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 everything hits you at night - devlin.

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Barbie Tarrare
- skip, petit mais puissant -
Barbie Tarrare
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damné(e) le : o07/10/2019
hurlements : o4820
pronom(s) : oshe/her.
cartes : o(av/icons) fürelise (cs/gif/sign) tucker.
bougies soufflées : o34
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everything hits you at night


Il avait hésité avant de composer le numéro de la délivrance, peu désireux d'impliquer son mari dans le merdier qu'il avait répandu. La vision floue, obstruée par les larmes qui ne cessaient d'en couler ; il lui avait fallu de longues minutes pour sentir son cœur battre à nouveau. Le tam tam vrillait ses tympans, assourdissait ce qui lui restait de solidité d'esprit, et empêchait à la raison de faire son œuvre. Une peur supplémentaire s'ajoutait à la réalisation de son geste, celle de cette affection qui planait, qui intimait au corps de ne plus répondre, et à l'âme de ne plus demeurer. L'ombre qui forçait à la prudence, mais que Barbie ignorait bien souvent : l'insensibilité totale. Les crises que Zak provoquait trop souvent, Frankie également - à l'époque -, et qui risquaient de resurgir après de telles secousses, se trouvaient impossibles à anticiper dans de telles situations. L'appareil tremblait dans le creux de sa main, la voix semblait lointaine tant le monde tournait autour d'eux. La gorge serrée, il essayait de rester calme, mais la panique se lisait bien plus dans son ton qu'il ne l'aurait voulu.  
Il s'était assis près du corps, après avoir poussé sa jambe de son pied, dans une tentative désespérée de se montrer utile. Il avait l'habitude de ce genre de situation, savait agir lorsque la mort survenait ; le reste du gang aurait été honteux de le voir dans un état semblable à celui d'un lapin écrasé. La voix fluette, faiblarde, il parvint à indiquer sa position, entre quelques balbutiements qu'il n'avait pu retenir ; que lui avait-il dit exactement ?

Il jeta un coup d'œil à l'homme mort, dont la chair restait encore chaude, à ses côtés, et eut soudainement envie de régurgiter. La vue du sang n'était pas un problème, pas plus que celle des vaisseaux sans hôtes ; mais ce visage, qu'il avait tant aimé, qui l'avait tant brisé, ne pouvait être associé à un chaos si mordant. Un massacre qu'il avait lui-même orchestré, entre deux cris, alors que son ancien amant allait trop loin. La rage avait pris le dessus sur les pensées rassurantes, lui avait dicté de se jeter à son cou pour autre chose que leurs baisers d'antan. Il avait serré, les mains autour de sa gorge, aussi fort qu'il le pouvait. Barbie devenu Chucky, une fois de plus, la poupée tueuse. Kai s'en serait esclaffé, ayant été le premier à faire la blague. Mais lui n'avait pas pour vocation d'en rire. La proie essayant de s'échapper, il avait alors attrapé le couteau bloqué dans sa chaussette, et avait donné le premier coup.

L'éclair avait été suivi d'un second, puis d'un troisième, un quatrième, cinquième, puis il ne compta plus. Les deux cuisses serrées contre lui, prison nerveuse alors qu'il s'était extirpé de sa chaleur en hoquetant. Il manquait toujours d'air, lorsqu'une silhouette passa au bout du chemin. La voix rassurante du divinateur, à l'autre bout du fil, lui avait indiquée qu'il s'agissait de lui, évitant de lui causer un trouble supplémentaire. Il était chanceux de n'avoir vu âme qui vive sur cette portion de route, la présence d'un seul témoin aurait rendu la situation plus complexe encore.
Le téléphone rangé dans la poche, il se remit sur ses deux jambes, et s'élança vers son mari en sanglotant. Les deux bras autour de lui, le visage dans son cou, les larmes baignant son visage. Il n'avait jamais été aussi heureux de le retrouver, ou presque. Il n'engagea pas la conversation, sachant que sa voix ne pouvait que l'effrayer, que son assurance envolée ne serait qu'une raison de plus de paniquer, et qu'ils ne pouvaient gâcher le silence. Il garda son corps contre le sien, profita de sa présence réconfortante, et ne se détacha de lui que parce qu'il y était forcé. Les larmes séchées par un revers de sa main, il tendit ensuite le bras pour indiquer l'emplacement du corps, la main vibrant sous le choc. « Il est là... » Au milieu de la route, à la merci des regards. Il n'avait pas trouvé le courage de le toucher, tablant sur une excuse saugrenue pour s'en déculpabiliser.

Il est trop lourd.

Il se passa une main sur le visage, frémit en sentant la pulpe visqueuse d'un fluide qui n'était pas le sien. Il fixa ses mains un instant, et déglutit en les voyant si abondamment ensanglantées. Il ne l'avait pas loupé. Il sursauta d'effroi, et essaya - en vain - de nettoyer ses mains contre sa chemise, elle-même déjà marquée de rouge. Il frotta son visage contre la manche de sa veste ; il voyait du sang partout. Le costume qu'il portait - enfilé spécialement pour les funérailles de son ami - était celui qu'il aurait réservé à son mariage officiel ; une raison de plus d'avoir un haut-le-cœur. « J'suis désolé de t'appeler pour ça, mais j'ai pas la force de m'en occuper. J'arrive à peine à l'regarder. » Il avala sa salive avec grande difficulté, et secoua la tête en s'appercevant qu'il avait tâché Devlin, en l'attrapant contre son corps. « Pardon ... » Il aurait aimé le lui dire en bien des langues, dans ce pendjabi qu'il chérissait tant, dans ce français qu'il lui faisait découvrir, et dans toutes celles qu'il ne pouvait comprendre. Mais aucun dialecte ne serait suffisant pour lui exposer à quel point il était navré ; Zak était mort, il l'avait tué, et confiait à un autre la tâche de camoufler ses erreurs.




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Devlin Tarrare
- madame irma vibes -
Devlin Tarrare
- madame irma vibes -
damné(e) le : o28/10/2019
hurlements : o4497
pronom(s) : oshe / her
cartes : oava fürelise la perfection // sign exordium // montage par jiji la plus jolie // moodboard par le plus parfait des maris
bougies soufflées : o35
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Le pick-up ronronnait sous ses doigts, et la petite vieille devant lui mettait beaucoup trop de temps à se décider d'avancer. L'heure n'était pas à l'attente, pas plus qu'à un mauvais coup de klaxon pour relancer la circulation. Pas alors que le moindre soupir, le moindre tressautement dans la voix à l'autre bout du fil était tout ce sur quoi le divinateur voulait se focaliser. Voyant qui n'avait pas vu venir la catastrophe. A la longue, il s'était habitué à cet état de fait. S'était laissé ronger les nerfs par un mauvais pressentiment, quand Barbie l'avait quitté quelques heures plus tôt. Un malaise au creux des intestins, comme une crise de ce mal qui hantait tous les Tarrare. L'instinct en maître d'ordre, et Devlin pour ne pas l'écouter. Parce que son instinct, son intuition, peut-être même son talent avaient eu raison de le mettre en garde. Quelque chose de terrible allait se passer, aujourd'hui. Quelque chose qui était bien au-delà du geste, des maux ou de la mort.
Barbie allait être en danger. Il n'aurait pas su comment l'expliquer, ni même s'il aurait pu le quantifier. Quels termes donner à cette terreur qui enserrait chacun de ses muscles, toute son attention braquée sur les sons qui s'échappaient du haut-parleur de son téléphone. La circulation se dénouait doucement mais pas ses nerfs. Les doigts crispés sur le volant et la voix sur des mots qui lui semblèrent atrocement creux, le Canadien s'était engagé dans le quartier où devait se trouver son époux. Darda tous les panneaux, toutes les façades du regard pour trouver le lieu indiqué par Barbie. N'entendait même plus les battements hasardeux de son propre coeur, si puissants qu'il lui semblait qu'il cognait contre ses tempes. Acide dans les oreilles, les sanglots de son amant. Suée acide, alors qu'il s'engageait à présent dans l'allée où il était supposé trouver Barbie. Et une seule pensée pour résonner au milieu de ces longues minutes d'agonie.

Pourvu qu'il aille bien.
Pourvu qu'il n'ait rien.


Ses phares balayèrent le chemin obscur, néons dans la pénombre. Les yeux plissés, il finit par apercevoir une silhouette familière. Son coeur se précipita dans ses entrailles en l'apercevant, baigné par la lumière. Maculé de sang. Haut le coeur. De terreur. Se serait surpris s'il était capable de recul, à cet instant précis. Car tout ce qui lui passa par la tête, cette peur viscérale qui poussa le divinateur hors de sa voiture pour rejoindre son amant le plus vite possible, ce n'était pas de savoir quelles horreurs l'attendait. Non, c'était est-ce qu'il va bien ? Terrifié devant tout ce sang, terrifié à l'idée qu'une partie soit celui de Barbie. A ne pas savoir qui de lui ou de Barbie se jeta en premier dans les bras de l'autre, à le serrer plus fort qu'il ne l'avait jamais serré. Sanglots lourds contre son épaule, et l'odeur du sang qui maculait ses narines. L'humidité des fluides qui pénétrait les vêtements chatoyants du divinateur, mais le besoin de le serrer encore plus fort contre son coeur. Barbie ne lui avait jamais paru plus frêle, plus fragile. Le corps tout entier secoué de vagues d'émotions si brutales que le Canadien était persuadé qu'il allait réussir à se briser, s'il ne le soutenait pas. Nez fourré dans les mèches bouclées, nez collé par l'odeur âcre et métallique. A ne pas s'en préoccuper car il y avait plus important. Barbie n'avait rien. Barbie n'était pas blessé. La peur pouvait bien tambouriner contre ses tempes, étreindre tous ses nerfs, elle ne pouvait rien contre la vérité : Barbie n'avait rien, et c'était tout ce que Devlin avait besoin de savoir.

-Ca va aller, mon amour, ça va aller.

Berceuse à voix basse, bercements corps contre corps. Nuée de baisers dans les bouclettes le temps que ça passe, le temps qu'ils se rassurent l'un et l'autre. Adrénaline et frayeur pour se satisfaire de la vie et ne pas se confronter à la mort. Et si les informations étaient aussi confuses que la réalisation pas tout à fait faite, de l'origine de tout ce que ses sens refusaient d'identifier, la certitude de la santé de Barbie était tout ce qui lui importait. Jusqu'à ce que les vagues s'adoucissent. Que les émotions s'apaisent, et son mari avec elles. Il retira son visage des bouclettes, le plus jeune encore serré contre son coeur. Rouvrit enfin les yeux pour voir les traces de sang sur son visage poupin, sur son costume tout entier. Coeur déjà brisé par son état, se serra d'avantage pour une raison si stupide. Barbie aimait tellement ce costume, il était si beau dedans, et maintenant...
Devlin déglutit, quand Barbie reprit enfin la parole. Se fit violence pour suivre sa main du regard, pour affronter ce dont il avait mis tant d'énergie à ignorer jusqu'à présent. Vivre dans le déni était bien plus simple. Avoir Barbie entre ses bras et se dire que ses cheveux ne sentaient pas le sang, que son visage n'était pas recouvert dudit liquide, était tellement plus simple. Bercé d'illusions quant à un monde qui ne connaissait pas la violence, dans cette bulle de douceur qu'ils s'étaient créée à tous les deux. Comme si, quand ils étaient dans les bras l'un de l'autre, les parois de cette bulle les protégeaient de la violence du monde. Doux déni, celui qui fait avancer le monde. Celui qui évite d'avoir à se dire que cette violence, elle était tellement omniprésente dans leurs vies qu'elle imprégnait constamment leur cuir. Il ne suffisait que de peu pour qu'elle finisse par les éclabousser tous les deux. Alors, il serait obligé de sortir ses oeillères, le divinateur. De voir ce qu'il n'aurait pas voulu voir.

De se confronter à la masse sanguinolente, difforme, faiblement éclairée par les phares de son pick-up. Juste là, dans la direction que pointait la main tremblante de son amant. Besoin que les mots résonnent, que la voix de l'être aimé s'élève entre eux pour que la réalisation s'abatte comme un couperet. L'abjecte réalité.

-C'est...

Voix blanche. Etranglée, la question. Inutile de la poser alors qu'il avait le résultat devant les yeux. Une rature sanguinolente et abstraite, répandue en rouge sous la lumière blafarde de ses phares. Une vague de terreur s'abattit sur son corps, le secoua comme une bourrasque de vent. Etreignit tous ses muscles, tous ses nerfs. Automate de ses propres mouvements, il relâcha Barbie et déglutit difficilement. A son cœur s'affolant dans sa poitrine s'opposaient les quelques résidus d'une raison qui n'avait pas lieu d'être. Le déni avait beau dire ce qu'il voulait, prétendre que Barbie n'y était pour rien, que l'homme l'avait bien cherché, le divinateur ne pouvait voir que le résultat. Fit quelques pas en direction de ce qu'il en restait avec l'impression de sortir de son propre corps. Comme à chaque fois qu'il en voyait un, dans la forêt. Comme à chaque MMS que le Foyer lui envoyait, à chaque fois qu'il revoyait ces éclats de couleur, à chaque fois qu'il revoyait la grisaille sur la peau. Mais de l'homme, il ne restait plus grand chose. Il passa une main sur son visage, sentit une substance poisseuse lui coller aux doigts. Et, quand il se retourna, la réalisation le frappa comme un coup de poing en plein estomac.

Comme à chaque fois qu'il en voyait un, sauf que cette fois-ci, c'était pire. Comme à chaque fois, tout juste le temps de s'excuser, de faire quelques pas de côté avant que le Mal ou la réalité ne le plient en deux. Toujours la même réaction parce que même après des années, il ne s'y était pas fait. Sauf que cette fois-ci, c'était pire. Sauf que la nausée était plus violente, la bile plus douloureuse. Penché derrière un container à poubelles, il attendit que l'enfer passe. Essuya ses larmes de terreur et sa bouche avec un pan non souillé de sa veste, parfaitement conscient qu'elle partirait au feu, de toutes façons. Fébrile et tremblant, le regard rougi, en revenant au niveau de Barbie. L'impression d'être à côté de lui-même et de réintégrer partiellement son corps lorsqu'il attrapa la petite main de son époux.

-Je vais bien. J'suis plus efficace avec le ventre vide.

Pression nécessaire de ses doigts sur ceux, gelés, de son amant. Ironie du sort quand cette réflexion amusait généralement les collègues, mais lui semblait horriblement bancale à chaque fois. Encore plus maintenant, alors que le devin se sentait plus capable de voir la mort en face. Elle avait les traits émaciés. Difformes. Mais il lui sembla reconnaître l'homme sous les lésions. Ses doigts affirmèrent leur prise sur ceux de Barbie.

-Il t'a rien fait, hein ? T'es pas blessé ?

Parce que c'était ça le plus important. Parce qu'il fallait bien s'accrocher à quelque chose, et ce quelque chose ne pouvait être que Barbie. Parce qu'au fond, aussi, il était plus simple de se dire que c'était de la légitime défense qu'un excès de colère. Tout était plus simple que s'avouer la portée de la violence de l'homme avec lequel il partageait sa vie. Il n'est pas comme ça, ce n'est pas lui.

A qui mens-tu, Tarrare ?
Tu sais très bien de quoi il est capable.
Tu en as même fait les frais.
Ca aurait pu être toi, Tarrare.
Tu le sais.


Un frisson au plus profond des os. Devlin déglutit amèrement, encore, afin de retenir une nouvelle vague de nausée. Relâcha les doigts de Barbie avec l'impression amère, horrible que le contact lui brûlait la peau. Préféra se concentrer sur les réponses et la voix de son amant en contournant la scène de crime. Le besoin de s'extirper de lui-même plus fort que tout, et pourtant il en était incapable. Car tout ce qu'il voyait portait la marque et le nom de son mari. Tout ce qu'il constatait criait à sa culpabilité, avec une cruauté qui le rendait aussi malade que désespéré. Incapable de s'arracher à la contemplation du corps pour relever les yeux vers son assassin, Devlin prit le parti de fermer les yeux quelques secondes. Les images cavalèrent aussitôt. Le pourquoi. Le comment. Ces mains qu'il aimait tellement, qui étaient capables de peindre toute la beauté du monde, capables d'autant d'horreur. Mais ce n'était pas de lui ni de ce qu'il ressentait qu'il était question. Quand il rouvrit les yeux, ce fut sur son mari. Sur la silhouette frêle et fragile qu'il s'était juré de défendre de sa vie, en lui passant la bague au doigt.
Il n'était pas question de Devlin.
Il n'était pas question de Zak.
Il était question de Barbie.

-Est-ce que des gens auraient pu vous entendre ? Ou vous avoir vus arriver jusqu'ici ?

Le ton trop détaché, trop sérieux. Les mains tremblantes trop pressées en palpant les poches du cadavre pour trouver son téléphone ou ses papiers. Des gestes dont il ne se serait jamais cru capable, Devlin. N'avait jamais pu approcher l'un d'entre eux à moins d'un mètre, mais celui-ci était différent. Tout était différent. Ses doigts affirmèrent leur prise sur leur butin, il extirpa tout ce qu'il pouvait trouver des poches de l'individu. Lui, celui qu'ils n'aimaient pas nommer quand ils étaient en privé. Celui qui ne devait exister que dans un plan abstrait de leur existence, et qui était pourtant en train de leur pourrir la vie, même après la mort.

Tu te mens encore, Tarrare.
Ce n'est pas lui le responsable.


Oh il savait que ce n'était que de la poudre aux yeux. Ne voulait pas pour autant voir la réalité en face, alors qu'il ouvrait le portefeuille en cuir marron. Tomba nez à nez avec un permis de conduire au nom équivoque, une photographie bien nette du visage tuméfié, méconnaissable, qui pâlissait à côté de lui. Nouveau haut le cœur. Et l'esprit du devin qui s'appliqua à ne surtout pas l'appeler Zak. Il n'était pas Zak. Il était un corps abstrait dont il fallait se débarrasser. Le reste viendrait plus tard. Il se redressa, papiers, clés et téléphone à la main, en fourra une partie dans les poches de sa veste souillée. Travailler avec le commissariat lui avait appris deux trois choses sur la gestion d'une enquête. Il attrapa la main de l'homme, pressa son index sur le détecteur d'empreintes à l'arrière de l'appareil. L'écran illumina son visage pâle. Quelques tapotements, pour entrer un nouveau code dans l'appareil. Quoi qu'ils décident, ils ne pouvaient pas laisser un outil pareil à côté du cadavre.

-Ton gang, tu crois qu'ils pourraient faire quelque chose ?

Et la question était froide, et le ton était sec. Et Devlin s'entendit, et détesta tout ce qui venait de sortir de ses lèvres. Il se redressa aussitôt, fourra le téléphone de l'autre avec le reste de ses effets personnels, dans la poche de sa veste. Rompit la distance qui le séparait de son mari pour lui offrir la seule fraction d'humanité qu'il lui restait encore, tant il se sentait spectateur de ses propres gestes.
Absent de lui-même, sauf pour une chose. Presser ses mains sur les joues de son amant, presser ses lèvres contre son front. Murmurer ces quelques mots qui firent pourtant si atrocement mal, tant ils étaient sincères.

-Ca va aller, mon amour. On va s'en sortir.





L O V E
by QQ & EXORDIUM.

quand Barbie vit mal son régime:
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everything hits you at night
Les bras de Devlin avaient un pouvoir spécial, sur lui. Lorsqu'ils venaient à s'agripper à son frêle corps, le monde autour disparaissait comme par enchantement. Il en avait eu tant besoin ces dernières minutes, heures peut-être. La peur s'était emparé de son organisme, avait commencé à provoquer des longs sanglots sans qu'il ne puisse les arrêter. Il était effrayé à la vue du corps qui s'étendait face à lui, désemparé de ce qu'il venait d'accomplir. Une victoire qui avait un goût de défaite - pauvre en félicitations. Il aurait rêvé pouvoir se débarasser de son ex amant des années en arrière, durant tous ces combats à sens unique qu'il perdait à ne pas savoir comment se défendre. Il avait passé tant de temps dans l'ombre de Zak, à attendre qu'il lui accorde de l'attention, de l'amour, parfois même une validation dont il n'avait pourtant pas besoin. L'homme ne lui avait jamais rien accordé de tout cela, pire encore il avait été aisé pour lui de retirer le peu d'amour propre qu'il s'était construit entre les murs de sa chambre. Il avait trop enduré, le bras cassé lors de leur altercation à la station service, l'insensibilité totale imposée sur un parking isolé, abandonné contre une voiture qui n'était même pas la sienne, et bien d'autres occurences qu'il n'était plus en mesure de lister. Il avait accepté ces occurences, s'était totalement abandonné à l'idée d'être mis à mal, en l'échange d'une chose qu'il ne possédait pas durant leur relation officielle ; Devlin. La tête haute, Barbie avait commencé à prendre conscience de bien des choses au contact du divinateur, et si la peur lui obstruait toujours l'estomac à la vue de Zak, il avait appris à mordre pour la survie de celui qui était aujourd'hui son mari. Il n'avait pu toujours le protéger, essuyant quelques défaites malgré ses efforts, mais avait toujours fait de son mieux pour ne pas avoir à en rougir. Le bien être de Devlin était le plus important, maintenant qu'ils partageaient bien plus que des soupirs dans la pénombre de la caravane bleue pervenche.

C'était pour cette raison, plus que par impulsivité, qu'il avait perdu le contrôle. Le retour du cimétière s'était teinté de noir lorsque Zak avait commencé à élaborer de nouvelles manières de passer le temps, et si Barbie avait l'habitude de répondre présent à tous ses caprices, il ne pouvait s'y conformer lorsque la santé de son mari était en jeu. L'homme avait fait une allusion, bien trop précise, bien trop mordante, sur la finalité de leur échange. Le coup était parti seul à partir de là, avait sonné comme une idée en or en claquant contre la mâchoire du russe. Le couteau qui avait suivi n'avait pas été invité, mais le corps de la poupée n'était plus contrôlé par son esprit. Il ne voyait plus que Devlin, en abattant ses coups, et la perspective qu'il se retrouve blessé, une fois de plus par sa faute, l'avait empêché de se raisonner. Il refusait de le dire au principal concerné ; Barbie connaissait l'homme qui partageait sa vie, savait parfaitement qu'il finirait par se sentir coupable de cet échec - alors qu'il n'y était pour rien. Il aurait pu, pourtant, lui hurler qu'il l'avait fait pour lui, qu'il avait voulu le protéger en permettant à sa bête intérieure de faire surface. L'amour avait fait son œuvre, dans un bain de sang. Et pourtant, un sentiment aussi légitime, et beau, n'aurait jamais du être sali de cette manière, méritait plus que tout d'être entouré de fleurs et de compliments.  

La seule chose que l'enfant était en capacité de voir était le rouge qui maculait son corps, celui de son mari, et à peu près tout ce qui s'étalait autour d'eux. Les bras du divinateur étaient salvateurs, mais ils ne pouvaient empêcher à Barbie de sangloter. Lorsqu'il le relâcha, faisant des pas de côté afin de régurgiter ce qu'il avait dans l'estomac, l'infirmier détourna la tête, le visage couvert de honte. Il en vint presque à regretter son appel, et l'arrivée de son époux. Il n'aurait pas dû le mêler à ces histoires, lui imposer ces visions cauchemardesques qui en auraient fait fuir plus d'un ; mais Devlin était toujours là, présent, et ne comptait pas partir malgré les circonstances.

Il t'a rien fait, hein ? T'es pas blessé ?

Il secoua la tête lentement, le visage toujours baissé sur ses chaussures, à contrôler les vibrations de son corps pour que Devlin ne les devine pas. Il était désolé, profondément honteux, et aurait aimé s'enfoncer sous terre pour ne plus être vu. Devlin méritait mieux qu'une soirée pareille, couvert de sang et l'estomac en vrac ; Barbie en avait parfaitement confiance, et aurait pu rendre ses tripes à son tour. Il pouvait se répéter que son geste avait été guidé par le simple besoin de protéger son mari, mais ce serait se mentir. La pression de ses poings, serrés à s'enfoncer les ongles dans les paumes, ainsi que le besoin qu'il ressentait de retourner près du corps pour terminer de le ruer de coup, prouvait que la bête se serait manifestée sans les menaces de Zak. Il eut un nouveau hoquet en y pensant, et releva enfin la tête vers Devlin, qui semblait avoir pris les choses en main, à sa grande surprise. Il secoua la tête pour lui répondre, certain que personne ne les avait vu, ni entendu. Ils avaient quitté le cimétière tous les deux, après avoir pleuré la disparition de celui qui ne vivait que par le danger, et s'étaient mis en marche sans faire de vague avant que tout ne dérape. Peu d'individus étaient venus aux obsèques, et ils avaient été les derniers à quitter la tombe ; Barbie était certain que personne ne les avait vu partir ensemble, ou presque. Il passa le revers de sa main sur son visage, et murmura d'une voix tremblante. « Non... » Il ne pouvait lui en dire plus, un sanglot étranglé dans sa gorge alors qu'il avait encore l'impression de manquer d'air. Il fit un pas de plus en direction du corps et du divinateur, cherchant à tout prix son contact pour ne pas partir en vrille. Il allait certainement s'écrouler contre lui avant que la question n'arrive entre eux. Ton gang, tu crois qu'ils pourraient faire quelque chose ? Il s'arrêta, frappé par le ton sec que son époux avait employé, et cessa de bouger. Il allait répondre à la question, mais fut surpris de sentir des mains encercler son visage, des lèvres se poser sur son front.

La caresse de la bouche aimée contre sa peau lui fit du bien, mais pour une raison inconnue, entre le choc et la peur d'avoir mal fait en demandant à son mari de venir, il sentit les larmes revenir ; s'amplifier, même, alors qu'il lui disait que tout irait bien, qu'ils finiraient par s'en sortir. Au fond, il avait raison, ils s'en sortaient toujours, et avait un contact dans la police qui pourrait peut-être les aider, en plus de Devlin. Barbie ne savait pas jusqu'où Lenny irait pour eux, au regard de la loi, mais il était de ceux auxquels l'enfant ne pouvait s'empêcher de penser dans un instant pareil. Il passa les deux bras autour du coup de Devlin, et le serra contre lui en répondant, comme pour contrer le ton qu'avait employé ce dernier par la douceur d'une étreinte. « Ils doivent pas savoir pour Zak, tu te doutes qu'ils voudraient savoir qui il était et ... Je peux pas. » Il aurait aimé pouvoir compter sur Kai, mais après ce qui s'était produit entre Devlin et lui, l'infirmier savait qu'il n'était pas bon pour eux de le convoquer de suite. Il existait d'autres visages assez proches de lui pour aider sans lui poser trop de questions, mais Barbie ne savait plus à qui il pouvait se confier ou non. Don ne serait pas tendre avec lui. Layla lui en parlerait jusqu'à la fin de ses jours. Irish, il était hors de question de l'appeler.

Il le relâcha, et passa sa manche contre ses yeux pour en retirer les larmes qui ne partaient pas ; tant pis, il ferait avec. Le poing resté un instant contre son œil devenu rouge, il renifla et contourna Devlin afin d'aller près du corps. Le poing qu'il serrait depuis le début devenait de plus en plus rouge, renfermait une colère, une rage même, que Barbie ne devait pas laisser s'échapper ; il avait toujours peur de ce qu'il était capable de faire, et ne souhaitait pas non plus être pris d'une de ses crises d'insensibilité totale. Le cœur tambourinait dans sa poitrine, et lui prouvait qu'il n'y échapperait certainement pas, mais pourrait le gérer une fois dans le confort de son appartement, loin de ce corps qui semblait le fixer. Il resta juste à côté du corps, et pointa le bas du cavadre du bout du doigt, essayant de remettre de l'idée dans ses pensées. « Avant de savoir ce qu'on en fait, il faudrait l'enlever du milieu, tu prends les bras ? » Il avait une voix fluette, à peine audible. Il contourna le corps et attrapa les deux jambes - il avait choisi de s'occuper du bas du corps afin de ne pas tomber nez à nez avec son visage tuméfié ; il ne se sentait pas capable de l'affronter. Il attendit que le divinateur prenne les bras, et tira dessus en le soulevant du sol. Si une voiture venait à passer, ils seraient dans de beaux draps, ils devaient le cacher en attendrant de prendre une décision. Et en cas de dernier recours, il finirait par appeler Kai, il n'en avait pas vraiment le choix. Alors qu'il portait ses jambes, la gorge serrée et les yeux douloureux à force de pleurer, il prit une grande inspiration. « Tu m'en veux beaucoup ? » Il ne leva pas les yeux pour le regarder, avait trop peur que la réponse ne se lise sur son visage ; il pouvait gérer un oui, mais pas l'air que cela peindrait sur les traits de son amant. « Je voulais pas t'impliquer là-dedans mais ... » Il se sentit capable de fondre en larmes à n'importe quel moment, préféra ne pas terminer sa phrase, à la place il en débuta une autre en reprenant son souffle. « Il m'a cherché. » Il serra les dents, et jeta plus violemment qu'il ne voulu le corps au sol. Il avait envie de recommencer à taper sur son corps sans vie, d'armer son poing et ressortir son couteau. Il souffla légèrement pour se calmer, et reporta son attention sur son mari. « Tu connais un endroit où on pourrait l'enterrer ? » Il aurait voulu se faufiler dans la forêt pour y abandonner le corps, mais n'avait aucune envie d'être arrêté par ces connard du Foyer Rouge, et Barbie pouvait mettre sa main à couper qu'ils seraient attirés par l'odeur du sang, ces charognards.



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