intrigue 2 - come little children

Tu as réussi à fermer les yeux la nuit dernière pour la première fois depuis longtemps, c’est que se perdre dans le boulot commence à devenir une habitude, surtout depuis la promotion dont tu as eu la chance d’être l’heureux élu. Pour certains, ce n’est pas la définition même du bonheur, mais pour toi, c’est un rêve qui devient enfin réalité et qui te transporte dans un monde qui commence un peu trop à devenir le tiens. Impossible de revenir en arrière, et même si tu attrapes l’assassin de tes parents, tu ne pourras plus jamais faire autre chose de ta vie. Tu as ça dans le sang. Ça fait quelques heures que la patrouille a commencé alors qu’une petite entrevue avec le maire de la ville avait suffi à mettre quelques règles précises à suivre. Il ne faut absolument pas qu’un autre enfant se mette à disparaître ou qu’un animal puisse attaquer un citoyen d’Exeter. Ton commissariat est mobilisé, même si certains enquêteurs ne peuvent pas laisser tomber leurs affaires comme ça, tu as donc pris quelques-uns des meilleurs hommes en qui la question de la confiance ne se pose même plus. Et pour combler le manque d’effectif, avec un terrain plutôt vaste à couvrir, il fallait faire l’annonce aux habitants qu’ils pouvaient participer à quelques patrouilles et se porter volontaire pour aider les forces de l’ordre à conserver la paix, du moins pour ce soir. Le soleil va se coucher, mais tu n’as pas encore besoin de sortir la lampe torche. En civile, l’arme dans la poche intérieure de la veste en cas de problème, tu avances avec un petit groupe de courageux. C’est évident, ces jeunes gens peuvent être fiers d’eux.

C’est alors qu’une ombre laisse place au loin à un corps debout pratiquement immobile qui pourrait passer inaperçu s’il n’était pas planté devant cette porte à attendre, tu ne sais quoi. Comme des sons étranges arrivent jusqu’à tes oreilles, puis des gloussements comme si on parlait dans une langue que tu n’arrives pas à comprendre. Il faut dire que vous êtes loin de l’homme, qu’il se trouve dans une ruelle et dos à vous. Ce n’est donc pas simple pour entendre convenablement et se faire entendre, ce n’est pas un crime d’être dans la rue à cette heure-ci et d’observer une porte, mais ça reste étrange. « On va au moins confirmer qu’il va bien. » Il est vieux, peut-être qu’il est simplement perdu et qu’il a besoin qu’on l’accompagne jusqu’à chez lui ou qu’on téléphone à l’un de ces proches, ça ne serait pas la première fois. Il se met alors en mouvement et tu pénètres dans la ruelle en marchant un peu plus vite pour essayer de le rattraper, puis tu t’arrêtes une seconde en penchant légèrement la tête, comme ayant un mauvais pressentiment. L’instinct du Wendigo sûrement, ou l’instinct de survie. Sa démarche n’est absolument pas normale, il est peut-être alcoolisé, mais tu as ce sentiment que ce n’est pas la réponse que tu recherches.

« Monsieur ! » Tu reprends ta course pour l’atteindre plus rapidement sans regarder par-dessus ton épaule si le reste du groupe est avec toi, c’est devenu une habitude de foncer la tête la première. Tu n’arrives pas à tenir en place et il faut dire que ton équipier Sparda possède un peu plus de sang-froid que toi, c’est aussi une particularité du Wendigo d’avoir le sang chaud et de ne pas tenir en place. « Arrêtez-vous ! » Tu arrives enfin à sa hauteur et pose une main sur son épaule ayant conscience que cet homme a besoin de votre aide.

Relayé dans un des quartiers de la ville, voila des heures que tu tournes avec ton groupe de patrouille et tu commences déjà à perdre patience. Parce qu'il ne se passe rien à Wellhollow et clairement t'aurais largement mieux à faire que de jouer le citoyen modèle sachant qu'en plus de ça tu n'est sûrement pas un exemple à suivre mais quoi qu'il en soit, l'information c'est le pouvoir à la cohorte du crépuscule et vous aviez tous la mission d'être éparpillés ce soir au cas ou, quoi qu'il se passe. Intervenir, secourir une créature en détresse et être protecteur envers les vôtres qui étaient sortit du camp. T'avais manqué de défaillir lorsque t'avais vu Orion aka Salvare être dans le même groupe que toi, malaise évident qui se lis sur ton visage depuis que vous avez commencé à patrouiller.

Regard qui se balade pour voir si il n'as pas gardé trop de séquelles de la balle que tu lui as mis dans l'épaule pour pouvoir t'enfuir. Son arme qui est toujours caché sur toi et la furieuse envie de récupérer ton collier ne t'as pas quitté. Pourtant t'essaye d'être un minimum sérieux du moins au début. Ta langue claque à plusieurs reprises sur ton palais et très vite ton esprit te rappelle que tu ne dois pas vraiment faire le fanfaron car avec vous Vergil le chef de la police, le texas ranger de Exeter et du coup, bon ça te passe l'envie d'attirer la lumière sur toi. Pourtant après quelques heures, regard qui dérive et pas qui ralentis pour te retrouver au niveau de Salvare alors que tu murmures. "Tout vas bien depuis la dernière fois? J'veux pas me faire pressant du tout. Mais j'aimerais te rendre ce qui est à moi et que tu fasses pareil. Tu sais très bien qui je suis." Bien sur que vous savez, indéniable. Un sourire te parcoure les lèvres durant un instant alors que vous êtes la vingt ans après à marcher côte à côte et c'est une sensation étrange qui te parcoure. Clope que tu glisses entre tes lèvres, proposant ton paquet au blond à côté de toi avant de l'allumer, observant le chef de la police un peu plus loin devant. C'est une patrouille de citoyen donc on peut faire des pauses, non?

Mais il y à cet homme qui attire ton attention et tu fronces les sourcils, encore un pauvre homme alcoolique? Mais c'est surtout les étranges spasmes qui parcourent son corps qui te paraissent étrange alors que le brun fonce tête baissé sans même réfléchir. "Il pourrait nous attendre quand même." Clope entre les lèvres dont tu tires une dernière latte avant de la jeter et de le rejoindre calmement, l'air complètement détendu. "Je ne pense pas qu'on devrait le toucher, on le connait pas, si ça se trouve il est malade." Oui c'est la première pensée qui te traverse alors que tu fais un pas en arrière lorsqu'il se retourne et que ses yeux semblent incapable de fixer aucun des hommes ici présent. Moue de dégoût qui traverse tes lèvres alors que tu murmures. "Peut être qu'il rentre simplement chez lui, on devrait le suivre pour voir si c'est ce qu'il fait?" Pourtant il dégage une odeur d'alcool qui te fait froncer le nez et tu lances un regard aux deux hommes pour savoir ce qu'il en pense, toi en tout cas, ça ne te dit rien qui vaille, le quartier est calme presque lugubre, ça t'en filerais presque des frissons d'un coup.

salvare était resté aussi fidèle à lui-même que possible : malgré la hantise de sa mère creusant son visage et noircissant ses cernes ; malgré les traces d'injections, qui meurtrissaient ses veines et lui apportaient cette paix fragile et illusoire de l'esprit ; malgré cette épaule encore douloureuse, bien que la blessure par balle n'avait été que superficielle. il ne s'était visiblement épargné aucun maux ces derniers temps, pourtant il n'aurait pu se résoudre à se trouver autre part, ce soir. comme la continuité logique de la battue à laquelle il avait participé pour retrouver paula. son équipe avait retrouvé la jeune fille, mais les enlèvements étranges n'avaient pas cessé depuis pour autant. alors, bien qu'il avait été tant éprouvé ces dernières semaines, il n'aurait pour rien au monde raté ce nouvel appel de la municipalité à venir se mobiliser, à patrouiller dans le quartier, pour le bien de la ville et de ses habitants. cuir cyclops sur le dos, c'est en civil qu'il s'était pointé.

après plusieurs heures de patrouille sans rien observer de bien intéressant, styx s'était rapproché de lui. le pompier l'avait volontairement bien ignoré depuis son arrivé. jugeant inapproprié de poursuivre leur dernière conversation dans un tel moment. un avis non partagé par l'ancien wiccan, visiblement. pour illustrer sa réponse, le blond ouvrit légèrement son cuir afin de dévoiler pour styx seulement, l'arme de remplacement planquée dans son pantalon. " j'suis pas pressé de récupérer ce qui est à moi, celle-ci fera l'affaire en attendant. du coup, je crains que tu sois obligé d'attendre aussi un peu avant de récupérer ce qui t'appartient. " il déclina ensuite la proposition silencieuse de cigarette, d'un simple geste de la tête. regard inquiet sondant les alentours, crainte d'être aperçu des siens en compagnie de celui dont la tête venait d'être mise à prix en représailles. personne ne pouvait espérer tirer sur l'un des bikers, et s'en tirer à si bon compte. pour sa propre sécurité, il serait plus judicieux que styx évite de s'adresser à salvare.  

mais le blond n'eut pas le temps de mettre en garde son frère d'une autre vie quant au danger potentiel qui le guettait s'il continuait de lui parler en public. le shérif en charge de mener l'opération s'était empressé d'interpeller un homme à l'attitude étrange. si styx était resté relativement décontracte face à la soudaine impulsivité du fraîchement promu shérif ; salvare quant à lui, s'était précipité à la suite de vergil pour le rejoindre. l'homme d'un âge avancé ne semblait visiblement pas dans son état normal. contraint de resté en place par le shérif blackwell, le cyclops quant à lui laissa parler ses instincts de pompier ; se tenant face à l'homme interpellé, il se mit à faire claquer ses doigts devant son regard agité impossible de se poser. " monsieur, vous allez bien ? est-ce que vous pouvez me donner votre nom ? " il semblait à la fois, présent et absent. les tics nerveux presque convulsifs et son teint blafard inquiétaient grandement salvare quant à son état. le blond s'offusqua presque même de la proposition de Styx " j'crois pas qu'il soit en état de rentrer chez lui, quand bien même il se souviendrait où il habite. " l'odeur d'alcool venait tout juste de lui arriver aux narines ; si l'éventuelle incohérence du type pouvait être liée à son taux d'alcoolémie. le reste de son attitude semblait provenir d'une cause tout autre. " on devrait peut-être l'amener à l’hôpital ? " que suggère le blond, au shérif cette fois-ci. après tout, c'était lui qui menait l'opération aujourd'hui.

Tu ne pouvais pas savoir ce que donnerait une excursion dans les rues de la ville pour protéger les citoyens en présence de personnes n’étant pas des collègues de boulot. Tu ne peux pas cacher cette réticence à cette idée, mais ne fermes pas la porte à une parfaite collaboration de votre part. La tension est spéciale depuis le début de la mission, mais il semble que cette rencontre avec cet homme totalement dans une autre dimension arrive à apaiser les quelques tensions pour te plonger dans l’action. Tu n’écoutes pas le conseil de Styx qui pense qu’il ne faut pas le toucher et qu’il est peut-être malade, de toute façon, c’est bien trop tard pour toi. Tu as déjà la main sur son épaule. Puis c’est Salvare qui arrive et essaie de faire réagir l’homme sans vraiment de réel résultat, c’est qu’il n’a pas toute sa tête. La méfiance est de mise. Tu regardes rapidement Salvare qui propose de l’emmener à l’hôpital, ce n’est pas une mauvaise idée. « C’est la meilleure chose à faire, mais quelqu’un devrait peut-être rester pour.. » Tu n’as pas le temps de terminer cette phrase que l’homme en question se met à pousser des cris horribles, comme s’il avait mal, comme si son âme voulait déchirer la peau et prendre son envol pour retrouver une certaine liberté. Même dans la police, il n’est pas commun d’assister à ce genre de situation, et même pour un Wendigo.

Les lumières commencent à vaciller dans la rue et l’ambiance à devenir un peu plus pesante à chaque seconde alors que tu regardes rapidement les deux compères avec toi pour essayer d’observer si ça ne vient pas tout simplement de toi. Puis tout se passe rapidement, l’homme te repousse brusquement alors que tu ne t’attends absolument pas à ce genre de réaction de sa part. Et l’obscurité s’installe alors que d’instinct lui porte une main à ta ceinture à la recherche de ton arme. « Putain. » Tu avances d’un pas et tout revient à la normale, mais l’homme n’est plus là et une matière liquide avec une forte odeur nauséabonde se trouve à la place. Tu fermes les yeux un instant, c’est un véritable échec. « Il faut le retrouver. » Tu avances sans attendre, le sang chaud et l’envie profonde que rien d’autre n’arrive. Le désir de retrouver cet homme, de lui faire reprendre ses esprits et qu’il puisse rentrer chez lui pour retrouver sa famille. Quoi de plus normal.

C’est alors qu’un nouveau hurlement prend le dessus, il faut dire que ça n’arrête pas ce soir et que tu vas rapidement devoir téléphoner à des renforts si rien ne se calme. Vous ne pouvez pas tout faire à trois, l’ennemi et sûrement plus fort et peut-être même bien plus nombreux que vous. Tu arrives sur place et découvres un homme pétrifié, puis l’aperçoit finalement. Le « j » sur la porte, certainement la sienne. Ça recommence. « Bon les gas, ça devient sérieux. » Tu sais ce qu’il va se passer maintenant et il faut tout faire pour l’empêcher. Une main sur l’arme prêt à dégainer, une main tendue paume ouverte vers l’homme en question. « Monsieur ? Restez avec nous, vous êtes en danger. »

Air blasé collé sur ton visage qui est encore bien trop détendu par rapport à la situation. Pourquoi tu t'inquiéterais ? Ses gens la ne sont pas les tiens, ni ta famille. T'as aucune raison de paniquer pour l'instant, les étrangers ce n'est pas ta tasse de thé et encore moins une personne alcoolisé. Si ils comptent se rendre à l’hôpital pour cet homme ce seras sans toi, hors de question que tu perdes une seule seconde de ton temps pour quelqu'un ayant bu le verre de trop. Sourcils froncés quand l'homme semble vouloir s'adresser à toi et tu recules d'un pas, t'es vraiment pas à l'aise dans ce genre de situation surtout face à un mec qui te file froid dans le dos rien dans son comportement ne parait normal et t'es presque sur que l'alcool n'est pas la cause principale.

Sans prévenir, le noir complet et la ton regard devient bien plus sérieux. Rien n'est jamais du au hasard ou à une simple coïncidence, il se passe quelque chose. Regard qui se lève un instant face au plafond étoilé, interrogation certaine qui s'empare de ton esprit, simple épreuve qu'on vient te mettre devant toi ou un véritable problème. T'es pas inquiet pour l'instant, une réponse viendras tôt ou tard. Main qui se plonge dans ta poche pour attraper ton téléphone et allumer le flash alors que t'écarquille les yeux stupéfait. "Il est passé ou lui?" Disparu, bruit immonde qui pourrait te filer la gerbe, bruit humide que t'as jamais entendu de ta vie, du moins de cette manière. Nouveau cri qui te fait sursauter alors que tu suis Vergil et Salvare sans attendre, à vrai dire même si cela fait partit d'une autre vie et que la situation est clairement tendue, le seul regard qui te semble assez fiable est celui de ton frère tout juste retrouvé. Regard qui se pose sur ce fameux "j" et tu réfléchis, peut être que tu as déjà vu cela, peut être pas, la nervosité s'est emparé de ton corps et t'as du mal à clairement réfléchir. "Bon c'est bon on vas arrêter de jouer les Avengers la et se comporter comme des putains d'humains par Hadés." Tes doigts qui viennent effleurer le "J", mais tu t'attends à quoi, ressentir quelque chose? Tu pourrais, essayer de demander de l'aide à tes dieux, mais le rituel est bien trop compliqué pour le faire dans l'urgence, grognement de frustration alors que tu te recules. "Faut trouver un moyen de remettre le courant. C'est toi le shérif. Il est ou ce putain de générateur?" Voix sans appel, on te prends pour un idiot au premier abord, toujours. Parce que t'as le sourire et tu te prends pas la tête mais la dans la pénombre, cette pression qui semble vaporeuse autour de vous, s'écrasant contre ta poitrine ne te laisse pas le choix. Le corps droit, le regard fixe, t'observe les alentours, t'es prêt à tout moment à dégainer le flingue de Salvare sans aucun remords, regard que tu lui lances d'ailleurs. "T'as déjà vu ce symbole ou pas? Est ce que quelqu'un à déjà vu ça ou pas?"