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 Règlements de comptes à OK Exeter. (nora)

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Dans ce monde demeure deux sortes de personnes, ceux qui veulent changer le monde et faire le bien avec de bonnes actions en donnant corps et âmes à faire avancer les choses. Et ceux qui aiment mettre le bordel, égoïste et qui ne pense pas à l’avenir sans se soucier de laisser une planète dans un pire état qu’à son arrivé sur terre. Le bien et le mal. Tu es dans l’équipe qui doit redresse cette ville, ce monde qui tombe en ruine avec un pourcentage d’imbéciles en hausse dépassant de loin les 50 %. Tristesse. Alors que personne n’est parfait, il arrive de faire quelques erreurs qui peuvent te suivre pendant le reste de tes journées. C’est ce qui arrive concernant une jeune impertinente qui pendant ton adolescence était le sujet de tes fantasmes de jour comme de nuit. Ta première fois comme homme et même en amour, alors que tu n’avais jamais eu l’occasion avant elle de découvrir le pouvoir des sentiments. Soirée qui avait si bien commencée alors que tu avais eu la chance de poser des mains délicates sur cette même jeune femme qui folle de désir pour toi s’était offerte à toi le temps d’une soirée. Douce symphonie qui vira rapidement au cauchemar alors qu’une faim dangereuse pris possession de tes entrailles. Elle n’a rien eu cette nuit-là, heureusement alors qu’elle ne serait sûrement pas la seule victime. Tu ne serais pas dans la police aujourd’hui, tu ne serais tout simplement plus vivant et se serait mérité. Quoi qu’il en soit, tu n’avais pas vu la jeune femme depuis plusieurs mois après une belle promesse comme quoi elle n’a pas l’autorisation de parler de cette soirée et de te condition de Wendigo. En échange tu l’aides quand elle a besoin de quelque chose, d’une signature qui d’habitude ne serait pas tellement approuvé par le chef de la EPD. Tourner le regard quelques secondes de temps en temps pour conserver ta condition de créature le plus longtemps possible, ce qui devait rester un pacte solide se transforma en délire complet. Elle n’a pas réussi à tenir sa langue, ouvrant l’information à un homme de ton équipe qui connaissait ta condition ce qui est le bon point de la situation. Mais Nora ne savait pas qu’il était dans la confidence, ce qui veut dire qu’elle est capable de parler à n’importe qui de ton secret pour te mettre en danger. Dieu sait combien d’expériences on pourrait faire sur toi, même ta famille ne sait rien de tout ça à l’exception de Dante qui demeure aussi une créature. En direction de SirenWhyte après un simple regard dans la base de données du commissariat pour retrouver son adresse, tu arrives devant sa porte et respire une bonne fois avant de frapper à plusieurs reprises sur le bois de l’entrée.

Tu croises les bras alors qu’elle met un peu de temps à arriver, elle n’est peut-être pas présente et si c’est le cas tu pourras fouiller l’intégralité de la ville pour la retrouver. Tu es en colère et ce n’est pas prêt de s’arrêter, la loyauté est plus importante que tout le reste et sans respect il est impossible d’entretenir la moindre relation de confiance. Tu n’es pas naïf, tu avais juste d’autres projets pour votre lien si particulier qui pendant quelques années avait été le plus important à tes yeux. Un souvenir d’une époque ou la simple évocation de son nom pouvait réveiller le palpitant dans ta poitrine et faire chavirer ton âme. Tu étais prêt à décrocher la lune pour elle, et cette simple idée te déchire le cœur. Elle commence à ouvrir et tu l’aides à terminer en plaquant une main sur la porte prenant soin d’entrer chez elle sans être invité par la même occasion. « Je déteste deux choses dans la vie. » Tu contournes la jeune femme sans vraiment la regarder après tous les mois sans te retrouver devant elle, toujours par le biais de message ou au téléphone pour vos petites magouilles. « En premier, les épinards. » Tu approches de son frigo avec conviction et colle d’un coup sec un papier sorti de ta veste contre la surface en évidence. « Et en second, les menteuses. » Tu croises les bras et prend enfin la peine de la regarder, sur ce papier posé contre son frigo se trouve la définition même d’une promesse, comme ça elle ne risque plus d’oublier à l’avenir. « Action de promettre ; ce que l'on s'engage à faire. Engagement de contracter une obligation ou d'accomplir un acte. » En majuscule, gras et taille 48 au cas où elle manquerait de lunettes pour s’informer. Dire que tu as utilisé la photocopieuse de ton bureau au commissariat pour imprimer ça, les impôts vont vraiment payer cette connerie.

Tu approches d’elle et plante tes yeux dans les siens ne laisse plus que quelques centimètres entre vous deux alors que le regard se fait sans conviction, froid et à la demande d’une explication. Elle n’a pas changé depuis tout ce temps, c’est la même au niveau du visage si on enlève le fait qu’elle est différente au niveau du reste. C’est ce qu’on appelle devenir une adulte. « Tu peux m’expliquer pourquoi tu as ouvert ta grande gueule, Nora ? » Tu attrapes le col de son haut et avance ton visage pour lui montrer qu’être policier n’est pas une raison pour qu’on te prenne pour un con. Tout le monde pense que la police ne sait pas faire son boulot, qu’elle n’est constituée que de faibles et d’imbéciles, mais ce n’est pas ton cas. Tu es plus que sérieux. Tu es un homme bon, mais personne n’a le droit de mettre en danger ton secret et ta famille, en dévoilant cette information tu pourrais tout perdre et mettre en danger tout ceux que tu aimes. Ce n’est pas acceptable, ça ne le sera jamais. Tu veux lui montrer que tu ne rigoles pas avec ça. Elle n’a vraiment pas changé, c’est troublant d’un autre côté. Cette même odeur qui était capable de te rendre fou quand tu étais plus jeune, des souvenirs pouvant reprendre le contrôle alors qu’une odeur est plus puissante que tout le reste. Tu lâches la jeune femme et lui tourne presque le dos en observant son appartement comme pour lui laisser le temps de réflexion.

« Je pensais pouvoir te faire confiance. Nous étions proches toi et moi. Nous étions des amis. » Tu fais face à nouveau et lève la tête légèrement, le regard plus tendre mais cette même obstination dans une lueur qui ne pourra te faire tomber. Le plus important reste de trouver l’archange, de conserver ce qu’il reste de cette famille et de ne pas perdre cette femme que tu aimes. Qu’est ce qu’Iris pourrait penser d’un homme qui se trouve être une bête sauvage, se nourrissant certes de cadavres, mais d’humains quand même. N’ayant pas le choix pour protéger ce qui est important, décision impossible à regretter mais qui comporte ses faiblesses, ses douleurs. « Je dois faire quoi pour que tu fermes ta bouche définitivement ? » Tu ne pourras jamais utiliser ton arme contre elle, mais tu ne pourras jamais accepter qu’elle parle une nouvelle fois à ton sujet. Une décision s’impose et même s’il s’agit d’elle, ce n’est pas pardonnable. Tu n’as pas pris ton arme et même ton badge, le service est terminée et tu n’es pas là en tant que Shérif ce soir, mais en tant qu’homme.

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used to the darkness

--- Now would you break before you twist the knife? Yeah, would you take my hand and take a life? I'm too damn young to give up on the light, I'm used to the darkness, I'm used to the darkness. I'm just a man, I'm only flesh and bone, I can't bring it back on everything I've done, And now there's no-one else left to love. song ☾☾


Pas loin d'une heure qu'elle est rentrée du boulot. Après avoir fait deux heures sup. N'en avait jamais fait d'sa vie, avant de bosser pour le compte d'Elijah Davis. Peut-être parce que c'est un ami depuis l'adolescence, que ceux-ci sont bien plus respectés qu'tous ceux qu'elle pourrait rencontrer maintenant, à l'âge adulte, à s'lier bien plus difficilement qu'avant. Ou peut-être bien parce qu'elle s'est donnée en spectacle au bureau, pour la première fois après trois mois sans le moindre accroc. L'jour où elle s'est pointée avec une épaule en moins ne comptait pas vraiment, rapidement congédiée avant que sa dégaine n'ait le temps de faire parler. Mais aujourd'hui, c'était différente. Parce que putain, après deux mois d'absence, Grace l'a appelée. Pour la voir. L'a prise de court, certainement, à la laisser bafouiller des injures à l'autre bout du fil, incapable de comprendre pour quelle raison la psychologue avait non seulement répondu à son message, mais en plus de cette manière-là. Dirait presque qu'elle aurait préféré se confronter à son silence, pour bien savoir à quoi s'en tenir - c'est faux, et elle l'aurait probablement harcelée de deux sms supplémentaires. Sauf qu'elle est sortie de ses gonds, rapidement, pendant que Rivers demeurait d'un calme olympien, ce qui l'énervait un peu plus encore. L'avait imaginée en train de boire une putain de tisane en alignant des phrases réfléchies et mesurées, pendant qu'elle-même vociférait dans le couloir, à sentir les regards s'attarder sur elle, un peu trop à son goût. On n'avait plus l'droit de faire une scène au téléphone sans qu'tous les collègues en fassent un drame mais, bordel, ça n'les regardait pas. C'est d'ailleurs ce qu'elle leur a aboyé, pour qu'ils dégagent, au lieu de passer sans relâche dans cette zone qui n'donnait qu'sur les archives, l'genre d'endroit où personne n'allait foutre les pieds d'ordinaire - sauf elle. Tout ça pour dire qu'ouais, elle a quitté le travail un peu tard, en espérant qu'Elijah n'aurait rien à redire à son sujet. Alors, éreintée, sans doute qu'elle l'est, mais surtout sur les nerfs. A bien tenté d'faire passer l'agacement sous une douche brûlante mais y'a rien eu à y faire. S'impatiente presque, finalement, d'rejoindre dans deux heures le groupe de gestion de la colère. De retrouver Barbie, de délier ses poings en se boxant mutuellement, à s'passer les nerfs à leur manière au lieu de se défouler une fois dans la rue. La partie qu'elle préfère, sans doute, sans aucune envie d'causer de sa semaine avec les autres.

Elle vient tout juste de nouer la cordelette de son pantalon de jogging et d'enfiler une brassière de sport qu'ça cogne à sa porte. N'attend personne, Nora, et relève la tête immédiatement du flot qu'elle vient de réaliser sommairement, la pupille alerte. Bordel de merde. Qui c'est, encore. Ni Raz, ni Andy n'ont prévu d'passer. Y'en a que deux qui lui traversent l'esprit. L'dernier à s'être pointé en tambourinant d'la sorte, c'était Nox. La dernière à avoir émis l'envie d'la voir, c'était Grace. Ses pensées balancent de l'un à l'autre, à s'demander aussi si ce n'serait pas Larry, si elle n'devrait pas s'armer pour ouvrir la porte. Sauf qu'si c'est Grace, et qu'elle la voit couteau en main, elle va s'enfuir. Putain. Putain, putain, putain. Se faufile dans le salon, à enfiler un débardeur et attacher ses cheveux comme si elle se préparait à l'éventualité d'se battre - n'est peut-être pas loin d'la réalité - avant de poser sa main sur la poignée. S'érige sur la pointe des pieds, d'quoi lorgner par le judas, à distinguer quelqu'un qu'elle n'attendait définitivement pas, bordel. Asta. Asta Blackwell. Les verroux sautent, à s'dire qu'c'est peut-être pas tant Asta que le shérif, à s'demander c'qu'il peut bien foutre là, après tout c'temps. « J'ai rien - » fait. J'ai rien fait. C'est c'qu'elle s'apprête à lancer d'emblée, par vieux réflexe, mais le flic ne lui laisse pas le temps de terminer qu'il s'invite déjà, à repousser la porte d'une main ferme. Et putain, elle dirait presque qu'heureusement qu'c'est Asta, parce que ce genre d'intrusion, elle n'aime pas ça. En grogne, d'ailleurs, à claquer la porte dans son dos, la faire trembler sur ses gonds, en témoignage de sa bonne humeur. « Tu m'expliques. » Le lance froidement, juste avant qu'il n'se mette effectivement à s'expliquer, ou plutôt, à s'lancer dans ce qu'elle qualifierait de putain d'énigme. Croise immédiatement ses bras sur sa poitrine, Nora, à le fixer de ses yeux rétractés en deux fentes sévères, quand il s'aventure jusqu'au frigo. Menteuse. Se vexerait pas de l'affront, sauf qu'elle pige pas, et qu'ça la fout immédiatement sur la défensive. « J'te promets qu'y'a zéro épinard dans c'frigo, si c'était une perquisition. » L'premier truc qui lui file entre les lèvres, quand ses prunelles accrochent lentement les mots qui sont tracés sur l'fameux document, le temps de rassembler ses pensées. Il a quelque chose à lui reprocher, visiblement, parce qu'il n'est pas question de s'raconter leurs états d'âme respectif, plus question de causer tout court, d'ailleurs, sauf des affaires. Comme ça qu'elle les appelle, leurs échanges, depuis des années désormais. « T'as craqué, ou quoi. » Se rappelle que c'est c'qu'elle lui a demandé, y'a dix ans. S'il était en train d'craquer. Et putain, ça vient la frapper dans le ventre dans un vestige d'appréhension viscérale, à le voir avancer sur elle d'un pas décidé, se souvenir malgré elle de son crâne percutant le casier, de sa violence ce soir-là.

Sûrement pour ça qu'elle ne bouge pas d'un poil, les bras toujours croisés, sans le quitter des yeux pour autant. A encore sous la peau les instincts de survie qu'il a éveillé en elle à l'époque, à percevoir son odeur qui s'invite dans son espace vital et s'faire violence pour ne pas flancher. « Tu peux faire plus explicite ? » Le demande d'un ton glacial, parce qu'il vient de choper le tissu entre ses doigts, qu'ça se resserre indiciblement contre ses clavicules, contre sa peau, et qu'elle le tolère mal, d'être ainsi acculée. « De quoi tu parles, putain. » L'articule entre ses molaires serrées, en enfonçant ses ongles dans ses propres bras, pour s'contenir. Asta, au-delà d'être le shérif et d'être en colère, représente beaucoup aux yeux d'Everdell. L'une de ses plus grandes terreurs lui est directement reliée, raison pour laquelle, probablement, le pacte s'est scellé y'a de ça des années. Pour avoir la sensation de regagner un soupçon de contrôle sur cette situation cauchemardesque. Et elle respire lourdement à mesure qu'ils se jaugent quand sa manière de l'attraper fait remonter des réminiscences de l'époque. « Explique-toi, mais j'te conseille de m'lâcher. » Déjà, ça se gronde en avertissement. Saura pas rester calme de manière éternelle, Nora, et sa patience s'est déjà pas mal effritée. Parce qu'elle sent que quelque chose merde, sérieusement. N'arrive pas à mettre le doigt dessus, pourtant. Pige pas c'qu'il lui reproche, parvient même pas à reprendre son souffle convenablement quand, finalement, quelques pas éloignent Asta.

Et elle plisse les yeux à nouveau, expression de profonde incompréhension tiraillant ses traits. « Qu'est-ce-qui t'fait dire qu'c'est pas l'cas. J't'ai jamais donné une seule raison d'en douter. » N'a jamais dévoilé son secret à quiconque, à respecter sa promesse. L'dira pas, jamais, qu'c'était pas que par pur intérêt. Qu'elle le balancerait jamais, au nom de l'affection qu'elle a pu lui porter à l'époque, bien incapable de le mettre à mal. Aurait pu, sûrement, s'ils en étaient restés sur l'incident. Mais ils avaient eu l'occasion d'en parler, après ça. C'était Asta, bel et bien Asta, qu'elle avait eu en face d'elle à c'moment-là. N'aurait pu vendre son secret à quiconque, et l'fait qu'il remette ça en question l'hérisse au plus haut point. Aime pas qu'on mette en doute sa loyauté quand celle-ci est entretenue de cette façon. « Si j'avais voulu parler, j'l'aurais fait bien avant, quand c'était encore frais. » Fronce le sourcils, Nora, toujours immobile au milieu du salon, à le contempler. « Parce que moi aussi, j'pensais pouvoir te faire confiance. » Assez pour se livrer à lui, corps et âme, comme ça n'était jamais arrivé avec personne, avant lui. C'est ce qu'elle souligne, véritable rappel de leur étreinte, celle qui n'a plus été évoquée depuis belle lurette.

Mais elle est incapable de se radoucir, Nora. Surtout quand il renchérit d'plus belle et qu'elle se braque davantage. « Tu me menaces ? » Dieu sait qu'elle réagit mal, très mal, aux menaces. « J'ai jamais ouvert ma bouche, j'ai jamais rompu ma promesse, j'ai jamais balancé ton nom, putain, mais m'chauffe pas trop, Asta, parce que j'pourrais te donner de bonnes raisons de te plaindre. » Et le regard s'assombrit, à camper sur ses positions. N'fait pas le rapprochement, Nora, avec c'qu'elle a pu répondre aux questions de Nox, bien loin de s'imaginer quelles conclusions ont été tirées entre eux. N'en sait foutrement rien, pour ça qu'elle conclue : « T'es en train de virer parano, ou quoi ? C'est tes responsabilités d'shérif qui pèsent trop ? Tu devrais prendre des vacances, ça t'réussit pas. »

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Il est simple de perdre son calme quand l’une de nos valeurs est mise sur la table et qu’on se permet ouvertement d’y poser le pied pour l’écraser sans l’ombre de la moindre hésitation. Le respect n’est pas le même pour tout le monde et parfois il est commun de se retrouver sale devant un comportement qui parait si lambda pour autrui. Comme si tout pouvait s’expliquer d’un point de vu différent ne laissant aucune place aux explications et à la discussion, surtout à Exeter. Entre une rumeur, y croire profondément et agir en conséquence sans même chercher à trouver des preuves pouvant justifier de la véracité des propos. Le quotidien peut prendre une certaine place et le lendemain devenir totalement autre chose jusqu’à changer sa structure même. Tu peux te réveiller avec un million sur ton compte, une femme au bras et des rêves plein les yeux pour aller te coucher seul et sans le sou. C’est sûrement ce qu’il se passe depuis toujours dans ta vie, tu ouvres les yeux et peut regarder cette famille qui aime te tendre les bras. Une mère douce qui enroule ses bras autour de toi pour te chuchoter encore et encore combien tu es le plus beau des petits garçons, combien tu es la lueur de ses yeux. Un père d’une force incomparable, capable de soulever des montagnes avec le sourire comme si de rien n’était. Un regard comme il est rare d’en voir, l’assurance d’un homme d’affaire qui ne peut pas tomber au combat et qui dans l’adversité trouvera toujours un moyen de remonter la pente. Et ensuite, tu commences à fermer les yeux. Puis tu ouvres à nouveau les paupières pour découvrir que tu n’as plus rien. Un frère tourmenté par ses démons qui trouve son bonheur dans les substances illicites alors même que son jumeau est dans les forces de l’ordre. Une petite sœur qui se fait prendre à voler encore et encore pour avoir un peu d’attention comme pourrait le faire un enfant, et une ainée qui dans son silence cache des vices plus dangereux les uns que les autres. Personne ne parle jamais de l’incident, personne ne va voir ce qu’il se passe dans ton cœur pour ouvrir les yeux sur combien il est vide d’amour. Sur le point de se nécroser à la moindre déception, ne trouvant plus le chemin qui pourrait rallumer cette flamme pourtant si vive dans le passé. Le feu d’une passion morte, dont le dernier souffle vient de se faire ressentir au moment ou tu viens de passer la porte de la jeune femme.

Nora Everdell. La plus grande fierté, qui laisse doucement place à la plus douloureuse des déceptions. « Tu m'expliques. » Depuis quand êtes-vous aussi différents ? Toujours ? Depuis cette nuit sûrement. Ce n’était peut-être même pas vrai pour elle, guidée par le désir d’un plaisir charnel sans lendemain n’apportant jamais son lot de réponses. Un début de sentiment à l’époque du lycée, l’amour naissant qui refoulé avec les semaines n’avait apporté que souffrance et immaturité dans un quotidien déjà torturé. « Comment mon collègue peut-il être au courant si tu n’as rien dit ?! » Tu n’avais pas écouté un seul mot, si ce n’est cette façon qu’elle a de vouloir se protéger encore et encore en continuant de dire qu’elle n’a rien fait. « Si j'avais voulu parler, j'l'aurais fait bien avant, quand c'était encore frais. » Alors qu’une minute avait laissé le temps à l’accrochage et à l’embrouille tu laisses les muscles se détendre alors qu’elle dit la vérité. La détection ne peut pas mentir, elle est infaillible et Nora n’est pas au courant que tu possèdes ce don. Elle n’a aucune raison de détourner le vrai pour conserver le mensonge en se payant ta tête. C’est donc vrai, elle n’a rien dit. Tu lui tournes le dos, passant pour le pire des malades en cet instant alors que tu pensais qu’elle pouvait te dénoncer, restant presque débile devant cette scène qui s’offre à toi. Nox n’avait pourtant pas menti non plus, il avait deviné ? Il savait déjà ? Il ne parlait pas de la même chose ? Des dizaines de questions à l’esprit, voilà maintenant que c’est avec lui que tu devrais voir ce qu’il se passe. Votre discussion de la journée était pourtant normale, même s’il est évident maintenant que Nox et Nora ne se connaissent pas juste comme ça. « Je sais qu’il te fait sortir en douce. » C’est une certitude, pour le coup. Nox lui-même c’est empressé de le dire, dévoilant la vérité à un ami qu’il pensait pouvoir regarder fermer les yeux. La loi, c’est la loi. Même la famille n’est pas une exception concernant cette même loi et encore moins les amis.

C’est alors que le sol s’effondre véritablement alors qu’elle parle de confiance et fait allusion sans l’ombre d’un doute à cette nuit du lycée, ce moment spécial quand deux ados peuvent se donner l’un à l’autre et voir ce que l’avenir réserve. Votre avenir, stoppé par la rage, par une faim incontrôlable dont la simple pensée te paralyse encore aujourd’hui. « Je.. » Tu n’as jamais eu l’occasion de pouvoir lui parler de cette soirée, tu n’as jamais eu le courage de le faire. Elle doit penser que tu es un monstre, capable de dévorer son prochain et qui n’a aucun scrupule à voir l’étincelle de vie quitter les yeux de sa victime. Mais c’est faux, tu aimerais pouvoir crier au monde combien elle se trompe. Cette sensation de tout perdre une nouvelle fois, doutant de ton meilleur ami et ne contrôlant plus la jeune femme qui n’a pas apporté le bonheur demandé. Ta sœur la veille qui t’annonce que votre lien n’est plus le même, que tu n’es plus présent et qu’il ne restera plus jamais le même. Ce monde qui t’échappe. Alors qu’il n’était question que de prendre soin des autres, de sauver ceux qui ne peuvent le faire eux-mêmes. Cette idée de devenir la cavalerie qui arrive à temps et n’a plus à voir le sang d’innocents couler. Une belle mascarade. Tu n’as jamais sauvé personne, le plus souvent l’enquête ne mène à rien et la criminalité est au plus haut dans cette ville. Il est simple de détourner les yeux du problème, mais c’est encore plus simple de laisser tomber, ce qui pourrait arriver ce soir.

« Tu me menaces ? » Tu secoues la tête. Ce n’est pas ça. C’est faux. « J'ai jamais ouvert ma bouche, j'ai jamais rompu ma promesse, j'ai jamais balancé ton nom, putain, mais m'chauffe pas trop, Asta, parce que j'pourrais te donner de bonnes raisons de te plaindre. » Tu passes une main dans tes cheveux et observe le sol une seconde comme s’il était le meilleur des psychologues. Ce n’est pas le comportement d’un policier, encore moins celui d’un homme. Il se pourrait qu’à la recherche d’une réponse, tu sois tombé dans la gueule du loup poussé par une pulsion qui n’avait pas sa place dans la poitrine. Recharger les batteries, ne plus se laisser intimidé par l’entourage qui doit s’obliger à survivre parmi les forts. Tu es fort, Asta. Tu l’es depuis toujours. Tu dois croire en toi. Alors que la jeune femme s’énerve tu sens comme un courant dans le dos, le cerveau n’arrive plus à suivre et tu ne peux pas t’empêcher de sourire, les yeux légèrement plissés. Les joues creusent et la tête penchée sur le côté, le plus naturellement possible. Comme si tu n’étais plus le même. « Tu as raison. » Si tu n’avais pas eu la détection, tu serais sûrement dans une rage incontrôlable à prendre la tête à une femme chez elle qui n’a rien demandé. Il faut croire que c’est ce qu’il manque à tout le monde, le pouvoir de savoir quand il faut s’arrêter. Passer le relai. Il faut croire que parler de cette soirée te fait perdre jusqu’à ta propre identité, tu préfères t’échapper à chaque fois plutôt que d’affronter la vérité, même si elle se trouve devant toi en cet instant. Tu souffles légèrement et hausse les épaules, c’est peut-être beaucoup plus simple que tu voudrais le penser.

Alors tu avances une nouvelle fois et attrape son visage à deux mains en plongeant tes yeux dans les siens, comme si les années pouvaient se rattraper. Ne jamais se perdre. « Nora, je te crois. Vraiment. » Tu lâches son visage et acquisses légèrement. « Et j’avais quelque chose à te dire. » Rapide coup d’œil sur ses traits, souvenirs qui refaisant surface allume l’éclat dans les pupilles normalement éteintes par le chagrin. Le souvenir d’une langue aux saveurs vanille et noisette, d’une peau brûlante et de lèvres à faire perdre la raison de n’importe quel homme. Tu tournes le dos à la jeune brune une dernière fois et lève les bras au ciel pour venir poser les mains sur ta nuque, comme pour commencer l’étirement après une fatigue de fin de journée. Le regard à travers l’une des vitres pour observer une première et dernière fois les étoiles. « Je suis désolé. Tu es la première femme que j’ai aimé et tu n’as pas mérité une seule seconde ce qu’il s’est passé. Je passerai le temps qu’il faudra, pour me racheter. » Dans la limite du possible et sans contourner la loi évidemment. Mais maintenant que tu sais qu’elle n’a rien fait, la douceur de la nuit qui approche te laisse une chance d’effacer l’ardoise et de tourner la page une bonne fois pour toute. Tu trouves ridicule de t'être énervé sans fondement et ne chercher pas à te cacher. Tu regardes la jeune femme une dernière fois, sans haine, sans peur. Un premier amour, ça ne s'oublie jamais.

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--- Now would you break before you twist the knife? Yeah, would you take my hand and take a life? I'm too damn young to give up on the light, I'm used to the darkness, I'm used to the darkness. I'm just a man, I'm only flesh and bone, I can't bring it back on everything I've done, And now there's no-one else left to love. song ☾☾


Sur la défensive, inévitablement. Il semble à Nora qu'il ne pourrait en être autrement, aujourd'hui, même avec tous les efforts du monde. A été surprise une fois, jamais deux. L'instinct de survie aiguisé en dix ans, probablement qu'elle a eu son lot de déconvenues - notamment en taule - pour n'plus jamais baisser sa garde. Pas avec Asta. Pas quand elle se souvient avec trop de précision de ce soir-là, qu'rien ni personne ne saurait le gommer de sa mémoire. Pas même Larry. L'a jusqu'au fond des os, cette réminiscence, indissociable de ce qu'elle est aujourd'hui, probablement. Et le savoir ici, le savoir en colère, et bien, elle n'en mène pas large. Rares sont ceux qui pourraient se vanter de la foutre mal à l'aise, mais c'est bien l'cas. Parce qu'elle ne sait pas dans quelle mesure elle devrait accepter ce reproche qu'il lui fait. Ne comprend pas réellement sur quel terrain elle se trouve, jusqu'à ce que l'ancien ami ne l'éclaire. Et, là encore, elle se retrouve tellement déstabilisée qu'elle n'peut que se mordre les lèvres. Vieux réflexe, témoignage de l'agitation latente, sait le refouler généralement sauf quand c'est trop, comme maintenant.

Déjà, Asta débarque sans prévenir. Ensuite, il l'attrape au col. Lui déblatère des trucs qui ont pas d'sens, jusqu'à ce qu'ils en aient, finalement. « Ton collègue ? » Feint l'ignorance, Nora, sur le moment. N'est pas censée savoir de qui il parle, réellement, même si y'a un visage qui s'immisce sous son front, qui s'plisse légèrement de contrariété. Nox. C'est d'Nox qu'Asta parle, elle en mettrait sa main à couper si elle s'retrouvait pas à couver un déni, pas loin d'être sa spécialité. Nox ne peut pas être au courant qu'Asta est un wendigo, puisqu'elle ne lui a pas donné son nom. Alors, ça n'peut être qu'un quiproquo. Quelqu'un d'autre, qu'elle connaît pas, et elle appuie sa question d'un : « T'es gentil, j'sais qu'j'ai eu mon lot d'arrestation mais j'connais pas non plus tes collègues personnellement. » Pas tous, du moins. Le dit simplement, de but en blanc, avec un haussement d'épaules, les bras croisés sur sa poitrine. Se referme, Nora, en faisant mine de se détendre. N'y arrive pas, putain, les muscles contractés à lui en faire mal. Comme si elle s'attendait à devoir s'élancer dans la direction opposée, d'une seconde à l'autre. T'es con, arrête, qu'elle essaye de se raisonner. Malgré tout, elle énumère les différents choix qui s'offrent à elle. Le verrou défaillant de la salle de bain qui ferait pas long feu face à une force comme celle d'Asta. Sa piaule, la porte contre laquelle elle pourrait essayer d'pousser son lit, mais ça lui demanderait trop de temps. L'entrée, mais il s'tient pas loin, et au jeu d'vitesse, il la devancera également. Essaye bien d'cesser de cogiter, Nora, mais elle se sent bien trop acculée, surtout quand Asta vient préciser de quel collègue il parle, en évoquant les sorties en douce.

Y'a un truc qui lâche dans le poitrail au moment où il l'énonce. Relève le regard dans le sien, Nora, les ongles enfoncés dans sa propre chair, un frémissement au coin des lippes. « Putain d'Nox. » Tout seul, ça se faufile entre les commissures qui tâchent pourtant de rester scellées. N'a jamais été douée pour tenir sa langue quand la colère s'éveille, quand elle se sent aussi cernée. Et ses doigts s'écrasent contre son front, et elle s'remet à faire quelques pas. La fout dans la merde, l'ancien shérif, face à son successeur. Trop d'informations pour qu'elle parvienne à y mettre de l'ordre, à lâcher à haute voix un : « T'y vois une objection ? Tu ferais pas la même chose, pour moi ? » M'laisser sortir en douce, hein, Asta ? Là qu'elle repose ses yeux dans les siens, à tâcher de se canaliser même quand ça s'met à cogner dans le désordre dans sa poitrine. « J'vois vraiment pas pourquoi il t'raconte ça. » A-t-il des comptes à lui rendre ? Sur l'quota de coups faits en douce, justement ? Doit-il faire un rapport à Blackwell dès qu'il a envie d'aller pisser, aussi ? Parce qu'aux yeux d'Nora, c'est presque à ça qu'ça le réduirait, dans l'agacement qui ceint ses nerfs. « Qu'est-ce-que tu t'imagines, Asta ? » S'humecte les lèvres, la hackeuse, en esquissant un pas dans sa direction, sans trop savoir si ça appuiera sa bonne foi apparente, ou si ça noiera le poisson. « Parce qu'on a nos arrangements, j'vais tout lui balancer sur toi ? Y'a aucun rapport. Aucun putain d'rapport entre toi et lui. » Sauf votre nature. Sauf notre passif. Tente de garder la tête haute, Nora, quand l'mensonge file malgré elle. Trop perturbée à l'idée qu'Nox ait pu tirer des conclusions quand elle songe ne pas lui avoir donné assez d'éléments, pour ça. Et elle essaye de s'repasser le fil de ce jour-là, de récupérer tout ce qui s'est dit, ou pas. Aimerait dénicher ce qui s'est dit, entre Nox et lui, dans les yeux d'Asta. « J'sais pas comment il a pigé pour toi. T'as pas laissé filer des indices, j'sais pas moi ? » Mais si, tu l'sais, Nora. Et elle frémit. Non, non, elle n'sait pas. Parce qu'y'en a d'autres, des wendigos, en ville. Pouvait très bien évoquer l'attaque, sans qu'ça soit relié à Blackwell. « J'vois pas comment il pourrait savoir, pour toi. » S'agite imperceptiblement, Nora. S'dit, aussi, qu'ça veut pas seulement dire qu'Nox sait qu'Asta est un wendigo, tout ça. Mais qu'il sait tout.

Et y'a plein de choses qui l'emmerdent, Nora, à les énumérer mentalement. Un, ok, peut-être qu'elle a un peu trop ouvert sa gueule pour emmerder Nox, en évoquant le wendigo qui l'a attaquée, et avec qui, en plus de ça, elle a couché. Deux, Asta tangue entre s'énerver et s'radoucir, on dirait, et elle n'sait plus sur quel pied danser, entre s'énerver elle-même ou essayer d'se calmer. Trois, Nox a parlé, d'une manière ou d'une autre, et y'a trop d'questions que ça éveille en elle pour qu'elle soit parfaitement sereine.

« Ouais, merci. » Sauf qu'elle n'a pas raison, pas entièrement, même si elle l'affirme de tout son aplomb. Est chez elle, quand même, et elle aimerait bien qu'il s'en rende compte, Asta. S'en formaliserait pas, d'ordinaire, mais elle n'est déjà pas à l'aise ici toute seule, alors certainement moins encore quand on s'met à prendre son appart pour un moulin. D'abord Nox, maintenant lui. S'demande si les répulsifs anti-flics s'vendraient pas en pharmacie. Perdue sur le fil d'une pensée insensée, se raidit d'emblée en l'voyant qui s'approche, à s'demander ce qu'il lui veut, encore. Sauf qu'y'a pas de brutalité, dans ses gestes. Une douceur, même, cloîtrée au fond des paumes qui enveloppent ses joues, l'encourageant à relever la tête vers lui. L'a plus regardé de si près depuis, depuis... Depuis. Et elle s'en retrouve, une fois de plus, prise de court. « Tu peux m'croire, vraiment. J'donnerai jamais ton nom. » Jamais. Pour l'souvenir de l'amitié qu'elle lui portait, à l'époque. Parce qu'elle sait, aussi, que ce qui l'a emporté cette nuit ne le définissait pas entièrement. Rarement indulgente, sait pourtant l'être lorsque la situation l'exige, Nora, c'est ce qui s'lit dans ses yeux qui s'éclaircissent légèrement, quand il la relâche. « Quelque chose. » Répète après lui, Nora, en venant s'appuyer contre le dossier de son canapé, en ne lâchant pas son regard. « Pas sur mon casier judiciaire, j'espère. » Le souffle, avec un rictus. Quoiqu'elle rirait moins si c'était l'cas. Et ça pourrait être le cas ? Elle n'sait pas, à l'observer qui s'éloigne, instaure une certaine distance en allant se poser près de la fenêtre. En profite, Nora, qui se songe sortie d'affaire, pour aller récupérer son paquet de clopes sur la table basse, en allumer une et inhaler comme si ç'allait l'apaiser immédiatement. « Tu fumes toujours pas ? » Le demande comme ça, par politesse, avant d'avancer à travers la pièce. Détaille sa silhouette, avec une certaine attention. Bien sûr qu'elle se souvient, Nora, de ce qui a précédé l'incident. Bien sûr, aussi, qu'elle se rappelle que c'était tendre, que ç'avait été plaisant le temps que ça a duré avant qu'ça vrille. Et encore une fois, bien sûr qu'elle n's'attend pourtant pas à ce qu'il en parle. Pas comme ça. S'interrompt près de la fenêtre, à en ouvrir le battant, s'percher contre le rebord pour fumer, les mots d'Asta en seul trouble du silence ambiant.

Des aveux, des excuses. Reste interdite, la brune, en venant poser les yeux sur lui, en essayant de détailler son expression. « Quand tu dis aimé, c'est aimé-aimé ? » En reste sur le cul, sûrement qu'ça se voit. « Ou c'est une façon d'parler ? » N'en saurait rien, Nora, tellement peu au fait de ces choses-là. A bien envie d'enfoncer le clou aussi, toujours encline à foutre les pieds dans l'plat, à mettre mal à l'aise. Pourtant, ça lui semble aussi important à noter, tellement ça la sidère. Personne lui a jamais dit c'genre de chose, au passé, et c'est peut-être la raison pour laquelle elle rebondit si aisément dessus. Parce que c'était avant, à l'époque, jadis, bref, à un moment révolu. En reste songeuse, en portant la cigarette à ses lèvres plus tranquillement. « Ouais, c'était quand même bien merdique, comme plan. » Et y'a un rire nerveux qui monte et secoue ses côtes, un geste de main l'air de dire, c'est rien. Sauf que c'est pas rien, et c'était sûrement pas un plan. Y'avait que de l'improvisation, et ses aléas qui auraient pu être bien plus cruels encore. Alors, le temps de retrouver son calme, elle précise au moins : « On pouvait rêver mieux, comme première fois. » Parce que c'était la première pour elle aussi, qu'elle oublie presque ne jamais le lui avoir dit. Narquoise comme à son habitude, quand ses yeux clairs reviennent chercher les siens. « Mais c'est sympa. Tes excuses, tout ça. » Le dit comme ça, parce qu'elle sait pas s'épancher, réellement. Les apprécie pourtant. Les attendait sûrement. Vient même le pousser du bout du pied, là, contre son ventre, pour l'emmerder. L'air de dire, sans rancune. Sans rancune, désormais. Tant qu'tu recommences pas.

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« Ton collègue ? » Tu ne sais pas si elle joue la comédie, c’est qu’elle est vraiment très forte pour ce genre de chose. Tu n’as pas besoin de donner de réponse, c’est évident que la réponse viendra d’elle-même vu comment Nox parle de la jeune femme pendant les heures de boulot. Une après midi à t’en donner mal à la tête alors qu’il voulait savoir ce qu’il s’est passé entre vous deux, n’avait pas l’air très content d’apprendre que tu avais été le premier à poser tes griffes sur elle. Premier arrivé, premier servi, c’est une vérité. « Ce n’est pas vraiment un collègue, plus un ami. » C’est aussi ton équipier et tu es maintenant son patron depuis plus de deux ans même si tu n’arrives pas à conserver cette étiquette trop longtemps. Tu n’aimes pas donner des ordres et ne veut pas créer un fossé trop grand entre les flics de la ville et toi. Ça ne serait pas la meilleure manière de redresser un minimum cet endroit qui tombe dans le néant d’années en années comme si rien ne pouvait l’empêcher de sombrer de plus en plus. C’est un miracle qu’il faudrait. Tu dévoiles un rictus à la suite, c’est vrai qu’elle ne connait pas tout le monde, mais tout le monde connait la brune. Sûrement le record d’arrestation, il manque véritablement son portrait dans l’accueil du commissariat, car d’une certaine façon c’est un record. « Nox. » Tu dévoiles enfin son identité même si une partie de toi sait qu’elle connaissait déjà la réponse, pratique d’avoir un super pouvoir. Impossible de te mentir, impossible de se moquer de toi. Une bénédiction. Mais pour que tout puisse être crédible comme à chaque fois, tu fais celui qui ne comprends pas et donne des informations que tu sais ont déjà pris place dans la tête de ton interlocuteur. C’est comme ça.

« Putain d'Nox. »Tu peux le dire. Au moins, ça vient confirmer qu’elle connait l’homme en question et ne peut plus le cacher maintenant, ça te ferait presque rire. Tu hausses les épaules, si tu fais la même chose c’est qu’elle ne te laisse pas tellement le choix, il faut dire. « Tu sais très bien pourquoi je le fais. » Ce n’est pas un secret, c’est même la base de votre pacte si spécial qui ne doit jamais se briser. L’assurance d’avoir éternellement tout ce qu’il faut pour s’en sortir pour l’une et l’occasion de garder dissimulé sa véritable origine pour l’autre. Jill qui commence à parler de Wendigo. C’est que l’emprise autours de toi commence à se faire plus intense, ça va devenir compliqué de pouvoir respirer si la tournure des choses ne se calme pas même un peu. Il ne faudrait pas grand-chose pour que tout commence à partir en vrille, une révélation par exemple et cette crainte que quelqu’un s’en occupe sur un coup de tête te paralyse. Personne n’est assez dingue pour ça, mais tu n’en es pas assez sûre. Malheureusement.

« Je ne sais pas. » Elle te regarde et te parle encore et encore, d’une certaine façon elle essaie de te rassurer, c’est du moins ce que tu veux bien penser. « Parce qu'on a nos arrangements, j'vais tout lui balancer sur toi ? Y'a aucun rapport. Aucun putain d'rapport entre toi et lui. » Aucun ? Vous êtes tous les deux dans la police et vous êtes tous les deux des monstres. Vous avez besoin de viande humaine pour subvenir à vos besoins vitaux. Deux têtes de mules, alcoolique et malheureux. Vous êtes exactement les mêmes. Tu pouffes presque à cette idée, vous avez même le béguin pour le même genre de fille apparemment, les brunes de préférence. Il suffit de regarder Iris pour confirmer cette hypothèse. Elle essaie de comprendre et c’est la seule personne pour qui tu n’as pas besoin de mentir concernant ta véritable forme, sûrement qu’elle sait tout concernant Nox de toute façon. Son comportement de tout à l’heure au bar le confirme. « Nous pouvons reconnaitre nos semblables rien qu’avec un simple regard. » Il ne fallait qu’une minute pendant leur rencontre, pour se rendre compte qu’il était de la même espèce. Une amitié évidente avait déjà vu le jour à ce même moment sans trop de difficulté, ce n’est pas tous les jours qu’on peut parler avec quelqu’un qui nous comprend. Tu es le mieux placé pour le savoir.

« Tu peux m'croire, vraiment. J'donnerai jamais ton nom. » Tu prends le temps de lâcher la jeune femme et de traverser la pièce, c’est évident qu’elle ne parlera pas. C’est comme si la pire des menteuses pouvait aussi être la meilleure des confidentes. Dans l’instant, elle n’était plus aussi énervante que tu veux bien le penser. Peut-être même le contraire. Tu contemples cette fenêtre et t’invites à t’asseoir comme un grand en attrapant une cigarette. « Merci. » Tu n’avais pas l’intention d’arrêter, c’est d’ailleurs Nox qui t’a donné la bonne habitude de t’intoxiquer les poumons. Encore une bonne idée de sa part. Un sourire à ses remarques, un rire même parfois. Son casier judiciaire est un véritable enfer pour un bleu qui commence sa première journée, impossible de s’y retrouver.

C’est alors qu’arrive la révélation, celle qui n’était pas attendu mais qui dans un moment de faiblesse dévoile ses ailes et vient se poser sur votre épaule doucement pour contempler le ciel. Tu penches la tête vers l’avant, tu viens de comprendre ce qu’il vient de se passer et n’ose pas regarder la jeune femme, comme si tu avais à nouveau dix-sept ans. Comme si elle était encore cette marraine qui avec autorité faisait de toi un meilleur étudiant un peu plus chaque jour. Tu relèves enfin cette même bouille sans la regarder, armée d’un mince sourire. « Oui, aimé aimé. » Tu fais la moue en cachette et soupir doucement comme si tu n’avais rien oublié de cette époque, comme si tu ne pouvais pas oublier. Puis tu chuchotes, sachant qu’elle t’entendra. « Tu n’imagines pas à quel point. » Une main sur ta cuisse pour te redresser en attrapant le briquet de ta poche, la prochaine sera pour toi. Comme si tu avais déjà décidé de rester un peu pour profiter de cet instant, oubliant presque la raison de ta visite chez elle. Tu aspires et laisse la flamme te consumer avant d’expirer longuement pour laisser la fumée s’échapper. Et tu recommences. « Il faut dire que tu étais si.. » Délicieuse. Tu détournes les yeux sur elle l’espace d’une seconde et la pointe presque d’un mouvement de tête avant de te perdre à nouveau dans le flou de l’horizon. « Tu étais populaire. » Tu hausses les épaules, n’ayant pas besoin d’en rajouter. Tu étais un jeune garçon très prometteur au poste de l’équipe de foot US, mais pas suffisamment pour t’attirer les foudres des jeunes femmes de ton âge. « D’ailleurs, ce soir-là. Je ne pensais pas que je pouvais te plaire, tu pouvais avoir n’importe qui. Même le capitaine de l’équipe, j’en suis persuadé. » Tu rigoles enfin, ce n’est pas totalement faux. Et sans cet épisode fâcheux, tu aurais sûrement eu l’occasion de t’en vanter même si personne n’aurait eu le temps de te croire. Improbable qu’ils diraient tous.

Et tu hésites à rentrer sur ce terrain, mais il faudra bien et de toute façon il reste très bien entamé. Il est sûrement temps de lui donner des explications, maintenant qu’elle vient de te remercier pour tes excuses, elle mérite de savoir. Tu avais écoute calmement et tu avais acquisse, c’est vrai qu’on pouvait s’attendre à mieux comme première fois, pas de doute là-dessus. « Attends, tu veux dire que tu étais vierge ? » Ton étonnement peut se percevoir alors que tu fais de ton mieux pour conserver ton calme. Le premier homme à poser tes mains sur cette femme et à lui apporter bien plus qu’un échange de baisers langoureux. Cette simple pensée fit augmenter ton égo considérablement sans même que tu ne puisses t’en rendre compte. Mais pas longtemps, il fallait que tu lui expliques pourquoi tout s’était mal terminé. « J’avais perdu ma mère, mon catalyseur. Ainsi que mon père. Personne n’était présent pour m’apprendre à gérer ma… faim. » Tu regardes la jeune femme un instant, comme pour juger de si tu peux continuer ou s’il faut s’arrêter maintenant. Mais tu ne laisseras pas une occasion de tout lui avouer, tu attends ce moment depuis trop longtemps.

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used to the darkness

--- Now would you break before you twist the knife? Yeah, would you take my hand and take a life? I'm too damn young to give up on the light, I'm used to the darkness, I'm used to the darkness. I'm just a man, I'm only flesh and bone, I can't bring it back on everything I've done, And now there's no-one else left to love. song ☾☾


« Un ami. » Peut pas s'empêcher d'le répéter, Nora, d'un ton qu'elle aimerait égal mais qui l'est rarement entre ses lippes. Trop tendance à lâcher les mots sans filtre, sûrement qu'sa manière de le dire trahit qu'non, l'information ne la laisse pas strictement indifférente. Déjà à essayer de tisser le lien unissant les deux flics dans son crâne, à se demander depuis combien de temps ils se considèrent tous deux comme des amis. Se souvient, Nora, de l'aigreur de Nox à l'égard du wendigo côtoyé avant lui. S'dit qu'il y a un soupçon trop d'enchaînement entre les quelques révélations qu'elle a pu lourder à Griffin et l'arrivée tonitruante d'Asta chez elle. Et elle tente de rester de marbre quand Asta confirme son identité, quand pourtant, ça s'échafaude en conclusions multiples sous ses tempes. Nox a fait le lien avec Asta. Et Asta est son ami. Déjà, cette seule phrase coince, quand la brune peine à s'imaginer qu'l'ancien shérif puisse avoir tissé des amitiés avec quiconque. Sans doute que ça remue l'image qu'elle peut avoir d'lui, d'se dire qu'il a au moins un pote dans sa vie, un bon pote, qui plus est, et qu'c'est l'shérif qui lui a succédé, en plus du reste. Bordel. Sait pas, sur le moment, si ça pourrait arranger ses affaires ou compliquer un peu plus encore le fil de son existence. Si d'jouer sur les deux tableaux au gré des petites manigances n'risque pas de foutre une merde monumentale, si les deux viennent à l'apprendre. Et visiblement, Asta a été mis au parfum d'ses sorties anticipées, par Nox, directement. S'il lui a balancé ça - et pourquoi l'faire ? - qu'ira-t-il raconter d'plus à son ami ? Nora sent la confiance d'Asta fragile et probablement qu'ça l'emmerde, une fois les pièces du puzzle plus ou moins assemblées dans son esprit. Grossièrement, en réalité, quand il lui manque pas mal de détails pour en avoir une vue d'ensemble, mais c'est dans l'urgence que ça s'aligne en évidences. Ressent un soupçon de contentement sadique en s'imaginant la tronche qu'a pu tirer Nox en découvrant qu'le wendigo en question était Asta, son ami. Peut qu'se réjouir d'son éventuelle déconvenue, parce qu'même en s'inventant le flic contrarié, ça n'sera toujours pas à la hauteur de ses propres humeurs. Tu pensais à quoi, Nox, putain ?

Se recentre sur l'instant présent, sur la présence d'Asta à quelques pas de sa position, la conversation qui s'poursuit alors qu'elle tente de canaliser l'agressivité qui monte par salve. N'aime pas ça, se sentir prise au piège, d'la sorte. « Bien sûr, que j'le sais. » Pour quelle raison il l'aide. Et elle le dévisage, Nora, en ajoutant avec fermeté : « Tu y trouves ton compte. Lui aussi. Chacun à votre manière, faut croire qu'vous êtes pas si différents, ouais. Vous faites passer votre intérêt personnel avant cette putain d'loi qu'vous êtes supposés défendre. » Pas d'reproche, quand le constat s'énonce comme elle le pense. Veut sceller l'sujet de ces sorties prématurées et d'sa manière de passer entre les mailles du filet. Pourrait pas sans Asta. Pourrait pas sans Nox. Mais n'ira pas leur dire merci, quand Nora est persuadée qu'aucun n's'est mis à agir dans son intérêt à elle. Y trouvent leur avantage. Asta et son secret bien gardé en échange. Nox qui peut s'la jouer grand sauveur. Pas idiote au point d'songer qu'ça serait pas exactement la même chose, avec une autre personne à sa place, tant qu'chacun s'en satisfait, d'une manière ou d'une autre. Et y'aura jamais d'hypocrisie à prétendre l'contraire, c'est c'qu'elle expose à Asta, bien d'accord sur ce sujet.

Et puis, ses sourcils se froncent, un peu, quand Asta révèle qu'tous deux connaissent leur nature depuis un moment déjà. S'dit, alors, qu'c'est pas ça qui l'emmerde, Blackwell, qu'Nox connaisse sa nature. A même l'air de passer au-dessus de ce détail, et elle n'peut qu'interroger à son tour : « Sur quel sujet tu penses que j'ai ouvert ma gueule, alors, s'il sait déjà pour toi, et qu'on sait tous les deux que j'ai pas donné ton nom ? » Dans ses veines, ça remue en pulsations lancinantes. « Il t'a dit quoi, pour qu'tu te retrouves à débouler dans cet état ? » Nox t'a dit quoi, Asta. Et sans doute que ses yeux clairs s'assombrissent, à faire diversion en allant attraper deux cigarettes, en filer une à Asta lorsqu'elle s'en allume une aussi. Comme si ç'allait détendre leurs nerfs, tous deux plantés là, près d'la fenêtre, près d'la nuit qui dévore tout au travers, à s'mettre à ressasser leur adolescence comme deux vieux. Peut s'en prendre qu'à elle, à avoir lancé un sujet jamais évoqué jusqu'alors, pour faire diversion d'autre chose. Et maintenant, y'a plus d'issue de secours. Peut qu'regarder Asta, curieuse, qui expose des sentiments passés à son égard. La seule raison pour laquelle elle parvient à détailler ses expressions, ses gestes, ses lèvres qui forment des mots qu'elle tente d'assimiler. Parce que c'est du passé. Y'a quelque chose qui lui fait songer, à Nora, qu'finalement, y'a bien quelqu'un qui l'a aimée sans qu'on imagine à quel point quand elle était ado. C'est une donnée un peu étrange à prendre en compte, qui la laisse un peu songeuse, à esquisser une moue à ses aveux. « Et ben putain, j'en avais aucune idée. » Sincère, à s'dire que de toute manière, ça n'aurait probablement rien changé, si ce n'est qu'elle aurait pu avoir envie d'lui faire du mal, d'en profiter. S'l'imagine comme ça, un avis très biaisé sur ce qu'elle était à l'époque, et sa manière de fonctionner, en transposant ce qu'elle est aujourd'hui à la Nora d'y'a plus de dix années. Se trompe, probablement. N'a en réalité aucune foutue idée d'la manière dont elle aurait pu l'prendre. « Mh, ouais, j'vois. » Peut plus ou moins transposer, Nora, à cette admiration qu'elle-même pouvait ressentir à l'égard d'Elijah, à cette époque-là. S'rappelle plus ou moins d'sa popularité, du moins, qu'tout le monde avait déjà entendu son nom au lycée, qu'tout le monde avait son avis sur son sujet. C'était sûrement ça, être populaire à l'Everdell, sans avoir besoin d'aller enfiler une tenue de cheerleader et d'se trémousser. « Le capitaine de l'équipe était un énorme con, jamais d'la vie. » L'dit avec une grimace, un dégoût sincère, à s'rappeler ses multiples engueulades avec celui-ci, à s'époumoner dans les couloirs et s'faire traîner chez le proviseur. C'était sa passion, à Nora, d'le voir coincé dans l'bureau à ses côtés, à entacher son p'tit dossier parfait et lui susurrer des tu peux dire adieu à ta bourse !

Peut pas s'empêcher d'sourire, à griller sa clope au gré des souvenirs, pour mieux incliner la tête dans la direction d'Asta, quand il s'met à parler de ce soir-là. « Puis, j'pouvais peut-être avoir n'importe qui, mais moi, personne pouvait m'avoir. » S'fout bien de le révéler, maintenant, réellement. Qu'personne pouvait l'avoir à l'époque, qu'aucun mec l'a eue, réellement. Qu'le seul dont elle s'est rapprochée à ce point-là, c'était lui, c'était Asta. « Tu sais qu'à la base, j'venais récupérer d'la weed qu'un pote avait caché sous un banc ? » Là aussi, y'a prescription, et elle a le regard brillant d'malice à cette seule réminiscence. « Et toi t'étais assis dessus quoi. » Plus ils évoquent le sujet, plus ça devient facile d'en parler. Plus elle a l'impression d'revenir à cette époque où tout sujet pouvait être lancé sans qu'l'un ni l'autre ne s'en formalise. Sans qu'devenir adulte ne vienne cloisonner leur relation d'propos brefs et efficaces. « Putain, Asta. » Fait mine d'réfréner une sévère nausée quand l'mot s'imprime dans sa tête et qu'elle vient lui asséner une claque contre l'épaule. « La Sainte-Vierge ouais, tu savais pas ? » S'esclaffe pour de bon, Nora, même si la réaction du flic lui donne envie d'casser un truc pour faire diversion. Tellement ça lui semble loin, tout ça. « D'jà, j'm'attendais pas à c'qu'on s'retrouve à l'faire là, à c'moment-là. Mais alors, encore moins à tout c'qui a suivi. J'ai cru qu't'allais vraiment m'buter pour de vrai. » Balance son mégot par la fenêtre, s'frotte les mains avant d'les poser sur ses cuisses, et d'reporter son regard sur lui, pendant qu'il semble entamer un mea culpa. Peut qu'être attentive, Nora, toujours encline à les entendre quand elle-même n'semble pas foutue d'en formuler habituellement. « Bah super. T'es en train d'me dire que c'qu'on était en train d'faire était pas à la hauteur d'l'envie qu't'avais d'me bouffer. J'vais m'vexer, sérieux. » N'a pas l'air vexée, en tout cas, trop à étaler son sourire et à arquer l'sourcil. Trop à essayer d'détendre l'atmosphère si elle veut pas s'noyer dans un océan d'malaise. Lui adresse un petit mouvement d'menton, pour l'encourager à poursuivre. « Et donc ? » Veut comprendre, veut analyser. Veut pouvoir justifier c'qui s'est passé cette nuit-là pour peut-être, enfin, s'en détacher.

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Tu connais Nora depuis si longtemps, plus de dix ans maintenant tu n’as jamais autant discuté avec elle qu’en cet instant. Il était courant de croiser la jeune femme dans les couloirs du lycée et de s’arrêter pour échanger quelques instants avec elle, mais pas de cette façon. Pas avec autant de sincérité, jamais avec cette lueur dans le regard. C’est ce que font les amis, vous n’êtes pas doués sûrement pour ce genre de chose dans une ville qui ne demande qu’à dévorer ses habitants les uns après les autres. Il se peut cependant que ce genre de moment partagé soit bien plus agréable que tu ne pourrais le penser à vivre, tous les deux devant l’infini du ciel qui s’étend et ne demande qu’à accompagner ces quelques minutes en votre compagnie. Elle parle de Nox et tu ne peux pas t’empêcher de conserver ce même sourire qui va si bien à tes traits alors qu’elle ne sait pas de quoi elle parle véritablement. L’incertitude est le meilleur côté de l’humanité, il lui permet de réaliser l’impossible et d’agir de façon impulsive parfois, mais toujours avec le cœur. Le monde ne t’échappe pas, il te donne l’occasion de traverser l’obscurité pour capter la parcelle de lumière que tu ne pouvais pas voir dans le passé. Cette guerre avec la brune qui ne s’arrête pas, ennemie d’un jour, amie de toujours. « Vous faites passer votre intérêt personnel avant cette putain d'loi qu'vous êtes supposés défendre. » Touché. Coulé. Elle n’y va pas avec le dos de la cuillère et c’est sûrement ce qui fait que ça fonctionne si bien d’une certaine façon, tu n’aimes pas qu’on tourne autour du pot avec toi. Aller directement dans le vif du sujet, pour discuter et régler le problème à sa source, c’est de loin la meilleure solution possible. Tu le sais. « Ce n’est pas faux. » Toi qui avide de justice ne laisse rien passer concernant les autres, c’est toujours plus difficile de se regarder dans le miroir et d’affronter son reflet quand un intérêt personnel se rajoute à l’équation. Tu ne peux pas dire le contraire, mais c’est pour survivre. Ce n’est pas une excuse, simplement la vérité.

« Sur quel sujet tu penses que j'ai ouvert ma gueule… » Tu portes une main à ton menton, conservant la cigarette dans l’autre en réfléchissant plus en détail à toutes ses questions. Ce n’est pas une bonne idée de dire ce que tu sais sur Nox et sur sa mauvaise habitude d’enchaîner les mensonges sans vraiment s’en rendre compte. Il arrive même à se mentir à lui-même, le pauvre. « Je pensais que tu avais tout balancé à Nox, alors si tu pouvais le faire, sûrement que tu pourrais me balancer à la terre entière. » Comme une évidence, comme si tu n’avais juste pas réfléchi trop vite pour arriver à une conclusion qui n’avait aucun sens. Aider son ami à contrôler sa colère et sa condition alors que tu ne sais même pas le faire pour toi, c’est quand même une belle blague. Pour toi c’est évident, il a simplement deviné avec le peu d’informations qu’il avait, un très bon enquêteur quand il veut. Mince rictus, c’est une bonne nouvelle s’il utilise ce talent pour autre chose que sur le plan personnel, c’est même un atout de taille à ne pas négliger. Jamais. « Il t'a dit quoi, pour qu'tu te retrouves à débouler dans cet état ? » Tu sais tout, mais tu lèves le menton un instant comme pour faire mine d’être dans une nouvelle réflexion. Cette fois, ce n’est pas le cas. Il ne veut rien d’autre que son bien, tu penses sincèrement que c’est ça. Qu’elle n’appartienne à personne d’autre, un peu possessif sur les bords. « Il m’a menacé. » Tu rigoles. C’est vrai, attendant presque une promesse de ta part comme quoi tu ne dois plus approcher la jeune femme, sinon quoi tu pourrais le regretter. T’en doute. Wendigo depuis plus longtemps, entrainé au combat par un ancien des forces spéciales depuis ton plus jeune âge. Des journées à prendre des raclés dans le jardin du manoir et à te relever toujours plus fort, jusqu’à en maitriser l’art et la manière. Il faudrait faire preuve d’ingéniosité pour arriver à te tuer, attendre que tu dormes, peut-être. Ce n’est pas pour se vanter, c’est simplement la vérité. « Comme quoi, je ne peux pas t’approcher. Il faut croire que je tiens très mal mes promesses. » Tu rigoles une nouvelle fois et lui plante un coup d’épaule avant de terminer ta clope suivant le geste de la jeune femme, t’en débarrassant par cette même fenêtre. Tu ne craches pas gratuitement sur ton ami, tu fais simplement preuve d’honnêteté tout en dissimulant la partie, la plus importante. Celle que tu ne peux pas dévoiler, sans quoi tu serais le pire pote de l’univers et tu serais incapable d’en arriver là.

« Et ben putain, j'en avais aucune idée. » Tu baisses la tête, une nouvelle fois. Elle ne pouvait pas savoir, personne ne pouvait s’en rendre compte. Même toi, tu n’avais pas la moindre idée de ce qu’il pouvait se passer et de la réalité de tes sentiments. Ce n’est qu’avec le temps, que tu as réussi à comprendre et à te rendre compte de la douceur des pensées que compose ton âme. Les moments avec Nora. « Si je m’étais confié à toi, il y’a dix ans. Tu m’aurais laissé une chance ? » Tu n’es plus l’adolescent timide qui ne sait pas aligner plusieurs mots et ne sait pas communiquer avec son entourage. Aujourd’hui, tu es devenu un homme fort qui connaît le comportement à adopter en société et qui n’a pas peur de dire tout haut, ce qu’il pense tout bas. L’esprit habité par la curiosité, comme si tu pouvais lui demander tout ce que tu n’as pas réussi à questionner dans le passé, une chance pour toi comme pour elle, de tourner une page essentielle de votre œuvre. Le livre de la vie. Tu avais levé la tête pour planter ton regard dans le siens au moment de le dire, comme si l’ados en toi avait encore ce besoin d’entendre que tu n’avais pas rêvé pendant cette soirée. Qu’elle était d’accord pour dire, que vous deux, vous étiez compatibles. « Quoi que t’en dise, toi et moi, à ce moment-là. Pendant cette soirée, nous étions connectés. » Et personne ne t’enlèvera ça. Elle parle du capitaine de l’équipe et tu hausses un sourcil, il faut croire qu’on n’est pas au courant de grand-chose même des années après. Tu pensais qu’il pouvait avoir toutes les femmes qu’il veut, apparemment ce n’était pas entièrement le cas. Comme quoi, on peut en apprendre tous les jours.

« Puis, j'pouvais peut-être avoir n'importe qui, mais moi, personne pouvait m'avoir. » Tu ne capture pas ses yeux, préférant observer ce qui se trouve devant toi, lâchant dans un simple chuchotement. « Si, moi. » Une image revient dans ton esprit, celle d’une étreinte consentie qui dans la chaleur de la nuit, n’avait pas laissé indifférente celle qui résiste à tout le monde. Souffle d’un plaisir partagé qui encore se fait entendre dans les murmures du silence qui s’installe alors que vous restez là à parler du passé. C’est alors qu’elle dévoile la véritable intention de sa visite pendant cette soirée, tu sais enfin pourquoi elle était en serviette dans le vestiaire des garçons. Tu pouffes et dégonfle tes poumons en une fois, les yeux plissés alors qu’un rire s’échappe. Les jeunes font preuves d’ingéniosité pour cacher la drogue, tu devrais en prendre de la graine si les astuces d’avant demeurent celles d’aujourd’hui. « Tu déconnes. On peut remercier ton pote, alors. » D’une certaine façon, même si ça aurait évité beaucoup d’embrouilles et surtout, tu ne serais pas obligé aujourd’hui de sortir la jeune femme de ses galères. « Putain, Asta. » Tu prends un coup de coude et ferme un œil, c’est qu’elle possède de la force la petite. Elle pourrait plus facilement se défendre, contre toi. Une pensée que tu veux faire sortir de ton esprit, à croire que le mal ne peut pas dormir, même dans un moment calme comme celui-ci.

Elle rentre encore plus dans le sujet et tu n’as pas le choix que d’affronter une nouvelle fois tout ça, dans la nuit qui s’annonce ton esprit forme de nouvelles images. Des souvenirs que tu voudrais pouvoir oublier, pour toujours. « Et moi alors, si je pensais que la grande Everdell me prendrait pour son cheval. » Une main sur ta tête comme pour toucher du bois, sourire toujours sincère sur le coin des lippes. Deux enfants sous le même ciel, dans une même destinée. « Moi aussi… Je voulais le faire. » Tu as honte, mais ne peut pas remonter le temps, le côté positif, c’est que depuis tu es incapable de dévorer qui que se soit de vivant, elle doit le savoir même si ça ne peut pas rattraper ta faute. Ça ne pourra jamais le faire, mais tu veux essayer quand même. « Tu avais fait comment d’ailleurs, pour ouvrir la porte ? » Tu étais certains d’avoir la clef dans la poche, la seule clef. Simple question. « … J'vais m'vexer, sérieux. » Un sourire sadique sur le visage tu remues des hanches de droite à gauche rapidement pour te moquer d’elle et lui annonce, avec beaucoup d’humilité. « C’est sûrement un problème dans le mouvement du bassin… » Une main dans la nuque pour t’étirer doucement avant de chercher à changer de position, pour lui faire presque face. Une proximité qui ne te fait plus peur, maintenant alors qu’elle en demande plus, c’est normal. Et tu es prêt à tout lui dire. « Ma mère était une créature, elle était la seule à savoir comment contrôler ma faim. Elle venait de mourir, la souffrance augmente nos émotions. Je n’avais donc jamais eu aussi faim et tu es un met de choix. Il était donc simple, avec l'excitation de nos… ébats, de perdre le contrôle. » Tu hausses les épaules en la regardant de haut en bas, sans te cacher. « Tu es un menu maxi best-of, pour nous. » Tu disais ça pour rire, sans mettre la jeune femme dans le mal, mais tu le penses.

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used to the darkness

--- Now would you break before you twist the knife? Yeah, would you take my hand and take a life? I'm too damn young to give up on the light, I'm used to the darkness, I'm used to the darkness. I'm just a man, I'm only flesh and bone, I can't bring it back on everything I've done, And now there's no-one else left to love. song ☾☾


Se braque très aisément, mais sûrement qu'avec les bons arguments, venant de la bonne personne, y'a moyen de la détendre. C'est l'phénomène étrange qui s'opère entre eux depuis quelques minutes, la colère vivace éveillée en écho à celle d'Asta, aux reproches infondés, quand le flic sait pourtant se remettre en question. Quelque chose qu'elle n'sait pas vraiment faire de son côté, faut l'avouer. Alors, lorsqu'il se rétracte et qu'par conséquent, il admet s'être emporté en partant au quart de tour, c'est quelque chose qu'elle peut comprendre, Nora. Cette manière de foncer sans chercher à comprendre s'il était dans l'vrai, trop enflammé aux perspectives effrayantes. S'dit même qu'c'est étrange, qu'à ce moment-là elle trouve en lui une réaction familière, qu'elle aurait probablement eu la même. Y'a qu'à voir sa manière d'aboyer instantanément, d'inventer des scénarios où Nox aurait tout balancé, tout, et comme sa première envie aurait été de débouler chez l'ancien shérif. Jamais, depuis leur rencontre, Nora ne s'est dit qu'Asta et elle pouvaient avoir quoique ce soit en commun, sur le plan de leur caractère. Pour autant, il lui semble aisé de communiquer, une fois les nerfs apaisés, et sans doute que tout ce qu'il fallait, c'était de crever un abcès engorgé depuis plus d'une décennie. « Ouais, j'vois, moi qui pensais que t'étais maître dans l'art de garder son sang-froid, j'suis déçue. » Le dit comme ça, dans toute l'ironie dont elle dispose, parce qu'elle est bien placée pour savoir qu'Asta a pu avoir le sang chaud, cette nuit-là. Mais qu'à côté de ça, il lui semblait être le plus raisonné d'entre eux, le plus réfléchi. Comme quoi, probablement que dix ans d'éloignement l'rendent aussi étranger que familier, là, tout de suite. Sentiment étrange de l'avoir connu, et ensuite plus, et de le reconnaître à nouveau lorsqu'il se calme. Qu'elle reconnaît sa voix, certaines de ses expressions, son odeur, des détails qui ne s'effacent pas au fil du temps, en autant de points d'ancrage.

« Menacé ? Menacé d'quoi ? » Fronce les sourcils, la brune en le regardant plus franchement, dans l'attente de précisions. Pas qu'ça lui semble totalement improbable que Nox menace qui qu'ce soit, n'empêche qu'à priori, Asta est son ami. Et il lui semble qu'y'a pas de menaces avec les amis, les bons amis. Et elle a l'visage qui se décompose, bien trop lisible quand la garde se baisse, comme à l'époque. Oublie d'faire mine de rien, Nora, quand elle s'retrouve face à Asta. Peut-être bien parce qu'il était là, justement, dans ses bras, quand c'est arrivé. Qu'y'a plus grand chose qu'ils pourraient s'cacher, en terme de réactions, après ça. « Tu t'fous de ma gueule ? » Lui paraît bizarre, à s'demander si ce serait pas une blague que Blackwell lui fait. « Comment ça, plus m'approcher ? Pour pas qu'tu me bouffes ? » Semble réaliser subitement qu'ouais, Nox devait être sérieux dans sa manière de lui dire que ça lui était réservé. Sauf qu'ça la froisse, la brune, à s'demander s'il a songé bien faire, en voulant éviter qu'Asta la morde, ou pire, ou si c'est son égo d'wendigo qui aurait parlé. « Bah super, ça t'fait rire en plus. » Lui recolle un coup d'épaule en retour, Nora, avant d'venir lui pincer la hanche de manière fourbe en se penchant vers lui, sourire aux lèvres, sourire de gamine : « Parce que t'as dû lui promettre en plus ? » L'pince de plus belle, à lever le menton dans l'attente d'une réponse, sourcils haussés. « Et après tu viens m'faire la morale parce que j'respecterais soi-disant pas mes promesses ? » Dans l'abus, partie sur sa lancée, quand y'a des instincts adolescents qui lui reviennent certainement, qu'ça fait longtemps qu'ils n'avaient pas partagé d'moment aussi tranquille. « Du coup, t'as pas trop peur qu'il apprenne que t'es venu ? S'tu veux j'peux plaider pour ta cause, lui dire qu'je suis trop appétissante pour qu'tu puisses résister. » Et elle ricane en reculant, satisfaite de sa connerie, bien trop encline à rebondir sur ce détail dont elle ne manquera pas d'se rappeler, le consignant mentalement pour l'jour où ça lui serait utile d'emmerder Griffin.

En perd de son panache, pourtant, quand Asta s'met à la questionner en retour et qu'elle s'agite un peu, toujours assise sur le rebord de la fenêtre, les jambes qui se balancent et les talons d'ses pieds nus qui martèlent le mur à un rythme irrégulier. « J'sais pas si ç'aurait été une chance pour toi. » Plutôt lucide à propos de ses relations quasi-inexistantes, elle s'humecte les lèvres avant de reposer son regard dans le sien, pour pas se démonter. « Honnêtement, j'en sais foutrement rien, Asta. » Le dit sincèrement, décontenancée par cette seule idée, à s'demander de quelle manière elle aurait réagi, du haut de ses dix-huit ans, en apprenant qu'finalement quelqu'un s'était entiché d'elle. Vraiment. « Ça fait plus d'dix ans, j'sais même plus comment j'étais à l'époque. » Et pourtant, elle se creuse les méninges, Nora. Se rappelle des rires bien plus insouciants, le lycée comme terrain conquis, la séduction encore teintée de naïveté, mais l'idée d'amour déjà faussée par Larry. « Merde, alors. On saura jamais si on aurait pu être reine et roi d'promo ensemble. » Détend l'atmosphère, le tout assorti d'un petit sourire moqueur, quand l'sujet de cette soirée n'a pas cessé de s'épuiser. Que quitte à l'creuser, autant l'faire bien, jusqu'au bout, et n'plus y revenir, jamais. S'user sur le fil de leur souvenir, le mettre en commun, croiser les avis et repartir sur des bases saines. « Y'avait sûrement quelque chose, ouais. » L'marmonne en venant croiser ses jambes, l'malaise grandissant parce qu'elle n'a aucune idée d'la manière de s'exprimer sur ce genre de sujet. S'remémore juste qu'ç'avait été spontané, qu'elle l'aurait pas embrassé d'manière calculée, qu'la suite se serait pas enchaînée sans envie, après avoir repoussé mec après mec durant ses années d'lycée. Sait pas s'expliquer pour quelle raison ç'avait été Asta, et elle s'dit qu'y'a peut-être rien à expliquer. Cherche pas à mettre des mots quand c'est pas une discussion aisée. Quand elle sent ses côtes se rétracter alors qu'il rétorque du tac au tac. « Ouais, ouais, sauf toi, c'est bon on a compris, merde. » Farfouille dans ses cheveux, à les détacher nerveusement, les ramener dans sa nuque comme s'il fallait qu'elle s'occupe les mains. Besoin d'balancer pour Raz et la weed, comme si ç'allait rassembler toutes les pièces d'un puzzle jusqu'alors laissé en suspens, et elle peut qu'rire en écho quand celui d'Asta détend l'atmosphère, pour eux deux, semblerait. « J'sais pas si faudrait l'remercier, hein. » Prunelles étincelantes, parce qu'y'a eu trop de choses dans ces vestiaires, qu'c'est un ensemble indissociable et que s'y retrouver tous les deux n'avait été qu'l'un des plus grand ascenseurs émotionnels de son existence.

« Ah ben clairement, un grand honneur pour toi. » L'dit d'un ton cérémonieux, comme si l'avoir choisi parmi foule d'autres montures potentielles devait être une consécration pour Asta. C'était pourtant pas l'cas, à ses yeux d'adolescente, à s'être simplement dit qu'ça devait être le moment de sauter l'pas. Et elle se raidit, de manière imperceptible, quand il admet qu'ouais, c'était ce qu'il voulait. « Et tu veux encore le faire ? » Obligée d'le demander, de pousser toujours plus sur les limites, le sourcil arqué, l'air instigateur. Tu veux toujours me buter, Asta ? Et les autres ? « Après, avec d'autres, c'était pareil ? » L'envie, le besoin de sortir les crocs, c'est ce qui se sous-entend. Essaye de comprendre, Nora, pourquoi c'est tombé sur elle, et pas sur quelqu'un d'autre. « La porte ? » Bonne question, sans doute, à laquelle elle ne peut réellement répondre, à lancer sur son ton le plus détaché : « Une épingle à cheveux, rien d'plus classique. Enfin, pas qu'j'utilise cette technique totalement illégale hein. » Double mensonge, mais qu'est-ce qu'en saurait Asta ? Puis, de toute manière, elle n'a aucune envie d'se justifier quand il commence à s'foutre de sa gueule. « Ouais, faut dire qu'j'ai pas eu un super professeur, tu vois. » Provocation qui vient harponner ses prunelles, à ne plus avoir été aussi décontractée depuis des semaines. Le regarde qui pivote quand Asta vient lui faire face, à tenter de détendre sa nuque dans la proximité, même si y'a des réminiscences qui daignent pas relâcher sa mémoire musculaire. « Mais comment t'as fait, après ? Après moi ? Comment t'as appris si ta mère était plus là ? » Pense à Larry, Nora, au laboratoire. Aux études menées sur Four, la comparse de toujours, wendigo affamée puis rassasiée, aux tentatives d'endiguer sa faim, aux cornes s'extirpant d'son crâne. Toutes les suggestions d'Larry à son égard. S'demande, si y'a d'autres manières de s'maîtriser, pour eux. Pour Asta. Pour Nox. Quel en est le prix. Si, finalement, Four n'a pas réellement besoin d'Larry, et d'ses mots dans sa tête. En frissonne, la télékinésiste, à cette seule pensée, contraire à toutes celles qu'elle a pu entretenir au sujet de Calloway depuis toute môme. Là qu'Asta la compare à un menu maxi best-of en la toisant, et qu'elle lève les yeux au ciel. « L'menu maxi best-of d'Hannibal Lecter, quoi. » Peut pas s'retenir de transposer le cannibale à Nox, avant de se reconcentrer sur le shérif. « Qu'est-ce-qui fait qu'je suis un "menu maxi best-of", » - là qu'elle mime les guillemets exagérément - « et pas, j'sais pas moi, un vieux bocal de cornichons. » Sur le ton de l'humour et pourtant, bien plus sérieuse qu'elle n'y semble dans ses questions, en ajoutant : « Qu'est-ce-qui fait qu'vous aurez envie d'bouffer plus facilement telle ou telle personne, et qu'd'autres seront pas des "mets de choix" comme tu dis ? » Pourquoi ça tombe sur ma gueule, c'est bien c'qu'elle demande.

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C’est vrai que d’habitude, tu es plus doué pour garder ton calme et rester serein dans certaines situations sauf quand il est question de ton plus lourd secret. Se faire découvrir, c’est abandonner cette vie et tout ce qui va avec, la joie comme la tristesse. Ce n’est même pas la peine d’y penser. Elle t’attaque sur ton manque de sang-froid et tu ne trouves rien à répondre, pour le coup elle a complétement raison et ce n’est pas le moment de commencer à se chercher des excuses. Il faut accepter de pouvoir faire des erreurs comme tout le monde et utiliser tout ça pour devenir meilleur, ne jamais recommencer. C’est le plus important. La tension qui retombe à chaque minute qui passe, comme si vous étiez revenus des années en arrière pour revivre une soirée comme saviez si bien le faire. Nora qui d’habitude sur son lit passait son temps à t’expliquer le fonctionnement de l’école jusqu’à ce que tu sois prêt à être lâché dans la fosse sans son aide. Tu avais sûrement compris depuis longtemps ce qu’il fallait savoir, revenant à la charge comme pour trouver un moyen de passer du temps avec elle. En tailleur à l’écouter parler encore et encore, une habitude que tu n’avais pas envie de perdre. Jamais. « Menacé ? Menacé d'quoi ? » Tu divagues presque et ton esprit matérialise Nox clairement, comme pour essayer de trouver le meilleur moyen de répondre à cette question et à tout ce qui arrive par la suite. Tu hausses les épaules rapidement sans la regarder. « Oui. » Et alors tu lèves les mains dans sa direction pour qu’elle ralentisse le compteur d’interrogations, tu ne pourras pas répondre à tout en même-temps. Non, tu ne te moques pas d’elle. Bien au contraire. « Il doit être jaloux, parce qu’il comprend sûrement que tu ne peux pas résister à ça. » Tu passes tes mains sur ton torse et donne quelques coups sur ta poitrine comme pourrait le faire un mâle qui cherche à impressionner la femelle gorille. Tu as vu ça dans Tarzan, quand tu étais plus jeune. Tu rigoles et pose tes mains sur tes cuisses pour reprendre un minimum de sérieux, ton quotidien animé par un humour dissimulant une souffrance ancrée au plus profond de ton âme. Elle se moque et enchaîne. « Parce que t'as dû lui promettre en plus ? » Tu secoues la tête de droite à gauche et prend plus appuie sur le dossier sans perdre la jeune femme du regard. « Tu crois vraiment que j’ai le temps de promettre ce genre de chose. Je ne suis pas du genre à céder aux caprices. » Car oui, pendant l’après-midi tu n’avais pas eu l’impression de partager un verre avec un adulte, mais bien un enfant qui ne voulait pas qu’on touche à sa sucette. Tu es de ceux qui veulent absolument franchir la ligne et le genre d’homme qui aime plus que tout faire le contraire de ce qu’on lui demande. Ne touche pas à ça, tu peux être certains que l’instant d’après tu auras les deux mains dessus. Il te demande, de ne pas toucher Nora. Et ça, tu acceptes de ne pas le faire. Une fois, pas deux.

« Et après tu viens m'faire la morale parce que j'respecterais soi-disant pas mes promesses ? » Tu arques un sourcil et pointe un doigt accusateur dans sa direction avec une touche d’humour, la commissure de tes lèvres légèrement remontées.  « Je n’ai fait aucune promesse. » C’est la vérité, la seule promesse en ce monde et celle de retrouver l’assassin de ta famille. L’unique promesse que tu n’as pas le choix de tenir, pour le bien de ceux que tu aimes comme pour ton propre bien. Elle se penche, te taquine et prend le temps pour t’embêter comme elle aimait le faire au lycée, souvenirs qui reviennent à la charge. Tu laisses faire une première fois et alors qu’elle revient à la charge tu attrapes son avant-bras pour qu’elle ne puisse plus s’en prendre à toi. Sourire aux lippes. « Tu n’as pas bientôt fini ? » Tu ne lâches pas la prise, tu sais très bien qu’elle en profitera pour recommencer de plus belle son petit manège. Il faut toujours être sur ses gardes avec Nora Everdell. « Petite peste. » Tu avais l’habitude de lui dire ça, quand elle faisait quelque chose qui n’était pas dans tes valeurs, dans ta façon de procéder. Quand elle avait cette habitude de te chercher physiquement ou par les mots, ce n’était jamais méchant et tu avais pris ce réflexe de la nommer ainsi. Elle n’aimait pas ça, mais sûrement qu’elle s’est habituée à ça rapidement. Pendant un moment, tu avais même eu l’impression d’être le seul à pouvoir l’appeler comme ça. Lui donnant une symbolique que tu as aimé protéger, prendre soin d’une chose dont vous étiez les seuls à pouvoir partager.

Tu lâches son bras et montre tes dents d’un large sourire en penchant légèrement la tête pour fixer la jeune femme alors qu’elle te dit pouvoir plaider en ta faveur. Comme si tu avais besoin d’une protection ou d’un avocat, ce qui n’est pas nécessaire dans une situation comme dans l’autre. « Non, c’est bon. Il va s’en remettre, même s’il risque de se faire des films quand il apprendra que j’étais là. » Tu roules des yeux, déjà fatigué de devoir te justifier si cette information arrive jusqu’à ses oreilles, à croire que rien ne peut rester éternellement secret dans une ville comme Exeter. « Évite de boiter devant lui, il voudra ma mort. » Tu prends une inspiration et tremble presque, tant l’instant est agréable. Tu oublies presque que tu es de la police et que la personne devant toi pose beaucoup de soucis quand l’occasion se présente. « Honnêtement, j'en sais foutrement rien, Asta. » C’est compliqué de savoir, ça remonte à tellement d’années. C’est déjà bien qu’elle se souvienne de tout ça, une chance que même adultes vous soyez là, l’un en face de l’autre. Le sourire comme arme, les chamailleries dans le geste, les souvenirs plein la tête. Arrive la conversation concernant le bal, tu poses une main sur ton menton comme pour imaginer la scène avant de sourire. « Je serai dans mon costume, petit nœud papillon. Belle voiture. Je t’aurais sûrement complimenté sur ta robe. Tu m’aurais accordé une danse. » Tu poses les paumes sur ta nuque et prend le temps de t’étirer en perdant le regard dans la nuit, comme pour inventer une vie parallèle. Une dimension qui ne ressemble pas à celle qui se termine par l’attaque d’un Wendigo sur son amie la plus précieuse. « Et à la fin, une fois devant ta porte. Tu m’aurais sûrement embrassé. » Un doigt sur tes lèvres, un clin d’œil et un nouveau rire. Tu n’as honte de rien, un grand rêveur depuis toujours qui ne veut pas se cacher. Voulant créer le monde meilleur qu’il ne l’est, le monde parfait qui pourrait donner une chance à l’humanité de faire la paix.

« Y'avait sûrement quelque chose, ouais. » Tu ouvres un peu plus les yeux, un peu surpris par ce genre de réponse que tu n’attendais pas, surtout venant d’elle. Ton cœur en pleine surprise se serre, il n’appartient plus à cette femme et pourtant se souvient lui aussi. Aime se rappeler de la façon dont il s’est épris de Nora dans le passé sans lui dire ouvertement, en secret. Tu baisses les yeux et commence à jouer avec tes mains, ne sachant plus quoi faire alors qu’elle s’amuse avec ses cheveux. Ce n’est pas le genre de conversation que tu pouvais envisager avant de mettre les pieds chez elle, mais sûrement qu’elle était essentielle pour repartir sur de bonnes bases. L’ambiance est bonne, la nostalgie s’invite et la nuit continue son chemin pendant que vous parlez du passé. « Et tu veux encore le faire ? » Tu prends le temps qu’il faut, pour ne pas perdre le calme et la respiration douce qui vient de s’installer. Ce n’est pas une question simple et même si tu sais ce qu’il faut dire, ce n’est pas entièrement vrai. Tu ne pourras jamais lui faire de mal, pas après tout ça, mais elle veut une véritable réponse. Tu passes une main sur tes cheveux et cache presque ton visage, honteux. « Oui… » Tu auras toujours envie de la manger, tu sais comment contrôler cette faim, mais la vérité c’est que tu sentiras éternellement ce besoin de planter tes crocs dans sa peau. Ça ne risque pas de partir, malheureusement.

« Non, ce n’était pas la même chose. On peut dire que cette expérience m’a calmé, me donnant une force de résister à mon désir. C’est comme avoir faim, la meilleure nourriture possible juste devant toi et ne pas pouvoir y toucher. » C’est encore pire que ça, mais un bon début pour qu’elle puisse comprendre combien c’est difficile de ne rien faire. « En mille fois pire. Je n’ai plus dérapé depuis. » Au moins. Mais le sujet change rapidement et ton don se manifeste alors qu’elle parle d’une épingle, il semblerait que pour la première fois de la soirée, Nora se permette de te mentir. Dans l’instant, ce n’est pas important et même si sur ton visage, il est simple de voir que tu n’es pas d’accord, elle ne soit pas se douter que tu sais. C’est du passé, de toute façon et tu n’as même pas envie de savoir après réflexion. Tu pousses la jeune femme doucement alors qu’elle annonce le manque d’expérience de son « professeur ». Tu chuchotes plus pour ton égo que pour la jeune femme, il ne faut pas toucher à ce genre de chose surtout avec un mec. « Tu serais surprise de voir combien on peut évoluer en dix ans. Petite peste. » Tu tousses presque pour faire taire cette dernière phrase qui relève plus du subconscient qu’autre chose. Tu rigoles. Hannibal Lecter. Ce n’est pas la même chose, mais la comparaison te fait sourire, même s’il se trouve du côté des ennemis. Ne pas oublier que tu es policier. Elle pose l’ultime question, tu as besoin de temps pour répondre, c’est loin d’être simple. « C’est comme se demander pourquoi tu préfères des fraises à du pamplemousse. Tu ne sais pas, pourtant tu as des préférences. C’est la même chose, je suppose. » Tu ne sais vraiment pas comment donner une meilleure explication. Tu prends appuie sur tes jambes et baisse la tête pour observer la jeune femme. « Je ne devrais pas rester. » Tu poses une main sur ta nuque en souriant. Vous êtes amis, mais tu pourras jamais le dire. Pas maintenant.

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used to the darkness

--- Now would you break before you twist the knife? Yeah, would you take my hand and take a life? I'm too damn young to give up on the light, I'm used to the darkness, I'm used to the darkness. I'm just a man, I'm only flesh and bone, I can't bring it back on everything I've done, And now there's no-one else left to love. song ☾☾


Se révèle plus attentive, en le voyant enclin à répondre aux questions qui s'enchaînent. Elle n'a pas revu Nox depuis quoi, un mois et demi ? Saurait même plus dire, quand le temps se veut insaisissable. N'était plus sûre de rien, dans les jours qui ont suivi leur dernière rencontre, celle qui s'est éternisée du jour à la nuit, puis à nouveau au jour. Terrassée par la fièvre, plaie infectée à l'impact du projectile, il lui avait semblé qu'elle évoluait dans une réalité alternative, inconsistante. Alors, ce que lui dit Asta à propos de Nox, c'est la première chose qui la ramène à cet après-midi là. La première fois, réellement, qu'elle entend son nom, qu'elle se retrouve contrainte de penser à lui et d'en parler à son tour. Heureusement, sans doute, que le shérif fait preuve d'humour, allège la gravité d'un sujet dont elle ne veut pas, pour l'heure, entendre parler. Se foutrait bien des menaces qu'entretiennent d'ordinaire entre eux les deux prétendus amis, leur problème, pas l'sien, et ça l'emmerde que son nom s'y retrouve mêlé. Que Nox puisse parler d'elle à Asta, et que la réciproque soit peut-être vraie. Voudrait, pour quelques temps, qu'ils se mettent à oublier son existence, la laisser vivre, au lieu de revenir sur son cas d'une manière ou d'une autre. Se dit, Nora, qu'elle a suffisamment d'emmerdes comme ça, les pensées allant et venant vers l'appel de Grace, ce matin, jusqu'au groupe de parlotte pour lequel elle finira par être en retard. Au frère qu'elle n'arrive pas à voir, auquel elle a pourtant besoin de parler, ces temps-ci plus que d'ordinaire - si seulement ils arrivaient à communiquer quand elle arrive à le croiser. Alors, elle esquisse un sourire narquois, à contempler Asta qui se pavane, désigne son corps comme si elle pouvait avoir envie d'y revenir. Plus le cas depuis longtemps, certaine que la réciproque est vraie, d'ailleurs, ou elle se montrerait bien moins sympa à son égard. C'est bien parce qu'ils peuvent désormais en rire, que le désir né de cette nuit s'est éteint à l'attaque amorcée qu'elle le tolère chez elle, qu'ils bavardent avec tant d'aisance, sans que le malaise ne revienne réellement s'infiltrer. Doit pourtant dire que ça lui occasionne quelques sentiments désagréables, au terme de caprice, quand un Nox infantilisé n'est pas un Nox sur lequel elle pourrait compter. Ne le perçoit pas faible à ce point, l'ancien shérif, et elle s'dit que ça doit faire partie de ces discours durant lesquels les mots ne sont pas vraiment pesés, de la part de Blackwell à l'égo piqué. Ou bien, un mois et demi aurait suffi à rendre le flic encore plus timbré, mais elle n'a aucune envie d'y penser de cette manière-là - celle qui, de toute évidence, ne lui convient pas. « Je ne dois rien à Nox. » Elle l'articule, tant en réponse à son éventuelle jalousie qu'à cette promesse qu'Asta n'a pas faite. Trois ans, ça suffira pour oublier. « C'est ton ami, pas l'mien. » Y entendra ce qu'il voudra, Asta, quand les pensées de la brune se rassemblent, à se demander de quelle manière elle réagirait si l'un de ses proches amis proférait une requête comme celle-là. Ne tarde pas à balayer la question, pour se concentrer sur autre chose.

D'humeur taquine, pour ne pas dire chiante, le sourcil s'arque lorsqu'Asta se décide à réagir, à entraver son geste et la traiter de peste, ce qui ne manque pas de la faire ricaner. « J'sais pas trop, mon lapin. » Injure en mousse pour injure en mousse, rien d'mieux que d'en revenir à l'infantilisation de base, dont elle ne manquait pas d'user à l'époque du lycée en répartie constante à son égard. A lui pincer la joue au détour d'un couloir, se faire traiter de peste en retour, et le scander haut et fort, qu'il fallait se détendre, mon lapin ! Prend un malin plaisir à repartir dans des travers innocents, plus libérateurs que ceux, cruels, auxquels elle s'adonne la plupart du temps. « Bah, il est pas obligé d'le savoir. » Le souffle en terminant sa cigarette, dans une volute de fumée, nuque appuyée contre la vitre, songeuse. « T'peux pas être responsable de c'que les gens s'font comme films, sinon, t'as pas fini, crois-moi. » S'fout bien de ce qu'on peut fabuler à son propos, en tout cas, Nora. Habituée des racontars, c'était déjà le cas durant l'adolescence et c'est bien là qu'elle a compris l'importance de s'en détacher. Sait que, de toute manière, personne ne la connaîtra vraiment jamais, hormis les êtres présents au laboratoire. Trop d'éléments manquants au reste de son entourage pour comprendre ses réactions démesurées, ses sautes d'humeur, sa manière de chercher l'ascendant constamment. S'étranglerait presque avec la fumée, à rétorquer du tac au tac : « Toi, surtout, évite de boiter devant lui. » L'air narquois, à s'dire que Griffin est suffisamment familier avec la violence de leurs échanges pour s'inquiéter devant un Asta abimé, revenu comme une fleur au poste. Pour sûr qu'il s'en poserait, des questions, qu'elle se dit, et ça ne manque pas de la faire sourire.

Puis, Asta lui fait le récit d'un bal de promo hypothétique et elle ne peut s'empêcher de mimer une nausée, à agiter la main pour qu'il s'arrête, en faire des tonnes comme si le propos romantique allait la tuer. « Non, non, j'retire c'que j'ai dit, putain, arrête, ma tolérance à la niaiserie est dépassée j'vais plus répondre de rien, » Et qu'elle soulève une paupière pour le ramener dans son champ de vision, à continuer à jouer le jeu, en grande gamine qu'elle est. « T'sais quoi, tu nous auras au moins évité ça, » Peuvent se permettre d'en rire, peut-être, quand y'a de toute façon rien de mieux à faire. Vont pas chialer sur cet épisode, pendant mille ans, c'est c'que se dit Nora, en tout cas. Autant accepter qu'le chapitre est clos, qu'même si cette nuit ne les quittera jamais, leur ressenti exprimé permet d'en éclairer les zones d'ombre, d'aller de l'avant en évitant désormais de contempler cette catastrophe. Ce qui compte, désormais, c'est l'heure actuelle. Savoir si, oui ou merde, Asta pourrait recommencer. Si l'homme qui se tient devant elle, aux échos de leur adolescence, pourrait être un danger à nouveau. Incapable de baisser sa garde entièrement, la brune, jamais, sa réponse qui acquiesce a le mérité d'être honnête, et elle l'accepte probablement mieux que s'il s'était permis de mentir à ce sujet.  « Mais alors, tu manges quoi ? » S'il ne dérape plus, plus jamais ? Lui semble que Nox lui a parlé de ces randonneurs qui disparaissent sur son passage. De ces vivants qui périssent pour satisfaire son appétit. Songe se remémorer, pourtant, que la barbaque servie à Dinah, au laboratoire, était déjà froide. Mais elle ne sait si la wendigo pouvait s'en contenter, parce qu'on le lui aurait suggéré, ou s'il en est de même pour tous ses semblables.

Passer des sujets lourds aux sujets légers, dans un enchaînement désormais bien rodé. Le ton du flic est mystérieux, et elle ne peut s'empêcher de reprendre sur le même timbre : « Ah ben, j'espère pour toi, ouais. » Que les choses évoluent en dix ans. La langue claque contre le palais, comme si elle était satisfaite de sa répartie, comme pour marquer le coup. Sauf que dans le fond, elle s'en fout, tant que ça lui permet d'alimenter la joute verbale. N'ira pas vérifier que Blackwell s'est amélioré en dix ans, clairement, surtout pas quand ça parle fruits et légumes et qu'elle se redresse. « Ouais j'vois l'idée, sympa. » S'dit qu'elle aurait mieux aimé, effectivement, n'être qu'un bocal à cornichons pour les wendigos du coin, surtout quand ceux-ci se trouvent à la tête du département de police, mais bon. Jette un coup d'oeil à l'horloge, avant de se relever de son perchoir, se plantant face à lui. « J'suis attendue, j'vais être à la bourre, tu m'déposes ? » Lui assène un petit coup de poing dans l'épaule, avec un sourire en coin. « Ta faute si j'suis en retard, c'est la moindre des choses, Blackwell. » Et elle le contourne, pour aller achever de récupérer ses affaires, ainsi que la fiche de présence déjà recouverte de dates et de signature. Sait pas exactement pour combien de temps elle en a, avec ces conneries, quand ça fait plus d'un an qu'ça dure. S'dit que c'est plutôt classe d'arriver devant le bâtiment, escortée par le shérif, et qu'elle pourra raconter une grosse connerie à Barbie sur le sujet, s'il la voit descendre de la voiture. Sûrement, ouais, qu'ça pourra les occuper en bavardages pendant une partie de la soirée.

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Elle n’a pas tort, Nora, quand elle dit qu’il est question de ton ami. Ton meilleur ami sûrement et pourtant il est toujours aussi compliqué de parler d’histoires personnelles devant lui sans le perdre dans l’immédiat. Il n’est pas du genre à aimer donner des conseils et même s’il n’osera pas le dire directement par respect pour toi, tu sais combien tu arrives l’ennuyer avec tes remarques sur ta famille. Comme s’il n’avait pas besoin de ça pour comprendre que tu possèdes la fratrie la plus étrange de cette ville, si ce n’est de ce pays. Depuis quand tu étales ton existence de toute façon et même s’il s’agit d’un ami proche, tu n’as jamais été aussi bavard que dans l’établissement de cette après-midi. Lui parle d’iris comme tu arrives à le faire, c’est une première même si sans grande surprise il n’a même pas réagi. C’est du Nox tout craché. « J'sais pas trop, mon lapin. » Tu secoues la tête, il ne faut surtout pas qu’un collègue puisse voir ce genre de scène, surtout quand on sait quel genre de réputation Nora peut avoir au poste de police. Indomptable pour beaucoup, impossible à classer pour d’autres. Il faut croire que Nora aime autant terminer en prison qu’un gosse de six ans aime se rendre dans un centre de jeux pour passer quelques jours avec ses camarades de classe. Tu as signé des papiers que tu ne devrais jamais toucher et détourner les yeux à plusieurs reprises pour lui permettre de prendre la poudre d’escampette. Il se trouve que penser au passé est aussi douloureux qu’empreint de nostalgie alors que la sonnerie du lycée raisonne dans ton esprit encore en même temps que l’odeur de craie qui parfume les couloirs de l’école. Tu avais pour habitude de prendre un cahier dans ton cassier pour le cours suivant sans voir la furie arriver dans ton dos et te faire toutes les misères du monde, toujours avec le sourire sur le coin des lèvres. Petite peste. Le sujet change encore et encore et bientôt il devient impossible de comprendre la conversation si vous n’étiez pas présent pour le voir, heureusement que vous y étiez. C’est vrai qu’il n’est pas obligé de savoir, c’est même une évidence alors que tu aimes que tout soit fait dans les règles et dans le calme absolu. L’ordre est important et tu ne pourras jamais assez le répéter autant pour toi que pour les autres, rien ne peut se passer convenablement si personne n’est là pour fixer des lois. C’est le rôle de la police, ton rôle.

« Tu as raison. » Elle a souvent raison et ça t’agace. Tu veux toujours bien faire et ne blesser personne, mais ça n’a pour résultat que de monter tout le monde contre toi. Nox est sûrement en colère contre toi, il ne sait même pas combien il est important pour toi à une époque de ta vie ou le monde ne tourne plus rond. Tout ce qu’il te faut, c’est un ami. Et tu l’as trouvé. Tu voudrais pouvoir lui poser la question, mais personne ne possède vraiment la réponse, savoir pourquoi Exeter va si mal en ce moment. C’est la faute de qui ? La tienne ? Non. « Toi, surtout, évite de boiter devant lui. » Tu ouvres les yeux un peu plus et observe la jeune femme un moment en essayant de comprendre avant de rire, c’est une attaque personnelle et c’est plutôt bien balancé. Bravo. « Il ne fait pas le poids. » Tu le dis un peu pour venir combler ton égo, mais tu le penses réellement, dans un combat à main nu, tu ne peux pas perdre. Nero ancien membre des forces spéciales qui n’a pas chômé en plusieurs années à essayer de t’apprendre à te battre. Des journées entières dans la boue à prendre des coups, à éviter certaines attaques et à bouffer le sol à plusieurs reprises. Une éducation pour devenir le meilleur qui soit, ajouté à la puissante brute d’un Wendigo, il ne peut rien t’arriver. Cette assurance qui fait de toi un homme sans craintes, si ce n’est les poissons.

« T'sais quoi, tu nous auras au moins évité ça, » Une douleur vive dans un coin de la poitrine, non pas que tu sois du genre à encore ressentir quoi que se soit de ce genre pour la brune. Simplement, que l’amour est bien trop important à tes yeux pour qu’on puisse rire vraiment de ce genre de choses. Ce que tu avais éprouvé pour elle pendant vos années lycée restera à jamais dans tes entrailles et tu n’aimes pas qu’elle s’amuse avec ça. Tu voulais un bal de promo, tu voulais une première danse et une dernière. Peut-être pas terminer tes journées avec Nora, mais au moins avoir une première histoire normale qui laisse des souvenirs magnifiques plein les yeux. Ce n’est pas le cas, pas dans ce cas-là. Nora, la première femme que tu as embrassée vraiment, la première avec qui tu as eu la chance de faire l’amour si on peut dire ça comme ça. Tu voudrais que se soit agréable à mettre dans ton esprit, mais pour elle comme pour toi cette nuit était un vrai enfer. Et tu pourrais en souffrir pendant longtemps encore. Tu rigoles quand même, ça fait longtemps et pourtant une créature peut ressentir le droit à l’émotionnel. Tu ne réponds pas et tu laisses la conversation se continuer en priant pour ne plus jamais parler de tout ça, c’était sûrement la dernière fois avec Nora de toute façon que tu pourrais évoquer ce genre de sujet.

« Mais alors, tu manges quoi ? » Tu tousses pendant plusieurs secondes à l’idée qu’elle puisse te poser la question, ne sachant même pas si tu pouvais le dire à quelqu’un qui connait ta condition. On pourrait te regarder comme… Un monstre ? Nora sait qu’un Wendigo doit se nourri de viande humaine, elle n’est pas bête et d’après toi commence à en connaitre un rayon sur le sujet, surtout si elle passe son temps avec Nox. Il ne sait pas garder sa langue, elle doit savoir, c’est évident. Tu soupires et regarde le sol avant de relever la tête en direction de la jeune femme, de toute façon elle n’irait pas l’expliquer à un autre, on pourrait la prendre pour une folle. « Je vais me servir dans la morgue du commissariat. Ils sont déjà morts, je ne fais de mal à personne. » Tu hausses les épaules, le côté administratif de la chose ne doit pas l’intéresser, maintenant elle sait. Tu es véritablement une bonne personne. « On peut dire, que notre petite expérience m’a calmé. » Tu roules des yeux sans regarder la jeune femme, tu ne pourrais pas remettre le couvert. Jamais.

Alors que tu reviens sur tes jambes pour prendre presque la fuite, elle te demande de la déposer, ce n’est pas étonnant. De ce que tu sais de Nora, c’est même normal. Elle attrape ses affaires et tu hausses les épaules, beaucoup trop bien éduquer pour partir sans demander ton reste. Alors qu’elle ferme la porte en direction de l’Aston Martin toujours sur le parking, tu hésites à lui dire, mais il est évident que tu n’étais pas venu que pour lui cracher dessus et discuter avec elle. Tu arrives à la voiture et pose les coudes sur le toit en observant la jeune femme, n’ouvre pas tout de suite les portières. « Nora. Ce n’est pas simple à dire, parce qu’il est évident que nous sommes amis. Pourtant, quelque chose m’empêche de complétement oublier, j’avais besoin de cette discussion, mais pour passer à autre chose il manque une dernière chose, que je dois faire. » Tu appuies sur le bouton et rentre à l’intérieur en posant les mains sur le volant sans la regarder, essayant de trouver les mots parfaits pour ne pas que la soirée se termine de la pire des façons, ce n’est pas ton objectif. « Donne moi l’adresse, que je te dépose. Et ensuite, je veux qu’on arrête de se parler. Je ne veux plus te voir. » Tu plantes tes yeux dans les siens, maintenant que tu as terminé ce qui devait être fait au lycée, tu peux passer à autre chose. Ce n’est pas avec le souvenir de ton enfance dans le coin que tu pourras te concentrer pleinement sur ta nouvelle vie avec Iris. Pour le moment, du moins. Et Dieu combien l’amitié est importante pour toi.

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--- Now would you break before you twist the knife? Yeah, would you take my hand and take a life? I'm too damn young to give up on the light, I'm used to the darkness, I'm used to the darkness. I'm just a man, I'm only flesh and bone, I can't bring it back on everything I've done, And now there's no-one else left to love. song ☾☾


Toujours à grapiller des informations, celles qui pourraient être utiles, un jour, peut-être. A appris à protéger ses arrières en comprenant bien que personne ne le ferait pour elle. Il y a bien eu l'illusion d'appartenir à un groupe, de n'être forts à cinq, comme le suggérait Larry, à l'époque où la salle blanche faisait partie du quotidien, et qu'elle était incapable de se dissocier des quatre autres. Peut-être bien que c'était à la vie, à la mort, mais que le départ de l'un d'entre eux mettait à mal l'équilibre déjà fragile ayant persisté au laboratoire. N'avait jamais pu compter sur le cocon familial, comme d'autres, quand elle méprisait son père plus que quiconque, qu'son frère s'était barré sans se retourner, qu'sa mère était morte, mais qu'même de son vivant, elle n'avait pas été en mesure de vraiment la protéger. Et Nora sait à quel point les secrets peuvent être monnayés en chantage salop, comme il est d'ces intimes dont personne ne souhaiterait se délester. Bien placée pour le savoir, la hackeuse, déjà. L'humaine, aussi, aux instincts paranoïaques, avec ce besoin né à même ses failles, de ralentir sa chute en s'équilibrant sur la carcasse d'autrui, s'échelonner jusqu'à la surface, le temps qu'ça peut encore durer. Tout n'est qu'une affaire d'années avant qu'l'hécatombe de son existence ne vienne la rattraper. Destinée à de grandes choses, sans doute pour cela qu'on l'a si bien entraînée, quand le don n'est pas visible comme celui d'Asta, mais néanmoins bien lié à ses émois. A appris à le contrôler, depuis toute môme, en cela ne peut-elle entièrement s'ébrouer contre l'influence de Calloway. Plus aisé à dissimuler, télékinésie réprimée même lorsque les émotions s'agitent, à s'épargner toute démonstration publique, toute dilapidation qui pourrait s'ensuivre. Comme lorsque Grace a posé ce regard sur elle, qu'elle s'en est décomposée, Nora, et qu'c'était jamais arrivé avant ce jour-là. Enregistre donc, machinalement, qu'c'est la morgue qu'Asta pille. De ces corps qui ne seront plus retrouvés, sur lesquels aucune carcasse ne viendra s'éplorer. Manquent-ils à quelqu'un ? Probablement. N'sait de quelle manière elle aurait réagi, si elle n'avait pu affronter le teint cireux de sa mère, une fois balancée dans son cercueil. Comme elle n'aurait gardé d'elle que le souvenir de cette carcasse convulsant sur le plancher, à se demander, du haut de ses onze ans, si elle allait rester comme ça pour toujours. Incapable de lui répondre, mais les muscles agités de spasmes, témoignant de l'énergie vibrant toujours le long de ses os. Ne sait quoi en penser, réellement, à se dire que c'est sûrement moins grave que de tuer tout court, d'aller faucher du monde en plein vol pour grapiller un peu de temps supplémentaire dans sa propre existence.

La veste sur le dos, clés en main, la porte est verrouillée et les sept étages dévalées comme s'il fallait s'échauffer. Un peu le cas, à déjà fourmiller de retrouver Barbie, bien le seul qu'elle ait envie de côtoyer dans ce groupe, ou presque. S'imagine déjà le défouloir idéal qui les alignera l'un contre l'autre, partenaire tout trouvé depuis un moment qu'elle est contrainte d'honorer les séances, à se cogner dessus en faisant voeu de tempérance. Conneries. Coup d'oeil jeté à sa montre, en rattrapant du coude la lourde porte de l'entrée, pour s'infiltrer dans le froid de décembre en direction du parking, de l'autre côté de la route. Obnubilée par ce que ça l'emmerde quand même, ce groupe de parole, elle marque une pause de l'autre côté de la voiture, en notant qu'Asta n'entre pas. Le sourcil arqué, le menton qui esquisse un mouvement l'air de dire, accouche, voilà que Blackwell se lance sur le jeu des énigmes sur le chemin duquel plusieurs éléments lui donnent envie de reculer.

Un, le fait que le terme amis soit associé à celui d'évidence, quand il a toujours semblé que ceux d'Everdell se soient comptés sur les doigts d'une main, sagement répertoriés depuis sa plus tendre enfance. Il ne lui semble pas, à Nora, que cela relève de l'évidence énoncée, jamais à l'aise avec ce genre de termes là, ce genre d'effusion là. Lui semble que le shérif va vite en besogne, quand à ne plus s'être réellement causés depuis une dizaine d'année, l'amitié n'est certainement pas aussi avérée qu'ça, quand ils étaient plutôt potes au lycée, mais qu'elle s'avancerait pas à mettre des termes sur ce qu'ils sont, après une décennie à n'entretenir que leur arrangement tacite. Suffisant à la rebuter, quand elle range sa main dans sa poche, dans l'élan l'ayant poussé vers la portière, pour laisser Asta continuer.

Deux, le suspens introduit, lorsqu'il lui semble que mettre carte sur table dans son appartement était suffisamment honnête pour ne pas s'encombrer de ce type de fioriture. « Une dernière chose que tu dois faire ? » Plus cash qu'autre chose, la brune, à l'observer qui entre dans la voiture, n'ouvrir la portière que pour avoir le loisir d'entendre la suite. « Du genre, mettre une musique d'ambiance sur ton autoradio pour accompagner la fin de cette discussion, l'immortaliser en mode résolution de film, clap de fin, bonsoir ? » Le dit en esquissant son inénarrable sourire narquois, les doigts toujours arrimés à la portière, en retentant sa chance : « Faire vrombir le moteur pour partir vers l'infini et l'au-delà, et y larguer définitivement ce souvenir ? » Trop méfiante, subitement, trop refroidie, aussi, pour pénétrer dans le véhicule, quand ça a tout l'air de n'être qu'un nouveau piège. Se demande, la brune, à quoi joue le flic. Lui semblait que les choses entre eux avaient été dites, et bien dites, y'a une poignée de minutes de ça, quand subitement, elle s'demande ce que Blackwell peut avoir en tête, à se lancer dans un discours comme ça. Lui demandait pas la mer à boire, bordel, juste de la déposer après l'avoir mise en retard. N'a pas le temps pour un traquenard, et c'est ce à quoi ça ressemble, quand elle le contemple, incline la tête sur le côté.

Les lippes frémissent dans l'ombre d'un rire qui se réprime. « Ça s'joue en combien d'actes, ce bordel ? » A s'demander d'où sort ce revirement de situation qui n'a ni queue ni tête, à ses yeux. Peut pas être à la bourre, n'a pas de temps pour épiloguer et pourtant, lui semble qu'c'est pas vraiment une blague, vu l'air vachement grave qu'il arbore d'un coup. « T'es vachement chelou, Blackwell, dans ton genre. » Et elle en connaît un rayon sur l'sujet, bien placée pour les changements d'humeur intempestifs, à se pencher un peu pour mieux cerner son visage, s'humecter les lèvres le temps de l'énoncer. « J'te signale qu'c'est toi qui es venu m'emmerder chez moi, sans prévenir, si tu voulais plus m'voir, fallait peut-être te contenter d'un message. C'pas parce que t'es shérif qu'les gens sont à ta disposition, Asta, et sûrement pas moi. » Se sait culottée de base, mais s'dit que derrière ses airs de droiture, il l'est sûrement pas mal non plus, à changer de ton, changer de propos radicalement, quand elle finit par reculer d'un pas, puis de deux, les doigts glissant sur la portière. « Salut, alors. » Et elle hausse les épaules, en finissant par le prendre au mot avant de s'éloigner, sans prendre le soin d'refermer la portière, ou quoi. Pas de demi-mesure, s'il ne veut plus la voir ni lui parler, autant commencer dès à présent, sans exprimer à nouveau le besoin qu'il la dépose. La main glissée dans la poche de sa veste, les doigts pianotent à l'intention de Mattie, à s'dire qu'il fera bien un détour par Sirenwhyte pour qu'ils arrivent ensemble au lieu de rendez-vous, quand elle prend déjà l'initiative d'avancer sur le chemin. S'dit, Nora, qu'y'a peut-être rien à comprendre avec Asta, qu'il s'agit peut-être d'un truc logique dans sa caboche qui a rien d'explicite pour elle, mais qu'elle s'en accommodera.
N'a jamais couru après personne, et c'est sûrement pas maintenant qu'ça commencera.

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