses yeux, celle-là même qu'il connait depuis toujours, celle-là même, finalement, qui n'le quittera jamais. Lui offre un sourire débordant d'une cruauté gratuite, quand il la traine derrière-lui en direction de la voiture, s'dit qu'elle n'a pas intérêt d'essayer d'se dégager, qu'elle en aurait pas la force, qu'il serait prêt à la trainer par les cheveux sur le bitume, s'il le fallait, tant il se sent humilié. Vexé, touché dans son image de super-héros, sûrement. Putain. C'est pas une gamine qui va lui faire la loi, quand même. Ni qui va lui mener la vie dure, bordel. Et devant la bagnole, qu'il la jette presque contre la portière en plaçant ses mains de chaque côté de sa tête, sur la carrosserie. S'enfonce dans son regard comme l'serpent qui s'apprête à diffuser son venin dans sa proie. Bien. Puisque t'as décidé d'jouer à la maline, t'vas pas seulement passer la nuit au poste pour dégriser, ma jolie, qu'il lui assène, avec cette autorité légale qu'il s'attribue, comme s'il avait les plein pouvoirs, soudain. Et ça l'conforte, et ça l'flatte, tout seul comme un grand. Agrippe de nouveau son bras, trop fermement, trop violemment, quand il l'écarte pour ouvrir la portière arrière d'une main agacée. Oui, tu peux oublier monter d'vant, et qu'il a failli finir sa phrase par salope mais qu'pour une raison qu'il ignore, qu'c'est pas sorti. L'y enfourne comme on jette une canette vide par terre. Avec mépris. Sans aucune importance, la dénigrant comme si elle n'était, finalement, plus qu'un objet, une moins que rien. Claque la portière en s'disant qu'il aurait bien voulu qu'elle laisse dépasser sa jambe et qu'ça la lui brise. La colère au bout des poings, quand il vient s'asseoir dans l'habitacle, à repositionner son rétroviseur pour garder un oeil sur elle, et qu'il verrouille les sécurités, avec un sourire malsain. On s'échappe plus, maintenant. Les trainées comme toi, on devrait pas les laisser sans surveillance. P't'être qu'on devrait même pas les laisser exister. Enchaîne, pris dans cet engrenage terrible, n'voyant en elle plus qu'celle qui l'a humilié, juste par le fait d'le faire courir comme un mongole. C'est gratuit, c'est cynique, c'est puérile, quand il s'dit qu'elle est complètement bourrée, qu'elle est bien trop jeune, sûrement, pour qu'ça la touche. Il attrape son téléphone, note un appel en absence. Sa mère. Elle attendra demain. Pour l'moment, il a d'autres chats à fouetter.
Pour l'moment, il a un autre cas à s'occuper.
T'es bien installée dans ton carrosse, princesse ? qu'il siffle avec un ricanement mielleux à mourir.
S'imagine pas, l'pauvre, qu'dans dix ans, il lui enverra toujours ça à la figure.
Et qu'ça sonnera pas tout à fait d'la même façon.


code sleipnir.


Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous
(tw) highway to hell (nox) Empty




Dernière édition par Nora Everdell le Dim 2 Jan - 16:52, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous
(tw) highway to hell (nox) Empty

" highway to hell "
my father told me when i was just a child, there are the nights that never dies | @nora everdell

août 2010

Merci ? Lui répond qu'avec un grincement d'rire moqueur. Ouais, c'est ça, qu'elle le remercie, la gamine. Enfourne ses papiers dans la poche intérieure de sa veste à lui, pour les garder précieusement. Parce qu'il l'sent, l'flic, qu'y un truc pas net. Saurait pas dire de quoi il l'sent, il l'devine, mais malgré que l'instinct de son surnom n'soit pas qu'lié à ses rêves, qu'y ait aussi un peu de ce nez du flic au milieu. Alors, les garde précieusement. Et sans contrefaçon, qu'il se lance à sa poursuite, l'humiliation qui lui dégouline le long de l'échine. Et il aime pas, ça, Nox. Non, il n'aime pas du tout, putain. S'dire qu'il a failli se laisser berner par une gamine de son genre, à cause de sa langue trop pendue. À l'avoir crue un instant docile quand elle lui a clairement prouvé l'contraire. Mais maintenant, c'qu'il se dit en lui chopant le bras violemment, c'est qu'il se fera pas avoir deux fois. C'est fini, la confiance tacite qu'il aurait même pas dû lui accorder. La laisse râler, pendue au bout d'son bras, alors qu'il la traine sans ménagements sur la voie publique. Y a bien quelques regards qui s'échappent jusqu'à eux, parce qu'elle gueule, la petite - ou peut-être que non, qu'c'est juste lui qu'a cette impression, qu'sa voix est trop forte. Qu'ça lui vrille les tympans, clairement. Et canalise mal sa colère quand il la plaque contre la carrosserie, à secouer la tête face à sa bouche qui s'ouvre de nouveau. Putain, tu la fermes jamais, ta grande gueule ? qu'il lui hurle dessus, son self-control déjà pas très maîtrisé s'effritant à chaque mot supplémentaire. A envie d'sortir ses menottes, là, mais pas pour les lui passer autour des poignets. Plutôt pour lui crever les yeux puis pour les lui enfoncer au fond d'la gorge. S'échappe un sourire cruel en songeant à cette image, et sûrement qu'il s'y attarde un peu, à générer un appel malsain au fond d'son âme. Lui offrant un silence qu'il imagine terrifiant, quand c'est simplement l'fait qu'il n'répond pas. Mais elle revient à la charge, lui arrachant cette image si satisfaisante de la voir sans yeux et la bouche close. Tu verras, mais j'espère que t'as pris des culottes de rechange dans tes poches, qu'il lui envoie en la jetant à l'intérieur, rageur. D'plus trop savoir quoi lui répondre pour lui faire fermer sa gueule.

Les phalanges qui blanchissent sur l'volant, à la surveiller dans le rétro, rassuré faut bien l'avouer par le grillage qui les sépare. S'est pas dit, en la ramassant sur l'trottoir, qu'elle était aussi acharnée. Comme quoi, l'habit n'fait pas l'moine. Et il est aussi en train d'se dire que l'maquillage n'fait pas la majorité. Mais ça, il aura l'temps de l'étudier. Quand il sera au calme, au poste, et qu'elle sera dans une cellule. Essaiera bien d'la foutre dans la plus dégueulasse, tiens. Et qu'ça enchaîne, alors, pour essayer d'cacher le son de sa voix qui grince dans ses tympans, il allume l'auto-radio et monte le son. Encore et encore, jusqu'à ne plus l'entendre, lui faire signe dans le rétro en haussant les épaules, un air franchement innocent sur l'visage. Tiens, ferme ta gueule, salope. Et p't'être qu'il monte le son non pas seulement pour couvrir sa voix mais pour couvrir celle qui résonne en écho. Elle a raison. Arrête-toi, bute-la. Personne saura et c'est précisément l'genre de chose qui l'fait flipper au point qu'il cherche un point de fuite. Même si elle n'le verra pas comme ça, n'est-ce pas ? Dandine les épaules au rythme du succès du moment qui passe, ses doigts qui battent sur l'volant en rythme alors qu'il écoute à peine, qu'il cherche à s'concentrer. Heureusement, ils n'sont pas très loin du poste. Les routes d'Exeter, qu'il connait par coeur - et qu'il ne traversera plus jamais au volant d'une voiture d'ici huit ans. Alors qu'il contourne la bâtisse pour entrer dans l'poste, se penche vers le siège passager pour attraper son téléphone, trainant volontairement pour l'emmerder, l'son toujours à fond. Un nouveau message. Il l'ouvre, en prenant son temps, comme si elle n'existait plus. Comme si ça pouvait faire redescendre toute la pression. T'es dispo ce soir ? Enoch. La gorge qui s'serre un peu, puis lui répond qu'non, demain si tu veux, sans savoir vraiment comment ça va s'passer. S'connaissent depuis qu'ils sont mômes, avec le Sinclair, et pourtant, la dernière fois, y a eu un truc nouveau et Nox, ça l'a dérangé autant qu'ça lui a plu. Mais il enfoui ça dans sa poche en même temps que le portable. D'toute façon, ce soir, il a un autre dérangement à gérer. Il coupe enfin le son. Terminus, Cendrillon. Oublie pas tes talons, sinon tu resteras bonniche toute ta vie. Il s'extirpe du véhicule, et on croirait presque qu'il s'est calmé, quand il lui ouvre la porte.

Qu'il l'attrape sauvagement par le bras et cette fois, la plaque face contre le métal de l'automobile. Ses poignets dans une main ferme, bien plus grandes qu'les siennes d'ailleurs, sans s'trouver honteux de malmener une jeune. S'en fout, à cet instant, Nox. Y a qu'l'humiliation qui lui revient à la tête. Colle son dos au sien et fixe leur reflet dans la vitre arrière. S'surprend à sourire, à aimer c'que ça renvoie ; qu'il a le contrôle. Une image qu'il oubliera, quand un autre l'aura remplacée. Un autre soir. Une autre époque. Un autre univers. Ecoute-moi bien, Everdell. Le moindre pas d'travers et t'en fais pas, ton voeu sera exaucé. La, moindre, entourloupe, et, j'tire. Délivre un de ses poignets pour lui faire faire volte-face. Attrape son menton d'une main trop brusque, avec l'envie d'lui briser la nuque. On s'est bien compris, toi et moi, ou t'es trop bornée pour même pas tenir à ta propre vie ? Et il la lâche enfin, comme si l'contact, finalement, l'avait brûlé lui plus qu'elle. Dégaine l'flingue accrochée à sa ceinture. Et maintenant, en route. C'est par là, tu passes devant. Désigne du canon du pistolet la porte arrière au poste qui donne sur le parking où ils sont. Penche la tête sur le côté, un sourire carnassier qui pointe son nez, quand il retire la sécurité comme pour la convaincre d'ses mots.

Oh oui, p't'être en effet qu'il rêvait de lui tirer dessus depuis trop longtemps.


code sleipnir.


Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous
(tw) highway to hell (nox) Empty




Dernière édition par Nora Everdell le Dim 2 Jan - 16:52, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous
(tw) highway to hell (nox) Empty

" highway to hell "
my father told me when i was just a child, there are the nights that never dies | @nora everdell

août 2010

A tenté vainement d'se concentrer sur les paroles, le rythme. Les basses qui cognent, l'rendent à moitié sourd lui-même mais force est de constater qu'au moins, il ne l'entend plus. Lui jette toujours des coups d'oeil à travers le rétro, à la voir remuer les lèvres dans l'vide et ça lui arrache un sourire mesquin. Un sourire qui veut dire c'est ça, esquinte-toi la voix toute seule. L'a pas monté l'son assez vite. Bien sûr qu'il a entendu, et bien sûr qu'soudain, ça le travaille et qu'il en aurait presque envie, Nox. Et sûrement qu'ça décuple un peu sa motivation à la plaquer violemment contre la voiture. Lui passerait bien les menottes, à cet instant, mais n'en fait rien. Trouve la menace du flingue bien plus concrète, sans d'viner qu'elle pourrait l'enrailler, sans d'viner qu'elle pourrait lui échapper, quand il s'croit avoir le dessus. S'dit qu'il la laissera plus jamais l'avoir, non, plus jamais. Qu'l'espèce de guerre qu'elle a lancé, il la laissera jamais la remporter. Jamais. Alors qu'elle avance, s'dit qu'il lui rendra. Coup pour coup, jusqu'à-ce qu'elle abdique. Qu'jamais, non jamais, il n'se laissera avoir. Qu'il se méfiera toujours, dès à présent, toujours et pour l'restant des prochaines fois où ils se croiseront. Qu'il ne baissera jamais sa garde en sa présence. Et ça s'ancre un peu dans son crâne, à mesure qu'ils déambulent dans les couloirs déserts, à cette heure. J'te filerai un dictionnaire, grince-t-il seulement, les dents cadenassées. D'la même façon qu'la clé tourne dans la serrure une fois qu'il l'a jetée de l'autre côté des barreaux. Qu'il lui adresse un sourire débordant d'cruauté, les yeux vibrants d'cette envie de l'enfoncer encore et toujours plus et qu'il la laisse là, sans un mot d'plus. Parce qu'Nox, il sait. Qu'parfois, le silence est plus tranchant qu'les mots. Parce qu'Nox, il sait. Qu'la solitude, parfois, est plus glacée qu'aucune compagnie ne peut l'être.

L'entend d'abord pas. Retourné dehors, s'allumer une clope, les doigts qui tremblent. Agrippent son téléphone quand il tapote un message pour sa mère. On essaie de se faire un dîner tous les deux la semaine prochaine, et ça l'fait un peu chier, ces dîners à la con en tête à tête, à fixer la chaise vide du paternel, quand il sait pas vraiment quoi lui dire, qu'elle lui pose un peu toujours les mêmes questions. Des alors, t'as rencontré quelqu'un ? et qu'il sait pas quoi lui répondre, et qu'il s'énerve. N'a rien à lui raconter d'assez décent pour qu'ça soit acceptable, pour qu'elle puisse l'entendre, pour qu'ça puisse pas lui faire de mal. N'sait même pas qu'elle a une petite-fille, l'saura jamais, s'dit Nox - et cruel de s'dire qu'il a raison. Qu'elle l'ignorera, pour toujours. Tombe sur la dernière photo qu'il a pris d'Percy. Entre les grilles du foyer. Son visage juvénile, dix ans tout ronds, la gamine, qu'elle a les cheveux bouclés d'sa mère et son teint mat. Mais à chaque fois, ça l'frappe. S'dit son nez ressemble un peu au mien ou si ses yeux deviennent un peu plus clairs, avant d'toujours avoir envie d'effacer les photos qu'il collectionne comme un psychopathe. Lui dira, un jour. S'le promet. Un jour, il viendra sonner à sa porte, lui dire je suis ton père comme dans Star Wars. Et ça l'fait gagner en sourire amusé, d'penser à ça, d'penser à elle, quand il n'arrive même pas à culpabiliser d'l'avoir simplement abandonnée, elle comme sa mère. C'est la vie, qu'il s'dit, Griffin. Lui dira jamais, pourtant. Encore une promesse à la con qu'il tiendra pas. S'souvenant de sa petite prisonnière, il retourne à l'intérieur au bout d'une longue demi-heure, à avoir enchaîné quelques clopes. Et ça l'frappe dès qu'il s'engage dans le couloir. Les miaulements. Et ça se répercute en échos dans son crâne, parce qu'il les a entendus, déjà. Qu'ils lui sont familiers. Cette nuit, il les a déjà entendus. Et putain qu'ça l'frustre, alors qu'il semblait calmé, quand il capte que c'est d'elle qu'il a rêvé. Rêve jamais d'n'importe quoi, Nox, l'a bien compris au fil des années, à enchaîner les visions qui finissent toujours par compter. Et voilà qu'pour la première fois, son don s'est planté, à l'faire rêver de n'importe quoi, n'importe qui. L'ignore d'abord royalement, même si elle a bien dû entendre la porte grincer, quand il s'installe sur le bureau minuscule qui trône pas loin des cellules. L'poste est d'un calme assourdissant, si y avait pas les appels incessants d'sa prisonnière. S'plait à la voir comme ça. Sa prisonnière. Extirpe d'sa poche les papiers d'la demoiselle, à entrer son nom dans l'système. N'trouve pas grand chose, Nox, et ça l'fait chier. Aurait voulu voir qu'c'était pas la première fois qu'elle se retrouvait là, mais faut croire que si. Clique sur tout ce qu'il trouve - pas grand chose, des inscriptions d'école, à enchaîner les pages des administratives scolaires et d'la santé, ses rendez-vous chez l'médecin comme ses bulletins scolaires. A accès à tout, et à force de revoir la même date qui s'affiche, ça commence à lui sauter aux yeux lentement. 02.06.91 A pas tout de suite tilté, fait rapidement l'calcul dans sa tête et c'est là qu'le sourire revient en force. Va prendre son temps, Griffin, sans savoir s'il va vraiment tenir cette résolution. A toute la nuit, sa garde ne s'termine qu'à huit heures. Tout leur temps qu'ils ont, avant d'être rattrapés au lever du soleil par d'autres obligations. Fouille dans un tiroir du bureau, en trouve un paquet de cookies, en enfourne un dans sa bouche avant d'se lever, le paquet à la main, les papiers d'la gamine dans sa poche de nouveau. S'plante devant la cellule, à fixer à travers les barreaux ses yeux scrutateurs. T'as pas fini d'gueuler ? en la dévisageant lentement, l'ton froid et posé. Contrôlé. Faut qu'il s'contrôle, qu'il s'contrôle, qu'il s'contrôle. Faire la paix ? Tu crois qu'ça marche comme ça ? Et pourtant, bien sûr qu'ça marche comme ça. Evidemment. L'sait pas encore. Qu'dix ans plus tard, elle lui redemandera ça. Nox, on fait la paix ? T'étais pas claustro, dans la voiture, qu'il commente en plissant les yeux. S'approche lentement des barreaux, jusqu'à s'appuyer contre, l'épaule s'affaissant contre l'acier qu'il trouve gelé. Mais s'décale pas, pourtant, à grignoter ses biscuits sans la regarder.

Laisse retomber un court silence, bref, un peu théâtral, avant d'tourner vivement la tête vers elle. D'la fixer, à travers ces barreaux, d'se dire qu'il devrait même pas être là, qu'il devrait la laisser s'égosiller toute la nuit, qu'elle gagne un peu à ce qu'il soit venu. Mais c'est plus fort que lui. T'en n'as pas rêvé pour rien, qu'ça sonne dans son crâne. Et qu'il remonte mentalement ses manches pour l'affrontement, parce qu'il n'a pas fini, lui, d'avoir envie d'lui en foutre plein la gueule, pour tout le bordel qu'elle fout, jusque dans son subconscient, visiblement. Oh, quel malpoli je fais, qu'il s'exclame, l'air presque sincère, en secouant la tête. Qu'il passe ses mains au travers de la grille, avec l'trophée au bout. L'appât, en réalité, l'hameçon. Et ses yeux qui viennent la harponner, pour la forcer à l'regarder. Tu veux un cookie ? Bon, ça vaut pas un gâteau d'anniversaire, mais tu m'as pas invité, y a deux mois. Soupire, comme s'il était réellement déçu d'pas avoir été là, avançant prudemment dans un nouveau jeu. D'celui qu'aura le plus de pions à sacrifier pour s'emparer d'la reine. Appuie son front contre les barreaux, lentement. Tu les as bien fêtés, j'pense, qu'il susurre lentement, pesant ses mots, la voix vibrante, qui s'abaisse de plus en plus, comme un secret, tes dix-neuf ans, qu'il balance d'un calme angoissant, pour surveiller sa réaction.
Essuie un nouveau soupir, l'regard qui parcourt son corps avec comme un regret au fond des pupilles. C'est vraiment dommage. Parce qu'pour ça, pour ce petit mensonge de rien du tout, j'vais devoir te supporter ici un peu plus longtemps qu'prévu... qu'ça tombe comme une sentence pour lui-même.

Un peu plus longtemps qu'prévu, ouais, clairement.
Qu'l'aube ne l'emmènera pas.
Et sur un ton presque doucereux, qu'il chuchote, comme il le chuchotera bien plus tard encore, J'suis là, Nora, j'suis là, et qu'il s'enfonce dans ses yeux comme elle s'enfonce dans son âme, sans qu'il l'sache. Tu resteras pas toute seule, j'te le promets. Menace déguisée, qu'ça s'entend bien dans ses cordes vocales pourtant, quand y a un truc qui s'passe mal quand il déglutit.
J'te le promets.


code sleipnir.


Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous
(tw) highway to hell (nox) Empty




Dernière édition par Nora Everdell le Dim 2 Jan - 16:53, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous
(tw) highway to hell (nox) Empty

" highway to hell "
my father told me when i was just a child, there are the nights that never dies | @nora everdell

août 2010

Comment ça marche ? Qu'tu fermes ta gueule et que t'essaies plus de m'la faire à l'envers. Les dents qui se découvrent, sourire provocateur qu'il lui lance, même à travers les barreaux, comme des lames qu'il espère que ça pourrait la toucher. S'contente de lever les yeux au ciel, l'shérif, pas dupe au point de croire que c'était parce qu'il était là. La considère simplement comme une menteuse professionnelle, déjà d'puis qu'il l'a chopée par le bras sur le trottoir. Et qu'il l'observe, Nox, à la suivre des yeux comme s'il fixait un lion derrière sa cage. Sans baisser sa garde, car il sait qu'ça peut être imprévisible, ce genre de bestiole. Qu'ça conserve toujours un instinct de survie accru, un espèce de comportement suicidaire s'il peut y avoir une seule chance, même infime, d'en ressortir un jour. Comme ça qu'il la voit, à cet instant, Nora. Lionne derrière les barreaux, qu'il va lui falloir apprivoiser et s'méfier plus que de la peste elle-même qu'elle ferait pâlir de jalousie. Même si avec sa voix, ça s'rait plus une hyène. Et qu'il lève les yeux au ciel en secouant la tête, récupérant ses biscuits avant d'croquer dans le sien en haussant les épaules, désinvolte. Tu veux pas une femme de chambre et le câble pour la télé, aussi, tant qu'on y est ? S'appuie un peu plus aux barreaux, jouant avec le feu, à rapprocher son visage et ses yeux de l'animal. Tu peux tout noter sur une feuille, pour les réclamations, on les mettra dans la petite boîte prévue à cet effet. En ricanerait tout seul s'il s'escrimait pas à rester dans son rôle, à garder son sang froid et son attitude provocatrice. Et il voit bien qu'elle se raidit, Nox, à étirer son sourire féroce. Parce qu'ouais, clairement, il espérait une réaction de ce genre. Même si elle se démonte bien, la gamine, doit bien l'reconnaître. Et à trop dire qu'ça l'agace, s'rend même pas compte comme ça lui plait. Pourrait pas l'assumer, clairement. Pouffe un peu, l'visage flirtant avec la grille métallique. Bah faut dire qu'avec le seau de peinture que t'as sur la gueule, on te donnerait même cinquante balais, qu'il envoie, toujours motivé à garder la première place dans la course. Ne pas se laisser distancer, qu'il se répète. Mais il n'a pas le temps d'envisager une réponse assez percutante qu'elle enchaîne. Fronce les sourcils, Nox, à s'demander comment elle peut débiter autant dans son état. P't'être qu'il s'est mépris, qu'elle n'est pas aussi éméchée qu'elle en a l'air. Et il prend son temps pour lui répondre, l'observant en secouant la tête, comme affligé de déception. J'devrais te filmer, là, et m'arranger pour que tu tombes sur cette vidéo dans dix ans. Tu fais honte, Everdell, qu'il soupire, arborant parfaitement le masque déçu et lassé. Il récupère une de ses mains pour la passer sur son menton, l'air soucieux. Combien d'temps ? Hmm, ça dépend. Laisse planer un suspense désabusé, à revenir contre les barreaux de nouveau revêtu d'son sourire machiavélique. T'aurais eu mieux fait d'te faire choper mineure à l'intérieur d'un bar, et qu'il sort de l'intérieur de sa veste ses papiers, qu'il agite devant la porte, parce qu'avec ça, tu peux prendre bien plus, j'veux dire, de la vraie prison, tout ça, avec des gardiens et pas d'shérif pour te tenir la jambe si t'es claustro. Sourire qui dégueule de cruauté, quand il soustrait de nouveau les documents d'identité, et qu'elle s'rapproche, cette fois encore plus.

Qu'son regard le dérange, parce qu'il a l'impression d'passer un putain d'IRM sous ses iris trop clairs, explosés par la nuit et la fête et l'alcool, qu'il sait même plus s'ils sont bleus ou verts, mais qu'ils sont surtout troublants. Et qu'il s'est raidit, à son tour, sans doute qu'ça s'voit un peu moins même si dans l'exercice de contenir ses émotions, Nox n'a jamais été un champion. Qu'il affiche zéro réaction à son approche - tant verbale que physique - à s'trouver paralyser devant ses yeux, démuni. Mais y a un tic qui l'prend dans la mâchoire, soudain. Amoureux ? qu'ça répète, avant, presque, d'en rire, c'qui lui permet, sûrement, de retrouver sa contenance, d'oublier cet instant d'hébétude passager, qu'il s'dit. Un moment d'faiblesse, un putain d'moment d'faiblesse. De qui, de toi ? Sérieux, m'dit pas que.. non, c'est déjà arrivé ? J'ai du mal à l'croire, putain, j'tombe des nues là, y a déjà quelqu'un qui.. est tombé amoureux d'toi ? Et qu'il pigmente les attaques d'un rire sarcastique au possible.
Et sûrement qu'il était pas prêt, pas assez sur la défensive malgré c'qu'il se répète depuis une heure, quand elle verrouille ses poignées, agrippe ses manches, l'attire presque à ce qu'il se cogne contre les barreaux. Et qu'elle lui balance toute une floppée de paroles à la gueule, qu'Nox reçoit comme autant de petites claques, celles qui humilient sans blesser. Et encore grimpe cette putain d'humiliation, à s'sentir à la botte d'une putain de gamine et qu'ça lui fait tendre les muscles de ses avant-bras. Ferme, ta, putain, de, gueule, qu'il articule, d'un ton froid, l'regard acéré. Et qu'la colère qui s'y lit, clairement, n'a plus rien d'amusée à cet instant. Qu'la provocation va trop loin, qu'il prend tout de travers, certainement, qu'y a tout qui s'accumule - la photo d'sa gamine au foyer, l'étrangeté d'enoch, sa promesse de dîner avec sa mère, son putain d'rêve où il se retrouve là, , devant ces barreaux. Et putain, qu'il va montrer, à son rêve que c'est lui qui décide. Qu'il n'est pas forcé d'lui obéir, d'suivre le tracé, qu'il a déjà déjoué les plans, quand il a vu les meurtres pour les en empêcher, quand il aurait voulu savoir qu'il pouvait déjouer l'cours du destin quand il a vu l'kraken vaincre son père. Et que d'un mouvement brusque, il ramène ses bras à lui, peu importe si elle s'arrache les ongles agrippés à ses manches, peu importe si sa tête s'cogne contre les barreaux. Et que dans la foulée, il attrape son trousseau de clés à sa ceinture, qu'il ouvre la grille et entre, le regard fou. Qu'il la pousse, violemment sûrement, peut-être trop, pour la refermer derrière-lui. Enfouir ses clés dans sa poche, là où, il pense, elle ne viendra pas les chercher. Et qu'il s'retrouve face à elle, l'air d'avoir l'dessus quand il contrôle plus rien. T'as vu, hein, t'as vu rêve à la con, j'suis pas bloqué devant cette cage toute la nuit, qu'ça hurle dans sa tête. Même s'il n'sait pas si se retrouver dans la cellule est une meilleure option. Aurait simplement pu s'casser, éteindre les lumières, la laisser crever toute la nuit. Et plus, si besoin. Ouais, il aurait pu faire le rapport de faux papiers, l'envoyer en taule, directement, s'venger. S'venger sur elle de tout le reste, peu importe. Et à cet instant, la colère est si forte et la rage si intense qu'il n'sait plus, Nox. Qu'il s'dit qu'y a personne au poste, que ça se saurait pas. S'il la frappait, à c'moment là. S'il la violait, pour lui montrer c'que c'est, qu'une trainée. Et c'est sûrement dans cette envie saisissante, grandissant, d'l'homme qui aurait les plein pouvoirs, qu'il se jette sur elle façon prédateur. Lui laisse aucune chance, mais l'avouera pas, avec sa force, avec sa carrure, avec ses onze ans de plus. À la pousser jusqu'à-ce que son dos s'cogne au mur opposé, à la verrouiller avec acharnement, l'regard taré qui cherche à s'enfoncer dans l'sien, qu'il appuie son corps en serrant les dents. Tu marques un point, Nora, qu'il crache presque sur son visage trop près, qu'ça lui donne le tournis tant il n'avait plus laissé la hargne en lui s'extérioriser d'la sorte, ouais, t'as raison, j'veux déjà plus te laisser partir, t'as raison, t'es contente ? Qu'il la siphonne d'son regard atroce, à poser ses mains sur ses hanches qu'il trouve si fine, qu'il parcourt son visage qu'il trouve trop jeune, et qu'ça le réveille, soudain. Qu'il s'recule, avec un sursaut de réalité, comme s'il s'était vu depuis l'dessus. Qu'ça lui fout un frisson pas possible, rien qu'le fait d'y avoir pensé, quand il est allé déjà au-delà d'la simple hypothèse mentale. Et qu'il recule de quelques pas, sans plus savoir c'qu'il fout là, mais qu'il ne se départit pas de son sourire de rapace, parce qu'il faut pas lui laisser de l'avance. Alors, tu gueules plus, là ?
T'es d'jà contaminé, j'suis sûre. Et qu'ça lui vrille le crâne.


code sleipnir.


Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous
(tw) highway to hell (nox) Empty




Dernière édition par Nora Everdell le Dim 2 Jan - 16:53, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous
(tw) highway to hell (nox) Empty

" honest to god, i will break your heart "
pray to your god, open you heart, whatever you do don't be afraid of the dark. cover your eyes, the devil's inside. one night of the hunter, one day i will get revenge ; one night to remember, one day it'll all just end | @@

août 2010

Trop sensible ? Ca l'fait pouffer. Il hoche la tête plusieurs fois, façon oui oui c'est ça sans répondre, continuant de manger ses cookies, son seul repas d'la nuit. L'aurait bien pris une bière avec, faut dire, mais s'permet pas, Nox. S'permet pas encore de dépasser les limites, même si c'est lui l'boss, même si y a qu'lui qui pourrait l'engueuler, sûrement. Y tient, au putain d'règlement. C'est sûr qu'à ton âge, tu dois pas connaître grand chose, qu'il susurre avec un ricanement moqueur. Quarante ans, pas sympa, ça, mais bon, qu'est-ce que ça vaut, l'avis d'une garce de dix-neuf piges, hein ? Elle répond du tac au tac, a toujours l'dernier mot - ou veut l'avoir, en tout cas. Mais n'connait pas son adversaire, la Everdell. Et qu'il hausse les sourcils, l'air faussement inquisiteur. Tu vois dans l'futur, maintenant ? Waw, t'es chanceuse, princesse. T'as l'air d'bien savoir où tu s'ras dans dix ans. Hausse les épaules, l'air dédaigneux avec honnêteté. Parce qu'lui, il s'en branle, d'où elle sera dans une putain de décennie. S'en fiche, Nox, quand il s'dit qu'elle a croisé sa route seulement pour faire de sa soirée un calvaire ; ou de sa nuit, une nouvelle aventure. Un truc pour l'changer un peu d'ses habitudes, peut-être. Ouais, faut l'voir comme ça. Assurément qu'les heures vont passer plus vite, même s'il dira qu'elle lui tape sur les nerfs. A bien noté qu'elle s'est figée et l'sourire féroce que ça a engendré sur ses lèvres, lui, n's'est pas encore effacé, quand il la fixe toujours, hargneux, malicieux. Ah, désolé, princesse, j'pensais qu'tu savais qu'c'était pas la suite de ta petite fête, ici, qu'il grince en s'approchant. Encore, comme en miroir avec elle. Prend alors une voix plus douce, presque trop, parfaitement embourbé dans c'nouveau rôle, avec un regard presque suppliant. Mince.., alors, s'il te plait, Nora Everdell, fais tout pour qu'ça m'arrive pas, qu'il geint en se plaquant aux barreaux, l'regard faussement langoureux quand on l'croirait presque, à l'voir si bon comédien, à cet instant, c'est que, t'as raison, j'm'amourache souvent des pauvres gamines dans ton genre, alors ouais, j't'en supplie, épargne-moi, m'jette pas de sort, sorcière, souffle de plus en plus bas, l'shérif, quand tout s'enchaîne trop vite. Et qu'soudain, il s'retrouve à l'intérieur d'cette putain d'cage, l'paquet de cookies sûrement au sol de l'autre côté, et qu'il se retrouve sur elle, contre elle, qu'il sent son corps s'faxer au sien, à n'pas savoir si elle se presse contre lui ou contre l'mur dans son dos.

Mais on n'sait pas. L'sursaut qui l'prend, d'où il vient vraiment. Une force invisible, qui lui r'met les pieds sur terre, quand lui-même semble surpris de ce qu'il a fait. De ce qu'il voulait faire. Et qu'ça l'effraie, qu'il semble plus choqué que si elle l'avait giflé. Et s'attend pas, Nox, à ce qu'elle avance d'concert quand il recule. Qu'chaque pas en arrière n'parvient pas à mettre de la distance, pourtant, et qu'il se retrouve vite aux rôles inversés, à sentir les barreaux s'incarcérer contre sa colonne et qu'il n'a plus l'choix, qu'il n'peut plus reculer. Qu'ses yeux la suivent, sans ciller, qu'ils n'peuvent pas s'empêcher de parcourir c'corps qu'il avait voulu briser bien plus intérieurement qu'juste physiquement. D'ce corps qu'il avait voulu, un instant d'jà trop concret, vouloir posséder. Parce que ça lui ressemble pas, non, ça lui r'semble pas, putain. Et qu'elle avance, encore et encore, alors qu'il est bloqué, qu'y a un noeud qui s'forme dans sa gorge et qu'il n'faut surtout pas qu'elle puisse l'appréhender. Doit garder son rôle, doit garder la tête de la course. Mais semble qu'il a affaire à une adversaire bien plus tenace que c'qu'il a cru en la ramassant sur le trottoir. Et il trouve, dans les mots qu'elle lui lance comme des pierres, la force d'en saisir une en plein vol, et qu'ça affiche de nouveau un sourire sur son visage, effaçant l'désarroi qu'on aurait pu y lire en y regardant bien. S'penche en avant, l'visage qui se rapproche du sien, avec préméditation, l'regard qui s'enfonce en elle. Veut y lire, veut y lire chacune de ses failles, de ses blessures. Pour mieux les agrandir, qu'il s'dit. Eh bien, alors, on dirait qu't'as de la chance. Il fronce les sourcils, pensif. Quoiqu'tu m'as pas encore attrapé. S'moque d'elle, assurément, quand il s'dit qu'elle ne l'attrapera pas. Jamais, qu'il s'promet. Et qu'elle le touche, et qu'voilà déjà, il sent qu'elle pourrait l'faire. Là, maintenant. Qu'ça lui semble si facile, si dérisoire, qu'il n'a déjà plus l'avantage. Et ça l'met en rogne, encore plus quand il sent une main glisser de ses hanches à la poche où sont rangées les clés et qu'il attrape son poignet pour arrêter son mouvement, l'regard désabusé. Elle croit vraiment qu'elle peut l'amadouer d'la sorte ? L'charmer et lui soutirer les clés, l'air de rien ? Elle pense vraiment qu'il peut s'montrer aussi faible, aussi facile, aussi naïf ? S'promet bien de n'jamais lui céder sur ce plan-là, de n'jamais la laisser croire qu'elle peut avoir un quelconque pouvoir sur lui. Et il repose ses mains sur ses hanches, pour venir la pousser lentement, sans empêcher son bassin d'cogner contre le sien et qu'le frisson que ça réveille lui remonte jusque dans les dents. Mais il se dérobe à son contact, s'glissant sur le côté, s'éloignant des barreaux et d'la sortie. Approche du matelas sommaire, surélevé comme un banc, sur lequel il s'assoit en déposant les coudes sur ses genoux. Et ses yeux, qui reviennent chercher les siens, toujours à s'demander s'ils sont verts ou gris, s'ils sont sincères ou remplis d'mépris. Qu'est-ce que ça peut faire, en fait ? S'en fout, Nox, s'en fout. J'suis déjà tellement fou d'toi que j'ai l'impression d'être en pleine mer et d'me noyer, qu'il soupire, réenfilant l'rôle qui lui sied à merveille, quand il semble si aisé à le revêtir d'la sorte, pour continuer, tu voudrais pas v'nir me délivrer d'ton sortilège ? Et il tapote la couchette à côté de lui, comme on appelle un chien à venir s'coucher, sans la lâcher des yeux, comme si elle pouvait s'envoler d'un instant à l'autre. L'jeu qui lui semble bien plus plaisant qu'd'aller trier les papiers en attendant l'aube, là où tout s'finira, il en est persuadé. Et qu'ça se marque lentement dans son crâne, qu'la fin de toute chose, de tout jeu, de tout, s'ra toujours au lever du soleil. Comme pour l'rassurer. L'rassurer sur l'fait qu'y a une fin. Pourquoi j'te laisserai sortir ? qu'il reprend, plus sincèrement, en fronçant un peu les sourcils, avant de s'appuyer contre le mur derrière lui, croisant les mains derrière sa nuque. Pour avoir la paix ? Pour ça, m'suffit d'me casser et d'te laisser là, alors, Nora, dis-moi... qu'il souffle en la fixant avec toujours plus d'intensité. La dévore du regard, sans s'en apercevoir, empiétant sur l'corps qu'il parcourt, sur le visage qu'il marque dans son crâne, qu'il apprivoise, qu'il photographie. J'ai quoi, en échange ?


code sleipnir. @nora everdell


Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous
(tw) highway to hell (nox) Empty




Dernière édition par Nora Everdell le Dim 2 Jan - 16:54, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous
(tw) highway to hell (nox) Empty

" honest to god, i will break your heart "
pray to your god, open you heart, whatever you do don't be afraid of the dark. cover your eyes, the devil's inside. one night of the hunter, one day i will get revenge ; one night to remember, one day it'll all just end | @@

août 2010

Croise les bras sur son torse, l'regard perquisiteur. Donne-moi un aperçu, alors, j'peux pas me baser sur ta parole, si faut t'as pas d'pouvoir du tout. Lui fait un clin d'oeil, à s'amuser dans ce jeu sûrement destiné aux gosses, à toujours avoir le dernier mot, à s'inventer un rôle. L'a pas vue venir, la gamine, qui l'agrippe maintenant quand il semble qu'après un sursaut de remontrances, on dirait qu'il se laisse faire, qu'il ne cherche plus à s'dérober au contact. Ta chance, elle pue la merde, alors merci mais non merci. Lui offre l'sourire tentateur, celui du prédateur, celui-là même qui l'amène à entrer dans la cage, l'dompteur qui s'imagine pouvoir écraser le lion en l'aplatissant. À s'ruer sur elle, rôles inversés, quand il revêt la peau de l'animal et la hargne, et l'désire de la déchirer, peu importe à quelle profondeur. Qu'il rêve d'la posséder, pour qu'elle se taise, pour qu'il ait le dessus, pour oublier l'humiliation et finalement, qu'ça se réveille en lancinements honteux au fond de ses entrailles, comme autant de coups de couteau qu'il se mettrait tout seul. Et qu'il recule, l'air hébété, quand l'miroir lui renvoie le corps qui s'adapte, suit le mouvement, jusqu'à-ce qu'il soit bloqué, qu'il n'puisse plus rien faire, qu'il se persuade, qu'la toucher pour n'pas la voir coller son corps au sien. Qu'il sait pas, avec une honnêteté teintée de dégoût, c'qu'il pourrait faire, si ça arrivait. L'éclat féroce l'a trop surpris pour qu'il puisse être sûr de vraiment être aux commandes, finalement. Comme si elle réveillait en lui quelque chose de tapis, d'enfoui, qui n'avait demandé qu'à se faire attraper pendant des années, qu'personne n'avait su saisir avec autant d'urgence qu'elle. Et ça lui fait peur, à Nox, quand il s'esquive sur le côté en la repoussant, arborant l'allure fière de celui qui commande quand il n'commande rien du tout. Et qu'ça, ce détail, cette scène, cette perte de contrôle - l'histoire de ce truc caché qu'elle a su intercepter, sûrement qu'ça va le travailler. Quand il rentrera, qu'il trouvera des draps froids, sa solitude glacée, quand il s'y invente des corps à ramener, à la sortie des boîtes de nuit à huit heures le matin, quand y a plus que les déchets pour l'suivre dans son antre, quand même l'bordel, il s'y refuse, parce que ça lui a donné une gamine dont il n'a jamais voulu. Elle s'plante devant lui et son regard, qui ne l'a pas lâché, s'plante dans le sien comme une lance dans la carcasse d'un animal piégé. S'imagine pas vraiment, Nox, lequel des deux est réellement piégé. Plein d'ingrédients ? Tu trouveras rien ici, alors, c'est pas la peine, qu'il soupire comme s'il était réellement déçu. Sorcière.

Tu veux quoi, shérif ? Question à laquelle même lui n'a pas franchement de réponse, sur le coup. Sait pas, c'qu'il veut, Nox. Qu'sa vie ne décline jamais ? Qu'il soit pas forcé d'aller dîner avec sa mère, qu'il sache se reprendre avec Enoch, qu'il ose signe ces putains d'papier d'adoption. Qu'il assume, qu'il assume, qu'il assume. Qu'il assume la mort d'son père face à sa mère, qu'il assume la naissance et l'existence de Percy, qu'il assume l'attirance malsaine et déviée qu'il peut avoir, parfois. Comme y a juste quelques secondes, quelques minutes. N'répond pas, la laissant s'installer à côté d'lui quand soudain, sa présence le dérange alors qu'c'est lui qui l'y a invitée. Qu'c'est lui qui s'est immiscé dans la tanière de l'animal et qu'à présent, il voudrait l'en chasser. Sait plus c'qu'il veut, l'shérif, à faire des aller-retours incessants entre l'envie et la raison, plus rapide qu'un yoyo ne l'ferait. Heureusement, y a une phrase qui l'fait tiquer, qui l'sort un peu de sa torpeur muette et qu'il tourne la tête vers lui. J'demande rien, Everdell, parce que les trainées, j'les fait pas sortir, en général. N'fait sortir personne, d'ailleurs, et si elle semble persuadée qu'ça va être le cas, s'dit qu'elle est drôlement naïve, la gamine. Compte pas la laisser sortir, réellement. S'rend compte que son manège a bien fonctionné, même s'il ne sait pas lui-même le pourquoi du comment il l'a engendré. Pour passer l'temps, sûrement. Ouais, c'est ça, passer l'temps. Détache son regard du sien, à contre-courant, pour l'poser sur le mur en face d'eux. S'imaginerait la tête d'ses collègues, à l'voir là, dans la cellule. Et ça l'fait sourire, Nox, quand il imagine l'effarement, qu'il s'réjouit finalement à braver un interdit spécial. Oh, c'est la première fois, mais quelque chose m'dit que ça sera pas la dernière, et qu'il tourne la tête vers elle, les iris cherchant à harponner quelques bancs d'poissons dans les siens, et j'y veillerai, personnellement. Et ses jambes qui s'étendent jusqu'à se poser sur ses cuisses, qu'les muscles se crispent, sensiblement. Pas assez, visiblement, pour qu'il s'retienne de déposer ses mains sur ses mollets. D'fixer la peau éraflée et déjà bleuie à certains endroits, de laisser ses doigts la parcourir, l'effleurant avec retenue et curiosité. Ah, ça tombe bien, moi non plus j'ai rien d'mieux à faire, qu'il soupire sans un sourire, sans briser l'illusion qu'il va la faire sortir. Peut-être pour avoir l'excuse de s'attarder là où il n'a aucune raison d'se trouver. Mais ça fait passer le temps. S'rassure et s'assomme de ça, quand sa main large vient menotter une de ses chevilles. En plus, j'crois qu'tu commences à dessaouler. Lève un sourcil, appuyant sa tête contre l'mur derrière eux, avant d'se rasseoir plus confortablement, soulevant ses jambes pour les replacer sur lui. Comme si ça l'gênait pas, comme si c'était normal. Et elle fait quoi dans la vie, la sorcière, à part jeter des sorts sur n'importe qui ? qu'il demande, l'ton plus bas, la question comme réellement curieuse, comme s'il cherchait sur quoi établir une quelconque emprise, comme si déjà, il fallait rassembler les armes, les prendre directement dans les mots et l'comportement de l'autre, comme si ça allait pouvoir lui servir, un jour. N'lui a donné aucune réponse sur ce qu'il voudrait d'elle, parce qu'y a rien, y a rien qu'elle puisse lui offrir, et qu'tout ce à quoi il pense, ça serait décalé. Décalé et terriblement tentant. L'ombre d'un sourire s'immisce sur son visage, se délectant de cette hypothèse. D'la prendre là, dans cette cage, d'la salir un peu plus encore. Les phalanges qui se serrent un peu plus sur la cheville, qu'il finit par s'en rendre compte, qu'il détend ses doigts pour les faire glisser sur son mollet, venant taquiner son genou. L'air de rien. Alors, t'as rien à m'raconter ? Décale sa tête, avant d'tendre son autre main pour agripper doucement son menton, l'tourner vers lui, quand la seule proximité d'la taille de son bras suffirait presque à le faire chavirer. La colère qui s'est rétractée, pourtant, n'a laissé qu'une apparence détendue. Il maîtrise, t'façon, qu'il se dit. Cherche bien, j'suis sûr qu'y a deux trois trucs que tu peux m'apprendre sur toi, en s'humectant les lèvres, l'regard qui vrille insensiblement vers les siennes, quand l'sourire carnassier prend plus de place, et p't'être que j'pourrais trouver quoi demander, en échange. Maintient l'illusion, maintient la proposition, comme pour la faire rester, comme si elle pouvait s'échapper, sans ça. Je sais, on va jouer à un jeu. S'redresse, ramenant ses jambes contre son ventre pour n'pas la dégager, présence déjà assumée, acceptée, habituelle. S'penche un peu en avant, la lâchant pour poser ses coudes sur ses propres genoux, les mains envolées d'sa peau pour venir les croiser sous son menton. Déjà, instaurer un jeu, déjà, amener c'qui s'annonce, sans qu'il le sache, comme la plus grande et la plus courroucée partie d'sa vie. Chacun notre tour, on dit quelque chose qu'on pense sur l'autre, qu'on essaie de deviner, genre... Fait mine de réfléchir, l'visage plissé, sans voir, Nox, qu'il s'embourbe déjà, qu'il est l'premier à se jeter dans cette eau glacée qui l'attirera toujours vers le fond, qu'il a besoin d'personne pour se noyer, finalement. J'pense que t'imaginais meilleure compagnie qu'la mienne dans une cellule, à ta petite fête, ce soir. Accepte même de commencer, en s'imaginant qu'il lui faut s'mouiller un peu d'abord pour qu'elle accepte d'assouvir sa curiosité malsaine. Sent qu'y a de quoi creuser, sous la carapace d'la gamine, quand ses dents ses découvrent légèrement, l'regard électrique. Et c'est comme s'il était curieux, finalement, d'savoir c'qu'il peut renvoyer. Celui qui dit un truc vraiment important, vraiment intime, vraiment secret et qui tape juste, gagne. Déjà, à quémander des secrets, d'façon détournée. Déjà, à vouloir les partager, en s'disant qu'lui n'en a pas, qu'elle n'pourra jamais les connaître s'ils existent, qu'elle ne peut même pas l'toucher, l'deviner, mettre la main dessus. Qu'il n'peut pas perdre, parce qu'il a l'dessus, parce qu'il a l'ascendant sur la situation. Et qu'il faut bien passer l'temps. Qu'il s'incline sur le côté, pour plonger son regard dans l'sien et s'en délecter, lentement, réduisant encore l'espace entre eux, quand sa main s'invite, l'air de rien, le long de sa cuisse.
Et qu'il chuchote, sur l'ton de la confidence, Et si tu gagnes, Nora, j'te laisse sortir, et que déjà, ça sonne comme une promesse.




Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous
(tw) highway to hell (nox) Empty




Dernière édition par Nora Everdell le Dim 2 Jan - 16:54, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous
(tw) highway to hell (nox) Empty

" honest to god, i will break your heart "
pray to your god, open you heart, whatever you do don't be afraid of the dark. cover your eyes, the devil's inside. one night of the hunter, one day i will get revenge ; one night to remember, one day it'll all just end | @@

août 2010

N'peut pas s'empêcher de lever les yeux au ciel, Nox, à l'entendre. Et pour quelle raison j'te ferais confiance, au juste ? qu'il demande, le plus naturellement du monde, comme une question réelle. P't'être que c'est bien c'que c'est, d'ailleurs. Parce qu'il n'a aucune raison de la croire, sa putain d'parole. Et qu'il s'dit, si jamais il vient à la recroiser un jour, qu'jamais, jamais, il lui fera confiance. Qu'jamais, il prendra une de ses paroles pour acquis, non, qu'jamais aucune parole ne l'atteindra, qu'jamais il lui demandera d'lui promettre quoi que ce soit. S'imprègne bien d'ça, avec l'assurance et la certitude. Jamais. Tu marques un point, Everdell, mais c'pas pour ça que j'vais enfreindre toutes les règles pour toi, qu'il crisse lentement, martelant chaque mot pour qu'elle se les imprègne mieux. Aimerait soupirer, Nox, jouer à celui qu'en a marre, quand la discussion l'amuse bien plus que c'qu'il voudrait. Tu pourras jamais savoir si y a pas une caméra ou un micro quelque part sur toi ou tes affaires. Hausse un sourcil, espérant lui foutre le doute, quand clairement, il a d'autres choses à faire que s'faire chier à surveiller une gamine écervelée. Puis, quitte à choisir, s'il doit vraiment s'flageller en s'accaparant une gamine, s'dit bien qu'il choisira la petite Nyström, ouais. Peut pas nier comme elle lui fait d'l'oeil, comme il y pense, quand ils sont qu'les deux, pour sa formation, qu'il a accepté d'assumer d'un volontariat révélateur. L'attend juste le bon moment, l'shérif. Quand elle s'ra majeure, par exemple, peut-être ? S'rend compte qu'elle a l'même âge qu'la Everdell, qu'y a qu'deux ans à attendre, finalement. Qu'c'est pas si long. C'est pas comme si on lui demandait d'attendre neuf putain d'années ou un truc du genre. S'invente ses grands yeux presque noirs, à laisser sa main gravir le mollet jusqu'au genou, caressant une peau qui n'correspond pas, pourtant, quand il l'a ignorée royalement, plus vraiment présent pendant quelques secondes, et qu'un sourire distrait flotte sur ses lèvres. Pardon, tu disais ? Ah, ouais. T'es tout autant importante que t'es pas saoule, en effet.

S'contente de balayer ses doutes et questions inutiles d'un mouvement de cil désabusé, sans décrocher son regard du sien, comme pour y semer une graine qui voudrait voir pousser, même si c'est pour devenir un arbre flétri. Ben déjà, t'as pas d'dossier, pour l'moment, Everdell, qu'il commence quand les iris sont attirés par sa bouche, qu'il voit bien, ses lèvres qui se pincent sous ses dents et qu'ça lui tord cette envie animale qu'il porte au creux des reins. Sûr qu'elle le fait exprès, sûr qu'ça doit s'livre sur son visage, sûr d'tout ça, Nox, quand ça lui donne deux fois plus envie d'l'assommer. Boh, techniquement, tu pourrais prendre.. un an ou deux, pour tes faux papiers, alors disons qu'si t'es sage, tu feras juste la nuit, et qu'il froisse son minois pour amorcer le poison dans ses mots, donc c'pas comme si j'allais te garder dix ans, j'deviendrai taré. N'peut pas en douter, Griffin, à voir comme elle l'insupporte déjà au bout d'même pas une heure de temps. N'a pas envie d'finir complètement cinglé, s'dit de plus en plus qu'même sobre, elle la boucle jamais. Qu'elle est toute aussi pénible. Et les yeux qui suivent chacun de ses mouvements, avec l'prétexte que c'est pour parer à tout geste brusque lié à une échappée probable, lui voler ses clés ou bien aller s'cogner la tête contre les barreaux jusqu'à tomber dans les pommes et qu'il doive appeler l'ambulance, tout pour qu'elle sorte d'ici. Sûr qu'elle en serait capable, qu'il s'dit et c'est cette pensée qui lui fait promettre que si elle le fait, il appellera personne. Laisse sa paume explorer sa cuisse, avec lenteur et innocence, comme s'il ne s'en rendait pas compte, quand toutes ses terminaisons nerveuses s'égarent sur sa peau. J'pense bien, même si j'doute que ça soit avec un d'ceux qui t'ont défoncé la gueule, qu'il s'marre sans se cacher. Ah moins qu'ça soit la nouvelle technique de drague ? Affiche un air presque songeur, à s'demander, pour le coup, si l'envie d'lui foutre sur la gueule vient pas d'là. Ou plutôt, si elle n'va pas croire ça, à l'voir s'escrimer à lui répondre à tout pour n'pas la laisser gagner. Réfléchit encore un peu, avant d'soupirer, quand elle s'approche un peu trop près et qu'il a l'réflexe de reculer la tête, parce qu'il n'aime pas la façon dont son regard s'enfonce dans le sien. Qu'le mur l'empêche de continuer son mouvement, et qu'il sent sa nuque se raidir quand sa respiration vient s'échouer sur son visage. Qu'sensiblement, ses iris font un aller-retour infernal entre les siens et ses lèvres, encore et qu'la façon dont il déglutit n'doit pas passer inaperçu. Mise sur son ivresse, peut-être, pas habile à camoufler quoi que ce soit, l'shérif. Pourtant, il n'fuit pas - s'dit qu'il pourrait s'il le voulait, quand il semble bien coincé, pourtant - et qu'il vient même décaler légèrement son crâne de la pierre froide pour frôler son nez du sien. Si j'gagne, qu'il commence, jouant avec obstination à un jeu qu'il n'est pas certain de maîtriser, j'gagne le droit de revenir t'faire chier dans ta cellule, la prochaine fois. S'dérobe pas à la proximité, sous-entendant clairement qu'elle y reviendra. Qu'il y veillera personnellement, comme elle l'a soulevé.

Et c'est sûrement quand il sent sa cuisse se presser un peu plus à la paume de sa main, qui vient froisser sa peau et esquisser un semblant d'mouvement pour monter plus haut encore, qu'elle s'en arrache pour venir s'poser sur son buste, sous sa poitrine. Pour la pousser, presque doucement, l'écarter, faire redescendre la pression. Tu t'mouilles pas trop non plus, même si plus que captivante, c'est plutôt une nuit pas comme les autres, simplement. Et qu'il continue de la repousser, mais son torse qui suit le mouvement, en miroir, comme s'il pouvait pas s'en empêcher, qu'il se trouve presque un peu trop penché sur elle. Va falloir faire mieux qu'ça, Everdell, si tu veux espérer sortir avant l'aube. Un éclat d'malice qui fusille ses iris clairs, l'sourire hargneux qui revient prendre sa place, quand il s'sent plus fort, qu'il sait qu'tenir le coup, il peut. Qu'il est pas faible à c'point, non plus. Et qu'ça lui donne assez d'assurance pour n'pas déloger son regard du sien, et qu'sa main remonte lentement le long de ses côtes, pour venir effleurer son menton qu'il trouve trop fin, trop enfantin, pour écarter une mèche de cheveux, d'une façon presque rabaissante, comme un père le ferait avec sa fille. Comparaison indécente, presque malaisante, mais Nox n's'y attarde pas plus que ça, avec déjà sous la langue l'prochain coup. J'pense que tu t'imagines que tu peux faire céder n'importe qui, et qu'personne n'a l'droit de te dire non, n'est-ce pas, princesse ? Avec dénigration, quand s'impose à lui l'image d'une gamine pourrie gâtée à qui on a répété toute sa vie qu'le monde lui appartenait.
Et qu'ils seraient tous à ses pieds.
S'mord à son tour la lèvre inférieure, l'air provocateur quand son regard revêt des allures de séduction volontaire, cruelle, même, à s'dire qu'il peut bien en profiter un peu pour la berner, lui faire croire que. S'brûler un peu les ailes, tant qu'il en oublie pas comment on fait pour voler.




Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous
(tw) highway to hell (nox) Empty




Dernière édition par Nora Everdell le Dim 2 Jan - 16:54, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous
(tw) highway to hell (nox) Empty

" honest to god, i will break your heart "
pray to your god, open you heart, whatever you do don't be afraid of the dark. cover your eyes, the devil's inside. one night of the hunter, one day i will get revenge ; one night to remember, one day it'll all just end | @@

août 2010

Ecarquille un peu les yeux, surprise mimée. Ah, attends, tu veux dire, que toi, t'es un risque ? S'moque sans s'en cacher, la tête qui se secoue sous des airs désespérés. Perd pas son objectif d'vue, le shérif, quand la rabaisser est déjà devenue une priorité, la foutre toujours plus bas pour qu'elle ne se relève jamais à son niveau, parce que c'est c'qu'il s'est toujours promis d'être. Au-dessus. Et qu'on peut dire que jusque-là, il a plutôt bien réussi, et qu'c'est pas une gamine de son espèce qui va changer ça. Fait mine de réfléchir, la moue tordue de désolation. Même une ou deux, ça serait déjà trop, surtout pour toi. L'agressivité entre deux battements de cils, quand ça se veut pourtant plus dansant qu'franchement méchant, plus subtil aussi, peut-être, même s'il s'dit qu'elle doit bien avoir zéro en sensibilité, la gamine, surtout dans cet état. Envoie sa main battre l'air entre elle et lui. Mais moi, j'sais les reconnaître, au moins. Et ça ne l'effleure même pas une seule seconde, s'dit que c'est juste pour contre-attaquer et qu'la petite, elle n'a déjà plus de répartie à part lui renvoyer ses propres menaces. Doit presque s'avouer un peu déçu, pensait qu'elle en avait plus sous l'capot, la Everdell. Mais p't'être qu'il s'est trompé. La main toujours posée sur sa jambe, qu'il semble ne plus le remarquer, qu'elle a repris quelques cercles instinctifs sur sa peau. On dit la nuit parce que généralement, ça suffit pour décuver. Mais dans ton cas, j'ai bien peur que ça ne veuille dire un peu plus longtemps qu'ça. Pour l'heure, ça dépendra d'comment tu te remets de ta folle soirée. Découvre un peu ses dents, instillant toujours plus de poison dans ses mots. Lui faire peur, Nox, c'est c'qu'il voudrait à ce moment-là. Et qu'elle le supplie, comme elle l'a fait avant mais sans l'mimer avec tant d'exagération. Pense bien qu'ça n'arrivera pas, jamais, et n'aura d'cesse de vouloir attendre ce but deux fois plus. Ah mince, j'm'en veux vraiment, heureusement qu't'as pas décidé d'ce genre de combat avec moi, alors, siffle avec perfidie, quand pour lui, c'est qu'une attaque de plus au compteur.

Leurs yeux qui ne se détachent plus, aimantés d'une façon un peu malsaine, d'ces lignes électrifiées qui ne peuvent pas penser se démanteler, quand il le sent presque comme un besoin viscéral, au jeu du regard, du premier qui le détourne a perdu. S'contente d'un rire sec, sans répondre, parce qu'elle sait pas, la gamine, qu'il gagne ou pas, qu'il prendra bien soin d'revenir s'immiscer dans sa cellule si prochaine fois il y a, juste pour la faire chier. Qu'il respectera pas déjà ses propres règles, qu'il s'en tiendra pas à ça, et que par conséquence, c'est comme s'il ne pouvait pas réellement perdre. A levé la main, l'a remonté jusqu'à son visage qu'il effleure après la courte danse de leurs nez, presque tendrement quand ses griffes menacent d'érafler sa peau au sang, dans une envie qui pourrait l'prendre comme ça, juste comme ça, comme avant, quand il s'est jeté sur elle. Et qu'visiblement, enfin, y a une réaction. Qu'il décale sa paume juste assez pour sentir ses incisives frôler sa peau. Et qu'ça lui réveille un drôle de frisson qui remonte dans sa nuque en tension flagrante. Affiche un air de victoire, Nox, quand il a trouvé comment la faire chier, quand la main sur sa cuisse n'semblait pas l'atteindre, qu'il lui a suffit d'être à peine plus doux pour trouver l'point qui la dérange. Qu'il pense, en tout cas, qu'il essaie d'apprendre, de retenir, de tester, lui aussi. Se dicter une ligne de conduite en prenant note des faux pas pour mieux les reproduire. Et qu'il baisse les yeux - perdant l'jeu du regard - pour suivre son doigt qui s'est posé sur son torse, les paupières qui se plissent à peine aux coins. Et qu'forcément, son corps l'trahit, et qu'le tressaillement que ses doigts provoquent dans son cou, lui semble bien l'sentir jusqu'aux doigts de pied. Et ça affirme un peu plus les lames de rasoir qu'il porte à fleur d'iris. Mea culpa, c'est vrai, il t'manque le diadème pour en être une. Soupire presque, comme déçu, quand son sourire révèle bien qu'tout n'est qu'une mise en scène.

La poigne qui le retient par le col l'fait vite se sentir coincé, comme si elle l'avait menotté et ça l'agace, Nox, même s'il fait rien pour la déloger, pour pas l'montrer. Pour pas qu'elle le devine. Ferme les yeux une seconde, la princesse, et qu'ça lui suffit pour se reprendre. Et qu'ça suffirait, sûrement, si l'regard qu'elle fondait en lui n'lui faisait pas rétracter instinct de défense et d'survie. Qu'les flammes qui viennent lécher ses pupilles le décontenance. T'es faible, faible, faible et qu'il aimerait bien qu'elle s'la ferme, cette putain d'voix. Mais elle parvient plutôt bien à l'ramener sur le pied d'guerre, sur le champ de bataille, à lui rappeler le jeu, l'enjeu. Et s'il fait mine de papillonner un instant, comme troublé par sa respiration qu'il sent s'éprendre sur ses lippes, sûrement qu'y a un peu d'vrai, mais qu'c'est tellement exagéré qu'on n'y verra que du feu - n'est-ce pas ? Qu'instinctivement, il ramène sa main à son visage, non pas pour repousser ses cheveux, mais pour se glisser dans sa nuque, frôler sa gorge du bout des doigts avant d'y refermer une poigne à peine ferme. C'est une nouvelle technique de drague, Everdell ? qu'il souffle contre sa bouche, réduisant encore un peu la proximité qu'il a tant de mal à gérer, yoyo véritable entre trop peu et trop tout court. Qu'ses yeux brillent d'une malice qu'on ne saurait pas dire si elle est avenante ou désobligeante, sûrement un peu des deux, à enfoncer son regard dans l'sien. Et qu'sa deuxième main se glisse contre ses flancs, à contourner son corps pour s'poser dans le bas de son dos et à la rapprocher de lui sensiblement, sur le peu d'place qu'il restait déjà entre elle et lui, sur le matelas trop étroit. Penche un peu la tête sur le côté, tout en la détaillant, s'imprégnant des contours d'son minois avec concentration. Non parce qu'à force, j'vais vraiment croire que c'est toi, qui est folle de moi... qu'il chuchote, n'a pas besoin d'plus de voix pour se faire entendre. S'demande bien c'qu'on penserait, là tout de suite, si un flic débarquait. Mais elle a bien raison sur un point, la gamine. Il aime le risque. Laisse ses lèvres frôler son sourire qu'il aimerait arracher d'sa bouche, pour les décaler jusque sa gorge, qu'il libère d'ses griffes, où il les appose, trop lentement pour que ça n'soit pas prémédité. Les laisse griffer sa peau d'une caresse sensuelle en remontant à son oreille, dans un attention, y a des jeux où personne n'gagne, princesse, avant d'se décaler juste à peine pour affronter de nouveau son regard, l'tempérament trop imprévisible, clairement instable qu'on pourrait dire, quand on le lui a souvent reproché, d'ailleurs, avant d'tordre sa bouche en une moue hésitante. Passe la langue sur ses lèvres, animal, pour y récupérer son odeur, son goût. C'est trop subjectif, palpitant. S'contentera de ça, sa prisonnière, puisqu'il enchaîne directement derrière, d'une voix plus basse : Moi, j'pense que t'as jamais connu d'vrai truc excitant, dans ta vie sexuelle.




Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous
(tw) highway to hell (nox) Empty




Dernière édition par Nora Everdell le Dim 2 Jan - 16:54, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous
(tw) highway to hell (nox) Empty

" hunt you down, eat you alive
just like animals "
pray to your god, open you heart, whatever you do don't be afraid of the dark. cover your eyes, the devil's inside. one night of the hunter, one day i will get revenge ; one night to remember, one day it'll all just end | @@

août 2010

T'es vraiment trop attentionnée, en fait... qu'il marmonne sur un ton presque touché, l'regard brillant. L'regard de l'amoureux transi, à secouer la tête plusieurs fois, la bouche qui se tord légèrement, comme si elle voulait l'trahir, céder au rire, mais il retient la comédie un peu plus longtemps. Vraiment, tu prends soin de moi, de mon coeur, t'es.. parfaite. Et l'dernier mot qu'il souligne d'un sourire cruel, transpirant le faux, quand les yeux reviennent s'enhardir du repenti des vautours, d'ceux qui fondent que sur les cadavres, sur c'qu'il reste à grailler sur les âmes déjà massacrées. Et Nox, quelque chose lui dit qu'il est un peu devant ce genre de scène, d'un corps un peu abîmé et d'un rapace prêt à dévorer. C'qu'il l'embête profondément, c'est qu'il n'est pas si sûr d'être l'oiseau. Attrape au vol l'agacement qu'elle laisse filtrer face à sa première vraie victoire. Et il note, Griffin, il note, tout c'qui peut la faire chier plus encore. Et la tendresse, ça s'inscrit en ligne de tête, pour l'moment. T'as définitivement regardé trop de films, Everdell, qu'il répond simplement, hâteux de passer à autre chose, de s'embourber un peu plus dans les sables mouvants d'un jeu qu'il maîtrisera pas. Parce qu'Nox, il maîtrise jamais grand chose, et finalement, p't'être qu'il aime ça. Se laisser malmener par le courant violent, pour voir si le torrent va l'jeter sur une nouvelle berge ou l'assommer contre un rocher. Et son cou qui s'offre, ça a tout d'une nouvelle provocation et Nox, galvanisé par c'qui semble être une porte ouverte, il resserre un peu plus l'emprise sur sa gorge, comme s'il voulait l'étrangler. Et ça serait, finalement, si facile, si aisé, si rapide. L'idée lui traverse l'esprit, brièvement. Mais sa concentration revient vite s'river à son corps trop près, à ses lèvres qui parlent contre les siennes, tant et si bien qu'c'est presque comme un premier baiser, mais l'shérif est resté parfaitement immobile. Qu'est-ce que ça change, c'que je veux ou non, qu'il fait sonner du tac au tac contre sa bouche, l'souffle de l'air qui circule à peine entre eux, balayé par leurs respirations. Tu sauras jamais c'que j'veux, ou pas. Et qu'il lui faut inverser la tendance, dès qu'il se sent trop emporté, dès qu'il sent qu'quelque chose menace de dérailler, d'montrer qu'elle a l'avantage. Mais p't'être qu'avec ça, elle l'aura toujours. S'rend pas compte, Nox, d'ce qu'ils font. D'ce qu'il fait, surtout. Les lippes harponnées à son cou, qu'il frémit sous ses mots et que là, juste précisément, l'envie qu'il a s'incruste assez profondément en lui pour qu'il s'demande si elle ne va pas lui rester. S'attarde à son oreille. Oui, ça s'voit, un peu trop à mon goût, d'ailleurs, ça a l'air si facile. Accusation détournée, l'attaque quand les mots lui sieraient mieux à lui, si facile d'céder au jeu du corps, quand c'est tout c'qu'il a jusqu'à maintenant pour le détourner d'celui, plus viscéral, de la violence.

Et qu'la remarque gratuite, l'cerveau détraqué, il la prend comme un compliment. Parce qu'non, rien n'tourne rond, sûrement. Mais tant qu'il a l'impression d'avoir l'contrôle, n'peut pas voir qu'il fait tout d'travers. Qu'il devrait même pas être venu devant sa putain d'cellule, qu'il devrait encore moins y être entré. Qu'il devrait, surtout pas, surtout pas, être là, l'corps en attente d'une proximité qui se fait douloureuse, les lèvres déjà concentrées à se délecter de sa peau. Oui, voilà, comme ça, c'est mieux, qu'il hoche la tête avec les lèvres qui se tordent en une moue désolée, et avec les précisions, au moins, j'peux affirmer qu'tu marques pas d'point, navré. Parce qu'sa vie sexuelle, elle est loin d'être plate, encore moins d'être prévisible, et quelque part, il aurait presque voulu qu'elle le soit, à pas vouloir s'rappeler du corps plaqué contre le sien devant la porte d'son appartement, qu'l'alcool n'avait pas réussi à lui faire avoir assez honte, qu'il aurait dû, qu'il aurait dû l'repousser, mais qu'sous le regard insistant d'Enoch, qu'il n'avait pas réussi. Et qu'c'était un échec assez cuisant pour, finalement, qu'elle ait assez tort là-dessus. Qu'il se sent un peu pris au piège d'la même façon, la main derrière sa nuque qu'il sent et qui le dérange, à lui promettre une proximité forcée, quand il semble la supporter qu'si c'est lui qui l'a imposée. Contradictoire, toujours, à garder ses yeux profondément ancrés aux siens pourtant, pour pas s'démonter. À s'rassurer, à s'dire qu'c'est pas pareil, qu'c'est pas honteux d'la même façon, parce qu'déjà, les courbes sont plus acceptables, qu'le corps qu'il sent trop près du sien est moins à même d'le déranger, même si c'est celui d'une gamine et qu'à cet instant-là, ça n'compte pas. S'demande, si après ça, il pourrait pas prendre quelques libertés avec Olympia. Deux ans, mon gars, deux ans, qu'il se répète en boucle pour contrer les mots d'Nora. Et sûrement qu'c'est parce que son esprit s'est égaré trop longtemps et trop loin qu'il ne s'y attend pas.

Se sent basculer sous l'impulsion, et c'est presque par instinct qu'il essaie de se rattraper à ses épaules, l'regard vacillant un instant avant de retrouver sa froideur quand le matelas réceptionne son dos. Qu'son corps la réceptionne elle, à califourchon sur lui et qu'ses babines se soulèvent de nouveau, sourire provocateur, comme pour lui dire tu prouves encore qu't'es folle de moi. Pour s'détourner du vrai problème. Et qu'il écarte d'un geste agacé la tignasse qui vient lui chatouiller la nuque, lui arrachant bien trop d'frissons qui remontent jusqu'à ses terminaisons nerveuses, mais qu'en le faisant, son esprit s'agrippe à d'autres signes, à d'autres réactions. Et qu'il se sent frustré, Griffin. Parce qu'face à elle, il sera toujours l'plus faible, à ce jeu. Qu'ils partent déjà pas sur un pied d'égalité, parce qu'le corps ne peut pas mentir sur tout. Et qu'son corps n'ment déjà plus et pourtant, comme s'il voulait encore plus s'noyer dans la situation, juste pour lui montrer qu'c'est lui qui décide, ses mains agrippent ses hanches pour la presser un peu plus contre lui. Qu'il la fixe avec un appétit grandissant, qui vient dévorer un peu plus l'bleu de ses iris. Evidemment, qu'est-ce que tu crois ? Qu'j'ai envie de gagner pour m'retrouver encore une fois dans ta cellule, comme ça ? susurre d'un ton lourd de sens. D'accusation, s'imagine la rabaisser quand il n'fait que s'trahir plus au fil des secondes. Et qu'les mots assassins crissent enfin, réveillant une colère palpable sous l'épiderme de ses doigts, et sûrement qu'c'est pour ça qu'il serre encore plus fort sa poigne, enfonçant plus encore son bassin au-dessus du sien, peu importe si elle le sent. N'est plus à ça près, s'dit. Pourra lui dire qu'c'est une réaction instinctive, qu'même avec la pire des trainées, qu'ça fait ça. Mais assurément qu'le sens de ses mots prennent une allure qui n'lui plait pas, à n'pas vouloir qu'elle puisse imaginer qu'le point qu'elle marque est grandiose et qu'à cet instant-là, il pourrait la prendre juste pour s'venger d'ça. Et qu'il doit pas l'montrer, qu'il doit rester stoïque.

Qu'il prend plusieurs secondes pour répondre, pour recomposer sa concentration qui s'effrite de plus en plus, qu'sa poigne trop ferme cache aisément l'tremblement d'impatience qui pourrait agiter ses avant-bras. C'est vrai, qu'il fait mine de soupirer, avant d'forcer sur ses abdominaux pour se redresser un peu plus, et qu'ses dents viennent attraper sa lèvre inférieure abîmée par sa bagarre, qu'c'est pas vraiment une étreinte, plutôt un combat. Contre elle, contre lui. Contre le monde entier, toujours, qu'il s'dit, parce qu'Nox, s'imagine qu'il n'aura jamais d'allié. Surtout pas les garces dans son genre. Qu'la morsure n'est pas si violente, qu'il essaie d'se retenir quand même, quand il s'y arrache pour laisser ses muscles se détendre, l'arrière de son crâne retrouver le matelas, même si elle est trop penchée sur lui pour qu'ça l'en éloigne vraiment. J'dois bien avouer, Everdell, qu'j'me suis jamais tapé d'trainée dans une cellule. L'regard trop sérieux pour perdre en cruauté, l'ton trop froid, presque cynique. Qu'son bassin s'agite, dans une ondulation volontaire quand on la croirait juste poussée par l'instinct, quand il s'rassure à s'dire qu'il est toujours au contrôle pourtant, qu'il tient toujours les rênes. Et tu devrais bouger d'là, si tu veux pas perdre ton point et qu'ça arrive, siffle, la voix chargée d'menaces claires, quand l'bleu se fait de plus en plus grignoter par l'noir du désir malsain. N'sent plus l'besoin de le cacher, Nox, quand il n'y verrait, finalement, qu'une punition pour elle, et non pour lui. Quand il s'imagine qu'si ça arrive, qu'ça serait la rabaisser encore plus, qu'ça serait la faire perdre et quand ça éloigne de plus en plus son envie d'se tenir. Mais j'comprends, princesse, qu'il chuchote presque, le minois détendu, presque trop calme, presque trop tendre, quand sa main se lève pour venir effleurer sa joue de son revers, espérant reproduire la même réaction qu'avant, sur ses gardes pour parer à un nouveau coup de crocs, quand il poursuit d'un ton plus bas, plus vibrant, plus manipulateur et, contradictoirement, plus sincère, j'aurais trop peur qu'tu tombes amoureuse de moi après ça, tu comprends ? J'peux pas m'le permettre, Everdell, parce que, et qu'il se redresse de nouveau, forçant sur ses muscles, pour effleurer ses lèvres avec de moins en moins d'limite dans son crâne, quand les frontières de la décence s'effacent au profil du jeu, parce qu'après, ça s'rait plus jamais pareil, voilà c'que j'pense, moi. Et qu'en guise de ponctuation, c'est un nouveau coup de hanche contre le sien qui vient ricocher. Garde son regard ancré au sien, l'rôle sincère et attentionné toujours en vigueur, quand il doit s'forcer à cacher les piqûres d'électricité qui remontent le long de ses veines, anesthésiant toujours plus la seule partie d'son cerveau qui gère encore la raison.




Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous
(tw) highway to hell (nox) Empty




Dernière édition par Nora Everdell le Dim 2 Jan - 16:54, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous
(tw) highway to hell (nox) Empty

" hunt you down, eat you alive
just like animals "
pray to your god, open you heart, whatever you do don't be afraid of the dark. cover your eyes, the devil's inside. one night of the hunter, one day i will get revenge ; one night to remember, one day it'll all just end | @@

août 2010

N'sait même plus où il se trouve réellement, le shérif. Sûr que si on lui demandait, là tout de suite, qu'il n'saurait pas répondre. Parce que clairement, ça ne ressemble à aucune autre garde de nuit, à aucune cellule normale, à aucune nuit habituelle. Qu'y a trop de choses qui sont venues parasiter une routine déjà bancale, pour la rendre encore plus étrange. Qu'là, là précisément, à l'avoir à califourchon sur lui, non, Nox, n'peut plus vraiment se dire qu'elle est enfermée quand la seule impression qu'ça lui laisse, c'est qu'le prisonnier, c'est lui. Et qu'ça semble pas s'imposer suffisamment à lui pour qu'il se dégage. Comme s'il pensait, toujours, avoir l'dessus. Comme s'il suffisait d'une étoile accrochée à la chemise pour l'imposer en règle irrévocable. Sûrement qu'il ponctue son visage d'rires tranchants, lui aussi, à s'enfoncer l'un et l'autre à tour de rôle dans un enchaînement de coups d'comédiens. J'suis désolé, vraiment, promis si un jour, ça t'cause une grosse blessure, j'te ferais un pansement, d'accord ? L'regard qui se veut presque tendre, quand l'sourire crache de ricanements muets. Remarque discrètement qu'ça l'agace, ça aussi, s'demande presque si elle n'aime carrément pas juste qu'on lui touche les cheveux. Peut-être qu'on les lui a trop tirés quand elle était à l'école ? Et ça lui donne presque envie d'essayer, à Nox, mais il se retient pour garder son regard dans l'sien sans ciller, parce que clairement, sans qu'il ne sache pourquoi, ça lui demande un espèce d'effort singulier. Et visiblement, fait une fixation sur la tignasse, Everdell, quand elle vient lui tirer la sienne et qu'il sent sa nuque se tirer vers l'arrière. N'apprécie pas, juste pour l'fait qu'il est obligé d'la lâcher des yeux, comme si ça pouvait être absolument compromettant pour la suite. Comme s'il la gardait en laisse qu'par le biais du regard, quand il comprend qu'même menottée, elle ferait bien ce qu'elle voudrait. Et sûr qu'ça l'agace autant qu'ça l'attire, ce comportement, Nox. À toujours s'confronter à un miroir, quand aucun ne semble plus avoir de limites, à toujours rajouter une couche de plus à la catastrophe qui s'annonce déjà fulgurante. Et la pression d'son ventre contre le sien, assurément qu'ça le crame de trop d'étincelles qu'il tente de canaliser en serrant la mâchoire, sans perdre son sourire d'invincible insolent. Puisque t'aimes jouer sur les mots, disons que j'joue plutôt pour qu'tu gagnes, parce que j'suis trop sympa, et qu'il soupire presque, on ne sait pas si c'est de lassitude, d'agacement, d'envie, ou tout ça à la fois. Qu'elle gagne, qu'elle se casse et qu'il ne la croise plus jamais. À presque s'dire que ça serait une libération, un soulagement. Quand ça n'suffit pas à le faire abdiquer, pourtant.

Et qu'il se redresse pour revenir appréhender cette proximité indécente. Qu'il détaille ses yeux, les voit se noircir, s'demande où est-ce qu'il a pu toucher juste pour la foutre en rogne comme ça, à s'repasser les faits, les gestes, les mots, à s'dire qu'il lui faudra tout analyser, quand il aura l'esprit plus clair. Et quand ses cuisses se referment sur son bassin façon étau métallique, n'peut pas s'empêcher d'soupirer, l'shérif, à garder fermement son regard dans l'sien avec ténacité, sans lâcher prise, sans s'montrer affecté par les mots, quand il réplique, du tac au tac : Super, alors, ça sera une première fois pour tous les deux. Comme si ça allait arriver. Comme si c'était déjà prévu, déjà programmé. Vu comme c'est parti, lui en faudrait, d'l'énergie, pour freiner des quatre fers. Sent ses doigts se refermer autour de sa gorge, et l'regard plein de provocation, Nox, comme pour lui dire à son tour et après, un sourcil haussé, comme pour lui dire vas-y, essaie, l'sourire qui s'agrandit quand il la sent canaliser sa violence. N'a pas peur, Nox, sûrement pas d'elle, pas à cet instant où il est certain qu'il lui briserait le bras en moins de deux s'il le fallait. S'affaisse contre lui, sait plus quoi faire d'ses mains qui brûlent d'se poser sur elle, qui agrippent ses cuisses dans un sursaut de retenue. Et sûrement qu'le secret qu'elle lui murmure à l'oreille est vrai, réel. Sans doute qu'il a plus à perdre qu'elle. Son poste, son avenir, tous ces efforts, sa crédibilité, son image, sa dignité. Sûrement. Sûrement qu'c'est même pas assez frappant pourtant pour qu'ça l'arrête, pas même quand une voix s'immisce au plus près d'son cerveau. Que dirait maman ? et qu'il la repousse, qu'il la repousse parce qu'il s'en fout, d'c'qu'elle pourrait bien en dire, s'dit même qu'il s'en fiche si ça pouvait la tuer, à cet instant. Voilà que les dents tirent légèrement sur le cartilage de son oreille, qu'il en frémit et qu'ses doigts se raidissent perceptiblement autour de ses cuisses. Récupère son regard dans l'sien, comme aimanté, comme pour la garder sous son joug. Eh bien, alors si t'as trouvé comment gagner, qu'est-ce que t'attend ? qu'il souffle contre ses lèvres, provocateur, à n'plus savoir si le souffle qui lui revient dans la gueule est d'son propre ricochet ou si c'est l'sien. Comme pour lui dire vas-y, Everdell, qu'ça vienne de toi, comme s'il pourra mieux s'excuser après. Et note bien, encore, quand il effleure sa mâchoire comme elle l'a crispée, et qu'son sourire s'agrandit, sensiblement. Qu'il se redresse, galvanisé, l'regard qui s'assombrit lui aussi. Les mains qui se plient pour la fondre plus encore à son bassin, quand l'feu qui crépite vient se nicher directement au creux de ses reins et qu'bientôt, il sait, Nox, bientôt, il perdra l'contrôle. Et qu'elle s'incarcère contre lui, qu'il sent l'tissu trop fin d'sa robe se froisser contre son corps, qu'ça l'agite, qu'il a envie d'tout lui arracher.

S'empêche pas de pouffer à même ses lèvres, l'regard brûlant, qui semble dire un jour, j'te dévorerai dans une promesse sourde et meurtrière. Qu'elle prend le dessus, peut pas l'nier, en venant attraper à son tour la lèvre inférieure entre ses dents carnassières, et qu'il sent rapidement la piqûre de douleur et qu'ça lui retourne le cerveau. Qu'ses yeux se vrillent au sien avec violence, qu'il porte un doigt à sa bouche, passe sa langue sur ses lèvres pour s'débarrasser du sang qu'elle a fait couler, se maquillant à son tour d'un rouge à lèvres insensé. T'as l'air de t'y connaître, Everdell, en cages, qu'il grogne à même ses lèvres, qu'ses yeux se révulsent un instant, soumis à la bouffée ardente qui l'envahit quand elle glisse sa main entre leurs corps. Qu'il s'dit qu'elle n'a pas froid aux yeux, la gamine, et qu'lui est là, à s'laisser allumer comme un adolescent en rut, qu'ça lui enserre la gorge d'envies meurtrières, et qu'son bassin semble forcer contre sa main, à travers l'tissu, comme pour l'encourager quand tout son esprit crie à l'indignation, à l'humiliation. A presque l'impression d'se laisser violer, l'shérif, et qu'il a beau entendre toutes les sirènes qui hurlent en lui d'freiner avant l'fossé, qu'il appuie doublement plus sur l'accélérateur.

Qu'ses jambes se plient et pivotent pour s'poser au sol, brusquement. Qu'l'instant d'après, il est debout, l'a soulevée comme s'il s'agissait d'une poupée, et qu'il vient tatouer les barreaux contre ses omoplates, un peu trop fort. Qu'la porte est là, juste à côté, qu'il n'la voit même plus. La laisserait presque tomber au sol si la pression d'son corps contre le sien ne lui assurait pas d'rester debout, p't'être de même pas laisser la pointe d'ses pieds toucher l'sol tant il s'enfonce contre elle. Et qu'sans détours, ses lèvres viennent blanchir d'écarlate contre les siennes, sans lui laisser l'choix, sans lui laisser l'temps d'appréhender, d'prévoir. Parce qu'personne le prévoit, Nox, et qu'il laissera pas une gamine le faire. Qu'on peut sentir la hargne pulser contre ses lippes qu'il fond aux siennes, qu'ses dents cherchent une approche bien plus violente pourtant, et qu'ses mains viennent soulever sa robe avec hâte et qu'la retenue, déjà, semble loin. Qu'il veut l'entendre soupirer, qu'il veut l'entendre gueuler, comme une trainée, qu'il veut la posséder toute entière, qu'il s'en fout d'lui laisser l'choix ou non, qu'il s'en fout d'la savoir consentante ou pas. Qu'y a plus qu'sa propre envie qui compte, à cet instant, qui bout contre ses tempes autant qu'entre ses jambes, bestialement. Qu'ses doigts agrippent un instant l'tissu, pour s'y retenir, comme cette corde qu'on tient si fermement avant d'se jeter dans l'vide mais qu'finalement, l'appel du gouffre est toujours trop fort et qu'le shérif, il lâche tout pour s'infiltrer en-dessous. Qu'une main remonte le long de ses côtes qu'il griffe presque, quand sa partenaire se glisse entre ses cuisses et qu'il s'arrache enfin à ses lèvres. Et qu'il lui suffit d'croiser à peine son regard, une fraction d'seconde, pour qu'ça le frappe. Elle a gagné. Parce qu'elle a raison ou parce qu'il a cédé, parce qu'il ne sait plus s'il préfère se dire qu'elle est trop forte ou bien lui trop faible, n'sait même pas si ça changerait quelque chose à la donne. Et qu'la colère grignote l'bleu de ses yeux pour le dévorer, comme la lune avale le soleil pendant une éclipse. Et si ses doigts n'cessent pas l'exploration plus bas, sûrement qu'elle entendra. L'trousseau de clé, le grincement de la porte qui s'entrebâille, et qu'il retire ses mains de son corps dans un hoquet presque douloureux. Reprends-toi, putain qu'ça hurle en désespoir au fond d'ses entrailles, quand il croit n'avoir jamais connu d'faim aussi tenace que celle-ci, aussi obsessionnelle, et p't'être qu'c'est lui, finalement, qui donne l'idée. Qu'un jour, il puisse exister faim plus tenace, faim plus vorace, encore plus taboue qu'celle-là. Attrape les barreaux de part et d'autres de son visage, observe ses lèvres où l'sang s'est mélangé à la salive brûlante, qu'son corps se consume contre le sien quand il l'y appuie encore, juste pour une seconde de plus, le glissant déjà entre ses jambes dans un contact terrifiant. Casse-toi, Everdell. Muscles de la mâchoire qui se contractent, l'regard noir d'abysses, et qu'le coup de rein qui s'engage sonne comme un coup d'feu dans son crâne. Qu'il frappe furieusement les barreaux derrière-elle. Dégage, qu'il crache avec une rancoeur accusatrice, parce qu'il lui en veut. Parce qu'il a envie d'la buter, là, pour l'avoir mené ici comme ça, dans cet état, et qu'il s'demande comment il s'retiendra, la prochaine fois.
Parce que quelque chose lui susurre sournoisement, au fond d'lui, qu'c'est peut-être la première fois que leurs chemins tortueux s'croisent, mais qu'c'est pas la dernière. Décolle son corps du sien dans un regret presque palpable, la bouche tordue par la haine, sans détacher ses mains de la grille, comme pour s'empêcher d'la toucher, d'la malmener, parce qu'il a envie, là, d'lui faire mal comme jamais il n'a fait d'mal à personne. L'a envie, Nox, d'la bousiller, de l'esquinter jusqu'à pouvoir jouer d'la flûte avec ses os et qu'ce genre d'envies meurtrières, Nox, il en a peur. S'demande si un jour, il passera d'shérif à meurtrier. S'demande si des filles comme Everdell, est-ce qu'on peut vraiment les tuer. Est-ce qu'elle n'est pas déjà morte d'puis longtemps. Est-ce qu'elle n'est pas née déjà bousillée, déjà esquintée, à s'pavaner aux bras d'monstres toujours plus cruels.
L'souffle chaotique, l'myocarde qui ne parvient pas à s'reprendre, quand ça s'échoue en respirations erratiques contre son visage. Profite. J'te le proposerai pas deux fois. Pas deux fois, clairement. Plutôt dix, cent, mille.




Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous
(tw) highway to hell (nox) Empty


Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé
(tw) highway to hell (nox) Empty


Revenir en haut Aller en bas
 
(tw) highway to hell (nox)
Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
»  We can drive in hell || Asta
» garden of hell (eve)
» hell is empty and i'm really bored down here. -- raziel
» This could be heaven or hell ft Caleb
» -- hell froze over (andy)

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
flw :: version neuf :: anciens rps-
Sauter vers:  
<