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 cave canem (saul)

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cave canem (saul)
Mer 28 Oct - 21:26

cave canem
Le corps a été retrouvé aux abords d'un parc. Ils ont dit que le p'tit était tombé soudainement, certains ont cru le voir convulser avant de s'effondrer, d'autres racontent déjà qu'il était possédé - exeter oblige. Nox donne un violent coup de pied dans la balançoire, qui se remet à grincer. Ses collègues le dévisagent comme s'il allait se mettre à hurler - possible, ça lui arrive, d'ailleurs. Mais il se contente de garder une mine fermée, un visage crispée, la mâchoire au bord de se fracturer. Pourquoi n'a-t-il rien vu ? Pourquoi ne voit-il plus rien ? Pourtant, il voit encore, Nox. Mais pourquoi les images sont-elles si brouillées ? Comme un signal venu de trop loin, là où y a pas de réseau, là où ça grésille. Il parvient plus à assembler les phrases. Putain. Il aurait pu le sauver, ce gamin. Non ? Peut-être pas. Mais dans l'temps, il en sauvait tellement grâce à ça. On parle déjà d'emmener le corps. Y a trop d'yeux curieux autour d'eux. Attendez. Il parle encore avec l'assurance de celui qu'on écoute. Ils l'écoutent, bien sûr. Comme pour pas le vexer. Pour pas qu'il vrille. Pourtant, de l'autorité, il n'en a plus vraiment. Il s'approche du corps, s'agenouille. Les yeux du gamin sont révulés - il doit avoir neuf ou dix ans. Son visage est aussi crispé que celui de Nox mais le masque de la mort l'a déjà envahi. Il le trouve horrible, ce putain de masque, sur le visage d'un gosse. Avec ses gants, il laisse ses mains courir du long de ses épaules tendues jusqu'à ses poignets. De si petites mains, au bout. Fermées, férocement. Sans douceur, Nox écarte les doigts, ses yeux toujours rivés sur le visage éteint du môme, les yeux grands ouverts, la bouche cherchant un souffle qu'il n'a pas trouvé. Sa main gauche est vide. Forcément. Nox soupire, prêt à se relever. Mais dans l'autre, il y a quelque chose. Un petit sachet. Entamé. À l'intérieur ne reste rien. Instinctivement, Nox le porte à son nez. L'odeur est alléchante. Des bonbons ? Il a déjà vu ça quelque part. Il en est certain. Sur des rayons. Des rayons qu'il arpente souvent. Bordel. De toute façon, ce sont pas des sucreries qui l'auront eu, ce mioche, si ? Et si ? Mais bien sûr ! Le flash, incertain, intangible. Mais il sait où il les a vu. Cette fois, il a une preuve. Une preuve en béton. Il se lève précipitamment, cachant le sachet au fond de sa poche. Ses collègues comprendraient pas. Pire ! Ils s'attribueront le mérite d'avoir trouvé, n'est-ce pas ? Non, ils ne trouveraient même pas. Heureusement qu'ils ont un shérif comme lui, bordel ! Pause. Refus. Déni. Peu importe. Il se lève d'un seul coup. Les salue d'une main pressée. Ils ne lui accordent pas beaucoup d'importance. Ils ont l'habitude. Ils racontent souvent qu'il agit de plus en plus bizarrement.

Il quitte le parc en hélant un taxi. Il se met à l'arrière, ne regarde pas la route. Donne l'adresse, demande de la vitesse. Anxieux et impatient à la fois, le mélange des émotions lui provoquent comme de l'adrénaline. Le taxi ralentit, Nox lui lance presque les billets, lui intimant de garder la monnaie. Pas l'temps. Il se rue jusqu'au magasin. Bouscule une dame qui en sort, la dévisage comme si c'était un véritable monstre. Elle lui fait de gros yeux et disparait vite au coin de la rue. Parfait. Il s'engouffre dans la boutique, ferme la porte derrière-lui et tourne le panneau "open". Il ne peut pas se permettre d'être dérangé. Il repère le coupable là, au fond des étalages. TOI. Il ne crie pas mais sa voix vibre. T'es foutu. J'suis au courant, ça suffit. Il s'approche de lui, de la haine au fond des yeux. Cette rage, de lui courir après depuis... depuis combien de temps ? Plus vraiment les idées à la chronologie, Nox. Peu importe. Il a l'impression que ça fait des années qu'il essaie de le coincer. J'crois que ça vient d'chez toi. Il laisse tomber le paquet de bonbons vide à ses pieds. Doit bien y en avoir d'autres, quelque part. Et il se met à chercher. Non, plutôt, à retourner les étalages. Dès qu'il touche une étagère, il fout tout par terre, sans gênes, Nox. Il le dévisage de temps à autres, comme par provocation. Comme pour lui dire ben vas-y, appelle les flics. Il pourrait, en vrai. Nox n'est pas vraiment là dans les règles de son boulot. Il n'en a ni le droit ni les dispositions. Et pour dire, il s'est barré avec sans doute le seul indice qui pourrait relier le corps du gamin à celui qu'il essaie de choper depuis des mois. Mais il continue, il s'enfonce, il s'embourbe. Grimpant dans la colère, la frustration de ne pas trouver. Il arrache les babioles, jettent les autres bonbons au sol, arrache les affiches, les prix. Devient fou, lentement.
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Saul Marsh
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Re: cave canem (saul)
Ven 30 Oct - 21:46


Il est de ces jours où l'humeur est plus morose qu'à l'habitude. Les facteurs peuvent être multiples, mais toujours reliés par un but commun ; laisser l'homme visé dans un état de nerfs proche du chaos. Saul était toujours emprunt d'un fort stoïcisme, qui donnait l'impression qu'il ne vivait que par des sentiments peu vifs, ou simplement négatifs. Pourtant, il n'en était rien. On devait plus particulièrement sa mine peu changeante à un contrôle parfait de ses réactions, qui lui permettait de ne montrer de l'intérêt qu'à ce qui en valait réellement la peine. Déjà plusieurs heures que le boutiquier avait ouvert, et il n'avait décroché que trois rictus à des clients éphémères, et une grimace amère en répondant à un membre de sa famille ; durant un appel téléphonique. La journée ressemblait à ses consoeurs, et aucune de celles passées récemment n'avait un goût assez prononcé pour lui donner l'envie de sortir de sa routine de mécontentement. Il pouvait accepter d'être livré à sa propre humeur, en échange d'un évènement inopiné dans ce quotidien sans saveur qu'il s'imposait afin de rejeter toute forme de bonheur.
La cliente avait un air satisfait sur des lèvres qui pourtant ne souriaient pas. Le marchand de mort connaissait la lueur qui brillait dans son regard, et traduisait le grand saut qu'elle s'apprêtait à faire ; en toute intimité. Un parfum corrosif, dans une petite fiole très coquette, pour promettre une mort sucrée, et peu dispendieuse. Saul n'avait jamais compris ceux qui faisait attention au coût d'un achat pour le dernier voyage ; comptaient-ils se faire enterrer avec leurs trésors ? Il accorde quelques instants à cette charmante faucheuse, en sachant qu'il ne recroiserait plus jamais son visage. Elle allait s'enfermer chez elle, à l'abri des regards, et inhaler les vapeurs toxiques que renfermait le récipient. Le hochement de tête était alors un adieu, pour cette créature égarée.

Il revient à l'emplacement où ils avaient discuté des différents effets du produit -avant encaissement- et réaligne quelques flacons en tournant l'étiquette vers le consommateur. Les petites fioles n'étaient que des leurres pour présenter la marchandise, puisqu'il craignait de répandre le trépas à travers sa boutique, au cas où un client viendrait à en faire tomber une. Il gardait ces joyaux ailleurs, par précaution.
La porte s'ouvre dans son dos, et il ne pivote pas pour apercevoir le nouveau venu. Si la personne intéressée a besoin de conseils, elle sait où le trouver. Mais, les pas bruyants de l'individu le forcent à faire volte-face pour vérifier l'état du manant. Un TOI qui en aurait fait sursauter plus d'un, fait écho dans l'échoppe, arquant légèrement un sourcil du vendeur, face à l'inopinée scène qui se déroulait sous son regard. Et il le reconnait, celui qu'il avait déjà vu rôder autour de son domaine, piétiner sa propriété en posant des questions indiscrètes auxquelles Saul ne répondait que brièvement. Il croise les bras contre son torse, dans une attitude qu'on lui connaissait bien, et le toise sévèrement en cherchant les raisons de ce chahut. Son agacement était plus que palpable, et le magasinier sentait la pression exercer un poids contre chacun de ses membres. Pas les siens, mais ceux de l'ancien shérif. - Bonjour. Rien de plus, parce qu'il n'a rien de plus à lui dire.

Il laisse son regard s'accrocher au sachet miniature qui virevolte jusqu'au sol. Paquet de bonbons. Il garde un visage impassible, et darde sur l'intrus un regard amusé. Évitant d'alerter l'ancien shérif d'une réplique vaseuse, il se penche afin de s'emparer de la preuve de sa culpabilité. Les yeux cherchent sur le sachet de poison la trace de son erreur, mais n'en trouve aucune. Où avait-il eu cela ? Comment pouvait-il être en vie s'il en avait avalé le contenu ? Des question qu'il aurait tout le loisir de se poser plus tard. Pour l'heure, il lui fallait s'occuper de l'indomptable qui s'était mis en tête de retourner sa boutique ; brique par brique. Il retourne derrière son comptoir, et laisse tomber le sachet dans la corbeille déjà presque pleine, qu'il aurait vidée le soir-même. Il rabat ensuite les rebords du sac poubelle, et noue le tout afin d'éliminer la preuve qu'il lui avait offerte, et que Saul ne comptait pas lui rendre. Il se redresse ensuite, et regarde l'homme saccager son échoppe en posant ses deux coudes sur le comptoir. Le dos contracté, penché en avant, le menton sur un de ses poings comme le ferait une midinette amoureuse. - Vous me prévenez quand vous avez terminé ? Dans un geste de provocation, il plonge son attention dans les livres de comptes, afin de lui montrer avec application qu'il n'avait aucune conscience de sa présence face à lui. Il pouvait tout réduire en poussière, Saul n'en avait que faire de ses méthodes.

Il se redresse ensuite, et s'avance de son invité -ou son évité- d'un pas las. Il arrive à sa hauteur, et s'adosse à un étalage, bras croisés contre son torse. Il fait une moue dubitative, en faisant mine de réfléchir à l'élaboration d'une solution leur convenant à l'un et l'autre. - Vous savez que je pourrais vous attaquer pour dégradations. Il hausse les épaules. - Mais vous avez le chic pour me sortir de mon ennui, alors je vais me montrer magnanime. Il penche la tête sur le côté un instant, l'étudiant avec curiosité. Il se demandait comment un homme pouvait être aussi déterminé, au point de se fourvoyer avec une telle volonté. - Quand vous aurez terminé de tout retourner, vous pourrez me suivre au comptoir pour boire un verre ? Je peux vous aider à tout détruire pour gagner du temps, si vous le désirez. Rictus mauvais, annonçant le début d'un combat que Saul ne comptait pas perdre. Il gardait toujours quelques bouteilles de vin pour les occasions.



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Re: cave canem (saul)
Mar 10 Nov - 16:09

" cave canem "

Et il retourne tout. Les étalages, les fioles, les sachets. Tout par terre, comme même ses propres pensées qu'il vient bousculer et jeter, elles aussi, au sol dans un geste incontrôlé. Et l'autre, l'autre ! À peine s'il le salue. Il reste de marbre - et Dieu sait que c'est ce qui peut le plus agacer Nox. Il aurait préféré qu'il s'approche, le secoue par les épaules, lui envoie une droite, même. Mais non. Bonjour. et c'est tout ? Sérieusement ?
De quoi faire grimper un peu plus l'énervement du flic, occupé à vider les rayons. Il attrape les fioles une par une, lit les étiquettes et les balance par-dessus son épaule gauche. P't'être que ça lui portera chance, comme ça, en plus. La voix de l'autre s'élève de nouveau et Nox tourne la tête, juste pour pouvoir le regarder brièvement. Appuyé au comptoir, comme s'il n'en avait strictement rien à faire qu'il soit en train de tout démolir. Bordel, qu'est-ce que ça l'énerve. Dans sa hargne, il n'a même pas remarqué. Qu'le papier a disparu. La seule preuve qu'il pouvait avoir contre lui. Trop dissipé, Nox. Trop enclin à plonger dans cette fureur qui le nourrit. Le dépasse, le tire vers l'avant. Le constitue tout entier, base même de ses os et de ses muscles, l'approvisionnant en oxygène sale, en adrénaline salvatrice. Ouais, ouais, j'te ferai signe, qu'il répond avec négligence, renversant un paquet entier de billes colorées. Est-ce que c'est vraiment comestible ? Est-ce qu'on peut causer le néant avec un seul bonbon ? Que viennent chercher les gens dans cette boutique de malheur ?La réponse est pourtant claire, mais le concept dépasse notre bon flicaille. La mort, évidemment. Emballée, colorée, masquée. Pourtant, il est certain que sa clientèle sait très bien ce qu'elle achète ici et qu'à défaut d'être un vulgaire assassin, Marsh n'est qu'une aide au suicide. Concept qui le dérange encore plus, le Griffin. Il préfère de loin les grosses brutes qui poignardent dans les ruelles peu éclairées et pillent les grands-mères après leur avoir cassé le bras. Ceux-là sont plus faciles. Plus prévisibles. Moins intelligents, aussi. Mais le spécimen qu'il traque depuis des mois, là caché derrière ses bouquins de compte, est bien plus malicieux que Nox ne voudrait se l'avouer. Ben, sinon, il l'aurait déjà coincé. Plus il trouve sa boutique en ordre, plus il a envie de la détruire encore plus.

Pourtant, son énergie s'amenuise à mesure qu'il constate qu'il y a plus de choses au sol que sur les étagères. Une honte mauvaise grimpe le long de son échine. C'est comme ça, qu'il fait son enquête ? C'est comme ça, qu'il compte le coincer ? En cédant si facilement à l'énervement, à la frustration. C'pas comme ça qu'il risque un jour de le mettre en taule. Mais bon. Nox est du genre à réfléchir après avoir agi. C'est pas aujourd'hui que ça va changer... Il se calme, de dos à l'homme. Passe une main dans ses cheveux que l'agitation a ébouriffé. Bon. Reprendre son souffle, sa contenance. Il jette un oeil au sol, contemple le bordel qu'il y a foutu, sans vraiment de culpabilité il faut l'avouer. Il finit par soupirer et se retourne, marchant sur quelques sachets encore intacts qui explosent sous ses semelles. Son regard clair balaie le sol et il se fige net. Fronce les sourcils, affiche une mine sceptique, bien trop lisible, Nox. Tu l'as foutu où ? Son papier. Son putain d'emballage vide qu'il lui a emmené ici comme un trophée. Il shoote avec sa chaussure jusqu'à créer un passage jusqu'au comptoir, ne manquant pas de vérifier si sa preuve ne réapparait pas. Doit sûrement être enterrée sous le bordel qu'il a foutu. Ne le soupçonne même plus pour ça, finalement. S'accoude à son tour au comptoir, enfonce ses yeux clairs dans ceux, tout aussi bleus, de sa proie.

Parce que c'est ce qu'il est, même si Nox peine encore à savoir comment le museler. Comment le piéger. Un animal finit toujours par céder à la tentation, n'est-ce pas ? Nox est bien placé pour parler, tiens. C'est bon, j'me suis débrouillé tout seul, assure-t-il avec un sourire provocateur. Il se penche vers lui, appuyé sur ses coudes à son tour, le regard insistant. Lui vient une odeur mentholée, sucrée. Un frisson qu'il sent à peine descend pourtant le long de son échine. Avec plaisir pour le verre. Tout ça, - il désigne le bazar d'un geste de la main nonchalant - ça m'a épuisé. Nouveau sourire féroce. Passe sa main sur son visage marqué par une fatigue cruelle et pernicieuse. Ses iris, eux, conservent pourtant toute leur vivacité. Il finit par se mettre dos à lui, attendant d'être servi. Sûrement qu'il va même pas boire. Trop méfiant. Il pourrait l'empoisonner, ce charlatan de malheur. Distrait, l'flic repense brusquement à sa discussion avec Enoch. J'suis en train de me frayer une place dans les clients privilégiés. Rien que d'y penser, il a envie d'sortir les crocs, Nox. Bah. Personne ne les verrait, là. Il n'a qu'à l'bouffer, comme ça, on n'en parle plus. C'est quoi, un client privilégié ? S'mord la lèvre, soudain nerveux. Et s'il tentait de l'empoisonné ?
Pire. Et si Enoch venait ici chercher de quoi acheter, sérieusement ? Son rythme cardiaque le prend de court, essoufflé comme un sportif alors que la seule bataille qu'il se livre réellement est mentale. Bien plus éprouvante qu'un trail en haute montagne. J't'aiderai à ranger, balance-t-il sans le regarder, toujours de dos. Tu parles. J'ai rencontré un de tes clients privilégiés, qu'il a dit. Comment ça s'passe, pour rentrer dans les bons papiers ? Faut avoir fait plusieurs tentatives de suicide ? Cette fois, il se retourne. Son ton est calme - étrangement - et il cherche son regard comme s'il allait pouvoir déterminer la différence entre mensonge et vérité. J'veux dire, si ça n'a pas marché les premières fois, tu fais un rabais pour l'ultime chance ? J'suis juste curieux. Comment tu peux faire une marge, sinon ? Si tes produits sont de qualité, tes vendeurs n'peuvent plus tellement faire du bouche à oreille. Nouveau sourire. Parler de mort, ça l'excite. Triste vie. Tu as des produits de demi-mort, Marsh ? chuchote-t-il en se penchant de nouveau vers lui, un peu trop près. Plus besoin de hausser la voix, à cette distance, il l'entendra forcément même s'il murmure. Penche la tête sur le côté, quelques mèches blondes qui dégringolent le long de son épaule. Il le dévisage, le détaille, sans se rendre compte que son regard insistant pourrait presque vouloir autre chose que des réponses. Parce que... tout d'un coup, p't'être que d'ennemi, j'voudrais entrer sur cette liste de privilégiés, moi aussi... susurre-t-il presque. Avec l'assurance en bouclier, alors qu'il ne sait même pas où il met les pieds.
Alors qu'il ne connait même pas les règles du jeu qu'il amorce.


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Saul Marsh
- le plus beau cu(pidon) -
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Re: cave canem (saul)
Jeu 3 Déc - 18:36


-- nox & saul.

Le chaos s'amoncelle au sol, comme le chemin vers une culpabilité que son adversaire n'avait plus moyen de prouver. Il aurait pu s'en énerver, s'en vexer, et réduire la distance qui le séparait de l'ancien shérif, afin de lui faire regretter d'avoir entrepris cette chasse à l'homme le concernant. Mais Saul connaissait ce genre d'individu, lui qui prenait un malin plaisir à piquer Arlo dans le but de l'engager dans un état proche de celui de son actuel interlocuteur. Il ne servait à rien de jouer de ses poings avec eux, et pouvait se contenter de ses mots acerbes pour lui scier les pattes. L'intelligence face au muscle, constituait un combat intéressant, mais qui viendrait vite à bout de l'intérêt du vendeur ; qui pensait perdre son temps dans ce genre d'échange. Il voyait en les êtres impulsifs, des insectes à qui arracher les pattes une à une, et à abandonner dans un trou boueux pour la fin de leur supplice. Mais le jeu ne fait que commencer, et Saul a encore toutes ses cartes à abattre avant que les gains ne soient redistribués. Tu l'as foutu où ? Il arque un sourcil, lèvres pincées dans une expression précise signifiant : quoi donc ? Il savait à quoi il faisait référence, mais ne comptait pas lui donner la satisfaction de rentrer dans son jeu. En mimant l'incompréhension, il passait en position de force dans la partie des faux-semblants.
Près de son comptoir, il penche la tête en l'écoutant parler. Ses provocations ne l'ébranlaient pas, voyant en ces dégâts rien de plus que son sentiment de force. Il n'aurait que quelques coups de téléphone à passer pour que la marchandise soit nettoyée, remboursée, et remplacée. Il ne faisait pas ce métier pour l'argent, n'avait donc aucun attachement pour ces produits qui venaient de terminer, esquintés, sur le sol de son échoppe.

Il attend que son invité impromptu lui tourne le dos, et va chercher une bouteille de vin et deux verres à pieds. Lui qui aimait savourer ces breuvages, dans l'ombre de ses heures de solitude, savait partager de bon coeur. Il ne savait pas si Nox était amateur de vin, mais saurait lui offrir une qualité excellente, de quoi l'adoucir ; peut-être. Il pose les deux verres sur le comptoir, et les remplit après avoir débouché la bonne bouteille. Il pousse un verre dans sa direction, et reste de son côté du comptoir, en attrapant son verre pour en humer l'arôme un instant, sans le quitter des yeux. Yeux levés au ciel en entendant sa proposition visant à l'aider à ranger, mais n'a pas le temps de répliquer : comme si j'allais ranger moi même, que l'agent reprend déjà la parole. - Quel est ce client privilégié à qui vous faites référence ? Il boit une gorgée de vin, accoudé à son comptoir. Il affronte son regard d'un bleu perçant, l'intérêt éveillé par ce client mystère qui n'avait pour le moment ni nom, ni visage.

Il l'observe se rapprocher de lui, penché comme pour échanger des paroles qui resteraient entre eux. Mais qu'espérait-il en abordant cette nouvelle démarche ? Les signes étaient réunis, et certainement que l'ancien shérif comptait lui faire baisser sa garde en se faisant plus enclin à une proximité qu'il ne connaissait pas. Il ne bouge pas, Saul, pour le moment, prend sur lui pour ne pas lui demander de reculer et préserver son espace personnel qui lui est si cher. Il garde son regard planté dans le sien, absorbant ces informations qu'il réclamait, prêchant le faux afin d'étudier le vrai. Mais Saul n'était pas de ceux qui se laissaient avoir à ce genre de manèges détournés. Un rictus étire ses lèvres, se fond dans la cicatrice barrant une partie de sa joue, fossette relevée. - J'ai bien peur de ne pas vous suivre. De quoi suis-je accusé, exactement ? Il savait jouer à l'idiot, faire celui qui ne comprenait pas où l'autre voulait en venir, pour ne pas avoir à se justifier. Il vendait la mort, et Nox l'avait deviné, mais il n'avait aucune preuve l'incriminant ; le vendeur pouvait donc prétendre n'être qu'un épicier comme un autre.

Il ne se démonte pas face à la proposition, ne sachant réellement pas ce qu'elle cachait exactement. L'invité faisait-il référence à une relation privilégiée entre un vendeur et son client, ou bien s'attardait-il plutôt sur un aspect plus trivial des connexion entre les hommes ? Il n'arrivait à analyser dans son regard, le détail qui aurait pu lui donner une quelconque réponse. En réalité, il ne savait si Nox comprenait réellement le sens donné à ce concept de privilège. Bien sûr que Saul avait des clients qui revenaient à l'occasion, qui achetaient afin d'ôter la vie à autrui, et pas à eux-même, mais ils n'étaient pas si nombreux que cela. - Je suis attristé que tu me prennes pour un ennemi, moi qui pensait qu'il ne s'agissait que d'un jeu romanesque du chat et de la souris. Il lui accorde le tutoiement, comme quittant le rôle d'un comédien à qui l'on a retiré son droit de jouer. Il lève quelques doigts, et attrape la fermeture éclair de la veste de Nox, jouant du curseur autour de ses doigts, sans s'éloigner. Regard concentré sur l'objet, avant de se concentrer de nouveau dans les iris de l'agent de l'ordre ; venu mettre le désordre. - Et pourquoi devrais-je t'accorder ces privilèges, je te prie ? Il a l'air sérieux, réellement prêt à entendre ses arguments, à les détailler pour savoir s'il était assez méritant pour la suite. - Tu ne sais pas dans quoi tu souhaites t'embarquer. Je ne sais pas si c'est un nouveau jeu auquel tu essaies de me soumettre, mais je suis dans le regret de t'annoncer que tu en sortiras perdant. Il ne sait s'il s'agit de provocation, ou d'un conseil. Il se redresse, récupère cette distance, espace personnel, qui lui est si profitable. Verre qu'il récupère également, lâchant le curseur de la veste de son interlocuteur. Il trempe ses lèvres dans le breuvage, sans le quitter des yeux, attendant de savoir si l'homme en valait la peine ou non.



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Re: cave canem (saul)
Sam 9 Jan - 11:34

" cave canem "

En plus, il joue à l'innocent. Voit bien, Nox, qu'sur son visage il feint l'innocence, la surprise, d'pas savoir de quoi il parle. Mais putain, il était sûr qu'le papier était encore là juste avant. Il n'a pas disparu comme ça, non, impossible. C'est quand il décide d'abandonner le chaos qu'il a mis dans la boutique qu'il note la bouteille apparue comme par magie sur le comptoir. N'imaginait pas le Marsh aussi affiné. Sait pas trop c'qu'il imaginait de lui, à vrai dire. Suffisamment de choses négatives pour pouvoir le détester, sûrement. À faire une fixation depuis des mois, qui s'est muée en véritable obsession de le coincer. D'où sa colère euphorique et incontrôlable. Et voir l'autre complètement détendu et calme l'agace encore plus. Sûrement un stratagème. Y a qu'en se calmant qu'il pourra garder les idées claires. Il a déjà foutu en l'air la seule preuve qu'il avait contre lui, faudrait pas qu'il fasse vraiment tout foirer. Il inspire à fond et s'approche du comptoir, sans pouvoir totalement effacer la méfiance qui s'affiche sur son faciès. Attrape le verre en tendant le bras, se tenant toujours assez éloigné pour le moment. A bien fixé la bouteille glisser dans les deux verres, mais l'est pas né de la dernière pluie, l'flic. Certainement qu'il va attendre qu'il boive d'abord avant de s'y risquer aussi. Même si déjà, les effluves alcoolisées mais douces l'enivrent. S'y connait un peu en vins, Nox, pas vraiment par intérêt. Plutôt parce que son paternel en était passionné. Et d'ça, lui a transmis son appétit certain pour tout c'qui brûle la gorge ou adoucit le palais, tout c'qui calme les moeurs et les rancoeurs. Ou les attise plus encore. La question vient en même temps que la première gorgée et Nox sent un sourire satisfait se peindre sur ses lèvres. Quel genre d'individu offre un verre de vin à quelqu'un qui vient faire interruption ainsi dans son antre pour y semer le chaos ? Sûrement l'genre à cacher quelque chose, qu'il se dit. Sûrement l'genre à vouloir sauver sa peau. Il prend son temps pour répondre, trempant ses lèvres dans le liquide couleur rubis sombre, s'en délectant les papilles. Dis donc, il ne lui offre pas n'importe quoi, en plus. Il s'accoude au comptoir, l'air distrait. En train, en vérité, d'se demander s'il peut lâcher le nom d'Enoch comme ça, à c'gars. Mais peut-être, pour en apprendre plus, faut-il se mouiller un peu aussi. Nox n'a jamais eu peur des risques, sans savoir cette fois-ci pourtant qu'il n'est peut-être pas prêt à assumer ceux-là. Qu'le piège referme sur lui ses dents d'acier. Un certain Sinclair, qu'il chuchote, comme un secret, comme s'il pouvait ne pas l'entendre, ses yeux clairs venant scruter avec attention le visage de l'homme en face de lui, protégé par son comptoir. Il veut noter chaque réaction, si réaction il y a. Veut s'rassurer, peut-être. L'traitera de menteur intérieurement s'il lui affirme ne connaître personne de ce nom ; en serait soulagé, pourtant. Qu'est-ce qu'Enoch vient faire ici ? Chercher d'quoi se tuer ? Chercher de quoi se donner le grand saut ? Non, pas possible. Malgré deux ans d'absence, il connait trop son ami pour qu'il soit capable de pareille folie. Mais alors, que vient-il chercher ici ? De quoi assassiner quelqu'un ? Une sueur glacée lui dégringole l'échine, avec l'impression qu'elle ricoche contre chacune de ses vertèbres. Voit qu'une seule victime ne tête, l'parano. Non. Enoch n'oserait pas.
Pas vrai ?

Nox ne rompt pas la proximité qu'il a instauré, penché par-dessus le comptoir, étudiant toujours le visage de Saul comme s'il espérait y voir s'afficher une liste de preuves à retourner contre lui. Bien sûr que c'est pas l'cas. Bien sûr qu'il est intelligent, l'bougre. Sûrement plus que l'flic, d'ailleurs, aveuglé par son désir d'le voir croupir derrière les barreaux. Obsession devenue plus féroce encore depuis qu'Enoch lui a affirmé être un client privilégié. Mentirait s'il disait que ça le torturait pas d'l'intérieur. L'observe avec plus de recul, sans bouger pour autant. C'est clair qu'on n'rivalise pas avec ces traits froids, ce regard si clair qu'il en est dérangeant, cette attitude qui l'attirerait, même lui. La pensée le frappe et le dégoûte, soudain. Le dérange, plutôt. Contradictoire. De rien, pour le moment, à mon grand regret. Lui offre sourire carnassier sur les babines, penchant la tête lentement sur le côté. Voilà qu'l'autre se permet de le tutoyer - juste retour des choses, quand on voit qu'lui ne se gêne pas depuis le début. Y a sa mâchoire qui se crispe un peu mais il hausse un sourcil, l'air inquisiteur. Décidément, Marsh pique sa curiosité et, comme avec beaucoup de choses, Nox n'est pas vraiment du genre à s'retenir de quoi que ce soit. Encore moins de l'assouvie, cette curiosité. Bien déterminé à tâter les limites de l'autres, à tenter de les entrevoir, de tester jusqu'où il est prêt à aller pour sauver sa peau. Oh, qu'il fait d'abord en se frottant la barbe, mimant l'air de réfléchir réelelment, je me demande, dans ce cas, qui de toi ou moi est le chat, et qui est la souris, s'échappe de ses lèvres presque closes, à n'y laisser s'y infiltrer qu'ses mots sur le ton de la malice. Mais soudainement, la main de Saul se tend et Nox aussi, par la même occasion. Il fixe ses doigts attraper sa fermeture éclair, l'visage baissé, le menton presque contre son torse. Et il sent, aisément, l'frisson désagréable qui lui court sur l'échine et y fait dresser quelques poils d'indignation. Il le laisse parler, trop concentré pour se retenir d'lui claquer le bras pour l'écarter de lui. Pris à son propre jeu, l'flic, quand il ne l'a pas vu venir et que la surprise a un goût de révolte. Affiche une moue involontaire, les babines légèrement relevées. Peut-être suis-je déjà perdant, ce qui me donne l'avantage de n'avoir pas, grand chose, à perdre, qu'il laisse difficilement s'échapper entre ses lippes serrées, les molaires douloureuses à trop les serrer. S'imagine à quel point il a tort, à quel point il aurait encore tant à perdre, à voir sa si précieuse fierté s'faire piétiner. N'a pas conscience d'entrer dans son jeu, et lâche un soupir presque inaudible quand il le lâche enfin. Détourne le regard, surmontant le malaise que ça a créé en lui. L'espèce de contradiction malsaine, l'genre à vous faire perdre la tête - si Nox l'a encore sur les épaules, ceci dit. S'dire un seul instant qu'il ait pu ressentir une quelconque attirance - l'mot est trop gros pour lui, trop fort - pour celui qu'il considère comme un ennemi, qui plus est, un homme, ça le révulse. S'raccroche à son verre comme à une bouée de sauvetage et en avale une longue gorgée, gardant le luiquide dans sa bouche pour le savourer malgré tout. Reconnecte toutes ses synapses, l'regard posé dans l'vide derrière Saul d'peur de croiser son regard océanique et qu'il puisse y lire, dans l'sien, c'qui s'y passe réellement.

Lentement, s'demande s'il ne s'est pas mépris sur le terme. Privilégié. Et si Enoch... et si Enoch... Non. Impossible. Il lui a dit que, que, mais les pensées s'embrouillent, tant l'incertitude se met à le dévorer. Tu pars trop loin, qu'il s'dit, pour se rassurer, pour se reprendre. Abat brusquement son point sur le comptoir, un sourire féroce au bord des lèvres, l'regard allumé d'un éclat un peu dérangé, dirait-on. Parce qu'tout ça, rien que de l'imaginer, ça n'fait qu'allumer plus encore l'brasier de sa colère, qu'il porte en lui comme une religion. Tu as posé une question intéressante, qu'il commence, tout en attrapant la bouteille et en se resservant tout seul comme un grand, sans aucune gêne. Il vient réimplanter ses iris perçantes dans celles de Marsh, avec une assurance nouvelle, inventée de toute pièce, menteur assumé, surtout envers lui-même. Garde la distance imposée, par tout de suite prêt à réitérer l'expérience qu'il garde encore ancrée dans son esprit tant l'indignation a été sévère. Pourquoi devrais-tu m'accorder ses privilèges, reprend-il dans un souffle, faisant doucement balancer le vin dans son verre qu'il observe, le penchant d'un côté, puis de l'autre, séduit par la légère graisse naturelle que l'alcool laisse sur les parois. Il choisit ce moment pour revenir, déjà, plonger dans ses yeux trop bleus, trop vifs. On n'sait jamais. Qu'un jour, tu fasses un faux pas, une erreur. Personne n'est à l'abri, tu sais, pas même toi même si tu sembles le croire à trois cents pourcents. Or, à ce moment-là, p't'être qu'avoir un flic dans sa manche ne serait pas un avantage à négliger. Si j'suis privilégié, j'entends. N'semble avoir aucune honte à affirmer qu'il peut être corrompu. Et puis, ça s'est déjà vu. Dix ans qu'Nora l'a à sa botte avec plus de facilité qu'un chat attraperait, finalement, un foutu rongeur. Certainement qu'il n'est pas sincère, pourtant, Nox, à affirmer ça si aisément, dans l'désir de lui planter le poignard dans le dos dès qu'il en aura l'occasion. C'qu'il se dit maintenant, en tout cas. Pour s'rassurer un peu sur son cas, aussi. Sur sa conscience. Quand on sait qu'sa loyauté est trop tordue, qu'il a déjà remis tout l'boulot de sa vie, toute sa vocation, de côté pour laisser filer l'plus grand assassin d'Exeter. L'Archange. N'la jamais trahi, n'la jamais dénoncé. C'est à son tour de tendre le bras lentement, pour attraper la manche de Saul, son regard incrusté dans l'sien avec une insistance dérangeante. On pourrait commencer par les règles du jeu, puisque je ne semble pas les connaître.


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Saul Marsh
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Re: cave canem (saul)
Dim 24 Jan - 14:55


-- nox & saul.

Il constate sans difficulté les humeurs changeantes dans son regard. Les pensées devaient se bousculer dans son esprit, à trop essayer de réfléchir en vain. Saul était un maître dans ce domaine, analysant les situations avec une minutie parfaite afin de survivre dans un monde qui n'avait pas été conçu pour lui. L'existence de ses contemporains ne lui facilitait pas la tâche ; et en voir un se démener avec tant de force l'amusait grandement. Le commun des mortels n'aimait pas Saul, beaucoup le pointaient du doigt au loin, accusateur de son manque de morale à cause de cette boutique qui n'aurait jamais dû voir le jour. Mais au fond, peu de ces badauds le connaissaient assez pour se faire un jugement absolument subjectif. Il le voyait dans chaque regard que posaient les curieux sur lui, en passant le seuil de l'échoppe. Le vendeur décelait les mêmes lueurs dans l'attention que lui portait son invité incongru. Il s'en amusait bien volontiers, et ne prenait pas le temps de s'offusquer du mépris des autres, trop occupé à se moquer de ce que les habitants pouvaient penser de lui. En ce sens, il se montrait toujours plus impassible, l'air toujours plus supérieur face à ceux qui pensaient pouvoir lui enfoncer un poignard entre les omoplates. Mais pour cela, encore fallait-il l'atteindre.
Le calme sans faille qu'il arrivait à préserver qu'importe la situation pouvait être source d'agacement pour les personnes autour de lui, mais il n'en était que plus amusé de la situation. Il pensait bien que l'impulsif qu'était l'ancien shérif ne se montrerait pas d'une parfaite tranquillité face à son stoïcisme, et il avait eu raison. Mais le calme retrouvé, pouvait-il se montrer digne d'intérêt, aux yeux si désintéressés de Saul Marsh ? Alors, il lui sert un verre, et se range derrière son intarissable rictus. Il attendait qu'il lui donne ce nom auquel il faisait référence, qui devait sonner familier aux oreilles du vendeur. Il avait quelques clients qui revenaient régulièrement, mais comprenait qu'il ne s'agissait peut-être pas de cette facette là du sens de privilégié. Il garde son verre à ballon entre ses doigts, l'attention toujours vacante ici et là, trop distrait pour réellement l'écouter ; avant que le nom ne tombe enfin. Il repose le verre sur le comptoir, le rictus qui s'étire légèrement. Sinclair. Il connaissait ce nom, de plus en plus, avec le temps.

Saul n'avait pas eu le privilège de rencontrer l'intégralité de la famille Sinclair. Il les avait souvent croisés étant enfant, avait regardé de loin se dérouler les actes de leur vie qui avait l'air bien différente de la sienne. Il avait ensuite construit une relation amicale avec Marcus, une des seules personnes capables d'évoquer des sujets sensibles sans qu'il ne tourne le dos. Et, plus récemment, il s'était lié d'une manière bien plus étroite avec le deuxième garçon de la fratrie. Le cadet lui était encore inconnu, et il n'avait vu le plus âgé que de loin. Mais quelque chose lui échappait. Premièrement, il ne pouvait s'empêcher de se demander ce qu'Enoch pouvait bien trouver à cet homme que lui n'avait pas daigné regarder. S'était-il trompé ? Nox était-il digne d'intérêt, finalement ? Alors il le regarde enfin, un éclat nouveau dans les yeux à l'évocation de cet homme qui avait su se faire une place de choix dans son quotidien. - Marcus est un ami de longue date, mais il n'a jamais passé la porte de cet établissement. Il se joue de lui, faisant mine de ne pas comprendre de qui il pouvait bien parler ; alors que la vérité était toute trouvée. Il boit une nouvelle gorgée de son breuvage, comme pour le laisser mariner encore un peu, avant de poursuivre, lèvres pincées. - Un de autres frères, en revanche ... Et il n'en dit pas plus, bien trop satisfait de le faire mariner. Il ne comprenait pas ce que son nom venait faire ici, ni ce que l'autre essayait de lui faire comprendre en évoquant son existence. Pourquoi Enoch l'aurait-il mentionné, lui ? Quelle était la relation que l'ancien shérif entretenait avec le Sinclair ? Saul ne se posait pas souvent ce genre de question, et il n'était pas le genre à se soucier de ces détails-là.
Il ne comptait pas s'y risquer aujourd'hui. Les interrogations resteraient muettes, et il se contenterait de répondre avec les banalités de surface, comme il le faisait toujours dans ces moments-là. Il gardait le regard clair, intelligence dans le regard, de celui qui n'est dupe d'aucune machination, et sait ce que l'avenir lui réserve. Il ne prend même pas la peine de réfléchir à sa question oratoire. Qui était le chat ? Qui était la souris ? Saul n'accepterait jamais la folie de porter les traits du rongeur, préférant se sentir porteur du charisme félin. Il était celui qui jouait avec la nourriture, la petite queue de rat entre ses pattes aux griffes tranchantes. Il ne portait jamais le coup final, préférant laisser les victimes s'évader d'elles-même ; le jeu était bien plus attirant que la victoire finale.

Lorsqu'il relâche le curseur de sa fermeture éclair, le regard de Saul s'intensifie, comme si son instinct tentait de prendre une décision concernant l'autre homme : digne d'intérêt ou non ? Il apprécie cette manière qu'a l'ancien shérif d'appuyer chacune de se remarques en essayant d'en sortir vainqueur. Il n'avait rien à perdre, en effet, mais risquait de n'avoir rien à gagner dans un jeu qu'il risquait de ne pas assumer. Il peut déjà sentir le malaise de l'autre homme, dans un soupir imperceptible que Saul préfère ne pas relever. Il l'analyse comme le relâchement de ses muscles, de cette tension qu'il semblait retenir depuis que le vendeur avait levé la main vers lui, afin de s'emparer de son vêtement. Il a presque envie de raviver la tension, de revoir les épaules de l'homme se contracter, son souffle se couper. Le plaisir de provoquer cette réaction chez les gens. Saul trouvait cela délicieux. Nox avait cherché à le mettre mal à l'aise, certainement, et le retour de flamme pouvait se montrer parfois féroce lorsque Marsh se savait capable du pire comme du meilleur, qu'importe son adversaire. Son invité essayait de fuir son regard, alors à lui de le chercher. Il essayait de capter son attention, de braquer ses yeux dans leurs voisines.

Le rictus s'intensifie vers la joue de Saul, se fond presque dans la cicatrice qui barre une partie de sa joue. Le regard revenu percuter le sien, avec une assurance nouvelle, qui n'avait rien d'authentique. Et à Saul de s'y immiscer tout entier, la glace de ses yeux s'enroulant dans le contact de leurs yeux. Il attend ainsi, les arguments de Nox. Apporte son verre à ses lèvres, afin d'en boire une légère gorgée, sans rompre le contact oculaire. Les lèvres plissées pour profiter du breuvage, il se demande quel plaidoyer il comptait lui exposer.
Son attention ne vacille qu'en sentant les doigts attraper sa manche. Il avait horreur des contacts physiques, lorsqu'il n'était pas celui qui affirmait le geste. Mais il ne fit aucune remarque, ayant commencé le premier à s'attirer quelques faveurs sans en demander la permission. Il lui laisse sa manche, se concentre plutôt sur ses paroles. - Je vois ... Le silence s'installe un instant, comme si le propriétaire des lieux pesait le pour et le contre. La balance était bien capricieuse, et refusait de lui donner une réponse nette à ces interrogations. Il ne savait pas pourquoi il était étonné de comprendre que la loyauté de cet agent de l'autorité était branlante. Lui qui avait cette qualité, au détriment de toutes les autres, songeait toujours que les mortels étaient des êtres dignes de confiance lorsqu'ils signaient un contrat.
Il regarde sa manche, que l'autre tient toujours, et se retient de la reprendre afin de récupérer son espace personnel. Il préfère rester immobile, ainsi que silencieux, pas certain de savoir comment lui signifier son ressenti de manière percutante. Il n'avait aucun temps à perdre avec ce genre d'affaire, mais d'un autre côté, il s'ennuyait prodigieusement. L'arrivée en fanfare de Nox était une aubaine, pour remettre ses engrenages en route, et ça lui plaisait. Nox n'était pas une souris, finalement ; plutôt un rat de laboratoire. Il hoche doucement la tête, comme pour dire qu'il comprenait, et réfléchissait à ses intentions. Mais il n'était pas assez idiot pour être honnête dans ce geste. Il savait ce que son ennemi pouvait préparer, et comprenait bien que la farce pouvait lui rapporter gros.

Peut-être qu'il pouvait être digne d'intérêt, après tout.
Juste quelques heures.

Il pose ses deux coudes sur le comptoir, et affaisse ses épaules, lui donnant une posture moins retenue, plus humaine. Il lève un doigt, et lui fait signe d'approcher, l'index plié puis déplié. Il attend qu'il se rapprocher, et parle enfin, comme lui confiant un secret. - Je n'ai besoin de personne, mais tes services seraient peut-être utiles pour tirer un ami d'affaire. Mais j'imagine que tout service a un prix, quel est le tien ? Devenir privilégié ? S'il ne se faisait aucun souci pour son propre bien, et que le Sinclair que Nox évoquait était trop doué à ses yeux pour faire une quelconque erreur, il se faisait parfois du souci pour une force plus douce. Il n'était pourtant pas sérieux, et ne comptait pas acheter les services d'un agent de l'ordre. Il savait pertinemment que l'ancien shérif se retournerait contre lui le moment venu, et s'amusait seulement à lui faire croire qu'un marché était possible entre eux. Il se recule légèrement, réinstaurant une distance décente, et fait quelques pas en arrière. - Pour les festivités, c'est là que ça se passe. Il désigne la porte de l'arrière boutique d'un mouvement de tête. Rien de ce qui ne se trouvait dans la pièce exiguë ne pourrait donner de preuves à Nox, rien ne pouvait le compromettre ; il ne lui aurait jamais indiqué le chemin, dans le cas contraire.

Mais il avait ses raisons de proposer d'attirer Nox à l'abris des regards. Il s'agissait tout d'abord de lui faire croire qu'il avait gagné, mais surtout : un moyen qu'il comprenne ce que signifiait le terme de privilégié. Ce n'était en rien une question de bons points, de fidélité, ou d'achats dans cette boutique dont la plupart des clients ne revenaient jamais. C'était une histoire d'alchimie, et de chaleur. Saul n'irait pas au bout des choses, s'attachant depuis quelques temps à n'écorcher son écorce que sur un seul spécimen. Il se disait que le shérif ne mordrait pas à l'hameçon, et refuserait de le suivre dans un endroit où ils se retrouveraient seuls, pris au piège. La réputation de Saul était celle d'un tueur, mais en était-il réellement un ? La lueur qu'il avait perçue dans le regard de l'autre, celle qui détonnait avec le mépris qu'il y lisait d'ordinaire, lui avait plu.
La suite risquait de l'amuser, et c'était la seule raison pour laquelle il ne lui avait pas signifié qu'il pouvait retourner de là où il venait, sans autre forme de cérémonie. Si Nox décidait de ne pas le suivre, alors le vendeur pourrait l'épingler de piques diverses, pointant du doigt son manque de témérité, et riant ouvertement de sa capacité à parler sans agir. Mais s'il le suivait, le combat serait différent. Saul se faisant un malin plaisir de s'étendre sur le terme de privilégié, en lui faisant sentir que les mots avaient leur importance. - Tu viens ?



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