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 La timidité de l'extase (Eden)

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la timidité de l'extase
Un songe au goût d'alcool. Un songe lourd de sang ; d'un sang  épais comme une boue. Alors le gisant attend que se délie ce songe, que s'allège et se calme son sang, et que le ciel et la terre coordonnent à nouveau leurs mouvements.

  Elle fouille, elle fouille dans ses cartons, elle fouille dans ses tiroirs, elle renverse les vêtements de son armoire, elle peste contre sa manie de bordélique car elle n'a jamais su ranger correctement. Son jouet était cassé, tombé en panne, elle l'avait placé en un lieu qu'elle ne retrouvait pas, comme une abonné à la surconsommation des objets dont on ne veut pas et que l'on abandonne se disant néanmoins qu'on s'en occuperait. Elle hausse les épaules, pense qu'elle devra bien s'en acheter un nouveau. Le désir coule en ses veines comme chaque mois, un jour précis. On appellerait cela la beauté du corps féminin, pour ces garçons épris des images misogynes, ils se faisaient parfois créateurs de prose touchantes en tentant vainement de décrire ce qu'ils ne connaissaient pas. Cet objet de l'orgasme, Zéphyrine en a besoin. Elle se souvient du jour où elle décida de sauter le pas, récemment, dans cette effervescence de la prise de conscience. Ce fut un jour peu après sa décision de se maintenir dans l'abstinence, avec un homme, puisque jamais n'avait-elle éprouvé de plaisir. Dans sa mansarde ne comptant qu'une pièce, les toits sur la tête et ses cartons encore remplis trônant partout sur le parquet ciré, elle souffle et se prépare pour acheter le remplaçant de Graal perdu. 

On traverse le magasin dans un silence un peu honteux, tentant vainement de se cacher, à défaut l'on se montre discret. Ils ressemblent aux papillons de nuit, tout enveloppés de noir ou de gris, à se faufiler derrière la lourde porte du sex-shop, rarement les couples assument leur envie d’exotisme, elle a remarqué que la fille généralement, portait sur son visage les contritions de la honte, une sorte de gêne inhérente à ce genre d’activité. Zéphyr a terminé de trébucher sur le chemin de l’intimité, elle aussi, avant, paraissait brusquée dès qu’on lui parlait de sexe. Victor achetait sur internet les jouets qu’il voulait, elle ne s’en mêlait jamais. De son corps souple, elle entre, assurée, comme l’on partirait en bataille contre un ennemi intime, impérieux et cruel, avec cette envie de se défaire de l’emprise de la honte. Depuis qu’elle foule le sol de cette boutique qu’elle connaît bien, elle n’a plus de difficulté à demander aux vendeurs des renseignements, regrette simplement qu’il n’y ait pas plus de femmes embauchées. Eden a le dos tourné quand elle l’interpelle, sa voix basse, étouffée par la réserve.  « J’aurai besoin d’un nouveau jouet et j’ai pas le temps de le commander sur le net. » Elle a baissé son minois, ses cheveux de feu masquent son expression concentrée, elle a parfois du mal à canaliser ses émotions et, quand la honte surprend, elle pourrait bien agresser le monde entier plutôt que de se culpabiliser elle même. Le sexe on en parle de plus en plus, on le désacralise, mais sous le cerveau de la jeune fille s’affronte les vertus et les vices, tous ces préjugés et le mal encore que l’on y déploie.  « Est-ce que tu as le même ? Ou un autre truc ? » Truc pour ne pas employer le terme spécifique de godemichet, il sonnerait ridiculement dans sa gorge. Et, sous le front des pensées et la colère du bélier qui cogne et se terrasse.  « Je suis déjà mal à l’aise alors j’espère que tu ne l’es pas, sinon ça ferait un peu tâche deux personnes dans un sex-shop qui ne savent pas quoi faire de leurs doigts tellement ils sont pétrifiés par la valeur artificielle du désir. Je veux dire que cet endroit est inconfortable, regarde moi ces murs tout gris et les étagères… je sais pas, ça fait un peu clinique. T’as essayé d’en parler à ton chef ? T’imagines comment un magasin qui puisse vendre l’orgasme ? » Pour se défaire de la gêne occasionnée par les interdits sociétaux rien de mieux que de l’intellectualiser afin de s’éloigner des sentiments trop complexes.  


(c) corvidae

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@Zéphyrine Styron & Eden Lovelace


Le temps passe pas dans cet endroit, le connard s’est arrêté avant la porte et a décidé de faire chier. Il a beau passer sa journée à jouer son rôle, il a toujours cette impression poisseuse que l’heure de se tirer n’arrivera jamais assez rapidement. Planqué derrière son comptoir, entre deux rayons quand il est dans l’obligation de ranger, remplir. Parle à peine aux quelques pervers qui se ramènent lorsqu’il les encaisse. Des conseils, il en donne pas. Envoie chier la plupart du temps, mord pour cacher qu’il est en train de crever de honte et de gêne.
Ca passe, les mois, mais il peut pas Eden, s’habituer à son nouveau job. Tant il a du mal avec ses propres problèmes niveau slibard, il peut juste pas prendre sur lui pour aider les autres. Ca le dégoûte tellement que même avec tous les efforts du monde, il y arrive pas. Les habitués ont compris que le tatoué mauvais servait à rien, viennent plus quand il est là. Tout le monde est content. Y en a qui s’obstinent, viennent le chercher sûrement pour le plaisir de l’emmerder que pour un réel besoin. Ou alors ils aiment ça, de se faire cracher dessus, foutus tordus.

Il range pour s’occuper, des choses dans des boites dont il ne connait même pas le nom pas plus que leur usage. Imagine des fois, quand vraiment il s’emmerde ce qu’on pourrait bien faire avec. Bien souvent à côté du vrai, il est allé regarder sur internet qu’une seule fois. Il aurait pas dû. Il reste loin de l’ordinateur depuis et musèle sa curiosité crade et un peu conne.
La petite voix le prend de cours, fait faire du saut à l’élastique à sa bidoche cœur qui lui remonte dans le gosier. Fais chier, merde, putain.
Il pose son regard trop bleu sur la petite chose qui lui a adressé la parole. Ouais, il la connait, l’obsédée timide. Il a oublié son nom, mais ça va lui revenir. Lève un sourcil le cabot, comprend pas. Se souvient plus de ce qu’elle a acheté la dernière fois qu’elle est venue parce qu’il s’en tape.

« - Je sais pas, t’as la référence de ton truc ? »
Il a vu l’autre vendeur faire ça une fois, tapoter le truc sur l’ordinateur pour trouver où chercher. Pas certain de pouvoir faire la même chose mais il pose sa dernière boite et s’avance un peu en direction du comptoir. Sort de l’ombre des rangées produits, à découvert. Ricane quand elle lui balance qu’elle est mal à l’aise.
On est deux.
Sauf qu’il le cache derrière son assurance pue la frime. Le mâle alpha qui en fait trop mais ça passe quand on prend pas le temps de trop regarder. Un connard pauvre type comme on en trouve partout en ville, du genre à se croire au-dessus pour avoir le graal entre les cuisses. Sûrement pas, il en est si loin Eden de ce genre de mec. Mais ça, ils le savent pas les autres, y a que l’image qu’il renvoi qui compte. Bouffe pour pas te faire bouffer c’est tout.

« - Faut pas venir dans ce genre d’endroit si t’assumes pas chérie. » Insiste un peu sur le petit surnom poisseux d’une misogynie en carton. Elle occupe son temps, la petite timide et en même temps, elle le dérange dans son rien. « - Pour ce que j’en ai à foutre de la gueule de cet endroit. » Agréable aux reins en appuie contre le comptoir fatigué. Magne. « - Je l’imagine pas, je m’en fous. Ca m’intéresse pas ces machins-là. Et je suis pas là pour causer, si tu veux ta queue en plastique, tu me donnes la référence que je te la trouve. » S’impatiente le cabot, un autre aperçu de sa gêne. De ce qui lui gratte sous la peau, maintenant qu’il la regarde, la cliente. Et qu’il imagine, même un peu ce qu’elle pourrait faire une fois seule. Elle a pas la gueule à faire ce genre de choses. C’est dégueulasse.

Pourquoi elle est là alors ?

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