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 ruled by secrecy (lazare)

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ruled by secrecy (lazare)
Jeu 14 Jan - 17:39


Nouvelle journée de travail, nouvelle denture dans l'engrenage. Les jours s'allongeaient et s'éternisaient, avec de nouveaux visages, de nouveaux prénoms. Plus ça change, plus c'est la même chose, songea Nero avec une pointe de morosité. Sa fidèle serviette au bras, il gravit le large escalier du palais de justice d'Exeter, risible comparé à celui des grandes villes des environ. Pas qu'il avait fréquenté ces dernières au cours de sa vie, non. Il connaissait les capitales européennes pour les avoir maintes et maintes fois visitées en compagnie de ses parents, amuseurs publics de métier, mais l'Amérique dans son sens large demeurait pour lui une variable inconnue dans l'équation.
Lui, il ne connaissait qu'Exeter, la très modeste Exeter, avec ses immeubles hantés et ses habitants hagards. Il supposait qu'il aurait depuis longtemps pu explorer son pays d'adoption s'il l'avait vraiment désiré. Mais la vérité, c'était qu'il se sentait bien ici. Et surtout, que le passé, avec ses mille et une questions, refusait de le laisser partir, à moins que ce ne soit lui, Nero, qui le retienne captif entre ses doigts. Qu'était-il arrivé aux parents Blackwell? Qui leur en voulait au point de les assassiner sans merci aucune? Aurait-il pu, lui le simple et humble majordome, évité que le manoir devienne le théâtre d'une tragédie dont on entendait encore les échos aujourd'hui? Tant de questions, si peu de réponses.
Il supposait que sans cette tragédie, il ne serait pas devenu avocat. Une reconversion professionnelle obligatoire, dans un sens. Quand Jill l'avait mis à la porte pour prendre les rênes du foyer, il s'était retrouvé devant un mur, sans aucune échappatoire. C'est alors qu'il avait jeté son dévolu sur le droit, sa boue de sauvetage dans ces eaux noires et troubles. Les études lui avaient changé les idées, mais plus encore, avaient donné un sens nouveau à sa vie. Démasquer l'assassin des Blackwell et s'assurer qu'il paie pour ses crimes. Tous ses crimes. Nero y veillerait personnellement. Asta aussi, d'ailleurs. C'était bien l'une des rares choses sur laquelle le jeune homme et lui étaient d'accord.
Histoire de se réveiller en ce matin gris de janvier, il s'acheta un café dans le petit restaurant situé au rez-de-chaussée. Ce n'était pas un café de très haute qualité, mais qu'importe. Il n'avait jamais été méprisant vis-à-vis de sa dose de caféine quotidienne, de toute façon. Une grande bonhomie caractérisait ce grand gaillard. Il n'avait pas besoin de beaucoup de choses pour être heureux. Et pourtant, en ce moment précis, il ne l'était pas vraiment. Le bonheur, si fugace et doux-amer à la fois. Un rêve à moitié oublié. L'avocat soupira, debout dans le hall d'entrée. Comme d'habitude, ça grouillait de gens pressés d'aller à gauche ou à droite. Toujours la même rengaine. Des familles éplorées, des gamins perdus, des vieillards esseulés. Tous patientaient en ce lieu pour une audience quelconque et inimportante, au bout du compte. Une affaire qui se réglerait en quelques minutes. Pas de quoi en faire en fromage, pour emprunter une expression bien connue. Bien sûr, Nero travaillait de temps en temps sur une affaire captivante qui soulevait les passions du grand public et des médias, mais ce n'était pas monnaie courante, n'en déplaisent aux séries policières.
L'avocat but une gorgée de son café brûlant — et mauvais, comme il l'escomptait — avant de remarquer une silhouette bien connue entrer à son tour dans le palais de justice. Des cheveux insoumis, un regard déterminé. Lazare Sinclair. C'était peut-être parce que Nero observait son confrère que ce dernier tourna la tête en sa direction. Ou peut-être parce qu'il avait lui aussi envie d'un café et que Nero se trouvait comme par hasard sur son chemin. En tout cas, il serait insolent de l'ignorer ou encore de le fuir comme un animal blessé. Serviette sous le bras, gobelet en carton fumant à la main, il inclina la tête en guise de salutation. « Vous êtes matinal vous aussi, maître Sinclair, » commenta-t-il d'une voix courtoise, presque impersonnelle. « Vous êtes sur une affaire intéressante, ces temps-ci? » Il s'entendait très bien avec l'autre homme, là n'était pas la question.
Mais Lazare savait.
Pire encore, Lazare en tirait parti.
Et cela, Nero ne pouvait décemment pas l'ignorer ou même l'oublier.



Dernière édition par Nero de Funès le Mar 2 Fév - 22:39, édité 2 fois
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Lazare Sinclair
- la grand-mère à moustache -
Lazare Sinclair
- la grand-mère à moustache -
damné(e) le : o28/12/2020
hurlements : o1661
pronom(s) : oshe/her.
cartes : o(av/icons) fürelise (cs/sign) tucker, blondieressources.
bougies soufflées : o44
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-- nero & lazare.

Il n'était jamais de très bonne humeur, le matin. Il ne prenait pas de caféine, et avait un rituel bien défini pour mettre son système en route, au saut du lit. Il aimait être seul, et ne supportait pas les discutions de comptoir à des heures trop avancées. Le sport était parfois le meilleur moyen d'éveiller son visage, afin d'y accrocher un sourire ; mais quelques heures devaient passer après son réveil, afin qu'il soit dans les bonnes conditions pour appréhender le monde. Les jours se ressemblaient, mais il y trouvait toujours de nouveaux éléments -positifs ou non- pour faire pencher sa balance d'un côté ou de l'autre de ses humeurs. Il s'était levé très tôt, satisfait de prendre le temps de faire certains entraînements dès l'aube, malgré le froid qui régnait sur la ville. Il ne perdait jamais l'occasion d'aller courir, maintenir sa condition physique, afin de toujours être au meilleur de lui même. Il ne pouvait se permettre de se reposer sur ses lauriers, et prendre le risque d'être moins efficaces durant les missions qu'il exécutait pour Dieu. Une simple douche le séparait de sa séance d'entraînement et de son entré dans le palais de justice.
Il avait pris la peine de s'habiller, et avait directement pris le chemin du travail, son éternel porte-documents à la main. La petite mallette devait bien renfermer les secrets de l'univers pour qu'il la garde ainsi près de lui à chaque instant. Toujours très rigoureux dans son travail, les quelques dossiers importants pour les affaires qu'il traitait en ce moment y étaient rangés ; que ce soit pour son travail de procureur, ou celui de chasseur. La garde passait avant tout, mais il lui fallait bien continuer à faire son travail, celui pour lequel il se sentait investi d'une mission semblable à celle que lui avait demandé Dieu.

Une fois dans la grande entrée, perdu entre les jeux de coudes, et les visages rivés au sol, il prend la direction d'un visage connu. Il aurait pu aller directement à l'essentiel, et ne pas d'obliger à échanger des banalités avec un humain quelconque. Mais Nero n'était pas un humain quelconque. L'adage demandait aux plus courageux de rester proches de leurs ennemis, plus encore que de leurs amis. Mais dans leur cas, ils se plaçaient sur une corde tendue entre ces deux extrêmes. Lazare aimait bien l'avocat. Il ne comptait pas lui passer à côté en faisant mine de ne pas l'avoir aperçu, celui ne lui ressemblait pas. Et s'il savait qu'une menace planait sur leur tête, celle qu'un jour ils deviennent ennemis à cause d'une révélation qu'il pourrait faire pour nuire à la réputation de l'homme, ils n'en étaient pas pour le moins courtois et attentifs l'un à l'autre. Il le rejoint alors, les gants sur les mains, comme à son habitude, et lui adresse le même mouvement de tête ; salutation d'abord silencieuse. - Le monde appartient aux plus matinaux. Mondanités qu'il renvoie aussi sec.
Il dépose sa mallette au sol, coincée entre ses pieds pour les potentiels voleurs ; les mains agiles pouvaient être nombreuses dans un tel environnement, de petits malins souhaitant écraser le parti adverse durant une plaidoirie. Un léger rictus s'installe sur les lèvres du procureur, en entendant la question, à l'allure banale, de l'autre homme. Ils avaient déjà été concurrents dans certaines affaires, et il savait qu'il ne devait jamais dévoiler ce qu'il avait dans sa manche ; ne connaissant pas encore l'avocat qui avait été choisi dans les affaires récentes qu'il traitait. - Rien qui ne mérite d'être mentionné ces derniers temps, et vous ? Il regarde sa montre, vérifiant que le temps ne joue pas en sa défaveur, et relâche ses épaules en se détendant face aux longues minutes qu'il lui restait encore. Il lance un regard circulaire autour de lui, et laisse son attention être attirée par le coin d'un couloir ; certainement celui que Nero devrait emprunter pour rejoindre son prochain rendez-vous. Quelques jeunes gens s'y étaient réunis, d'une trentaine d'années, et attendaient. Lazare ne savait s'ils étaient là pour le maître De Funès, mais la perche était trop tentante pour qu'il ne l'attrape pas, afin de faire une piqure de rappel ; juste au cas où il aurait besoin de quelque chose durant l'affaire à venir. Surtout, s'ils devaient être adversaires. - Ravi de voir que vous les préférez plus âgés, aujourd'hui. Il ne le regarde pas, sait très bien qu'il comprendrait où il voulait en venir.



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Dernière édition par Lazare Sinclair le Mar 2 Fév - 20:11, édité 1 fois
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Les deux hommes s’envoyaient des sourires plastiques et se renvoyaient des affabilités factices, contournant le véritable cœur de leur relation, si tant est que l’on puisse la qualifier ainsi. Pour sa part, Nero n’avait rien contre son collègue. Il le connaissait depuis de longues années et même si on pouvait difficilement les étiqueter d’amis, ils s’entendaient plutôt bien au-delà des civilités d’usage. Naturellement, jamais il ne viendrait à l’esprit de Nero de se confier à lui ou de partager les anecdotes marquantes de ses jeunes années et il se doutait qu’il en allait de même pour l’autre homme. Ce serait franchir une ligne invisible entre eux, en quelque sorte. D’un point de vue extérieur, ils demeuraient deux collègues, point final. Pourtant, ce serait faire abstraction du jeu de pouvoir qui s’orchestrait dans les coulisses à l’insu de tous, là où le procureur tirait les ficelles retenant les membres de l’avocat, flasque pantin aux mains d’un plus puissant que lui. Peut-être aurait-il pu en être autrement pour eux, peut-être pas.
Il avait suffi que Lazare devienne le témoin de regards un peu trop prononcés de la part de Nero vis-à-vis d’un gamin lors d’un certain procès pour que se mette en branle l’espèce de chantage les liant tous les deux. Nero détestait ce mot. Chantage. Ça le plaçait dans une position trop vulnérable, le forçant à accomplir des gestes et prononcer des paroles qu’il regrettait toujours, par la suite. Par sa faute, des innocents croupissaient derrière les barreaux et des criminels jouissaient de leur liberté. Simplement parce que Nero ne parvenait pas — ne parviendrait jamais — à avouer ses péchés et se repentir comme s’y appliquerait n’importe quel homme doté d’un peu de bonté et de noblesse. Mais, hélas! il ne possédait rien de tout cela. Il n’était qu’un être misérable, égoïste et déterminé à sauver sa peau. Peut-être Lazare l’avait-il pressenti dès le premier jour?
Nero sirota son café, pourtant de plus en plus mauvais à chaque nouvelle gorgée. Peut-être pour se réveiller en cette heure très matinale, peut-être aussi pour gagner un peu de temps avant de répondre à la question posée. « Oh, vous savez, la routine. Une femme ayant commis quelques menus crimes par-ci, par-là. Un pauvre type ayant tué sa belle-mère, apparemment sous la dictée de fantômes malfaisants. Dans ce cas, le plaidoyer de la maladie mentale s’impose de lui-même. » Il haussa les épaules. Il se disait que ces deux affaires seraient bouclées la journée même. Pas de quoi s’embourber dans une montagne de témoignages sans fin. Nero se détendit quelque peu, une conversation insipide comme celle-ci le rassurait. Il avala une nouvelle gorgée de café (toujours fade) et faillit la recracher sans retenue aucune en entendant le commentaire de son collègue. Sans mot dire, il suivit le regard de Lazare, pointé en direction de quelques jeunes personnes adossées contre le mur d’un couloir adjacent, celui-là même que Nero devrait emprunter pour rejoindre la salle d’audience où il défendrait les intérêts d’une criminelle insignifiante, puis d’un meurtrier soi-disant manipulé par les voix de l’au-delà.
Mais pour l’instant, il détailla les jeunots sur lesquels le procureur attirait son attention. Deux femmes, trois hommes, pas plus de la trentaine à en juger par leurs visages encore juvéniles. La première femme tourna soudain la tête en sa direction et Nero, des sueurs froides le long de l’échine, détourna le regard. Il les avait observés bien trop longtemps pour que ce fût naturel. Il tira sur le collet de sa toge d’un geste nerveux. Le pire, c’était qu’il ne se sentait nullement attiré par l’une ou l’autre de ces personnes. Mais comment pouvait-il faire avaler cela à Lazare, qui d’ailleurs semblait noter chacune des expressions de son visage? Nero se surprit à le détester. « Enfin, je ne vois pas ce que vous insinuez par là. » Faible tentative de parer le premier coup d’estoc de son adversaire. « On ne m’avait pas informé qu’il était interdit de poser son regard sur les personnes qui croisent son chemin. » Il s’efforçait de garder la tête haute et de s’exprimer avec l’aisance qu’on lui connaissait; pourtant, il redoutait que les propos de Lazare aient été interceptés par un individu passant près d’eux ou mourant d’ennui au point d’écouter les conversations d’autrui. Il redoutait tant cette éventualité qu’il était prêt à nier la vérité et que ses mains, tenant respectivement son gobelet et sa serviette, tremblotaient. Les dents serrées, il ajouta, cette fois à voix basse : « Qu’est-ce que vous voulez? Ou plutôt, qu’est-ce que vous me voulez? Vous êtes cinglé d’aborder un tel sujet en public. » Le pantin s’insurgeait-il enfin?

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-- nero & lazare.

Il portait un réel intérêt aux affaires que pouvaient suivre ses collègues et autres agents magistraux qu’il croisait au tribunal. Il savait que chaque affaire était importante, et avait droit à un chapitre plus intéressant que le reste. Même la plus infime des intrigues, pouvant être disséquée en quelques minutes tout au plus, renfermait quelque chose de plus subtil à étudier. Alors, il aimait converser à ce sujet, malgré les secrets que chacun devait garder afin de sauvegarder leur place, leur intégrité, et leur victoire. Certainement que bon nombre s’était déjà retrouvé au pied du mur durant une séance, pour avoir été trop loquace avec une personne passant dans le couloir. Lazare n’était pas de ceux se laissant avoir à de si simples stratagèmes. Il savait bien que Nero ne l’était pas non plus, bien trop intelligent pour cela. C’était d’ailleurs pour cette raison qu’il l’aimait bien, à défaut d’en faire un ami proche, il avait du respect pour lui et s’entendait à merveille avec son compère.
Alors, il ne savait pas pourquoi il ressentait ce besoin de lui chercher des puces de bon matin. Il ne s’était pas réveillé d’humeur différente que d’habitude, et rien dans cette journée à venir n’excusait un tel comportement. Et pourtant, il en tirait une sorte de satisfaction. Comme un échange égal, mais qu’il pouvait savamment contrôler.

Il écoutait attentivement chacun de ses mots, buvait chaque parole afin de les emmagasiner dans son esprit, et pouvoir s’en servir un jour peut-être. Il avait raison, concernant sa propre affaire ; la maladie mentale pouvait souvent être mise au devant d’une condamnation afin de l’alléger - une faille dans un système qui donnait bien trop de cartes en mains aux avocats qui savaient passer au-delà de certaines règles déontologiques. Le taux de ces verdicts était très élevé dans la ville d’Exeter, bien plus qu’ailleurs. Les évènements impliquant des esprits, ou autres tourments se faisant de plus en plus nombreux. Nero avait raison de s’en servir afin d’aider son client, certainement que le procureur aurait fait de même.

Il tourne son attention vers le reste : ces visages trop jeunes, leur comportement immature, et la manière avec laquelle certains auraient pu s’attarder sur eux. Il n’avait pas vu, si Nero le faisait ou non, peut-être ne les avait-il qu’effleurés du regard ; mais Lazare n’avait pas besoin de ce genre de manifestations pour prouver ses dires. Il s’amusait juste de ce qu’il savait, taquinait, et poussait l’autre homme dans ses retranchements. Il lui lance un regard appuyé lorsque l’autre prétend ne pas savoir ce qu’il veut dire par là - ne rentre pas dans son jeu.
Il sourit alors, lorsqu’il l’entend murmurer des paroles bien plus plaisantes. Lazare n’était pas stupide, il s’assurait que personne ne puisse les entendre avant de balancer de telles bombes entre eux. Et, sa phrase pouvait vouloir dire bien des choses, il pouvait évoquer autre chose que ces jeunes gens qui attendaient au loin, pour une personne n’ayant pas le contexte de leur histoire. Lazare sourit, comme satisfait de l’avoir fait réagir aussi rapidement.

- Je veux seulement m’assurer que vous serez de mon côté, si j’ai besoin de vous dans le courant de la journée. Certaines affaires sont plus sensibles que d’autres, et j’aime à savoir que j’ai un allié en cas de besoin.

Il n’avait rien contre lui, et aurait aimé pouvoir lui dire qu’il garderait le secret en toute circonstance ; mais saurait le mettre à profit en cas de besoin. Il se savait en bonne posture pour arriver à bout de la plupart de ses dossiers de la journée, mais n’acceptait tellement pas la défaite qu’il préférait prévoir avant de tomber sur un os.
Lui qui avait une relation conflictuelle avec la plupart des avocats de la cour, plus encore depuis quelques semaines, avait besoin d’alliés à ses côtés. Et Lazare avait une assez haute estime de Nero, qu’il jugeait d’une jugeote supérieur aux pions sans mental qu’il croisait ici et là dans les couloirs du palais de justice.

- Vous êtes un homme intelligent, vous saurez prendre les bonnes décisions en temps voulu.

Il retire ses gants, et les enfonce au fond de la poche de son manteau, délivrant ce pouvoir qu’il réservait aux autres. Il gardait ses mains proches de lui, afin de ne pas être tenté d’en poser une sur le bras de l’avocat. Il ne voulait pas se servir de son pouvoir, savait parfaitement analyser les traits de son visage afin de savoir où ils en étaient. Fin observateur, Lazare savait qu’il n’avait pas à s’en faire, et pouvait garder son don pour lui.

- Vous savez, si j’ai pu remarquer certaines choses dans le passé, d'autres peuvent l’avoir fait également. Vous avez autant besoin d’alliés que moi, maître de Funès.



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Nero écoutait la menace à peine voilée avec une antipathie croissante pour son interlocuteur, le regard sombre mais docile. Il n’oserait pas se révolter contre cet homme qui le manipulait si aisément, il n’en avait pas la force, pas le courage. Tout au plus pouvait-il exprimer son mécontentement par une brève hésitation ( une révolution de quelques secondes ) en espérant, en priant plutôt que ce petit jeu cesse un jour. Mais au fond de lui, il savait que tous ces espoirs, toutes ces prières tombaient dans l’oreille d’un sourd. Lazare n’avait aucune raison de lui laisser le moindre répit. Il pouvait se servir de lui à sa volonté, jusqu’à ce que la mort les sépare. Car pour quelle raison se détournerait-il d’un pion aussi malléable que Nero? Avec le maître de Funès, pour emprunter son titre officiel, le procureur pouvait s’assurer la victoire à tous les coups sans trop d’efforts de sa part. Tout ça au nom de la justice. La soi-disant justice, partie en vacances depuis belle lurette, celle-là.
Le pire, c’était que Nero sentait que dans d’autres circonstances, il aurait réellement pu s’entendre avec l’autre homme. Ce dernier s’exprimait avec éloquence, faisait preuve d’une remarquable intelligence dans l’exercice de ses fonctions, dégageait un certain prestige qui ne laissait pas de glace son collègue. Parfois, il s’imaginait discuter de tout et de rien avec Lazare, avec chacun un verre à la main, assis dans la même loge pour assister à quelque pièce de théâtre dans un cocon presque intime en attendant que ne commence la représentation. Ou encore discuter avec animation du plus récent roman qu’il avait dévoré, côte à côte à la même soirée mondaine à laquelle seule la haute société d’Exeter pouvait se targuer d’être invitée. Pourtant, tous ces scénarios ne devenaient que chimères chaque fois que le procureur s’avançait vers lui et lui rappelait par un regard entendu le petit secret qu’ils partageaient depuis des années, trop sans doute. Une amitié sincère ne pouvait exister entre eux. Et cette triste vérité désolait l’avocat plus que les mots ne sauraient l’exprimer. Sans même comprendre son attirance platonique, faute d’une meilleure appellation, envers Lazare Sinclair.

« Je ne partage pas cet avis. Je me passerais bien de ce… de ce chantage, n’ayons pas peur des mots, que vous exercez sur moi, » asséna-t-il à voix basse, les dents serrées par la colère, par la honte aussi peut-être. Le maelström d’émotions le submergeait tant et si bien qu’il étreignit un peu trop fort son gobelet de café, qu’il renversa sur sa toge par mégarde. Un accident stupide, banal même. Par respect des convenances, il retint le juron coloré qui lui monta à la gorge en sentant le liquide tiède souiller le précieux vêtement. Avec un regard noir vers l’autre homme, comme si tout était de la faute de ce dernier, Nero tourna les talons en direction de la salle de bains la plus proche d’un pas maussade. Par chance, il lui restait encore du temps pour se nettoyer un peu avant sa première audience de la journée. Encore heureux que la toge d’avocat ne soit pas entièrement blanche, de quoi le décrédibiliser devant son client et le juge…
Nero fit couler l’eau du robinet et en aspergea du mieux qu’il le put les taches de café. Ce serait embêtant, mais ce n’était pas la fin du monde; il pourrait aller chercher une toge propre dans son bureau, une fois l’audience terminée. Il n’aperçut personne dans la salle de bains, encore qu’il se contenta d’un rapide coup d’œil circulaire, mais crut apercevoir la silhouette de Lazare le suivre. À croire qu’il tirait un malin plaisir de ses malheurs… Occupé à essuyer sa pauvre toge avec du papier hygiénique, il ne releva pas la tête vers l’autre homme, mais l’aperçut du coin de l’œil dans le reflet du miroir. « J’aurais cru qu’un procureur aussi doué que vous n’aurait pas besoin d’un avocat à sa botte. Pourquoi faites-vous cela? » Il secoua la tête, posa ses mains contre le lavabo immaculé, son corps penché vers l’avant. « Écoutez, des innocents ont payé vos petits caprices de leur liberté, l’auraient peut-être payée de leur vie si nous vivions dans un autre État. Cela doit cesser. Vous avez peut-être remarqué certaines choses dans le passé, pour reprendre vos mots, mais c’est terminé. Je ne suis plus comme ça. » Il expulsa un profond soupir de ses poumons. Sa voix baissa de quelques octaves encore : « Vous n’avez aucune preuve contre moi. C’est votre parole contre la mienne. Trouvez-vous une autre marionnette. »

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