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Susan Love
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damné(e) le : o12/06/2019
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-- romeo & nina.
providence, centre de réhabilitation.

Elle n'avait eu besoin de personne pour la conduire jusqu'à son âme soeur. Réserver un quelconque billet de transport, ou s'arranger pour qu'une bonne âme accepte de l'accompagner aurait pris trop de temps ; et elle n'avait aucune minute à perdre. Cela faisait des semaines qu'elle n'avait pas vu son meilleur ami, simplement prévenue par la froideur d'un message envoyé par le frère de ce dernier. Elle était restée interdite face à la nouvelle, comme si l'univers avait décidé de lui faire une farce. Mais elle n'avait jamais trouvé où étaient les caméras cachées. De longs jours étaient passés avant qu'elle ne se rende à l'évidence, qu'elle ne conçoive l'inévitable ; elle ne pourrait plus revoir Romeo, pas avant un long moment. Leurs moments uniques lui manquaient. Leurs étreintes lui manquaient. Leurs habitudes, leurs traditions, et tout ce qu'ils partageaient au quotidien.
Lorsqu'elle avait appris qu'il y avait la possibilité de lui rendre visite, après tout ce temps à passer des coups de fils au centre, à ordonner à la réceptionniste de lui passer son ami au plus vite. Elle s'était emporté, avait demandé à parler au directeur, au président même s'il fallait. Mais elle voulait entendre sa voix, et lui dire qu'elle était là, qu'elle le soutenait, quoi qu'il advienne. Elle n'avait pas pris la peine de préparer des affaires, s'était précipité vers sa voiture afin de se mettre en route pour le plus petit état des Etats-Unis ; le Rhode Island.

Après un saut à la boulangerie pour acheter les éternels croissants qu'ils partageaient chaque fois que Nina passait le voir à l'improviste. Elle n'avait pas de temps à perdre, mais ne pouvait pas se pointer à l'institut sans avoir ces denrées avec elle. Voiture en route, radio allumée, la belle sortait d'Exeter sans se soucier de ce qu'elle laissait derrière elle ; ayant toujours fait de Romeo, sa priorité absolue.
Les kilomètres s'avalaient sans mal, la conductrice chantant ce que la radio lui offrait avec une parfaite application. Les musiques se succédaient, allant des classiques qu'elle connaissait par coeur, à des nouveautés qu'elle chantait sans rien savoir des paroles. Elle montait le son lorsqu'elle savait que l'itinéraire serait simple, et baissait en ralentissant pour observer les panneaux. Ce n'était pas qu'elle n'avait pas confiance en son gps, mais plutôt qu'elle n'était jamais venue dans le coin, et souhaitait être prudente. Après seulement deux heures de route -elle avait loupé une sortie et s'était perdue dans un petit village qui n'était pas indiquée sur le plan virtuel- Nina se sentait surexcitée à l'idée de pouvoir serrer le danseur dans ses bras. Elle ne tarderait pas à le sermonner, elle le savait, mais avait surtout de l'amour à lui donner ; à l'infini.

Une fois devant le grand bâtiment, sa petite voiture ridiculement garée à côté de gros véhicules, elle lève la tête afin d'appréhender la colossale structure, approuvant d'un bref sifflement signifiant : eh beh. Elle n'était pas dans son élément, entourée de visages tirés, de richesse, de personnes qui vivaient dans le luxe. Elle prendrait une photo avant de quitter les lieux, afin d'immortaliser sa petite Citroën C3 qu'elle tenait de son français de père. Le véhicule rouge faisait tâche, mais elle l'aimait. Un sourire figé, excitation débordante, elle s'était présentée à l'accueil avec un aplomb certain, essayant de donner l'image sûre d'elle qu'avaient tous ceux qui quittaient les lieux. Je viens rendre visite à Romeo ... Edelstein. Le nom avait été long à sortir, le temps qu'elle rétablisse son esprit à cette conversation qu'elle revoyait par bribes. Il y avait eu des formulaires à signer, presque prête à donner ses empreintes comme une criminelle.
Elle ne savait pas si son meilleur ami avait été prévenu de sa venue, n'était elle-même pas au courant qu'elle venait à peine quelques temps en arrière. Tellement de questions se posaient dans son esprit, plus stupides les une que les autres. Et s'il avait perdu la mémoire ? Et s'il ne se souvenait plus de moi ? Et s'il n'aimait plus les croissants ? Cette dernière question était sans importance, les viennoiseries ayant été confisquées à l'accueil ; comme si elle pouvait cacher une bombe -ou de la drogue- dans des croissants. Mais elle n'avait pas bronché, de peur qu'ils ne lui demandent de sortir. De toute manière, elle s'était fait une promesse : elle ne sortirait pas de là, sans avoir serré Romeo dans ses bras. Elle suit alors l'infirmière, regardant autour d'elle comme si elle était entrée dans le château de la Belle au bois dormant, et sourit, satisfait d'être enfin arrivée au point de rendez-vous. Elle adresse un hochement de tête en direction de la jeune infirmière, en entendant son : je vais vous le chercher. Ce à quoi elle répond, le plus sérieusement du monde, dans un français qu'elle convoque du plus loin de ses souvenirs avec ses parent. - Vous m’en voyez bien-aise. Elle croise les bras contre sa poitrine, et regarde autour d'elle en attendant, prête à bondir de joie à l'arrivée de Romeo. Elle aurait même pu préparer une petite chorégraphie pour lui dire bonjour ; chorégraphie à laquelle son ami aurait répondu en riant, elle le savait. Pourquoi pas des claquettes ?

Finalement, il arrive. Nina le regarde, de haut en bas, attardant ses yeux sur la canne, sur sa posture, sur son visage, sur son aura, sur tout ce qui compose son âme soeur. Elle n'attend pas plus, ne demande pas l'autorisation à qui que ce soit, et s'élance vers lui. Elle comptait le prendre dans ses bras, au début, mais se ravise et se plante simplement face à lui. Elle lève la main, et lui donne une tape derrière la tête, avant de lever l'index dans sa direction, comme pour sermonner un enfant qui a mangé trop de bonbons, sans permission. - T'es un idiot, Romeo. Elle aurait aimé ajouter le nom de famille, afin que cela sonne plus sévère, mais elle avait déjà oublié son nom d'emprunt, et ne voulait faire aucune bourde qui aurait pu lui retomber dessus. Sourcils froncés, un air sévère, elle finit par se rapprocher un peu plus, et entourer ses bras autour de lui. Le visage dans son cou, une voix qui s'assagit, mais pleine de soubresauts. - Tu m'as manqué, little star. Elle prend une grande inspiration, s'abreuvant de son odeur qui lui a tant manqué.



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décembre 2020, providence, centre de réhabilitation.
Il y a une semaine, il recevait la visite de sa mère. Et quelle annonce, aujourd'hui, alors qu'il s'affaire à réaliser quelques étirements bien peu satisfaisants ? Une deuxième visite ? C'est en tout cas ce que lui annonce l'infirmière, celle qu'il préfère, celle qui lui rappelle Nina, en moins jolie, en moins lumineuse, en moins drôle, aussi. Un vague substitut de ce que peut être la cadette Pezzanti, il le réalise désormais qu'il a l'esprit plus clair. Il a sûrement suffi d'une voix douce, d'un timbre rassurant et de gestes précautionneux à son égard, lors de ses premiers jours compliqués en ces lieux, pour que Romeo transpose de la sorte. Prêt à s'accrocher à tout - quand ici, il n'y avait rien, rien de familier, ni dans les réactions cruelles de son organisme, ni dans cette majestueuse bâtisse. Après avoir évacué lentement mais sûrement tout résidu toxique de son système, avoir tremblé, sué, vomi, pleuré, comme jamais encore dans sa vie, la jeune femme avait regagné son simple statut d'infirmière à son service. Persuadé que celle-ci lui avait été assignée et n'avait aucun autre patient duquel s'occuper. Romeo méritait certainement qu'on lui consacre tout le temps du monde, et ne pouvait concevoir l'idée d'un temps équitable et partagé entre les différents résidents. Surtout pas maintenant qu'il est évident qu'il s'est particulièrement illustré durant les dix derniers jours, une fois le cap délicat passé. Finalement, aurait-il pu en être autrement ? Se sait présence étincelante dans une grisaille innommable, astre infiltrant ses lueurs progressivement regagnées à l'envers de ces murailles prestigieuses. Comme ça qu'il aime y penser, à manipuler la réalité en masquant avec soin toute zone d'ombre pouvant mettre à mal sa belle réputation. Il a été admis dans le plus reconnu des établissements, qu'il s'imagine l'être au niveau intergalactique, et leur fait à toute heure l'honneur de sa divine présence.

Il aurait pu s'en aller avec sa mère, la semaine passée. C'est ce qu'il croit, en tout cas, puisque si Agate le lui a proposé, c'est que c'était possible, aux yeux de son fils - sa mère a toujours raison, ou presque. Il aurait pu la suivre, dire adieu à son public des dernières semaines, dans un petit discours pompeux prononcé dans le hall, puisqu'il n'y a pas de salle de réception, à son grand désarroi. Cependant, s'il sait l'influence maternelle, il est des propos qui sont restés, bien après son départ. Tu n'es pas malade. C'est pourtant tout ce qu'on lui a fait comprendre, ici. Ce n'est pas une honte, ce n'est pas à blâmer, mais cela nécessite un suivi. Suivi entrepris bien qu'il aime surtout raconter sa vie au psy, plutôt que de s'intéresser à son avis, mais ça le taraude, malgré tout. Sa mère l'a trop répété, était bien trop fébrile. Et il y a quelque chose qui, depuis, le chagrine. Il n'aime pas ça, Romeo, n'a jamais apprécié la morosité qui rime avec médiocrité. Alors, s'il est resté, et bien, c'est d'abord pour leur montrer. Aujourd'hui, il n'est plus celui qui a été confié à leurs bons soins. Aujourd'hui, il évolue en boitillant, mais la nuque ne s'abaissera plus jamais. Jamais. Et si la guibolle se traîne, si le genou craque sans relâche et que ça lui tétanise la cuisse à longueur de journée, il pense à son frère, et il sait. Le remède est à portée, il lui suffit juste d'honorer sa part du marché, et de rester. Et s'il doit s'inventer cinq-cents histoires dont il est le héros, pour que les journées s'écoulent de manière moins compliqués, Eros sait qu'il le fera.

L'annonce de la visite est lancée, et il se redresse, dans cette chemise clinquante qu'il a eu le temps d'emporter avec lui, avec ce pantalon de l'un des nombreux costumes emportés avec lui. Le plus élégant de la thérapie, sans l'ombre d'un doute, apprêté en toute occasion, ne manquant guère d'y aller de son petit commentaire pour encourager les autres à améliorer leur style vestimentaire. « Ma mère, à nouveau ? » Il le demande, à la fausse Nina, alors qu'il chemine à ses côtés. Ici, tout le monde a compris qu'il fallait ralentir le pas, le laisser progresser à son rythme et le suivre, un peu en retrait, pour ne pas qu'il risque de se vautrer en voulant prendre les devants. « Cette fois, je ne saurais vous l'indiquer, Romeo. » Romeo apprécie l'effort de langage que la fausse Nina fait, jour après jour, à force de le côtoyer, et un sourire naît sur ses lèvres avant que son regard ne tombe sur la vraie Nina.
Et bon dieu, qu'est-ce-que l'infirmière ne lui a jamais ressemblé.

Son coeur s'arrête, aussi simplement que ça. N'a pas eu le temps de s'y préparer mentalement, et il se redresse un peu plus, bombe le torse, prêt à ouvrir les bras, tout en s'abstenant de le faire. Plus que certain du courroux éveillé chez son amie de toujours à l'absence inexpliquée, il lui semble qu'une tempête s'apprête à le balayer dans les secondes à venir. Et pourtant, ce qu'il est content de la voir, ce que son torse se retrouve gonflé d'inspirations enthousiastes, comme son parfum le percute avant qu'elle ne le fasse. Attend sa sentence, Calloway, quand le jugement de la fille des étoiles est bien l'une des rares à compter à ses yeux. Et il a la nuque qui s'affaisse légèrement, à la tape assénée, à l'index accusateur qu'elle darde sur lui, aux mots qu'elle lui lance. Sauf que ça s'agite tant et si bien sous sa peau, en effervescence naissante, à cette parcelle de lui retrouvée, qu'il ne peut s'empêcher de venir capturer son index entre ses doigts délicats, et puis, sa main toute entière, à la déposer contre son coeur. « Et toi, tu es magnifique. » Doit avoir au moins autant de crépitations subjuguées dans les iris que lorsqu'il l'a remarquée, dans la cour de récré, à l'époque. Le danseur attend qu'elle baisse sa garde pour venir enrouler son bras autour d'elle, la rapprocher plus encore, jusqu'à perdre son nez dans ses cheveux, fermer les yeux, s'imprégner d'elle, de sa présence, de sa réalité. « Tu m'as manqué aussi, Nina. Beaucoup. » Presque à en mourir. Et il vient cajoler sa joue de la sienne, avant d'y déposer un baiser, et un deuxième, et toute une centaine, avant de reporter ses yeux dans les siens, pour s'y perdre comme avant. Comme toujours. « Je sais que tu devais être furieuse, je sais aussi que tu dois m'en vouloir. » Ne peut l'admettre que parce que c'est elle, et que son ressenti est important à ses yeux. Mais elle est là, elle est là et il se dit, Romeo, que c'est qu'elle l'aime encore, au moins un peu. « J'ai pensé à toi, tous les jours, tu le sais, n'est-ce-pas ? » Tous les jours, sans exception. Et ses doigts viennent s'emparer d'une mèche de ses cheveux, à les lisser machinalement entre deux phalanges, avant de réaliser que l'infirmière est toujours là. « Vous pouvez disposer. » Sans la regarder, incapable de décrocher son attention de sa Nina, l'astre de son existence depuis l'éternité les ayant rassemblé, durant l'enfance. « On peut s'installer par ici, si tu veux, je suis sûr que tu as préparé tout un tas de choses à me dire. » Ne peut réprimer l'ombre d'espièglerie qui pointe en fin sourire, à enrouler son bras autour du sien, pointant sa canne vers une banquette en osier sertie de coussins blancs, le long de la baie vitrée donnant sur l'immense jardin de la propriété. L'accueille comme s'il était chez lui, et c'est bien ce qu'il lui chuchote, en se penchant vers elle à mesure qu'ils cheminent. « Tu es autant ici chez toi, que chez moi. » L'aurait dit de toute manière, mais à ce moment précis, sans doute que meubler le fil de sa démarche laborieuse lui paraît judicieux, à ne pas souhaiter que son étoile ne pose un regard sombre sur ses claudications douloureuses.

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Elle aurait dû être en colère. Les quelques semaines qui l’avaient séparées de son meilleur ami avaient été assez importantes pour qu’elle s’en fasse la réflexion : je vais le tuer. L’idée de le sermonner lui était venue, la main claquée derrière sa tête, et les sourcils assez froncés pour lui créer la ride du lion. Elle voulait avoir l’air sévère, de celle capable de rompre leur amitié pour cette séparation qu’elle n’avait pas anticipée. Le message d’Ismael avait été un choc pour elle ; pas seulement parce qu’il la prenait au dépourvu, mais surtout parce qu’il la plongeait dans une profonde incompréhension. Si Romeo avait des problèmes, s’il avait besoin de quoi que ce soit d’humainement secourable, elle devait être au courant. Il n’y avait rien qu’elle puisse faire pour l’aider, mais le soutien moral aurait pu pencher en sa faveur. De nombreuses pensées s’étaient bousculées dans son esprit, allant d’un naturel pourquoi il ne m’en a pas parlé ? Au fameux et si je n’étais plus assez importante à ses yeux ? Mais ces questions avaient été fugaces, à peine assez présentes pour être évoquées. Romeo et Nina n’étaient pas seulement des meilleurs amis, pas seulement des âmes soeurs, ils étaient Romeo et Nina. Ils étaient ces astres qui ne pouvaient tourner sans la présence de l’autre, et l’amour qu’ils s’offraient mutuellement. Alors si la jeune femme s’était fourvoyée quelques secondes, à se demander si les choses avaient changé, cela n’avait réellement duré que quelques instants. Ce n’était pas possible. Rien ne pouvait les éloigner, qu’importe les évènements, et les secrets qui avaient pu évoluer sans qu’ils n’en prennent conscience.
Nina avait pensé en parler à Andrew, mais elle n’avait osé aborder le sujet. Il était délicat de s’étendre sur ce genre de conversations, lorsque le principal intéressé n’était pas présent pour offrir des réponses, ou faire dévier la discussion vers les potentiels résolutions. Elle aurait aimé savoir s’il était au courant, et qui avait appris avant elle qu’il entrait dans cet institue dont elle n’avait jamais entendu parler. Le fait que sa famille soit dans la confidence était normale, elle savait que les Calloway avaient une relation spéciale entre eux - bien qu’elle ne s’en soit jamais mêlé - mais ils restaient une famille. Certainement qu’en cas de problème, Iris serait la première informée de l’état de sa grande soeur ; et Nina n’y voyait rien d’anormal.

Mais la joie de le retrouver était telle, que la colère ne pouvait que fondre, comme neige au soleil. Lorsque les yeux de la belle se sont posés sur la carrure fine du danseur, l’effroi s’est immédiatement transformé en une dose de tendresse éternelle. Un je t’aime qui ne pouvait exister que lorsqu’ils étaient ensemble, coude à coude, à rire, chanter, et s’engoncer dans un monde qui n’était pas fait pour accueillir leur lumière. La colère lui avait échappé, en même temps que toutes les remontrances qu’elle avait savamment organisée derrière ses mèches brunes, pensant siffler quelques insultes assez bien choisies pour être très vite pardonnées. Il y avait quelque chose d’étouffant à l’idée de le quitter de nouveau, de n’être capable de l’accompagner que pour quelques heures, avant que le monde ne les éloigne de nouveau. Ses yeux brilles, alors que son doigt se retrouve capturé dans sa main. Un contact, peau contre peau, qui lui arrache un sourire de petite fille. Elle a retrouvé son compagnon, avec qui jouer à la marelle en chantonnant.
Elle ne peut s’empêcher de s’étreindre contre son corps, les bras enroulés à s’en briser, les paupières rabattues. Elle profite, doucement, le souffle coupé, retenu. Il y a quelque chose de beau dans leur échange, de magnifique même. Une énergie qui peut enfin reprendre vie, et s’éveiller face à cette infirmière qui restait à les regarder. La belle ne répond pas aux remarques de son ami, elle ne lui dit pas qu’elle espère bien lui avoir manqué, et qu’elle est persuadée qu’elle ne pouvait lui montrer son ire qu’à travers une tape de plus sur sa jolie nuque.

Elle se met en marche, un pas après l’autre, vers l’endroit indiqué par son ami, du bout de sa canne. Bras dessus, bras dessous ; mais semblant se fondre l’un dans l’autre, formant une entité nouvelle. Unique. C’est ce qu’ils étaient : unique. Elle entend l’infirmière partir derrière eux, n’aura pas eu le temps de lui dire au revoir du même ton que ses remerciements. Elle accompagne Romeo jusqu’à un petit banc orné de détails qui ne manqueront pas d’attirer l’attention de la chanteuse, et s’y assis en invitant Romeo à en faire de même à ses côtés. Il y avait bien des choses qu’elle avait envie de lui dire, en effet. Mais par où commencer ? Elle savait qu’il serait gêné de parler de cette canne qui était devenue le prolongement de son bras, et de cette jambe qu’il semblait trainer comme un fardeau lorsqu’il marchait. Aussi, elle prend la décision de garder ces remarques-là ans un coin reculé de son esprit, et se lance autrement.

- Je ne peux jamais t’en vouloir bien longtemps, tu sais. Seulement, j’étais morte d’inquiétude, et je me sentais impuissante de ne pas avoir pu te venir en aide. Et puis …

Elle lève une main, et pousse une mèche châtain sur le crâne de son ami, d’un geste d’une tendresse infinie. Une main qu’elle passe contre sa tempe, rassurée par son contact, et sa chaleur. Elle récupère ensuite sa main.

- J’aurais aimé que tu m’en parles.

Elle sourit, d’un air ailleurs, comme happée loin de son corps, de leur conversation, et de cet endroit qu’elle aurait préféré ne jamais fouler. Il y avait une douceur inconnue sur ses lèvres, à détourner son regard pour se concentrer sur le paysage qui les accueillait. Ce n’était pas par gêne ; ils s’étaient toujours regardés dans le fond des prunelles, pour parler au plus près de l’âme de leur moitié. Mais une sorte de pudeur, qu’elle souhaitait lui offrir. Ne pas le fixer, ne pas donner la sensation de l’épier, comme une bête de foire qui aurait quelque chose de monstrueux.

- Mais j’imagine que tu avais tes raisons, et je ne les remettrai jamais en cause. J'aurai tout le loisir de te sermonner quand tu sortiras d'ici, tu peux dès à présent t'y préparer.

Elle glisse ses doigts vers ceux de son ami, et y traîne la paume de sa main, perdue contre la sienne. Il y avait une confiance féroce dans ces quelques mots qu’elle lui adressait : je ne t’en veux pas, tu avais tes raisons, tu as toute ma confiance. Elle reste assise à ses côtés, légèrement tournée vers lui, son genou frôlant le sien sans le toucher, et sa tête qu’elle meurt d’envie de blottir contre son épaule. Mais elle le fera ensuite, afin de recharger ses batteries, se contentera - pour l’heure - de lui parler.

- Elle est mignonne, dis-moi.

Elle ne donne aucun nom, tourne seulement les yeux vers la porte par laquelle l’infirmière était sortie, puis replonge son attention au creux de ses prunelles afin qu’il comprenne l’allusion. Un rictus taquin aux lèvres, redressées pour dévoiler des dents pointues. Elle lui aurait mis un coup de poing dans l’épaule afin d’appuyer ses propos si elle n’avait pas eu peur de le briser en mille morceaux. Il était trop précieux pour elle, et elle lui trouvait une fragilité nouvelle à cause de cette béquille l’aidant à marcher. Bien sûr, elle ne lui en dirait rien.



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Nina a toujours été là, Nina connaît tout de lui. De ses heures les plus lumineuses, au sacre reçu sur scène, il y a quelques années, à celles, plus chagrines, ayant suivi le départ d'Emilio du foyer. Jamais, jamais il ne lui avait caché quoique ce soit, parce que ça ne lui serait tout bonnement pas venu à l'idée. Nina pouvait lire en lui, et il s'en contentait, satisfait à l'excès par leurs heures à pouvoir se regarder sans échanger de mot, se comprendre sans avoir besoin de parler, à trop s'être étreints, trop s'être côtoyés, de jour, de nuit, par toutes saison, par toute émotion aussi. C'est en se retrouvant seul, dans cette chambre, dans cet établissement où tout lui était inconnu et triste, qu'il a commencé à réfléchir, Romy. C'était déjà un peu le cas, sur le chemin l'y ayant emmené, en confiant à son frère la mission de la prévenir. Se l'est dit, de manière instantanée, en réalisant où il se rendait, en comprenant qu'il n'avait pas le choix, qu'il n'avait rien dit à Nina. Durant tout ce temps-là. Prenant seulement conscience de son déclin une fois cloîtré à Providence, une fois confronté à son problème tracé sous les mots du personnel, à se dire qu'il n'en avait rien vu auparavant, et que par conséquent, Nina ne devait rien en savoir. S'est demandé, aussi, ce qu'elle pourrait penser de la nouvelle, sans qu'il n'ait pu semer d'indice quant à sa condition. Doté d'une certaine forme d'empathie à l'égard des plus proches, le danseur s'est alors mis à s'inquiéter du ressenti de son amie de toujours. Sujet d'ailleurs récurrent avec son thérapeute, à s'attarder sans relâche sur la belle Pezzanti, déclamer l'amour porté à son égard depuis l'éternité passée et celle à venir, et le tracas récurrent de l'avoir contrariée.

Pourtant, une fois qu'il s'y retrouve confronté, Romeo ne peut s'empêcher de l'enlacer, de l'admirer, de l'adorer comme il l'a toujours fait en se disant que le propos sera évoqué, mais pas immédiatement. Pas avant qu'il ne se soit attiré quelques gestes tendres de sa part, qu'il n'ait pu inscrire son odeur contre ses vêtements, contre sa peau, pour pouvoir, par la suite, au besoin, l'ériger en rempart dans cette bâtisse inodore. Cheminent côte à côte, jusqu'à l'assise salvatrice, la canne reposant contre l'accoudoir, quand son bras s'étire sur le dossier. Geste sans nulle doute destiné à imposer sa présence aux alentours de la belle, quand le danseur n'a pourtant jamais été possessif à son égard. L'a toujours sue et voulue libre, Nina, parce que c'est ce qu'elle mérite, quand personne ne saurait mériter son aura si vivace. Pourtant, il y a un brin de fierté à imaginer qu'un résident ou un autre puisse s'inviter par mégarde dans cet espace et constate que Romeo a de la visite, et que ce n'est pas n'importe qui. Probablement la plus belle fille que l'univers ait connu, et les malheureux pourraient en tomber à la renverse dans la seconde.

Et puis, il y a les mots de Nina, qui s'infiltrent dans ses oreilles, sillonnent jusqu'à son front, s'infiltrent derrière ses yeux et y tissent des failles, parce qu'il sait qu'il l'a blessée, et qu'il lui semble que ça n'avait jamais été le cas, jusqu'alors. Le coeur battant de travers, quand les doigts de la chanteuse réajustent sa tignasse qui mériterait d'être rafraichie, la sensibilité alerte décoche des frémissements au coin des lippes du danseur. « Je ne pouvais pas t'en parler, Nina. » Et du dossier, le bras s'élève, les phalanges se replient et leur revers vient caresser la joue de l'amie. « Je savais l'éclipse à venir mais je ne l'avais pas comprise. » N'avait pas perçu l'accumulation de ses comportements erronés, de ses sentiments défaits. Et ça s'écorche sous le poitrail dans le silence instauré, malgré le sourire de Nina, et sa main qui rejoint la sienne, qui se laisse volontiers capturer. « Je te fais confiance pour le sermon, tu me chanteras tes reproches et je te danserai mes excuses, en deux ou trois actes environ, l'opéra n'a qu'à bien se tenir. » Le sourire en coin qui revient, le danseur qui s'amuse, à emmêler leurs doigts de manière plus déterminée. Quand les mots de Nina à l'égard de l'infirmière traversent son esprit et s'arriment dans un coin, Romy reprend pourtant sur un sujet plus épineux, faisant le choix, pour une fois, de ne pas foncer par l'issue de secours. « Je ne veux pas que tu penses que je t'ai caché quelque chose, ou que j'ai menti par omission. Je ne te trahirai jamais, Nina, ta confiance m'importe plus que tu ne peux l'imaginer, et toi, toi tu comptes tellement que ça me fait mal de savoir que j'ai pu t'inquiéter. » La regarde droit dans les yeux, désormais, à venir chercher son visage du bout des doigts, les arrimer à sa nuque, finalement, sous ses mèches sombres. « J'ai besoin de toi, Nina, j'ai toujours eu besoin de toi, et ce sera toujours le cas. » Une évidence, et pourtant, il lui semble essentiel de le formuler à haute voix, sans cesser de la contempler. « Ma mère est venue me voir, il y a peu. Elle m'a dit que je n'étais pas malade. » Et sur le moment, il s'était débattu contre cette idée, Romy. Et quand il regarde Nina, il continue de s'escrimer pour ne pas se laisser aller à songer qu'il pouvait être dans son état normal, durant les semaines ayant précédé la thérapie. Parce qu'il le sait, parce qu'il le dit, en venant déposer son front contre celui de l'amie, en l'attirant à lui : « Mais je devais bien l'être, Nina, malade, pour ne rien te dire, pour ne pas te prévenir, pour m'égarer comme ce fut le cas. »

Je devais être malade, pour te faire du mal.

« Mignonne, l'infirmière, une pâle copie qui ne t'arrive pas à la cheville, crois-moi. » Sa manière à lui de se rattraper pour avoir voulu lui attifer des traits similaires à ceux de Nina, les premiers temps, sans même que son amie ne le sache. « Toi, en revanche, tu es trop en beauté pour un lieu comme celui-là. » Et sans prévenir que ses deux bras viennent l'enfermer contre lui, à la camoufler du reste du monde en lui chuchotant à l'oreille : « Il y a des gens malades ici, ma Pezzanti, tu n'as pas conscience des dégâts que tu pourrais faire, du nombre d'addiction dont tu pourrais être à l'origine. » Et sa joue vient se presser contre sa tempe, un sourire malin aux lippes.

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twinkle twinkle, little star. -- @Romeo Calloway

Les gestes se firent de plus en plus doux, contre cette peau qu’elle n’avait pu caresser depuis des décennies – peut-être des siècles. La main qui se posa contre sa joue lui parut plus légère, et l’air plus respirable. Retrouver son meilleur ami était une délivrance, et elle promettait de profiter de chaque seconde, comme si c’était la dernière de son extatique existence. La belle ne savait pas exactement ce qu’elle attendait de son double, et se sentait satisfaite de la moindre intervention ; il pouvait lui raconter son quotidien, ou se contenter de la regarder avec cette lueur éblouissante qui animait si sublimement ses pupilles. La félicité habillait son visage, et Nina ressentait le besoin d’y perdre encore quelques caresses. Les raisons de son silence seraient toutefois bienvenues. Si elle ne pouvait s’enlever de l’esprit qu’il y avait des pensées à rattraper, avant de se lancer – trop brusquement – vers ces exigences, elle savait que comprendre lui importait plus qu’elle ne l’avouait. L’énigmatique silence de son âme-sœur, face à une telle gravité, était un mystère qui ne trouvait aucune élucidation. Elle aurait été là pour l’épauler, et Romeo devait le savoir. Alors, pourquoi ? Une première réponse était délivrée ; celle de son incapacité à lui en parler.
Si, en d’autres circonstances, Nina se serait insurgée d’excuses si volatiles, elle prit la décision de s’en contenter pour l’heure. L’important était que le danseur aille bien, et qu’il comprenne qu’elle était de son côté – qu’importe les sermons à venir. Elle ferma les yeux en sentant ses jumelles s’y engouffrer, préféra profiter de la caresse balayant sa nuque, sans se laisser distraire par ses œillades. Elle aimait l’entendre dire ces choses-là ; parce que c’était un sentiment qu’elle ressentait avec autant de ferveur. Elle avait besoin de lui, bien plus qu’il ne pouvait l’imaginer. Le front posé contre le sien, et les paupières maintenues fermées, Nina poussa un profond soupir en recouvrant un calme relaxant. Il n’y avait rien dans sa posture, qui évoquerait une quelconque rancune. Et si elle ne répondait pas à ses mélopés, c’était par respect de ce qu’ils avaient toujours été ; des oreilles, des épaules, pour écouter.

Elle ne releva pas le nez avant de savoir de quelle manière lui venir en aide. La tête penchée en avant, afin d’unir son visage à celui de son ami, elle avait l’air d’une statue pensive. Les lèvres redoutables, étirées en un sourire apaisé alors qu’elle pouvait enfin se baigner de son odeur, et de sa présence. Romeo n’était pas un jeune homme banal, et il était impossible de rester indifférent à ce qu’il dégageait ; Nina en était époustouflée, même après ces années. Et ainsi lovée dans cet amour qu’elle lui dédiait depuis toujours, elle se sentait capable d’affronter une telle constellation. « Ce n’est pas à ta mère de juger de ton état, little star, ni à moi. Mais toi, comment te sens-tu ? » Et elle ouvrit enfin les yeux, afin de les plonger dans l’océan face à elle. Elle les trouva plus beaux que jamais, plus profonds, également. « N’en parlons plus, le mal est réparé maintenant que je t’ai sous les yeux. Je serai ravie d’avoir de plus amples explications, mais ça attendra. Il faut dire que ton frère n’est pas très loquace. » Le message reçu avait été austère, et la jeune femme savait qu’il n’avait été envoyé que par obligation, pour prévenir et non informer. Elle n’avait pas répondu, ne s’était pas essayé à de grands discours, sachant qu’Ismaël ne serait d’aucune aide, dans sa recherche de vérité.

Elle se laissa entraîner dans ses bras, ne tenta aucune riposte : car elle n’en avait pas envie. Retrouver son contact était une bénédiction, et elle ne s’en serait échappée pour rien au monde. Un léger rire cristallin lui échappa, alors que le danseur évoquait la possibilité d’une épidémie d’addictions, à sa simple vue. Après une étreinte prolongée, elle relâcha sa splendide carcasse, et recula légèrement afin de mieux le regarder. La séparation était difficile, mais Nina avait besoin de s’informer par analyse. Elle prit le temps de rebondir sur ses flatteries, en laissant sa main accrochée à la sienne. « Tu es un charmeur, Romeo. Mais c’est inutile, je suis déjà sous ton emprise. » Manière de parler, il le savait. Elle arqua un sourcil, et pencha légèrement la tête sur le côté en l’étudiant. Elle était ravie de le voir gracile, avait eu peur de le savoir changé, modifié par l’horreur. La grâce ne l’avait pas quitté, et elle se doutait que la tâche soit impossible.
Lentement, elle lâcha la main qu’elle tenait si fermement entre ses doigts, et brandit son auriculaire entre eux. Elle ne demandait pas grand-chose, n’avait pas même l’ambition de lui faire cracher des aveux concernant les raisons de son emprisonnement, sans l’en avoir informée. Mais leur lien lui tenait à cœur, et elle tenait à le rendre inviolable grâce à des méthodes enfantines. Une promesse. « J’ai besoin de savoir que rien ne changera, malgré tout ce qui pourra se dresser sur nos routes. Alors faisons-nous une promesse ; celle de ne jamais se cacher quoi que ce soit, de toujours être honnête, l’un envers l’autre. » Elle gigota le petit doigt tendu, afin de lui signifier qu’il devait lui serrer pour sceller leur pacte. « Je t’aurais proposé un pacte de sang, mais je serais bien folle d’abîmer ta jolie main. » Et elle précisa : « Alors, si tu as des choses à me dire, c’est le moment. » Il n’y eut aucune sévérité sur ses traits, alors qu’elle planta son regard – pourtant dur – dans les prunelles de son autre moitié. Elle ne savait s'il avait d'autres démons à exorciser, mais se faisait confidente sans une once d'hésitation ; elle l'était depuis le premier jour. Et, peut-être qu'à son tour, elle se prêterait au jeu.



BABY YOU'RE MY FLAME
never know how much i love you. never know how much i care. when you put your arms around me, i get a fever that's so hard to bear.
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words are futile devices

--- it's been a long, long time, since i've memorized your face. it's been four hours now, since I've wandered through your place and when i sleep on your couch i feel very safe. and when you bring the blankets, i cover up my face. i do, love you, i do love you. ☾☾, icons : strangehell.


Parmi ses nombreuses qualités, celles dont il est désormais presque certain d'avoir hérité de sa mère - et de sa mère seulement, à la déception occasionnée par les hommes s'étant proclamés pères - Romeo s'est toujours songé sincère. Dans ses sentiments, dans ses mots, à ne jamais éprouver cette sensation étrange que provoquerait le mensonge en ne le pratiquant que par omission. Un peu ce qui s'était produit avec son entourage, en taisant les maux le rongeant, et s'il en prend conscience sur le tard, c'est qu'il ne s'en était pas rendu compte. Difficile d'admettre que la vérité lui aurait échappé par pur déni, puisqu'il s'agirait alors de reconnaître que son bon sens ait pu lui faire défaut. Sans doute lui reste-t-il un peu de travail à accomplir sur ce point, c'est en tout cas ce qu'a notifié son thérapeute quelques jours plus tôt. Pour quelle raison ne peut-il admettre l'échec, d'où est née cette course au succès, qu'est-ce-qui a bien pu l'alimenter à l'excès ? Des interrogations qui n'ont pas vraiment convenu au danseur, l'oeil rivé sur la fenêtre et cette brève éclaircie, ciel immaculé étiré à en craquer, prêt à tout recouvrir de neige dans la journée. Le psychiatre ne pouvait pas comprendre, pas plus que celui qu'il avait eu l'occasion de rencontrer durant l'enfance. Cela ne servait à rien de lui donner des mots pour couvrir son fichier d'observation, quand cela pourrait être délétère pour sa sortie. Il ne faut pas trop en donner à ceux qui ne pourront, de toute manière, pas apprécier tes dires à leur juste valeur. Leçon maternelle ancrée dans le crâne depuis l'époque où ses professeurs avaient vivement recommandé à ce qu'il soit vu, devant ces symptômes qui se manifestaient avec de plus en plus de vivacité en classe. Ce que tout le monde avait pris pour un humour bien ficelé, de grandes démonstrations théâtrales visant à amuser la galerie, avant que l'on ne réalise le sérieux des propos exubérants de l'enfant. Mais depuis cette période, la réalité était la suivante : jamais, jamais Romy n'avait joué un jeu, n'avait tenu un rôle. C'était la version qui était appréciée de tous, ou presque, la plus acceptable, du moins.
Mais Nina, Nina sait. Qui il est. Que ses paroles lui appartiennent, du fond du coeur, que ses gestuelles sont spontanées, que sa quête lumineuse lui colle à la peau, et elle fut sans nul doute la première à laquelle il put l'exprimer avec la sensation d'être cru, et d'être compris. De toutes, avec Agate, Nina avait été la première à croire en lui.

Et il ne lui avait rien dit.

Et malgré les mots rassurants de l'amie, cet effort qu'il s'imagine de sa part, pour ne pas le secouer, là, tout de suite, après ce qu'il lui a fait, Romy cogite. Rare qu'il s'attarde sur des sujets complexes, qu'il s'encombre de ruminations, mais tel est le cas, parce que Nina compte. Front contre front, yeux dans les yeux, le sourire s'étire en miroir à celui qu'elle lui offre, comme lorsqu'ils étaient gosses. Il se souvient de ces heures éternelles à se contenter de la regarder, comme à cet instant précis, sans parler, à simplement appréhender toutes les nuances de ses iris, chercher à en percer le moindre secret. Romy avait toujours voulu tout connaître de Nina, tout savoir, à tout retracer de coeur lorsqu'elle devait rentrer chez elle, jusqu'à la prochaine fois. Alors, à retrouver son point d'ancrage, il ne peut que le dire honnêtement : « Maintenant, ça va. » Les lèvres sont humectées avec soin, avant de reprendre, pour ne pas se laisser gagner par l'émotion. « Au début, c'était compliqué, là, et là. » C'est ses mains à elle qu'il capture, pour venir en déposer une contre sa propre tempe, quand la seconde est menée jusqu'à son coeur mal placé. Tout autour, c'est le monde entier qui semble s'arrêter, aux confidences amorcées. « J'ai cru que j'allais disparaître, nuit après nuit. » Le sujet est sensible, à se remémorer les douleurs lui courant les os, au lieu de se contenter du genou, la sensation de se briser en morceaux au moindre mouvement le retournant dans son lit. Et comme ça lui avait déchiré le coeur, aussi, nuit après nuit, de se remémorer les jours ayant précédé sa chute, cette soirée d'Halloween, tout ce qu'il aurait voulu oublier, tout ce qu'il ne dit pas, là, tout de suite.

Les bras viennent se refermer autour d'elle, besoin de ressentir son coeur battre contre le sien, juste un instant. « C'est sûrement que tu l'impressionnes. » Petit sourire en coin en songeant à Isma, à se demander la tournure du message, et puis, si Andy a reçu le même, de son côté. Les prunelles se retrouvent, et c'est naturellement qu'il redresse la nuque avec panache, à la remarque de Nina, avant de jeter un coup d'oeil aux alentours, sur les êtres passant ci et là. «  Vous avez bien tous entendu ? Cette demoiselle est sous mon emprise, passez votre chemin, vous n'auriez aucune chance en me provoquant en duel ! » S'exclame haut et fort, à se moquer des murmures qui pourraient s'ensuivre, heureux comme il l'est de retrouver le soleil de son existence. Jusqu'à ce qu'elle se mette à lever le petit doigt, et que l'air solennel de circonstance ne s'imprime sur ses traits, ne prenant pas à la légère ce genre d'instant. « Un pacte de sang ? Dommage, ç'aurait parfaitement agrémenté mes mémoires. » Le regard s'illumine, espiègle - bien que la rédaction de ses mémoires ait réellement débuté il y a des années de ça, mais là n'est pas le sujet. Le sujet est à la sincérité manquée, et rattrapée, et son petit doigt vient attraper celui de Nina, et s'y lie. « Je promets de toujours être honnête envers toi, pour l'éternité. » Et il la regarde, et son regard à elle lui déclenche un frisson, incapable de séparer leurs phalanges quand son esprit fourmille de ces sujets abordés trop superficiellement. Ces choses dont il n'a pas parlé avant, dont il ne voudra plus parler après, et c'est ce qu'il dit, à ce moment-là : « De me retrouver ici, de ne plus rien prendre et de ne pas pouvoir danser, j'ai commencé à me rappeler des choses auxquelles j'étais pas obligé de penser, avant d'arriver. » Et soudain, c'est l'éloquence qui se fait la belle, quand il en vient même à baisser les yeux un instant - ce qui est assez anecdotique pour être noté. « La soirée d'Halloween, quelques jours avant. Je pensais que c'était à cause de la morphine, mais maintenant, je crois que ça m'est vraiment arrivé. » Les prunelles de nouveau alignées dans les siennes, il ne réalise pas encore que, subitement, ses doigts ont commencé à trembler. « J'étais dans le labyrinthe, ce soir-là, avec... disons, une bande de figurants. » Aucune raison d'entrer dans les détails, quand le rôle principal de cette version - la sienne - est le plus pertinent à évoquer là, maintenant. « Tout ce qui a été dit, tout ce qui est paru dans The Banshee, n'était qu'une petite parcelle de la réalité. Je ne saurais te dire avec exactitude ce qui s'est passé cette nuit-là, mais je n'étais plus moi-même. Il y avait quelqu'un avec moi, dans mon corps - et non, pas comme ça, merde, je veux pas dire que quelqu'un m'a baisé, même si c'est aussi arrivé ce jour-là, mais ce n'est pas le sujet. C'était pas comme ça. Je crois que c'était une sorcière. Je l'ai sentie rentrer dans ma tête, Nina. Guider mes muscles, parler avec ma voix, danser avec mon âme au milieu d'un grand brasier, faire du mal autour de moi, en utilisant mon propre corps. » Le ton s'abaisse, et insidieusement, il se rapproche, à venir coincer leurs doigts entrelacés contre son torse, là où le palpitant s'affole. « J'étais dans les ténèbres, et quand elle s'est arrachée à ma peau, à mes veines, l'ombre n'est pas tout à fait partie. » Et sous ses reins, le démon dansait, lui aussi, et s'élançait en pulsations lancinantes pour le ronger jusqu'à la moëlle, et il ne l'avait jamais tant ressenti en influence néfaste que ce jour-là. « Et tu sais, ce soir-là, on est entré à deux, dans le labyrinthe, ensemble. Mais dans le labyrinthe, on n'était plus vraiment ensemble, et après ça, je ne sais pas. Je l'aimais, Nina. Tu le sais déjà, ça. Mais s'il faut tout se dire, alors je te le dis. Je l'aimais et je crois que ça m'a fait mal. Plus que les autres. Et je crois que je n'ai plus envie, jamais, que ça se reproduise. Je ne veux plus jamais être ensemble, à deux, avec quelqu'un. »

Il y a quelques secondes de silence fébrile, à sentir sa gorge se nouer, avant qu'il ne ramène leurs mains liées entre eux, en les décrochant de son poitrail, pour ajouter, en la contemplant : « Y-aurait-il des choses que tu devrais me dire, Nina ? »

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