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I am the voice of Violence. You know me. You do. I've made my presence clear though you may pretend otherwise. We need each other, you and I.

Ce connard s’montrera pas. Mon reflet m’fait face dans l’ambre liquoreuse de mon whisky et j’sens un fond d’rage me r’muer les entrailles. Je jette un coup d’oeil à mon portable.
Huit heures et douze minutes.
Ça fait deux heures qu’j’attends comme un connard.  J’suppose qu’c’est l’risque quand on deale avec ce genre de p’tits merdeux. Ceux qui s’croient au d’ssus des règles. Ceux qui nous pensent à leur disposition. Ceux qui s’disent qu’ils peuvent nous poser des lapins sans conséquence. J’ai rien acheté, j’ai rien promis. Je risque rien. Cet enfoiré a choisi la mauvaise personne pour changer d’avis. J’ai pas d’temps à perdre avec des cons qu’ont peur d’leur ombre. J’suis pas l’genre de personne qu’on peut planter sans qu’ça morde en r’tour.

J’avale cul sec l’reste de mon verre. Le troisième aujourd’hui. On pourrait croire qu’ça m’aurait détendu, mais j’sens tous mes muscles tendus, la nervosité s’installant dans mes veines alors que l’idée germe. J’vais défoncer sa caisse. Baliser sa maison.
J’sais où il pieute. J’sais à quoi ressemble sa caisse. J’sais même son année de naissance et où cet abruti bosse. Un p’tit fils de pute des ressources humaines. J’sais tout de lui. Il est du genre à raconter sa vie sur les réseaux sociaux et à taguer sa mère sur des photos d’chatons. Personne l’a prévenu, qu’ce genre de merde reviendrait lui mordre le cul. Il faut bien qu’quelqu’un lui apprenne, n’est-ce pas ?
C’est p’t’être la chance qui m’a foutu sur son ch’min. Il s’ra moins con demain.

J’paie le barman et m’lève pour mettre les voiles. Faut que j’passe acheter une bombe de peinture rouge en ch’min, et une bouteille de Jack Daniels, histoire d’me tenir chaud et compagnie en cette froide soirée d’hiver. J’roule des épaules pour les détendre, chasse la colère qui ronge mes intestins. Qu’ce connard ait pu me manquer d’respect comme ça, ça m’fout en rogne, mais j’dois pas laisser ça me dévorer. Barbie dirait probablement que j’suis trop impulsif, que j’dois laisser couler, mais quelle genre d’image j’donnerai si j’laissais passer ça ? Pour qui on m’prendrait ?
Et de toute façon, j’en ai pas envie.
C’est déjà bien que j’lui r’fasse pas l’portrait. Il peut s’estimer chanceux que j’m’en tienne à sa caisse et à sa baraque. Appelons ça un avertissement.
De pas prendre Kai Philips pour un con.

Alors que j’vais pour sortir du bar, quelqu’un m’rentre dedans. Une flamme d’irritation s’allume en moi et j’me retourne, montrant les crocs :

« Tu peux pas faire attention où tu vas ?! »

J’suis prêt à en découdre, prêt à balancer des poings, pour une simple boutade. C’est l’mauvais jour pour m’prendre à r’brousse poils. Mon r’gard s’pose sur le coupable et aussitôt j’reconnais ces traits. Eden. Le morveux.
Merde.
C’est bien ma veine que d’tomber sur lui. Un vrai casse-couilles ce mec. À tous les coups, il va me coller aux pattes en bon emmerdeur qu’il est. Je desserre les poings, retiens un soupire. Ça sert à que dalle de s’prendre la tête avec lui. Ça va durer des heures et les magasins s’ront fermés avant que j’ai obtenu l’dernier mot. Y faut que j’me débarrasse de lui rapidement.
Ou alors…
Je le jauge un instant. Ouais, qu’est-ce qui peut bien arriver d’toute façon ? Il pourra p’t’être être utile, qui sait ? J’me détourne, pioche un joint dans mes poches pour l’mettre au coin d’mes lèvres et lui lance :

« Ramène-ton cul. On a une p’tite leçon à donner à un fils de pute. »

Eden, c’est l’genre de mec qui traîne les emmerdes partout où il va. Alors un peu plus, un peu moins, quelle différence ?

« J’espère qu’t’avais rien prévu ce soir. »

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@Kai Philips & Eden Lovelace


Clébard traîne les pattes. D’une lenteur fait chier faite exprès, les paumes enfoncées dans les poches d’une veste en cuir grignotée par la vie un peu folle qu’elle mène. Trou de cigarette sur une manche, c’est Alyssa qui l’a fait à l’époque. Traces de griffes sur les épaules, sait pas d’où ça vient mais c’est là.
Il a terminé sa journée, fermé la boutique et les boites qu’elle abrite. Il devrait rentrer. Mais où ? Il a plus de maison Eden, son appartement, on le lui a repris. Payait pas son loyer. Il essayait, c’est différent. Trop de trucs à payer, partout, pour tout le monde. Et il a beau se déchirer le cul pour amasser le blé, c’est jamais assez. Presque content qu’il est, de ronger de la bidoche crevée dans les frigos de la morgue, ça fait ça de moins en frais.
Alors le loyer, il a essayé, de faire comprendre qu’il allait le donner. Une fois. Puis deux. Et encore une. Celle de trop, y a eu le papier sur sa porte. Le temps de le déchiffrer, de comprendre qu’on le foutait dehors et le cabot était déjà sur le trottoir. Plus de refuge en ville, de nid pour s’y rouler en boule avec sa fille entre ses bras. Mattie lui en a valu au début. Elle a pleuré ensuite, collée contre lui, des larmes qui lui ont défoncé le cœur et qui ont bien failli le faire chialer lui aussi. Les peines de sa môme, ce sont les siennes aussi. Et il s’est sentit si mal après ça. Quand il a pas eu le choix que de retourner à la ferme, dans sa caravane rouillée.

Et comme il a nulle part où aller, Eden traîne la patte. Déambule jusqu’au dernier moment avec l’espoir de trouver un coin où crécher. Il en a bien un, mais il veut pas y aller. Fait le con un peu, le fier, beaucoup. Il va trouver, une pute ou une pauvre fille à allumer pour s’écrouler dans son lit jusqu’au matin. Pas la baiser, seulement s’écrouler et dormir. Elle l’insultera au réveil et le mettra dehors comme une merde mais il s’en fout, c’est l’idée.
Y a le bar-là qui se ramène devant sa gueule, pourquoi pas. C’est pas comme si il allait consommer, peut-être prendre un verre d’un truc pas cher, pas bon à avaler mais qui fera du bien au fond du gosier. Alors il entre, sans trop savoir pourquoi parce que c’est pas son genre à Eden. Tête ailleurs et le corps bien présent qui se prend celui d’un autre de plein fouet.
Fils de pute.
L’insulte se retient et il continue sa route. Rien à foutre.

« - T’as qu’à regarder où tu fous tes putains de pieds. »
Qu’il lance en réplique tout en s’arrêtant net. Se tourne et croise alors la trogne de celui qui lui est rentré dedans. Faute de l’autre, pas la sienne. Y a un moment où il doit réfléchir le canadien pour remettre le gars dans le contexte, lui coller un nom sur sa gueule de bouledogue mal léché. Kai, comme ça caille. Presque ouais.
Il aime pas comment l’autre le jauge, on fait ça avec une nana ou de la marchandise, pas avec lui. « - J’ai autre chose à foutre que te servir de bouclier dans tes combines foireuses… » Il balance pour la forme mais a déjà fait un pas en avant. Il a rien à foutre de toute façon, ça l’occupera. Reculera le moment où il devra se taper le trajet Exeter-Ferme en pleine nuit. Tout seul avec le silence, la route déserte et les monstres des bois.

« - J’préviens, je vais pas y passer la nuit. » Il ment un peu, il aimerait, même si le type est pas vraiment son préféré du monde, y a un truc con qui fait que devant Kai, le chien courbe l’échine. Montre les crocs, toujours, grogne tout le temps, mais accepte de se faire un peu écraser le museau. « - C’est qui qu’on doit démolir ? » Parce que c’est ça l’idée, casser du nez. Un deal qui a mal tourné ? Ouais sûrement, il les connait ces connards qui entubent et pensent s’en sortir sans problème. Et il a bien envie Eden, de casser des dents. Faire pisser le sang.


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Certains vous diront que j’suis quelqu’un d’impulsif. Du genre à exploser à la moindre blague de travers. Et ils auront pas tout à fait tord. J’déteste qu’on me prenne pour un con. J’déteste qu’on me manque de respect. Ce genre de choses doit se payer. Si vous laissez les gens vous marcher sur les pieds, vous arriverez jamais à rien dans la vie, et l’pire dans tout ça, c’est qu’vous aurez du mal à vous regardez dans la glace.
J’suis pas quelqu’un de sympa. Mais qui a dit que j’devais l’être ? J’ai pas été mis sur cette Terre pour m’faire des copains.
Ceux qui veulent rester resteront, les autres pourront bien se foutre un balais dans l’fion.

Eden fait partie d’ceux qui restent, allez savoir pourquoi. On s’est foutus sur la tronche, souvent, sans que ni lui ni moi n’en porte vraiment rigueur à l’autre. C’est un gosse bizarre. La moitié du temps j’ai pas la moindre idée de c’qui se passe dans sa caboche de chiot mal luné. Lui aussi, est du genre impulsif. Faut croire qu’c’est le genre de personnes qui m’colle aux basques.
Les emmerdeurs.
Les impulsifs.
Les fouteurs de merde.
Les gens qui ont rien à perdre ou alors qui ont pas peur d’le perdre.

Quand il m’répond, insolent, j’ai envie de lui en coller une, comme mon connard de beau père l’aurait fait avec moi à l’époque. Mais j’reprends vite mes esprits. Ça sert à rien. Ma colère est pas dirigée contre Eden, c’est pas lui qui m’a pourri ma soirée et si je cognais sur tous les gens qui m’bousculent, et c’est pas l’envie qui manque, j’y passerais toute la nuit. J’me contente de lever les yeux au ciel. N’importe qui autre qu’Eden se serait mangé mon poing. Mais c’genre de trucs est inutile avec Eden. Si j’lui en fous une, il m’en fout une et on y est encore au p’tit matin.
Pas l’temps pour ces conneries aujourd’hui.
Eden proteste. Pour la forme.
Il est déjà en train de venir.
Fierté mal placée.
On la connaît bien celle-là. J’sais bien qu’il viendra avec moi. Même si ça le fait chier, même si ça me fait chier. Pour l’meilleur ou pour l’pire, Eden et moi, on se comprend.

« Si tu bouges ton cul, on aura pas besoin d’y passer la nuit. »

Qu’est-ce que j’en sais moi ? Ça peut prendre une heure ou quatre. L’temps que ma colère soit passée, qu’elle se soit envolée avec les débris d’verre et la fumée de ma clope que j’allume alors. Puis y aura la redescente. Celle que j’étoufferai dans un rail ou bien un cachet d’ecsta. J’franchis les portes du bar, tire sur mon joint.

« Un connard appelé Max. Il a eu la trouille de s’pointer. »

Probablement eu peur d’se faire choper. C’est souvent comme ça avec les connards dans son genre, l’genre propre sur lui qui veut pas d’problèmes. Les problèmes ont commencé le jour où tu m’as appelé, fils de pute. Tu les as invités dans ta vie. Ça m’fera toujours marrer, ces types qui contactent des gars dans mon genre et qui pensent pouvoir continuer leut p’tite vie propre comme si de rien était.
J’lance un regard à Eden, railleur :

« Si t’es gentil, j’te laisserai l’privilège de lui casser les dents. J’suis sûr qu’il a payé une fortune pour s’les faire refaire. »

L’affiche en grand, sur ses photos avec sa copine sur les réseaux sociaux. Une blonde à lunettes qui doit s’douter de rien. Ou alors c’est elle qui m’l’a envoyé, allez savoir ce qui se passe dans les couples de p’tits gens bien comme y faut. J’prends de l’avance, me dirige vers la superette du coin dont l’enseigne brille sur le ciel noir.

« Faut qu’on passe au magasin, j’veux repeindre sa caisse. J’parie qu’tu savais pas que j’étais un artiste. »

Ai autant de sens de l’art et de la composition qu’un cochon. Qu’est-ce que j’en ferais de toute façon ? La drogue est un art à part entière, tout à fait différent et les poings parlent de manière plus éloquente que les pinceaux. En tout cas de mon expertise. Le seul usage d’un crayon en taule c’est de l’enfoncer dans la carotide d’un mec qui t’a fait chier.

@Eden Lovelace

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@Kai Philips & Eden Lovelace


Les envies se voient comme un pain au milieu de la gueule. L’autre veut cogner mais se retient. Papa fâché devant le môme effronté. Il aime ça Eden, de titiller les instincts fauves du type, lui donner envie de lui coller la tronche au mur façon papier peint et de lui faire sauter les chicots sur le pavé. Pour rendre les coups. Et oublier ensuite, reprendre là où ils en étaient avant que ça dégénère. Il se retient et ça frustre le chiot. Et ça l’emmerde de se trouver là, obligé de suivre alors qu’il s’en fout. Pa tant que ça, il a envie de voir, comment le dealer plus vieux s’y prend pour obtenir son pognon. Ca l’intrigue et au fond, il a besoin d’action lui aussi. De bons coups bien placés pour s’assouplir les phalanges.

« - Je suis pas un clébard, je me bouge si j’ai envie. » Mâchonne sa mauvaise foi comme un chewing-gum, les pognes s’enfoncent dans les poches cuir de sa veste. Ca va jamais vite les règlements de compte. Faire durer le plaisir, c’est le mieux. Jusqu’à ce que les autres en chialent, se pissent dessus et implorent qu’on les laisse tranquille. Alors Eden suit quand l’armoire à glace devant lui sort du bar. Il voulait pas picoler de toute façon, aurait payé un truc qu’il aurait même pas bu. Perte de pognon, et de temps.
La trouille de se pointer, certains l’ont. Faut les chercher. Les laisser mariner avec des promesses que ça ira, qu’on oubliera la dette. Ils y croient et quand la garde se baisse, vient le temps de mordre. Jusqu’au sang. Pour qu’ils impriment qu’on entube pas aussi facilement. C’est la règle. La sienne en tout cas, à Eden. Il devient loup quand il est question de paiement, prédateur jaugeant la proie, attendant le moment pour l’achever. Vulnérable.

« - Si tu lui parles comme tu me causes, normal qu’il soit pas venu. Faut leur faire payer avant qu’ils se tirent, règle de base. » Hausse une épaule, se fout un peu de sa gueule et bute de la godasse dans une pierre au milieu de son chemin. Frisson dans les reins, il sourit derrière ses lèvres trop pincées. Ouais, il en a bien envie de ça, casser des dents. Peut-être qu’il se fera moins chier que prévu qu’il se dit. « - Trop aimable, je suis toujours gentil tu devrais le savoir. » Sourire crevard, hypocrite qui jure un peu avec le petit feu au fond des yeux. Le chiot remue la queue et attend sa friandise. Se retient d’aboyer pour pas se faire taper, mais il a hâte. Fronce les sourcils quand la supérette s’invite dans leur trajet.
T’es sérieux là ? Comprend pas de suite Eden et voilà qu’il soupire en levant les yeux au ciel quand l’explication lui tombe sur le museau.

« - T’es pas un peu trop extrême pour histoire de paiement fantôme ? Lui péter la gueule ça suffit pour faire passer le petit mot. »
Pas besoin de bricoler sa caisse, perte de temps. Lui crever les pneus, péter les rétroviseurs et le parebrise, ça c’est de l’art. Mais la repeindre, ça le dépasse. Continue de le faire lorsqu’ils entrent à l’intérieur du petit magasin désert.
« - Pète lui plutôt les vitres et les pneus, c’est plus simple. Plus percutant que des insultes à la peinture. » Lui le ferait pas. Parce que lui sait pas écrire comme il faut et qu’il a pas envie de se bousiller le cerveau à imprimer correctement l’insulte qu’il a en tête. Tout éclater, c’est mieux.
Regarde pas les rayons le cabot, il s’en fout. Traîne ses semelles sur le lino impeccable, sa gueule de mauvaise humeur toujours là. Accrochée à ses traits pour la forme, pas que Kai pense qu’il est pas aussi blasé d’être là qu’il le prétend.
Surtout pas.

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Blablabla. Et v’là que ça râle. C’est bien pour ça qu’j’aurais jamais de gamin. J’comprendrais jamais Harlan, qui en a fait une juste par envie. J’ai d’jà assez d’Eden et d’Lucy dans mes pattes. C’est pas mes morveux, mais des fois c’est tout comme.

« Pourquoi j’lui parlerais comme j’te parle à toi ? T’es pas mon client, si ? »

J’suis toujours aimable, toujours poli avec ceux qui vont payer. En tout cas, la première fois. C’est après qu’ça s’complique, quand ils se pointent en retard ou avec la moitié d’la somme que j’leur avais demandé.

« C’est qu’une fois qu’ils sont accros et qu’ils peuvent pas s’empêcher d’revenir qu’tu peux les casser en deux. »

Ou quand ils viennent pas du tout. Ceux-là, les pète-culs, les lâches, les déserteurs, faut qu’ils ramassent leurs dents à la p’tite cuillère. Celles-la même que j’viens de promettre à Eden. S’il se tient. C’qui est pas encore gagné.
J’peux pas m’empêcher de lever les yeux au ciel. Toujours gentil, c’qu’il faut pas entendre. J’aurais plus de chance d’apprendre à une chèvre à chier des lingots d’or.
J’entre dans la supérette, Eden sur mes talons. Toujours en train d’râler. Et moi j’lève à nouveau les yeux au ciel. Ça va devenir une habitude.

« Nan, t’as pas compris. » que je dis.

Et ce disant, j’avance dans les rayons en cherchant des yeux un truc qui marquera bien :

« Si c’est juste péter sa caisse pour péter sa caisse, autant qu’on r’tourne direct se coucher. »

P’tain, ils doivent bien avoir un truc ? De la peinture, un marqueur, n’importe quoi… Ah ! Voilà ! J’attrape une bombe de peinture rouge, un rouge pétant et bien flashy, le genre même qui s’repère à deux kilomètres. Le saint Graal ! Ou toutes ces conneries.
Ravi, j’adresse un sourire carnassier à mon p’tit pote :

« Tu sais c’qui est plus difficile à réparer qu’une caisse ? Une réputation. »

Ça n’importe qui te l’dira en taule. T’as plutôt intérêt à pas passer pour l’chien galeux du coin si tu veux survivre.

« N’importe qui peut défoncer une bagnole, mais comment tu vas expliquer à ta mégère qu’on a écrit junkie ou camé, sur le joli mur blanc d’ta jolie p’tite maison ? »

Mais non chérie, j’t’assure, c’est pas moi ! Ça j’en ai connu, des pétasses dans c’genre là. L’genre à t’tourner l’dos dès que le vent tourne plus dans ton sens. Et pour sûr que ça fera écho, dans le joli p’tit quartier richard de Max. Qu’ses voisins verront bien avant lui qu’ses fenêtres ont été taguées. C’est toujours les voisins, les premiers, sur ce genre de délit. Les premiers à parler, tout bas. J’ai toujours su qu’il était étrange, ce Max.
Je prends la direction du rayon alcool :

« Je veux qu’il baisse les yeux. »

J’commence par sa jolie maison, pour laisser l’message qu’il y est pas en sécurité. Et si jamais j’me fais chier demain, j’passerai un coup d’fil à son taff. Rien de plus simple que d’ruiner la vie de quelqu’un.
P’t’être que j’y vais fort pour une simple histoire d’argent et d’lapin. P’t’être bien. Au fond, c’type m’a rien fait sinon chier. Mais c’est justement ça l’problème. Il fait chier. C’est pire que de simplement changer d’avis. Il m’a fait m’déplacer et poireauter des heures sans s’donner la peine de m’prévenir. Et s’il me fait chier, pourquoi, moi, j’le ferais pas chier ?
J’observe un instant le rayon bien rangé de belles bouteilles d’alcool, et attrape un whisky.

« Tu veux un truc ? Profites-en, j’serai pas toujours si généreux. »

Il m’accompagne, après tout, et j’ai bousillé sa soirée au bar. Alors j’lui dois bien ça.

@Eden Lovelace

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@Kai Philips & Eden Lovelace


Chez Eden, y a toujours des trucs qui le dépassent. Ceux qui utilisent les machins sexuels qu’il vend, et qui en retirent un quelconque plaisir. Ceux qui se ruinent pour consommer les merdes qu’il revend. Ceux qui s’emmerde à acheter des fleurs qui crèveront dans l’heure parce qu’on en aura plus rien à foutre. La liste est longue des aberrations de la vie qu’il comprend pas et qui l’étonne un peu quand il y pense vraiment. Et là, la réaction de Kai, ça se rajoute sur la liste. Le type a juste pas payé. Eden lui, à sa place, il irait lui éclater la gueule, violent, que l’autre en ait la trouille, violent, pour qu’il oublie plus de le payer. Jusqu’à la prochaine fois où il le laissera filer quelques temps. Pour lui tomber sur la gueule au moment où le type s’y attendra le moins.
Alors il soupire, manifeste son manque d’envie déjà pourtant flagrant. A part pour péter des dents, le reste du bordel, il s’en tape.

« - Je suis ton larbin là. »
Le chiot qui suit l’alpha, l’adulte qui sait tout. Ou pas grand-chose. Le chiot grogne et montre les chicots, commence à s’agacer un peu. C’est toujours comme avec Kai. Au début, ça va. Mais ça dure jamais longtemps. Le chiot vire fauve et montre bien vitre les crocs parce qu’il sait qu’en face, le cabot va répliquer. Qu’ils vont se foutre sur la gueule, joyeusement. Museau en sang et babines déchirées. S’arrêter comme ils ont commencés et faire comme si c’était normal. Ca l’est, à force. C’est une habitude presque de s’éclater la gueule et de continuer la conversation ensuite. C’est comme ça que font les frangins non ? Il le voit un peu comme ça, le vieux. Un frère mélangé à un semblant de père. Même si ça l’emmerde de le reconnaître, Eden il l’aime bien le vieux clébard qui grogne et râle. Un peu comme lui.

« - Je connais mon job, pas la peine de m’expliquer, le vieux. » Mâchouille entre ses chicots serrés, les mains vont plus profond dans ses poches. Il suit en silence et écoute les explications. Lorgne les rayons même s’il s’en cogne. Il a faim maintenant qu’il y pense mais le pauvre paquet de chips qui passe sous son regard ne lui apportera rien. Les rayons défilent, un peu misère jusqu’à ce que l’objet désiré se dévoile. Peinture rouge, ouais pourquoi pas. Le sourire qu’on lui balance fait courir des frissons le long de l’échine. Pourrait le bouffer, ce sourire. L’intimide un peu et ça le fout en rogne de sentir qu’il se ratatine un peu sur lui-même. Redresse les épaules, les vertèbres qui couinent un peu et le chiot suit de nouveau.

« - N’empêche que ça reste que du blé pas refilé, moi je lui éclaterais juste les dents pour qu’il se pisse dessus et qu’il ait la trouille, et on en parle plus. Pas le temps de m’emmerder à jouer les artistes. » Lâche l’air de rien, conclus d’un haussement d’épaule qui s’en fout. Toute cette histoire lui passe un peu au-dessus. La réputation, il en a une qu’il a forgée avec la peur et le sang. Le clébard des fonds de trottoirs, celui qu’on trouve dans les ruelles un peu sales et trop sombres, qui bave et qui, parait-il, a la rage.
Ouais il l’a, elle est là, au fond de lui, depuis trop longtemps pour qu’il se souvienne d’avoir un jour vécu sans. Côté wendigo bien accroché sous la peau. S’arrêtent devant le rayon alcool. Il a le regard vague du type qui s’en fout Eden. Voit sans voir la bouteille dans la pogne de l’aîné.
Tu veux un truc ?
De quoi ?
Semble sortir de nulle part le cabot, il lorgne son collègue sans trop savoir quoi répondre. C’est une blague ? Visiblement non. Fausse encore les épaules.

« - Ouais, des clopes. » Il va en avoir besoin, de sa dose de nicotine.


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Ca pour en avoir bousillé des vies, j’en ai bousillé. Nécessité en taule, amusement dans l’quotidien. Disons plutôt qu’il faut pas trop s’trouver d’mon mauvais côté, surtout quand on s’croit propre sur soi. Les mots, ça va tellement vite, et ça s’répand comme une traînée de poudre qui foutrait l’feu à tout c’qu’elle touche. Ça pour en avoir bousillé… J’mentirais si j’disais que ça m’empêche de dormir la nuit. Avec la tonne de Valium et d’alcool que j’ingurgite, y faudrait vraiment un sacré drame pour m’empêcher d’dormir. Un putain d’drame, un meurtre, un homicide, une hécatombe. Et encore, faudrait qu’ça touche les bonnes personnes.
Quand j’étais gosse, les conquêtes d'ma maternelle m’empêchaient de fermer l’oeil, à coups de pied et d’cigarettes dans l’creux des bras. Aujourd’hui, est pas né çui qui m’fera suffisamment chier pour qu’je garde un œil ouvert. De victime pathétique, j’suis passé requin. La menace, c’est moi. Et c’est probablement moi qui m’tuerait aussi. À coups de p’tits cachetons ou bien d’une balle dans la tête, c’qui arrivera l’premier.

J’vois bien qu’l’envie d’Eden est au point mort. Si j’étais Harlan, j’le motiverais, j’trouverais le truc qui le branche pour le faire saliver. Mais j’suis pas Harlan. Qu’Eden me suive ou non, c’est bien l’dernier d’mes problèmes, ça m’empêchera pas de bousiller la vie de Max. Bien sûr, j’préfère le faire en bonne compagnie, et m’marrer un peu, mais si Eden décide de s’tirer ici et tout d’suite, ce s’ra pas la fin du monde. Que’que chose me dit qu’il le f’ra pas de toute façon.
J’ironise :

« Le vieux ? P’tain mec, j’ai même pas encore la quarantaine. Réserve-moi ça quand j’aurais soixante piges et qu’j’ferai encore éclater des dentiers. »

On sait tous les deux qu’y a peu d’chances que j’vive assez vieux pour être un « vieux ». Soixante piges, putain. Plutôt m’foutre en l’air que débarquer avec des rhumatismes et l’cerveau plus en vrac qu’avec la drogue.
Quand l’gosse m’dit pas comprendre l’intérêt de l’opération, je hausse les épaules avec négligence :

« Prend ça comme un caprice d’ma part. J’veux qu’ce connard se rappelle de mon nom. »

Crise identitaire ?
Comme ces connards qui veulent à tout prix qu’on s’souvienne d’eux ?
Pas vraiment.
Plus une envie d’marquer mon nom en fer rouge, comme un démon à qui on aurait vendu son âme. Est-ce que c’est pas un peu l’cas ? J’vends des p’tits instants de bonheur sous forme de p’tits cach’tons blancs en échange d’argent, ou pire. Ça dépend si on est bien portant ou pas. Des gens comme Finn ou Wes ont jamais eu d’problèmes pour me régler, dans les temps, tranquillement, mais des types comme Max, qui s’affolent au premier coup d’fil, ont refilé bien plus que du pognon.
Bombe en main, whisky dans l’autre, j’approche du comptoir, offre à mon partenaire de lui acheter c’qu’il veut.
Des clopes.
J’montre les crocs, mesquin, et balance, mielleux :

« La clope te tuera. »

Mais j’proteste pas. Chacun son poison. On arrive à la caisse, on paie, tout ça en un fraction d’secondes et bientôt on s’retrouve dehors. J’ouvre la bouteille de whisky et en boit une large goulée accompagnée d’un cach’ton de meth. Je soupire avec complaisance, bienséant dans ma déprave.

« J’ai hâte de défoncer la caisse de c’connard... »

Hâte de libérer la rage qui me ronge les intestins comme un ver africain. Sans attendre la réponse d’Eden, j’me mets en route. Max habite pas loin, c’qui est plutôt une chance parce que l’alcool et la drogue me montent à la tête et d’ici quelques heures, j’aurais probablement besoin d’m’éffondrer dans mon canapé. Pour faire la conversation, j’lance toutefois au gamin :

« Ça fait un moment que j’t’ai pas vu. Où tu traînais ? »

Au fond, ça m’importe peu. Il est en vie. Pas mourant. Il s’est pas tiré d’la ville. Les principaux critères qui font son intérêt sont encore bien présents. Mais j’évite le vide, le comble, plus par ennui que par réelle préoccupation.  

@Eden Lovelace


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