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 she had fire in her veins

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she had fire in her veins
Mar 10 Mar - 1:06

Moriarty, Etna
feat Odeya Rush

ligne de vie Dernière longue nuit du dernier millénaire; c'est le 22 décembre 1999, que nous aurions dû venir au monde. Que nous aurions dû crier à plein poumons, dans un duo effréné de braillements incessants, avec le sang et notre nudité pour tout atout. Mais tu es venue au monde seule, grelottante, faiblarde ; poussant à peine un gémissement que les sages-femmes ignorèrent, tant était-il imperceptible sous les hurlements hystériques de notre mère. « Où est-il, où est mon fils?! » criait-elle à la lune, pleine et silencieuse. « Deux, ils étaient censés être deux ! » clamait-elle à ses pauvres accoucheuses. Pouvait-on lui en vouloir ? La devineresse avait vu deux âmes s'éveiller en son sein. Cependant, la dame de Fortune n'avait pas vu assez loin. Si seulement elle s'était douté du destin qui nous avait été affublé avant même qu'on ait eu la chance de naître. Chance que je n'eus point, contrairement à toi. Cela fait 20 années que tu erres seule sur cette terre, mais jamais tu ne l'as réellement été, et jamais tu ne le seras. Car je me tiendrais toujours à tes côtés. ligne de cœur Cœur d'artichaut qui bat la chamade entre tes côtes. Ignorante en amour, tu rougis bêtement à tous les beaux visages enjôleurs qui ont le hasard de sourire face à tes yeux de biche. Ta vertu en péril, nombre de petits cons vantards ne se privent pas de prétendre avoir cueilli ta fleur intime. Rumeurs dans le vent. Les amants d'un soir qui ont pu goûter le miel de tes lèvres églantines, et ne serait-ce qu'effleurer les courbes de tes vallées moites, ont tous connu la brûlure létale de tes flammes. Pucelle ingénue, mais meurtrière, tu laisses dans ton sillage une traînée de corps fumants comme la braise, tandis que je redoute de te voir flétrir dans ta solitude. provenance La terre des hommes libres, tu as l'Amérique pour patrie. Dans ton nom, se murmure l'Irlande de tes ancêtres, mais Exeter est ta maison. Cette terre maudite t'a vu naître. Tu l'as foulé de tes premiers pas ; y as planté les graines qui t'ont nourrit ; puissé l'eau qui t'a abreuvé ; et abandonné les dépouilles des hommes que tu as embrasés. Il arrive que tu te surprennes à rêver d'un ailleurs. Lorsque tu perds ton regard dans l'océan, il n'y a que l'horizon pour toute frontière. Néanmoins, derrière toi, se dressent les fondations d'une ville condamnée par le feu et le sang. Exeter est ta maison ; Exeter est ta prison. gagne-pain Sirène de l'Alliance du Midi, tu partages leurs fines connaissances des herbes et des potions. Enracinée à la ferme où tu t'affaires diligemment à tes corvées, il t'arrive d'abandonner la douce brise marine de Sirenwhyte pour partager tes talents d'herboriste à La Mandragore de notre mère. Tu y offres tes services, moyennant potions, onguents, et autres remèdes naturels, contre les effigies de quelques divinités vertes. Mais ceux qui franchissent les portes de ta boutique ne sont pas tous des sceptiques de la médecine moderne, des touristes curieux, ou des anciens aux habitudes bien ancrées. « Un drachme de belladone, s'il vous plaît. » Formule magique qui se répand en une rumeur chez les jeunes initiés. Dans le dos de l'Alliance et de notre génitrice, tu t'improvises marchande de rêves, dealant pour ceux qui se languissent de tes élixirs enivrants et tes plantes hallucinogènes. ligne de tête Fleur délicate qui glisse entre les ruelles d'Exeter. Tu émanes d'une aura qui se veut discrète, et pourtant dure à ignorer. Un manteau carmin, un rouge à lèvre qui attise l’œil, un bouton d'un éclat irisé, une clochette qui tinte à ton poignet, un éternuent timidement étouffé, des épaules qui s'effleurent au hasard d'un coin de rue. Tu maîtrises l'art de te faire remarquer de manières des plus subtiles. Et pour cause : tu te languis de l'attention des autres. Hypocrisie sous-jacente, tu façonnes tes mots et tes gestes dans l'unique but de plaire, parce que l'amour te fait défaut, mais t'obsède. Naïveté qui veut bien faire dans toute sa susceptibilité, tu aimes autant que tu haïs. L'amour et la haine sont pour toi si intrinsèquement liés qu'ils ne peuvent être divisibles pour ton cœur lésé. Les langues déliées te disent réservée, polie, serviable. Une jeune fille bien élevée venue d'une autre époque; oisillon surprotégé par la famille qu'est l'Alliance. Mais sous tes traits d'un calme feint, la tempête fait rage dans ta tête. Ta sensibilité à fleur de peau, si ce n'était pour le Codladh dans tes veines, tu hurlerais tes tripes à la vue de tous. Boule d'émotions indomptées, tu les sens déborder de chaque pore de ton épiderme dès que les effets de ta potion magique s'effacent. À défaut d'avoir appris à les contenir comme l'aurait fait une personne normale, elles explosent pendant que tu ressens tout d'une intensité si forte qu'elle te fait perdre pied. Colère réprimée par une vie d'injustices, tu t’époumones pour un rien, susceptibilité exacerbée. Le sarcasme au bout d'une langue claquante, voilà le signe avant-coureur qu'il te faut ta dose. Vite vite! Une gorgée de Codladh, avant que ton feu ne s'échappe. Endors ton esprit, et redeviens la fille docile que ta mère chérie. boule de cristal acceptance
phobie Athazagoraphobie ; Quelle terreur que tu ne connais que trop bien, que d'être ignorée, oubliée, remplacée. Tu la apprit bien trop tôt : ta vie n'est qu'une illusion. Ton corps n'est pas tien. Le temps défile sans que tu n'en sois témoin. Passagers temporaires et indésirables ; ils t'assaillent, t'attaquent. S'insinuent en toi. Et tu n'y peux rien. Vulnérable, telle une marionnette délaissée. Tu ne peux que t'endormir, sans rêve et sans repos. Et prier. Prier que le sommeil prenne fin. Prier pour que ton corps te revienne. Prier que ta vie reste tienne. Car tu trembles d’effrois à la simple idée de perdre l'éveil. De disparaître, peu à peu absorbé par le néant... Et si personne ne s'en rendait compte ? Le comble de l'horreur pour ton cœur esseulé. Alors tu compenses. Tu t'abreuves de la moindre attention qu'on te porte ; que cela soit en compliments ou en messes basses, qu'importe ! Tant que c'est de toi qu'on parle. Tant que c'est toi qu'on regarde. Parce que cela prouve bien que c'est encore toi, pas vrai ? (para)psychologie Pyrokinésie ; Les flammes dans les veines, et un brasier entre les cotes. Le feu est ton allié... Oups pardon : ton ennemi ? Qui sait, tu l'ignores toi-même. Tempête dans ton cœur, océan qui déborde. Tes flammes se mêlent avec tes émotions ; elles dansent quand elles te chatouillent ; explosent quand tu t’égares. Elles marquent de leurs caresses tes mains aux cicatrices honteuses ; embrasent tes amants malheureux. Tu ne le contrôle pas, ce don, ce mal qui est le tien. Tu ne l'as jamais pu. Tu en a jamais eu l’occasion. Mère a eu tôt fait de le noyer à coup de Codladh, le poison qui t'endors ; inhibe tes émotions ; réduit à néant le peu de lucidité qu'il te reste. Te laissant à la merci des âmes égarées qui t'épient dans l'ombre. Possession ; Ils sont là. Ils attendent. Que tu baisses ta garde. Que tu t'assoupisses. Que tu t'endors. Que tu te gorges d'une goutte de Codladh de trop. Tu les sens venir. Quand tes membres se paralysent ; quand tu perds tes sens ; quand les mots ne sortent plus de ta bouche ; quand tu sens ta conscience s'effacer : ils sont là. Ils s'insinuent en toi, locataires importuns. Ils revêtissent ton corps, ta peau, ton visage, ta voix, ton sourire, ta vie. Marionnette d'esprits en peine, ils usent de toi à l'usure. Partent à la recherche de leurs proches endeuillés ; à la recherche de leurs vies passées. Et de ta vie, qu'en est-il ? Ne sois pas égoïste, et partage, comme dirait mère. Ne t'inquiète pas, ton frère est là pour veiller sur toi. croyance(s) Ils t'assaillent depuis l'enfance : comment ne pas y croire ? Il n'est plus question de croyance, mais de certitude. Tu ne les vois pas ; ne les sens pas ; ne les entends pas ; et pourtant, tu sais qu'ils existent. Ils sont là, ils attendent ; guettent le moindre instant d'inattention. Et le pire d'entre tous ? Moi, évidemment ! Ton frère qui ne fut point ; l'ombre qui t'accompagnera du berceau à la tombe. Oui, tu me hais, je le sais. Moi aussi, je t'adore.

toi, t'es qui ? moi, évidemment! Vous pouvez m'appeler Pandadesil. Je vis malheureusement en UTC-10, donc je ne partage pas toujours les mêmes heures de connexions que tout le monde. atmosphère She was not fragile like a flower ; she was fragile like a bomb. crédits alcuna licenza.


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Dernière édition par Etna Moriarty le Mar 10 Mar - 4:10, édité 4 fois
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- no one expects an angel to set the world on fire -

histoire


Men chair Da Papa Paire Papa,
Ojourdiu, je me suis réveillé. Jé fais mon lis. Et me suie lavé les dants. Jé mangé avec les tentes et les ancres dans la grande sale. Puit maman m'a fais les colles. Jé été * sage. Si je continue à hêtre sage, est-ce que tu pourré venir me randre visite? Parfoit, maman me fais beurre. Elle riz des histoires pour mon fraire. Mais papa, je suis fille unic. Mon annivairsère es le 22 des cendre. Est-ce que tu pourras venir maider à xouffler mes boujies? * Bisous.
*trais sage!
*Gros bisous! (pas gros bisous)
PS: Je ma pelle Etna.


Le soleil n'est même pas levé. La nuit enveloppe encore le monde de son étreinte glacée. Et pourtant, tu ouvres déjà tes yeux embrouillés de sables. Les murmures t'ont sorti de ton sommeil. Tu frottes grincheusement ton visage marqué de bile, alors qu'un mot s'échappe instinctivement de tes lèvres enfantines : « Maman... » gémis-tu faiblement. Néanmoins, l'ombre maternelle est trop affairée pour remarquer que Morphée s'en est allé.

Tandis que ta vision s'éclaircit, tu remarques la faible bougie qui illumine le coin de ta chambre. Faisant danser les ombres sur les murs aux dessins de pastels. Installée grassement dans un nid d'oreillers et de couvertures de laines, notre mère lit pour la énième fois une histoire d'enfants égarés, et d'ogresse affamée. « Maman ! » répètes-tu, cette fois d'une voix qui se veut plus insistante. Mère détache enfin son regard du vieux livre aux pages décrépites. Son attention détournée, elle t'observe d'un regard vide, comme si elle peinait à te reconnaître, ou même à assimiler la raison de ta présence. Puis une lueur dans ses yeux, la réalité lui revenant comme une évidence : tu es sa fille, et ici est ta chambre.

Un doigt se pose sur le sourire qui se dessine à son visage, et elle te murmure d'une voix douce de réprimande, comme seules les mères savent le faire. « Chuut, tu vas réveiller ton frère. » Elle te lance un regard entendu, avant de poser ses yeux sur son côté. D'un geste affectueux, elle me caresse l'épaule, comme pour m'aider à me rendormir. Mais sa main effleure le vide. Un vide que tes yeux fixent d'un air interdit. Il n'y a personne. Pensée que tu ne peux réprimer. Je n'ai pas de frère. As-tu envie de lui dire, mais quelque chose t'en empêche. La gorge nouée, le cœur qui palpite : la peur te rend muette face à notre mère qui sombre peu à peu dans la folie. 


Man cher Papa,
Ojourd'hui je me suie pru brul du feu m'a fait mal. Et jai aussi fais mal à maman. Elle été très en collette, mai elle avait aussi très beurre. Elle dit que c'est de ta fote. Parce que je suie mot dite à cause de ton cent. Qu'est-ce que c'est « mot dite » ? C'est un vilain mot que tu as dit ? Il ne faux jamais dire de vilain mot, ce n'est pas bien. Il faut dire pardon. Je ne veux pluie faire mal à maman. Est-ce que tu peux venir dire pardon à maman ? Je dirais pardon avec toi, pour que tu née pas beurre.
Bisous,
Etna.


Juste un cris d'enfant. Un seul, qui s'élève des champs pour venir se glisser aux oreilles des grands. Et voilà qu'une poignée d'adultes abandonnent leurs occupations pour se précipiter vers son origine. La paranoïa au ventre, leurs esprits les tourmentent déjà sur le pire qui aurait pu arriver. Quel danger s'était abattu sur leur progéniture bien-aimée ? Une morsure de crotale ? Une bête féroce ? Un homme aux intentions innommables ? Rien de tout cela.

La scène était équivoque. Deux enfants consolant un troisième en pleurs que l'écarlate teintait le front. Et toi qui te tenais là, immobile, l'arme du délit reposant encore dans la paume de ta main. Un adulte prit l'initiative d'avancer vers le garçon en pleur pour examiner sa blessure. Superficielle : plus de sang que de mal. Sortant un boîtier argenté de sa poche, il entreprit d'apposer l'onguent sur la plaie. Mais le mal était déjà fait, et les regards fixés sur toi. 

Des mains rêches te saisirent les épaules, te faisant virevolter sur place. « Pourquoi as-tu fait ça ?! » clame une voix autoritaire qui te semblait pourtant si familière. Il te fallu une seconde pour reprendre tes esprits et enfin reconnaître le visage irrité de notre mère sifflant à quelques centimètres du tien.

Comme sortie de transe, tu lances des regards éperdus autour de toi : vers tes tantes et tes oncles, vers tes compagnons de jeux, vers le garçon en larmes, vers notre mère en colère, et vers la pierre rougeâtre dans ta main. « Je n'ai rien fait... » laisses-tu échapper, tout comme l'arme du délit qui glisse de tes doigts. « Etna l'a frappé ! » réplique spontanément une fillette dont l'accusation n'était plus nécessaire, tant les preuves étaient accablantes. Mensonge ! Veux-tu répondre, mais tu lis déjà dans les yeux de tes proches que personne ne te croirait.

« Etna, tu sais bien que tu ne dois pas mentir. » articule mère tout en resserrant son étreinte douloureuse sur tes épaules. « Ce n'était pas moi ! » insistes-tu face aux réprimandes. La gorge nouée et les larmes noyant tes prunelles océan, tu tentes vainement de te rappeler ce qui s'était passé, mais rien. Le néant. Tu te souviens des jeux avec tes amis. Tu te souviens d'avoir couru dans les champs avec eux jusqu'à être à bout de souffle. Tu te souviens des rires qui te prenaient aux tripes. Difficilement, tu te souviens même des mots incompréhensibles que le garçon s'était mit à dire au sujet de notre mère. Des mots que tu ne connaissais pas, mais qui semblaient si bien amuser tes amis. Néanmoins, de la pierre et du sang, rien dans ta mémoire brumeuse.

« Ce n'était pas moi. Je... Je dormais... » trouves-tu pour seule excuse face aux mines culpabilisatrices de tes aînés. « Arrête de mentir. Tu dois t'excuser auprès de lui ! » ordonne notre mère, ignorant la détresse qui mouille tes yeux. « Mais je n'ai rien fait ! » Ta poitrine agonise à mesure que les murmures se glissent au milieu des épis de blé. Ta tête te fait souffrir et s’échauffe sous ta tignasse sombre. Tu songes un instant que le soleil doit taper trop fort, avant de te rappeler que tu es coincé parmi ces gens qui n'écoutent rien de ce que tu pouvais dire. « Excuse-toi ! » crache notre mère en te tournant vers le garçon en pleurs, qui ne pleure plus tout à fait. Ses larmes séchées par la punition qui t'attend, tu cru un instant voir un rictus à ses lèvres avant qu'il ne se remette à geindre dans les jupes de sa propre génitrice. À cette vision d'injustice, ta détresse s'en était allé pour laisser place à la frustration. Les poings serrés jusqu'à enfoncer tes ongles dans ta chair tendre, tu répètes une énième fois, articulant chaque syllabe, comme si cela avait été la seule cause de leur incompréhension. « Je-n'ai-rien-fait ! »

Tempête de feu dévorant un champ d'été. Les flammes ont eu tôt fait d'emporter les épis de blé, dorés à point sous le soleil du midi. Un morceau de verre laissé par mégarde dans un champ trop sec, diront plus tard tes aînés pour justifier la fumée visible jusqu'au cœur d'Exeter. La vérité étant trop terrifiante : une fillette faisant une simple colère.


Mon cher Papa,
Jai à prit que j'avais un fraire frère. Je ne peux pas le voir, mais maman si.  Elle dit qu'il es comme le vont. C'est pas parce qu'on ne le voit pas qu'il ne peut pas ecis esist être réel. Maman dit qu'on est jumo, mais il a pas de korps ! Comment on sait si il est mon jumo si on ne peut pas voir si on est pareil ? Parce qu'il n'a pas de korps, maman dit que je dois être gentille et partauger. Mais je n'aime pas le jus que maman me donne. Ça me donne envie de dormir, et je me sens toute bissar. Maman dit que c'est pour étin étend  pour que le feu ne lui fasse plus mal. Je ne vœux pas que maman ait beurre de moi, alors je bois le jus. Mais je n'aime pas partauger avec mon frère. Il ne vient que pont dans que je fais ma sieste, et ne joue jamais avec moi. Mains tenant, je fais beau cou de siestes. Jai beurre de ne pas pouvoir me réveiller. Est-ce que tu as des frères et sores, papa ? Est-ce qu'ils jouent avec toi ? Si tu viens à la ferme, on pourré tous jouer ensemble !
Bisous,
Etna.
PS : Le prénom de mon frère est antE ! C'est moi qui l'ai trouvé ! Il a l'air d'aimer.


La douleur te mord la chair, et tu ne peux réprimer une grimace sur ton visage poupon. La tante stoppe son geste face à ta souffrance évidente, avant de retenter, cette fois avec plus de douceur. Elle glisse ses doigts couverts d'onguents aux parfums d'aloe vera sur tes brûlures, et tu sens déjà la douleur s’apaiser face à la fraîcheur du baume de plantes médicinales. 

Pour sa part, mère s'affaire à sa table de travail, insensibilité affichée face à tes blessures. Plongée dans sa recette, elle réduit diverses herbes sèches en poudre ; extrait le jus de baies sauvages ; effeuille les pétales d'une fleur pâle ; avant de jeter le tout dans son chaudron dont la mixture bouillonnante laisse échapper des effluves encore moins ragoûtantes qu'elles ne l'étaient déjà. Ce qui t’apparaît à chaque fois comme un exploit. 

« Préviens-moi à l'avance, la prochaine fois que tu te trouves à court de Codladh. » susurre notre génitrice en servant une louche généreuse de la potion dans un gobelet de bois. Tes sourcils froncent déjà à la seule perspective d'avaler cette monstruosité, et elle s'attend à ce que tu en redemandes ? « Ça éviterait d'autres... accidents. » ajoute-t-elle en se tournant finalement vers toi, marquant une pause en toisant tes brûlures avant d'achever sa phrase. « Mais je n'aime pas ça. C'est amer... » essayes-tu un instant d'argumenter. Tentative bien vaine. Mère a forcé le Codladh dans ta gorge assez souvent pour que tu saches pertinemment que ton avis ne compte pas. 

« Tous les bons médicaments sont amers. » veut te rassurer la tante en te caressant l'échine, avant de se tourner vers mère et qu'un air inquiet vient assombrir son visage. « Tu es certaine qu'il n'y a pas un autre moyen de contrôler son... feu. » Marquant une pause, hésitant un instant entre les mots don et mal, avant d'opter pour le terme le plus évident. « Le Codladh inhibe ses émotions et étouffe sa conscience. Elle n'est plus elle-même et... Tu sais bien... » La tante ose à peine continuer, assumer la vérité devant toi ; pensant naïvement que tu n'as pas encore conscience de ce qui se passe. « Elle devient vulnérable, et il n'est pas le seul à en profiter. Il y a les autres... Certains pourraient avoir de mauvaises intentions. Qui sait ce qu'ils pourraient faire s'ils... » La simple pensée d'une éventualité non dite fait trembler la pauvre femme, qui trouve néanmoins la force de terminer sur un ton ferme. « C'est dangereux. » Dangereux ? Quel danger ? Le seul que mère voit, c'est le brasier qui sommeille en toi.

« Ce sont bien ses émotions le problème. Tu t'inquiètes pour rien : il veillera sur elle. » s'exclame mère, balayant la tirade de la tante d'un revers de main. Le front irrité qu'on puisse oser douter de la façon dont elle élève sa propre fille. Elle s'avance vers toi, et en enfant obéissante, tu lèves déjà les mains pour prendre le gobelet des siennes. Elle aurait pu inconsciemment suivre ton geste, mais comme si de rien n'était, elle enchaîne en posant simplement le Codladh sur la table devant toi, avant de tourner les talons. C'était furtif, mais tu l'as vu. Elle s'était pétrifiée. Rien qu'un instant d'indécision. Mais tu l'as vu. Mère a peur de toi. De te toucher. De t'approcher. Tu l'as lu dans ses yeux : tu la terrorises.

« C'est pour ton bien. » lâche-t-elle avant d'aller remplir des fioles de ce qui restait de potion. Comme une formule magique qu'elle te répète à tue-tête pour se convaincre elle-même qu'elle est une bonne mère. Aller, c'est pour ton bien. Avales l'atrocité, et laisses ton cœur dépérir. Lâche ce qui te reste d'éveil, et laisse-moi m'insinuer dans chaque parcelle de ton corps. Après tout, ton frère veille sur toi.


Cher Père,
J'ai rencontré un garçon... Pas que cela te concerne en quoi que ce soit, mais je ne peux pas en parler avec maman, et Ante n'est pas vraiment une oreille attentive. Lorsque je suis avec lui, je... ressens des choses que je n'avais jamais ressentit auparavant. C'est agréable, et tout chaud à l'intérieur de ma poitrine. Si agréable que le Codladh m’écœure. Je ne m'étais jamais rendu compte à quel point cette potion m'inhibait, m'effaçait...
Il ne fait pas partit de l'Alliance. Il vient de l'extérieur. Malgré tout, c'est comme s'il arrivait à tout comprendre de moi, sans que je n'ai à dire quoi que ce soit. Mais... Il refuse de parler de notre relation à ses amis... Il dit qu'ils ne comprendraient pas. Qu'ils sont trop cons. Alors, aux yeux de tous, nous sommes comme des étrangers. Évidemment, ça me fait de la peine. Néanmoins, je pense voir ce qu'il veut dire : maman, elle non plus ne comprendrait pas. Elle dit toujours que je dois garder mes distances avec les hommes... Qu'ils n'apportent jamais rien de bon. On croirait qu'elle parle de toi. Mais il n'est pas comme toi... Lui au moins, il est présent.
Amicalement,
Etna.


Chuchotements et gloussements à peine refrénés sur ton passage. Tu stoppes un instant ton vélo rouillé par l'air marin pour mettre un pied sur le bitume. Sans pour autant te retourner, tu oses jeter un coup d’œil timide en arrière, seulement pour voir les sourires narquois des lycéens squattant un banc moisit par les intempéries. « Hey, ma grand-mère a appelé : elle veut que tu lui rendes son style ! » te lance une pimbêche aux mèches roses, dont les doigts noircit par la clope jouait avec son zippo. Qu'elle est fière de sa pique immature !

Leurs esclaffements trouvent écho dans les ruelles maussades de la ville, tandis que tu leurs tournes le dos, silencieuse, pour continuer ta route à pied. Leurs mots devraient te blesser, mais au déni de leurs intentions, ils te réchauffent le cœur. Tes joues rondes ne rougissent pas de honte, mais de ravissement. N'en déplaise au Codladh dans tes veines, un sourire ému s’esquisse sur tes lèvres, tandis que tu ajustes ta robe de lin qui attira si bien leur attention. Perdue dans tes pensées, tu ne le remarque pas. Il se lève, abandonne ses paires, un sourire entendu au visage, et vient marcher dans tes pas. Il te suit telle une ombre filant sa proie.

Délaissant ton vélo adossé contre la devanture, tu agrippes ton panier d'osier avant de t'engouffrer dans une modeste épicerie. « Bien le bonjour, Mme Lawson. » salues-tu poliment la propriétaire des lieux. « Oh, bonjour Etna ! » Habituée de ces visites quotidienne, tu ne perds pas de temps à hésiter bêtement sur le pas de la porte. Posant ton panier sur le comptoir, tu révèles tes marchandises de la semaine, et entreprends d'en noter les détails dans le carnet d'inventaire que te tend déjà la vieille épicière.

Ce n'est qu'une fois le stylo posé que tu sens son regard t'épier soucieusement. « Est-ce que tout va bien ? » D'où lui vient cet air inquiet ? Tu y songes un instant avant que l'évidence ne te frappe. Ah, c'est vrai ! Tu as oublié de sourire. Ce que les interactions sociales sont d'un compliqué, lorsque les émotions font défaut. Telle une leçon bien apprise, tu t’exécutes et feins le sourire le plus rayonnant qui soit, au naturel éprouvé par des années de pratique. « Tout va pour le mieux ! Et vous, Mme Lawson ? » Une question dont on se serait bien passé. 

La sexagénaire rassurée, la voilà qui entreprend de raconter sa vie dans un monologue assoupissant. Les lèvres toujours radieuses, tu la laisses à son comptoir, se morfondre des mauvaises habitudes de son mari, pour te diriger derrière un rayon. N’omettant pas d’acquiescer à toutes ses questions rhétoriques, tu commences à ordonner les œufs frais, les pots de confitures maison, et les conserves de légumes de saisons, dans l'étagère que l'épicière a spécialement dédiés aux produits de la ferme de la Sirène Verte. Concentré dans ta tâche, tu n'entends même pas la sonnette de la porte tinter. Il est là.

Silencieusement, il glisse dans une brise pour s'approcher derrière toi. Son souffle chaud dans la nuque te fait soudainement prendre conscience de sa présence, et tu manques de faire tomber un précieux pot de miel qu'il rattrape sans peine. Ton cœur semble rater un battement, et tu as déjà oublié les mésaventures de Mme Lawson. Il dépose nonchalamment le bocal d'ambre liquide là où est sa place, puis vient effleurer discrètement le dos de ta main ganté. Malgré le cuir protégeant les séquelles de tes éclats de colères, tu sens sa caresse. Elle fait frémir ta peau, et tu en oublierais presque de respirer. Finalement, après s'être assuré d'être hors du champ de vision de la vieille marchande, il vient susurrer à ton oreille : « Ce soir à la grotte, d'accord ? » Un sourire timide pour toute réponse. Tu n'as pas eu à le feindre, celui-là. Pas la peine d'ouvrir la bouche, voilà qu'il te grâce d'un baiser à la sauvette, avant de disparaître aussi rapidement qu'il t'est apparu. Tu ne remarque même pas les yeux inquisiteurs d'un cœur délaissé, qui vous épiaient discrètement dans toute leur rage.

Tu sens encore son parfum sur tes lèvres, et les papillons qui s’affolent dans tes tripes. Plus... Tu en voudrais plus, tu te dis. Ce doux sentiment qui te réchauffe et te fait frissonner d'un bonheur interdit. Si seulement tu pouvais tout ressentir. Absolument tout.


Papa,
J'ai fait quelque chose d'horrible. Je n'aurais pas dû. Je n'aurais pas dû ! Mais le Codladh m'étouffait... J'avais besoin de tout ressentir pour une fois. J'avais besoin de me sentir vivante ! Je ne pensais pas que je... Que ça arriverait. Ante m'a aidé. Il dit que tout est arrangé. Mais qu'est-ce qu'il a fait ? Et qu'est-ce que je vais faire ? Si l'Alliance l'apprend... Si maman l'apprend ! Je ne voulais pas que ça arrive. J'ai perdu le contrôle. Je pensais que ça irait. Que si j'étais avec lui, tout se passerait bien... Mais tout n'était qu'un mensonge. Je n'ai jamais eu le contrôle. Qu'est-ce que je dois faire, papa ? Tout ça, c'est de ta faute. Si tu avais été là pour moi... Laisse tomber. J'écris dans le vent. Je dois me calmer. Une gorgée de Codladh, et tout ira pour le mieux...
Etna.


Les voilà. Deux silhouettes austères. Deux visages étrangers, en ces lieux qui auraient dû t'être rassurants. Ils observent les hommes et les femmes qui composent ta famille, bien conscients que ces derniers les toisent en retour d'un œil mauvais. « On vous laisse pénétrer nos terres, et vous osez nous insulter ?! » crache un homme à la langue acéré. L'enquêteur lève les mains d'un geste défensif. Le pauvre n'était pas assez payé pour se faire lapider par des fermiers arriérés. « On accuse personne. Nous sommes simplement venu poser des questions. » « Le corps a été trouvé dans une grotte côtière, non loin de votre ferme. Si quelqu'un a connaissance du moindre détail, cela pourrait grandement aider notre enquête. Nous sommes prêts à envisager toutes les pistes. » tente d'expliquer son collègue.

Le corps. Quel corps ? Ah oui, ce corps-là. Son corps. Ton esprit est trop embrouillé par le Codladh, et tu somnole dans un coin de la grande salle, te faisant discrète. Comme mère te la demandé. De toute façon, tu as trop de mal à suivre leurs propos. Tu as abusé de la potion. Mais tu voulais tant oublier la douleur. Et les visions. Les visions aussi. Surtout l'odeur en fait. Effluves de chairs réduites en cendres.

« Personne ne le connaît ici. Nous ne nous mêlons pas des histoires des citadins. Nous sommes pacifiques » justifie une femme de l'Alliance, pressée de voir les intrus s'en aller. Mais l'un d'entre-eux vient poser son regard aiguisé sur toi. Merde. Pour une fois que tu ne cherchais pas à te faire remarquer. « Une amie de la victime prétend qu'il entretenait secrètement une relation avec... » il baisse un instant les yeux sur son carnet qu'il feuillette avant de trouver l'annotation qu'il cherchait. « ...Mlle Etna Moriarty ? » Le malheureux n'a même pas le temps de relever ses yeux sur toi, que mère vient déjà se poster en barrière infranchissable devant lui. « Mettez-vous en doute la vertu de ma fille ? » l'interroge-t-elle dans un revirement comique de situation. Visiblement offusquée que cette idée ait seulement pu être mentionné par le policier. « J'ai eu vent des rumeurs que les jeunes gens aiment colporter sur l'intimité de mon enfant, mais je ne pensais pas que la police leur accorderait le moindre crédit. »

Tentant de ne pas perdre la face, l'enquêteur soutint le regard réprobateur de la mère-ourse qui semble sur le point de sortir les griffes. « Hum. Comme nous l'avons expliqué, nous ne sommes là que pour poser des questions. » Son collègue choisit cet instant pour prendre la relève. Ignorant la menace que pouvait représenter la bonne femme qui leur fait barrage, il la contourne nonchalamment pour se diriger vers toi, des clichés dans la main. « Si vous pouviez y jeter un œil, et nous dire si vous reconnaissez ce garçon... » Mais la tempête le stoppe. « Gardez ces horreurs hors de sa vue ! » hurle l'hystérique dont la voix résonne entre les murs de la grande salle. D'une gifle sur la main menaçante, elle envoie voler les images. « Ma fille n'a pas besoin d'être souillée par ces images ! » Néanmoins, malgré toutes les bonnes intentions de notre mère, l'un ses clichés vient se poser sur une table, suffisamment proche de toi pour que tu en saisisses les traits. Rien de choquant : il s'agit simplement d'une photo de lui de son vivant. Quand il était encore vivant. Car il ne l'est plus. Yeux dégoulinant sur son visage.

Le policier fulmine, mais son partenaire vient poser une main sur son épaule pour le calmer. Envenimer la situation ne servirait à rien. Il retient donc sa colère qui fait palpiter sa tempe. Reprend une longue inspiration, avant de poursuivre. « Sans vouloir vous manquer de respect, Mme Moriarty, c'est votre fille que nous voudrions questionner, pas vous. À moins que votre communauté suggère qu'elle n'a pas son mot à dire ? » Le regard perçant du représentant de la justice vient se poser tour à tour sur chacun des membres de l'Alliance présent dans la grande salle, mais personne ne répond. Son collègue en profite pour aller ramasser les clichés envolés, ne manquant pas l’occasion pour s'attarder longuement sur le dernier. Le plus proche de tes yeux océans. Il les remarque qui fixent intensément la photographie. D'un doigt, il la tapote légèrement, s'attendant à une réaction de ta part. Mais rien. Tu ne ressens rien. Ses cris qui résonnent sur les parois rocheuses.

« J'ai lu dans nos rapports au poste qu'on a déjà eu à faire avec elle... Disparitions, errances nocturnes sur les routes... On l'a retrouvé à quelques reprises chez des gens, à dire des choses qui n'avaient aucun sens... Somnambulisme et trouble dissociatif de l'identité, à en croire les notes de mes collègues... » Ou excuses bien trouvé pour ne pas dire jeune fille régulièrement possédée par des esprits errants durant son sommeil. Même enfermée dans cette foutu ferme, certains arrivent à trouver la moindre faille pour rejoindre la ville, et tenter d'accomplir ce pourquoi ils se retrouvent coincé ici. On ne peut pas vraiment leur en vouloir : tu es comme une marionnette en libre-service qui brille dans la nuit.

« Comment traitez-vous sa condition ? » questionne l'enquêteur, curieux de savoir. « Elle voit un médecin ? Un thérapeute ? Un psy ? » suggère son partenaire. Ah la bonne blague ! Comme si mère allait te laisser entre des griffes autres que les siennes. « On s'en occupe par nos propres moyens. » reçoit le policier pour toute réponse. À coups de potions et de chambre cadenassée. Mère appelle ça veiller sur toi, mais d'autres considérerait plus cette situation comme de la séquestration. Elle reçoit même une rançon mensuelle du paternel. Quelle ironie. S'il savait. S'il en avait quelque chose à foutre. Ah, l'amour maternel ! Cependant, les enquêteurs n'ont pas besoin de connaître ces détails. Alors, c'est un long silence qui s'installe.

Le moins borné des deux est le premier à accepter l'évidence. Ils ne tireront rien des habitants de la Sirène Verte. Posant une main résignée sur l'épaule de son partenaire, il lui murmure quelque chose à l'oreille tout en se tournant déjà vers la sortie. « ...mais il est évident qu'elle est droguée ! » lui rouspète-t-il en retour, trop agité pour contrôler le volume de sa voix. La maladresse leur valu le regard défiant de mère, colosse protecteur entre toi et les étrangers. « C'est pas nos onions. On en tira rien. » lâche l'enquêteur dans un marmonnement à peine étouffé, avant de se tourner vers les fermiers. « Nous n'allons pas vous déranger davantage. Merci pour votre... coopération. » Puis il ajoute : « Si vous avez quoi que ce soit à ajouter, n'hésitez pas à nous contacter. Que cela concerne l'enquête ou non. » Son regard se pose sur toi, comme si le message t'avais été expressément adressé.

« Si vous envisagez vraiment toutes les pistes, vous devriez-vous pencher sur cette amie... L'amie de la victime. » lâche soudainement mère, stoppant de fait les deux policiers qui s'apprêtaient à tourner les talons. Les deux ahuris lancent un regard étonné à notre génitrice, avant de se fixer mutuellement. On aurait presque pu voir les rouages se débloquer dans leurs petites têtes de moineaux. « Égorge bien vite l'agneau sacrificiel, celui ou celle qui a des péchés à se reprocher. » clame-t-elle son dicton imaginé, telle un Confucius doté de mamelles. L'un des enquêteurs fouille de nouveau son carnet de notes, tandis qu'une ampoule s'allumait au-dessus de sa tête. Alors que lui et son collègue s'avancent vers la sortie, trop concentré pour porter davantage d'attention aux membres de l'Alliance, il lui marmonne quelque chose d’imperceptible. Pas besoin de savoir lire sur les lèvres pour comprendre : ...cheveux roses...

Une fois les intrus partis, les tantes et les oncles font de même. Quittant tour à tour la grande salle pour retourner à leurs occupations. Tandis que la pièce se vide, mère peine à dissimuler un sourire jouissif au coin de ses lèvres. Le pari était risqué, mais elle a joué. Et elle a gagné. Il aura suffi que d'un cheveu. Je t'ai dit que j'allais tout arranger.

« Le feu qui sortait de ses orifices. » murmures-tu sans prévenir, la tête encore embrumée et la langue incohérente. Tes mots innocents hérissent les poils de mère qui se tourne vers toi, fulminante. Deux grandes enjambées, et elle se tient derrière toi, lève la main, et vient la poser tendrement sur ta tête. Ton attention attisé, tu lèves tes yeux somnolant vers mère. « Tu rêvais, mon cœur. » te glisse-t-elle d'une voix doucereuse. Ses doigts viennent s'emmêler dans tes mèches sombres, les graciant d'une caresse. « Fais attention à ce que tu dis. Tu ne voudrais pas que les gens prennent tes mots de travers. » Puis elle se tourne vers moi, ses yeux plongeant profondément dans les miens, inexistants. « Veille bien sur ta sœur. Qu'elle ne fasse plus de bêtises. » Ombre amère à la voix tendre, elle s'en va. Non sans marmonner, plus pour elle-même qu'autre chose : « Les hommes n'apportent jamais rien de bon... » Formule magique qu'elle se répète inlassablement, comme pour oublier les erreurs de son passé : l'ombre au nom vil, qui plane en épée de Damoclès. Mémoire sélective d'un amour inconditionnel. Mère oublie bien vite que je suis moi-même un homme.


Mon cher Père,
Ca fait longtemps que je ne t'ai pas écrit.. Mais bon, ce n'est pas comme si tu allais me lire un jour. Je suis grande maintenant. J'ai arrêté de croire en un homme qui n'existe pas. Tss. Même mon frère est plus réel que toi !
Mon frère... Je le déteste tellement. Parfois, je me dis que j'aimerais qu'il disparaisse, avant de le regretter juste après. La vérité, c'est que je ne sais pas ce que je serais sans lui... Seule. Je suppose. Pour la première fois de ma vie : seule. Ce mot me fait tellement peur.
Ce n'est pas vraiment le fait de devoir partager avec lui qui m'insupporte. Je n'aime pas dormir. À chaque fois, j'ai peur de ne jamais me réveiller. Mais ce n'est pas ça qui me met en... colère. C'est ce qu'il fait de moi. Ce qu'il sait très bien qu'il ne doit surtout pas faire. Ante sait ce qu'il arrive quand il fait ça : je me réveille, et... Et je... Perds le contrôle. Il a tellement soif de vivre qu'il se fout éperdument de la vie des autres. Et maman qui continue de le louer comme un saint ! Je ne peux même pas lui en parler. Qui sait ce qu'elle fera si elle apprenait ce qu'Ante fait la nuit... Elle m'enfermerait à double tour. « Pour mon bien ». Je commence tout juste à goûter au peu de liberté qu'elle me permet. Je ne veux pas tout perdre.
J'ai commencé à travailler à La Mandragore. Ça me fait du bien de quitter la ferme... D'aller en ville. J'ai l'impression d'enfin pouvoir... respirer. Et puis, je vois des gens différents. Certains sont curieux, et me posent plein de questions sur la vie à la ferme. Ils ont l'air de tous s'offusquer que je puisse vivre sans smer smarq téléphone, et euh... enthernet ? Surtout à mon âge. J'imagine qu'il y a plein de choses que j'ignore...  
Quand la clochette sonne, il m'arrive d'imaginer que tu passe le pas de la porte...
Etna.


Nuit des endiablées, troublée par la basse d'une musique effrénée. Est-ce la porte des enfers qui s'est ouverte ? Non, simplement des étudiants délurés qui fêtent la fin des examens. Ils applaudissent leurs réussites, ou noient leurs échecs, à coup de bière, tequila, vodka, ainsi que leurs cousines de la nuit, plus illicites mais tout autant les bienvenues.

La soirée est déjà bien avancée quand surgit de l'ombre des arbres une apparition spectrale ? Non. Juste une jeune fille. Elle se glisse parmi les fêtards comme si les lieux étaient siens. Elle saisit par ici le shot d'un liquide ambré des mains d'un pauvre bougre, trop imbibé pour émettre la moindre contestation ; qu'elle avale d'une traite comme un médicament amer. Elle subtilise ensuite une bouteille de d'ale sombre à un couple affairé, qu'elle emporte au milieu de la piste de danse que les étudiants se sont improvisé. Sa chevelure blonde pour seul partenaire, elle se déhanche, impudique, au rythme de la musique, ignorant le monde qui prend vie autour d'elle. Elle a l'air si seule, cette fille. Mais les jolis minois comme le sien ne le reste jamais très longtemps, à ce genre d’événement.

Un jeune homme ne tarde pas à venir clamer la belle inconnue. Un galant chevalier des temps modernes ? Non, juste un frat boy que le courage en bouteille rend intrépide. Il s'invite derrière elle. Accompagne ses mouvements de bassin avec les siens. Lentement, il se permet de glisser ses mains sur ses courbes, accentuées par sa tenue scandaleuse. Elle ne s'en plaint pas. Au contraire. Aguicheuse, elle récompense sa témérité par des caresses lascives dans le creux de ses reins.

Tournant lentement sur elle-même, elle lui fait face pour juger ses traits. Elle semble les trouver satisfaisants, puisqu'elle vient glisser ses mains autour de sa nuque dans une tendre étreinte, telles les mâchoires d'une dionaea muscipula qui se referment progressivement sur sa proie ignorante. Espiègle, elle vient coller ses lèvres carmin sur sa joue. D'une voix qui lui est toute dédié, étouffé par la musique assourdissante, elle lui susurre à l'oreille des mots dont il sera le seul auditeur. Un sourire bête se dessine sur le visage empourpré de l'étudiant. Trop émoustillé par la proposition licencieuse de l'inconnue, il ne prend guère le temps d'y réfléchir à deux fois, avant de se laisser entraîné par cette main gantée de cuir, qui l'attire discrètement dans l'ombre de la forêt. Loin des regards, avec la lune et les étoiles pour témoins. Il va faire chaud ce soir. Mais c'est un feu d'une toute autre sorte qui fera danser le pauvre malheureux.


Père,
Parfois, j'ai l'impression qu'un océan me submerge à l'intérieur... Un océan déchaîné qu'on me demande de garder bien enfermé dans une toute petite fiole. J'ai beau appuyer sur le bouchon de toutes mes forces, parfois, il déborde, et se met à fuir partout... Mais ce n'est pas de l'eau : ce sont des flammes. On ne peut pas arrêter le feu. On ne peut que le noyer.
Etna.


Les rumeurs naissent et se répandent. Le jour vient tout juste de pointer à l'horizon, que le vent les emportent déjà. Tu t'arrêtes et descends de ton vélo, ta curiosité attisé par cette foule qui se cultive à l'orée des bois, seulement retenue par une bande de plastique jaune et noir pour seule barrière. « ...des étudiants l'ont trouvé... » « ...ils n'arrivent même pas à l'identifier... » se murmurent les badauds. Tes yeux océans se perdent parmi les arbres, à la recherche de l'objet de ces attentions. Et tu les vois. Une dizaine d'agents de la loi, qui périmètrent, prélèvent. Ils s'affairent tout autour d'une silhouette endormie sous un drap blanc, dissimulant à peine son lit d'herbe noircit de cendre. Ton cœur s'arrête.

Sa bouche sur la tienne.

« ...c'est comme la dernière fois. » « ...aucune trace de combustible... » « ...comme s'il avait prit feu de l'intérieur... » « ...combustion spontanée... » « ...combien de fois cela fait ? » Curiosité morbide ou paranoïa dans les tripes, les curieux sont profus en ragot et en théories de toute sorte. Leurs mots te transpercent au plus profond de ta poitrine, et tu sens tes jambes défaillirent. Ne cherchant pas à en entendre plus, tu chevauches à nouveau ton vélo pour quitter les lieus avec toute la force de tes mollets.

Son corps écrasant le tien.

Tu devais te rendre en ville, aujourd'hui. Mais c'est vers la plage que ta monture de métal rouillé te conduit. Tu l'abandonnes sur le sable pour aller hurler à la mer. Ta colère, ta peine, ta détresse, ton horreur. Tu hurles à plein poumon comme pour vomir tes tripes. Tu hurles, tu hurles, jusqu'à ce que ta voix se casse. Tu hurles, tu hurles, jusqu'à ce que plus aucun son ne sorte.

Son souffle sur ta peau.

Les vagues qui se fracassent les unes contre les autres, pour venir se terminer en un murmure sur le sable humide à tes pieds. Voilà la réponse que la mer daigne te donner. Tu reprends ta respiration, difficilement. Comme si tu venais de courir un marathon. Comme si l'oxygène te faisait défaut. Comme si tout l'air du monde ne suffirait pas à calmer tes poumons qui te brûlent. Qui t'étouffent. « C'est ta faute... » marmonnes-tu dans le vent. Ton accusation pique, mais me fait rire. C'est toi qui les as brûlés. Toi qui a allumé le brasier qui les a consumés. Moi, je n'allume aucun feu, si ce n'est celui de la passion dans leurs yeux.

Sa langue dans ta gorge.

En parlant de feu, les flammes se réveillent déjà. Même le Codladh ne saurait endormir les émotions qui te tiraillent en cet instant. Elles viennent se trémousser sur ta peau, lèchent les broderies de tes vêtements, et te réchauffent de leur étreinte si familière. Instinctivement, tu les frappes de tes mains gantés pour les étouffer avant qu'elles ne se propagent davantage. Mais rien à faire. Elles continuent leur danse effrénée. « Je t'avais dit d'arrêter ! » Arrêter ? Arrêter quoi ? Arrêter de vivre ? Est-ce ma faute si ma vierge effarouchée de sœur n'est pas capable de supporter une baise sans se réveiller et perdre ses moyens ? Tu pourrais au moins avoir l'obligeance d'attendre la fin des réjouissances pour allumer le barbecue. Mais non. Au moindre cœur qui palpite. Au moindre souffle qui s'essouffle. Dès que la peau frémit et que le sang s'échauffe, tu reprends conscience, au déni de mes envies. Le pire cockblock de tous les temps !

Ses mains dans ton intimité.

« Assez... » murmures-tu à la mer, les yeux perdus dans le ballet de vagues impétueuses. Couvertes de flammes qui te dévorent. Tu n'essayes même plus de les étouffer. De les contrôler. À quoi bon ? Tu n'as jamais pu. Mais ton visage se fige en une expression qui m'effraie. Qu'as-tu en tête, petite sœur ? Tu t'avances lentement dans l'eau glacé du matin. Mais bien sûr : quel meilleur moyen d'éteindre un feu qu'en le noyant ? Tu continues à avancer, et l'eau ne tarde pas à t'arriver à la taille... À la poitrine... Aux épaules... N'est-ce pas suffisant ? Les flammes ont eu le temps de disparaître. Mais non, tu persistes, faisant fie des vagues qui te frappent. Elles t'intiment de retourner sur la côte. Malgré tout, la mer t'a déjà englouti. MAIS QU'EST-CE QUE TU FOUS PUTAIN DE BORDEL DE MERDE?!! Remonte, remonte ! Ne laisse pas l'eau s'infiltrer dans tes poumons ! Remonte, remonte ! Je m'excuse ! Pardonne-moi ! Je ne recommencerais plus ! Remonte ! Et vis ! Pour une fois dans ta misérable vie : vis !

Le feu. Partout. Du feu.


Mon cher Papa,
Va te faire foutre !

Amicalement,
Ante.


Ploc. Ploc. Ploc. Le bruit agaçant des gouttes d'eau salé qui se fracassent sur les lattes du plancher. Il te ramène à la réalité. Te réveille. Et tu te surprends à frissonner. L'air glacée te frigorifie, et être trempée jusqu'aux os n'aide en rien. Bien fait pour ta gueule ! Il te faut un instant pour reprendre tes esprits. Pour reconnaître cette pièce qui t'est familière : ta chambre. Davantage pour te rappeler ce que tu as fait. Ce que tu as osé faire. Immédiatement, le souvenir vient noyer tes yeux océans. La culpabilité qui te déchire les tripes. Tu fais un pas pour tenter de fuir ; où ça ? Aucune importance. Mais ton soulier sombre et tu défaillis. Un regard en bas, et tu en découvres la cause : un trou béant dans le sol.

Quelques lattes arrachées au plancher de bois, découvrant mon secret le mieux gardé : une cachette creusée par la force de tes bras. À l'intérieur, des trésors dont tu ignores la valeur. Un haut et une jupe, trop courts pour en mériter seulement le nom. Une trousse de maquillage, la peinture de guerre des femmes. Une chevelure dorée dépourvue de tête à orner. Quelques magazines aux images qui t’empourprent les joues. Un canard jaune aux yeux innocents. Et une lettre. Bien mise en évidence, une enveloppe blanche dont les caractères d'imprimerie destinent à nulle autre qu'à notre mère. Néanmoins, les lettres d'écarlates manuscrites en grand ne trompent personne : ' T'AS PAS INTÉRÊT À LE REFAIRE PUTAIN ! ' Cette enveloppe, je la garde pour toi.

Tes doigts mouillés la saisissent, et l'eau ne tarde guère à faire baver l'encre délicate. Tu en sors bien vite le contenue, t'attendant à une lettre secrète qui t'aurait été dédié. Mais non, rien de cela. Il s'agit simplement d'un relevé bancaire au nom de mère. Tiens, étrange. Tu ignorais qu'elle entretenait un compte à la banque. Les dieux verts ne sont-ils pas des idoles immorales ? Et qu'est-ce donc que cela ? À chaque fin de mois, ponctuel et mécanique, un virement. Un nom. Un seul. Tes lèvres tremblantes de froid le murmurent, ce nom que tu prononces pour la toute première fois : Bram Caldwell.


Mon cher Papa,
Je t'ai trouvé ! ♡
Je ne pensais pas que ce jour arriverait. Ante m'a aidé. Il faut croire que maman daigne plus facilement parler de toi avec lui. Il a juste suffi d'un nom... Tu es plutôt célèbre : je ne m'y attendais pas. Ne t'inquiète pas, je ne me fis pas à tout ce qui se dit sur toi. Après tout ce que maman m'a raconté, j'ai fini par comprendre qu'il ne fallait pas toujours se fier au témoignage des autres. J'apprendrais à te connaître par moi-même. En fait, toutes ces rumeurs pourraient être vraies ou fausses : je n'en ai guère. Tu es mon père, c'est tout ce qui compte.
À très bientôt,
Etna.


Il est là. Comme à son habitude, quittant son domicile pour se mettre en route, et débuter sa journée. Tu fronces légèrement les sourcils lorsque tu remarques l'absence totale de ton écharpe à son cou. Toutes ces heures passées à la tricoter avec amour. Peut-être aurait-il été plus enclin à revêtir ton cadeau anonyme, si tu t'étais abstenu d'y glisser des aiguilles entre les mailles. Élan de colère que tu ne pu refréné. Après tout, il t'avait abandonné. Il avait parfaitement connaissance de ton existence, mais n'avait jamais cherché à te voir. Tu sens la colère monter en toi, telle une flamme qui s'allume entre tes côtes. Mais tu la retiens. Tu inspires profondément. Tu la contrôles. Néanmoins, mieux vaut prévenir que guérir : il serait malheureux de t’embraser devant lui. Quelle mauvaise première impression ça ferait ! Alors tu plonges ta main dans ta poche, et en sort un flacon aux reflets sombres. Tu t'apprêtes à avaler une gorgée du contenu, avant de te raviser : une demi-gorgée devrait suffire. Tu t'en voudrais d'abuser du Codladh. D'oublier ces émotions qui te chatouillent à l'intérieur. Ce sentiment jouissif d'avoir trouvé un sens à ta vie. Rencontrer l'homme dont tu te languissais tant.

Mère n'avait que des vilaines choses à dire sur lui. Comment le qualifiait-elle déjà ? Un monstre ? Un démon ? Pourtant, ce n'est qu'un homme qui se tient là. Tu scrutes sa silhouette, examines ses traits. Un sourire se dessine sur tes lèvres : « Tu as ses yeux... » disait mère. Des yeux océans. Voilà un détail de sa bouche que tu sais véridique à présent.

Tirant ton vélo rouillé à tes côtés, tu le suis, lentement, discrète. De loin. Beaucoup trop loin. Tu aimerais tant te rapprocher. Réduire la distance qui s'est creusée en une vie d’absence. Mais tu ne peux pas. La peur se tapit au creux de ton ventre. Et si mère disait vrai ? S'il n'avait aucune envie de te voir ? Aucune envie de te connaître ? De te rencontrer ? La simple idée de voir le dégoût, la déception, l'irritation, dans ses yeux bleus... Tu trembles d’effrois. Ton cœur ne le supporterait pas. Alors tu l'observes. De loin. Tu glanes ici et là tout ce que tu peux de lui, affamée du moindre détail qui le concerne. Tu collectionnes les coupures de journaux et les unes de tabloïds qui mentionnent les Caldwell. Dévores insatiablement ce livre sur les enfants de Plato. T'abreuves des cancans de vieilles femmes à la mémoire tenace. Bon dieu, il t’arrive même de chiper un stylo égaré. À deux doigts de fouiller ses poubelles. Mais tout ça, ça ne te suffit pas.

Être invisible à ses yeux t'exaspère. Alors tu prends ton courage à deux mains, inspires profondément, et accélères ton pas. Tu ne tardes pas à le rattraper. Et ce n'est plus que quelques mètres qui vous séparent... Quelques pas... Tu réduis ta cadence. Ton allure se fait plus calme. Contrairement à ton cœur qui s'emballe. Ta main hésite à se lever, lui agripper l'épaule, mais tu la retiens. Tu te contentes d'effleurer son bras alors que tu le dépasses sur l'étroit trottoir. Tu as envie de crier de joie, mais te retiens. Après tout, tu n'es qu'une jeune fille réservée qui fait partie du paysage d'Exeter.

Dans un instant de folie, tu t'arrêtes. Timide, tu te retournes légèrement. Vos yeux se croisent juste une fraction de seconde. Mais cela suffit à te faire détourner le regard et reprendre ta marche. Vite vite, tu vas être en retard. Il ne faudrait pas que mère se doute de ce que tu fais durant ton temps libre. Aujourd'hui n'est pas le jour où tu le rencontreras pour la première fois. Non. Tu n'es pas prête pour cela.

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La gamine qu'on a attendue comme le messie she had fire in her veins 3088279715
T'arrive comme ça, avec ta fiche toute prête, tu pose le ton tout de suite même pas peur stache J'ai beaucoup aimé le format de l'histoire, et j'ai bien hâte de voir comment le cousin va en chier glousse

Bienvenue sur le forum, amuse-toi bien parmi nous !

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Mes yeux ont saigné à lire la lettre de la petite, dans la partie histoire she had fire in her veins 3002466546

Bienvenue dans le coin, amuse-toi par ici avec ce perso fort intéressant she had fire in her veins 3088279715

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Joel > Yeah j'suis le messie thrust

Merci de ton compliment. J'ai toujours adoré débarquer en trombe dans la nuit, d'un coup, sans crier garde. Et on est bien d'accord: Bram va morfler grave shy



Dagan > C'était l'effet recherché! she had fire in her veins 3088279715

Première fois de ma vie que j'essaye de faire le plus de fautes par phrase possible. she had fire in her veins 3002466546  Faut dire que j'adore marquer mes lecteurs glousse

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Ouuh te voilà, je me demandais quand l'enfant prodigue allait enfin débarquer she had fire in her veins 2084091328 Sublime choix de scéna, Bram a beaucoup trop de talent pour la création (ou tout court  she had fire in her veins 3002466546 ), je comprends que tu aies craqué pour la petiote she had fire in her veins 3779531727 Et tu lui rends largement honneur de ce que je lis, la plume se dévore toute seule, ça promet pour les futurs rps shy
Bienvenue tout plein par ici she had fire in her veins 3088279715 J'espère fort que tu vas t'y plaire pokee

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Ce joli choix de pl que tu fais là she had fire in her veins 4257415438 Elle est tellement parfaite bave
Et cette fiche qui se lit comme on grignoterait des cookies (sauf la lettre, elle, elle pique stache)
Vraiment hâte de pouvoir stalker vos petits rps avec Bramounet she had fire in her veins 2084091328  
Bienvenue tout plein calin love

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mon dieu, la fille de bram. Je te souhaite bien du courage she had fire in her veins 2564614704 il s'agit d'un très bon choix de pv she had fire in her veins 2084091328

BIENVENUE mademoiselle I love you

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Bienvenue ! she had fire in her veins 3088279715 Odeya, quel bon choix she had fire in her veins 2084091328

J'ai aussi eu les yeux qui piquent en lisant ta lettre omg stache

Bonne validation du coup ! tehii

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Officiellement bienvenue dans le coin wave
Super choix de pl que tu fais là she had fire in her veins 1366583612

Amuse-toi bien avec ta petite she had fire in her veins 3088279715

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she had fire in her veins Giphy.gif?cid=ecf05e478784aca45c416df190b18ca60ff7825a3cf1057e&rid=giphy

AVOUE, etna regrette de ne pas avoir vécu ces beaux moments avec bramou she had fire in her veins 2564614704

tu sais déjà ce que je pense de ta fiche mais j'vais le redire en public parce que ça mérite d'être crié haut et fort

pépite que voilà. je suis tellement heureuse que t'ais craqué pour etna, elle est tellement aboutie entre tes mains. ta plume m'a tuée et ce n'était qu'un aperçu j'pense, en rp j'vais jamais survivre. c'est incisif et doux à la fois, comme etna en fait. j'ai si hâte qu'ils se rencontrent. she had fire in her veins 3684949126

bienvenue parmi nous. tu vas voir on va te chouchouter. calin calin

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Barbie Tarrare
- skip, petit mais puissant -
Barbie Tarrare
- skip, petit mais puissant -
damné(e) le : o07/10/2019
hurlements : o4826
pronom(s) : oshe/her.
cartes : o(av/icons) fürelise (cs/gif/sign) tucker.
bougies soufflées : o34
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welcome to

wow. ça c'est d'la fiche. she had fire in her veins 3002466546 pfoh cette histoire quoi, elle est tellement intéressante ta jolie. she had fire in her veins 1366583612 bram a de la chance ohlala. prends bien soin de ton papa hein.
parce qu'il est beau ton papa, quand même. she had fire in her veins 2084091328
si c'est tout bon pour bram, alors je te valide avec plaisir. she had fire in her veins 3088279715

bienvenue dans ta nouvelle maison. I love you
la personne qui s'occupera de toi est @devlin tarrare. si tu as un souci, adresse-toi à elle en priorité. ton flood d'intégration est la momie.
avant de te lancer dans la chasse aux fantômes et de te perdre dans les ruelles sombres d'exeter, il faudra te rendre impérativement aux listings des professions, affections, dons et phobies pour y recenser ton personnage.

parce que nous sommes humains et que les oublis peuvent arriver, n'hésite pas à consulter le bottin des avatars histoire de vérifier que la célébrité choisie s'y trouve.

bien entendu, une orgie aventure seul est bien moins intéressante qu'à plusieurs ! c'est pourquoi tu peux, de ce pas, créer une fiche de liens pour que les membres puissent t'harceler.

on aime tous souffrir un peu, mais, parfois, le passé et l'histoire de certains personnages ne collent pas au nôtre. tu es donc libre de créer un scénario et/ou un prélien de toute pièce et prier pour que quelqu'un en tombe éperdument amoureux.

et, pour terminer, nous t'invitons à (re)lire le guide du nouveau histoire de t'imprégner d'avantage à l'univers de famous last words. il s'agit d'un mode d'emploi qui comporte les liens importants et qui te seront utiles au développement de ton personnage.



YOU BELONG WITH ME
close your eyes, give me your hand, darling. do you feel my heart beating ? do you understand? do you feel the same ? am i only dreaming ? is this burning an eternal flame ?
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Merci à vous tous pour votre accueil et vos compliments. Ça m'émeut. Nan je pleures pas, c'est un coup des ninjas coupeurs d'onions she had fire in her veins 3684949126

Sanya Azarov > Sachant qu'au tout début, j'ai hésité entre un PL de Bram, et un de Romeo... Ça veut tout dire she had fire in her veins 3002466546

Eden Lovelace > Pas touche aux cookies! she had fire in her veins 2564614704 j'crois que j'y ai mit des champi magiques

Jillian Liddell > C'est à lui qu'il faut souhaiter courage. Je le plains déjà à l'avance. innocent

Bram Caldwell > T'imagines pas à quel point she had fire in her veins 4257415438 T'as intérêts à lui rembourser tous ces moments au centuple, avec intérêts exponentiels. Toutes ces commotions cérébrales, ces séjours aux urgences, et les EMIs qu'elle a raté.... Enfance gâché! (après on se demande pourquoi maman était si protectrice....)

Je m'en vais de ce pas vivre ma vie de validée she had fire in her veins 3088279715

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