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12 Novembre    - Le lendemain

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Il avait besoin d’un héros, d’un espoir, de croire que tout allait s’arranger comme par magie. Isma avait endossé cette cape pour un moment, tout en jouant au méchant qui le déposait dans un centre. Schizophrénique comme situation. Romeo n’avait pas le temps de réfléchir aux incohérences du récit de son frère, il fut emporté par la marée sans oser crier. Il y avait pensé toute la nuit à ce que le danseur allait penser, s’accordant une nuit où il pourrait douter de ses choix, attendre le sommeil sans mettre en doute ses capacités. Une nuit de repos jusqu’aux prochaines qui seraient le début d’une longue traversée du désert avec une seule contrainte : trouver le rituel parfait pour soigner le genoux de son frère. Des mois qu’il avait obtenu ce sortilège, noté avec délicatesse, recopié à la faute près dans un grimoire qu’il conservait précieusement. Isma était un sorcier dans le sens purement médiéval : pactisant avec des pratiques qui n’étaient pas celles du christianisme. Éduqué par sa mère, juive non pratiquante, offrant l’avantage de la langue pour comprendre des anciens textes. Le latin fut bien évidemment un avantage qu’il exploita durant toute son enfance, ajoutant l’espagnol pour parvenir à s’intéresser aux croyances du Nouveau-Monde des fausses grandes découvertes. Il ne manquait que la preuve de l’effet, parfaire, outrepasser la théorie pour embrasser la pratique. Il avait rapidement abandonné sa couette pour se diriger vers la bibliothèque de sa chambre et extirper ces livres de sorcellerie qui se fondent dans la masse des manuels d’Histoire. Isma n’était pas un amateur, il savait purifier un lieu, se protéger des esprits et éviter à son corps de pourrir durant son voyage dans les limbes. Si le doute était l’essence de l’esprit, alors, il devait renoncer à celui-ci.


Parler seul, sans doute cela était stupide, crédule, mais cela permettait de faire le tri dans les informations. Murmurer en admirant ce fameux grimoire où était jetée des notes. Avec comme point d’orgue un point d’interrogation, signifiant que tout cela était de la pure théorie, que des rumeurs, des histoires folles. Isma y croyait, mais il fallait désormais outrepasser la croyance aveugle. L’empirisme, persuadé que tous ces récits étaient le fruit d’un vécu qui attestait de la réalité des faits. «  Un sortilège  ». Se redressant non sans difficulté du sol en déposant le livre sur ses draps.  «  Un dessin dans le sang ». Photo de lui et son frère sur la table de chevet, comme un mauvais cliché dans le film romantique typique de Jennifer Aniston. Incapable de supporter le regard de son propre frère, préférant retourner le cadre.  «  Un peu d’empirisme.  ». Il serait un poète qui apprenait ses lignes, déversant son propre sang pour dénoncer ses douleurs qui hurlent en silence “je l’ai déjà vécu”.

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“Happiness is a butterfly, Try to catch it like every night. It escapes from my hands into moonlight.” (12 novembre - providence rehab center) S'ils seraient nombreux à en rire, il est une vérité dans l'existence du danseur : il sait toujours où il s'endort, et où il se réveille. Pas de matinée en fanfare à oublier dans quels draps il a pu s'échouer, à ne jamais passer une nuit entière aux côtés de ses multiples conquêtes. L'incube n'a jamais eu le temps pour la tendresse de l'aube, à s'envoler une fois repu, sans prendre le temps de veiller sur ses victimes. Un peu différent, lorsqu'il lui est arrivé d'entretenir des relations où les corps à corps pouvaient se répéter sur quelques semaines, sans attachement. Ou quelques mois, pour son histoire la plus récente. Mais là encore, pas d'instant de panique en se tournant sur le matelas, dans tous les sens. Pas besoin de retrouver le Nord qu'il ne perdait jamais. Pourtant, ce matin-là, au réveil de ses os, puis de ses muscles, puis de ses mouvements visant à l'asseoir au bord du lit, son coeur a manqué un battement. Ne se rappelait qu'à moitié de la veille, l'esprit embrumé par le sevrage brutal, la carne frigorifiée et pourtant, des sueurs pendues au front.

N'a pas arrêté de vomir de la matinée, pour ça, il s'en souvient, qu'on a fini par le perfuser. Et il regarde le tuyau qui lui sort de la main, avant d'reporter son attention sur le plafond. « Je suis une étoile. » Le souffle, pas trop fort, parce qu'il sait les oreilles tendues dans les couloirs, les infirmières prévenantes, qui n'ont de cesse de venir le voir au moindre appel. Même pour rien, parfois, qu'il lui semble. « Je suis une étoile, une vraie étoile, un danseur étoile. » Le redit, d'un ton plus décidé, en décrochant son rachis tendu de l'oreiller. Et ça lance, dans sa cuisse gauche, au point de devoir placarder son muscle tétanisé d'une main décidée. Y'a un miroir, sur le mur qui lui fait face, et il se demande, Romeo, qui est cet inconnu qui le regarde. Parce qu'il ne veut pas le voir. « Je suis un danseur étoile et personne ne pourra me l'enlever, c'est trop tard. » Enfant ronchon qui pivote sur le matelas, vient chercher sa paire de chaussons à tâtons - ceux qui l'attendaient au pied de son lit, mais qui ne lui appartiennent pas. N'a jamais porté de chaussons chez lui, toujours à déambuler pied nu, à esquisser des pas de danse quand il le souhaitait. On ne pouvait pas le faire, avec les pieds coincés dans des pantoufles.

Et comme il ne remarque pas qu'il a l'air à demi-mort, qu'il refoule les tremblements arrimés à sa peau, il se lève, et le clame, haut et fort, face à la fenêtre : « Une étoi- »

Quand il ouvre les yeux, dans la nuit, il ne sait toujours pas où il est. Prend conscience de ce qui pulse contre son front, en y portant sa main, à sentir qu'un bandage s'y étale, qu'une bosse s'y est formée. Se souvient pas être tombé. Avoir été ramassé. Encore.

Ou peut-être que si,
mais qu'il veut pas s'en rappeler.
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16 Novembre

Craquer l’allumette et embraser la sauge blanche dans tout l’appartement. Dévorer la pièce d’une magie blanche, purifier les lieux dans l’espoir d’éloigner les esprits vicieux qui s’étaient invités dans l’appartement au fil des voyages dans les limbes. Précaution nécessaire à ses yeux, obligation, devait faire preuve de raison et abandonner la passion. Isma ne pouvait pas jouer avec sa promesse, quand son frère se tirait de cette ivresse maladive. Masque déposé sur le visage alors qu’il traversait l’appartement avec la ferme attention ne pas jouer la santé de son frère aux dés. La haine de ne pas réussir ne pouvait pas être la conclusion. Blesser son frère, briser son cœur, paralyser ses rêves et lui mentir. Romeo. Où en était-il ? Son frère n’y pensait pas, il avait plus important à s’occuper. Agate savait désormais que son fils était enfermé. Le gamin continuait d’entretenir cette indifférence à l’égard de son acte, parce que cultiver ce sentiment permettait au brun de s’endormir le soir sans aucune difficulté. Romeo était un drogué et sa place était dans une cure de désintoxication, pas ailleurs. Il n’avait pas sa place à un repas de famille, pas plus que dans un magasin de luxe ou sur les planches d’un Opéra. La place de ce petit privilégié était dans un centre de soin, à souffrir, à assumer ses conneries et à cesser de jouer à l’enfant.

La chambre ne ressemblait plus à ce qu’elle fut. La mezzanine ressemblait à un bordel sans nom. Le lit était poussé contre le mur, collé à la bibliothèque, les livres formaient des piles ridicules, cherchant toujours l’ingrédient complémentaire pour assurer à son frère aucun effet secondaire. L’alliance du midi - enfin ce groupe qui portait le nom d’un repas de la journée - était un groupe aux pratiques méconnues, souvent réservées aux adeptes. Isma n’était pas un adepte des cultes, des groupes occultes et des couvents de sorcière. Le savoir pouvait être trouvé avec difficulté avec du temps et de la patience, le couvent était le choix de la facilité. Les miroirs étaient silencieux, tous étaient couverts d’un drap. Passage vers l’autre monde, se fermer aux limbes, au monde des esprits et préserver avec soin la barrière avant l’instant fatidique. Isma ne quittait son appartement que lorsque cela était nécessaire, mais il allait passer les vingt minutes à sa porte une fois la flamme éteinte. L’appartement était dans un brouillard profond, solution extrême en cas de purification méticuleuse, rarement exécutée parce que contraignante. Il se contenta d’attraper un carnet à dessin, claqua la porte derrière lui en laissant le bain de sauge parfumer son appartement avec une arrière odeur de cannabis qui allait le faire passer pour le drogué de la famille - drôle d’ironie. Retirant son masque en constatant que son étage était désert, ses seuls voisins étaient un jeune couple donc il ne craignait pas grand chose. S’installant au sol sur son tapis “welcome”, tentant d’entamer un dessin à main levé en silence. Puis, il tenta de prononcer le sortilège, le fameux, celui qui devait sauver Romeo, avant de soupirer et de rouler des yeux. « Langue de merde. ».

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“Happiness is a butterfly, Try to catch it like every night. It escapes from my hands into moonlight.” (16 novembre - providence rehab center) Il l'avait oubliée, la douleur. Depuis des mois. Dix mois. Dix mois de substituts et puis, d'un jour à l'autre, plus rien pour la masquer, plus rien pour n'en faire qu'un mauvais souvenir. Et il ne sait plus ce qui lui arrive, Romeo, à ne pas quitter la chambre qu'Ismaël a réservé pour lui, assailli de tremblements, à ne jamais arriver à temps dans la salle de bain pour vomir. Il y a des heures où c'est son corps entier qui le brûle, à tremper ses draps et fermer les yeux dès qu'un membre du personnel vient veiller sur lui.
S'il ne les voit pas, peut-être qu'ils ne le verront pas non plus.

Et les minutes sont éternelles. L'oreiller est salé des larmes qui se déversent sans qu'il n'ait pour autant réalisé que ses yeux pleuraient. C'est normal. C'est ce que dit l'infirmière. Mais pour Romeo, rien n'est normal. Et quand il se noie à même le matelas, qu'une marée grimpe entre ses poumons et menace de l'entraîner vers les profondeurs, il ne comprend pas.

Quatre jours pour raviver la douleur de dix mois. Et quand elle lui revient, hanter l'articulation qui n'a plus été ménagée une fois les subterfuges trouvés, elle n'a jamais été aussi vive, aussi insurmontable.

Et il lui semble à chaque seconde qu'il s'élève sur scène, s'élance, trébuche à nouveau contre l'autre danseur mal positionné, sent sa cheville se coincer dans un angle quand son genou continue à tournoyer. Pas une seule fois, comme ce soir-là. D'façon infinie, ça lamine d'abord ses ligaments, puis, ça grignote ses tendons. Les ménisques se broient, les cartilages s'effritent. Les os s'usent, jusqu'à ce qu'il ne reste plus rien de son genou, plus qu'un amas de mécanismes démantelés, de chairs pulvérisées.

Ce qu'il se prend dans la gueule, c'est dix mois à danser sur un genou qui ne pouvait pas le supporter. Ce qu'il déguste, c'est le résultat de près d'une année à effacer la douleur en achevant de saccager sa guibolle.

Alors, même quand on lui propose de venir prendre l'air, il reste allongé. Parce qu'il le sait déjà, Romeo, qu'il sera incapable de marcher. Et quand le fauteuil roulant lui est présenté, ça s'étouffe en hurlements interminables, qui résonnent d'un bout à l'autre de l'établissement. Et les cris lui reviennent sans relâche, tout au long de cette journée, et de cette nuit. En oublie pour quelques instants la promesse de son frère, quand tout ce qu'il retient, c'est à quel point il lui est presque insoutenable de déplier sa jambe.
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22 Novembre    

Monter les marches. Enfoncer les clés dans la porte de son appartement. Rentrer. S’adosser à la porte. Respirer. Rire. Le père, désormais, le savait. Tous savaient où était en réalité Romeo, ce qu’il subissait, pourquoi il était absent et qu’il ne répondait pas et se contentait d’envoyer des messages. Le téléphone de son frère était sur la table du salon, débloqué et il avait fait preuve de la plus grande hypocrisie possible pour ne pas éveiller les craintes et entraîner la panique chez les petits curieux. Larry savait où était son gosse et mieux encore, il avait désormais une idée claire sur ce qu’était le petit dernier : un sale gosse qui manipule le monde, usait de tous les artifices vicieux et tordus qui étaient à sa disposition. Parce qu’après tout, cela était le fruit d’une lourde entreprise. Roméo était l’enfant tombé, souffrant, malheureux. Tamara était la fille idéale, celle qui ne causait aucun trouble, la grandiose, la belle, la réussite. Il ne lui disait pas assez, mais le frisé admirait la réussite de sa sœur, son envie d’outrepasser ce qu’elle fut pour devenir la bourgeoise prétentieuse qu’elle était. Isma ne s’était pas égaré, il avait toujours été le petit dernier, le curieux, le silencieux, le fourbe qui révélait sa véritable nature. Rire qui s'extirpe des lèvres du brun qui avait gagné cette bataille, mais la guerre, ils ne s’y attendaient pas les Calloway. Par ailleurs, cette guerre ne commencera qu’une fois Romy sur ses deux pieds pour danser. Retirant ses chaussures, sa veste toujours avec cet immense sourire sur son faciès.

Se retrouvant dans son salon, admirant la vue sur la ville maudite, tirant les rideaux en prenant la direction de sa salle de bain. N’ayant pas la foi de se faire couler un bain, il retire ses vêtements pour ne conserver que son boxer. Corps plaqué contre le froid de l’acrylique, inspirant toujours plus profondément en observant le plafond. Il ne pouvait pas se permettre de voyager dans les limbes. Toute l’attention d’Ismaël était concentrée sur le sortilège. Sur ce plafond étaient déposés des feuilles de papier, le dessin nécessaire. Reproduit à l’infini, tracé à la main dans un rouge sang qui ne pouvait pas tromper les habitués des scarifications. Il avait fait de même avec son lit, mais au-dessus de son lit, étaient déposées les mots qu’il allait jeter sur son frère. Obsession.

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“Happiness is a butterfly, Try to catch it like every night. It escapes from my hands into moonlight.” (22 novembre - providence rehab center) Le rêve était intense. De ceux le laissant haletant, paupières encore à moitié closes, des images coincées entre les cils. Parfois, lorsque l'infirmière passe durant sa ronde nocturne, entrouvre la porte et le surprend, arc-bouté sur les draps, elle appelle le médecin en urgence. Toujours retombé dans ses draps à son passage, et l'on se demande ce qui lui arrive. Si les crises sont encore liées au sevrage, lorsque les symptômes physiques ne devraient déjà plus être qu'un mauvais souvenir. Cette nuit, personne ne l'a surpris, personne ne s'est précipité pour le réveiller. Il n'y a rien de plus déconcertant que d'être tiré d'un songe prémonitoire, et ça ne lui était encore jamais arrivé, à Romy. Peine à se reconnecter, après, à confondre onirisme et réalité.
Mais quand la grande horloge du hall sonne ses quatre coups nocturnes,
personne n'est là pour le déranger.

Alors, d'un geste qui tâtonne, il allume sa lampe de chevet. Tellement porté par les sons, les odeurs et les couleurs qui continuent de le bercer, que le corps demeure encore un peu anesthésié. Ne percevra la douleur que d'ici trente minutes, probablement, le temps nécessaire à s'extirper de ce genre de transe. Presque machinalement qu'il ouvre un tiroir, en extirpe le carnet aux pages vierges, et le stylo. Le psychiatre les lui a laissés, pour qu'il consigne ses pensées. Mais Romeo ne voit pas l'intérêt de rédiger ce qui lui passe par la tête. Que reste-t-il de spontané, une fois les mots extirpés de son crâne pour être jetés sur papier ? Se dit, le danseur, qu'il gardera ça pour le jour où il écrira ses mémoires - c'est en projet. C'est aussi ce qu'il a dit au psy et, étant donné son air dubitatif, Romeo s'est dit qu'il aurait mieux fait de garder ça pour lui. Il n'est pas prêt. Comme ça qu'il les voit, les mimiques du genre, comme autant d'indices d'avoir affaire à quelqu'un à l'esprit moins ouvert.

Il n'y a pas de peinture, pas de pinceaux, ici. Pas de grandes toiles sur lesquelles projeter ses visions nocturnes. Le stylo tremblant, coincé entre les doigts incertains, Romeo se met à rédiger. Ne se rappellera plus de ce qu'il a écrit, d'ici une heure, et retombera dans le sommeil. Ne redécouvrira probablement ce compte-rendu qu'à sa sortie.

rêve du 22 novembre
j'ai rêvé de toi
un peu comme la dernière fois
mais pas tout à fait
il y a du rouge plus que du gris
de la vie plus que de l'entre-deux
ce n'est pas les limbes
c'est autre chose
et il fait froid
plus que l'hiver.
il y a des mots que je n'arrive pas à lire
il y a une odeur, comme ce soir là sur scène
une odeur comme quand mon ventre s'est scindé en deux
comme quand on courait dans le jardin
et que t'es tombé, les genoux dans les cailloux
une rouille saisissante qui donne la nausée
mais il y a aussi ton parfum
mais il y a aussi des percussions
des percussions qui s'affolent et se calment
et je sais que tu es encore là

j'ai rêvé de toi isma et j'ai aucune idée de ce que tu fais.
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Dernière édition par Romeo Calloway le Lun 1 Fév - 17:20, édité 1 fois
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27 Novembre

Black Friday. La folie consumériste d’un monde qui courrait à sa propre perte en pensant qu’acheter la dernière console Nintendo avec une promotion de 7,34% était l’offre de l’année. Isma accordait peu d’importance à ça, à cette envie de dépenser de l’argent. Comme tous les vendredi, il allait appeler pour prendre des nouvelles de son frère sans jamais s’éterniser. Il voulait seulement avoir connaissance d’une information : Romeo s’en sortait-il ? La réponse semblait être oui. Le brun continuait sans relâche à la préparation du rituel : prononcer le sortilège de la meilleure des façons. Tenter de trouver des linguistes qui seraient en capacité de lui expliquer les nuances. Dessiner avec son propre sang. Sang qui était prélevé de façon de plus en plus méthodique à son domicile, tout en tentant au mieux d’être discret pour ne pas inquiéter sa coach. Isma courait non pas après le capitalisme, mais après des pratiques délaissées au profit de la science moderne. Le monde avançait, mais lui, voulait faire des pas en arrière. Remonter le temps où la sorcière était pendue. Isma n’avait rien contre une corde au cou, mais elle devait prendre son mal en patience. Le brun était installé dans les vestiaires, sa coache lui parlant. Mots sourds dans ses oreilles, sans pourtant jamais quitter son regard. Elle parlait, il entendait, mais dans sa tête était récitée une incantation. Chaque mot qu’elle jetait était le fruit d’une fierté. Il dépassait ses précédentes prestations, dans deux ans il serait trop tard pour les jeux olympiques, mais il avait aujourd’hui la maturité et l’expérience pour envisager d’intégrer l’équipe olympique pour Pékin. Isma avait encore les cheveux trempés, en maillot, indifférent à sa réussite. Sa réussite, il la devait à une seule chose : son frère.

La colère et la peur, les deux déclencheurs pour sauver son frère. Ces deux sentiments étaient des producteurs d’adrénaline. Quand il plongeait dans le bassin son esprit se libérait du rituel et toute sa colère à l’encontre de sa propre personne, de son inaction pour sauver son frère : tout cela était libéré et son corps explosait. La seule source de réussite du gamin était la crainte d’échouer dans sa quête pour extirper son frère de son mal être. Elle terminait de le féliciter, l’invitant à prendre une douche et à se reposer. Ce n’était qu’une question de temps avant qu’il dépasse le stade du dessin dans le sang, de la prononciation parfaite et de la volonté divine. La blessure était le dernier ingrédient à introduire.


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“Happiness is a butterfly, Try to catch it like every night. It escapes from my hands into moonlight.” (27 novembre - providence rehab center)
Sa langue se délie pour la première fois, en séance groupée.
Il parle, il parle, il parle.
De tout, de rien. Réalise qu'on l'écoute, que ça n'a pas changé.

Alors, si les premiers balbutiements au sujet de sa consommation sont encouragés par le personnel qui les encadre, par le psychologue qui oriente les entretiens, lentement, mais sûrement, Calloway se met à causer pour de bon. Envahit les silences d'autrui - ou les y contraint, c'est selon - de ses paroles qui s'écoulent avec fluidité, d'entre ses lèvres, sur son sujet de prédilection. Lui. Encore lui. De quelle manière est-il arrivé ici. Romance les péripéties, se veut le héros malmené de sa propre histoire, très objective puisqu'il la conte. D'humeur à s'étaler, plus qu'à partager, sans doute le signe qu'il reprend du poil de la bête. Invente, derrière ces inconnus, un nouveau public. Sous le masque de ce thérapeute, un professeur à charmer, à satisfaire. Sa voix porte loin, s'incruste contre les murs, jusqu'au plafond. Et il raconte, tout, ou presque. Tout ce qui peut être entendable, sans qu'on ne le catalogue de fou. Nul mot sur la possession, c'est bien le seul sujet qui passe à la trappe quand tout le reste est passé en revue pendant une heure. Sûrement qu'il remplace le film du soir, avec ses histoires, celles auxquelles on n'a d'autre choix que de croire.

Et si le coeur est léger, c'est qu'il a rêvé, cette nuit, Romy.
Et qu'il y a de nouveaux mots alignés, sur l'une des pages de son cahier.
En a encore le coeur qui palpite dans le désordre, rien que d'y penser.
Aucun problème alors, à faire le récit de sa rupture récente, l'évoquer au passé.
Les pensées volètent sur les couleurs encore incrustées sous ses tempes, qui semblent tout recouvrir, aux alentours. Tout.
De l'hiver à l'extérieur, aux lumières trop tôt allumées en fin d'après-midi, pour contrer l'obscurité prématurée
En a sous les cils, de la poussière d'étoile, des nuances dorées, des salves flamboyantes.
Je suis amoureux.
C'est ce qu'il dit, pour finir la fin de son long discours, un grand sourire aux lèvres.

rêve du 27 novembre
j'ai cru voir de l'argent et du bronze
mais c'était de l'or
partout
et de la lumière
et de la chaleur
comme une matinée d'été, filant vers le zénith
c'était comme cette nuit-là
en californie
brûlant et rassurant
des couleurs vibrantes
jusqu'au fond de mes os
et même mon sang n'est plus pourpre
même mon sang scintille
je crois qu'on l'avait promis
une seule fois
mais j'en ai rêvé cette nuit
alors, j'sais pas quand, comment
pourquoi, toi, moi, qui sera responsable
mais crois-moi andy
j'en n'ai jamais fait deux des rêves comme ça
j'en n'ai jamais connues deux, des nuits comme ça
juste une, une seule
et c'était avec toi
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1er décembre  


Seringue plantée dans son cou. Corps s’écroulant à terre dans les bras de Morphée pour une durée indéterminée. L'œuvre d’une fourberie, les idées noires dans les veines, l’esprit embrumé par une quête vengeresse qui ne concernait qu’autrui, mais dans laquelle il avait plongé corps et âme. Dans les ténèbres d’une ferme abandonnée, là où personne ne se rendait. Pièce close par des chaînes d’une taille épaisse. Nul visiteur, aucun héros ne viendrait se joindre à la petite sauterie organisée. Crever dans un coin, ne pas mourir était un cadeau fort généreux, pas onéreux, purement gratuit et le fruit d’une belle éducation. Sang déversé au sol, cercle formé, bougies allumées. Triste corps déposé sur le sol terreux, avec l’assurance qu’il n’allait jamais pouvoir s’extirper des ténèbres avant une bonne heure. Le silence était alors de mise, les questionnements, la paranoïa. Isma rendait une justice discutable, mais il voyait ce coup du destin comme une nécessité. Plutôt que de briser la vie d’autrui, il préférait user de ce dernier. Faire payer au vendeur de mort le triste chemin embrassé par son aîné. Réunir les ordonnances du frère, comparer les dossiers, se rendre à l'hôpital pour effectuer un contrôle réclamé par sa coach et prendre des nouvelles d’un infirmier en particulier. S’assurer de l’identité et revenir un soir. Planter l’aiguille et l’emmener à l'abri des regards. Le voilà désormais à terre, prêt à mourir si Ismaël le voulait.


Attrapant une lame et tranchant la paume de la victime toujours plongée dans les abysses des rêves. Balancé au milieu d’un cercle formé par le sang de la victime. Encerclé par les bougies. Dominé par le frisé qui observait accroupi celui qui avait laissé son frère s’échapper dans un monde imaginaire, fruit d’un calvaire déversé dans ses veines. Froideur qu’il exprima dans le rituel, vent levé sur les espoirs raisonnables d’un garçon en quête de rédemption pour son aîné. L’histoire contée, le corps frissonnant en sentant ce jeu fragile entre l’usage de l’obscur et de la lumière. Flammes dressées alors qu’il daignait prononcer la formule après une intermaide nécessaire. Chaque mot prononcé avec la rage de voir l’homme à terre se réveiller, perdu au milieu d’un lieu étranger. Dernière syllabe soufflée. Flammes éteintes. Lune qui illumine le corps, parfaitement exposé face à la fenêtre. L’ombre dévorait Isma, alors qu’il s’approchait délicatement de la main blessée pour l’occasion. Immense sourire au bord de ses lèvres alors qu’il constate l’arrivée d’une bien meilleure nouvelle que la chaleur de l’été : la coupure se résorbe sous ses yeux comme dans une mauvaise série adolescente. Fatigue palpable qui frappe le cœur de l’enfant, main au sol, respiration plus difficile. Il avait réussi. Se redressant non sans mal en récupérant ses bougies.

Lorsque l’infirmier sortira de Morphée, il aura la peur au ventre. Romeo intouchable, en cure et n’ayant jamais balancé le nom de celui qui avait causé sa perte. Ismaël serait loin avec la certitude que ce geste n’était pas suffisant, qu’il aurait dû lui briser le genou en juste compensation. Pas de héros, pas d'anti-héros, seulement un besoin viscéral de venger celui qui serait éternellement sa moitié.



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Il marche. Il marche. C'est un premier pas avant la danse, c'est ce qu'il se dit, à se tenir aux rampes parallèles, encouragé par le physiothérapeute qui se tient à ses côtés. Besoin de dérouiller l'articulation malmenée, de reprendre du poil de la bête. C'est en tout cas ce qu'il s'imagine, le danseur, quand il fait abstraction de la douleur qui n'a plus été si aigue depuis longtemps. Il se dit qu'à sa sortie de l'hôpital, il y a près de deux ans, il n'avait pas besoin d'antalgiques. Romeo Calloway ne trichait pas, jamais. Jamais jusqu'à cette année, jusqu'au toucher magique et à la morphine. Alors, s'il en était capable à l'époque, rien ne l'arrêtera maintenant. Pas après ces quelques semaines de repos, s'être décrassé l'organisme non sans peine, et se sentir prêt à rayonner à nouveau.

Alors, il avance, et il s'enfonce dans le déni.
Ne reconnaît pas que cette fois-ci, c'est bien plus difficile.
Parce qu'il n'y a pas trois pas qui s'alignent sans que sa gorge se fracture à l'expression de la souffrance qui le saisit. Il aimerait donner le change, mais il n'y arrive pas, même avec toute la détermination qui soit.
C'est normal, je suis au lit depuis un moment, c'est le temps que ça revienne. Se trouve des excuses, comme si c'était à lui de rassurer le kinésithérapeute qui lui a été assigné. Comme si, en le lui faisant croire, à lui, et bien, ç'allait s'avérer vrai.

Mais ce n'est pas le cas, et c'est ce qui se murmure derrière les murs. Son genou est dans un état précaire, et il faudra trouver une solution pour ça. De quoi l'apaiser, sans que les substances ne soient de mise. En attendant, qu'il se ménage, qu'il récupère.

Mais Romeo n'a jamais su s'arrêter, ou faire les choses à moitié. Alors, à toute heure du jour, on peut le voir déambuler, avec ses cannes, essayer de s'appuyer sur les encouragements d'autrui, à s'inventer célébrité de cette thérapie. On ne lui dit pas, pour l'instant. Que son articulation est tellement rongée qu'il faudra sûrement la remplacer. Pas quand la musique résonne dans sa chambre à longueur de temps et qu'il aime raconter à tout bout de champ comme il hâte de pouvoir danser.
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5 Décembre.    



« Merci du message, je m’y attendais  ». Sans grande surprise, elle fut incapable de ne pas donner son nom. Étaler sa grandeur, son identité, sa personnalité et menacer un institut dont elle n’était pas la directrice. Ce qui ne fut pas envisagé était qu’elle puisse jeter son nom à la face d’un personnel qui n’avait rien demandé. Tous ces efforts pour préserver le fils de la honte, envolés. Il suffirait d’un petit murmure, d’une rumeur et d’un téléphone arabe pour jeter sur Romeo la réputation de junkie Cette femme était navrante. Installé sur son canapé, écoutant l'hôtesse, lui expliquant l’arrivée de la “mère”.  « Mes instructions pour permettre à Roméo de sortir sont inchangées : seule ma présence peut l’autoriser à sortir. Pas de dérogation écrite, pas d’imprévus. Romeo ne sort qu’avec moi.  ». Le sorcier n’allait pas céder aux réclamations d’une aveugle, dont la seule obsession était l’amour de son enfant. Peut-être pouvait-elle se payer le luxe de douter, de se voiler la face, mais Isma n’avait malheureusement pas la permission de faire de même. Tous pouvaient imaginer que ce n’était qu’un délire, de la jalousie, qu’il aimait la situation. L’indifférence était la meilleure dans le cas présent. Une dernière question fut posée au jeune homme : pouvait-elle continuer de rendre visite à Romeo. Parce qu’il le pouvait, agir pour priver cette femme de la présence de son divin fils. Un court silence. Pas de doute, mais devoir prononcer ces mots ne semblait pas lui plaire. Le frisé avait envoyé Romeo dans cette cage dans l’espoir de le libérer de ses maux, nullement pour le priver de celle qui lui vouait un culte malsain.  « Elle peut venir le voir, Romeo à besoin d’amour et elle va lui en donner.  ». Amour maladif qu’elle accordait à son fils.

Raccrochant alors le téléphone. Quittant son canapé en direction de sa cuisine, sortant une bouteille de vin qui trainait dans son frigo, ouverte pour des amis qui s’étaient invités. Crevant d’envie de s’enfiler la bouteille pour oublier qu’il n’allait pas rendre visite à son frère. Regard confronté lors de la sortie, si la sortie était possible. Silence radio, jamais présent, toujours occupé, indisponible pour donner une leçon et éviter les questions gênantes. Inspiration profonde en repensant à sa belle-mère dont le jugement était digne d’un de ses patients. Ne pas finir comme sa mère, ne pas tomber dans le piège sournois dans lequel Romeo s’était égaré. Il déversa la bouteille dans l’évier. La bouteille pleurait en chœur.

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“Happiness is a butterfly, Try to catch it like every night. It escapes from my hands into moonlight.” (5 décembre - providence rehab center)
Emmitouflé dans sa veste, assis sur l'un des bancs de la propriété, alors que la neige recommence à tomber. Elle ne s'arrête jamais, recommence sans cesse, sans un instant de répit pour les jardins que Romeo s'imagine luxuriants au printemps. Tout est blanc, tout se ressemble, quand du bout de sa canne, des arabesques se dessinent. Il n'aime pas le froid, l'enfant de l'été, et pourtant, la morsure du givre déposée sur ses joues est un mal nécessaire pour se tenir éveillé. Ce dont il a besoin, en cette fin d'après-midi, à capturer les derniers rayons solaires entre ses paupières, après avoir suivi la silhouette de sa mère aussi longtemps qu'il le pouvait. Tu n'es pas malade. C'est ce qu'il s'est répété aussi, depuis deux ans. Tout va bien, tout ira bien, tu vas t'en sortir. Pourtant, à mesure que les températures baissent contre la toile de son pantalon, son articulation s'enraidit de plus belle et il se le dit, Romeo. « Je ne suis pas malade. Mais quelque chose, en moi, l'est. » Habituel pour le personnel de voir Calloway s'exprimer à haute voix à tout bout de champ, exposant des réflexions personnelles comme s'il déclamait un monologue sur scène. On se demande s'il n'est pas comédien de profession, ci et là, quand seul son psychiatre sait que non, ce n'est pas ça. Pas tout à fait. Qu'avant, il dansait.

La paume va et vient sur la cuisse, à tenter de réchauffer le muscle tétanisé, ressassant les mots que sa génitrice a pu lui énoncer. Il y a quelque chose qui tiraille, d'entre les fibres de son myocarde, une anxiété de séparation née depuis qu'Emilio est parti, la douleur de la voir s'en aller quand il sait, pourtant, qu'elle aimerait revenir. A toujours eu des difficultés à s'éloigner de sa mère, et les plus proches le savent. Pour autant, le rêve de son existence prédomine, et pour la première fois de sa vie, il le réalise. Danser, briller à nouveau, est plus important que de quitter cet établissement. Plus important que d'écouter sa mère. Plus important que de contrer la solitude éphémère.

Et ses pensées naviguent jusqu'à Ismaël.
Il se souvient, Romeo, comme c'est lui qui s'est précipité le premier, lors de l'accident sur scène. Comme ses mains à lui se sont arrimées à ses bras, y enfonçant ses doigts pour canaliser sa souffrance, accroché à son frère, incapable de se dissocier de cette moitié offerte par la vie, offerte par Larry. Le jour, et la nuit. Le soleil, et la lune.
« J'attends, Isma. »
J'attends, car tu me l'as demandé.
Je t'attends, toi.
J'ai confiance en toi, et c'est pour ça, pour ça seulement que je vais rester.
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9 Décembre.

Voile de l’innocence déposé sur la ville, observant depuis sa fenêtre le froid prendre ses quartiers, déposé ses projets pour les jours à venir : offrir au monde un manteau qu’il n’avait pas demandé. Le ciel se mourait de froid, ses larmes déversées sur le monde pour tenter d’apaiser la douleur de son corps hurlant à l’humanité de cesser ses incessantes transactions malsaines avec la terre. L’autre était peut-être en train d’admirer le paysage, de demander aux infirmières de le prendre en photo pour conserver un souvenir. Peut-être que sous la neige, la tristesse des lieux était camouflée par l’épaisse couche de tendresse froide. Dans moins de dix jours il allait récupérer son frère, il allait pouvoir le serrer dans ses bras et lui dire qu’il avait réussi : il avait tenu bon - suite à un chantage qui n’était qu’un prétexte.

Le drap déchiré avec minutie, patron utilisé avec précaution. Tracé dans un cercle parfait les symboles nécessaires. La réalité était pourtant simple : les premiers rituels étaient tracés sans précision absolue, mais l’idée divine supposait un cercle parfait alors comme un enfant qui découvrait la géométrie, il avait tracé avec attention les symboles nécessaires. Cercle de la taille exacte de Romeo, comme un putain de drogué qui avait besoin de pousser la perfection au-delà de l’accepatable. Lorsque le sang du blessé serait versé, tracé au pinceau, les symboles seraient parfaits. Chaque détail du rituel inspecté au crédible dans les recoins de l’idéalisme. Pousser l’acceptable pour se rassurer, pour convaincre son aîné que tout ce voyage entamé vers la guérison n’était pas vain. Le gamin plia le draps, déposant ce dernier dans ce coffre scellé dont il avait écarté le verrou depuis un mois. Pas un seul jour sans qu’il ne pense à ce rituel. A ces miroirs masqués par crainte du passage vers l’autre monde. Meubles déplacés pour pleinement lui laisser de l’espace pour s'entraîner. Draps imbibés de sang pour nettoyer le sol. Il était blanc comme neige Ismaël.



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“Happiness is a butterfly, Try to catch it like every night. It escapes from my hands into moonlight.” (9 décembre - providence rehab center)
Alexis est revenue, ce matin. Jek dit qu'il s'y attendait, Sam renchérit, mais Romeo ne comprend pas. Il n'a pas eu l'occasion de la côtoyer, réellement, parce qu'elle s'en est allée alors qu'il n'en était qu'aux prémices du sevrage, et n'avait pas à proprement parler les idées claires. Danseur peinant déjà à ouvrir les yeux sur le monde environnant, autrement que sur un royaume nécessitant de l'ériger en souverain indubitable, il ne risquait pas de s'être réellement penché sur le cas de la jeune femme. Pour Alexis, il n'était pas question de médicaments ingurgités à foison, comme lui. Pas non plus question d'addiction à l'alcool comme Sam, ou d'addiction au sexe comme Jek. En réalité, personne n'avait bien su quelles étaient les raisons de sa présence ici, puisqu'elle avait refusé toute session de groupe jusqu'alors, fourrant ses jetons dans la poche de son jean avant de tourner les talons, au terme de sa cure. Mais elle allait bien, c'est ce qu'en soufflent les deux compères, à deux pas de lui dans le hall, quand tous les regards se braquent sur Alexis. Romeo n'aime pas tellement sentir l'attention se dérober à son échine, pour basculer sur celle d'une autre. Il ne comprend pas ce qu'ils trouvent tous à la demoiselle, quand il ne peut que constater à quel point son teint est gris, et ses yeux verts tout aussi livides. La lippe légèrement retroussée dans un brin de contrariété, il aimerait que le binôme inséparable porte son attention sur sa mine à lui, rayonnante - merci l'anticernes, le fond de teint, et l'highlighter - sa belle tignasse soigneusement décoiffée - bien que trop longue, il le conçoit - et ses vêtements toujours choisis dans le plus grand soin.
A croire qu'ici, tout le monde aime admirer la grisaille.
Personne n'a l'oeil assez alerte pour sa luminosité.

« Je ne comprends pas ce que vous lui trouvez. »
Il finit bien par le dire, Romy, en claudiquant jusqu'à se greffer au duo de commères, au-dessus de leurs médisances, en grand seigneur qu'il est. Sans doute la raison pour laquelle il ne saisit toujours pas leurs motivations, après qu'ils aient brandi la curiosité en étendard de leurs messes basses. La figure légèrement froissée qu'il s'éloigne, le danseur, rejoint le grand salon, adressant de petits sourires au personnel, comme s'il s'agissait de ses propres employés. Pivote, canne en main, l'échine qui s'aligne à la baie vitrée, l'oeil qui virevolte jusqu'à saisir l'échine courbée d'Alexis sur un fauteuil. Plus il la regarde, plus il se le dit, et plus il le dit à haute-voix, aussi, dans la lignée de ce monologue débuté dès son arrivée, qui ne s'achèvera qu'à sa sortie : « Moi, je n'échouerai pas, et une fois sorti, je ne reviendrai pas. Personne ne le mérite. »
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14 Décembre.

Dernière prise de sang. Dessin tracé une dernière avant avant d’enfin pouvoir le récupérer. Pas Agate. Pas Larry. Pas un énième amoureux d’un jour qui finirait à la poubelle : seul Ismaël pouvait débouler et demander à retrouver son frère. Au réveil, il pourrait contacter le directeur pour obtenir la confirmation la plus simple du monde : le traitement fut-il efficace ? Pas de crédulité, il savait qu’il serait un drogué pour le reste de sa vie. Purgé, libéré, qu’importait le terme qu’ils utilisaient, le brun voulait récupérer son frère. Retrouver sa main pour faire le reste du voyage avec lui, comme une promesse gravée dans sa peau. Il lui manquait horriblement. Ismaël était impassible, nullement indifférent comme il semblait vouloir le croire. Il s’en sortait pourtant remarquablement bien dans le rôle du fils raté qui menait un orchestre avec de l’orgueil et du mépris en guise d’instruments. Avait-il perdu le contrôle de cette symphonie ? Sans doute qu’il serait accusé d’être le fauteur de troubles, d’être le chaos dans une famille unie. Ismaël était le révélateur des maux, des manipulations et des relations malsaines. Le monstre qui brisait n’était que le pion envoyé pour faire chuter le roi, nullement la royauté.


Ce soir, il ne pouvait pas boire. Il crevait d’envie de déboucher la bouteille et de vider dans son corps des litres de culpabilité, de douleur et de mensonges accumulés pour faire taire ses peurs. Faire comme elle, s’enfuir dans les limbes où tout semblait facile. Simplement arrêter de toujours se battre. Il n’avait pas touché un joint, pas bu une goutte depuis que Roméo était en cure. Psychologiquement nécessaire pour soutenir son frère. Ce soir, il voulait se glisser dans la glace et se perdre ailleurs. Ce soir, il ne pouvait pas. Le cliché voudrait que la lune soit pleine, qu’il soit enivré par une musique déprimante et qu’il soit dénudé pour être en communion avec la plante verte présente dans son salon. Symbole tracé au sol, c’était son sang. Après les coupures, Ismaël devait prouver qu’il était capable de plus. Un genou brisé, ce n’était pas une entaille. Alors il était en train d’admirer les bougies, le cercle et supplier ce dieu dont il ignorait tout de lui prouver, que la bonne action payait même si la souffrance était nécessaire. Marteau dans la main droite, au bord des larmes. Bien heureux, les hommes forts qui ne pleuraient pas, mais lui, il savait ce qu’il allait faire. Il n’était pas un héros de film d’action, mais un homme qui prenait du ventre quand il arrêtait de nager. Quelqu’un qui se cognait par mégarde et qui jurait comme un enfant. Le marteau dans la main droite, la main gauche déposée sur la table, la paume tendue vers le ciel. Chiffon jeté dans sa gueule pour taire le cri qui allait venir. Une fois la blessure infligée, il se glissera dans le cercle, prêt à prononcer le rituel et à endurer une douleur similaire pour revenir en arrière. Sans aucune assurance, il brisa son poignet.



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“Happiness is a butterfly, Try to catch it like every night. It escapes from my hands into moonlight.” (14 décembre - providence rehab center)
Nina est venue. Le nez enfoui dans le col de son pull, à humer les effluves de parfum que leurs étreintes y ont incrusté, c'est Exeter qui se rappelle à lui. Leur restaurant italien préféré. Les après-midi d'été à lambiner dans leur parc favori, la tête de Nina posée sur son ventre, la sienne sur celui d'Andy, à savourer le bain de soleil printanier, jusqu'à ce qu'un ballon ne vienne rebondir jusqu'à eux, manquant d'en éborgner un. Des tas d'images en saccades qui reviennent, des embruns Pezzanti aux vagues dessinées contre les draps d'O'Hara. Depuis le rêve, il n'arrête pas d'y repenser, Romy. Le souvenir était plutôt bien enfoui sous l'amoncellement des années ayant suivi, sans qu'il ne cherche pourtant à l'oublier. C'était assez insidieux, finalement. Avoir promis à une unique fois, et puis, être revenus à la normale, laissant cette nuit dans la moiteur californienne.

La musique s'écoule entre les murs de cette chambre qu'il imagine bientôt quitter. N'est interrompue que lorsque son psychiatre le convie à un nouvel entretien.

Le chemin accompli est abordé. Se laisse flatter, Romeo, oubliant au passage les mentions de difficulté à venir, au profit du cap à tenir. N'a de cesse de reformuler après le thérapeute, à sa manière particulière de tout orienter à son avantage.

Le médecin le sait, l'a compris, le trouble délirant a probablement joué un rôle dans l'échec à percevoir des limites pourtant bien ancrées à sa peau. La carence affective liée au départ d'Emilio a été décelée à force de questions fines, laissant songer au danseur qu'il menait la conversation, quand tout n'était finalement que calculs habiles pour mieux l'analyser. La surprotection dont fait preuve sa mère, à son égard, a été confirmée à son intrusion dans le centre, une dizaines de jours plus tôt. S'attendaient tous à le voir s'en aller, le danseur, épreuve supplémentaire dont l'issue semblait certaine. N'était pas né de la dernière pluie, le psy, mais il fallait croire qu'il avait de l'espoir pour son patient. Et lorsque Edelstein est resté, cela s'est confirmé, l'encourageant à doubler le nombre de séance, l'encourager en ce sens. Celui qui lui éviterait de revenir ici, trop tôt.

Bien des sujets non abordés, c'est ce qu'il rentre dans son observation, l'une des dernières du dossier, la validant informatiquement avant de reporter son regard sur le garçon. Un petit garçon, pour certains, couvé par sa mère. Un éternel jeune adulte n'ayant encore atteint sa maturité. Bien des qualificatifs et pourtant, le thérapeute semble confiant. Sait bien qu'il ne lui a pas tout dit, quelles zones d'ombres sont encore tapies sous la surface, comme ces éléments concernant cette soirée d'Halloween ayant précipité la chute, sans que Romeo ne parvienne à l'exprimer avec des mots. Le regard égaré dès que mention en est faite, à croire qu'il aurait vu un fantôme à ce moment-là. Sans doute est-ce vrai, qu'il en a vu un de près, qu'il en a senti un dans son corps, même, mais qu'en saurait le psy, en réalité ? Il ne vient pas d'Exeter.

Ainsi qu'il lui invente quatre mois avant de replonger. Le travail est long, pénible, et semé d'embûches. La mégalomanie couplée au genou fragmenté auront probablement raison de ses résolutions, bien avant le seul appel de l'addiction. Mais il n'y a aucun intérêt à le garder ici plus longuement. Pas quand il y règne comme en terrain conquis, et que ce sera probablement le cas pour chaque lieu foulé ensuite. Impressionnante, presque, cette aptitude à tout relativiser à son avantage, et à s'imaginer princier même quand la misère l'encadre. Ne serait-ce finalement qu'à défaut de mieux, une fois effondré de son piédestal.
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18 Décembre. Jour de sortie.

Une pensée pour les gouverner tous. Une épine pour vaincre une armée. Une rose pour adoucir les maux. Après 36 jours, il revenait dans ces lieux. Le médecin lui avait assuré que la tâche serait ardue et que son frère n’allait plus jamais fouler les planches au niveau qu’il avait à l’époque. Il avait menti, jurant qu’il était malheureux d’apprendre cette nouvelle, mais qu’il saurait faire entendre raison à son frère et l'entraîner vers une paix intérieure. Mensonge, immonde, mais nécessaire. Ici ce n’était pas Exeter, ce n’était pas la fin de tout, ni le palais des morts ambulants. Il était arrivé à l’heure promise, avec deux choses : le dernier chèque à l’attention du centre, nécessité pour ne pas passer pour un voleur, mais surtout une rose. Il avait sillonné les fleuristes, les particuliers, internet et tous les voisins qui avaient la main verte. Le brun ne voulait pas un bouquet, il voulait une seule rose. Ismaël voulait la rose éternelle du film Disney que tout le monde adorait. Cette rose sans épines, celle qui était douce, d’une douceur et d’une couleur presque miraculeuse. Deux choses, dont le frère n’aurait nullement conscience. L’argent déboursé, personne ne saurait parce que le brun avait été assez précautionneux pour ne pas y mêler son tendre paternel. La rose était semblable à toutes les autres, perfection évidente, sans doute. Son frère était aveugle, mais il vivait dans une forme de conte de fée qui faisait de lui le prince et la princesse, d’une drôle de façon. Ismaël savait que cette cure était un pas vers la fin du conte, que cette fin heureuse dépendait aujourd’hui du rituel et non plus de la volonté du danseur.

Romeo pouvait se battre, rien ne pourrait le ramener naturellement à ce qu’il avait été. Il ne pouvait pas redevenir un grand danseur sans faire preuve d’une douleur qu’aucun médecin n’envisageait. Le brun arriva finalement à l’accueil, offrant le dernier chèque avec un immense sourire au lèvre, nécessaire. Il remercia le médecin qui était présent, signalant des informations, voulant parler à Ismaël. Lui raconter ce qui s’était passé, comme si les nombreux appels passés durant le séjour n’étaient pas suffisants. En réalité, il s’en moquait. Il est “en train de se préparer, il va arriver”, voulait dire que le frisé devait attendre, qu’il devait rester là comme il le faisait depuis 36 jours. Comme si patience cédait, le brun observa le médecin qui semblait heureux du résultat. Regard déplacé sur son poignet, intacte, comme si rien ne lui était arrivé. Incapable d’attendre. Ismaël avait remballé ses passions, ses amours, ses folies et ses douleurs durant 36 jours où son âme-soeur fut en prison. « J’peux pas attendre. ». Le brun savait où était la chambre, alors il quitta le personnel médical pour courir en direction de la chambre de son frère. Céder à l’océan de ses émotions, après 36 jours à nager contre colères et vagues de doutes. Il voulait serrer son frère dans ses bras.


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“Happiness is a butterfly, Try to catch it like every night. It escapes from my hands into moonlight.” (18 décembre - providence rehab center)
A repris l'habitude de remettre un réveil, depuis désormais trois jours. Les rêves sont bien trop lourds, bien trop vivaces, et il ne tient pas à se laisser emporter par une vision alors qu'aujourd'hui : c'est le grand jour. L'heure du grand retour a sonné, à se redresser vigoureusement dès que la sonnerie se déclenche, les yeux grand ouverts, le coeur battant. Surprenant comme le danseur pouvait être certain d'attendre ce jour dans une impatience croissante, à son arrivée, six semaines plus tôt. Le regard balayant la bâtisse en s'imaginant déjà s'en extraire, récupérer la main de son frère et rentrer à Exeter. Reprendre sa place, trôner à nouveau sur l'empire délaissé, tout cela avait finalement quelque chose d'effrayant, en recommençant à boiter. Qu'adviendra-t-il, dans l'attente de la guérison ? Que fera-t-il, si cela ne fonctionnait guère ? Le choix de la confiance aveugle à l'égard de son cadet était le plus sage, pour ne pas se laisser gagner par l'anxiété. Se mettait sûrement des oeillères, l'aîné, en acceptant de s'en remettre entièrement aux mains d'Ismaël, réinventé sorcier. Pas le genre à négliger la magie, Calloway, quand sa grand-mère maternelle les avait baigné, Ada et lui, dans des histoires de rituels et de potions maladroitement reproduits. Dans son souvenir, pourtant, ça ne donnait rien. Mais ni l'un ni l'autre n'était habilité à voyager dans les limbes. Flirter avec l'entre-deux, cela devait bien conférer quelques talents à son frère, en la matière, c'est en tout cas la logique que Romeo avait choisi d'assimiler. Au même titre qu'il pouvait rêvasser de l'avenir, épuiser les corps dans ses étreintes et rassasier ses batteries, Isma devait être en mesure de le guérir.

Pourtant, il y a quelque chose d'effrayant au retour annoncé. Son sac est prêt depuis la veille, attend sur son lit défait, ses vêtements déjà prêts s'enfilant dans un empressement fébrile. N'est pas certain d'être prêt, Romy, à être vu. La canne le nargue, près de la porte. Si celle-ci lui donnait un certain style ici, là où, finalement, personne n'était en mesure de connaître son impressionnante carrière, le garçon n'a jamais été capable de l'assumer dans sa ville natale. Pas une sortie bancale, jamais, depuis l'accident, préférant encore se terrer à l'abri des regards plutôt que de prendre ce risque-là. S'en faisait toute une histoire, persuadé que les paparazzi se trouvaient à chaque coin de rue, prêts à immortaliser en photo l'étoile déchue. S'attendait à faire les grands titres, à les cauchemarder parfois. Calloway ne redansera pas. Le danseur étoile n'a jamais récupéré de son tragique accident. Le genre d'événement qu'il ne pouvait relativiser, même avec tous les efforts du monde.

Pourtant, au milieu de ces doutes cruels, de ces secondes à passer sa plus belle chemise criblée de petits soleils scintillants - que son frère ne manquera pas de trouver abominable, certainement - c'est bien en pensant à Ismaël que le brin de sourire se réveille. L'astre sur le point de refaire irruption dans son existence, quand ils n'ont jamais été séparés si longuement, ou presque, depuis les prémices de leur adolescence.

Et quand, derrière la porte, ça s'annonce en pas précipités, Romeo sait.

L'ouvre à la volée, à tituber jusqu'au couloir, écartant les bras, les pans de la chemise volant de part et d'autre de son corps. Le rire part en éclats, raisonnant jusqu'aux plus hauts étages, probablement, en réceptionnant son frère dans une étreinte tenace. Et il rit, et il pleure, et il le serre contre lui, noie ses émois dans son épaule, à lui frotter le dos, relever la tête en posant ses mains sur ses joues pour avoir le loisir de le détailler. Sur le moment, y'a pas de mot, rien de plus que le sourire qui s'étire entre les larmes de soulagement, de joie. « Merci. » Et c'est peut-être tout ce qu'il y a à dire, avant de refermer ses bras autour de lui à nouveau, d'achever de déverser ses sentiments en pagaille en l'enlaçant, pour toutes ces fois où il aurait eu besoin de le faire, ces dernières semaines, à ne trouver que le néant.
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