| | catching fire (jolene) | |
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| Jolene&MaluumGive me reason to believe, this world's not a sick machine when everywhere's a dead end in every direction. Can you give me what I need or just sit and watch me bleed because after all, you can't get everyhting you want now. But all I would need is one thing to keep me moving on | (c) code astra Il y avait des compétences qui nécessitent l’aide d’autrui. Une cible potentielle avait été repéré en ville ; véreux, suspect, malhonnête, un portefeuille opulent et des désirs incertains, utilisant l'occulte à des fins perverses, mais Maluum ne pouvait travailler seule. Elle avait besoin d’yeux. Et il y avait parmi les membres de sa famille, une personne qui possédait un atout d’exception pour l’observation. Maluum appréciait Joey, aussi différente que complémentaire, sa présence l’égayait et son sourire la réjouissait. Mais cela faisait quelque temps qu’elle n’avait plus l’occasion d’apprécier ces moments de chaleur humaine et de source de joie pur. La mort de son compagnon l’en avait privé. De sa présence chaleureuse, son sourire réconfortant, son verbe braillard. Elle s’était perdue, comme elle-même l’avait fait, il y a une décennie. Une perte que personne ne pouvait combler. Comme lorsqu'elle-même, avait perdu Bekki. Personne au monde n’aurait pu la convaincre de ne pas essayer de le contacter. Et même après un échec, de ne pas recommencer. Encore et encore, ayant pour seul compagnon un opiniâtre espoir insensé. Car il ne pouvait en être autrement ; il était là. Quelque part. Attendant le bon rituel, les bonnes prières, les bons sacrifices. Son enfant aussi. Une âme qui n’avait pu connaître le soleil. Une âme qui est née et morte en son sein dont le traumatisme la hantait encore, dont sa présence indiscernable l'accompagnait comme une ombre insaisissable. Et Maluum, impuissante et seule survivante, devenu un dommage collatéral de ses émotions disloquées. C’était pour lui éviter le même chemin désastreux qu’elle avait tant insisté. C’était pour lui épargner la douleur d’être incomprise que Maluum avait tenté de semer les graines de l’acceptation à Joey. Que derrière l’incompréhension de la mort, l’âme avait autant de raison de se manifester que de rester muette. Alors que Maluum avait foulé le même chemin qu’elle, goûté à ce chagrin inconsolable, solitaire et dangereux, pourtant, elle s’était abstenue. Comprenant par sa froideur que sa présence ne changerait rien. Que la solitude était plus réconfortante que la compagnie humaine, car personne ne pouvait lui dire que ce combat ne mènerait qu’à davantage de désillusions. Cependant, aujourd’hui, Maluum avait besoin d’elle. Et peut-être que ce fut en réalité un moyen de s’assurer que Jolene Harrigton allait mieux. Un prétexte pour aller lui parler, pour s'assurer qu'elle lui réponde, simplement, sans rancœur. Peut-être était-ce également un moyen pour percevoir son âme à travers ses yeux, s'assurant, espérant qu'elle s’était détachée du passé, sans pour autant l'oublier, comme Maluum l’avait fait en trouvant son salut dans l’avenir. Elles étaient Janus, deux visages partageant le même corps tourmenté, mais dont les visions étaient opposées.
C’était au QG de leur famille que Maluum la trouva. Après la fermeture du bar, The Cave, l’endroit qu’elle tenait d’une poignée ferme et dont personne ne pouvait égaler. Comment savait-elle que Jolene Harrington se trouvait en ce lieu après sa journée de travail, nul ne le savait, un des dons multiples que Maluum possédait que de prévoir les gestes de chacun. Lorsqu’il s’agissait surtout d’observations minutieuses si les habitudes coutumières n’étaient pas brutalement changées par des contretemps malencontreux. Des sentiments paradoxaux l'envahissaient à mesure qu'elle rejoignait son objectif ; à la fois ardente de pouvoir communiquer avec une des personnes les plus chères à ses yeux, mais aussi anxieuse, car la tension qui était née entre elles avait flétri leur lien qui était d’une complémentarité exemplaire. Mais encore une fois, Maluum observait. Et elle avait remarqué les regards, les faibles signaux d’un phare embrumé par une tempête dont la lumière vacillait à cause des vagues. Et Maluum l’apercevait. Elle tendait la main, espérant un contact devenu inespéré. La pièce où elle trouva Joey fut calme. La porte était ouverte lorsque Maluum arriva à destination et à peine quelques pas de franchi qu’elle croisa l'allure de Jolene à l’autre bout de la pièce. « Joey. » comme simple salutation pour attirer son attention, hors du temps, beaucoup trop tard pour bonsoir, beaucoup trop pour un bonjour, le bon était probablement un surplus inutile à la convenance de la situation. Elle croisa alors son regard qui fit naitre en délicat sourire à ses lèvres, oubliant presque la fatigue de la journée et l'inquiétude accumulée. « Tu vas bien ? Tu as cinq minutes ? » demanda-t-elle calmement, espérant secrètement que malgré sa fatigue de la journée et du travail acharné, elle oserait lui accorder ce moment de familiarité. Deux questions qu'elle posa en une expiration rapide, délaissant la bienséance pour seulement profiter le plus possible de sa présence. Maluum marchait le dos droit, décroisant ses bras à mesure qu’elle s’approchait d’elle, comme pour lui montrer qu’en face d’elle, elle était à l’écoute, compréhensive, bien qu'à deux doigts d’être vulnérable, ayant l’impression de faire face à son reflet passé. À mesure qu’elle avançait, elle pouvait mieux percevoir sa silhouette mal éclairée par la faible luminosité, saleté accumulée sur les ampoules et abats-jours d’une autre époque malgré que la pièce offrait un confort chaleureux bien que précaire. « J’aurai besoin d’un service. » qu’elle rajouta sans cligner, le ton ferme mais bienveillant, comme si une partie d’elle craignait qu’elle refuse, comme elle avait refusé ses avertissements. Maluum, qu’on disait sage, dotée d’une éloquence royale et d’un port magistral. Savaient-ils seulement que son visage réfléchi et son regard clairvoyant renfermait un esprit bouillonnant.
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| i've been waiting for something for so long to show me the answers that i want – @maluum rudisha Le dernier cyclops s’en va, veste balancée sur le dos négligemment tandis qu’il salue d’une main lasse Candy et abandonne le champ de bataille. La brune lui rend son salut, le suit encore du regard quelques secondes tanguer d’un bord à l’autre avec un demi-sourire amusé avant de secouer doucement la tête. Le bar vidé de sa substance humaine, il ressemble soudain à une coquille vide fumante et tiède. Les odeurs enveloppent encore les tables, les traces de bière humidifient le bois des tables tandis que les morceaux des verres brisés de ce soir jonchent comme autant de traces de munitions le sol. Une chaise après l’autre, Jolene bascule les assises pour dégager le champ de bataille. Attrape les verres qui traînent, les ramènent au comptoir jusqu’à progressivement ôter les derniers segments de la vie nocturne qui s’est emparée de The Cave. Elle ne l’a pas entendue arriver. N’a pu s’empêcher de sursauter lorsqu’en faisant demi-tour, c’est la silhouette haute de Maluum qui se tient à distance, surprise apparue sur le vif dans l’encadrement de la porte entrouverte, probablement attirée par cette invitation déguisée que Joey distingue avec latence. La lumière l’a trahie, mais c’est trop tard pour faire comme s’il n’y avait plus personne pour accueillir Mommy. Elle ne se voit pas la mettre à la porte et il y a un flottement qui marque l’hésitation sur la marche à suivre. Elles ne font pas semblant de ne pas voir à quel point le malaise les envahit l’une et l’autre ; pourtant en tant que cyclops, elles ont été trop habituées à vivre en brandissant leur indépendance et leur indifférence forte pour se protéger. Ce sont leurs plus précieux étendards, et avant elles savaient qu’elles pouvaient les abandonner lorsqu’elles étaient entre elles. Plus maintenant, plus tout à fait. « Mal » Il y a une forme de politesse obligée, un automatisme naturel au-delà du froid, de la distance et des tensions en toile de fond. Joey ne sait plus comment s’y prendre avec elle mais n’arrive pas à s’empêcher d’éprouver l’envie de lui sourire, de la saluer avec plus de chaleur et de plaisanter comme à l’époque où il y a encore si peu de temps, Rudisha et Harrington arpentaient Ashmill sans vraiment se soucier des ennuis qui les guettaient. « Comme tu peux voir, j’suis pas vraiment débordée par la clientèle ! » souligne t-elle en réponse à sa demande, éludant soigneusement la partie où elle se soucie de son moral. Au fond, Maluum a la réponse. Pas besoin de remuer le couteau dans cette saloperie de plaie. Jolene n’est qu’une façade, une mascarade bien orchestrée qu’elle sait décrypter. Malgré ça, elle ne lui fera pas l’affront d’avouer que c’est le cas. Parce qu’il y a tellement d’autres sujets qui pourraient venir sur le tapis si elles arrivaient à parler de lui. Joey n’a pas envie de dispute et d’éclat de voix mais elle n’a pas non plus envie de se retenir, de se contenir avec son amie qui la connaît assez pour estimer que sa tempérance a des limites très courtes. La mèche peut vite s’allumer avant que la dynamite n’explose et la brune est un briquet vivant, un brasier prêt à flamber si le mauvais mot est employé. En dépit du risque toutes deux n’arrivent pas à s’éviter éternellement ; il y a une forme d’ironie dans leur binôme désossé par le deuil. Elle demande cinq minutes, en appelle à un service que seule la barmaid pourrait lui rendre. Les commissures de ses lèvres se tordent indéniablement comme si elle riait à une blague de son propre cru. Pour que Maluum vienne à elle lui dire qu’elle avait besoin d’aide, c’est que le sujet n’était pas léger. Sans tout de suite lui fournir ce qu’elle est venue chercher, la biker dévisage quelques secondes encore le visage de sa comparse avant de désigner le plateau chargé des cendriers remplis à craquer qu’elle a regroupés. « Tu peux m’aider à ranger, puisque t’es là. » Ce n’est pas que Jolene la prend pour sa nouvelle stagiaire ; c’est juste une excuse pour s’octroyer un moment à deux, une pause improvisée. Une façon pour la principale intéressée d’accepter d’écouter l’autre, peut-être d’y réfléchir à deux fois avant de lui tendre la main. De son côté, la brune s’attarde au niveau du bar pour retourner tous les tabourets l’un après l’autre. Elle accorde encore quelques secondes de silence à son interlocutrice avant de reprendre, une curiosité vague dans la voix. « De quel genre, le service ? » Il y a des tas de coups de pouce qu’elle peut lui donner. Une personne à filer, une rumeur à confirmer, une information à récupérer, Jolene est de tous ces plans. Elle a son réseau, sa toile tissée dans tout Exeter et elle peut aller loin pour obtenir ce qu’il faudra à Maluum. |
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Peut-être qu’au fond, Jolene lui manquait, tout simplement. Sa présence chaleureuse, complémentaire à la tempérance de Maluum. Ça lui manquait, de ne plus voir son sourire, comme celui qu’elle lui offre timidement lorsqu’elle s’aperçoit de sa présence. Même qu’elle lui offrit le même sourire pudique, marchant sur des œufs, effrayée de briser le peu de convenance qu’il leur restait. Elle n’était pas débordée, non, l’heure tardive -ou extrêmement matinale- ont eu raison des derniers clients. Elle s’affairait pourtant au rangement, et Maluum nota méticuleusement qu’elle n’avait répondu qu’à la moitié de sa question. Aller bien, un concept abstrait pour cette jeune femme ayant connu les affres du deuil que Maluum avait également traversé. Ces quelques mots échangés lui ont pourtant suffi à regagner une sorte d’aplomb imperceptible, comme si rien n’avait changé, sauf que tout était différent. L’atmosphère accablante concernant le choix des mots à prononcer, l’appréhension de tout faire basculer, car dorénavant, un rien pouvait les faire s’enflammer. Bien que Maluum n’était pas de ces personnes qui s’énervait. Ses colères foudroyantes connaissaient une autre échappatoire que le haussement de sa voix. Ce n’était pas le cas de tout le monde. Pas le cas de Jolene. Elle en avait fait les frais. Même que ça c’était un peu brisé en elle, à ce moment, comme si leur complicité s’était retrouvée entravée. Alors Maluum se montre délicate, minutieuse, comme si Jolene était la plus précieuse des dentelles qu’elle eut à manipuler. « En effet. » qu’elle ajouta simplement, parce qu’il n’y avait rien de plus à confirmer. Elles étaient seules et pourraient alors sans doute se confier plus simplement, plus honnêtement.
Maluum suivit du regard les tâches auxquelles Jolene s’affairaient. Et elle esquissa un sourire sincère lorsqu’elle lui demanda de l’aider. « Bien sûr. » Elle s’approcha alors, faisant face aux cendriers empilés qu’elle s'affairait à ranger sur-le-champ. Ce n’était rien, un geste de la vie quotidienne, un geste rassurant que Maluum appréciait. Comme une sorte de tolérance entre elles, un mi-temps avant la confrontation qui était inévitable maintenant que Maluum avait amorcé son entrée. Et elle lui en était gré. Une pause minime dans l’accablant souvenir de leur friction malheureuse, mais aux conséquences laborieuses. Qui se mettait à sourire, en rangeant des cendriers vétustes ? Pourtant, Maluum le faisait, profitant de cette paix nocturne. « Nos alliés doivent faire le chiffre d'affaires des bureaux de tabac de toute la ville. » se permit-elle de commenter remarquant l’amoncellement des objets destinés aux fumeurs intempestifs qui s’accumulait dans le placard. Prétexte malicieux pour entamer une boutade, comme si c'était normal. Comme si l'incommodité entre elles n'existait pas. Faire semblant, rien qu'un moment, apprécier ces secondes suspendues, hors du temps.
Puis Maluum en vient à la raison de sa venue. Quémande son aide, puis l’observe attentivement, cherchant un indice sur les traits de son visage concernant sa réaction. Les alliés de confiance étaient rares, même au sein du clan, mais Jolene en était capable. S’infiltrer là où le reste du monde se ferait repérer. Maluum avait besoin de ses yeux, de sa perspicacité, de son talent. Elle avait besoin d’elle. Plus que ça, elle avait besoin de la retrouver. Peut-être n’était-ce qu’une excuse, une vaine tentative pour recoller les morceaux de leur complicité effritée. Peut-être était-ce réel, que seule Jolene pouvait mener à bien ce repérage que le boss lui avait dicté. Maluum avait conscience que la mettre dans la confidence pourrait porter des risques, mais elle la savait également prête. Elle joignit ses deux mains, dos droit, s’apprêtant à lui confier ses pensées dans un ton à la fois avenant et pédagogue. « J’aurai besoin de ton aide pour une mission de repérage. Il faudrait te faufiler au Country club de Newsham. Et trouver des renseignements sur cet individu.» Maluum sortit une enveloppe blanche de l'intérieur de sa veste afin de la désigner à l'encontre de Jolene, métaphore de l'individu en question. « Il s’agit du directeur de la banque principale d’Exeter. Le boss le soupçonne de vouloir grignoter sur nos terres, pour son profit personnel. » Au fur et à mesure de son dialogue, Maluum posa délicatement sur le comptoir l'enveloppe en la faisant glisser vers sa comparse. « Tu y trouveras des informations complémentaires et quelques photos. Ses habitudes suffiront. » conclue-t-elle, en joignant une nouvelle fois ses mains, croisant ses fins doigts telle une médiatrice ayant laissé des instructions à sa protégée. C’était la première fois qu’elle lui demandait ouvertement son aide. Trop brutal ? Maluum ne doutait pas une seconde de ses capacités. Elle en était capable et saura se faufiler telle le caméléon qu’elle était. Cependant, elle avait un doute. Un doute minime, indiscernable pour autrui, son visage ne laissant apparaître qu’un visage lisse et des yeux curieux. « Qu’en dis-tu ? » qu’elle demanda, intriguée, mais avant tout sincère. Elle n'était en aucun cas sa supérieure et elle n'avait aucun compte à lui rendre. La hiérarchie était une chose à laquelle Maluum croyait mais leur amitié de jadis surplombait n’importe quelle distribution des rôles. Et Jolene avait fait ses preuves depuis longtemps. Mais avec cette demande, ce fut comme si la brise chaleureuse qu’avait instaurée Harrington s’était transformée brutalement en un courant d’air gelé. Maluum en ressentait les effets, bien sûr, de ce froid à la lourdeur accablante presque paralysante. Décision volontaire de la mettre au pied du mur, ne craignant pas d’affronter le mal-être qui s’était installé entre elles. Dans le but de se retrouver et de métamorphoser cette froideur en la complicité chaleureuse d’autrefois. Tant pis si elles souffraient, Maluum pressentait qu’il faudrait peut-être, sans doute, passer par le pire dans l’espoir de retrouver le meilleur.
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