meeting you was a nice accident, ari

-- meeting you was a nice accident ft. @ari williams
    Il s'était accompagné de quelques présents pour parfaire la surprise ; le panier était accroché à l'arrière de sa moto, les fleurs du bouquet déposé à l'intérieur battant l'air sans interruption. Il ne serait plus aussi beau une fois arrivé à destination, mais Rhett n'avait pas pris le temps de réfléchir à ce détail en l'achetant. La seule pensée qui avait eu de l'importance chez le fleuriste était le sourire d'Ari qu'il imaginait déjà derrière l'offrande. Il tenait à lui faire plaisir, lui montrer que malgré un silence plus long que souhaité, il n'avait pas disparu de sa vie. Plus d'une fois, il avait espéré le croiser au Tartarus, le voir rayonner au milieu de la piste de danse ; mais il ne l'y avait plus retrouvé depuis de nombreux mois. Le médecin légiste lui avait manqué tout ce temps, constituant une pénurie importante dans ses indispensables. Il avait voulu attendre que sa situation soit stable, que tout ce qui empiétait dans son quotidien disparaisse pour lui laisser toute la place nécessaire à un futur commun. La vie finissait toujours par le rattraper, alors pourquoi attendre ? C'était ce qu'il avait fini par se dire, hésitant toujours plus à rappeler Ari pour lui proposer de le voir.

    Il se ferait pardonner de ne pas s'être manifesté plus tôt, comptait sur ce qu'il avait préparé pour introduire des excuses qui ne tarderaient pas. Ari n'avait pas pris la peine de le contacter non plus, mais il savait combien son travail demandait du temps et de l'énergie – autant, ou plus, que le sien. Il ne lui en tenait pas rigueur, se serait plutôt offusqué de quelques messages trop peu satisfaisants. Il fallait s'éloigner pour mieux se retrouver, construire un édifice sur une base plus stable que quelques entrevus dans le noir. Les fondations de leur relation reposeraient peut-être sur des années à se découvrir à tâtons, mais prendraient rapidement de saveurs plus familières ; celles des baisers doux, des murmures, des regards plus éloquents que n'importe quelle parole.

    Il espérait qu'Ari rêve de ce même Eldorado.

    La moto garée sur le trottoir, pour ne pas déranger la circulation, il retira les câbles servant à fixer le panier contre le dos du siège. Les fleurs avaient souffert du trajet, mais étaient encore présentables. Il rangea ses accessoires dans le petit coffre à l'arrière de l'engin et prit le chemin de l'entrée. Le contenant en osier dans sa main, il leva la seconde pour appuyer sur le bouton de l'interphone. Nouveau sourire aux lèvres en entendant la voix d'Ari s'en échapper ; il ne prit pas la parole, Rhett, attendit que la curiosité du médecin légiste le mène jusqu'à lui. Il voulait que ce soit une surprise, n'avait donc aucune envie de s'annoncer. Il patienta sagement en resserrant d'une main le bord de son écharpe pour se protéger de la morsure du froid.

    La lumière filtra enfin sous la porte, indiquant une présence. Il garda son sourire aux lèvres en attendant que la porte s'ouvre. Lorsque le visage d'Ari apparut, il lui adressa un sourire tendre, le corps désireux de rejoindre celui de son vis-à-vis. Il avait tant espéré retrouver sa présence, se repaître de son contact et de la chaleur de son corps. Maintenant qu'il l'avait face à lui, il n'avait qu'un souhait : faire un premier pas dans sa vie, ne plus jamais en partir. « — Surprise ! » Il leva le panier qu'il tenait dans une main et reprit la parole pour faire l'inventaire de ce qui les attendait. « — J'ai quelques douceurs ; une très bonne bouteille de vin ; j'ai même volé ça à ma fille, ça annonce une soirée aux petits oignons, elle ne jure que par ces DVD. » Il pointa le boîtier de Twilight sans vraiment comprendre de quoi il s'agissait. Il agita ensuite le bouquet de fleurs devant Ari pour lui enfoncer presque dans les mains avant de faire un pas en avant pour s'inviter dans son espace personnel ; de la même manière qu'ils le faisaient depuis leurs retrouvailles à l'université, depuis que le destin les avait rapprochés. La main débarassée des fleurs, il glissa les doigts contre la hanche de son compagnon pour le mantenir contre lui en murmurant. « — Mais avant tout ... » Il ne tarda pas à assembler leurs lèvres, se nourrir de son souffle en serrant le vêtement sous ses doigts pour s'accrocher à lui.